• Aucun résultat trouvé

« aider à l'assainissement de l'environnement juridique du développement des industries culturelles et impliquer davantage le privé dans la gestion des politiques publiques culturelles ; aider les acteurs des industries culturelles à se positionner au niveau national, sous régional, et international, à travers les grands événements, mais aussi à travers de politiques spécifiques ; enfin encourager par des politiques d’appuis financiers et techniques, construction ou réhabilitation d'infrastructures polyvalentes... », FiAc 27.

«L’État doit renforcer le partenariat avec les acteurs ; prise en compte de leur préoccupation ; sensibilisation des masses à la consommation des produits artistique locaux ; mise en place des conditions favorables au rayonnement des IC (crée un climat des affaires propre aux acteurs culturels) ; plaider pour une fiscalité adaptée aux acteurs ; encourager les acteurs entreprenants en leur octroyant des marché publiques », FiAC 38.

« L’État doit avoir une politique forte en matière de développement d'industries culturelles avec des stratégies bien définies allant dans le sens d'une meilleure structuration du secteur, d'un accompagnement technique et financier et de la création de marché pour l'écoulement des produits », FiAc 43.

« L’État doit organiser les cadres ; accompagner les acteurs (encadrement, financement) ; décentraliser les infrastructures et les espaces d’expression (festival); avoir une politique à la base avec une autre vision pour les Centres Populaires de Loisirs dans les villages et les quartiers », FiAc 92.

Source : notre enquête de terrain, 2017

L’enquête nous révèle par ailleurs que, si l’État est attendu pour jouer un rôle important dans la structuration voire, la restructuration des filières, il ne l’a pas toujours assez joué jusqu’ici selon les enquêtés. En effet, les enquêtés estiment que l’apport financier de l’État est globalement faible. Le tableau ci-dessous illustre cette perception des acteurs sur le rôle financier que l’État devrait jouer. 46,7 % pensent que le niveau de soutien financier de l’État est faible et plus de 26 % estiment qu’il est même très faible ; contre 4,8 % qui pensent que ce niveau est consistant. Cette perception est malheureusement fondée quand on considère les chiffres sur la part du budget de la culture dans le budget global de l’État qui oscille entre 0,2 et 1%

Tableau 18: Répartition des enquêtés selon leur appréciation du niveau de soutien financier de l’État aux industries culturelles

Niveau de soutien financier de l’État Effectif Fréquence

Très faible 44 26,3 %

Faible 78 46,7 %

Assez faible 37 22,2 %

Consistant 8 4,8 %

TOTAL 167 100 %

Source : notre enquête de terrain, 2017

180 Nous rappelons que notre échantillon général est de 404 individus comprenant des acteurs culturels et des

consommateurs de produits culturels. Des codes ont été affectés à chaque individu selon qu’il est Acteur culturels (FiAc) ou Consommateur de produits culturels (FiCo). Les propos rapportés sont des extraits du questionnaire et non un entretien dans le cadre de la collecte de données qualitatives. C’est pourquoi les extraits des discours suivis de la mention FiAc ou FiCo n’ont pas de mentions sur le lieu, l’heure et le nom de l’enquêté.

L’un des rôles que les enquêtés ont estimé qu’il est du ressort de l’État est le soutien politique voire la volonté politique de transformer le secteur de la culture pour qu’il devienne un secteur dynamique et compétitif économiquement parlant. Ce soutien, estiment les acteurs enquêtés, est majoritairement faible, sinon mitigé. En effet, le tableau ci-dessous montre que plus de 60 % des enquêtés trouvent faible le niveau de soutien politique apporté par l’État à la culture. 25 % d’entre eux pensent que c’est un soutien mitigé, souvent opportuniste contre 4,8 % pour ceux qui pensent que le niveau de soutien est fort et 9,6 % pour ceux qui estiment qu’il est franc.

Tableau 19: Répartition des enquêtés selon leur appréciation du niveau de soutien politique de l’État aux industries culturelles

Niveau du soutien politique de l’État Effectif Fréquence

Fort 8 4,8 %

Franc 16 9,6 %

Faible 101 60,5 %

Mitigé 42 25,1 %

TOTAL 167 100 %

Source : notre enquête de terrain, 2017

D’autres vont jusqu’à estimer que l’État entre en concurrence avec les acteurs du privé et, de ce fait, abandonne son rôle de facilitateur pour celui d’entrepreneur. En effet, c’est 38% contre 62 % des enquêtés qui estiment que l’État se comporte comme un entrepreneur culturel. Ils pensent également que les agents publics ne devaient pas avoir des entreprises culturelles parce que cela occasionne souvent des conflits ou des trafics d’influence qui sont à la défaveur des acteurs du privé.

« Les administrations publiques se transforment souvent en entrepreneurs de spectacles alors qu'elles n'en ont ni la qualité ni le droit. En effet, la réglementation réserve l’organisation des spectacles vivants professionnels aux seuls entrepreneurs de spectacles (publics ou privés) détenteurs d'une licence. En conséquence, toutes les fois où les administrations publiques non détentrices de la licence d'entrepreneur de spectacle ont besoin de prestations dans le domaine du spectacle, ils doivent faire appel à des prestataires qualifiés, à travers un appel d'offres », FiAc 157.

Les propos de cet entrepreneur culturel dans la filière Musique enregistrée sont représentatifs de cette opinion qui fait de plus en plus échos :

« …le ministère de la Culture c'est le premier concurrent parce que lui-même il est devenu entrepreneur de spectacles. Il organise des événements, il ne fait pas d'appels à candidatures, ni de soumission. Toutes les cérémonies officielles qui lui sont confiées sont réalisées par leur CENASA. On avait espéré qu'après le SIAO, il allait permettre qu'il y ait appel à candidature pour le FESPACO, je pense qu’on avait attiré leur attention sur ça. Ils ne l'ont pas fait ; ils ont

encore confié l’organisation à leurs structures qui ne sont pas en règle vis-à-vis des textes parce que les textes disent qu’avec une licence A d'entrepreneur de spectacles, ils ne peuvent organiser les spectacles que dans leur enceinte ; hors de leur enceinte, ils ne sont pas habilités à le faire. Mais c'est eux qui sont programmateurs hors de leur enceinte. C'est une violation des textes qu’eux-mêmes ont votés. Depuis 2005 la politique était de pousser les entrepreneurs culturels à aller vers la création d'entreprises formelles voilà on les a créé où est le marché ? Y a pas de marché, il y a pas d'appels d’offres, y a pas d'appels à candidatures, il n’y a pas d'appels à soumission voilà ils forment des comités par décret des quoi quoi entre eux pour aller organiser tout ce qu'ils veulent. C’est une vraie concurrence déloyale sinon le ministère de l'Habitat existe mais il ne construit pas de maisons, ils n'ont qu'à faire sans l’ordre des architectes ils vont voir ; donc, le ministère de la Culture n'est pas censé se substituer aux entrepreneurs culturels c'est la plus grosse catastrophe ».181