UNIVERSITÉ MOHAMMED V – AGDAL
FACULTÉ DES SCIENCES
Rabat
Faculté des Sciences, 4 Avenue Ibn Battouta B.P. 1014 RP, Rabat – Maroc Tel +212 (0) 37 77 18 34/35/38, Fax : +212 (0) 37 77 42 61, http://www.fsr.ac.ma
N° d’ordre 2316
THÈSE DE DOCTORAT
Présentée par
Mlle Sara BOUAMAMADiscipline : Mathématiques
Spécialité : Mathématiques Appliquées
THEORIE DU POINT FIXE ET PROGRAMMATION
LOGIQUE
Soutenue le 03 Novembre 2006 devant le jury Président :
Mr Aboubakr LBEKKOURI
Professeur à la Faculté des Sciences de Rabat
Examinateurs :
Mr Ali ALAMI-IDRISSI
Professeur à la Faculté des Sciences de Rabat
Mr Abderrahim BENAZZOUZ
Professeur à l’ENS
Mr Zine-el-abidine GUENNOUN
Professeur à la Faculté des Sciences de Rabat
Mr Ismaïl KASSOU Professeur à l’E.N.S.I.A.S
1
Table des matières
Introduction générale... 3
0.1 Positionnement du problème ... 7
0.2 Plan de la thèse ... 9
Bibliographie... 10
Partie 1 THEORIE DU POINT FIXE 1 Espaces métriques généralisés ... 12
1.1- Distances généralisées ... 12 1.1.1 Définitions ... 12 1.1.2 Exemples ... 13 1.2 Hyperconvexité:... 18 1.2.1 Définitions ... 19 1.2.2 Exemples ... 19 1.3 La rétraction : ... 21 1.3.1 Rétractes absolus... 22 1.3.2 Injectivité ... 23
1.3.3 Graphes, ensembles ordonnés et espaces métriques ordinaires ... 25
2 Points fixes dans les espaces ultramétriques... 32
2.1 Introduction... 32
2.2 Les espaces ut ramétriques hyperconvexes ... 33
Introduction g´en´erale
L’informatique th´eorique a toujours puis´e dans des sp´ecialit´es math´ematiques assez ´eloign´ees comme la topologie et les structures m´etriques mettant en exergue l’utilisation de points fixes d’op´erateurs sp´ecifiques. Qu’il s’agisse de programmation imp´erative (l`a o`u l’ex´ecution des programmes indique pas `a pas `a l’ordinateur la proc´edure qu’il doit effectuer) ou d´eclarative (qui consiste `a repr´esenter dans un formalisme ad´equat les donn´ees du probl`eme `a partir des-quelles un r´esultat pourrait ˆetre d´eduit), l’association d’un op´erateur math´ematique `a chaque programme et l’existence de points fixes pour ces op´erateurs est sans doute de loin le premier arbitre de la convergence de l’ex´ecution du programme et le meilleur garant de la l´egitimit´e des r´esultats obtenus.
Cette th`ese s’insrit dans cette perspective. Elle se compose de deux parties:
La premi`ere partie est consacr´ee `a la th´eorie des espaces m´etriques g´en´eralis´es et ´etend cette ´
etude aux espaces ultram´etriques g´en´eralis´es en ´etablissant des th´eor`emes de points fixes que ¸ca soit pour les applications univoques ou multivoques .
La seconde partie pr´esente une investigation de ces r´esultats en programmation logique. Le principal objectif est de donner la syntaxe des programmes logiques qui admettent des mod`eles dans le cas non disjonctif et des ensembles de r´eponses dans le cas disjonctif tout en s’inspirant de la s´emantique du plus petit mod`ele ou la ”clark’s completion semantic”.
La premi`ere partie commence par un bref rappel sur les espaces m´etriques g´en´eralis´es ( l`a
o`u la distance est `a valeurs dans une alg`ebre de Heyting) et introduite par Jawhari, Misane et Pouzet en 1986 [5]. Le sch´ema de classification pour ces espaces m´etriques met en relief les notions de r´etraction, d’injectivit´e et d’hyperconvexit´e. Ces caract´erisations sont d’autant plus pertinentes dans la mesure qu’elles conf`erent `a la cat´egorie de ces espaces, la structure de vari´et´e (classe close par r´etraction et par passage au produit direct).
L’approche m´etrique s’etend ensuite `a la cat´egorie des structures discr`etes telles que les en-sembles ordonn´es et les trois classes de garphes (Graphes orient´es, graphes orient´es sym´etriques et graphes r´eflexifs); dans ces cas, ces trois notions coincident comme il apparait clairement dans les th´eor`emes de B.Banachewski, G.Bruns ´etablis en 1967 [1] et qui plongent ces struc-tures dans des puissances d’ensembles finis par des morphismes bien ad´equats. Partant de la constatation que la r´etraction conserve la propri´et´e de point fixe dans chacune des cat´egories choisies, nous pouvons alors d´eduire les th´eor`emes de point fixe de A.Tarski [13] pour les ensembles ordonn´es et de R.Sine, P.M.Soardi [12] pour les espaces m´etriques ordinaires. Du coup, le premier chapitre vient amorcer la recherche de points fixes dans des m´etriques peu ordinaires et qu’on va ´etendre aux espaces ultram´etriques g´en´eralis´es.
Une distance ultram´etrique est une application d’un ensemble E dans une alg`ebre de Heyting involutive satisfaisant les conditions suivantes:
1◦) d(x,y) = 0 si et seulement si x = y;
2◦) d(x,y) = d(y,x) pour tout x,y appartenant `a E;
3◦) d(x,y)≤ d(x,z) ⊕ d(z,y) pour tout x,y et z appartenant `a E.
Nous allons alors introduire les notions d’hyperconvexit´e pour ces espaces et qui va nous permettre d’´enoncer un nouveau th´eor`eme de type Hahn Banach et qui a fait l’objet d’une publication dans ”New Zealand Journal of Mathematics”. Nous allons par la suite voir une extension de ce th´eor`eme au cas multivoque et qui a ´egalement une forme semblable `a la version multivoque du th´eor`eme de Hahn Banach pour les applications contractantes. Ces mˆemes th´eor`emes peuvent ˆetre formul´es pour les ultram´etriques munis de la propri´et´e de compl´etude sph´erique, une nouvelle notion qui englobe la premi`ere et qui coincide avec elle dans le cas o`u la distance est `a valeurs dans un ensemble totalement ordonn´e. Ces th´eor`emes sont une g´en´eralisation des th´eor`emes de Priess-Crampe et Ribenboim [7], [8] et [9] dans le
cas univoque et multivoque. Les r´esultats obtenus dans la premi`ere partie sont tributaires des approches math´ematiques de la programmation logique et qui constituent l’objet de la deuxi`eme partie.
Comme son nom l’indique, la programmation logique est concern´ee par l’utilisationn de la logique comme langage de programmation. elle a ´et´e initi´ee en 1930 par J.Herbrand au cours de ses recherches sur le calcul des pr´edicats sur la logique du premier ordre (qui n’utilise pas de quantificateur existentiel sur les pr´edicats). Elle fut introduite ensuite par J.A.Robinson en 1965 comme principe de r´esolution. L’ann´ee 1970 enregistre les premi`eres utilisations de pratiques par R.Kowalski et A.Colmeauer [6] et [3]. En 1972, P. Roussel et A.Colemeauer pr´esente le premier interpr`ete Prolog `a l’universit´e de Marseille. Quant au premier compila-teur Prolog, il fut con¸cu par D.H.D. Warren `a l’universit´e d’Edimburg. Les ann´ees 1985-1995 furent t´emoin du projet cinqui`eme g´en´eration.
Le paradigme de la programmation logique consiste `a sp´ecifier deux lectures ou s´emantiques du programme: La premi`ere d´eclarative qui explicite la signification implicite du programme logique et qui r´epond `a la question, le ”que faire” plutˆot que ”le comment faire”. En gros, la lecture logique ne fournit aucune information quant `a la mani`ere dont le programme, en tant que processus de preuve, s’ex´ecute.
La deuxi`eme lecture du programme est proc´edurale. L’appel de la proc´edure se fait par une question. L’ex´ecution du programme revient `a donner une preuve et le passage aux param`etres se fait par un m´ecanisme d’unification ( substitution qui rend tous les termes ´egaux).
L’aspect fondamental de la programmation logique est une correspondance compl`ete entre les deux s´emantiques, d´eclaratives et op´erationnelles. La performance d’un m´ecanisme d’ex´ecution est ´evalu´ee par son comportement face `a la sp´ecification prodigu´ee par la s´emantique d´eclarative. Id´ealement, la programmation devrait sp´ecifier uniquement l’aspect logique de l’algorithme, le contrˆole devrait alors s’ex´ecuter automatiquement. Malheureusement, cet id´eal n’est pas encore atteint par les syst`emes actuels..
Par un programme logique, nous d´esignons un ensemble fini de clauses (on se restreint aux clauses de Horn) i.e de la forme A ← L1,L2,...,Lm; o`u A est un atome (litt´eral positif ) et
L1,L2,...,Lm sont des litt´eraux ou pr´emisses. A est appel´e la tˆete de la clause ”Head”, les
il admet n´ecessairement un mod`ele de Herbrand. La recherche de mod`eles est du ressort des s´emantiques d´eclaratives. Celles-ci ont pour but de rechercher des mod`eles minimaux qui donnent le sens explicite d’un programme et qui par ailleurs sont des points fixes d’un op´erateur TP associ´e au programme. Les op´erateurs sont d´efinies sur la classe des interpr´etations
de Herbrand qui est par ailleurs identifiable `a l’ensemble des parties de la base de Herbrand BP (L`a o`u les termes ne contiennnent pas de variables (termes clos ou libres). Les ´el´ements
de la base de Herbrand sont appel´es atomes libres ou clos ”ground atoms”. A un programme P, on lui fait associer l’op´erateur de Van-emden kowalski, [6] [14], Tp d´efini sur l’ensemble des
interpr´etations de Herbrand Tp :P(Bp)−→ P(BP) par
TP(I) = {A ∈ BP; Il existe une clause dans ground(P)
A←− A1,...An,¬B1,...,¬Bl telle que les (Ai)∈ I et les (Bj) /∈ I}.
L’exemple le plus classique de s´emantiques d´eclaratives en programmation logique est celui du plus petit mod`ele consid´er´e pour les programmes positifs dits aussi d´efinis. Dans ce cas, la syntaxe est simple. Le programme est constitu´e par un ensemble de clauses de la forme A ← A1,...,Am o`u les Ai sont des litt´eraux positifs c’est `a dire avec que des litt´eraux positifs
dans les clauses ). Ceci est illustr´e par le th´eor`eme de Apt, Kowalski et Van emden [14], o`u lf p(TP) d´enote le point fixe minimal de l’op´erateur Tp, MP le mod`ele expect´e du programme
P et ω le premier ordinal d´enombrable. Ces composantes sont reli´ees par le th´eor`eme suivant. Th´eor`eme 1 Pour un programme d´efini ou postif, nous avons MP = lf p(TP) = TPω(∅)
La preuve de ce th´eor`eme repose sur la monotonicit´e de TP pour les programmes positifs et
de l’application du th´eor`eme de knaster Tarski [13].
N´eanmoins, l’op´erateur TP n’est plus monotone si on rajoute des litt´eraux n´egatifs dans le
corps des clauses .
Dans cette th`ese, nous allons consid´erer une extension des clauses de programmes de fa¸con `
a inclure la n´egation dans le corps des clauses, les programmes obtenus sont alors appel´es pro-grammes logiques normaux. Ce changement de syntaxe, aussi simple soit-il, ´elargit consid´erablement le champ de connaissances et d’expressions mais il entraˆıne le probl`eme suivant:
§0.1 Positionnement du probl`eme
7(1) L’op´erateur TP n’est plus monotone et par cons´equent, le th´eor`eme de knaster-Tarski
n’est plus appliquable, donc il faut chercher d’autres alternatives pour trouver des points fixes de TP.
(2) Certaines formes du th´eor`eme pr´ec´edent restent appliquables dans le nouveau contexte. Plusieurs approches ont vu le jour dans cette direction incluant les topologies sur les treillis; l’utilisation de m´etriques et du principe de contraction de Banach ou de m´etriques pour les applications multivoques dans le cas des programmes logiques disjonctifs [9].
Dans le chapitre 6 et 7 de cette th`ese, nous nous proposons de donner une r´eponse en terme de fonctions niveaux et d’in´egalit´es entre les valeurs de l(A) et l(Ai),l(Bj) dans chaque
ins-tance close A ← A1,...,Ak1,¬B1,...,¬Bl1 de chaque clause dans le programme logique nor-mal o`u l prend des valeurs dans un ordinal d´enombrable arbitraire γ (un ordinal est une extension des entiers naturels). Bri`evement, P est dit (1) d´ecroissant , respectivement, (2) strictement d´ecroissant, respectivement, (3) semi-strictement d´ecroissant par rapport `a une fonction niveau si, respectivement, les in´egalit´es suivantes sont v´erifi´ees pour tout i,j: (1) l(A) ≥ l(Ai),l(Bj),(2)l(A) > l(Ai),l(Bj),(3)l(A) ≥ l(Ai),l(A) > l(Bj). La classe des
pro-grammes d´efinis par (3) coincident exactement avec la classe des programmes localement stratifi´es d´efinis par Przymusinski. Ce dernier auteur propose une s´emantique proc´edurale pour trouver une preuve d’ex´ecution pour ces programmes. La m´ethode qu’on va adopter est purement topologique. Elle emprunte le pas `a celle utilis´ee par Seda et Hitzler [11], o`u ils montrent que pour la classe (2), l’op´erateur TP est strictement contractant dans le sens
de Sybilla Priess-Crampe et Ribenboim [7], [8] et [9] relativement `a un espace ultram´etrique et le programme a un mod`ele support´e unique. Quant `a la classe (3), nous montrons qu’en utilisant, le th´eor`eme de Van Emden- Kowalski ´enonc´e pr´ec´edemment , que P admet un mod`ele support´e minimal. Notre m´ethode est plus directe et moins encombrante que celles des preuves constructives mentionn´ees dans [10], [11] et qui incorpore un nombre large de connecteurs, ce qui les rendent inop´erables dans le cas disjonctif (avec plus d’un atome dans la tˆete des clauses). D’ailleurs, elle constitue un bon point de d´epart pour le dernier cha-pitre qui consiste `a trouver des ensenbles de r´eponses pour des programmes disjonctifs, i.e o`u les clauses sont de la forme A1,\,...,\,An ← An+1,...,Am,¬B1,...,¬Bl1 auquels nous associons
l’op´erateur multivoque de Gelfond-Lifchitz [4].
§0.2 Plan de la th`ese
Dans le premier chapitre, nous allons ´etudier les espaces m´etriques `a valeurs dans une alg`ebre de Heyting et ´etablir les th´eor`emes de points fixes dans ces espaces. S’ensuit alors l’introduction des espaces ultram´etriques g´en´eralis´es dans le chapitre 2 o`u nous allons parler de la notion d’hyperconvexit´e pour ces espaces et annoncer les th´eor`ems de point fixe. Dans le chapitre 3, nous dotons ces espaces d’une notion plus g´en´erale qui est celle de sph´eriquement complet et nous allons reproduire les th´eor`emes vus dans le chapitre pr´ec´edent. La deuxi`eme partie est entam´ee par un survol de la programmation logique , les s´emantiques d´eclaratives sont abord´es dans le chapitre 5 , le chapitre 6 montre l’existence de mod`ele support´e pour les programmes localements stratifi´es et le dernier chapitre est consacr´e `a la recherche d’ensembles de r´eponse dans le cas disjonctif.
Bibliographie
[1] B. Banaschewski, G. Bruns, Categorical characterisation of the MacNeille comple-tion, Archiv. der Math. Basel 18 (1967), 369-377.
[2] S. Bouamama, D. Misane, Hyperconvex ultrametric spaces and fixed point theory, New Zealand journal of Mathematics, 34 (2005), 25-29.
[3] A. Colmerauer, H. Kanoui, R. Pasero and P. Roussel, Un syst`eme de communi-cation Homme Machine en Fran¸cais, Technical report, Groupe d’Intelligence Artificielle Universitaire d’Aix-Marseille II, Marseille, 1973.
[4] Michael Gelfond and Vladimir Lifschitz,The stable model semantics for logic programming., Proc. of the Fifth Int’l Conf. and Symp., pages 1070-1080, 1988.
[5] E. Jawhari, Les r´etractions dans les graphes Applications et g´en´eralisations, Th`ese de 3i`eme cycle, N 1318 (juillet 1983), Lyon.
[6] R. Kowalski, Logic for Problem Solving, North Holland, New york, 1979. [7] S.Priesse-crampe and P. Ribenboim, Fixed points , combs and generalized power
series, Abh. Math. Sem. Univ. Hambourg 63(1993),227-244.
[8] S. Priesse-crampe and P. Ribenboim, Generalized Ultrametric Spaces I,Abh. Math. Sem. Univ. Hamburg 66 (1996), 55-73.
[9] S. Priesse-crampe and P. Ribenboim, Generalized Ultrametric Spaces II, Abh. Math. sem. Univ. Hamburg 67 (1997), 19-31.
[10] A.K.Seda, Quasi-metrics and the semantics of Logic Programs. Fundamenta Informa-ticae, 29 (1997), 97-117.
[11] Seda, A.K. and Hitzler, P., Topology and Iterates in Computational Logic, Pre-print, November 1997, 24 pages.
[12] P. M. Soardi, Existence of fixed points of nonexpansive mappings in certain Banach lattices, Proc. A.M.S. (1979), 25-29.
[13] A. Tarski, A lattice theoretical fixed point theorem and its applications, Pacific J. Math. 5 (1955), 285-309.
[14] M. H. Van Emden and R. A. Kowalski, The semantics of Predicate Logic as a programming Language, J. ACM, 23 (4), 1976, 733-742.
1 Espaces m´etriques g´en´eralis´es
Nous introduisons ici la notion d’espace m´etrique `a valeurs dans une alg`ebre de Heyting telle qu’elle a ´et´e formul´ee par M. Pouzet et I.G. Rosemberg [17]. Ensuite, nous parlerons d’hyperconvexit´e, d’injectivit´e et de r´etraction sur ces espaces que nous allons illustrer par quelques exemples. Nous allons clore ce chapitre par quelques th´eor`emes de points fixes sur les structures dicr`etes et sur les ensembles m´etriques ordinaires.
§1.1 Distances g´en´eralis´ees:
1.1.1
D´
efinitions
Une alg`ebre de Heyting consiste en un ensemble H, un ordre ≤ sur H, une op´eration binaire not´ee ⊕ tels que:
H1- (H,≤) est un treillis complet: toute partie X a une borne sup´erieure sup, et une borne
inf´erieure inf, le plus petit ´el´ement de H est not´e 0 et le plus grand ´el´ement est not´e 1; H2- (H,⊕ ,0) est un semi-groupe avec 0 comme ´el´ement neutre;
H3- L’op´eration ⊕ est distributive par rapport `a l’ordre:
inf{xi; i∈ I} ⊕ inf{yj; j ∈ J} = inf{xi⊕ yj; i∈ I,j ∈ J}.
En particulier, l’op´eration⊕ est compatible avec l’ordre ≤, i.e. si x ≤ y alors x ⊕ z ≤ y ⊕ z
et z⊕ x ≤ z ⊕ y pout tout z ∈ H.
L’alg`ebre sera dite involutive si H est muni d’une involution qui pr´eserve l’ordre et renverse l’op´eration⊕ i.e.:
H4- Pour tout x ert y appartenent `a H, x⊕ y = y ⊕ x et x ≤ y ´equivaut `a x ≤ y.
Soit H = (H, ≤ , ⊕ ,) une alg`ebre de Heyting involutive. Etant donn´e un ensemble E, nous appelons distance sur E `a valeurs dans H, toute application satisfaisant les conditions sui-vantes:
d1) d(x,y) = 0 si et seulement si x = y;
d2) d(x,y) = d(y,x), pour tout x,y appartenant `a E;
d3) d(x,y)≤ d(x,z) ⊕ d(z,y), pour tout x,y et z appartenant `a E.
Nous appelons espace m´etrique `a valeurs dans H le couple (E,d).
Pour tout x ∈ E et 0 < r ∈ H, on d´efinit la boule B(x,r) par: B(x,r) = {y ∈ E/d(x,y) ≤ r}. Etant donn´es deux espaces m´etriques sur une alg`ebre de Heyting (E,d) et (E0,d0), nous disons qu’une application h : E −→ E0 est contractante (ou non expansive) si pour tout x et y de E, on a : d0(h(x),h(y))≤ d(x,y).
1.1.2
Exemples
Exemple 1 Ensembles ordonn´es
On prend H le treillis complet `a quatre ´el´ements: 0,{a}, {b}, 1 avec {a} et {b} incomparables, repr´esent´es par la Figure ci-dessous:
dε(x,y) = 1 si (x,y) /∈ ε ∪ ε−1∪ ∆E;
dε(x,y) = {a} si (x,y)∈ ε\ε−1;
dε(x,y) = {b} si (x,y)∈ ε0−1\ε;
dε(x,y) = {a,b} si (x,y) ∈ (ε ∩ ε−1)\∆E;
dε(x,y) = 0’si (x,y)∈ ε ∩ ∆E;
dε(x,y) = 0 si (x,y)∈ ∆E\ε;
est une distance sur E.
On v´erifie que ces deux correspondances sont inverses l’une de l’autre. Applications contractantes:
Montrons que ce sont, dans ce cas, les applications pr´eservant les arˆetes. Soient (V,d) et (V’,d’) deux espaces m´etriques sur H.
A d (respectivement d’), on fait correspondre ε (repectivement ε0)
Soit f : V −→ V0 une application contractante de (V,ε,d) dans (V0,ε0,d0). Montrons que c’est une application qui pr´eserve les arˆetes de G = (V,ε) dans G0 = (V0,ε0) ( c’est `a dire (x,y) ∈ ε implique que (f (x),f (y))∈ ε0).
Si (x,y)∈ ε ∩ ∆E alors x=y, qui implique que (f (x),f (y))∈ ε0∩ ∆V0. Ce qui donne d0(f (x),f (y)) = 00 = d(x,y).
Si (x,y) ∈ ∆E\ε alors d(x,y) = 0. Ceci implique que (f(x),f(y)) ∈ ∆V0\ε0. Ce qui donne d0(f (x),f (y)) = 00
Ainsi les applications contractantes sont exactement celles pr´eservant les arˆetes. Exemple 3
Graphes orient´es r´efl´exifs:
Prenons comme treillis complet, l’ensemble: 0 ={∅,a,b} < 1/2 < {a},{b} < 1 repr´esent´e par
Montrons que l’hyperconvexit´e entraˆıne la compl´etude.
Soit P = (E, ≤) un ensemble ordonn´e hyperconvexe. Soit X une partie de P . X+ ={y/x ≤ y pour tout x ∈ X}. Consid´erons la famille des boules
((B(x,{a})/x ∈ X, ,B(y,{b})/y ∈ X+).
Comme pr´ec´edemment, on montre que cette famille v´erifie d(x,y)≤ r ⊕ s avec r,s = {a} ou {b}. Ainsi, T{B(x,{a})/x ∈ X} T{B(y,{b})/y ∈ X+} 6= ∅. Soit x
0 dans cette intersection,
donc pour tout x∈ X, on a d(x,x0)≤ {a} et pour tout y ∈ X+, d(y,x0)≤ {b}. D’o`u x ≤ x0
pour tout x ∈ X et x0 ≤ y pour tout y ∈ X+, i.e. x ≤ x0 pour tout x ∈ X et x0 ≤ y pour
tout y qui v´erifie x ≤ y pour tout x ∈ X. D’o`u x0 est exactement la borne sup´erieure dans
X. Donc toute partie de P admet un sup. D’o`u P est un treillis complet.
Graphes
Sur les alg`ebres de Heyting repr´esent´es figures 2,3,4, les graphes vus comme espaces m´etriques sur ces alg`ebres sont hyperconvexes s’il existe un sommet x0 tel que pour chaque
sommet y, on ait (x0,y)∈ ε ∩ ε−1
Condition n´ecessaire:
Supposons que G = (V,ε) est hyperconvexe .
Consid´erons la famille des boules (B(x,{a}),B(y,{b}); (x,y) ∈ V ∗ V ). On a pour tout x et y dans V ,
d(x,y)≤ 1 = {a} ⊕ {b} = {a} ⊕ {a}; ={b} ⊕ {a} = {b} ⊕ {b}; ={a} ⊕ {a} = {a} ⊕ {b}.
D’o`u T{B(x,{a})/x ∈ V } ∩ {B(y,{b})/y ∈ V } 6= ∅.
Soit x0 dans cette intersection, donc pour tout y ∈ V on a : d(x0,y)≤ {a} et d(x0,y) ≤ {b}.
Ceci implique que (x0,y)∈ ε et (y,x0)∈ ε, i.e. que (x0,y)∈ ε ∩ ε−1.
Condition suffisante:
Supposons qu’il existe x0 ∈ V tel que (x0,y)∈ ε ∩ ε−1 pour tout y∈ V .
Si nous consid´erons la cat´egorie des ensembles ordonn´es, alors les morphismes sont les appli-cations pr´eservant l’ordre et les cor´etractions sont des injections (i.e. les applications f telles que x ≤ y ´equivaut `a f(x) ≤ f(y)). En effet, soient P et Q deux ensembles ordonn´es et f une cor´etraction de P dans Q. Par d´efinition, il existe g : Q −→ P telle que g ◦ f = idQ.
Supposons que f(x)=f(y). Ceci donne g◦ (f(x)) = g ◦ (f(y)), donc x = y.
Dans chacune des trois cat´egories des graphes , les morphismes sont les applications pr´eservant les arˆetes tandis que les cor´etractions sont les plongements (une application f : (V,ε) −→ (V0,ε0) est un plongement si elle est injective et si (x,y)∈ ε ´equivaut `a (f(x),f(y)) ∈ ε0.
1.3.1
R´
etractes absolus
Identifiant une propri´et´e g´en´erale, qu’on va appeler (p), que les cor´etractions satisfont dans la cat´egorie consid´er´ee. Par exemple dans le cas de la cat´egorie des ensembles ordonn´es, la cor´etraction est une injection qui pr´eserve l’ordre ( ce qui se traduit par x≤ y est ´equivalent `
a f (x) ≤ f(y)). Consid´erons (p) comme une approximation des cor´etractions. Les objets P pour lesquels, chaque morphisme de source P et avec la propri´et´e (p) est une cor´etraction, sont appel´es r´etractes absolus. Il y a deux raisons pour cette approche. La premi`ere est que les r´etractes absolus ont souvent une caract´erisation simple. La seconde est qu’ils sont des candidats naturels pour la propri´et´e du point fixe (f.p.p). En effet, un objet P a la propri´et´e du point fixe (f.p.p) revient `a dire que chaque morphisme f : P −→ P admet un point fixe. Nous remarquons `a ce stade que si Q a la propri´et´e du point fixe, alors chaque r´etracte P a la f.p.p. (En effet, `a un morphisme h : P −→ P , associons le morphisme k = f ◦ h ◦ g : Q −→ Q, o`u f : P −→ Q et g : Q −→ P sont respectivement la cor´etraction et la r´etraction; l’image par g de chaque point fixe de k est un point fixe de h). Nous pouvons alors affirmer que pour qu’un r´etracte absolu poss`ede la f.p.p., il suffit qu’il s’injecte par une approximation (p) dans un certain objet avec la f.p.p. Ce qui `a largement la chance de se produire.
supposons Ψ(x) = Ψ(x0) et on v´erifie de la mˆeme fa¸con que x=x’.
Maintenant, nous verrons que les notions de structure de treillis complet est ´equivalente aux notions d’injection et de r´etraction absolue pour les ensembles ordonn´es.
Th´eor`eme 2 (B. Banaschewski, G. Bruns 1967, [3]) Soit E un ensemble ordonn´e, les assertions suivantes sont ´equivalentes:
(i) E est r´etracte absolu;
(ii) Pour chaque ensemble ordonn´e B, chaque application pr´eservant l’ordre f : A −→ E d´efinie sur un sous ensemble A de B se prolonge en une application pr´eservant l’ordre d´efinie sur B;
(iii) E est un treillis complet;
(iv) E est un r´etracte d’une puissance de la chaˆıne `a deux ´el´ements 2 ={0,1}
Preuve. Tout d’abord, nous remarquons que l’alg`ebre de Heyting pour les ensembles ordonn´es est `a quatre ´el´ements, donc elle donne le produit d’une chaˆıne `a deux ´el´ements par elle mˆeme. Par cons´equent (iv) ´equivaut `a dire que E est un r´etracte de H.
(ii)⇐= (i) c’est le i) de la proposition 1.3.1.
(i) =⇒ (iv) d’apr`es la proposition 1.3.2, l’ensemble E se plonge injectivement en conservant l’ordre dans une puissance de H. Puisque E est r´etracte absolu, il est r´etracte d’une puissance de H,.
(iv) =⇒ (iii) H est un treillis complet et observons que le r´etrate d’un treillis complet est un treillis complet .
(iii) =⇒ (ii) Soit E un treillis complet, f : A −→ E et l’injection pr´eservant l’ordre g : A −→ B. Nous pouvons alors traduire ce fait par A⊂ B du fait que g est injectif et pr´eserve l’ordre puisque ceci nous assure que g(A) contient plus d’´el´ements que A.
Nous notons alors f : A⊂ B −→ E . Consid´erons l’ensemble A form´e par les couples (A’,f’) tels que:
1◦) A⊆ A0 ⊆ B;
2◦) f’ est une application pr´eservant l’ordre de A’ dans E; 3◦) f/A0 = f .
Nous munissons A de la relation d’ordre suivante: (A0,f0)≤ (A”0,f ”)⇔ A0 ⊆ A”etf”/A0 = f0.
L’ensemble A est non vide puisqu’il contient (A,f). De plus il est inductivement ordonn´e. Donc d’apr`es l’axiome de Zorn, il existe dans A un ´el´ement maximal (A0,f0). Si A0 = B la preuve
est finie ; sinon soit x0 ∈ B\A0. Posons z = inf (sup{f0(x),x ≤ x0},inf{f0(x),x > x0}).
Consid´erons l’application ˜f0 : A0 ∪ {x0} −→ E d´efinie par: ˜f0(x) = f0(x) si x ∈ A0 et
˜
f0(x0) = z. Par construction ˜f0 pr´eserve l’ordre, ce qui contredit la maximalit´e de A0. Par
cons´eqent A0 = B.
Nous d´eduisons de ce th´eor`eme le th´eor`eme de point fixe suivant concernant les ensembles ordonn´es.
Th´eor`eme 3 Chaque application pr´eservant l’ordre sur un treiilis complet admet un point fixe.
Preuve. Nous la d´eduisons directement du (iv) du th´eor`eme pr´ec´edent du fait qu’une puis-sance de {0,1} admet la propri´et´e du point fixe et de ce fait, tout r´etracte l’a aussi.
Graphes:
Nous rappelons qu’un graphe vu comme espace m´etrique, est hyperconvexe si et seulement s’il existe un sommet x0 tel que pour chaque sommet y on ait (x0,y) ∈ ε ∩ ε−1; un graphe
satisfaisant cette condition est appel´e graphe central. les morphismes sont les applications pr´eservant les arˆetes et les approximations des cor´etractions sont les plongements (les appli-cations f : (V,ε)−→ (V0,ε0) injectives pr´eservant les arˆetes).
Consid´erons les graphes suivants repr´esent´es ci-dessus:
classes de graphes (graphes orient´es, graphes orient´es sym´etriques et graphes r´eflexifs) admet un point fixe.
Preuve. Nous la d´eduisons directement du (iv) du th´eor`eme pr´ec´edent du fait qu’une puis-sance du graphe associ´e de GC admet la propri´et´e du point fixe et de ce fait tout r´etracte l’a aussi.
Espaces m´etriques ordinaires:
Comme indiqu´e dans l’exemple 5, les espaces m´etriques sur IR∪{+∞} sont en quelque sorte ,des sommes directes d’espaces m´etriques ordinaires (i.e. sur lesquels la distance ne prend que des valeurs finies); de ce fait, il ya une similarit´e entre le th´eor`eme de Banaschewski-Bruns, le th´eor`eme de Tarski et les th´eor`emes suivants op´er´es sur la cat´egorie des espaces m´etriques, o`u les morphismes sont les applications non-expansives (et les approximations sont les isom´etries). Pour ce qui est du (iv) du th´eor`eme 2, une puissance de H = IR+∪ {+∞}, soit HI, doit ˆetre
remplac´ee par un ensemble de suites born´ees de la forme L∞ IR(I).
Th´eor`eme 6 (N. Aronszajn et P. Panitchpakdi 1956), [1]) Soit E un espace m´etrique (sur IR+). Il y a ´equivalence entre
(i) E est r´etracte absolu;
(ii) Pour chaque espace m´etrique F, chaque application non expansive f : A −→ E d´efinie sur le sous-ensemble A de F se prolonge en une application non expansive d´efinie sur F; (iii) E est hyperconvexe (ce qui revient `a dire que si l’intersection d’une famille de boules ferm´ees B(xi,ri) est non vide implique que d(xi,xj)≤ ri+ rj pour chaque i,j);
(iv) E est un r´etracte d’un certain l∞(I).
Ce th´eor`eme a le mˆeme contenu que le th´eor`eme 2 ´enonc´e dans le paragraphe pr´ec´edent d’un point de vue syntactique puisque la r´etraction absolue et la propri´et´e du point fixe d´ependent plus essentiellement des morphismes et des approximations choisies que des struc-tures adopt´ees (ensembles ordonn´es ou espaces m´etriques).
Dans le mˆeme contexte, concluons par un th´eor`eme de point fixe dans le cas d’un espace m´etrique ordinaire.
Th´eor`eme 7 (R.Sine, 1979, P.M.Soardi, 1979, [25]) Si E est un espace m´etrique
vexe et born´e (e.g. une boule ferm´ee d’un l∞), alors toute application contractante de E dans lui mˆeme a un point fixe.
2 Points fixes dans les espaces ultram´etriques
Dans ce chapitre, nous allons introduire la notion d’hyperconvexit´e dans les espaces ul-tram´etriques g´en´eralis´es, i.e. o`u la distance est `a valeurs dans un treillis complet. Ensuite, nous allons ´etablir un th´eor`eme de point fixe de type Hahn Banach dans ces espaces. Finalement, nous allons ´etendre ce theor`eme aux applications contractantes multivoques. Les r´esultats ´
enonc´es dans ce chapitre ont ´et´e publi´es dans ”New zealand journal of mathematics”, voir [6].
§2.1 Introduction
Il est ind´eniable que le th´eor`eme de point fixe le plus classique dans les espaces m´etriques est le th´eor`eme de Hahn Banach. Depuis, plusieurs r´esultats int´eressants sont apparus pour ´
etendre ce th´eor`eme `a d’autres espaces ´egalement munis d’une distance. Dans ce contexte, les espaces hyperconvexes ont ´et´e introduits. En 1979, Sine [24] et Soardi [25] ont prouv´e ind´ependemment la propri´et´e du point fixe pour les applications non expansives sur les es-paces hyperconvexes born´es. Ce chapitre perp´etue cette tradition et ´elargit l’ensembble des valeurs de la distance `a un treillis complet au lieu de IR+ . Nous consid´erons ici une distance
ultram´etrique obtenue `a partir de la d´efinition standard en rempla¸cant l’in´egalit´e triangulaire par l’assertion d(x,y) ≤ γ et d(y,z) ≤ γ =⇒ d(x,z) ≤ γ. Nous donnons une g´en´eralisation du th´eor`eme de Hahn Banach sur ces espaces qui va aboutir `a d’autres r´esultats et corollaires.
Le concept de chercher des points fixes d’un point de vue topologique ou m´etrique nous donne une extension naturelle de cette approche au cas multivoque.
§2.2 Les espaces ultram´etriques hyperconvexes
Nous commen¸cons par ´enoncer le th´eor`eme de Banach apparu pour la premi`ere fois dans sa th`ese en 1922.
Th´eor`eme 8 (Banach, 1922)
Soient (X,d) un espace m´etrique complet et T : X −→ X une application telle qu’il existe k ∈]0,1[ tel que
d(T (x),T (y))≤ kd(x,y) pour tout x,y ∈ X.
Alors T a un point fixe unique
L’hypoth`ese restrictive de l’existence de k < 1 implique l’unicit´e du point fixe. Le r´esultat n’est plus appliquable quand il existe plus d’un point fixe. En effet, dans plusieurs probl`emes, il arrive que l’´equation sur laquelle on veut appliquer ce th´eor`eme admette plus d’une so-lution. On est amen´e alors `a trouver des g´en´eralisations de ce th´eor`eme dans les espaces ultram´etriques g´en´eralis´es entraˆınant des conditions moins contraignantes.
Soit X un ensemble et (Γ,≤) un treillis complet de plus petit ´el´ement 0 et de plus grand ´
el´ement 1.
Soit d : X∗ X −→ Γ une application qui v´erifie les conditions suivantes: Pour tout x,y,z ∈ X et γ ∈ Γ:
(0) d(x,y) = 0 si et seulement si x = y; (1) d(x,y) = d(y,x);
(2) Si d(x,y)≤ γ et d(y,z) ≤ γ, alors d(x,z) ≤ γ Le triplet (X,d,Γ) est appel´e espace ultram´etrique.
Soit 0 < γ ∈ Γ et a ∈ X. L’ensemble Bγ(a) = {x ∈ X; d(x,a) ≤ γ} est appel´e boule.
Un espace ultram´etrique avec la propri´et´e que pour tout x∈ X et γ ∈ Γ, il existe y ∈ X tel que d(x,y) = γ est dit solide.
Nous ´enon¸cons la propri´et´e suivante pour un espace ultram´etrique (X,d,Γ). (1.1) Si 06= α ≤ β et Bα(a)∩ Bβ(b) 6= ∅, alors Bα(a)⊆ Bβ(b).
Preuve. Soit x ∈ Bα(a), alors d(x,a) ≤ α. D’autre part, il existe y ∈ Bα(a)∩ Bβ(b). Ainsi
d(y,a) ≤ α et d(y,b) ≤ β. Il vient par (1), (2) que d(x,y) ≤ α ≤ β et alors d(x,b) ≤ β. D’o`u x∈ Bβ(b).
(2.2) Soit (X,d,Γ) un espace solide et soit 0 6= α,β ∈ Γ. Si Bα(a) ⊆ Bβ(b), alors α < β
et si Bα(a) = Bβ(b), alors α = β.
Preuve. Par hypoth`ese, il existe z ∈ X tel que d(z,a) = α. Alors z ∈ Bα(a) ⊆ Bβ(b).
D’o`u d(z,b) ≤ β, qui avec d(a,b) ≤ β entraˆıne d(z,b) ≤ β. Ainsi, α ≤ β. Si α = β alors b ∈ Bα(a) et par cons´equent, Bα(a) = Bβ(b). Il vient que Bα(a) ⊆ Bβ(b) implique α < β. Si
Bα(a) = Bβ(b), alors on a montr´e que α < β. Par sym`etrie on a aussi β ≤ α.
Definition 2.2.1 Soit (X,d,Γ) un espace ultram´etrique. X est dit hyperconvexe s’il v´erifie les deux propri´et´es suivantes:
i) 2-Helly: Pour chaque famille (B(xi,γi))i∈I de boules ferm´ees de X:
Si B(xi,γi)∩ B(xj,γj)6= ∅ pour tout i,j, alors
T
i∈I
B(xi,γi)6= ∅;
ii) Convexit´e: Pour tout x,y ∈ X et γ1,γ2 ∈ Γ
Si d(x,y) ≤ sup(γ1,γ2), alors il existe z∈ X tel que d(x,z) ≤ γ1 et
d(z,y)≤ γ2.
Proposition 2.2.1 Soit (X,d,Γ) un espace ultram´etrique. X est hyperconvexe si et seulement si toute famille de boules ferm´ees de (B(xi,γi))i∈I de X v´erifie la propri´et´e P:
T
i∈I
B(xi,γi)6= ∅ si et seulement si d(xi,xj)≤ sup(γi,γj) pour tout i,j∈ I.
Preuve. Nous montrons d’abord que: T
i∈I
B(xi,γi)6= ∅ implique que d(xi,xj)≤ sup(γi,γj) pour tout i,j ∈ I.
Soit z ∈ T
i∈I
B(xi,γi), alors pour tout i,j ∈ I d(xi,z)≤ γi et d(xj,z)≤ γj et donc
d(xi,xj)≤ sup(γi,γj).
Maintenant, soit X un espace hyperconvexe et (B(xi,γi))i∈I une famille de boules de X avec
d(xi,xj) ≤ sup(γi,γj) pour tout i,j ∈ I. Donc pour tout i,j ∈ I, il existe z ∈ X tel que
d(xi,z)≤ γi et d(xj,z)≤ γj (`a partir de la convexit´e). Ainsi
T
i∈I
B(xi,γi)6= ∅ d’apr`es 2-Helly.
R´eciproquement, supposons que toutes les familles de boules ferm´ees de X v´erifient la pro-pri´et´e P et soit (B(xi,γi))i∈I une famille de boules de X avec B(xi,γi)∩ B(xj,γj) 6= ∅ pour
tout i,j ∈ I. Soit z ∈ B(xi,γi)∩ B(xj,γj) alors d(xi,z)≤ γi et d(xj,z)≤ γj.
Donc d(xi,xj)≤ sup(γi,γj) pour tout i,j ∈ I et ainsi T i∈I
B(xi,γi)6= ∅ `a partir de la propri´et´e
P.
Soient x,y ∈ X et γ1,γ2 ∈ Γ tels que d(x,y) ≤ sup(γ1,γ2) alors B(x,γ1)∩ B(y,γ2)6= ∅ `a partir
de P . Soit z ∈ B(x,γ1)∩ B(y,γ2) alors d(x,z) ≤ γ1 et d(z,y)≤ γ2.
Exemple 7
Soit H un ensemble. On d´efinit d : P(H) ∗ P(H) −→ P(H) en posant
d(A,B) = A4 B = {a ∈ H; a ∈ A si et seulement si a /∈ B} (la diff´erence sym´etrique entre A et B).
P(H) muni de l’inclusion est un treillis complet.
(P(H),d,P(H)) est un espace ultram´etrique qui est hyperconvexe
Il est facile de v´erifier que d est une distance ultram´etrique. En effet, si A 6= B alors d(A,B) 6= ∅. Egalement, pour C,T ⊆ H avec d(A,B) ⊆ T et d(B,C) ⊆ T . Si h ∈ H avec h /∈ T , alors h /∈ d(A,B) et h /∈ d(B,C). Donc h ∈ A si et seulemnt si h ∈ B si et seulement si h∈ C. Ainsi h /∈ d(A,C)
Montrons que (P(H),d,P(H)) est solide. Soient A ∈ P(H) et S ∈ P(H). On d´efinit B ∈ P(H) de la fa¸con suivante. Soit a ∈ H, si a /∈ S alors on prend a ∈ B si et seulement si a ∈ A. Si
a∈ S alors on prend a ∈ B si et seulement si a /∈ A. On a bien d(A,B) = S.
Ensuite nous montrons que (P(H),d,P(H)) est hyperconvexe. Soit B = {BSi(Ai); i∈ I} une famille de boules de P(H) avec d(Ai,Aj)⊆ sup(Si,Sj) = Si∪ Sj. Soit S =
T
i∈I
Si et d´efinissons
A ∈ P(H) comme suit: si b ∈ S alors on prend b ∈ A. Si b /∈ S, alors il existe i ∈ I tel que b /∈ Si. Nous prenons b ∈ A si et seulement si b ∈ Ai. S’il existe un autre j ∈ I tel que
b /∈ Sj, alors comme d(Ai,Aj) ⊆ Si∪ Sj, b ∈ Ai si et seulement si b ∈ Aj car b /∈ (Si∪ Sj).
Ainsi A∈ P(H) est bien d´efini. Finalement d(A,Ai)⊆ Si pour tout i∈ I, ce qui montre que
A∈T B.
Proposition 2.2.2 L’intersection non vide de boules ferm´ees d’un espace hyperconvexe est hyperconvexe.
Preuve. Soit (X,d,Γ) un espace ultram´etrique hyperconvexe et soit B = B(x,r) une boule de X.
Soit (Br(xi,ri))i∈I une famille de boules de B (Br(xi,ri) = B∩ B(xi,ri)) qui v´erifie:
d(xi,xj)≤ sup(ri,rj). Soit i∈ I, on a Br(xi,ri)6= ∅. Soit yi ∈ Br(xi,ri),
donc B(yi,ri) = B(xi,ri) d’apr`es (1.1). On peut donc supposer sans perte de g´en´eralit´e que
les xi sont dans B. Les boules B(xi,ri) v´erifient la propri´et´e P dans X hyperconvexe. D’o`u
T
i∈I
B(xi,ri)6= ∅. Soit y dans cette intersection, donc d(y,xi)≤ ri ≤ sup(r,ri) pour tout i ∈ I.
D’o`u y ∈ B. Ce qui montre que B est hyperconvexe.
Nous proc´edons de la mˆeme fa¸con pour l’intersection de deux boules et par suite d’une famille quelconque de boules.
Soit (X,d,Γ) un espace ultram´etrique et T : X −→ X une application. T est dite non expan-sive ou contractante si d(T (x),T (y)) ≤ d(x,y) pour tout x,y ∈ X. Si pour tout x,y ∈ X, tels que x 6= y, d(T (x),T (y)) < d(x,y) alors T est strictement contractante. Soit x ∈ X, l’orbite de x par T est l’ensemble{x,T (x),T2(x),...,Tn(x),...}. T est dite strictement contractante sur
orbites si pour tout x∈ X tel que T (x) 6= x, nous avons d(T2(x),T (x)) < d(T (x),x).
On d´efinit B comme l’ensemble des intersections non vides de boules ferm´ees de X et nous posons ¯A =T{B ∈ B; A ⊆ B} pour tout A ⊆ X et δ(A) = sup{d(x,y); x,y ∈ A} le diam`etre
de A.
Le r´esultat suivant a fait l’objet d’une publication dans ”New Zealand Journal of Mathema-tics”, [6]
Th´eor`eme 2.2.1 (S. Bouamama, D. Misane, 2005, [6]) Soit (X,d,Γ) un espace ultram´etrique hyperconvexe et T : X −→ X une application non expansive, alors T admet un point fixe ou il existe un espace hyperconvexe non vide S de X tel que T (S)⊆ S, S = T (S) et
δ(S) = d(x,T (x)) pour tout x ∈ S.
Preuve. Supposons que T n’admet pas de point fixe.
Soit BT = {B ∈ B; T (B) ⊆ B}. BT 6= ∅ car X = B(x,1) pour tout x ∈ X, donc X ∈ BT.
Montrons queBT a un ´el´ement minimal. D’apr`es le lemme de Zorn, il suffit de montrer queBT
est inductivement ordonn´e ou ce qui revient `a montrer que chaque chaˆıne BT a un infinimum
(une chaˆıne est une famille d’´el´ements d’un espace ordonn´e telle que les ´el´ements de la chaˆıne soient comparables deux `a deux).
Soit (Bk)k∈K une chaˆıne de BT ( Bk = T i∈Ik
B(xki,γik)).
Soit k ∈ K. Bk 6= ∅. Soit z ∈ Bk alors d(xki,z)≤ γik et d(xkj,z)≤ γjk pour tout i,j ∈ Ik. Ainsi
d(xik,xkj)≤ sup(γik,γjk) pour tout i,j ∈ Ik.
Soient k1,k2 ∈ K (k1 6= k2); Supposons que Bk1 ⊆ Bk2 (comme (Bk)k∈K est une chaˆıne). Donc z ∈ Bk1 d’o`u d(x k1 i ,z) ≤ γ k1 i et d(z,x k2 j ) ≤ γ k2
j pour tout i ∈ Ik1 et j ∈ Ik2. Il s’ensuit que d(xk1 i ,x k2 j )≤ sup(γ k1 i ,γ k2 j ).
Nous concluons que la famille (B(xki,γik))k∈K,i∈Ik v´erifie la propri´et´eP de la Proposition 2.2.1 dans X hyperconvexe. Ainsi T
k∈K Bk= T k∈K T i∈Ik B(xk i,γik)6= ∅ et T (T k∈K Bk) = T ( T k∈K T i∈Ik B(xk i,γik) ⊆ T k∈K T (T i∈Ik B(xk i,γik)) = T k∈K T (Bk) ⊆ T k∈K Bk puisque tous
les Bk sont dans BT, donc T k∈K
Bk ∈ BT . Ainsi d’apr`es le lemme de Zorn, BT a un ´el´ement
minimal S.
S ∈ BT d’o`u T (S)⊆ S d’apr`es la d´efinition de BT. D’o`u T (S)⊆ S. Il s’ensuit que
T (T (S))⊆ T (S), donc T (S) ∈ BT. Ainsi T (S) = S puisque S est minimal.
S ∈ BT donc S peut s’´ecrire sous la forme S = T k∈K
B(xk,γk), d’o`u S est hyperconvexe
comme l’intersection de boules dans un espace hyperconvexe. Soit x ∈ S, alors d(x,xk)≤ γk
pour tout k ∈ K. T (x) ∈ S, alors d(T (x),x) ≤ γk car d est ultram´etrique. T (x) 6= x, donc
B(x,d(x,T (x))⊆ B(xk,γk) pour tout k∈ K d’apr`es (1.1) et par suite B(x,d(x,T (x)) ⊆ S. Soit
y ∈ B(x,d(x,T (x))) alors d(T (y),T (x)) ≤ d(y,x) ≤ d(x,T (x)) puisque T est non expansive et donc d(T (y),x)≤ d(x,T (x)) comme d est ultram´etrique. Ainsi nous avons
T (B(x,d(x,T (x)))) ⊆ B(x,d(x,T (x))) et par cons´equent B(x,d(x,T (x))) ∈ BT. Par suite,
S = B(x,d(x,T (x))) puisque S est minimal dans BT. Soient y,z∈ S alors d(y,x) ≤ d(x,T (x))
et d(z,x)≤ d(x,T (x)). D’o`u d(y,z) ≤ d(x,T (x)). Il s’ensuit que δ(S) = sup{d(y,z); y,z ∈ S} ≤ d(x,T (x)) ≤ δ(S).
D’apr`es le th´eor`eme 2.2.1, nous obtenons le corollaire suivant:
Corollaire 2.2.1 Soit (X,d,Γ) un espace ultram´etrique hyperconvexe et
T : X −→ X une application non expansive. Supposons de plus que pour chaque x ∈ X tel que T (x) 6= x il existe un entier n ≥ 0 tel que d(Tn+2(x),Tn+1(x)) < d(Tn+1(x),Tn(x))
(nous prenons T0(x) = x). Alors T a un point fixe et l’ensemble des points fixes de T est hyperconvexe.
Preuve. Nous pourrons d´eduire facilement d’apr`es le th´eor`eme 2.2.1 que T a un point fixe car nous ne pouvons obtenir dans ce cas un tel espace S. Soit F ix(T ) l’ensemble des points fixes de T et soit (BF ix(T )(xi,γi))i∈I une famille de boules de F ix(T ) avec d(xi,xj) ≤ sup(γi,γj)
pour tout i,j ∈ I (BF ix(T )(xi,γi) = B(xi,γi)∩F ix(T )). Nous avons B(xi,γi)∩F ix(T ) 6= ∅. Soit
yi ∈ B(xi,γi)∩ F ix(T ), donc B(yi,γi) = B(xi,γi) d’apr`es (1.1). D’o`u nous pouvons supposer
sans perte de g´en´eralit´e que xi ∈ F ix(T ) pour tout i ∈ I. Les boules B(xi,γi) v´erifient la
propri´et´e P de la proposition 2.2.1 sur X hyperconvexe, d’o`u F = T{B(xi,γi)/i ∈ I} 6= ∅
et comme intersection de boules d’un espace hyperconvexe, F est hyperconvexe. En outre T (F )⊆ F puisque xi ∈ F ix(T ), d’o`u le th´eor`eme 2.2.1 appliqu´e `a F donne un x ∈ F ix(T )∩F .
Ainsi la derni`ere intersection est non vide et F ix(T ) est hyperconvexe.
Ce r´esultat g´en´eralise le th´eor`eme suivant:
Th´eor`eme 2.2.2 Soit (X,d,Γ) un espace hyperconvexe ultram´etrique et soit T : X −→ X une application contractante et strictement contractante sur orbites. Alors T a un point fixe. Si de plus T est strictement contractante sur X, alors le point fixe est unique
§2.3 Un th´eor`eme de point fixe multivoque dans les
espaces ultram´
etriques
Dans ce paragraphe, nous allons prouver un th´eor`eme de point fixe pour les appli-cations multivoques dans les espaces ultram´etriques qui g´en´eralisent le th´eor`eme vu dans le dernier paragraphe.
Nous commen¸cons par donner une g´en´eralisation du principe de contraction de Banach aux contractions multivoques . Cette version multivoque a ´et´e propos´ee pour la premi`ere fois dans [17], [21].
Th´eor`eme 9 Soit X un espace m´etrique complet et F : X −→ 2X une application
multi-voque. On suppose qu’il existe un r´eel 0 < k < 1 tel que pour tout x∈ X , pour tout y ∈ X et pour tout a ∈ F (x), il existe b ∈ F (x) tel que d(a,b) ≤ kd(x,y) et que pour tout x ∈ X, l’ensemble F (x) est ferm´e et non vide
Alors F admet un point fixe i.e. il existe x∈ X tel que x ∈ F (x)
Soit X un ensemble et soit (Γ,≤) un treillis complet avec 0 comme plus petit ´el´ement et 1 comme plus grand ´el´ement. Soit d : X∗ X −→ Γ une distance ultram´etrique
F : X −→ 2X est dite multivoque. Un ´el´ement x∈ X avec x ∈ F (x) est un point fixe de F . F est dite contractante si pour tout x∈ X, pour tout y ∈ X et pour tout a ∈ F (x), il existe un ´el´ement b∈ F (y) tel que d(a,b) ≤ d(x,y).
Une contraction est stricte, si pour tout x,y ∈ X avec x 6= y et pour tout a ∈ F (x), il existe b ∈ F (y) tel que d(a,b) < d(x,y).
L’application F est dite strictement contractante sur orbites, si pour tout x ∈ X et pour tout a ∈ F (x) avec a 6= x, il existe un ´el´ement b ∈ F (a) avec d(a,b) < d(a,x). Si F : X −→ 2X est une contraction non vide (i.e il existe x ∈ X avec F (x) 6= ∅), alors F (x) 6= ∅ pour tout x∈ X. En effet, soit x ∈ X tel que F (x) 6= ∅ et soit y ∈ X. Prenons a ∈ F (x). Puisque F est contractante, il correspond `a x,y et a∈ F (x), un ´el´ement b ∈ F (y) avec d(a,b) ≤ d(x,y). Ainsi en particulier, F (y)6= ∅. Dans la suite, on va utiliser ce fait sans le mentionner explicitement.
Avant d’´enoncer le th´eor`eme si-dessous, nous introduisons quelques notations. Pour F : X −→ 2X, soit Π
x = {d(x,y); y ∈ F (x)} et pour chaque sous ensemble ∆ ⊆ Γ,
d´esignons par min ∆ l’ensemble des ´el´ements minimaux de ∆
Th´eor`eme 2.3.1 Soit (X,d,Γ) un espace ultram´etrique hyperconvexe. Soit
F : X −→ 2X une application contractante non vide. Si de plus on suppose que pour tout
x ∈ X, min Πx 6= ∅, alors F admet un point fixe ou il existe un sous ensemble hyperconvexe
non vide S de X tel que le diam`etre de S, δ(S)∈ min Πy pour tout y ∈ S.
Preuve. Supposons que x 6= F (x) pour tout x ∈ X. Alors pour tout x ∈ X, 0 /∈ Πx 6= ∅,
puisque F (x) 6= ∅.
Posons BF = {B ∈ B; δ(B) ∈ min Πx pour tout x ∈ B} (B est l’ensemble des intersections
non vides de boules ferm´ees de X et δ(B) est le diam`etre de B).
Soit x ∈ X et πx ∈ min Πx. πx 6= 0 et Bπx(x)∈ BF. En effet, posons B = Bπx(x). Soient y,z ∈ B, alors d(y,x) ≤ πx et d(z,x)≤ πx. Donc d(y,z)≤ πx. D’o`u
δ(B) = sup{d(y,z); y,z ∈ B} ≤ πx. Soit π∈ Πx tel que π ≤ δ(B), alors π ≤ πx. Donc π = πx
comme πx est minimal. Il s’ensuit que πx = π ≤ δ(B) ≤ πx. D’o`u δ(B) = πx ∈ min Πx. Ainsi
Bπx(x)∈ BF.
Montrons que BF a un ´el´ement minimal. Soit (Bk)k∈K une chaˆıne de BF
(Bk = T i∈Ik
B(xki,γik)) et nous montrons de la mˆeme fa¸con que dans la preuve du th´er`eme 2.2.1 que d(xk1 i ,x k2 j ) ≤ sup(γ k1 i ,γ k2
j ) pour tout k1,k2 ∈ K ; i ∈ Ik1 et j ∈ Ik2. Donc la famille (B(xk
i,γik))k∈K,i∈Ik v´erifie la propri´et´eP de la proposition 2.2.1 dans X hyperconvexe. Il vient que T
k∈K
Bk 6= ∅. Soit x ∈
T
k∈K
Bk et soit k ∈ K, nous avons x ∈ Bk. Soit π ∈ Πx tel que
π ≤ δ( T
k∈K
Bk), alors π ≤ δ(Bk) comme δ(
T
k∈K
Bk) ≤ δ(Bk). Par cons´equent π = δ(Bk) car
δ(Bk)∈ min Πx. D’o`u δ( T k∈K
Bk) = δ(Bk) ∈ min Πx et par suite T k∈K
Bk ∈ BF. Ainsi, d’apr`es
le lemme de Zorn, BF a un ´el´ement minimal S.
S ∈ BF donc S =
T
k∈K
Bγk(xk). D’o`u S est hyperconvexe comme l’intersection de boules dans un espace hyperconvexe et δ(S) ∈ min Πx pour tout x∈ S car S ∈ BF.
Corollaire 2.3.1 Soit (X,d,Γ) un espace hyperconvexe ultram´etrique. Soit F : X −→ 2X, une application contractante non vide. On suppose que pour tout x ∈ X, min Πx 6= ∅ et que tous
les ´el´ements de Πx ont un minorant dans min Πx. Si on suppose de plus que pour tout x ∈ X
et pour tout a ∈ F (x), il existe b ∈ X et il existe c ∈ F (b) tels que d(b,c) < d(b,a) ≤ d(a,x) alors F admet un point fixe
Preuve. Supposons que F n’admet pas de point fixe, alors il existe un sous ensemble S de X tel que δ(S)∈ min Πy pour tout y ∈ S. Soient x ∈ S et δ(S) = d(a,x) avec a ∈ F (x), donc
il existe b ∈ X et c ∈ F (b) tels que d(b,c) < d(b,a) ≤ d(x,a) = δ(S). D’apr`es l’hypoth`ese, il existe π ∈ min Πb tel que π≤ d(b,c). La boule Bπ(b)∈ BF (comme dans la preuve du theor`eme
2.2.1). D’o`u S∩ Bπ(b)∈ BF comme intersection de boules deBF. D’o`u S∩ Bπ(b) = S puisque
S est minimal dans BF et par suite b∈ S. Ainsi δ(S) ∈ min Πb. Contradiction.
Ce r´esultat g´en´eralise le th´eor`eme suivant
Th´eor`eme 2.3.2 Soit (X,d,Γ) un espace ultram´etrique hyperconvexe et soit F : X −→ 2X une application contractante non vide. Supposons de plus que F est strictement contractante sur orbites et qu’on est dans les mˆemes conditions du corollaire 2.3.1, alors F admet un point fixe
Preuve. Pour voir ceci, soit x ∈ X et soit a ∈ F (x), alors il existe b ∈ F (a) tel que
d(b,a) ≤ d(a,x) puisque F est contractante. Il existe donc c ∈ F (b) tel que d(b,c) < d(b,a) ≤ d(a,x) puisque F est strictement contractante sur orbites. D’o`u d’apr`es le corollaire 2.3.1, F admet un point fixe.
Si dans le th´eor`eme 2.3.1, F (x) contient exactement un ´el´ement x∈ X, nous obtenons comme corollaire le th´eor`eme du point fixe univoque (th´eor`eme 2.2.1) du paragraphe pr´ec´edent.
Un ensemble ordonn´e ∆ est dit bien fond´e ”artinian” si ∆ ne contient aucune suite stric-tement d´ecroissante δ1 > δ2 > ...
Le corollaire suivant d´erive imm´ediatement du th´er`eme 2.3.2.
Corollaire 2.3.2 Soit (X,d,Γ) un espace ultram´etrique hyperconvexe et supposons que Γ est bien fond´e. Soit F : X −→ 2X une application contractante non vide. Supposons de plus que
F est strictement contractante sur orbites, alors F admet un point fixe
Proposition 2.3.1 Soit (X,d,Γ) un espace ultram´etrique. Soit ∅ 6= Y ⊆ X un hyperconvexe. Pour tout x∈ X, on pose Πx ={d(x,y)/y ∈ Y } alors min Πx 6= ∅ et de plus chaque ´el´ement
de Πx a un minorant dans min Πx
Preuve. Si x∈ Y alors 0 est le plus petit ´el´ement de Πx.
Nous supposons maintenant que x /∈ Y . Soit δ ∈ Πx. Nous prenons une chaˆıne maximale K
de {γ ∈ Πx; γ ≤ δ}, alors {Bγ(x); γ ∈ K} est une chaˆıne de boules de X par (1.1). Pour
chaque γ ∈ K, il existe y ∈ Y tel que d(x,y) = γ, donc l’ensemble Bγ(x)∩ Y est une boule
dans Y puisque Bγ(x)∩ Y 6= ∅. Ainsi {Bγ(x)∩ Y ; γ ∈ K} est une famille de boules telle que
0 = d(x,x) ≤ sup(γ,γ0); γ,γ0 ∈ K, i.e. qu’elle v´erifie la propri´et´e P de la proposition 2.2.1 dans Y hyperconvexe. Il existe donc z ∈ T
γ∈K
(Bγ(x)∩ Y ). Soit y1 ∈ Y et prenons γ1 = d(y1,x)
si γ1 ≤ d(z,x). D’o`u γ1 ≤ γ pour tout γ ∈ K, par cons´equent K ∪ {γ1} est une chaˆıne. Il
s’ensuit que γ1 ∈ K car K est maximal et par suite d(z,x) ≤ γ1. Ainsi d(z,x) ∈ min Πx et
d(z,x)≤ δ.
Corollaire 2.3.3 Soit (X,d,Γ) un espace ultram´etrique hyperconvexe. Soit F : X −→ 2X une
application contractante non vide. Supposons que pour tout x ∈ X, F (x) est hyperconvexe, alors F admet un point fixe ou il existe un sous ensemble non vide S de X hyperconvexe tel que δ(S)∈ min Πy pour tout y ∈ S
Corollaire 2.3.4 Soit (X,d,Γ) un espace hyperconvexe ultram´etrique. Soit F : X −→ 2X une
application contractante non vide. Supposons que pour tout x∈ X, F (x) est hyperconvexe. Si on suppose de plus que F est strictement contractante sur orbites, alors il existe x ∈ X avec x∈ F (x).
3 Espaces ultram´etriques sph´eriquement complets
Dans ce chapitre, nous allons ´enoncer un th´eor`eme de point fixe univoque et un deuxi`eme multivoque dans les espaces ultram´etriques g´en´eralis´e dits sph´eriquement complets qui sont une g´en´eralisation des th´eor`emes donn´es par Priess-Crampe et Ribenboim dans [18] et [21].
§3.1 Introduction
Dans ce chapitre, nous consid´erons toujours les espaces ultram´etriques `a la diff´erence que l’ensemble des valeurs des distances est un ensemble partiellement ordonn´e quelconque avec un plus petit ´el´ement au lieu d’un treillis complet.
La th´eorie des espaces ultram´etriques a connu ses origines dans la valuation et fut adopt´ee dans la th´eorie modulaire: chaque corps valu´e (K,v) peut ˆetre per¸cu comme un espace ul-tram´etrique. Krull a montr´e que (K,v) est un corps de valeurs maximal si et seulement si K est sph´eriquement complet, cela veut dire que l’intersection de toute chaˆıne de boules est non vide. R´ecemment, S.Priess Crampe et P.Ribenboim ont d´evelopp´e des id´ees plus larges sur les espaces ultram´etriques dans plusieus papiers [19], [20] et [21]. C’est aussi l’objet des travaux de Kuhlmann et Sch”orner dans [24].
Dans le deuxi`eme paragraphe de ce chapitre, nous donnons un r´esultat sur les applications contractantes dans les espaces ultram´etriques sph´eriquement complets qui g´en´eralisent les th´eor`emes de Sybilla Priess Crampe et Ribenboim.
La proc´edure utilis´ee a l’avantage de contourner les difficult´es de la topologie de Scott men-tionn´ee dans [23] et qui appliqu´ee aux espaces ultrm´etriques donnent des r´esultats plus res-trictifs.
§3.2 Espaces ultram´etriques sph´eriquement complets
Soit X un ensemble et soit (Γ,≤) un ensemble ordonn´e avec un plus petit ´el´ement. Soit d : X∗ X −→ Γ une distance ultram´etrique.Nous rappelons les propri´et´es des espaces ultram´etriques: (1.1) Si 06= α ≤ β et Bα(a)∩ Bβ(b) 6= ∅, alors Bα(a)⊆ Bβ(b).
(X,d,Γ) est dit sph´eriquement complet, si pour toute chaˆıne C de boules (ce qui veut dire B,B0 ∈ C, alors B ⊆ B0 ou B0 ⊆ B), l’intersection ∩C est non vide.
Dans le cas g´en´eral, T est contractante n’implique pas toujours qu’elle admet un point fixe mais ceci devient vrai si on rajoute quelques conditions
Exemple 1 Soit (K,v,Γ) un corps valu´e.
d : K∗ K −→ Γ, d(x,y) = v(x − y) et F : K −→ K, F (x) = x + a, o`u a ∈ K et 0 6= a d(F (x),F (y)) = d(x,y).
F est contractante mais n’admet aucun point fixe
On ´etablit le th´eor`eme suivant sur les espaces ultram´etriques.
Th´eor`eme 3.2.1 Soit (X,d,Γ) un espace ultram´etrique sph´eriquement complet et soit T : X −→ X une contraction. Alors T admet un point fixe ou il existe une boule B = Bπ(z) telle
que T (B) ⊆ B et d(y,T (y)) = π pour tout y ∈ Bπ(z).
Preuve. Supposons que T (x) 6= x pour tout x ∈ X. Alors πx = d(x,T (x)) 6= 0 pour tout
x ∈ X. Posons Bx = Bπx(x) et L = {Bx/x ∈ X}. D’apr`es le lemme de Zorn, il existe une chaˆıne maximale C ⊆ L. Comme X est sph´eriquement complet, alors il existe z ∈ ∩C.
Nous montrons que Bz est la plus petite boule de C. Soit Bx ∈ C, alors
d(x,z) ≤ πx = d(x,T (x)). D’o`u d(z,T (x)) ≤ d(x,T (x)). De plus, d(T (z),T (x)) ≤ d(z,x)
puisque T est contractante . Par cons´equent, d(z,T (z))≤ d(x,T (x)) d’apr`es (1.1). On conclut que Bz ⊆ Bx, ainsi{Bz} ∪ C est une chaˆıne. Il s’ensuit que Bz ∈ C et Bz = M inC. Comme C
est une chaˆıne maximale, donc Bz =∩C.
En utilisant le mˆeme argument qu’auparavant nous obtenons que By = M inC pour tout
y ∈ ∩C. D’o`u y ∈ Bz et par suite d(y,z) ≤ d(z,T (z)). De plus d(T (y),T (z)) ≤ d(y,z) ≤
d(z,T (z)) et donc d(T (y),z) ≤ d(z,T (z)). Ainsi d(y,T (y)) ≤ d(z,T (z)). y et z jouent un rˆole sym´etrique. D’o`u d(T (y),y) = d(T (z),z) pour tout y∈ Bz.
Soit x ∈ Bπ(z) alors puisque T est contractante, d(T (x),T (z)) ≤ d(x,z) ≤ d(z,T (z)). Donc
d(T (x),z)≤ πz et par cons´equent T (x)∈ B.
D’apr`es th´eor`eme 3.2.1, nous obtenons le corollaire suivant:
Corollaire 3.2.1 Soit (X,d,Γ) un espace ultram´etrique sph´eriquement complet et
T : X −→ X une application contractante. Supposons de plus que pour tout x ∈ X avec T (x) 6= x, il existe un entier positif n ≥ 0 tel que d(Tn+2(x),Tn+1(x)) < d(Tn+1(x),Tn(x)). Alors T admet un point fixe. Si de plus Γ est totalement ordonn´e alors l’ensemble des points fixes de T est sph´eriquement complet.
Preuve. Nous d´eduisons ais´ement d’apr`es le th´eor`eme 3.2.1 que T a point fixe. Supposons alors que Γ est totalement ordonn´e. Soit Fix(T) l’ensemble des points fixes de T et soit BF ix(T )(xi,γi)i∈I une chaˆıne de boules de Fix(T) (BF ix(T )(xi,γi) = B(xi,γi)∩ F ix(T )). Nous
avons B(xi,γi)∩ F ix(T ) 6= ∅. Soit yi ∈ B(xi,γi)∩ F ix(T ), donc B(yi,γi) = B(xi,γi) d’apr`es
(1.1). Alors, nous pouvons supposer sans perte de g´en´eralit´e que xi ∈ F ix(T ) pour tout i ∈ I,
donc les boules B(xi,γi) forment une chaˆıne de boules de X. En effet, si nous avons
BF ix(T )(xi,γi) ⊆ BF ix(T )(xj,γj), alors xi ∈ B(xj,γj). Si γi ≤ γj alors B(xi,γi) ⊆ B(xj,γj)
d’apr`es(1.1), sinon nous avons B(xj,γj) ⊆ B(xi,γi). D’o`u B(xi,γi) et B(xj,γj) sont
compa-rables, et puisque X est sph´eriquement complet, alors B = T{B(xi,γi)/i∈ I} 6= ∅ et comme
intersection de boules dans un sph´eriquement complet, B est sph´eriquement complet. De plus T (B)⊆ B puisque xi ∈ F ix(T ). Donc le th´eor`eme 3.2.1 appliqu´e `a B donne un x ∈ F ix(T )∩B.
Ainsi la derni`ere intersection est non vide et F ix(T ) est sph´eriquement complet.
Ce r´esultat g´en´eralise le th´eor`eme de Sybilla Crampe et Ribenboim dans [20]
Th´eor`eme 3.2.2 Soit (X,d,Γ) un espace ultram´etrique sph´eriquement complet et soit F : X −→ X une application contractante et strictement contractante sur orbites, alors F admet un point fixe. Si de plus F est strictement contractante sur X, alors le point fixe est unique.
§3.3 Le cas multivoque
Dans ce paragraphe, nous allons ´etablir un th´eor`eme de point fixe pour les applications multivoques qui g´en´eralise celui de Priess-Crampe and Ribenboim mentionn´e dans [21].
Soit X un ensemble et (Γ, ≤) un ensemble partiellement ordonn´e avec 0 comme plus pe-tit ´el´ement. Soit d : X∗ X −→ Γ une distance ultram´etrique
F : X −→ 2X une application multivoque non vide.
Nous utiliserons les mˆemes notations que dans le chapitre pr´ec´edant. Πx ={d(x,y)/y ∈ F (x)}
et pour un sous ensemble ∆⊆ Γ, d´esignons par min ∆ l’ensemble des ´el´ements minimaux de ∆.
Th´eor`eme 3.3.1 Soit (X,d,Γ) un espace m´etrique sph´eriquement complet et
F : X −→ 2X une application contractante non vide. Si de plus on suppose que pour tout
x ∈ X, min Πx est fini et tous les ´el´ements de Πx ont un minorant dans min Πx, alors F a
un point fixe ou il existe une boule Bπ(z) telle que π∈ min Πy pour tout y ∈ Bπ(z).
Preuve. Nous supposons que x /∈ F (x) pour tout x ∈ X. Alors pour tout x ∈ X, 0 /∈ Πx 6= ∅
puisque F (x) 6= ∅. Posons B = {Bπx(x); x∈ X,πx ∈ min Πx} et soit z ∈ T C.
On montre que pour un πz ∈ min Πz, Bπz(z) =T C.
Soit Bπx(x) ∈ C et πx = d(x,y) avec y ∈ F (x). D’apr`es (1.1), z ∈ Bπx(x) = Bπx(y). Nous obtenons d(z,x) ≤ πx et d(z,y) ≤ πx. Comme F est contractante ; il correspond `a x,z et
y ∈ F (x), un ´el´ement b ∈ F (z) tel que d(b,y) ≤ d(x,z). Ainsi d(b,y) ≤ πx et d(z,y)≤ πx, ce
qui implique que d(z,b)≤ πx. On a donc pour un π ∈ min πz, π≤ d(z,b) ≤ πx . Ainsi
(*) Bπ(z)⊆ Bπx(x) (o`u π depend de x).
Par hypoth`ese, min Πz ={π1,...,πk}. Nous supposons que pour tout i = 1,...,k,
Bπi(z) /⊆T C. Donc il existe Bπxi(xi)∈ C avec Bπi(z) /⊆ Bπxi(xi) pour i = 1,...,k. CommeC est une chaˆıne, il existe Bπu(u)∈ C telle que Bπu(u)⊆
T
1≤i≤k
Bπxi(xi). Ainsi pour tout
i = 1,...,k, Bπi(z)/⊆ Bπu(u), qui contradit (*). Ainsi il existe πz ∈ min Πz avec Bπz(z)⊆ T C et donc {Bπz(z)} ∪ C est une chaˆıne. Par cons´equent, Bπz(z) = T C comme C est minimale avec πz ∈ min Πz
Soit y ∈T C, on prouve de la mˆeme fa¸con que T C = Bπy(y) pour un πy ∈ min Πy.
Nous montrons que πy = πz. En effet d(y,z) ≤ πz = d(z,z1) pour un ´el´ement z1 ∈ F (z).
D’autre part, il existe y1 ∈ F (y) tel que d(y1,z1) ≤ d(y,z) ≤ d(z,z1) puisque F est
contrac-tante. Nous d´eduisons que d(y1,z) ≤ πz. Donc d(y1,y) ≤ πz. De plus, d(y1,z) ≤ πz. Ainsi
y1 ∈ Bπz(z) = Bπy(y). Par suite d(y,y1) ≤ πy et donc d(y,y1) = πy car πy is minimal. On conclut que πy ≤ πz.
Corollaire 3.3.1 Soit (X,d,Γ) un espace ultram´etrique sph´eriquement complet. Soit
F : X −→ 2X, une application contractante non vide. Nous supposons qu’on est dans les
mˆemes conditions du th´eor`eme 3.2.1. Si nous supposons de plus que pour tout x∈ X et pour tout a ∈ F (x), il existe b ∈ X et il existe c ∈ F (b) tels que d(b,c) < d(b,a) ≤ d(a,x) alors F admet un point fixe
Preuve. Supposons que F n’admet pas de point fixe. Alors il existe une boule Bπ(z) telle
que π ∈ min Πy pour tout y ∈ Bπ(z). Soit π = d(z,z0) avec z0 ∈ F (z), alors il existe b ∈ X
et c ∈ F (b) tels que d(b,c) < d(b,z0) ≤ d(z,z0) = π. Donc b ∈ Bπ(z). D’o`u π ∈ min Πb.
Contradiction.
Ce r´esultat g´en´eralise le th´eor`eme de Priess-Crampe and Ribenboim qui figure dans [21] Th´eor`eme 3.3.2 Soit (X,d,Γ) un espace ultram´etrique sph´eriquement complet et soit F : X −→ 2X une application contractante non vide. Supposons de plus que F est strictement
contractante sur orbites et qu’on est dans les mˆemes conditions du th´eor`eme 3.3.1, alors F admet un point fixe
Proposition 3.3.1 Soit (X,d,Γ) un espace ultram´etrique. Soit ∅ 6= Y ⊆ X sph´eriquement 47
complet. Pour tout x ∈ X, on pose Πx = {d(x,y)/y ∈ Y } alors min Πx 6= ∅ et tout ´el´ement
Πx a un minorant dans min Πx
Preuve. Si x∈ Y alors 0 est le plus petit ´el´ement de Πx.
Nous supposons maintenant que x /∈ Y . Soit δ ∈ Πx. Nous choisissons une chaˆıne maximale
K de {γ ∈ Πx; γ ≤ δ}. Alors {Bγ(x); γ ∈ K} est une chaˆıne de boules de X d’apr`es (1.1)
et pour chaque γ ∈ K, il existe y ∈ Y tel que d(x,y) = γ. Donc l’ensemble Bγ(x)∩ Y est
une boule de Y , puisque Bγ(x)∩ Y 6= ∅. Ainsi {Bγ(x)∩ Y ; γ ∈ K} est une chaˆıne de boules
de Y , qui est sph´eriquement complet. Il existe donc un z ∈ T
γ∈K
(Bγ(x)∩ Y ). Soit y1 ∈ Y et
prenons γ1 = d(y1,x). Si γ1 ≤ d(z,x) alors γ1 ≤ γ pour tout γ ∈ K, d’o`u K ∪ {γ1} est une
chaˆıne. Donc γ1 ∈ K car K est maximale et par suite d(z,x) ≤ γ1. Ainsi d(z,x) ∈ min Πx et
d(z,x)≤ δ.
Corollaire 3.3.2 Soit (X,d,Γ) un espace ultram´etrique sph´eriquement complet. Soit
F : X −→ 2X une application contractante non vide. Supposons que pour tout x∈ X, F (x)
est sph´eriquement complet, alors F admet un point fixe ou il existe une boule Bπ(z) telle que
π ∈ min Πy pour tout y ∈ Bπ(z)
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