• Aucun résultat trouvé

Esquisse du Processus de dissémination de Capella en Italie

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "Esquisse du Processus de dissémination de Capella en Italie"

Copied!
40
0
0

Texte intégral

(1)

ESQLI

ISS E

o u

PROCESSUS DE DISSÉMINATION DE

CAPELL A

EN ITALI E

Le point de départ est connu . Chacun sait que le motcapella ,

ou mieux cappella, a dû désigner tout d ' abord un vêtement ayan t appartenu, selon la légende, à saint Martin de Tours, soit qu ' i l s ' agisse de la chlamyde d' uniforme q u ' il portail étant en garniso n à Amiens et qu'il coupa en cieux, pour en donner une moitié à u n pauvre, pendant. l ' hiver rigoureux de 338-33 9 1 , soit — mais cett e hypothèse est beaucoup moins vraisemblable — qu'il s'agisse d ' u n vêlement dont il fit cadeau à un autre malheureux, à Tours cette fois . Ce vêtement est désigné par les noms très divers de tegme n alollae, tegi mell vile, vestes, Pestas, hil'sl/ta Gigerrica palla, amie-tus', alors que la chlamyde d ' Amiens est appelée soit chlamys , soitanlictus ou pestis . C ' est en vain, comme l'ont remarqué entr e autres Dom Leclercq et M . Lüder s 3 , que parmi ces multiples déno -minalions on cherche celle de capella, qui désignait un vêtemen t de dessus, sorte de pèlerine pourvue d'un capuchon . Si la reliqu e nous avait été conservée, ou si nous en avions au moins une des-cription, l ' ideulification en serait aisée, puisque, si elle venait d ' Amiens, elle aurait consisté en une partie de vêtement, et en u n vêtement entier, au contraire, s ' il s ' agissait de latunica de Tours . Mais plusieurs indices rendent néanmoins très probable le fait qu e c ' est bien le manteau d 'Amiens, la chlainys, « qui, au temps de Fortunat et dans le pays où il vivait . . . était un oripeau classique

1. Sulpice-Sévére, Vila Martini, édit. Hahn, p . 113 .

2. Cf . Cabrol et Leclercq, Dictionnaire d'archéologie chrétienne et de liturgie, t .III , I, col . 384 .

3. Wilh . Luders, Capella, die llo/kapelle der Karolinger bis zur Mitte des neunte l

(2)

6

PAUL ALIl1BCnF1 .

à l ' usage des poètes », et qui éveillait tout au plus l ' idée d ' u n vêtement de dessus l , qui a servi plus tard de palladium à la

mo-narchie franque .

Ce qu ' il y a de certain, en tout cas, c'est que ce vêtement d e saint Martin entra d ' assez bonne heure clans le trésor des relique s royales . Mais sans cloute pas avant l ' an 600, puisque Grégoire d e Tours, si heureux pourtant quand il peut raconter de hauts fait s hagiographiques locaux, ne la mentionne pas : il n ' est pas dou-teux, par ailleurs, que la cappa, appelée aussi cappella, faisait partie du trésor de Thierry III dès 679 ou peut-être dès 650-660 2 . Alors, déjà, on prêtait serment sur elle, et le premier document d e date certaine qui fasse mention de cet usage parle d ' un sermen t prêté e in oraturio nostro, super capella domni Martine, ubi reli-qua sacramenta percurribant 3 », en 679 . Dans le siècle suivant, i l se perpétue : et un diplôme de Childebert III, daté du 14 décembr e 710, qui a été conservé dans les cieux leçons suivantes : « in ora-turio suo, sen cappella sancti Marethyni 44 », et « . . . in oraora-turio suo supper cappela sancti Marcthyni 55 », « nous invite — comm e le dit Dom Leclercg 5 — à saisir un flottement et comme une incer-titude de la locution en train de se faire . . . D ' un côté cappella n ' es t encore que la relique, de l ' autre c'est déjà l ' édifice qui la renferme » . C ' est cette dernière idée qui deviendra prépondérante par la suite . Le texte de 710, comme l ' a excellement mis en relief Dom Leclere q encore, est intéressant à un autre point de vue : il prouve que c e n ' était pas dans l ' oratoire royal, mais clans celui du maire du palais , qu ' était conservé le manteau de saint Martin . Toutefois, il est . cer-tain qu ' il faisait partie du trésor royal : et c ' est pour cela, parc e que selon toute vraisemblance on le déployait comme un drapeau , comme un labarum, aux jours de combat, que, déchiré, percé , réduit à l ' état de loque, il finit par disparaìtre : on n 'en trouv e plus aucune mention h partir du ix° siècle 7 .

1. Dictionnaire d'archéologie chrétienne . .,, vol . cit ., col . 385 .

2. Sur la difficulté qu'ily a de choisir entrecos deuxdates, cf. Lüders, art : cit . , p . 8, note 3, etDictionnaire d'archéologie . . ., vol . cit ., col . 386 .

3. Lauer et Samaran, Les dipl6mesoriginauxdesMérovingiens,Paris, 1908, pI . 16 , p . 12 .

4. Cf. par exemple Pardessus, Diplomata, t . II, p . 286, n° 478, et D . Bouquet, Re-cueildes historiens des Gaules, t . IV, p . 685, n' 97 .

5. Cf. Lüders, art . cit., p . 14, note 2, et Lauer et Samaran, Les dipl6mes origi-naux desMérovingiens, '1908, pl, 32, p . 23 .

6. Dictionnaire d'archéologie chrétienne, vol . cit ., col . 387 . 7. Op . cit ., vol . cit ., col . 389 .

(3)

PROCESSUS DE DISSÉMINATION DE (( CAPELLA » .

7 Mais le sens nouveau de capella, « oratoire de la résidenc e royale », n ' en était pas moins fixé . Dès la seconde moitié d u viii° siècle, divers textes montrent clairement que non seulemen t la villa dans laquelle résidait le roi avait sa capella, mais qu 'un e capella se retrouvait dans différents palais royaux : il y avait un e chapelle en 775 à la villa de Dtiren ; il y en avait une dans le palai s royal de Francfort en 794, et Aix-la-Chapelle, devenue résidenc e de Charlemagne dans les toutes dernières années du vin° siècle , eut également sa chapelle, dont la construction occupait, en 796 , les contemporains . Si la chronique de Moissac la désigne sous l e nom d ' ecclesia ou de basilica l , elle porte le nom, dans l ' usag e courant et l'usage officiel aussi, de capella :Einhard parle, pou r ne citer que cet exemple, de la « sanctae Dei genetricis basilic a quam capellam vocant 2 », et un autre chroniqueur, du xi° siècle , raconte qu'en 796 « postquam autem I,udovicus Imperator, filin s Caroli Magni Imperatoris, tenuit conventum generalem Aquis, quo ipso anno capella Caroli, videlicet basilica Dei Genitricis terra e

motu et vento discooperta est tota 3 » .

Dès cette époque aussi, capella tend à prendre un sens plu s large encore : celui, non plus seulement d' « oratoire d ' une rési-dence royale », mais d ' « oratoire rattaché à un domaine particu-lier a . Un acte de 783 nous montre comment, dans certains cas a u moins, ce passage a pu s ' opérer : cette année-là, l ' évêque Arvar-nus de Cahors donna à l ' abbaye de Moissac « in ipso pago Tolo-sano aliud praedium meum, quo de fisco regali competenti servi-tii adquisivi, . . . cum capella sancti Petri sibi conjuncta 4 a . C ' est-à-dire qu ' il y avait là un domaine royal avec un petit sanctuair e auquel on avait donné le nom de capella, par analogie avec le s autres oratoires des résidences royales ; mais ce domaine ayan t passé des mains du roi à celles d ' un particulier, le sanctuaire n'e n avait pas moins conservé sa dénomination de capella . Cette exten-sion du sens de capella a d'ailleurs pu se faire de façon beaucoup plus simple . Ces sanctuaires rattachés à des domaines privé s étaient, on le sait, très nombreux : tant pour la Gaule que pour l e 1. Chronicon Moissiacence, Monumenta Germaniae Historien, Scriptores, t. I, Han-noverae, 1820, p . 303 .

2. Annales Einhardi, Monumenta Germaniae Historica, vol . cit ., p . 218 . 3. Bouquet, op . cit ., t . VI, Paris, 1870, p . 223 A ; cf . p . 221 B (texte du Chron . Saxon . du x° siècle) .

4. Devis et Vaissète, Histoire gdndrale de Languedoc, t. II, t, Toulouse, 1875, p . 50, n° 7,

(4)

8

PAUL AEBr5Cr1EB .

reste de la chrétienté, nous avons quantité de décisions de conciles , d ' autorisations épiscopales, de textes de tout genre qui montren t l'existence dans les campagnes d 'oratorio, sortes de « paroisse s domestiques », selon l ' expression de Dom Leclercg l . 11 n ' est pa s impossible que, par analogie, par suite de l ' existence un peu par-tout des capellae des domaines royaux, on en soit venu à appele r capella n ' importe quel édifice religieux dépendant cl ' un domaine , que celui-ci ait été propriété d ' un particulier ou propriété royale . Mais ce n ' est là qu'une hypothèse . M . Luders remarque juste -ment à ce propos que « dieser Uebergang tritt natürlich in de n Quellen nicht so deutlich zutage . Denn wenn auch selbst in de n Königsurkunden des 9 . Jahrhunderts capellae auf Privatbesit z immer häufiger genannt werden, so kann man doch diese Fäll e hier nicht als Beweis anführen, da sich nicht mit Bestimmthei t entscheiden lässt, ob die Kapellen auch wirklich auf Privatgu t gegrúndet und nicht vielleicht erst durch königliche Schenkung i n den Besitz von Privatleuten gelangt sind . Auch die Privaturkun-den dieser Zeit bieten keinerlei schlagende Beispiel e 2 » . Toutefois , du fait même de l ' existence de ce passage de capellae royales A. des particuliers, l ' extension du sens clu mot devait se produire , zumal — note encore M . Laders — der rechtliche Unterschie d zwischen königlichen und privaten Heiligtümern nur gerin g war 3 » . Le même auteur donne certains textes comme preuves de ce fait, preuves qui d ' ailleurs, il le reconnaît lui-même, ne son t pas absolument convaincantes : mais c ' est très justement qu ' i l termine en disant que « selbst wenn diese Beispiele nicht überzeugend wirken sollten, in der Sache selbst Lana . . . kein Zweifel be -stehen : seit den ersten Jahrzehnten des O . Jahrhunderts konnt e auch ein Laie das von ihm begründete Heiligtum capella nen-nen 4 » .

Cette dénomination, avec ce sens très général, a dû être usité e dans toutes les régions situées au nord des Alpes et des Pyrénées : on la retrouve aussi bien clans le sud de la France que dans le s territoires qui forment les Pays-Bas ou l ' Autriche . Elle y rem -1. Sur cette question, cf. le Dictionnaire d'archéologie chrétienne, vol . cit . , col . 415-421, où se trouvent toutes les références bibliographiques utiles .

2. W . Lüders, art, cité, p . 90 . 3. W, Lüders, art . cité, p . 90-91 . 4. W . Lüders, art, cité, p . 92,

(5)

PROCESSUS DE DISS8MINATION DE a CAPELLA O .

9 plaça, suivant toute probabilité, oralorium qui était le terme plu s général, et peut-être aussi bas/lieu et martyrium, mots plus spé-ciaux et plus anciens, mais qui étaient usités encore, peut-être , dans certaines régions . Dans le pays qui forme aujourd'hui l 'Al-sace, il semble bien qu ' on ait employé, pour désigner les édifice s religieux de ce genre, le terme oraterilam : dans une confirmation , le 13 mai 728, par Widergerne, évêque de Strasbourg, de toute s les donations qui avaient été faites à l ' abbaye de Murbach, o n trouve en tout cas la phrase : a necesse litera . . . altaria eonseerare , aut oraturia in eorum loca aedi'ficare i » . En hhétie, il semble-rait par contre qu ' on ait eu un diminutif, oratoriolum : un acte de s alentours de l ' an 900, par lequel l ' abbé de Saint-Gall Salomon accorde à un certain Wolfhere, contre redevance, quelques terre s du domaine de l ' abbaye, mentionne en tout cas a duo oratoriola , in Berge [= Berg] et Steinahun [=Steinaeh] 2 » . Mais, dans cett e région et les contrées avoisinantes aussi, le terme officiel capella a apparu assez tét, d ' abord clans des actes officiels, émanant de s chancelleries impériales ou royales ; dans un acte par lequel le ro i Louis libère l ' abbaye de Saint-Gall de toute obligation envers l e diocèse de Constance, on trouve pour la première fois à ma con -naissance le terme capella le 22 juillet 8 : : il y est question , dans la région du haut Rhin, de a in comitatu Chazonis comitis, i n pagello SWercenhuntare, in villa Mantinga 3 , capellam unam e t quicquid ad ipsam villain pertinet . . . ; in pagello Perahtoltespara , in villa Paldinga 4 , capellam imam cum terra salica et hobas vesti -tas'' n . Pour trouver le premier cas d'une capella se rapportant it la Suisse, il faut arriver une douzaine d'années plus tard, alor s que, le 19 mars 8ßG, Lothaire, roi de Lorraine, confirme les pos -sessions de l ' abbaye de Moutiers-Grandval, parlai lesquelle s cella in honore sancti Pauli construct.a quae Vertima [= Vermes ] dicitur, villamque in Pipinensi comitatu quae Nogerolis [= Nuruz . sur le lac de Bienne] dicitur cum capella sibi subjecta, Ullvin g [=Orvin] nomine ; in eodem comitatu, villa Summavallis [= Som -1. J . Trouillat, Jlonunneats de l'histoire de l'ancien créché de Rd/c, t . I, Porren-truy, 1852, p . 67 .

2. H . \Vartmann, Urkundenbuch der Artei Sand Gallen, t . I1, Zurich, 1866, p . 341 . L'acte est de 892 ou de 904 .

3. Soit Mundingen, a Oberamt n Ehingen, dans le Wurtemberg.

le . Soit Ober — ou Unter — Baldingen, Bezirksamt n Donaueschingen, Bade . 5 . H . \Vartmann, op . cit ., t . II, p . 51 .

(6)

11)

PAUL AEIISCHBII .

betal] quae censetur cura capella sibi subjecta ; vicum cum capell a Theisvenna [= Tavannes] nomine ; villamque in pago Sornegau-diense, Rendelana Corte [= Courrendlin] cura capella sibi sub-jecta ; Victun [= Vioques] cum capella in codem comitatu l » . A partir de ce moment, les actes — provenant d'ailleurs en majorit é de chancelleries étrangères — qui emploient ce mot se font plu s nombreux : pour le pays de Vaud, nous en avons un, donation d e Charles le Gros à Vodelgise, daté du 15 février 885 — l ' anné e n'est pas assurée — où il est question de « in comitatu Waldense , in diversis villi . . . capellam unam et mansos VI 2 » ; et quand, l e 21. décembre 888, Voclelgise fait cadeau de ces terres à Jérôme , évêque (le Lausanne, le texte emploie de nouveau l ' expression « capella 1 com mansis VII » . Un autre acte, de 892, concernan t des terres à :'tlontigny et à Lugrin (Haute-Savoie), parle égalemen t d'une « capella I cum colonisas VI A », et à l'autre extrémité de l a Suisse des documents de l ' abbaye de Saint-Gall relatifs à diverse s localités de l ' Allemagne du Sud emploient eux aussi le mot cap-pella, capella 5 .

Pour la Rhétie, les textes des x° et xi° siècles, ainsi due de l a première moitié du xn e siècle, sont très rares . C ' est pendant c e temps, semble-t-il, que capella a dît s ' introduire et se populari-ser ; mais la rareté même des documents ne permet pas de préci-ser . Il est vrai que, pour les époques antérieures, pour la fin d u ix' siècle en tout cas, un certain nombre de textes concernan t Saint-Gall emploient déjà capella, ainsi que nous l ' avons vu . Mai s jusqu ' à quel point ces textes reflètent-ils l 'usage locali' Jusqu' à quel point emploient-ils, non la langue de la chancellerie dont il s émanent, mais celle de l ' endroit dont parle tel ou tel document? Poser la question, c ' est la résoudre : ces documents ne peuven t évidemment nous renseigner sur l ' usage populaire ; ils ne peuvent que montrer qu'à ce moment-là capella était le ternie courant dan s

1 . Trouillat, op . cil ., t . 1, p . 113 .

M . Besson, Contribalion 5 l'histoire du diocèse de Lausanne sous la

domina-tion franque, 534-888, Fribourg, 1908, p . 154 . Pour la question de la date, cf . p . 51 . 3. M . Besson, op . cil., p . 158 .

4. M . Besson, op . cil., p . 162 .

5. H . AVartmann, op . cit ., t . II, p . 203 (juillet875), 266(janvier 888), 267 (février 888), 337 (juin 904) .

(7)

PIIOCESSUS DE DISSIíMINA'l'1ON DE (( CAPELLA )) .

1 1 le langage protocolaire, puisqu'ils proviennent tous de la chancel-lerie du roi Louis le Germanique ou, plus tard, de celle des roi s Arnolfo et Bérenger, et qu ' ils ont été écrits à Ulm, à Tribur ou à Regensburg . Le seul argument qu ' on puisse apporter pour fair e voir qu ' à côté de ce capella officiel et figé, il y avait un autre mo t employé dans le langage courant, c ' est que le seul document où il soit question d' un oratoire, document qui ne provient pas d ' un e chancellerie royale, mais vraisemblablement de celle du couven t de Saint-Gall, est cet acte de 892 ou de 904 par lequel l ' abb é Salomon concède certaines terres à Wolfhere : et cet acte, comme, je l ' ai déjà remarqué, se sert non point de capella, mais d ' oratn-riolulra .

Il n 'est que trop certain que faire des recherches sur l ' historique d'un mot tel que capella, uniquement ou presque unique -ment à l ' aide des anciens docu-ments, présente de nombreux in-convénients . Pour chaque acte, tout d ' abord, il faut se demande r préalablement jusqu ' à quel point il représente l' usage local, o u jusqu ' à quel point au contraire il a subi l ' influence d ' un usage officiel, d'une habitude lexicographique étrangère . Cette influenc e étrangère, cette influence extérieure qui risque fort de nous égare r sur une fausse piste, peut avoir des causes multiples : l ' acte a p u être écrit par une chancellerie ne se souciant en aucune faon de s détails de la langue de l ' endroit pour lequel cet acte était destiné , ou de l ' endroit-1- des endroits souvent — dont il était questio n dans le texte ; il a pu être écrit par une chancellerie locale, mai s qui suivait -- jusqu ' à quel point :)— les usages d ' une chancelleri e étrangère ; il a pu être écrit aussi par un scribe étranger attach é à une chancellerie locale, ou par un scribe local ayant subi de s influences externes . On ne pourra clone arriver à un degré relati f de certitude q u ' en ulultiplian t les cas, q u ' en entassant les exemples : s ' ils ne sont pas trop divergents, il y a alors des chances qu ' on en puisse tirer une conclusion qui ne soit pas trop hasardée .

Mais, entasser les exemples n ' est pas toujours aisé . Les docu-ments des vin°, Ix° et x° siècles, en effet, ne sont pas nombreux ;

certains d ' entre eux ne sont pas publiés encore . Et s ' il est relati-vement facile de trouver clos cartulaires ou des recueils de docu-ments imprimés pour le nord et le centre de l'Italie — le présen t travail, inutile de le dire, est basé uniquement sur des document s imprimés — ils font, sauf exception, défaut pour l'Italie

(8)

méridio-12

PAUL AEBISCHER .

nale : a Molto ci resta da fare — a dit B . Capasso i — in riguard o ai documenti . 1 regesti o i codici diplomatici di tutti quei piccol i stati, in cui allers era diviso l ' ex-reame di Napoli, colmerebber o molte lacune e darebbero grandissima luce alla nostra storia i n queste epoche tenebrosissime n ; si l ' on songe que presque rie n n'a été publié des riches archives du Mont-Cassin, et rien de celle s (le Montevergine, il est aisé de se rendre compte combien nou s sommes mal documentés pour l ' Italie centre-méridionale, et com-bien dès lors il est dangereux et téméraire de tirer des conclusion s du peu que nous avons à notre disposition .

Si les documents imprimés ne forment qu ' une partie des trésor s archivaux qui nous ont été transmis ; si ceux-ci ne sont q u ' un infim e reste de ce qu ' ont contenu les archives au cours des siècles, et s i ces documents, si méme ils avaient tous été conservés, pourraien t peut-être ne point nous donner une idée exacte et complète d u vocabulaire usité alors ; si jamais, en un mot, on ne peut exclur e complètement la possibilité d ' une erreur, à plus forte raison n e petit-on l' exclure s'il a été pratiquement impossible de parcouri r tous les documents imprimés . Beaucoup d'entre eux, en effet, son t dispersés dans des revues, clans des collections locales, dans d e petites monographies : pour feuilleter tous ces volumes, toute s ces revues et ces collections locales, une patience de Bénédicti n et la vie d ' un homme auraient été à peine suffisants, d 'autant plu s — et ç ' a été le cas pour presque tous les regestes et les cartulaire s que j ' ai consultés — qu 'on ne trouve presque jamais d ' index, si ce n ' est des index de noms de personne ou de lieu qui ne rendent , dans le cas présent, aucun service, et qu ' il faut lire les documents , tous les documents, de la première à la dernière ligne . Ce travail gigantesque ne serait pas proportionné aux résultats qu ' on eri tirerait puisque, malgré tout, on n ' aurait qu ' une vue réduite, un e image diminuée de l ' ensemble du problème. Les conclusions qu e je tirerai plus loin, en un mot, sont donc provisoires et éminem-ment sujettes à révision . Je les ferai, d ' ailleurs, aussi générale s que possible, pour qu ' elles soient moins à la merci de la premièr e découverte venue . Le problème est plus posé que résolu . J'ai voulu plutôt le poser que le résoudre .

1 . B . Cap#sso, Le /entidella storia delle provincie napolitaine dal 568 a1 1500 , Napoli, 1P102, p . 61 .

(9)

PROCESSUS DE DISSEMINATION ots <C CAPELLA » . '1 3

Le première mention de capella dans un document italien s e rencontre à une date incroyablement reculée : un document d u 10 juin 673, par lequel un certain Opilio donnait de nombreuse s possessions au monastère de S . Giustina de Padoue, mentionn e en effet une a capella una cum area sua et tuai omnibus suoru m pertinenciis infra civitate Boloniensis que est eonstructa in honor e sancte Iustine virginis et tnartiris t » . Inutile même d ' insister su r ce fait, excessivement bizarre, que capella serait employé à Bologne ou à Padoue, si le texte en question était authentique, d e cinquante à cent ans plus tôt qu ' en France, où pourtant il est avér é que le mot est né, et qu ' à Bologne il désignerait alors, selon tout e vraisemblance, un oratoire érigé sur un terrain appartenant à u n particulier, sens que le mot n ' a pu avoir, nous l ' avons vu, qu e bien peu avant l ' art 800 . Cette mention de capella peut donc et suffit à éveiller de légitimes soupçons sur l ' authenticité de l ' act e qui la contient, et son éditeur, disons-le immédiatement, a e u soin de noter quo cette donation a été l ' objet d'une série de dis-cussions entre de nombreux érudits, si bien qu ' il conclut—cee n quoi il a certainement raison — qu ' il doit s ' agir d'un document. refait au x° siècle ou peut-être au xt° 2 .

Nous avons ensuite, par ordre de date, un tette toscan d u 30 avril 780, par lequel un particulier donne aux Camaldules , entre autres, a S . Eufrasie cappellatn cuit] curie et, pertinentii s infra ci.viiatem Pisanam et extra i » ; mais de ce Lexie nous n e possédons qu ' une copie du xn" siècle,eicappella doit être presqu e sèrement, une adjonction ou pluie,' un changement l'ait alors , d'autant plus que, comme nous le verrons plus loin, le tertr e usuel pour « chapelle a, à cette époque et dans cette région pré-cisément, était ecclesia, et que capella n ' y apparaît que bien plu e tard : il n 'y est guère courant qu ' au m e ou au xti' siècle . En

troi-sieine lieu, nous aurions un autre texte padouan du ►rois de ma i 819, par lequel Angnellus et Justinianus, doges de Venise, fon t

1. C[odice] d[iplomatico] padovana dill sesto secolo a Lutto J'ondecimo], Ve-nezia, 1877, p . 3 .

2. C . D . P ., p . 5, en note .

3. R[egcsta] C[hartarum] I[Laliael, Regesto di C'anraldol, ti cura di L . Schiapa-relli e F . Baldasseroni, vol . I, Roma, 1907, p . 3.

(10)

14

PAUL AEBISCIIrII .

une donation à Johannes, abbé de San Servolo, et lui remetten t en particulier « capellam quondam in honorem beati Yllarii con-fessoris Christi super flumine qui dicitur Une l s ; mais ici encore , le texte n ' a été conservé que dans une copie du xIv° siècle, qu i vraisemblablement n ' a pas respecté l ' original dans tous ses détails . De sorte que, pour trouver le premier exemple de capella dan s un acte concernant l ' Italie du Nord, il faut descendre à l'anné e 835 : le 24 janvier de cette année-là, en effet, l ' empereur Lothair e donna aux gardiens du cimetière de Saint-Ambroise à Mila n « quandam mutent nomine Lemunta [= Linzonta] cum casa indo-minicata et capella ad se aspiciente, dicatam scilicet in honore sancti Genisii 2 a, et cette même chapelle est mentionnée dans u n inventaire — ou mieux un procès-verbal d ' enquête — que les édi-teurs du Codex diplontaticus Lonçobardicte datent des environs d e 835 encore : « prefatam domnicatam cortetn [I,emunta] cum dicat a capella in honore sancti Genesii martiris 3 D . A partir du milie u du siècle les exemples se font plus nombreux : le 2 novembre 864 , l ' empereur Louis le Germanique fait une donation de « curie s nostras Guardistallam et Luciariam . . . et capellas duas cum doti-bus carom, unam in honorent S . Petri constructa et altera in honore S . Georij [sic]4 a, soit des domaines de Guastalla et d e Luzzara, dans la province de Mantoue ; en 870, nous trouvons un e mention de Suzzara, « insulam Suzariam in comitato Brixiens e positam inter Paclum et Zara, coni carte et capclla 5 a, donnée pa r Louis l TT à l ' évêché de Reggio, et dix ans plus tard, le 8 janvier 880 , il est question clans un autre document de cette même « insola m Suzaram . . . cum curie et capelis li D . Pour la région de Padoue, l e premier exemple sûr remonte à 839 : on le trouve dans un act e par lequel l ' empereur Lothaire confirme au monastère de Sant ' Ilario la propriété de Platano : « quendam curticellam Platanu m colactam cum capella in honore sancti Petri constructa 7 a

1. C . D . P ., p . 7 .

2. H[istoriae] P[atriaeI M[onumenta], C[odex] d[iplomaticus] Llangobardiae], To-rino, 1873, col . 217 .

3. C . D . L,, col . 225 .

4. R . C . I . ; Pietro Torelli, Regesto mantovano, vol . I, Roma, 1914, p . 7 . Cf. un acte, p . 7, d'un jour antérieur, mentionnant la méme chapelle .

5. R. C . I,, op . cit ., p . 8 , 6. R. C . I ., op . cit ., p . 12 . 7. C . D . P ., p . 17 .

(11)

PROCESSUS DE DISSÍ;\IINATION DE « CAPELLA D . ~. 5

Mais est-ce un pur hasard si les plus anciens exemples de capella que nous venons de mentionner se rencontrent en 835, en 839 , en 864 encore, dans des donations ou des confirmations de dona-tions impériales, clans des actes émanant de la chancellerie impé-riale? Et est-ce un pur hasard aussi si ces actes se rapportent no n point à l ' ouest de la vallée du Pô, mais à la région de Pavie, d e Mantoue et de Padoue, soit à la région plus directement soumis e à l ' influence des empereurs carolingiens? Sans doute peut-on objecter qu ' en 835 déjà, ou à peu près, capella figure non seule -ment clans un diplôme de Lothaire, mais clans un compte-rend u d ' une enquête concernant le domaine de Limonta, transcrit pro-bablement par un scribe local ; mais ce scribe, pour rédiger ce t acte, avait certainement sous les yeux les différents diplômes qu i se rapportaient aux terres et aux possessions dont il avait à s ' oc-cuper ; il avait eu particulier devant lui le diplôme du 24 janvie r 835 : rien de plus facile à imaginer, dès lors, que c ' est précisé -ment à ce diplôme qu ' il a emprunté, entre autres, la phrasee dom-nicatam cortem cura dicata capella » .

Le mot capella n ' a, semble-t-il, commencé à entrer clans l'usag e local, clans les actes privés en tout cas, de la région lombarde, qu e quelques dizaines d ' années plus tard, dans le dernier tiers d u

Ix° siècle . Le 2 mai 871, Morins, évêque de Padoue, dans un e

donation qu ' il fait au couvent de S . Giustina, mentionne « curi e mea que nuncupatur Maserada cum capella que in honore beat i Martini confessons ego ipse a fundamentis aedificavi vel conse-cravi . . . Similiter trado et offero curie mea infra eivitatenl Patav i cum oratorio suo quod in honore beati Petri principis apostolo -rum dedicata est . . . Necnon et curtem menin in Cervarises cra n oratorio suo quod in honore sanctae Crucis est eonsecratus qu e silo, est in comitatu Vicentino » . Texte doublement intéressant — j ' y reviendrai, du reste — parce qu 'il nous montre tout d'abor d que capella était en train de lutter contre oratorium et que c e mot, ii ce qu ' il paraît, aurait encore été le plus fort puisque, su r les trois mentions d ' oratoires due fait notre texte, deux porten t toujours cette étiquette cl' oratoriuna, et qu ' un seul est dénomm é capella ; cet acte est intéressant aussi parce qu ' il nous montr e qu ' alors, dans la région de Padoue-Vicence, capella n ' avait plu s

(12)

16

PAUL Ant3isCmm

nécessair'ement le sens d ' a oratoire rattaché à un domaine roya l ou impérial a, ou ayant fait partie d ' un domaine semblable , puisque, comme l ' évêque Rorius a soin de préciser, c ' est lui qu i a fondé et consacré cette chapelle sur un domaine lui apparte-nant : capella, à ce moment déjà, a le sens beaucoup plus large de v petite église non baptismale, rattachée à un domaine a .

Dans un texte lombard émanant d ' une chancellerie locale, text e daté du 4 mars 899, on trouve la phrase a in domunl sanete tiei-uensis ecclesie . . . qui extat post trihunae capelle sancti Martini 1 a ,

capella semble désigner une chapelle accolée à une église plu s importante . Mais dans deux autres textes postérieurs d ' à pein e quatre ans, soit de janvier 903, nous retrouvons le sens habituel : dans le premier acte, Andreas, archevêque de Milan, dans un e disposition testamentaire, parle de a prope monasterio que voci-tatur Wigclinde, et in eundem senedochium . . . inibi constitutos , et capellam illam inibi edificatam construcie in onore beati Christ i archangeli Rafaelis . . . ; . . . mihi ex comutatione advenit ipsas casa s et capellas = » ; dans le second, se rapportant à un plaid ayant e u lieu à Plaisance devant le comte palatin Sigefredus, il est questio n d' « alia [curtis] hubi Luciaria dicitur cum capellas duas, ana Glu e est in honore sancii Georgii, alfa in honore sancti Petri a » : ce s deux chapelles, nous les avons déjà rencontrées, on s ' en souvient , dans un acte de 864 4 . Ce qui montre encore que capella se popu-larise, c'est qu ' on le retrouve, en 905 ou 90G, clans un inventair e des possessions ei des revenus des religieuses de S . Giulia à Brescia : cet inventaire mentionne, en eti'et,, la a Temulina

cap-pella 5 a, puis a in Olco qui dicitur Ponzano . . ., cacap-pella 1 6 », a i n curie Castaneto capella 1 et altare I 7 a, a in curie Tortolfi cappell a 1 cum altarios 11 1 8 a, pout' ne citer que ces exemples . Lt trois autres textes de cette même région centrale ei orientale du bassin d u PO viennent confirmer la popularité de l ' emploi de capella en c e moment-là : en 914, dans une donation faite au couvent de S .

Zac-1. C . D . L ., col . 634 . 2. C . D . L ., col . 677 . 3. C . D . L ., col . 680 .

4. R . C . 1 . ; Torelli, op . cil ., p . 7 . 5. C . D . L ., col . 707 .

6. C . D . L ., col . 710 . Il Faut sans doute corriger en : a in loco qui dicitur . . . 7. C . D . L ., col . 712 .

(13)

PROCESSUS Dr DISSÉMINATION DE (( CAPELLA )) .

1 7

caria à Venise par le comte Ingelfredus, il est question (ln « loco . . . et fundo et villa que nominatur Petriolo cum sua capella, qui es t vocabulum sancti Thome apostolis, qui est constructa retro mari s de ipso castello in costo ipsius Montesilicano, et mute que nomi -natur Conacum sua capella, que est ibi edificata ad honorem sauct e Marie z » . Ln avril 915, dans un plaid tenu à Pavie, on mentionn e la « capella . . . edificata in honore sancte Marie in loco et fundo , hubi nominatur Barbada 2 », localité du diocèse de Crémone . Et , chose intéressante, un diplôme de Bérenger de quelques année s antérieur, puisqu ' il est du 23 juin 909, diplôme qui confirme le s droits de l ' église de S . Giovanni à Pavie, parle cl ' « infra moeni a hujus Ticinensis capellam . . . sanctiVictoris constructam cum sola -rio ante se », eu même temps que d ' un « loco qui dicitur sancti Cipriani capellan . . . corn domo coltili et mansos quatuor 3 » : c'es t dire qu ' à côté du sens habituel de capella il donne à ce mot l a signification que nous lui avons trouvée en 899 déjà, cl' a oratoir e urbain a rattaché sans doute à quelque église beaucoup plus im -portante .

Mais tous ces exemples, sans exception, se rapportent à de s endroits situés au nord du P0, à la Lombardie aussi presque tous , et à Padoue et à Vicence . C ' est clans cette région que le mot a tou t d ' abord été importé par la chancellerie impériale ; c ' est la chan-cellerie de Pavie qui s ' en est servie tout d'abord ; ce sont les scribe s de ces régions qui l ' ont employé par la suite, ce sont eux qui l 'on t popularisé . Pour tout l'ensemble du bassin ouest du P0, pour tou t ce qui fait le Piémont aujourd ' hui, les exemples de capella, chos e curieuse, sont tous, sauf un, du x° siècle au plus tôt, et pourtan t ce ne sont pas les textes antérieurs qui manquent . Le plus ancie n exemple piémontais de capella — il est vrai qu'il y eu a un dan s un texte de 896 déjà, mais ce texte est un diplôme de l'empereu r Lambert et ne peut servir par conséquent à constater et à prouve r l'emploi local du mot — que je connaisse ne date, en effet, que d e janvier 899 : Ellirada, habitaLi à Car asco, vend à Staurasius , évêque d ' Asti, « omnes res ilias quam abers visa suai . . . ecia m capella una qui est edificata in onore sancti Dalmaci sita villa Soli s

1. C . D . P ., p . /,G. 2. C . D. L ., col . 793 . 3. C . D . L ., cul . 743 .

(14)

1R

PAUL, Arnlscln•:II .

[— Soglio] l » . Mais ces exemples sont rares en Piémont a u x° siècle encore, dans fa première moitié du siècle en tout cas : j e ne puis citer q u ' un acte du 22 juin 1936, par lequel Guido,clerc e t notaire de l ' église de Milan — jusqu ' à quel point, du reste, ce t acte se ressent-il de la langue de la patrie de Guido' — vend a u marquis Ansgar II divers biens dans les environs d'Asti, soi t « rebus . . . quam a p ere viso suit prope 1-laste locus uhi dicitu r Castris vetere . Cum casis, massariciis et aldionariciis cum servi s et ancillis sen capella inibi fondata in onore sancti Anbrosii 2 » — et cette dernière indication, elle aussi, donne une teinte plu s

milanaise encore à cette chapelle . A cet acte, ajoutons-ennnautre , plus septentrional puisqu ' il se rapporte à la région de Verceil : l e 13 août 945, Hugo et Lothaire, rois, concèdent aux chanoines d e Verceil le lit des fleuves Cervo et Sesia a usque ad riparo que es t iuxta capellam sancti Coluutbani 3 » ; mais cet acte, provenant d e la chancellerie royale, ne prouve encore une fois pas grand ' chos e quant à la popularité du p lot en Piémont . Dans la seconde parti t du siècle, les exemples sont, par contre, plus nombreux : un docu -ment des environs de 960 parle d ' une « pecia . . . de terra cu m capella una super se abente que est edificata in onore sanct i loann t 1 » ; un testament daté de juin 969 et provenant cle la régio n de Novare, par lequel le prêtre Giseprandus ordonne l ' érectio n d'une chapelle dédiée à saint Cyr, prévoit que a si quod absit e t fieri non credo si nullus pontifes de ipsa capella . . . quit inquieta -verit et hoc menin judicatum quit :te et pacilice abete permiseri t tune volo . . . ut capella ipsa . . . siit in jura et potestateui de paren-tibus propinquis 3 n ; un autre encore, du 21 août 971, concernan t une vente de terrain faite par un certain Patericus A Pulciaio , Sanno et d ' autres lieux, parle des « casis et artis castris capelli s sive retins ipsis ' u », où capella figure clans une pure formule diplo -matique ; un texte de l ' an 977, relatant une donation faite à l'église

1. F . Gabottu, L, pizi auriche carte dello Archivio capito/are di Asti, B[ihliotee a della] S[ocietit di] Storia] S[ubulpina], col . XXVIII, Pinorolo, 1904, p . 50 . Cf. auss i

H[istorise] p[attiue] ut[onutoenta], Chart[urwn], t . I, col . 92 . 2. F . Gabotto, op . cit ., p . 91 : cf. H . P . :M ., Chatt ., t . 1, col . 140 .

3, D . Arnoldi, G . C . Faccio, F . Gabotto e G . !foschi, Le carte dello archivio capi-tolare di Vercelli, vol . 1, B . S . S . S ., vol . LXX, Pinerolo, 1912, p . 7 .

4. F . Gabotto,op . cit ., p . 155 . 5. H . P . \1 ., Cima ., t . 1, cul . 224 .

(15)

PROCESSUS DI; DISSIlMINATION DE (( CAPELLA » .

1 9 d ' Asti par trois frères, mentionne la « capella . . . que cst edificat a in onore sancti Martini Gumpertia cum sua i » ; une donation d u marquis Conrad, fils de Bérenger II, à la cathédrale de Verceil , en date du 30 septembre 987, parle du e castro [de Caresana ] inibi constructo cura tenimen et foxatuni locis eumtatum cuir casi s masariciis et omnibus rebus cive capella una foris eodeul castr i que est edificata in onore sancti Simonis et Juda 2 a ; un certai n Ubertus, le 8 juillet 986, donne à l ' église d ' Asti, à Scurzolengo , sa « porcioncul tic castro quod positura est in loco et fundo Seri-zelengo, cum porcionem capelle que est edificata in onore sancte [sic] Andree et sanati Cristofali martiris 3 » ; la même année, Rozo , évêque d'Asti, investit de la « capellam in honore sancti Ihoanni s babtiste dicatanl ci » trois de ses prêtres ; en 999, enfin, Giselber-tus, archidiacre de Verceil, donne à son église (livers biens, entre autres a capella una que est edificata in onore sanat.i Laurenci i prope suprascriptanl civitatem, cura casis et vineis outil aeris [sic ]

suarum ad eadem capella pertinentibus 5 » . Le mot, bref, paraî t alors bien entré clans l ' usage courant des scribes, comme dans l e formulaire diplomatique de cette région du Piémont ; mais, si nou s sommes en Piémont, nous ne sommes, convenons-en, que dan s l ' ouest. : nous ne sommes qu ' à Asti, à Novare et à Verceil, soi t dans des villes qui subissaient plus ou moins — pour Asti, nou s en avons eu des preuves patentes — l ' influence et la mode d e Milan . 1 .1 est pour le moins étrange que, pour les environs immé-diats de Turin, il faille dépasser l ' an mille pour trouver enfin u n cas de capella : le premier acte, à ma connaissance du moins, qu i emploie ce mol., est une donation faite au monastère de San So -Iutre à Turin, datant de l ' an 1079, par Adélaïde, fille du marqui s Manfred, mentionnant la « camera quae est iusta capellam domn i abbatis ipsius monasterii 5 », où capella, ici de nouveau, a le sen s

ale « chapelle privée », dans mi monastère cette fois .

Pour la région où se trouve le célèbre couvent de Bobbio, l e cartulaire de cette abbaye ne donne des exemples de capella qu ' à

1. F. Gabotto, op . cit ., p . 190 . 2. D . Arnoldi, etc ., op . cit ., p .'18 .

3. F . Gabotto, op . cit ., p . 209-210 ; cf. H . P . M ., Chart ., t . 1, col . 275 . 4. H . P . M ., Chart ., t . I, col . 224 .

5. D . Arnoldi, etc ., op . cit ., p . 35 .

C . Fr. Cognasso, Cartario della Abazia di San Solutore di Turino, 13 . S . S . S . ,

(16)

20

PAUL AUBISCHBR .

une époque assez tardive aussi . Le premier que j ' en connaisse s e trouve dans une liste des biens du monastère, non datée, mais qu e M . Cipolla attribue au «sec . x circa a, dans laquelle il est questio n de « in curte Garda . . . capelle II », ei de « in Placentia cu m capella cum suis pertinenciis a . Mais il faut arriver ensuite à l ' année 1073 pour trouver tine donation mentionnant une « por-cione de castre Lazarello cum mea porpor-cione de capella una con-secrata in onore saiiatc Dei genitricis Virginis Marie », donatio n dans laquelle capella est également employé dans la formule « cu m casis et castro et capella, vineis, pr atis 2 . . . e, formule qui se retrouve , plus ou moins, dans un acte de 107 6 3 . Et dans un document, enfin , du 18 mars 1082, on rencontre la mention d' une « capella . . . e t cimiterio quae ad ipsa cappella pertinet . . . in loco et fundo Braida , et loco ubi dicitur Pasquario . Et est praedicta cappella cum ips o cimiterio, quae ad ipsa capella pertinet, est edificata in honor e sancti Antonini 4 e .

Ces exemples sont bien tardifs ; ceux de Turin le sont aussi ; ceux d ' Asti, de Novare et de Verceil un peu moins ; ceux de Lom-bardie, moins encore . Il y a de grosses chances, par conséquent , pour que le centre d'irradiation du mot doive se rechercher e n Lombardie, et dans cette région de Mantoue et de Padoue où nou s avons constaté que capella était apparu très tôt . J ' ai recueilli plu s haut les mentions qui, pour cette région, m ' en étaient connue s antérieurement à l'an 900 . Il va sans dire qu ' au x° siècle et plu s tard le mot témoigne d' une vitalité croissante . Qu ' il me suffise d e signaler les exemples du x° siècle : quelques-uns d ' entre eu x montrent le mot franchissant le P©, et prenant droit de cité e n Émilie . ])eux actes de Lodi, tout d'abord le 25 janvier 970, dan s un échange de terres entre Aldegrausus, évêque de cette ville, e t Richardus, prêtre de l ' église S . Giorgio à Milan, on trouve men-tionnées deux chapelles, soit « in vico et fundo Rossiate [= Ros-sate] . . . capella lente consecrate. in honore sanctorum Nazarii e t Celsi e, et « casis et castrum seu capella una edificata et

conse-crata in honore sancti Bassiani 5 e ; le 18 novembre 972, ensuite , 1. F[onti per la] storia d']I[taliai ; C . Cipolla, Codice diplomatico delmonastero di San Colombano di Bobbio, vol . I, Roma, 1918, p . 374 et 375 .

2. F . S . L ; Cipolla, op . cit ., p . 405 , 3. H . P . M ., Chart ., t . 1, col . 654 . 4. F . S . I . ; Cipolla, op . cit., p . 419 .

(17)

his-PAOCESSOS DE DISS1ìn1INATION DE « CAPELLA D .

2 1 Andreas, évêque de Lodi, exempte de la (lime les moines de S . Pie-tro dans les localités de « Villa Mellaria, Capella . . . Agacini, Col-loniola 1 D . Pour Mantoue, nous avons en premier lieu un acte d u

10 octobre 952, dans lequel se trouve la mention d ' une « terra cum capella in insola S . Benedicti ad honorem s . Benedicti n, et d ' une « capella una ad honorem S . Posscidonii in fundo Garfaniana , in comitato Regense 2 s ; dans un échange en date du 22 avril 967 , il est dit que « dedit Domninus abbas eidem Adelberti [comte d e Modène] . . . carte Gunsiaga cum capella in honore s . Benedicti . . . A vicem recepit Domninus ab Adelberto capella in honore s . Mari e in fundo Tartaro, comitatu Brixiano . . . Et terciam porcionem d e capella in honore s . Fabiani, in fundo Funtana 3 u ; le 21 juille t 976, enfin, il est question d ' une « corte . . . super Pado, in fundo Marmoriolo, cum castro et capella in honore s . Margarite 4 u . A u siècle suivant, les documents mantouans qui contiennent le mo t capella sont trop nombreux : je ne veux en mentionner q u 'un seul , daté du 14 mai 1044, d ' où l ' on peut inférer que le mot, alors , était répandu dans toute la zone au sud de Mantoue et du P6, de Plaisance à Reggio : « cortes VI, una in comitatu Placentino qu e vocatur Landasia cum castro et roca et turre, cum capella et cassi s tam donicatis quam masaricis ; III . in comitatu Regense, una qu e vocatur Bibianello cum castro et torre et capella . . ., alia que voca-tur Campaniola cum castro et capella . . ., alfa que vocavoca-tur Rozol o cum tumba et torre et capella S . Venerii . . . ; II . in comitatu Man-tuanense, una que vocatur Guvernulo cum monte et turre e t capella . . ., alla que vocatur Castronovo cum castro ibi noviter edi-ficatum et capella 5 . . . D . Pour la région de Crémone, nous avon s

un acte de 920 par lequel l ' abbé de Nonantola concède à un cer-tain Gaidulfus la « capella . . . genetricis Marie, qui dicitur mana-chorum, qui est posita in loco et fundo Aldoningo' i s ; dans le tes-tament du prêtre Restaldus, daté du 21 février 922, il est questio n du « loco et fundo Paonis, in corte regia dicitur, cum capella i n torica italica cura et studio societatis langobardicae historicae studiis promoven-dis, vol . II, Milano, 1879, p . 22 et 23 .

1 . Cesare Vigneti, op . cit ., p . 25 . 2 . R . C . 1 .; Torelli, op . cit ., p 20 ; cf . p . 21i . 3 . R . C . I . ; Torelli, op . cit., p . 25 . 4 . R . C . I . ; Torelli, op . cit., p . 26 . 5 . R . C . I . ; Torelli, op, cit ., p . 6 . C . D . L,, col . 843 .

(18)

22

PAUL AEIISCHEII .

ibi fondata in honore sancii Germani l » ; pour 966 et 968, nou s avons trois échanges faits par Liutprand, évêque de Crémone : dans le premier de ces actes, on signale une pièce de terre on « es t edificata capella una in onore saneti Petri » et une « [pecia] cam -piva cum capella una super se . . ., edificata in onore sancti Sal-vatori 2 » ; clans le second se trouve la mention du « loco hub i Viacava dicitur, anteposita capella una, que est inibi construcia in onore sancti Pétri 3 » ; le troisième parle de a capellas duas cu m areas suarum, quod sunt edificatas in honore sanctorum Fronti-niani et Alexandri . . . in loco et fundo Bergomasco », et de « capell a una cum area sua, que est edificata in honore sancti Nazarii . . ., i n loco et fundo ubi Angilo dicitur 4 » . Pour les alentours de Padou e enfin, une donation cl 'Amelricus, marquis et duc, au monastèr e de S . Michele Arcangelo de Brondolo, en date du 30 janvier 954 , signale la c curtem quae vocatur Bagnolo cum capella sanct e Marie et sancti Michaelis archangeli, duas alias capelles in preno-minata corte, una ad honorem saneti Iohanis evangeliste, alia i n honore sancti Cristoforis martiris », « in villa . . . de Visignolo . . . capella sancti Isidori », « braido . . . quod vocatur Braida da cred a cum capella saneti Viti et alio braido de Levado muni capella sanct i Petri 5 », et un acte de février 970 parle d ' une « curtem . . . cum capella quae aedificata est in honore Mariae virginis in loco ub i dicitur Macerata 8 » .

Le motcapella, bref, était solidement ancré, semble-t-il, dan s la région orientale du bassin du P6 an x° siècle et clans les der-nières décades du ix° siècle déjà . A Ravenne, nous le rencontron s pour la première fois en l ' an 904, clans les actes du concile qui s e tint alors et qui décida en particulier « ut omnis clecimatio Epis-copis vel his qui ab eis substituti sunt prebeantur nulllusque can i ad suam cappellani nisi forte concessione Episcopi conferat 7. . . » ; mais il est difficile de savoir jusqu ' à quel point ce texte reflèt e l'usage local . En 973 --- l ' acte n ' est conservé que dans une copi e

1. G . D . L ., col . 854 . 2. C . D . L ., col . '1208 . 3. C . D . L ., col . 1212 . 4. C . D . L ., col . 1236 . 5. C . D. P ., p . 62-63 . 6. C . D . P ., p . 81 .

7. A . Tarlazzi, Appendice ai monumenti ravennati dei secoli di mezzo del conte Marco Panluzzi, t . 1 ; Monumenti istorici pubblicati dalla R. Deputazione di sto -ria pat-ria per le provincie della Romagna, sec . i,, carte, t. I, Ravenna, 1869, p . 12.

(19)

PROCESSUS DE DISSL'OIINATION DE (( CAPELLA D .

du xTle siècle — un document mentionne « omnes sortes et

por-ciones in integro quem ulichi ovenit da quondam Iohanne d e Maro in Colina de supra una corn capella . . . inibi aedificata cu i vocabulutn est S . Mariae l », et la « curte integra que vocatu r Casale cum capella sua in integra inibi fundata cui vocabulum es t S . Mariae 2 » ; plus tard, chose bizarre, on ne rencontre pa s d ' exemple du mot avant 1128, et encore est-ce dans une bull e papale 3 . A Insola, enfin, capella semble n ' être apparu que très tar-divement : je n ' en connais des cas q u ' en 1178 et en 1186 4 . D ' aprè s un texte de 1184, il semblerait que le terme courant pour « cha -pelle », à cette époque-là encore, eût été ecclesia r) .

Si maintenant nous franchissons les Apennins, et si nou s feuilletons des recueils de documents toscans, nous rencontron s capella, pour la première fois à ma connaissance, dans un acte d e l ' an 941 . Mais ce premier cas ne prouve rien, parce que le mot est employé, non pas dans un acte d ' élaboration locale, mais dan s une donation des rois Hugues et Lothaire aux chanoines d e Lucques : ils leur donnent, en effet, « quandam curtem . . . S . Petro-nille nomine . . ., propre Massam macinariam conjacentem, cu m capella in honore ejusdem S . Petronille li . . . » . Toutefois, il n' es t pas impossible que ce soit à cette époque, ou très, peu après, qu e le rot s ' est introduit en Toscane, puisq u ' une quarantaine d'année s plus tard, soit exactement le 4 août 979, nous le trouvons employ é clans un document par lequel Everardus, évêque d ' Arezzo, vend à un certain Mantingo une partie de ses biens dans la région de Fer -rare et du Pf), entre le Reno et le Panaro, soit en particulie r « infra castro Cellula . . . porcionem de capella una forfis et prop e ipso castro, que est constructa in onore sancti Cassian i 7 » . On peu t objecter, il est vrai, que ce texte se rapportant non à la régio n

1. R . G . I . ; V . Federici, Regesto di S . Apollinare nuovo, Roma, 1007, p . 6 . 2. R . C . 1 ., op . cit ., p . 7 .

3. R . G . 1 ., op . cit ., p . 50 .

4. S . Gaddoni, G . Zaccherini, Chartularinm inzolense, vol . I, Archivum S . Cas-siani, Imolae, 1012, p . 377 et 433 .

5. S . Gaddoni, G . Zaccherini, op .

p . 416 .

6. Memorie e Documenti per servire all ' i.storia del ducato di Lucca, t. V, parte III , Lucca, 184.1 ; Raccolta di documenti per servire alla storia ecclesiastica lucchese , p . 642 .

7. Ubaldo Pasqui, Documenti per la storia della città di Arezzo, vol . I, Firenze, 1800 ; Documenti di storia italiana pubblicati a cura della R . Deputazione toscan a sugli studi di storia patria, p . 108,

(20)

24

PAUL AEB1SCHER .

toscane, mais à cette partie de la vallée du Pß oit, comme nou s l ' avons vu, capella était couramment usité dès avant l'an 900, n e peut servir à établir l'époque de l ' arrivée de ce mot en Toscane : il ne serait pas invraisemblable, en effet, que pour rédiger cet act e de donation, le notaire qui l'a enregistré ait eu devant les yeux le s titres de propriété appartenant à l ' évêque Everardus, titres pro-venant de notaires ferrarais, par exemple, et contenant dès lor s des mots usités par eux, que le notaire arétin n ' aurait fait qu e copier . Mais, par ailleurs, dans ces dernières années du x° siècle , nous avons un exemple lucquois de capella dans une formule : en 983, l ' évêque de Lucques, clans un acte, emploie la phras e . . . singulis quibusque annis ipsius Ecclesie plebis vostre, se o titulis et cappellis cum omni eorum pertinentiis et adjacentii s subjectis ipsius Ecclesie a . Cela ne prouve pas encore grand ' chose ; pas plus que les trois actes suivants, qui sont tous trois des confit'-mations de l ' empereur Othon III : une de 996, en faveur du mo-nastère de S . Fiore, ore il est question de la « capellam in honore m saneti Mariani construetam 2 » ; un acte de 997, en faveur du cou -vent de S . Gennaro di Campoleone, où capella se retrouve dans l a formule « cum omnibus preclictorum locorum rebus mobilibus e t immobilibus, familiis, utriusque sexes, servis, ancillis, mansis , capellis, decimis, villis, campis 3 . . . » ; une dernière, enfin, de 998 , en faveur du chapitre d'Arezzo . où figure une autre formule, « cu m terris, vineis, pratis, silvis, capellis, aecclesíis, aquis runiqu e deeursibus, molendinis tt . . . a .

Tout cela tendrait, si je ne nie trompe, à l'aire admettre la con-clusion suivante : que le mot était compris alors en Toscane, qu ' i l pouvait même s ' introduire clans certaines formules notariale s plus ou moins figées, plus ou moins stéréotypées, mais qu ' il n e faisait pas partie clu vocabulaire courant . Ce qui rend sceptique , en effet, sur la popularité de capella à Arezzo à ce moment-là, c ' es t qu ' on ne le retrouve jamais dans les formules des actes dressés par les notaires locaux 5 . Il faut arriver dans les premières année s

1. Memorie eDocumenti ., . di Lucca, vol . cit ., p . 446 . 2. Pasqui, op . cit., p . i15 .

3. Pasqui, op . cit ., p . 118 . Pasqui, op . cit., p . 120 .

5 . Cf ., pas' exemple, la formule u cum solamentis et edificiis varum, curtis, or-tus, vineis, pratis, canpis, silvis, aquis, rivis, pascuis, eultum val incultura, om-nia et in omnibus », qui se trouve dans un acte d'août 999, transcrit par Pasqui,

(21)

PROCESSUS DE DISSiSIINATION DE « CAPELLA » .

2 5 du xi e siècle, il faut passer l ' an mille, pour trouver des exemple s convaincants de l'emploi de capella en Toscane : en 1016, Rodul-fus, abbé de S . Fiora, obtient la restitution de quelques biens , entre autres « eapellam in onore sacti [sic] Marini constructain cu m suis pertinentiis, atque sortem in Querceto » — mais il s ' agit san s doute de la même chapelle que celle mentionnée en 996, et il peu t être encore une fois question d' une copie d'un autre documen t hétérogène ; — dans un acte, daté de Florence le 29 juin 1031, i l est fait mention, pour la région de Greve, d ' une « medietatem d e eclesia et capella illa quod est in onore sancti 13artholi apostoli e t sancti Iohanni uagneliste, qui est posita in loco uilla qui dicitu r Greue 2 n . Toutefois, à Florence, comme nous le verrons plus loi n d ' après ce même cartulaire, on employait encore le mot oratoriutn , et cela couramment, Pour Arezzo, il est vrai que, en janvier 1043 , l ' évêque Immo donne, entre autres, à l'abbaye de S . Fiora « integra s clans partes de ecclesia et capella, que est dedicata in honore sancti Petri, et est prope civitatem aretinam, cum cimiterio 3 » :il s ' agi t

de l ' église de S . Pietro Maggiore, et ce même édifice, d' après un e note de M . Pasqui, est appelé, dans une charte tin même mois e t de la même année, « ecclesia et oratorio quod est prope civitate m aretinam, dedicata in honore beati Petri' . . . a . Là encore, par

con-séquent, capella n ' avait pas la victoire facile, et oratorium lui tenait toujours tête . Cependant, le 3 avril 1044, Immo divise e n quatre l ' administration de son diocèse et dit à ce propos : « Ho c omnes plebes cum capellis suis concessit et commisit . ., n . Pou r Lucques, le combat entre capella et un autre mot, à cette époque , n 'est pas démontrable par des textes : un acte de 1072 mentionn e simplement « capella illa que est posita et edificata prope murunl et turrem de castello que dicitur Cothanello plebi sancte Marie d e Decimo 5 n . Pour Sienne, par contre, il semble bien qu'au•se siècl e encore capella ait eu à lutter contre son concurrent plus ancien , eéclesia ; si en mai 1063, en effet, Wido Saligo reçoit une certain e somme pour la vente de « tertia portione de terra et casa et vine a

1. Pasqui, op . cit ., p . 153 .

2. Le carte delmonastero di S . Maria in Firenze(Badia),vol . I (sec . x,xi) ;R . Is-tituto di studi superiori pratici e di perfezionamento in Firenze, Ponti di storia Fiorentina, n . 1, Roma, 1913, p. 74 .

3. Pasqui, op . cit ., p . 235 . 4. Pasqui, op . cit ., p . 238 .

(22)

26

PAUL AEBISCIIEB .

que dicitur Cipriana prope ecclesia et capella s . Basilii et prop e villa Camollia i », cette même église, en 1075 et en 1093 encore , est appelée simplement a ecclesia s . Basilii 2 » . Et un texte local ,

daté de septembre 1089, emploie aussi couramment capella

qu ' ecclesia pour désigner, semble-t-il, la même chose : une cer-taine Mingarcla donne a curte mea et castello de Talcione cu m capella s . Stefani, curie et castello de Vitiano cum capella s . Petri , curte mea et castello de Papaiano cum capella s . Angeli, curte e t castello de Vignale cum ecclesia, carte mea et castello de Bibiun e cum ecclesia 3 » ; cet acte commence cependant par la formule a d e cuntis curtis et castellis, turris et capellis, sortis et donnicatis , terris et vineis », où capella figure seul .

Un fait intéressant, qui permet peut-être de se rendre compt e plus clairement et plus précisément, non point du moment o ù capella pénètre en Toscane, mais du moment où il fut plus fort qu e son concurrent oratoriunz, est le suivant : un acte du 21 octobr e 1083, daté d ' Arezzo, parle du « castrum de Viario cum ecclesia et pertinentiis eorum 4 » . Et tandis que dans cet acte nous trouvon s vingt autres exemples encore de ecclesia dans le sens actuel d e a chapelle », voici que les deux localités et les possession s citées dans le texte précédent réapparaissent, en septembre 1137 , dans une confirmation de privilèges accordée à Azzo, prieur d e Camaldoli, par Maures, évêque d ' Arezzo, clans les termes suivants : « . . . in capella que est in castro Angularis . . ., in capella in Via-rio 5 » . Capella a clone évincé ecclesia et, clans les textes postérieurs , c ' est lui en effet que nous retrouvons constamment, en 1153 pa r exemple°, clans un acte assez long où capella a le double sens e t de chapelle de chateau, et de chapelle de domaine ; en juin de cett e année, le comte Rainerius et son épouse concèdent a monasteriu m S . Trinitatis de Monte l3erculi cum possessionibus et cum omni-bus cappellis quas habet in castro et curte s . Agathe, videlicet : S . Andree in Cerafusti, S . Barbare, S . Donati, S . Marie in fund o

R . C . I . ; F . Schneider, Regeslum seaense, Bd . 1, Roma, 1911, p . 22. 2 . R . C . I . ; F . Schneider, op . cil ., p . :31 et 48 .

R . C . 1 . ; F . Schneider, op. cit ., p . 55 .

4. R . C . 1 . ; Regesto di Camaldoli, a cuva di L . Schiaparelli e F . Baldasseroni , vol, I, Roma, 1907, p . 189 ; cf . un texte semblable du 12 mars 1082, op . cit ., vol . I , p . 182 .

5. R . C . I . ; Regesto di Camaldoli, vol . II, Roma, 1909, p . 147 ; cf . une confirma-tion presque identique, op . cit ., p . 104, datée du 22 février 1144 .

(23)

PROCESSUS DE n15SI :MINATION DE u CAPELLA » .

2 7 Maiano, S . Mauritii in loco Ausi, S . Agathe in supradicto castro , S . Christine in fundo Casatico, S . Pauli in fundo Buzano, S . An-dree in loto Plegole, S . Paterniani in curte d ' Antiquo, S . Angel i in curte Scaulino, S . Angeli in Serzano, unam partent de capell a S . Marie in Antiquo et medietatem de capella S . Pauli in Romano . Et similiter fiant omnes ius patronatus quod usque hoche habue-runt in eodem monasterio sive in capellis sive possessionibus siv e in colonis . . . » .

Si capella, en un mot, apparaît assez tôt en Toscane ; si nou s

l ' y rencontrons en 979 déjà — et auparavant encore dans de s documents impériaux, comme nous l ' avons vu déjà, et comme nou s le verrons plus en détail encore --- il semble avoir eu alors de s concurrents, solidement établis dans la région depuis longtemps , oratorium et ecclesiaen particulier : il y en a au moins un autre e n plus, oraculanm, sur lequel nous reviendrons . Et ces concurrents n ' étaient nullement disposés à lui céder la place . La lutte a ét é dure

ei

longue : il faut arriver à l' an 1100 environ pour constate r

que capella a définitivement battu ses adversaires dans la régio n

qui s ' étend entre Lucques et Arezzo .

Pour le Latium et le sud de l ' Italie, les textes imprimés, nou s l ' avons dit, sont rares . Mais dans ceux qui existent capella es t rare aussi : on se rend aisément compte que, dans tous les alen-tours de Rome, et de là plus au sud, le mot n ' a été introdui t qu ' assez tard et qu ' il n'y a eu que des emplois spéciaux . C ' es t ecclesia, et plus rarement oratorium, qui désigne et les église s non paroissiales, et plus particulièrement celles rattachées ui un chôteau ou à un domaine . En 1046, par exemple, clans le Latium , un texte de li arfa parle de 1' « ecclesia sancii Martini, in loto qu i dicitur prope Castellumvecclum, cum . . . suis oratoriis'i» . Au mois d'avril de cette même année 1046, un acte relatif à la région d e Teramo mentionne la a medietate de ipso castello de Oreliano tua i introito et soitu de ipso castello . . . et cum medi[eta]te de ips a ecclesia que in ipso castello edificata est in onore sancte Victori e `tn .

En 1062, un texte de Teramo encore parle de la « medietate d e ipso castello de Tortoreto cum introitu et exoitu . . . et medietate 1. Il regesto di Far/a di Gregorio di Catino, pubblicato da I . Giorgi e U . Balzani , vol . V, Roma, 1892, p . 222 .

(24)

28

PAUL ABBISCHJI H

de ipsa ecclesia que intra in ipso castello edificata est 1 » . Pou r Sulmona, clans un acte du 25 mars 1138 -- nous sommes pourtant en plein mesiècle — il est question d ' une « ecclesiam in honor e sanctae Dei Genitricis et pii dedicatam in castello Ildegerii 2 » . E t encore plus tard, en 1180 et en 1217, dans un document de l a cathédrale de Bari, on trouve la mention d 'une a ecclesiam sanct i Petri que est in castello Aquevive 3 » .

Certains textes concernant Bari, toutefois, contiennent le mo t capella : on le trouve tout d ' abord dans une bulle du pape Jean XIX , qui confirme à l ' archevêque « omnes fundos et casales, una cu m casis et vineis . ., cum omnibus titulis sive cappellis suis 4 » ; rnaì s une fois de plus ce ne peut être là une preuve de l ' emploi d e capella en Pouille . C ' est le seul et unique exemple que j ' en ai e retrouvé dans les textes de Bari avant la période normande . En 1082 et 1085, par contre, dans cieux diplômes presque identiques , le duc Robert restitue à l'église de Bari le Casale di Bitritto , « casale videlicet quod vocatur Vitrictum cum . . . ecclesiis, monas -teriis, capellis . . . Restituo insuper . . . omnes ecclesias, monasteria , plebes, capellas et totam decimam mea m 5 » . En juin 1087, le du c Roger donne à l ' archevêque de Bari « casale Bitricti cum loto illo qui dicitur Cassanus et cum omnibus tenimentis et pertinentii s suis et omnes ecclesias et monasteria, plebes et omnes capella s haronu m ó » . Il semblerait donc que le mot ait été connu des scribe s employés par les ducs normands : il n ' est pas impossible, du reste , q u ' ils aient été Normands eux aussi et q u ' ils aient importé le mot , et les formules ois ce mot figurait, de Normandie précisément . Le fait est que, après la période normande, le mot disparaït de s chartes de Bari, peu nombreuses du reste pour cette époque, si bien qu ' il est dangereux de rien conclure de cette éclipse . On n e le retrouve que bien plus tard, en ii 93, dans une confirmation de s privilèges du monastère de S . Erasmo par Doferius, archevêqu e de Bari, où se trouve la phrasea monasterium sancti Erasmi quo d est in territori Aquevive, cum omnibus capellis, hohedientiis et

1. Savinì, op . cit., p . 94 .

2. Nunzio Federigo Faraglia, Codice diplomatico Sulmonese, Lanciano,1888,p . 44 . 3. G . B . Nitto de Rossi e Fr . Nitti, Codice diplomatico Barese ; Le pergamene del

duomo di Bari (952-126é), vol . 1, Bari, 1897, p . 109 et 162 .

4. De Rossi e Nitti, op . cit ., vol . cit ., p . 23 . 5. De Rossi e Nitti, op . cit ., vol . cit ., p . 54-55 . 6. De Rossi e Nitti, op . cit ., vol . cit., p . 60 .

(25)

PROCESSUS DR DISSéMINATION DE « CAPELLA » .

2 9 possessionibus suis i », formule d ' importation plus septentrionale , sans doute .

Dans la région de Salerne, cappella apparaît au contraire assez têt, plus tôt, à ce qu 'on peut en jugea au moins, que dans les con-trées environnantes . En 966, dans un document, il est questio n d ' une propriété « quod ego in heneficium teneo a pars ecclesi a sancti Petri cappella sacri Palatii 2 » . En 985, un autre acte men-tionne « Bonus diaconus et abbas ecclesie sancti Petri cappell a palatii n et « ipsa terra vacua pertinentes esset ecclesie sancti Michaolis que subjecta est in ipsa cappella i » . Un acte de 1009 es t dressé « in sacro salernitano palatio antePetrus clericus et abbas ecclesie sancti Petri cappella ipsius sacri palatii ci » ; un autre, d e 1010, cite ce même « Petrus clorions et abbas cappelle palatii e t Landolfus germanus filins idem Petri cleríci 5 », dont on retrouv e le nom dans d ' autres documents encore . Bref, il ressort de ce s citations que, dans les cinq premiers volumes du Codex diplo-cnaliccrs Cavensis, cappella n ' est employé que dans une accep-tion tout à fait spéciale : lorsqu ' il s ' agit de désigner l ' églis e S . Pietro, qui était la chapelle, au sens carolingien du mot, d u palais de Salerne . En d' autres termes, cappella a dal être import é à Salerne assez tôt, semble-t-il, et a vraisemblablement été em-prunté à l ' usage dos empereurs carolingiens ou de leurs succes-seurs immédiats ; mais, dans cette région, le sens du nioi n ' a pa s évolué, il n' a pas subi d ' extension et n ' a jamais — bien plu s tard, il n'en sera pas de même—désigné d ' autre édifice religieu x que cette chapelle palatine, aux alentours de l ' an mille en tout cas . Pour Naples, capella ne paraît pas non plus, à ma connaissance du moins, avoir été employé comme nom commun, comme dési-gnation courante, avant les dernières années du xI° siècle . Il es t

vrai qu ' en 996 déjà nous trouvons à Pouzzoles un terrain, pro-priété du « monasterii sancte Marie a capelle s » de Naples, églis e dénommée en 1101 « aecclesiam Sanete Dei genitricis virginisqu e Marie, quae Capella vocatur 7 », et appelée aujourd ' hui encor e

1. De Rossi e Nitti, op . cit., vol . cit., p . 122 .

2. Codex diplomaticus Cavensis, t . II, Milano, Pisa e Napoli, 1875, p . 42. 3. Op. cit ., vol . cit ., p . 226.

4. Op . cit ., t . IV, Milano, Pisa e Napoli, 1879, p . 171 . 5. Op . cit ., t . IV, p . 171 .

6. Regii Neapolítani archivi monumenta, vol . II, Neapoli, 1849, p . 149 . 7. Op, cit ., vol . V, Neapoli, 1857, p . 272 .

(26)

30

PAUL AEIIISCHEI1 .

S . Maria a Cappella . Mais ce n ' est que pour cette église que l ' o n emploie — sans que j ' en connaisse la raison '1 — cette désignatio n de cappella : pour trouver ce même mot faisant fonction de no m commun, il faut arriver jusqu ' en 1.094, date à laquelle Roger , comte de Calabre et de Sicile, constate a quod Monasterium Ar-sasie cappella mea erat exempta ab episcopali }urisdictione pe r sacrosanctam romanam ecclesiam, quod constare feci predicti s archiepiscopo et episcopis qui testis sunt 2 D ; et dans une autr e

charte, émanant de ce même Roger, en date de 1102, il est ques-tion aussi d' une capella sancti Martini que sita est in medio civi-tatis Mileti l » . Faudrait-il conclure de ces cieux citations qu ' à Naples comme à Bari l'introduction tie cappella dans la langu e courante — en dehors de cas tels que la a cappella sacri palatii » de Salerne et de S . Maria a Capella à Naples — est duo à l ' in-fluence normande':' Ce ne serait pas impossible ; mais le nombre si réduit de documents dont nous disposons ne permet pas d ' e n être sûr . Toujours est-il que si, dans un acte des alentours de l ' an 1100, de 1113 peut-être, cappella est employée avec le sens d e a chapelle palatine » — il y est, question de a domino Urso diacon o et abbati predicte cappello » et des a restores de suprascript a capella nostri palatii 1A » — celle du due Guillaume peut-être, l e

terme semble se populariser dans los années suivantes et prendr e un sens plus général, puisque dans un document du 3 juin 1.12 5 le prêtre Petrus Codero assigne à sou neveu a ecclesia . . . sanat e Dei genitricis atque virginis Marie, qui est constrneta et dedicat a hic in Amalfi in loco qui dicitur Monte A.urio, quant et crin totam ipsa cappella vocabulo beati Viti Christi martinis qui est de pre-dicta media ecclesia mea ibique coniuncta 5 » .

En Sicile, enfin, les documents datant de l ' époque qui nous inté-resse sont excessivement rares, de sorte qu ' il est difficile de s e faire une idée de l ' époque à laquelle y apparut capella . Le premie r cas que j ' en connaisse n ' est que de décembre 1159, lorsque Simo , 1. D . Cesare d'Engenio Caracciolo, Napolisacra, Napoli, 1624, u, aux p . 653-555 , une notice sur cette dg-lise, mais ne donne aucune indication sur l'origine du no m lui-m@mc .

2. Regii Neapolitani archivi monunaenta, vol . V, p . 208 . 3. Op . cit ., vol . cit ., p . 280 .

4. R . Archivio di stato di Napoli,Codice diplomaticoAnnal/ilano, a cava di R . Fi-langieri di Candida, Napoli, 1917, p . 193 .

(27)

PROCESSUS DE DISSâNINATION DE a CAPELLA D .

3 1 sénéchal royal, fait des donations à la « cappellae Sanctae Maria e Magdalenae, quam pater meus . . . fundavitI »,à Messine . Il ne serait

pas impossible que le mot y ait été introduit à une date sensible -ment antérieure à celle de 1.157 : en tout cas, en 1088 on y con-naisssait déjà le mot cappellanus, puisque dans un acte de cett e année l ' évêque de Messine Robertus dit que les a cappellani . . . illius [ecclesiae], sicut alii clerici Messanae clioecesis obedientia m mihi et successoribus meis facient 2 » .

On a remarqué 3 que les Romains déjà connaissaient un peti t édifice destiné au culte, qui équivaudrait à notre « chapelle », e t qu ' ils le désignaient sous le nom de aedicula . On a remarqué auss i que le christianisme, en triomphant du paganisme, ne change a rien aux pratiques qui consistaient à ce que chaque propriétair e élevât, dans ses domaines, un édifice dédié à des divinités locale s ou domestiques, dans lequel les esclaves ou les colons venaien t porter leurs voeux et leurs offrandes 4 . En changeant de destination , en passant du culte païen au christianisme, l ' édifice changea sim-plement de nom : d ' aedicula., ou de sucelluin, il s ' appela oratorium . C ' est là, en Gaule s comme en Italie, le nom courant qu ' on donn e à ces petites constructions religieuses, au vi e siècle ; c ' est le mo t oratoriunt que saint Grégoire le Grand emploie quand il s ' occup e dans sa correspondance de telle chapelle qu'une dame de Rimin i voulut l'aire élever

ei

voulut dédier à la sainte Croire . C ' est l à aussi le moi employé dans les plus anciens documents que j ' a i dépouillés, dans le nord de l ' Italie en tout cas, pour désigner c e qu ' aujourd ' hui nous appelons une chapelle .

Un coup d'oeil sur le vocabulaire toponymique nous montr e oratorium dans les provinces de Parme, Plaisance, Bologne, Cré -1. Raffaele Starrubba, I diplomi della cattedrale di Messina ; Documenti per ser-vire alla storia di Sicilia, 1° serie, Diplomatica, vol . I, Palermo, 1888, p . 17 .

2. Sturrabba, op, cit ., vol . cit ., p . 4 .

3. Dictionnaire d'archéologie chrétienne . . ., t . III, I, col . 407 . Cf., sur la disposi-tion architecturale de ces wdiculae, R . Cagnat et Y . Chapot, Manuel d'archéologi e romaine, t . I, Paris, 1916, p . 170 .

4. Dictionnaire d'archéologie chrétienne . . ., vol . cit ., col . 415 .

5. L'usage du mot a da être général en Gaule, comme le montre la toponymie : cf . Longnon, Les noms de lieu de la France, 3° fasc ., Paris, 1923, p . 347.

Références

Documents relatifs

Ainsi, la réflexion proposée dans l’ouvrage de Michel Agier ne porte pas seulement sur la ville, mais également sur l’enquête urbaine puisque les connaissances de

virus herpétique: infection mucocutanée chronique avec ulcération persistant au-delà d’un mois, infection pulmonaire, ou infection gastro-intestinale (débordant la

Elopak veut croquer SIG pour rivaliser avec Tetra Pak P.38 MACHINISMEAGRICOLE. Le

a dans l'immeuble ses secrets, ses lubies, ses folies, qui la dérangent si fort et la renvoient sans cesse au monde de l'orphelinat qu'elle veut oublier, dans ce rapport de

Alors que Marseille manque cruellement de logements et notamment de logements sociaux, cet outil va permettre de relancer la machine de la construction sur notre territoire dans

Je suis un entier égal au produit de six nombres premiers distincts. La somme de mon inverse et des inverses de mes six facteurs premiers est égale

Si l’on colorie en bleu ou en rouge les quinze segments qui relient les six points deux à deux, il y a nécessairement au moins un triangle dont tous les trois côtés sont de la

On doit donc avoir 13 premiers distincts (ou une de leurs puissances), dont on prend les 13 qui minimisent l'écart entre le plus petit et le