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Incidences de la crise économique mondiale sur les pays en voie de développement : cas de la Côte d'Ivoire : analyse macroéconomique en équilibre générale calculable des canaux de transmissions de la crise

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AIMERIC LAURENT ATSIN

INCIDENCES DE LA CRISE ECONOMIQUE

MONDIALE SUR LES PAYS EN VOIE DE

DÉVELOPPEMENT :

CAS DE LA CÔTE D'IVOIRE

Analyse Macroéconomique en équilibre générale calculable des

canaux de transmissions de la crise.

Mémoire présenté

à la Faculté des études supérieures de l'Université Laval dans le cadre du programme de maîtrise en économique

pour l'obtention du grade de Maître es arts (M.A.)

DEPARTEMENT D'ECONOMIQUE FACULTÉ DES SCIENCES SOCIALES

UNIVERSITÉ LAVAL QUÉBEC

2010

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La crise financière et économique, qui a entraîné en 2008 un ralentissement de l'activité économique mondiale, a eu des impacts variés sur l'économie des pays en voie de développement. Selon la structure de leurs économies initiales et de leur intégration dans le système financier mondial, ils furent affectés plus ou moins fortement. Cette crise a touché ces pays au travers de plusieurs canaux : les flux des échanges commerciaux de biens et surtout de leurs prix (Commerce extérieur), les investissements directs étrangers, les transferts de fonds privés et l'aide publique au développement. L'analyse de la vulnérabilité de ces pays à la Crise financière internationale nécessite donc une approche macroéconomique qui peut être complétée par une vision plus microéconomique en vu d'évaluer les impacts sur le niveau de pauvreté des ménages. Notre approche dans ce mémoire s'inscrit dans le cadre macroéconomique et notre analyse se fait à l'aide d'un modèle d'équilibre général calculable appliqué à la Côte d'Ivoire. En effet la modélisation en équilibre générale, qui a la particularité de tenir compte des aspects structurels de l'économie et de capturer les interactions entre les secteurs et les agents économiques aussi bien que les effets directs et indirects des chocs macroéconomiques, offre un cadre d'analyse adéquat pour évaluer les effets de la crise sur l'économie ivoirienne.

Dans un premier temps, nous ferons un bref historique des faits marquants dans l'évolution de la jeune économie ivoirienne, suivie d'une description de la structure économique du pays. Ensuite, nous ferons une description des mécanismes de transmission de la crise aux pays d'Afrique Subsaharienne. Enfin, après avoir décrit les spécificités du modèle Ivoire, nous analyserons les résultats de nos simulations basés sur les canaux de transmission de la crise aux pays en développement.

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Abstract

The financial and economic crisis, which led in 2008 to a slowing down of the world's economic activity, had different impacts on developing countries' economies depending on their initial economic structure and on their integration to the world's financial system. This crisis affected these countries through trade flows and mostly their prices (Foreign Exchange Market), direct foreign investments, private transfers and foreign aid. The analysis of these countries' vulnerability to the crisis require a macroeconomic approach, which may be completed through another microeconomic one in order to evaluate impacts on household's poverty. Our approach in this document is macroeconomic framework and our analysis is done with the help of a computable general equilibrium model applied to Cote d'Ivoire (to the Ivory Coast). In fact, general equilibrium framework which has the capacity to consider structural aspects of the economy and capture interactions between economic sectors and economic agents as well as the direct and indirect effects of macroeconomic shocks provides an adequate analytical framework to evaluate the effects of the crisis on the Ivorian economy.

First, we provide do a brief history of milestones in the evolution of the young Ivorian economy, followed by a description of the country's economic structure. Then, we will describe the transmission mechanisms of the crisis to Sub-Saharan African countries. Lastly, after describing the specificities of the Ivorian model, we will analyze the results of our simulations based on transmission channels of the crisis to developing countries.

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Les modèles d'équilibre général calculable (MEGC), en tant qu'outil d'analyse à cheval entre la macroéconomie et la microéconomie, permettent d'offrir un traitement efficace et satisfaisant, en particulier lorsque l'analyse en équilibre partiel est incapable d'expliquer certaines interactions entre les différents secteurs et marchés d'une économie. La méthode choisie permet donc de mesurer les impacts sur les agrégats macroéconomiques et sur les branches de production et permet également d'en inférer les conséquences sur le bien être de la population. Cette méthode se présente donc comme un outil adéquat dans l'analyse d'une crise économique mondiale sur l'économie d'un pays car, en affectant directement certains secteurs plus vulnérables aux chocs externes, la crise peut entrainer des effets indirects sur les autres secteurs, et leur prise en compte est nécessaire pour évaluer l'impact global d'un choc externe. Les MCEG sont donc des instruments adéquats dans ce contexte. Ce travail s'inscrit dans cette optique en s'intéressant spécifiquement à l'incidence sur l'économie ivoirienne de la crise financière récente qui a secoué les marchés financiers mondiaux, et continue encore de se faire ressentir. Une analyse macroéconomique a donc été privilégiée dans notre étude puisque nous nous sommes particulièrement intéressés aux agrégats de l'économie.

Nous sommes donc fiers de présenter ce document, qui nous l'espérons, contribuera à donner une perception globale de l'impact de la crise en Côte d'ivoire et d'influencer les décisions quant aux politiques économiques qui seront mise en place pour juguler ces effets à moyen et long terme.

Et nous tenons à remercier le Professeur Bernard Décaluwé qui a accepté de diriger ce mémoire de maîtrise et qui a nous a aidé grâce à sa confiance à sortir la tête de l'eau pendant nos difficultés. Ainsi qu'un grand merci à Véronique Robichaud, Hélène Maisonnave, Ismaël Fofana et John Cockburn pour leurs conseils pertinents et pour le soutien technique qu'ils nous ont apporté dans la réalisation du modèle ivoire.

Je tiens à remercier et à dédier ce mémoire à toute ma famille, ma mère Viviane ATSIN, ma marraine Huguette Tanoh, mes oncles Léon ATSIN et Alain Tanoh qui m'ont toujours soutenu et encouragé à persévérer dans l'effort. Mais un merci particulier et une dédicace spéciale à mon père Feu Médard ATSIN qui a fait de moi celui que je suis aujourd'hui et qui m'a toujours soutenu mais qui n'est plus de ce monde pour voir intellectuellement ce que j'ai acquis au travers de ce mémoire. Ce mémoire lui est dédié.

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Résumé i Abstract ii Avant-propos iii Table des matières v Liste des tableaux vii Liste des figures ix

Introduction 1

I. La Côte d'Ivoire et la crise économique mondiale 3

A. Historique de l'économie ivoirienne 3 B. Les canaux de transmission de la crise économique aux pays en voie de

développement : Cas de l'Afrique subsaharienne 5 1. Les cours des matières premières et les échanges commerciaux 6

2. Les flux de capitaux privés 9 3. L'aide publique au développement (APD) 11

II. Impacts de la crise économique sur l'économie ivoirienne 13

A. Structure de l'économie 13 1. Les secteurs de production 13 2. Les Ménages : Structure des revenus et des dépenses 15

3. Le gouvernement : Structure des revenus et des dépenses 19 4. Les firmes : Structure des revenus et des dépenses 21 5. Le reste du monde : Structure du revenu et des dépenses 23 B. Présentation du modèle d'équilibre général calculable : Ivoire 26

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VI

2. Le processus économique du modèle 28 C. Présentation des résultats et interprétations 33

1. Baisse unilatérale de 15% des prix mondiaux à l'importation 35 2. Baisse unilatérale de 15% des prix mondiaux à l'exportation 39 3. Baisse de 12% de la demande initiale de biens manufacturés 42 4. Baisse de 15% de tous les prix mondiaux et de 12% de la demande initiale de

biens manufacturés à exporter 45 5. Réduction unilatérale de 5% des envois de fonds aux ménages 49

6. Réduction de 40% des investissements directs étrangers 51 7. Accroissement de 50% des remboursements de dette 54

Conclusion 57 Bibliographie 60 Annexe A : Évolution mensuelle de 1TGP de certains produits de janvier 2005 à septembre

2009 62 Annexe B : Évolution des flux des capitaux privés 65

Annexe C : Contribution moyenne des différents facteurs de production à la formation de la

Valeur Ajoutée des branches 66 Annexe D : Effets d'une baisse unilatérale des prix mondiaux à l'importation 67

Annexe E : Effets d'une baisse unilatérale des prix mondiaux à l'exportation 68 Annexe F : Effets d'une baisse unilatérale et simultanée des prix mondiaux et du volume

des échanges 69 Annexe G : Effets d'une réduction des envois de fonds aux ménages 70

Annexe H : Effets d'une réduction des investissements directs étrangers 72 Annexe I : Effets d'un accroissement du paiement de la dette publique extérieure 73

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Tableau 1 : Répartitions Sectorielles 14 Tableau 2 : Répartitions Factorielles 15 Tableau 3 : Contribution des branches à la formation de la valeur ajoutée totale et leurs

parts dans la consommation intermédiaire et la masse salariale 15 Tableau 4 : Structure et sources des revenus de chacun des ménages 16

Tableau 5: l'utilisation des revenus de chacun des ménages 17

Tableau 1.1 : Sur les volumes et les prix 36 Tableau 1.2 : Sur les agents économiques 37 Tableau 1.3 : Sur les coûts des facteurs de production et la demande de travail 37

Tableau 2.1 : Sur les volumes et les prix 39 Tableau 2.2 : Sur les coûts des facteurs de production et la demande de travail 41

Tableau 2.3 : Sur les agents économiques 41 Tableau 3.1 : Sur les volumes et les prix 43 Tableau 3.2 : Effets sur les coûts de facteurs de production et la demande de travail 44

Tableau 3.3 : Effets sur les agents économiques 44

Tableau 4.1 : Sur les volumes et les prix 46 Tableau 4.2 : Sur les agents économiques 46 Tableau 4.3 : Sur les coûts des facteurs de production et la demande de travail 47

Tableau 5.1 : Sur les agents économiques 50 Tableau 6.1 : Sur les Coûts des facteurs de production et la demande de travail 52

Tableau 6.2 : Sur les volumes et les Prix 52 Tableau 6.3 : Sur les agents économiques 53 Tableau 7.1 : Sur les agents économiques 54

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vm

Tableau 7.2 : Sur les volumes et les prix 55 Tableau 7.3 : Sur Les coûts des facteurs de production et la demande de travail 56

Tableau 6 : Récapitulatif des effets de la crise sur certaines variables macroéconomiques. 57 Tableau B.l : Évolution des flux des IDE dans le monde de 2007 à 2009 (Valeurs en

milliards de dollars US) 65 Tableau B.2 : Évolution des flux de transferts de fonds internationaux reçus de 2006 à

2009 65 Tableau C l : Contribution moyenne des différents facteurs de productions à la formation

de la valeur ajoutée 66 Tableau D.l : Sur la répartition sectorielle 67

Tableau D.2 : Sur la répartition factorielle 67 Tableau E.l: Sur la répartition sectorielle 68 Tableau E.2 : Sur la répartition factorielle 68 Tableau F.l : Sur la répartition sectorielle 69 Tableau F.2 : Sur la répartition factorielle 69 Tableau G.l : Sur les Volumes et les prix 70 Tableau G.2 : Sur les coûts des facteurs de production et la demande de travail 70

Tableau G.3 : Sur la répartition sectorielle 70 Tableau G.4 : Sur la répartition factorielle 71 Tableau H.l: Sur la répartition sectorielle 72 Tableau H.2 : Sur la répartition factorielle 72 Tableau Ll : Sur la répartition sectorielle 73 Tableau 1.2 : Sur la répartition factorielle 73

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Graphique 1 : Évolution mensuelle des indices généraux des prix des 3 grands groupes de

produits exportés par l'Afrique 8 Graphique 2 : Taux de croissance des volumes d'échanges commerciaux internationaux de

2006 à 2011 9 Graphique 3 : Variation en % des flux des IDE dans le monde de 2007 à 2009 10

Graphique 4 : Variation en % des flux des transferts de fonds internationaux reçus de 2006

à 2009 11 Graphique 5 : L'évolution de l'aide publique au développement reçu de 2001 à 2008 en

Afrique (en millions de dollars US) 12 Graphique 6: Structure de la composition du revenu globale des ménages (Données

agrégées des ménages) 18 Graphique 7 : Utilisation du revenu global des ménages (données agrégées des ménages). 19

Graphique 8 : Structure du revenu gouvernemental 20 Graphique 9 : Structure des dépenses gouvernementales 21

Graphique 10: Structure du revenu des firmes 22 Graphique 11 : Structure des dépenses des firmes 23 Graphique 12 : Structure du revenu du reste du monde 24 Graphique 13 : Structure des dépenses du reste du monde 25 Graphique A.l : Évolution mensuelle de l'indice général des prix mondiaux des métaux de

Janvier 2005 à Septembre 2009 62 Graphique A.2 : Évolution mensuelle de l'indice général des prix mondiaux des produits

pétroliers de Janvier 2005 à Septembre 2009 63

r

Graphique A.3 : Evolution mensuelle de l'indice général des prix mondiaux des produits

alimentaires de Janvier 2005 à Septembre 2009 63 Graphique A.4 : Évolution mensuelle de l'indice général des prix mondiaux des produits

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Introduction

Au début des années 2000, le gouvernement américain a mis en œuvre une politique de relance économique dont l'un des piliers était l'accès à la propriété immobilière. Il a donc permis l'accès au crédit en faisant baisser de manière significative les taux d'intérêts en période de récession, ce qui a ultimement débouché sur la crise financière internationale que nous connaissons actuellement. En effet, les banques et les intermédiaires financiers se sont lancés dans une distribution volontariste de prêts hypothécaires à taux variables majorés d'une prime substantielle de risque appelée « Subprimes ». Ces prêts ont particulièrement bénéficié à un grand nombre de ménages américains qui n'avaient pas accès aux crédits classiques en raison de la faiblesse de leurs revenus et des insuffisances de garanties qu'ils offraient. Il s'en est suivi un défaut de paiement de la part de nombreux emprunteurs et donc de la mise en situation de faillite de certains établissements de prêts hypothécaires à cause de la baisse des prix de l'immobilier aux États-Unis et surtout de la remontée progressive des taux d'intérêt. Les grandes banques américaines qui finançaient ces établissements ou en étaient actionnaires ont subi à leurs tours de grosses pertes ou une dépréciation de leurs actifs. Cette crise qui était donc à la base une crise immobilière est devenue une crise financière mais vu l'importance de la titrisation1 de ces créances à risque et de l'engouement qu'elles ont suscité du fait de leurs

forts taux de rendement, elle s'est ensuite muée en crise économique mondiale en atteignant tous les marchés et tout le système bancaire international. Par ailleurs, les incertitudes sur le niveau d'engagement des banques sur les titres de créance intégrant ces crédits à risque ont entraîné une crise de confiance qui a induit une réticence des banques à se prêter entre elles. Il s'en est suivi un assèchement de la liquidité bancaire et un durcissement des conditions de crédit. Les entreprises n'ayant plus de crédits pour financer leurs plans de développement réduisirent leurs activités et licencièrent un nombre plus ou moins important de leur personnel. La montée des incertitudes s'est également traduite par une dépréciation des actifs financiers sur les places boursières mondiales. Les acteurs des marchés notamment les fonds spéculatifs, confrontés à l'ampleur des pertes subies, se sont engagés dans un processus de désendettement, accentuant les baisses des prix des actifs. L'aversion au risque a poussé les marges des taux d'intérêt par rapport aux taux sans risque à des niveaux très élevés. Quant aux indices boursiers, ils ont accusé des baisses de l'ordre de 25% à 30% durant le seul mois d'octobre 2008. Au fur et à mesure que la crise financière s'accentua, l'activité économique fut freinée par la perte de confiance des ménages et des entreprises. Comme nous l'avons vu, la crise financière est donc l'effet conjugué de plusieurs facteurs dont la spéculation à outrance et en s'étendant au reste du monde, elle a aussi eu des effets sur les pays en voie de développement, particulièrement les pays d'Afrique subsaharienne.

L'objectif de ce mémoire est de mesurer de manière quantitative les effets de cette crise économique sur l'économie ivoirienne (pays francophone d'Afrique subsaharienne), plus précisément sur les variables macroéconomiques. L'approche se fera à l'aide d'un modèle d'équilibre général calculable (MEGC) et en simulant les différents canaux de

' La titrisation (Securitization en anglais) est une technique qui consiste à transférer à des investisseurs des actifs financiers tels que des créances en les transformant par le passage à travers une société ad hoc en titres financiers émis sur le marché des capitaux.

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économique.

Pour atteindre cet objectif, le document s'articulera autour de deux grandes parties. La première partie est une présentation synthétique de la jeune économie ivoirienne au travers d'un bref historique et des canaux de transmission par lesquels cette crise touche les pays en voie de développement, plus précisément ceux d'Afrique subsaharienne. La seconde partie est tout d'abord une description de la structure économique de la Côte d'Ivoire2 ensuite une présentation du Modèle Ivoire (MI) que nous avons utilisé pour

simuler nos chocs, suivis d'une présentation et d'une interprétation des résultats des simulations effectuées.

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I. La Côte d'Ivoire et la crise économique mondiale

A. Historique de l'économie ivoirienne

La Côte d'Ivoire est un pays en voie de développement francophone située en Afrique de l'ouest avec comme capital politique Yamoussoukro et pour capitale économique Abidjan. Elle a une superficie de 322 462 km2 et est limitée au nord par le Burkina Faso, à

l'ouest par le Liberia et la Guinée, à l'est par le Ghana et enfin au sud par l'océan Atlantique qui en fait un pays non enclavé. Le pays a obtenu son indépendance en I9603 et

depuis a pour monnaie nationale le franc CFA4 (rattaché à l'euro).

Depuis son indépendance, la Côte d'Ivoire a opté pour une stratégie de développement économique axée sur l'agriculture et une ouverture sur l'extérieur. Une stratégie de développement qui a permis, grâce au boom des cours du café et du cacao, d'asseoir un développement avec une croissance économique soutenue durant deux décennies (qui s'étend de 1960 à 1978) et d'ériger la Côte d'Ivoire au titre de Locomotive de la sous région ouest Africaine5 (elle représente 39% de la masse monétaire et contribue pour 40%

au PIB de l'UEMOA en 1970). Cette période exceptionnelle marquée par une croissance moyenne annuelle du PIB par tête de 5,7%, est le fruit du développement extensif de l'agriculture d'exportation portée par le binôme café-cacao mais aussi par des investissements publics améliorant les infrastructures locales. Ces programmes d'investissements ont permis la modernisation du port d'Abidjan6et l'amélioration des

infrastructures routières. Tous ces programmes ont été suivis par une politique de recrutement des fonctionnaires et une expansion du secteur tertiaire.

La deuxième période de son développement, de 1979 à 1993, est marquée par une crise économique dont la cause principale est l'effondrement des cours du café et du cacao. Cela a entraîné une croissance annuelle négative au cours de la décennie 1980 à 1990. Cette période a dévoilé les insuffisances et les faiblesses de la stratégie de développement adoptée depuis 1960. En effet, le binôme Café-cacao influence de manière significative l'économie ivoirienne en ce qu'il a permis une forte croissance et une injection d'importants flux financiers dans l'économie. Cela avait permis à l'État d'accroître ces recettes fiscales liées aux commerces extérieurs par le biais de taxes, de les redistribuer dans le circuit économique aux ménages à majorité des paysans producteurs de café-cacao. En outre, aux entreprises essentiellement publiques, aux banques d'avoir de forte marge bénéficiaire et tout cela a permis un accroissement des avoirs extérieurs donc d'avoir une balance commerciale excédentaire.

3 Le premier président s'appelait Félix Houphouët-Boigny né le 18 octobre 1905 et est décédé le 7 décembre

1993.

4 Franc de la Communauté Financière Africaine regroupant 15 États Africains. 5 Durant cette période, elle était surnommée le « Japon noir ».

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détérioration des termes de l'échange, peut s'avérer aussi fort préjudiciable pour l'économie. Ainsi, dès 1979 la Côte d'Ivoire, qui s'était lancée durant la période post indépendance à la mise en œuvre d'une politique monétaire et fiscale expansionniste appuyée par les exportations, va subir de plein fouet la baisse des prix des produits café-cacao, qui s'est traduit par une dépression sévère. Il en a résulté un fort endettement extérieur conjugué à un taux d'échange réel surévalué créant une perte de compétitivité de l'économie ivoirienne pour déboucher sur un déficit du compte des opérations courantes (17% du PNB) et 60% de la valeur des exportations entre 1979 et 1981. La gestion de cette crise a donc vu la naissance du plan de politique d'ajustement structurel7 proposé par les institutions de Bretton-Woods (le Fonds monétaire internationale et la banque mondiale).

La troisième période de son développement débute par la dévaluation du Franc CFA (1994) et se poursuit jusqu'en 1999. La monnaie locale, face aux effets persistant de la crise des années 80, à été dépréciée de 100%. Malgré le plan d'ajustement structurel (PAS), le pays fait toujours face à un endettement intérieur et extérieur excessif, à un déséquilibre des finances publiques toujours persistant. Cette dévaluation a permis de rééquilibrer les comptes publics et aussi de redonner une certaine compétitivité à l'économie ivoirienne en relançant les exportations du pays et en réduisant les importations, favorisant ainsi les producteurs locaux. Il est à noter que cette dévaluation a été accompagnée, durant cette période, par la hausse des cours du café et du cacao et de nouvelles mesures d'accompagnement sous la forme d'un nouveau programme d'ajustement économique et financier dénommée « Facilité d'ajustement structurel avancé ». Ces mesures ont permis la relance économique marquée par un solde commercial positif, ce qui a permis à l'économie ivoirienne de souffler un peu et de se reprendre même si cette phase de relance est partiellement imputable à une conjoncture plus que favorable.

La quatrième phase est celle marquée encore par une autre crise mais plutôt politique celle là (1999 à nos jours). Alors que la conjoncture commençait de nouveau à être défavorable à cause de la baisse des prix des produits exportés, des tensions sociales font leurs apparitions ponctuées par un coup d'état en décembre 19999, précipitant le pays dans

la récession et annihilant tous les efforts entrepris jusqu'à lors. Le taux de croissance négatif-2,3% enregistré en 2000 témoigne de cet état de fait qui voit l'activité économique ralentie, l'aide internationale arrêtée, les équilibres budgétaires fragilisés plongeant l'économie sous la barre des 0% de taux de croissance. La crise politico militaire de 200210

n'a fait qu'envenimer la situation économique déjà compliquée, par l'exode massif de nombreuses populations (1,7 millions de personnes) vers les zones dites sécurisés, l'administration publique qui ferme dans les zones assiégées, la destruction d'infrastructures économiques. Tous ces facteurs entrainant une perte de recettes fiscales pour l'état sur une grande partie du territoire, accentue l'impact de la récession économique avec un taux de croissance économique de -6%.

7 Programmes de réformes économiques mis en place par le FMI et la banque mondiale permettant aux pays

touchés par de grandes difficultés économiques de sortir de la crise.

8 Elle a été à hauteur de 50% pour l'ensemble des pays de la CEMAC (communauté économique et monétaire

de l'Afrique centrale) et de l'UEMOA (Union économique et monétaire ouest africaine).

9 Prise du pouvoir par le général Robert Gueï, en destituant le régime du président Konan Bédié. 10 Tentative de coup d'État déjoué qui a coupé le pays en deux.

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B. Les canaux de transmission de la crise économique

aux pays en voie de développement : Cas de l'Afrique

subsaharienne

Dans ce contexte, comment la crise économique mondiale a-t-elle affecté la Côte d'Ivoire? Pour jeter un éclairage sur cette problématique nous allons examiner de quelles manières les autres pays de l'Afrique subsaharienne ont été affectés par la crise.

Selon la littérature, les états africains, spécifiquement ceux de l'Afrique subsaharienne11

n'étant pas suffisamment intégrés dans le système financier mondial, ont été relativement protégés contre les effets directs de la crise sur leurs économies comparativement aux pays dits développés et aussi aux pays émergents. Cette particularité (c'est-à-dire leur degré de resilience) des économies africaines leur a permis de ne pas subir de forts coups en 2007 lors de « la crise des Subprimes » et en été 2008 avec la crise bancaire. En effet, les économies africaines sont généralement caractérisées par des systèmes financiers avec un secteur bancaire dominant et des marchés financiers peu développés, parfois même inexistants. Les emprunts des institutions financières auprès des banques étrangères sont contrôlés dans le cadre du contrôle de change et les banques ne font pas face à des risques liés aux engagements hors bilan, d'où l'impact limité sur le secteur bancaire en Afrique comparativement aux pays développés. Toutefois les effets de la contagion se sont quand même traduits par des pertes importantes en valeur et des sorties de capitaux sur les marchés financiers africains. En février 2009, l'indice composite de la BRVM12 en Côte

d'Ivoire a perdu 30,18% de sa valeur. Au cours de la même période l'indice NSE All share au Nigeria et le JSE All Share index en Afrique du sud ont perdu respectivement 55% et 25,05% de leurs valeurs de référence datant de juillet 2008.13

Les effets dits indirects de cette crise qu'ont subie les pays d'Afrique subsaharienne concernent principalement quatre canaux de transmission qui sont l'évolution des prix mondiaux et le volume des échanges commerciaux, les envois de fonds par les travailleurs émigrés, les investissements directs étrangers et l'aide publique au développement.

' ' L'Afrique au sud du Sahara ou l'Afrique « Noir », sont donc exclus les pays au Nord du Sahara (Maghreb, Egypte).

12 BRVM : Bourse régionale des valeurs mobilières, NSE : Nigeria Stock Exchange, JSE : Johannesburg

Stock Exchange.

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transmission de la crise f PWX/EXDO [ PWM Envois de Fonds Aide Publique PCI PE/PL L Consommation I Revenus

Importations ^Investissements J Emplois PIB

Exportations

H

j

Avec

PWX : Prix international des exportations EXDO : Demande mondiale de biens exportés PWM : Prix international des importations IDE : Investissement direct étranger PC : Prix des biens composites

PCI : Prix des biens de consommation intermédiaire

PE : Prix reçu par les producteurs pour leur vente sur le marché étranger PL : Prix reçu par les producteurs pour leur vente sur le marché domestique PIB : Produit intérieur brut

1. Les cours des matières premières et les échanges

commerciaux.

Avec l'intensification de la crise économique dans les pays développés et la Chine, on a enregistré une accélération de la chute des cours des matières premières, principaux produits d'exportation dans les pays d'Afrique subsaharienne. Cela a eu un effet négatif à la fois sur les réserves de changes, la capacité de financement de l'État et les investissements dans les secteurs dits porteurs dans ces économies (industrie extractive par exemple). Par ailleurs, toujours vu sous l'angle commercial, on observe aussi une baisse de la demande mondiale de produits africains d'exportation sur les trois principaux marchés d'exportation (Europe, États-Unis, Chine). Les pays dits développés, faisant face à un important ralentissement de leurs économies, vont donc revoir à la baisse leur demande de matières premières, de biens manufacturés et de services. La croissance réelle des exportations est passée de 8,7% en 2007 à 4,3% en 2008 jusqu'à atteindre -11,7% en 2009, et celle des importations de 14% en 2007 à 13% en 2008 sur le continent Africain. D'une manière

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globale, le taux de croissance du volume des échanges internationaux mondiaux, il est passé de 7,1% en 2007 à 2,7% en 2008 ensuite pour atteindre -12,3% en 2009 selon le FMI , Ceci a donc provoqué une dégradation de la balance commerciale du fait que, les recettes générées par les exportations de matières premières, étant un socle dans la croissance des pays africains, vont enregistrer une baisse à cause de cette chute des prix combinés à une baisse du volume des exportations. En Côte d'Ivoire, les recettes d'exportations sont passées de 10,4 milliards de dollars à 7,7 milliards de dollars en 2009 selon l'OMC15 . La croissance mondiale étant à la baisse suivant celles des pays

industrialisés et émergents (Inde et Chine), les principaux demandeurs de matières premières, la demande mondiale baisse. Concomitamment la dégradation des anticipations sur les marchés à terme pousse les prix des matières premières à la baisse. Le prix du baril de pétrole en est un exemple, il est passé de 125,73 US$ au début de la crise à 43,48 US$ au début du mois de janvier 2009. Cette baisse pourrait s'avérer bénéfique économiquement parlant pour les pays importateurs de pétrole qui verraient le coût de leurs importations de pétrole baisser significativement. Au Burkina Faso, le rythme de la croissance des exportations a été ralenti, passant de 6,9% en 2007 à 3,5% en 2008 en raison de la chute de la production de coton et de la baisse des exportations de fibres de coton. Le solde de la balance des paiements en a subi le fort coût passant de 160 millions de F CFA en 2007 à 12 Millions de F CFA en 2008, accroissant aussi le déficit du compte courant de 3,8%.

Par ailleurs, un aperçu de l'évolution des cours des différents produits exportés durant cette période traduit bien l'impact négatif de la crise économique. Par exemple, pour les produits non pétroliers l'évolution de l'indice des prix montre une forte baisse de juillet 2008 à mars 2009 où il passe de 168,79 à 108,72 soit une chute globale de -35,59%. Mais pris de manière globale, l'indice des prix de toutes les marchandises faisant l'objet d'exportations est passé de 218,99 à 96,48 soit une variation négative de -55,9% entre juillet 2008 et février de l'année suivante, pour ensuite croître à partir de mars 2009 dans un

contexte d'après crise énergétique et alimentaire (voir graphique 1). Toujours de juillet 2008 à février 2009, on a observé, comparée aux autres produits, une importante chute des cours des produits pétroliers dont l'indice des prix est passé de 248,43 à 78,27 selon le FMI, soit une variation de -68,5% avant de se redresser à nouveau à partir de mars 2009 tout comme l'ensemble des marchandises.

Le graphique qui suit montre l'évolution des cours des trois grands groupes principaux de produits d'exportation en Afrique :

14 IMF, World Economie Outlook 2009 and World Economie Outlook 2010 (Update)

5 Rapport de la commission de l'union africaine, « la crise financière mondiale : son impact sur l'Afrique,

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Graphique 1 : Évolution mensuelle des indices généraux des prix des trois grands groupes de produits exportés par l'Afrique.

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3

■Toutes les marchandises

i n m O o L f i O O

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o O o o

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o o i - j r-J r j 0 4 r s l i — Î — o *— o O c O - O - O i — - O F F F o o ai *-< a o —* C L o Q O co LO

Produits pétroliers ■Produits non pétroliers Source: FMI (2010a).

De par l'historique de la Côte d'ivoire et en analysant sa structure économique, qui témoigne d'un pays assez extravertie, nous pouvons déjà présumer d'une incidence négative sur les variables macroéconomiques des effets « commerce » de la crise économique.

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Graphique 2 : Taux de croissance des volumes d'échanges commerciaux internationaux de 2006 à 2011. 01 3 C C Q <U u c o <J 3 ra 12.5 10.0

Volume total des échanges commerciaux internationaux

Volume des exportations des économies avancées

Volume des exportations des économies émergentes ou en

développement

Source : FMI

2. Les flux de capitaux privés.

En ce qui concerne les flux de capitaux privés qui regroupent les investissements directs étrangers et les transferts de fonds des migrants, ils subiront aussi les effets de la crise.

De prime abord, les investissements directs étrangers (IDE), premier des canaux de transmission en ce qui concerne les flux de capitaux privés, témoignant des impacts négatifs de la crise économique sur les pays d'Afrique subsahariennes, sont aussi en baisse. On en veut pour preuve que de 2007 à 2008, on a noté un taux de croissance des IDE de l'ordre de + 30,7%, contribuant ainsi au financement des déficits de compte courant. Par contre l'entrée de capitaux privés a radicalement baissé pour enregistrer un taux de croissance négatif de -39,1% en 2009 selon les données du FMI (voir Graphique 3)

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Graphique 3 : Variation en % des flux des IDE dans le monde de 2007 à 2009.

Source : FMI.

En outre, les transferts de fonds des migrants, deuxième des canaux de transmissions concernant les flux de capitaux privés, sont devenus ces dernières années une importante source de financement externe pour les pays africains et sont fortement affectés par le ralentissement économique dans les pays développés. Les envois de fonds à destination de l'Afrique Subsaharienne sont passés de 4,6 milliards de dollars en 2000 à 20 milliards de dollars en 2008. Ces transferts de fonds, pour certains pays africains, dépassent même l'aide publique au développement, constituant une source importante de financement (au Liberia et au Lesotho par exemple, cela représente 10% du produit intérieur brut). Le montant total de ces transferts pour l'Afrique s'est élevé à 38 milliards de dollars en 2007. On est donc en droit de penser qu'une baisse du volume des transferts à un impact direct sur le revenu des ménages et donc de leur budget de consommation car ils sont souvent utilisés principalement pour couvrir les besoins primaires (nourriture, santé et éducation). Selon la banque mondiale, de 2008 à 2009, on a observé, au niveau de l'Afrique subsaharienne, une variation négative (-2,9%) des envois de fonds (Voir graphique 4).

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11

Graphique 4 : Variation en % des flux des transferts de fonds internationaux reçus de 2006 à 2009.

Source : Banque Mondiale

3. L'aide publique au développement (APD).

Le quatrième et dernier canal de transmission de la crise à l'Afrique est celui de l'aide publique au développement. Cette aide est une composante importante de source de revenu pour les états leur permettant de financer leurs programmes économiques. Dans certains pays, elle représente près de 30% des recettes publiques du budget. Le montant de l'APD reçu par les pays en voie de développement est passé de 40 à 87 milliards de dollars de 2002 à 2008 depuis l'adoption du consensus de Monterrey en 2002. L'APD représente 5,8% du revenu national brut dans les pays de l'Afrique subsaharienne et 13,9% des importations de biens et services.

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Graphique 5 : L'évolution de l'aide publique au développement reçu de 2001 à 2008 en Afrique (en millions de dollars US).

Aide publique au développement

i Aide publique au développement

2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008

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IL Impacts de la crise économique sur l'économie

ivoirienne.

A. Structure de l'économie

1. Les secteurs de production

Le secteur primaire ivoirien se compose de l'agriculture qui occupe une très grande place comme nous l'avons vu précédemment dans l'historique et demeure l'activité économique principale de la Côte d'Ivoire. En 2007, l'agriculture occupait 66% de la population active et représentait 70% des recettes d'exportations du pays. Le binôme Café-cacao y a une place prépondérante avec 40% des recettes d'exportations et 20% du Produit intérieur brut (PIB) et fait vivre 6 millions d'ivoiriens avec 600 000 exploitations en activité. Les exportations sont donc essentiellement agricoles avec une part importante au niveau de l'agriculture industrielle (37,19%) et moins de 1% pour l'agriculture vivrière dans le volume de produits exportés. Au nom des produits d'exportation, on compte le cacao, avec la Côte d'Ivoire comme premier producteur et exportateur, la production tourne autour de 1,404 millions de tonnes et est parmi les dix premiers producteurs de café. On peut aussi citer comme produits étant exportés caractérisant la diversification des exportations : l'huile de palme, le coton, le caoutchouc, les bananes, les ananas, la canne à sucre, les noix de cajou, des graines de palme entre autre. En outre, les cultures vivrières qui représentent la deuxième composante de l'agriculture ont été introduites aux premières heures de l'indépendance afin de satisfaire la demande intérieure et donc réduire aussi les importations de certaines denrées alimentaires, sont composées des bananes plantains, du maïs, du taro et du riz. Il est à noter que la Côte d'Ivoire est autosuffisante en manioc et en igname, et est importateur net en céréales. Les autres composantes du secteur primaire ivoirien sont l'exploitation forestière, qui malgré le fait qu'elle a baissé comparativement aux premières heures de l'indépendance est toujours importante, et de la pêche/Élevage. L'atout principal de la pêche est la façade côtière de la Côte d'Ivoire (Golf de Guinée) qui lui permet grâce aux ports de pêche de San-Pedro et d'Abidjan, de développer son secteur halieutique. En dépit de tout cela, la Côte d'Ivoire n'est pas autosuffisante en produits de pêche donc en importe auprès de la Mauritanie, du Sénégal et a conclu un accord de coopération avec l'union européenne et la Guinée Bissau. Les importations portent spécifiquement sur le thon, des conserves, des maquereaux congelés et d'autres poissons vivants ou fumés.

Quant au secteur secondaire, caractérisé par un grand nombre de petites et moyennes entreprises (PME-PMI) et un très faible nombre de grandes entreprises, il est le plus diversifié de la sous région ouest africaine et représente 40% du potentiel industriel de

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l'UEMOA16. Les biens de ce secteur de l'économie représentent 55,33% des importations.

Il se compose des industries agroalimentaires qui sont principalement des entreprises de transformation de café/cacao, les oléagineux, de minoterie, de boissons, de production de sucre, des conserves de poissons, d'huiles essentielles et des rizeries. En outre, en plus de l'industrie agroalimentaire, on a la présence dans ce secteur des entreprises chimiques, des matériaux de construction, de transformation de bois, de textile, de bâtiments et travaux publiques.

Enfin, le secteur tertiaire représente près de 54% du PIB ivoirien. Cela peut s'expliquer par la mise en place de politique axée sur la culture de l'entreprenariat qui a permis de dénombrer près de 40 000 entreprises dans ce secteur. L'économie informelle est la plus importante de ce secteur avec un cinquième de la création de richesse et vu son abondance en main d'œuvre, un important distributeur de revenu. Mais cette main d'œuvre étant non qualifiée, elle se présente être à faible élasticité. Le secteur bancaire est le plus développé de l'Afrique de l'ouest et compte 19 établissements financiers et 2 établissements de crédits (2007). Enfin vient le secteur touristique qui est beaucoup moins important depuis l'éclatement de la crise politico-militaire en 2002.

Selon notre matrice de comptabilité sociale, le secteur des biens manufacturés et des services est le plus important en termes de répartition sectorielle au niveau de notre économie. Il représente à lui seul 70% de la production totale (XSi/XS), 59% de la valeur ajoutée (VAi/VA), 82% des importations (Mi/M) et 66% des exportations (EXi/EX). Ensuite vient le secteur des matières premières agricoles et extractives.

Le tableau ci-dessous représente les répartitions sectorielles dans l'économie ivoirienne :

Tableau 1 : Répartitions Sectorielles

Répartitions sectorielles

Branches Xsi/XS Vai/VA Mi/M Exi/EX Mi/Qi Exi/XS

Matières premières agricoles et extractives Biens manufacturés et services

22 70 29 59 18 82 34 66 24,24 27,06 8,7 16,72 Administration publique 8 100 12 100 51,3 Total 8 100 100 100 100 51,3 25,42

Source : Matrice de Comptabilité Sociale

On constate aussi en analysant la répartition factorielle de l'économie ivoirienne que le capital est le plus important des facteurs de production dans la formation de la valeur ajoutée. Et que contrairement aux secteurs de biens manufacturés et de l'administration publique, le travail non qualifié est plus utilisé dans la formation de la valeur ajoutée que le travail qualifié :

16 Union Économique et Monétaire Ouest Africaine est une organisation sous régionale crée le 10 Janvier

1994 et comptant 8 états membres (Bénin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Guinée Bissau, Mali, Niger, Sénégal, Togo).

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15

Tableau 2 : Répartitions Factorielles

Répartitions factorielles

Branches Kdci/Vai NQLD/Vai QLD/Vai WqQLDi/WqQLD WnqNQLDi/WnqNQLD

Matières premières agricoles et extractives 713 20,46 8,24 13,85 31,08

Biens manufacturés et services 53,1 22 24.9 51,95 68,92

Administration publique 50,56 49,44 34,2

Total 100 100

Source : matrice de comptabilité sociale

Il ressort aussi qu'au niveau du travail qualifié en valeur (WqQLDi/WqQLD), le secteur des biens manufacturés occupe la plus grande part avec 51,95% de la demande de travail qualifié total en valeur, ensuite vient l'administration publique avec 34,2% et enfin la branche des matières premières agricoles et extractives avec 13,85%. Quant au niveau du travail non qualifié en valeur (WnqNQLDi/WnqNQLD), qui n'est pas utilisé au niveau de l'administration publique, la branche des biens manufacturés représente à elle seule 68,92% de la demande de travail en valeur et la branche des matières premières agricoles et extractives le reste.

La branche de biens manufacturés contribue à elle seule, à environ 59,30% de la valeur ajoutée et représente 83,5% de la consommation intermédiaire totale, et enfin 66,3% de la masse salariale totale.

Tableau 3 : Contribution des branches à la formation de la valeur ajoutée totale et leurs parts dans la consommation intermédiaire et la masse salariale.

Valeur Ajoutée Consommation intermédiaire Masse salariale Branches des Matières 1ères agricoles et Extractives 28,80 11,40 19,70

Branches des biens manufacturés et services 59,30 83,50 66,30

Branches des services non marchands 11,90 5,10 14,00

Total 100,00 100,00 100,00

Source : Matrice de Comptabilité Sociale.

2. Les Ménages : Structure des revenus et des dépenses.

Nous allons analyser la structure des revenus des catégories de ménages que nous avons dans notre modèle et aussi la structure de leurs consommations. L'analyse de la Matrice de Comptabilité Sociale que nous avons utilisée montre que les ménages dit

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indépendants travaillant à leur propre compte, donc n'ayant pas de revenu provenant des entreprises qu'elle soit public ou privé, ont l'essentiel de leur revenu provenant de la rémunération des facteurs de production mais avec une prépondérance pour le travail non qualifié (35,50%) et le travail qualifié (30,60%). Les transferts sont assez marginaux avec les transferts du gouvernement (4,90%) et ceux du reste du monde au titre d'envois de fonds (0,13%). Les employés du public et ceux du privé tirent la majeure partie de leurs revenus des rémunérations du travail qualifié et du capital. Il contribue pour 61,47% du revenu des employés du public et 49,02% de celui des employés du privé (formel et informel). Pour les employés du public, les autres transferts à ces ménages sont marginaux car ne contribue à leur revenu que pour un très faible pourcentage, les envois de fonds ne représentent que 0,11%, les transferts gouvernementaux (4,26%) et ceux des entreprises (3,21%). Quant aux employés du privé, les transferts des entreprises font 2,92% ensuite viennent ceux du gouvernement pour 3,85% et enfin pour un pourcentage très marginal les envois de fonds provenant du reste du monde (0,10%). Par ailleurs, les ouvriers agricoles qui sont généralement des immigrants des pays limitrophes (Burkina Faso) et ne jouissent pas d'une formation scolaire, tirent la quasi-totalité de leur revenu de la rémunération du travail non qualifié (92,28%). Le point commun entre ces ménages que nous venons de citer est qu'ils ne reçoivent pas de revenu de la terre. Contrairement à ces derniers, la terre contribue énormément à la formation des revenus des ménages agricoles. Elle contribue pour 51,50% au revenu des agriculteurs de café/cacao, 41,51% à celui des agriculteurs des autres produits de rente, 61,92% à celui des producteurs de féculents et pour 28,98% au revenu des agriculteurs d'autres produits vivriers. Ce dernier type de ménages agricoles tire un plus gros pourcentage du capital (63,86%). Pour l'ensemble des ménages agricoles tout comme les autres ménages cités plus haut, les transferts (des entreprises, du gouvernement et du reste du monde) ne représentent qu'une très faible part de leur revenu. Le dernier type de ménages sont les Chômeurs et les inactifs qui tirent tout leur revenu des transferts du gouvernement (99,91%), les transferts venant du reste du monde ne représentant que 0,09%.

Tableau 4 : Structure et sources des revenus de chacun des ménages.

Travail non qualifié Travail qualifié Capital Terre Entreprise Gouvernement Reste du monde Total

AgrCC 14,35 1,12 30,77 51,50 1,04 0,84 0,40 100 AgrAPR 26,19 0,88 29,62 41,51 0,82 0,67 0,32 100 AgrPDF 4,79 4,97 2,18 15,73 35,50 92,28 0,00 18,81 1,02 1,06 61,47 49,02 30,60 7,19 0,00 22,83 31,17 63,86 28,77 28,39 28,86 0,00 0,00 61,92 0,50 0,40 0,19 100 AgrAPV 4,79 4,97 2,18 15,73 35,50 92,28 0,00 18,81 1,02 1,06 61,47 49,02 30,60 7,19 0,00 22,83 31,17 63,86 28,77 28,39 28,86 0,00 0,00 28,98 0,52 0,42 0,20 100 EmPUB 4,79 4,97 2,18 15,73 35,50 92,28 0,00 18,81 1,02 1,06 61,47 49,02 30,60 7,19 0,00 22,83 31,17 63,86 28,77 28,39 28,86 0,00 0,00 0,00 3,21 4,26 0,11 100 EmPRI 4,79 4,97 2,18 15,73 35,50 92,28 0,00 18,81 1,02 1,06 61,47 49,02 30,60 7,19 0,00 22,83 31,17 63,86 28,77 28,39 28,86 0,00 0,00 0,00 2,92 3,85 0,10 100 Indep 4,79 4,97 2,18 15,73 35,50 92,28 0,00 18,81 1,02 1,06 61,47 49,02 30,60 7,19 0,00 22,83 31,17 63,86 28,77 28,39 28,86 0,00 0,00 0,00 0,00 4,90 0,13 100 Ouvagr 4,79 4,97 2,18 15,73 35,50 92,28 0,00 18,81 1,02 1,06 61,47 49,02 30,60 7,19 0,00 22,83 31,17 63,86 28,77 28,39 28,86 0,00 0,00 0,00 0,00 0,36 0,17 100 Chom 4,79 4,97 2,18 15,73 35,50 92,28 0,00 18,81 1,02 1,06 61,47 49,02 30,60 7,19 0,00 22,83 31,17 63,86 28,77 28,39 28,86 0,00 0,00 0,00 0,00 99,91 0,09 100 Moyenne 4,79 4,97 2,18 15,73 35,50 92,28 0,00 18,81 1,02 1,06 61,47 49,02 30,60 7,19 0,00 22,83 25,93 16,29 1,25 14,71 0,18 100

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L'une des caractéristiques des ménages ivoiriens est qu'ils consacrent la majorité de leurs revenus à la consommation et épargnent très peu. Les pourcentages donnés par notre MCS, le témoignent. Pour l'ensemble des ménages, on a 75,15% du revenu qui va à la consommation et 12,91% à l'épargne.

Tableau 5: l'utilisation des revenus de chacun des ménages.

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Agriculteurs café/cacao (AgrCC)

Agriculteurs autres produits de rente (AgrAPR) Agriculteurs producteurs de féculent (AgrPDF) Agriculteurs autres produits vivriers (AgrAPV) Employés du public (EmPUB)

Employés du privé formel & informel (EMPRI) Indépendants formel & informel (Indep) Ouvriers agricoles (Ouvagr)

Inactifs & chômeurs (Chom) Moyenne

Consommation Transfert au RDM Impôt J îpargne Total

74,02 8,01 5,57 4,58 12,39 100 71,80 8,45 5,57 4,58 15,18 100 72,88 8,40 4,33 14,39 100 67,52 9,14 4,04 4,06 19,31 13,52 100 76,34 6,08 4,04 4,06 19,31 13,52 100 82,75 7,06 4,21 5,97 100 61,74 11,04 8,48 4,37 3,76 22,84 100 72,87 11,04 8,48 4,37 3,76 14,90 100 86,31 6,98 2,79 3,93 100 75,15 8,12 4,31 12,41 100,00

Source : Matrice de Comptabilité Sociale.

Au terme de cette sous section portée sur le revenu des ménages et leur consommation, nous pouvons dire que les ménages ivoiriens ne dépendent pas fortement des envois de fonds provenant du reste monde car ceux-ci ne représentent en moyenne que 0,18% de leur revenu et des transferts des entreprises (1,25%). Les revenus des facteurs de production fournissent les plus grandes parts à la formation des revenus dépendamment de quelle catégorie de ménages il s'agit.

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Graphique 6: Structure de la composition du revenu globale des ménages (Données agrégées des ménages).

Gouvernement 1 4 , 7 1 % ^ ^ ^ Rp«itp d u Gouvernement 1 4 , 7 1 % ^ ^ ^ ^ ^ ^> m o n d e Entreprise _^ ^ Ê ^ ^ 8 % 1,25% Travail qualifié 3% V ^ H ^ ^ 25

Source : Matrice de Comptabilité Sociale

Les ménages allouent la plus grande partie de leur revenu à la consommation donc ont des budgets de consommation assez importants car représentant dans tous les cas plus de la moitié de leurs revenus.

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19 Graphique 7 : Utilisation du revenu global des ménages (données agrégées des

ménages). I m p ô t 4 % ^ Transfert au ^ Ê RDM M 8% È I m p ô t 4 % ^ Transfert au ^ Ê RDM M 8% È Epargne 1 3 % ^ ^ ^ ^ Ê ^ ^ ^ ^ Ê

Source : Matrice de Comptabilité Sociale.

3. Le gouvernement : Structure des revenus et des

dépenses.

Le gouvernement ivoirien a deux sources principales de revenu : non fiscale (rémunération du capital) et fiscale. La majorité de son revenu provient de la source fiscale qui est composée des taxes sur le commerce (exportations et importations) qui représentent 62,17% des recettes fiscales. Ensuite viennent les taxes sur les revenus des ménages (20,51%) et enfin les taxes sur la production (17,26%). Vu plus en détails, on note qu'au titre des taxes sur le commerce, les taxes sur les importations sont plus importantes pour les produits industriels qui contribuent à 90% des recettes. Les produits agricoles importés n'étant que très peu taxés avec 2,1%. Quant aux taxes sur les produits exportés, on remarque que c'est carrément l'inverse car les produits agricoles (d'exportation) sont fortement taxés avec 92,5% des revenus de l'état et les produits industriels très faiblement avec un pourcentage de 5,5%. Comme nous pouvons le constater l'aide publique au développement ne constitue pas une part très importantes au niveau des recettes dans le budget du gouvernement.

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Graphique 8 : Structure du revenu gouvernemental. revenus du capital \ 11,7% M Taxes à l'exportation 19,2%

Taxes sur les revenus des ménages 14,8% Taxes à l'importation 24,8%

Taxes sur les revenus des firmes 16,2% Taxes sur la production 13,2%

Source : Matrice de Comptabilité Sociale.

Le gouvernement utilise son revenu à majorité pour faire des dépenses publiques courantes nécessaires au bon fonctionnement de l'appareil gouvernemental et les dépenses d'investissement c'est-à-dire entre autre la construction de centres de santé, d'écoles, d'hôpitaux etc., l'autre partie des dépenses est relative aux transferts que l'état fait aux autres agents économiques que sont les ménages, les firmes et le reste du monde.

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21 Graphique 9 : Structure des dépenses gouvernementales.

i Transferts aux ménages ■ transferts aux firmes

i Transferts au reste du monde ■ Dépenses publiques

Source : Matrice de comptablité sociale

4. Les firmes : Structure des revenus et des dépenses.

Quant aux firmes, elles tirent leur revenu de trois principales sources qui sont la rémunération du capital, les transferts du gouvernement et les transferts provenant du reste du monde considérés comme les investissements directs étrangers :

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Graphique 10: Structure du revenu des firmes.

Source : Matrice de Comptabilité Sociale

Les firmes utilisent quant à elles leurs revenus en payant leurs impôts sur le revenus que leurs activités génèrent, et en faisant des transferts aux autres agents économiques que sont les ménages, et le reste du monde.

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23

Graphique 11 : Structure des dépenses des firmes.

Transferts aux ménages

13% Source : Matrice de comptabilité sociale

5. Le reste du monde : Structure du revenu et des

dépenses

Le reste du monde tire son revenu principalement des recettes générées par leurs exportations c'est-à-dire dans notre cas les importations ivoiriennes et des transferts provenant des autres agents économiques.

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Graphique 12 : Structure du revenu du reste du monde.

Importations

transferts des firmes

transferts des ménages Transferts du gouvernement 1%

Source : Matrice de comptabilité sociale

Ce revenu, il le dépense en majeur partie en acquérant des biens exportations, en transferts de fonds vers les ménages, en investissement direct étranger et bien généralement en aide publique au développement.

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25 Graphique 13 : Structure des dépenses du reste du monde.

Envois de fonds Investissement 0 , 3 1 % ^ ^ ^ ^ Hirprt é t r a n g e r

^ ^ . 2 . 3 9 %

^ B Exportations

^B

Source : Matrice de comptabilité sociale

Il est à noter que l'aide publique au développment doit normalement faire partie de cette structure mais compte tenu de l'aspect négatif de cette dernière qui traduit plus des paiements du service de la dette (-45502) qu'autre chose, nous ne l'avons pas inscrite dans le graphique 13.

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B. Présentation du modèle d'équilibre général

calculable : Ivoire.

1. Structure du modèle

a. Principe du modèle

Ayant le souci de modéliser l'économie ivoirienne tout en évaluant les effets quantitatifs de la crise économique mondiale sur cette dernière d'un point de vu macroéconomique, nous avons utilisé la même Matrice de comptabilité Sociale publiée en 2005 par Souleymane Diallo dans « Ouverture commerciale et distribution des revenus en Côte d'Ivoire », qui tient compte d'un niveau de désagrégation assez fort des ménages (9), et des produits (17). Ensuite que nous avons regroupés pour notre analyse en trois grands blocs : Matières 1ères agricoles et extractives, Biens manufacturés et services, et les biens produits par l'administration publique. Concernant, le bloc du commerce extérieur, nous avons distingué deux catégories de biens d'exportations : les produits manufacturés et les matières premières. Ce découpage a permis une modélisation à deux niveaux : la première avec une élasticité prix de la demande finie et la seconde avec une élasticité prix de la demande infinie. Cela nous permettrait de répondre à l'argument selon lequel la crise affecte les matières premières agricoles spécifiquement en réduisant leurs prix internationaux, et affecte les biens manufacturés et services en réduisant leurs prix internationaux mais également leur demande mondiale de biens à exporter, cet argument a été développé dans le Griffith-Jones & Ocampo (2009) et a traduit les canaux par lequel la crise affectait de manière différente ces deux branches.

Simultanément, on a agrégé les différentes branches de l'économie ivoirienne afin d'obtenir une nomenclature cohérente aux choix des produits et permettant d'évaluer plus facilement les effets de la crise économique sur la côte d'ivoire sous l'angle macroéconomique.

La particularité du Modèle Ivoire est qu'il est une extension du modèle PEP 1-1 Base17

et est un mélange de plusieurs modèles théoriques dans sa conceptualisation. En ce sens qu'il s'inspire d'Exter 1 et aussi d'Exter 218.

17 Voir Decaluwe, Lemelin, Maisonnave, Robichaud (2009)

18 Voir le chapitre 9 du livre, « La politique économique du développement et les modèles d'équilibre général

(37)

27

b. Ensembles et sous ensembles

L'ensemble des branches de production est noté j , jj C J= {Ji,.-»Ji6} et comprends dans notre modèle 16 branches de production qui sont : L'agriculture vivrière (AGR1), l'agriculture industrielle ou d'exportation (AGR2), Activités annexes à l'agriculture et à l'élevage (AGR3), Sylviculture et exploitation forestière (AGR4), Élevage et pêche (AGR5) qui constitue le bloc Agricole noté AGR(J). Ensuite, L' industrie extractive (IND1), Industrie alimentaire (IND2), Industrie du tabac (IND3), Industrie Textile et habillement (IND4), Industrie du bois (IND5), Industrie chimique (IND6), Industrie métallurgique (IND7), Production et distribution d'électricité et de gaz (IND8), Construction et activités immobilières (IND9)qui dans leur ensemble font le bloc Industriel. Enfin les services marchands (SER) et les services non-marchand (ADM) pour le bloc des services.

Les branches de production, ci-dessus, produisent 16 biens dont l'ensemble est noté : i,ij G I={Ii,...,Ii6} et qui sont : L'agriculture vivrière (AGRC1), l'agriculture industrielle

ou d'exportation (AGRC2), Activités annexes à l'agriculture et à l'élevage (AGRC3), Sylviculture et exploitation forestière (AGRC4), Élevage et pêche (AGRC5) qui constitue le bloc Agricole noté AGRC(I). Ensuite, L' industrie extractive (OTHIND1), Industrie alimentaire (FOOD), Industrie du tabac (OTHIND3), Industrie Textile et habillement (OTHIND4), Industrie du bois (OTHIND5), Industrie chimique (OTHIND6), Industrie métallurgique (OTHIND7), Production et distribution d'électricité et de gaz (OTHIND8), Construction et activités immobilières (OTHIND9) qui dans leur ensemble font le bloc Industriel. Enfin Services marchands (SER), Biens publics (ADM) pour le bloc des services.

Aux fins d'analyse, nous avons considéré les groupes suivants :

• L'ensemble des biens manufacturés: {FOOD, OTHIND2, OTHIND3, OTHIND4, OTHIND5, OTHIND6, OTHIND7, OTHIND8, SER}.

• L'ensemble des matières premières : {AGRC1, AGRC2, AGRC3, AGRC4, AGRC5,OTHINDl}.

• L'Administration publique : ADM.

La plupart de ces biens font l'objet de transactions avec l'extérieur et sont donc échangeables, il devient alors important de définir des sous ensembles pour spécifier ces biens :

• L'ensemble des biens importés: m= {AGRC1, AGRC2, AGRC5, OTHIND1, FOOD, OTHIND3, OTHIND4, OTHIND5, OTHIND6, SER}.

• L'ensemble des biens non importés : nm= {AGRC3, AGRC4, OTHIND2, OTHIND7, OTHIND8}.

(38)

• L'ensemble des biens exportés: X= {AGRC1, AGRC2, AGRC4, AGRC5, OTHIND1, FOOD, OTHIND2, OTHIND3, OTHIND4, OTHIND5, OTHIND6, OTHIND7, OTHIND8, SER}.

Il est à noter une subdivision au sein des biens exportés :

• L'ensemble des biens manufacturés exportés: IA= {FOOD, OTHIND2, OTHIND3, OTHIND4, OTHIND5, OTHIND6, OTHIND7, OTHIND8, SER}.

• L'ensemble des matières premières exportées : IB= {AGRC1, AGRC2, AGRC4, AGRC5,OTHINDl}.

Les facteurs de productions utilisés par l'économie ivoirienne sont le travail et le capital. Le travail est composé du travail qualifié (12) et du travail non qualifié (11) et qui constitue l'ensemble : 1 C L= {11,12}. En outre, le Capital indexé k est composé du capital (cap), de la terre (land) et constitue quant à lui l'ensemble : k C K= {cap,land}.

Les facteurs de productions sont détenus par les agents économiques qui appartiennent à l'ensemble AG. Dans notre modèle, AG regroupe les 9 catégories de ménages H : h, hj C H= {H!,....,H9} qui sont: Les agriculteurs de café-cacao, les

agricultures des autres produits de rentes, les producteurs de féculents, les agriculteurs des autres produis vivriers, les employés du public, les employés du privé formel & informel, les indépendants (formel & informel), les ouvriers agricoles, les chômeurs & inactifs. Par ailleurs, il contient les entreprises F (Firmes), le gouvernement qui est l'institution publique (GVT), et le reste du monde (ROW).

2. Le processus économique du modèle.

u. Les hypothèses du modèle

Le Modèle Ivoire que nous allons décrire, ci-dessous, est basé sur la théorie néoclassique d'équilibre générale, qui explicite l'impact sur la production, la consommation, les facteurs de production et les prix dans une économie où les agents adoptent un comportement de minimisation des coûts et de maximisation de leur bien être. Le comportement des agents est donc rationnel, et dans l'esprit de Walras implique une séparation entre les décisions de production et de consommation. On fait aussi l'hypothèse de concurrence parfaite en ce sens où les prix sont déterminés par le marché et les firmes où les consommateurs prennent les prix comme donnés. Les producteurs maximisent les profits en considérant une constance des rendements d'échelles dans toutes les branches. Enfin, on fait l'hypothèse d'absence de rigidité monétaire dans le modèle, donc les quantités sont homogènes de degré zéro en tous les prix.

(39)

29

b. La modélisation des canaux de transmission de la Crise.

Considérant que le Modèle Ivoire (MI) s'inspire particulièrement des équations du modèles PEP 1-1 statique19, nous allons dans cette partie mettre l'accent sur la manière

dont nous avons capté la modélisation des canaux de transmissions de la crise économique mondiale, c'est-à-dire : les échanges internationaux et les prix mondiaux, les investissements directs étrangers, les envois de fonds et pour finir l'aide publique au développement. On trouvera toutefois l'ensemble des équations en annexe et le Code GAMS est disponible auprès de l'auteur pour consultation éventuelle.

■ Les échanges internationaux et les prix mondiaux

Comme nous l'avons signalé le MI distingue 2 grandes catégories d'exportations : les biens manufacturés et services pour la lere catégorie, les matières premières agricoles,

minières et les ressources énergétiques en constituent la 2eme catégorie. De part certaines

études20, il ressort que les exportateurs de la 1er6 catégorie sont susceptibles de faire face à

une baisse de la demande d'exportations en plus de celle des prix mondiaux. Quant aux exportateurs de la 2eme catégorie, ils feront face à une baisse uniquement des prix mondiaux

les impacts d'une baisse de la demande mondiale pour ces produits étant considérés comme marginaux.

La modélisation de la lere catégorie introduit une fonction de demande d'exportation de

l'étranger à élasticité prix de la demande finie. Impliquant de ce fait, que la quantité exportée des biens manufacturés locaux sur le marché international est fortement dépendante des conditions de demande à l'étranger. Par conséquent, la variation de la demande d'exportations par rapport à son niveau initial est conditionnée par le rapport des prix mondiaux de ces produits exportés sur les prix FOB des exportations, ainsi que par l'élasticité de la demande d'exportation des partenaires commerciaux à l'étranger :

EXD(IÀ) = EXDO(IA) x [e x PWX(IA) I PE _ FOB(IA)f8ma-XDUA) 2I

Avec : EXD(IA) : La demande étrangère de biens manufacturés

EXDO(IA) : La demande étrangère initiale de biens manufacturés PWX(IA) :Les prix mondiaux de biens manufacturés

PE FOB(IA) : Les prix franco à bord de biens manufacturés

19 Decaluwe, Lemelin, Maisonnave et Robichaud (2009). Le modèle ainsi que la documentation et le code

GAMS est disponible sur le Web a l'adresse suivante : www.pep-nct.orn..

20 Griffith-Jones and Ocampo (G&O 2009), World Bank.

21 L'élasticité prix de la demande mondiale de biens manufacturés est égale à 2 de même que Les élasticités

(40)

Les prix reçus par les exportateurs, de ce type de bien, sont alors exprimés en fonction des prix FOB des exportations ajustés par le taux de change extérieur et la taxe à l'exportation (ainsi qu'une éventuelle marge de transport ou de commerce):

PE _ FOB(IA) = (1 + ttix(IA)) x (PE(IA) + sum [i, PC(IA) x trmg _ X(i, LA)]) Avec : ttix(IA) :Le taux de taxe à l'exportation de biens manufacturés

PE(IA)-.Prix reçu pour l'exportation de biens manufacturés excluant les taxes

PC(IA) :Prix composites des biens manufacturés

Trmg _ X(IA) : Taux de marge appliqué aux biens manufacturés exportés

Finalement, on a l'équilibre sur le marché des produits manufacturés, représenté par l'équation suivante :

EXD(IA) = sum [j$EXO(j, IA), EX(j, IA)]

Quant à la modélisation de la 2eme catégorie, on a considéré une élasticité prix de la

demande infinie, c'est-à-dire que les exportateurs de matières premières n'éprouvent aucunes contraintes à écouler leurs produits sur le marché mondial en respectant le prix international. Le prix FOB est donc remplacé ici par le prix international à l'exportation :

PE(IB) = (1 /(l + ttix(IB))) x (PWX(IB) + sum [i, PC(IB) x tmrg _ X(IB)])

Avec: PE(IB):Prix reçu par les producteurs pour l'exportation de matières 1ères et extractives.

PWX(IB) :Prix mondiaux à l'exportation des matières premières et extractives. ttix(IB) : Taux de taxe à l'exportation de matières premières et extractives. PC(IB) : Prix d'achat des matières premières composites.

tmrg _ X(IB) : Taux de marge appliqué aux matières premières exportées

Le prix à l'importation est égal au prix international à l'importation ajusté en prix domestique par le taux de change et les taxes à l'importation :

(41)

31 PM(m) = (1 + ttic(m)) {(1 + ttim(m)) xex PWM(m) + sum [i, PC(i) x tmrg(i, m)]}

Avec PM(m) : Prix à l'importation des biens.

PWM(m) : Prix mondiaux à l'importation des biens.

ttic(m) : Taux de taxe à la consommation sur les biens importés. ttim(m) : Taux de taxe sur les biens importés.

PC(Ï) : Prix d'achat des biens composites

tmrg(i,m) : Taux de marge i appliqué aux biens importés e : Taux de change

■ Les envois de fonds aux ménages

Dans notre modèle, les ménages tirent l'ensemble de leurs revenus du travail qualifié, du travail non qualifié ( Is ), de la rémunération du capital, des intérêts et des dividendes,

( yk ) et aussi des transferts des autres ménages ( y*" ), du gouvernement ( ygm ) et des envois

de fonds du reste du monde ( yrm ). Ces envois de fonds sont représentés dans notre modèle

par les transferts du reste du monde vers les ménages.

%=>K+<vrf+2>c.+tf'+jr

■ Les investissements directs étrangers

Nous avons modélisé les investissements directs étrangers ici comme dans le modèle sud-africain en considérant les transferts venant du reste du monde aux firmes comme étant lesIDE:7r(/,'Vow").

(42)

■ Les aides publiques au développement

Le rôle du gouvernement est limité à réguler l'activité économique et à une redistribution, donc il a un rôle plutôt passif dans notre modèle. Il tire son revenu des taxes sur le revenu du capital versé, des taxes sur les revenus des ménages, des taxes sur les revenus des entreprises, des autres taxes sur la production, taxes sur les produits et les importations, des transferts des autres agents économiques. Et c'est dans ces transferts normalement que l'on tire l'aide publique. Contrairement aux autres matrices, les données que nous avons dans notre MCS sur ce type de transferts représentent des remboursements de dettes du gouvernement car il est inscrit avec une valeur négative: Tr(Gvt,"row"). En effet, le service de la dette constitue un élément important dans les dépenses de l'état, en période de crise mondiale comme nous connaissons, les créanciers qui sont à majorité des états, se font plus pressant à se faire rembourser. Pour nous et selon les données dont nous disposons, simuler une hausse du service de la dette paraît plus réaliste et plus évidente en période de crise surtout pour les pays comme la Côte d'ivoire voulant bénéficier de l'initiative PPTE.

c. La fermeture du modèle

Dans le processus de bouclage de notre modèle, nous avons rendu « carré » notre modèle c'est-à-dire qu'on a assuré une égalité entre nos variables endogènes (déterminées par le modèle) et le nombre d'équations de notre modèle. Compte tenu des canaux de transmission que nous avons choisis et aussi de l'hypothèse de petit pays que nous avons émise, les prix mondiaux c'est-à-dire les prix internationaux des importations et ceux des exportations sont fixes donc exogènes. Ensuite, les transferts provenant du reste du monde aux agents économiques domestiques sont aussi exogènes ce qui nous permet de fixer les envois de fonds des migrants, les investissements directs étrangers et l'aide publique au développement (mais dans notre cas les remboursements de dettes). En outre, nous avons fixé la balance courante ce qui ne permet pas de recourt à l'endettement extérieur, hypothèse jugée réaliste dans un cas de crise économique mondiale. La crise mondiale ayant affectée aussi l'économie de la plupart des pays en réduisant la demande de son volume initial de produits à élasticité prix de la demande finie, on a rendu donc exogène le volume initial d'exportation de ces biens. Enfin les variations de stock, l'offre de travail, le taux d'échange qui est le numéraire du modèle, la consommation minimum des ménages et le capital (non mobile) sont aussi exogènes.

Figure

Graphique 1 : Évolution mensuelle des indices généraux des prix des trois grands  groupes de produits exportés par l'Afrique
Graphique 2 : Taux de croissance des volumes d'échanges commerciaux  internationaux de 2006 à 2011
Graphique 3 : Variation en % des flux des IDE dans le monde de 2007 à 2009.
Graphique 4 : Variation en % des flux des transferts de fonds internationaux reçus de  2006 à 2009
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