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IL Impacts de la crise économique sur l'économie ivoirienne.

C. Présentation des résultats et interprétations.

2. Baisse unilatérale de 15% des prix mondiaux à l'exportation.

La simulation ici porte sur une baisse des prix mondiaux à l'exportation, donc tous les biens exportés sont directement touchés par cette mesure, que ce soient les biens manufacturés ou les matières premières. On observe une baisse du prix franco de bord des biens manufacturés (-12,69%) et aussi une baisse du prix reçu par les producteurs pour l'exportation de matières premières (-15%). Concernant les biens manufacturés, avec une élasticité prix de la demande d'exportation finie, la baisse du prix FOB doit inéluctablement, conduire à une baisse de l'offre des biens manufacturés car les producteurs seront moins incités à exporter, et c'est ce que l'on constate, avec une baisse en volume des exportations de biens manufacturés (-5,54%). Même constat pour les matières premières, avec une élasticité prix de la demande d'exportation infinie, la baisse du prix reçu par les producteurs pour leurs exportations, entraîne une chute des exportations de matières premières (-2,43%), les producteurs de matières premières étant moins enclin à exporter. On a donc une baisse des exportations totales (-4,5%) qui s'effectue au prix d'une hausse des ventes des produits exportables sur le marché intérieur (+0,16%),la substitution se faisant à la faveur des ventes sur le marché intérieure. Cette substitution s'explique par une baisse globale des prix reçus par les producteurs pour les ventes locales (-11,7%) beaucoup moins importante que ceux reçus pour les exportations (-13,5%). Cette baisse de prix décourage les producteurs qui réduisent leur production (-1 %) moins de produits sont donc écoulés sur le marché étranger et cette réduction étant plus prononcée a l'exportation va donc influencer à la baisse la production totale malgré l'accroissement de l'offre sur le marché domestique.

Tableau 2.1 : Sur les volumes et les prix.

Variation des vol urnes (er i % ) Variation des pri> t (en %)

Branches XS VA IM DD EX DS PC PD PVA PE

Matières premières agricoles et extractives -0,85 -0,85 -13,04 0,14 -2,43 0,14 -10 -12,5 -18,8 -15 Biens manufacturés et services -2,3 -2,3 -17,03 1,3 -5,54 -1,3 1,3 -11,5 -19,6 -12,5

Administration publique 9,72 9,72 9,72 9,72 -8,86 -8,86 -9,33

Total -1 -1 -16,4 0,16 -4,5 0,16 -9,67 -11,7 -23,15 -13,51

Source : Résultats des simulations

La baisse de la production s'explique aussi par une baisse de la demande intérieure. Cette demande étant constituée par la consommation privée, l'investissement, la demande intermédiaire. On observe tout d'abord une baisse significative de la consommation en volume des ménages qui tourne, en moyenne, autour de -8% (sauf pour la catégorie des chômeurs qui voient sa consommation croître de 0,17%),compte tenu d'une baisse du budget des ménages alloué à la consommation (-15,75% en moyenne), qui lui est directement lié à la baisse du revenu disponible de tous les ménages. Ce qui s'avère

important de noter ici est que, celui des chômeurs baisse aussi mais bien en deçà de cette moyenne (-9,8%) puisque les transferts constituent la part prépondérante de leur revenu. L'investissement, quant à lui, baisse de manière très significative (-28,17%). La cause première de cette baisse aussi importante étant l'accroissement du déficit au niveau de l'épargne gouvernementale (+65,77%).Les emprunts de l'état viennent exercer une ponction sur l'épargne totale qui réduit donc l'épargne disponible pour l'investissement. Les autres causes étant, la chute de l'épargne privée (-16,6%) et celles des firmes (- 14,07%). L'épargne gouvernementale baisse principalement sous l'effet d'une réduction des recettes douanières globales (-17,17%). Or comme nous le savons l'investissement est constitué principalement en biens d'élevage, en biens d'industrie du bois, en biens chimiques, en biens métallurgiques, et ceux de la construction et l'activité immobilières d'où une diminution des ventes locales de ces produits d'investissement (-4,21%), conjuguée à une baisse de leurs volumes d'exportation, qui ont un effet immédiat sur leurs productions qui baissent en moyenne (-2,24%). Cette baisse de la production globale, via la baisse de celle des biens d'investissement, a à son tour affectée négativement la demande intermédiaire totale qui a considérablement chuté (-19,15%).

Un examen, plus approfondi, dans le processus de baisse de la production montre qu'il est quelque peu différent, que ce soit au niveau des biens manufacturés ou des matières premières.

Dans le cas des matières premières, elles sont devenues relativement plus abondantes sur le marché local (+0,17%) vu que le prix du produit local (-11,93%) est rendu nettement plus avantageux que celui de l'étranger (- 15%).la baisse étant moins forte. Il s'est donc produit une substitution commerciale chez les producteurs de matières premières, favorable au marché locale, mais cela n'a pas été suffisant pour contrecarrer la baisse des exportations. Dans le cas des biens manufacturés, l'effet de substitution a joué différemment. Comme nous l'avons dit, le prix franco à bord a diminué de -12,69% suite à la baisse du prix mondiale. Par contre, le prix reçu par les producteurs sur le marché local n'a baissé que de -

11,69%. Ce renchérissement relatif du produit local par rapport à celui écoulé vers l'étranger, et aussi compte tenu de la demande étranger en baisse (-11,5%) pousse les producteurs à se tourner vers le marché local devenu beaucoup plus attrayant pour eux. Or comme nous le savons, les variations sectorielles du prix de la valeur ajoutée vont conduire à une réallocation des ressources au détriment des secteurs dont le prix de la valeur ajoutée baisse le plus et en valeur des autres branches puisque Le prix de la valeur ajoutée des matières premières baisse plus que celui des biens manufacturés. C'est donc la branche des biens manufacturés qui reste relativement la plus avantagée..

En outre, pour les services non-marchand, la production étant égale à la consommation publique en volume, qui est exogène donc prédéterminée, une baisse du prix des produits composites devrait accroître le volume de services non-marchand. C'est ce qu'on constate, le prix des produits composites baissent de -9,67% et donc à une influence positive sur le volume de services non-marchand offert, qui s'accroît de +9,72%. Étant donné, que la production de services non-marchand ne varie que sous l'effet de la main d'œuvre (la capital étant prédéterminé), la demande de travailleurs de cette branche augmente énormément (+20,29%).

Par ailleurs, on observe que la baisse globale de la production, que traduit aussi la baisse du prix de la valeur ajoutée, combinée à une réduction de la demande de travail composite entraîne une baisse considérable du salaire composite (-16,16%). Ce sont les travailleurs

41 non qualifié (-17,68%) qui en souffre le plus même si les travailleurs qualifiés voient leur salaire se réduire aussi (-14,73%). Il est à noter que la baisse du salaire composite est beaucoup plus faible comparée à celle du rendement du capital composite (-19,16%). Cette chute peut être attribuée à une baisse du niveau de la production globale au sein de l'économie ivoirienne.

Tableau 2.2 : Sur les coûts des facteurs de production et la demande de travail.

Variation (en Pourcentage)

WC RC LDC W W LD LD

Non Qualifié Qualifié Non Qualifié Qualifié

Matières premières agricoles et extractives -16,73 -19.8 -0,37 -17,67 -14,73 0,63 -3

Biens manufacturés et services -15,95 -20,5 -4,16 •17,67 -14,73 -0,04 -7,6

Administration publique -14,73 -3,55 20,29 -14,73 20,3

Total -16,2 -19,16 -8.78E-03 -17,67 -14,73 5,7 1,88

Source : Résultats des simulations

La baisse dans les rémunérations des facteurs de production auxquelles s'ajoute une baisse des revenus des transferts, expliquent la forte baisse des revenus des ménages (-15,9%). Cette baisse du revenu, en dépit de la baisse des prix des produits composites, entraîne une chute de la consommation globale de tous les ménages (sauf des chômeurs) et aussi de leurs épargnes (-16,58%).

Tableau 2.3 : Sur les agents économiques.

Variation (en P o u r c e n t a g e ) Revenu C o n s o m m a t i o n Épargne Agriculteurs Café/Cacao -18,01 -8,95 -18,01 Agriculteurs a u t r e s p r o d u i t s de r e n t e s -17,93 -8.5 -17,93 Agriculteurs d e Féculents -18,22 -9 -18,22 Agriculteurs a u t r e s p r o d u i t s vivriers -17,76 -8,5 -17,76 Employés du public -15,33 -5,86 -15.33 Employés du privé -15,74 -6,5 -15,74 I n d é p e n d a n t s -16,30 -6,7 -16,30 Ouvriers Agricoles -17,41 -8 -17,41 C h ô m e u r s & inactifs -9,80 0,17 -9,80 Total -15.9 -6,87 -16,58 Firmes -15,2 -14,07 G o u v e r n e m e n t -16,7 -65,8

Source : Résultats des simulations

Pour terminer, le PIB aux prix d'achat baisse de -16,87% sous l'effet de la baisse globale de la demande intérieure au sein de l'économie ivoirienne.

3. Baisse de -12% de la demande étrangère de biens