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IL Impacts de la crise économique sur l'économie ivoirienne.

B. Présentation du modèle d'équilibre général calculable : Ivoire.

2. Le processus économique du modèle.

u. Les hypothèses du modèle

Le Modèle Ivoire que nous allons décrire, ci-dessous, est basé sur la théorie néoclassique d'équilibre générale, qui explicite l'impact sur la production, la consommation, les facteurs de production et les prix dans une économie où les agents adoptent un comportement de minimisation des coûts et de maximisation de leur bien être. Le comportement des agents est donc rationnel, et dans l'esprit de Walras implique une séparation entre les décisions de production et de consommation. On fait aussi l'hypothèse de concurrence parfaite en ce sens où les prix sont déterminés par le marché et les firmes où les consommateurs prennent les prix comme donnés. Les producteurs maximisent les profits en considérant une constance des rendements d'échelles dans toutes les branches. Enfin, on fait l'hypothèse d'absence de rigidité monétaire dans le modèle, donc les quantités sont homogènes de degré zéro en tous les prix.

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b. La modélisation des canaux de transmission de la Crise.

Considérant que le Modèle Ivoire (MI) s'inspire particulièrement des équations du modèles PEP 1-1 statique19, nous allons dans cette partie mettre l'accent sur la manière

dont nous avons capté la modélisation des canaux de transmissions de la crise économique mondiale, c'est-à-dire : les échanges internationaux et les prix mondiaux, les investissements directs étrangers, les envois de fonds et pour finir l'aide publique au développement. On trouvera toutefois l'ensemble des équations en annexe et le Code GAMS est disponible auprès de l'auteur pour consultation éventuelle.

■ Les échanges internationaux et les prix mondiaux

Comme nous l'avons signalé le MI distingue 2 grandes catégories d'exportations : les biens manufacturés et services pour la lere catégorie, les matières premières agricoles,

minières et les ressources énergétiques en constituent la 2eme catégorie. De part certaines

études20, il ressort que les exportateurs de la 1er6 catégorie sont susceptibles de faire face à

une baisse de la demande d'exportations en plus de celle des prix mondiaux. Quant aux exportateurs de la 2eme catégorie, ils feront face à une baisse uniquement des prix mondiaux

les impacts d'une baisse de la demande mondiale pour ces produits étant considérés comme marginaux.

La modélisation de la lere catégorie introduit une fonction de demande d'exportation de

l'étranger à élasticité prix de la demande finie. Impliquant de ce fait, que la quantité exportée des biens manufacturés locaux sur le marché international est fortement dépendante des conditions de demande à l'étranger. Par conséquent, la variation de la demande d'exportations par rapport à son niveau initial est conditionnée par le rapport des prix mondiaux de ces produits exportés sur les prix FOB des exportations, ainsi que par l'élasticité de la demande d'exportation des partenaires commerciaux à l'étranger :

EXD(IÀ) = EXDO(IA) x [e x PWX(IA) I PE _ FOB(IA)f8ma-XDUA) 2I

Avec : EXD(IA) : La demande étrangère de biens manufacturés

EXDO(IA) : La demande étrangère initiale de biens manufacturés PWX(IA) :Les prix mondiaux de biens manufacturés

PE FOB(IA) : Les prix franco à bord de biens manufacturés

19 Decaluwe, Lemelin, Maisonnave et Robichaud (2009). Le modèle ainsi que la documentation et le code

GAMS est disponible sur le Web a l'adresse suivante : www.pep-nct.orn..

20 Griffith-Jones and Ocampo (G&O 2009), World Bank.

21 L'élasticité prix de la demande mondiale de biens manufacturés est égale à 2 de même que Les élasticités

Les prix reçus par les exportateurs, de ce type de bien, sont alors exprimés en fonction des prix FOB des exportations ajustés par le taux de change extérieur et la taxe à l'exportation (ainsi qu'une éventuelle marge de transport ou de commerce):

PE _ FOB(IA) = (1 + ttix(IA)) x (PE(IA) + sum [i, PC(IA) x trmg _ X(i, LA)]) Avec : ttix(IA) :Le taux de taxe à l'exportation de biens manufacturés

PE(IA)-.Prix reçu pour l'exportation de biens manufacturés excluant les taxes

PC(IA) :Prix composites des biens manufacturés

Trmg _ X(IA) : Taux de marge appliqué aux biens manufacturés exportés

Finalement, on a l'équilibre sur le marché des produits manufacturés, représenté par l'équation suivante :

EXD(IA) = sum [j$EXO(j, IA), EX(j, IA)]

Quant à la modélisation de la 2eme catégorie, on a considéré une élasticité prix de la

demande infinie, c'est-à-dire que les exportateurs de matières premières n'éprouvent aucunes contraintes à écouler leurs produits sur le marché mondial en respectant le prix international. Le prix FOB est donc remplacé ici par le prix international à l'exportation :

PE(IB) = (1 /(l + ttix(IB))) x (PWX(IB) + sum [i, PC(IB) x tmrg _ X(IB)])

Avec: PE(IB):Prix reçu par les producteurs pour l'exportation de matières 1ères et extractives.

PWX(IB) :Prix mondiaux à l'exportation des matières premières et extractives. ttix(IB) : Taux de taxe à l'exportation de matières premières et extractives. PC(IB) : Prix d'achat des matières premières composites.

tmrg _ X(IB) : Taux de marge appliqué aux matières premières exportées

Le prix à l'importation est égal au prix international à l'importation ajusté en prix domestique par le taux de change et les taxes à l'importation :

31 PM(m) = (1 + ttic(m)) {(1 + ttim(m)) xex PWM(m) + sum [i, PC(i) x tmrg(i, m)]}

Avec PM(m) : Prix à l'importation des biens.

PWM(m) : Prix mondiaux à l'importation des biens.

ttic(m) : Taux de taxe à la consommation sur les biens importés. ttim(m) : Taux de taxe sur les biens importés.

PC(Ï) : Prix d'achat des biens composites

tmrg(i,m) : Taux de marge i appliqué aux biens importés e : Taux de change

■ Les envois de fonds aux ménages

Dans notre modèle, les ménages tirent l'ensemble de leurs revenus du travail qualifié, du travail non qualifié ( Is ), de la rémunération du capital, des intérêts et des dividendes,

( yk ) et aussi des transferts des autres ménages ( y*" ), du gouvernement ( ygm ) et des envois

de fonds du reste du monde ( yrm ). Ces envois de fonds sont représentés dans notre modèle

par les transferts du reste du monde vers les ménages.

%=>K+<vrf+2>c.+tf'+jr

■ Les investissements directs étrangers

Nous avons modélisé les investissements directs étrangers ici comme dans le modèle sud-africain en considérant les transferts venant du reste du monde aux firmes comme étant lesIDE:7r(/,'Vow").

■ Les aides publiques au développement

Le rôle du gouvernement est limité à réguler l'activité économique et à une redistribution, donc il a un rôle plutôt passif dans notre modèle. Il tire son revenu des taxes sur le revenu du capital versé, des taxes sur les revenus des ménages, des taxes sur les revenus des entreprises, des autres taxes sur la production, taxes sur les produits et les importations, des transferts des autres agents économiques. Et c'est dans ces transferts normalement que l'on tire l'aide publique. Contrairement aux autres matrices, les données que nous avons dans notre MCS sur ce type de transferts représentent des remboursements de dettes du gouvernement car il est inscrit avec une valeur négative: Tr(Gvt,"row"). En effet, le service de la dette constitue un élément important dans les dépenses de l'état, en période de crise mondiale comme nous connaissons, les créanciers qui sont à majorité des états, se font plus pressant à se faire rembourser. Pour nous et selon les données dont nous disposons, simuler une hausse du service de la dette paraît plus réaliste et plus évidente en période de crise surtout pour les pays comme la Côte d'ivoire voulant bénéficier de l'initiative PPTE.

c. La fermeture du modèle

Dans le processus de bouclage de notre modèle, nous avons rendu « carré » notre modèle c'est-à-dire qu'on a assuré une égalité entre nos variables endogènes (déterminées par le modèle) et le nombre d'équations de notre modèle. Compte tenu des canaux de transmission que nous avons choisis et aussi de l'hypothèse de petit pays que nous avons émise, les prix mondiaux c'est-à-dire les prix internationaux des importations et ceux des exportations sont fixes donc exogènes. Ensuite, les transferts provenant du reste du monde aux agents économiques domestiques sont aussi exogènes ce qui nous permet de fixer les envois de fonds des migrants, les investissements directs étrangers et l'aide publique au développement (mais dans notre cas les remboursements de dettes). En outre, nous avons fixé la balance courante ce qui ne permet pas de recourt à l'endettement extérieur, hypothèse jugée réaliste dans un cas de crise économique mondiale. La crise mondiale ayant affectée aussi l'économie de la plupart des pays en réduisant la demande de son volume initial de produits à élasticité prix de la demande finie, on a rendu donc exogène le volume initial d'exportation de ces biens. Enfin les variations de stock, l'offre de travail, le taux d'échange qui est le numéraire du modèle, la consommation minimum des ménages et le capital (non mobile) sont aussi exogènes.

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