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IL Impacts de la crise économique sur l'économie ivoirienne.

C. Présentation des résultats et interprétations.

4. Baisse de 15% de tous les prix mondiaux et de 12% de la demande initiale de biens manufacturés à exporter.

Cette simulation porte sur l'ensemble du commerce car elle touche aussi bien les prix mondiaux que la demande initiale de biens à exporter. De prime à bord, on constate une baisse significative du volume des importations de tous les biens en moyenne de - 3,73% malgré une baisse de leurs prix sur le marché mondiale et donc du prix des importations (-15%). Au vu de la baisse de ce prix, on aurait déduit intuitivement une hausse du volume des importations mais c'est l'effet contraire qui a été constaté. La baisse des importations peut être attribuée à la baisse des prix des biens produits locaux vendus sur le marché domestique (-16,04%) plus importante que la baisse du prix des importations. Ce qui signifie que les importations deviennent plus onéreuses que les biens produits localement d'où la baisse moins importante du volume de ces derniers (-0,16%) comparativement aux premiers (les importations de biens). Il est à noter que la demande de matières premières locales (-0,25%) baisse moins que celle de produits manufacturés (- 1,84%). La tendance de la demande sera donc favorable aux biens produits localement qui attireraient les agents économiques et plus précisément aux biens agricoles dont la variation des prix domestiques (-16,6%) est plus importante que celles des biens manufacturés (- 5,9%). Par ailleurs, la baisse des prix reçus par les producteurs pour l'exportation de matières premières (-15%), à élasticité de prix infinie, conjuguée à la baisse des prix reçus par les producteurs pour la vente local (-16,7%) plus importante, entraîne un accroissement du volume des exportations de matières premières . En effet, le marché étranger étant devenu plus avantageux pour les producteurs de matières premières, ils accroissent leurs offres de ces biens sur le marché étranger (+1,94%) au détriment du marché local (- 0,25%). Quant aux biens manufacturés (à élasticité de prix de la demande finie), la baisse très significative du prix franco à bord (-18%) associé à une baisse anticipée du niveau de la demande initiale de biens manufacturés (-12%), due au ralentissement des activités économiques du reste du monde, entraîne une réduction de l'offre de biens manufacturés sur le marché étranger (-5,53%), les producteurs étant moins incités à exporter, mais un accroissement de la demande étrangère de biens manufacturés (+7,35%). La réduction de l'offre de ces biens sur le marché étranger se fait en faveur du marché local (-1,84%) où on observe certes une baisse de l'offre mais beaucoup moins importante que celle sur le marché étranger. Cela s'explique par le fait que, le prix reçu par les producteurs pour les ventes locales (-16%) baisse moins que celui reçu pour les ventes sur le marché étranger (-

18%) donc devient plus attrayant pour les producteurs de biens manufacturés. Par hypothèses, le déficit courant extérieur étant exogène donc maintenu fixe, une baisse des importations doit être associée à une baisse des exportations et c'est ce que l'on a constaté pour les deux types de biens (matières premières et manufacturés).

Cette baisse du volume des exportations (-3%) avec la baisse du volume de biens offerts sur le marché locale conduit inéluctablement à une baisse effective de la production. Ce qui se vérifie car la production globale a baissé de -2%. Mais une analyse plus en détails de la production montre que alors que la production de biens manufacturés décroit (-2,7%) celle de matières premières croit (+0,6%), c'est donc la baisse de la demande de produits manufacturés qui est à l'origine de la baisse globale de la production. En effet, l'accroissement de l'offre étrangère de matières premières pousse la production de ces

biens vers le haut en vu de satisfaire la demande sur le marché étranger. En revanche, pour les biens manufacturés la baisse simultanée de la demande mondiale et celle du marché local, provoquent la baisse de la production.

Tableau 4.1 : Sur les volumes et les prix

Variatiot i des volumes (en %) Variation des prix (en%)

Branches XS VA IM DD EX DS PC PD PVA PE

Matières premières agricoles et extractives 0,61 0,61 -4,4 -0,25 1,94 -0,25 -16,15 -16,61 -16,8 -15

Biens manufacturés et services -2,71 -2,71 -4,04 -1,84 -5,53 -1,84 -16,09 -16,4 -17,89 -18

Administration publique 10,95 10,95 10,95 10,95 -9,87 -9,87 -7,38

Total -0,86 -0,86 -3,73 -0,16 -2,98 -0,16 -15,74 -16,05 -16,82 -16,93 Source : Résultats des simulations

La baisse de la production a un effet direct sur la demande totale de biens intermédiaires utilisés dans le processus de production, cette baisse est de l'ordre de -1,6%.

La consommation de biens des ménages baisse en moyenne, ceci est directement imputable à la baisse de leur revenu et du budget attribué à la consommation, qui lui baisse en moyenne pour tous les ménages de -16,12%. La consommation baisse en dépit de la baisse du prix des biens composite sur le marché locale (-15,74%).

Tableau 4.2 : Sur les agents économiques.

Variation (en Pourcentage)

Agents économiques Revenu Consommation Épargne

Agriculteurs Café/Cacao -16,36 -0,21 -16,36

Agriculteurs autres produits de rentes -16,83 -0,72 -16,83

Agriculteurs de Féculents -16,03 0,21 -16,03

Agriculteurs autres produits vivriers -16,44 -0,28 -16,44

Employés du public -14,69 1,79 -14,69

Employés du privé -15,47 0,84 -15,47

Indépendants -16,66 -0,52 -16,66

Ouvriers Agricoles -18,95 -3,25 -18,95

Chômeurs & inactifs -16,16 -0,16 -16,16

Total -16,16 -0,26 -16,34

Firmes -15,06 -14,23

Gouvernement -17,08 10,94 -46,14

Sources : Résultats des simulations

En outre, les investissements baissent significativement de -17,26%. Cette baisse des investissements est directement imputable à une baisse très importante de l'épargne publique (-46,17%) à laquelle on associe une baisse de l'épargne privée, c'est-à-dire des

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ménages (-16,34% en moyenne) et des firmes (-14,23% en moyenne). La baisse de l'épargne publique est due principalement à la réduction des recettes liées aux taxes à l'importation (-18,52%) et à celles liées aux taxes sur les biens exportés (-14,04%), qui sont à la base de la réduction du revenu du gouvernement (-17,08%). Quant à la baisse de l'épargne des ménages, elle est la résultante de la baisse du revenu des ménages (en moyenne de -16,2%). Idem pour le revenu des firmes qui chute de -15,06%.

En observant le prix de la valeur ajoutée, on remarque que ce prix pour les biens manufacturés baisse plus que celui des matières premières qui ne diminuent que de -16,8% comparé à -17,9%. C'est donc les branches productrices de matières premières qui sont relativement les plus avantagée d'où leur attrait pour une main d'œuvre devenue excédentaire dans les branches productrices de biens manufacturés. Elle s'accroit de +2,73% tandis que celle des branches productrices de biens manufacturés baisse de -5,7%. Comme nous l'avons dit plus haut, les revenus des ménages baissent significativement en moyenne de -16,02%. Ces revenus chutent à cause de la baisse des revenus tirés de l'utilisation des facteurs de production que sont le capital et le travail, et aussi à la baisse du revenu des ménages provenant des transferts (-15,8%).

Un examen plus approfondi des revenus des ménages, nous amène à analyser la baisse des revenus liés à l'emploi des facteurs de productions. Concernant la part de leurs revenus lié à l'utilisation du facteur travail, elle baisse sous l'influence d'une baisse du salaire venant du travail non qualifié (-19,42%) et de celui du travail qualifié (-13,50%). Ce qui provoque la baisse du salaire composite de -16,6%. La baisse généralisée des prix des marchés de la production locale (-16,05%) est à l'origine de la baisse du salaire composite car ce dernier est égal à la productivité marginale en valeur de la main d'œuvre. Le salaire provenant des branches productrices de matières premières baisse (-17,53%) sous l'effet d'une moins grande intensité de l'utilisation des travailleurs au niveau de l'économie tout entière. Quant aux branches productrices de biens manufacturés, la baisse de la production sous l'effet de la baisse de la demande de travail a provoqué une baisse du salaire composite de ces branches de -15,98%. Concernant le deuxième facteur de production qui est le capital composite, on observe qu'il chute significative de -18,14% sous l'effet de la baisse globale de la production (-1,91%).

Tableau 4.3 : Sur les coûts des facteurs de production et la demande de travail.

Variation (er i Pourcentage)

WC RC LDC W W LD LD Non Qualifié Qualifié Non Qualifié Qualifié

Matières premières agricoles et extractives -17,53 -16,52 2,73 -19,42 -13,5 4,4 -1,24 Biens manufacturés et services -15,98 -19,22 -5,7 -19,42 -135 -1,98 0,14

Administration publique -13,5 -0,73 22,94 -13,5 22,94

Total -16,4 -17,05 -0,035 -19,42 -13,5 1.18E-14

Concernant les services non marchands, on constate une hausse de la production identique à celle de la consommation publique de +10,95%. Le volume de services offerts par le gouvernement s'est automatiquement accru aussi de +10,95% sous l'effet de la baisse des prix des produits composites. La main d'œuvre étant le facteur de production utilisée par l'état, la demande de main d'œuvre composite s'accroit de manière significative d'environ +22,94%. Et qui à son tour à une incidence positive sur la valeur ajouté du secteur des services marchands +10,95%. Le prix de la valeur ajoutée de cette branche ne baissant que de -7,38%, il se partage donc avec la branche de matières premières, l'excédent de main d'œuvre venant du secteur des biens manufacturés mais attire plus de main d'œuvre.

Enfin, nous observons une baisse du PIB aux prix d'achat (-16,35%) qui est la résultante du ralentissement de l'activité économique du aux chocs que nous avons simulés qui portait sur un ralentissement des échanges commerciaux conjugué à une baisse des prix mondiaux.

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5. Réduction unilatérale de -5% des envois de fonds aux