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IL Impacts de la crise économique sur l'économie ivoirienne.

C. Présentation des résultats et interprétations.

1. Baisse unilatérale de 15% des prix mondiaux à l'importation.

La simulation ici porte sur une baisse des prix mondiaux de tous les biens importés. On s'attend, en premier lieu, à une baisse du prix à l'importation de tous ces biens et de surcroît à une baisse de tous les prix dans l'économie. Effectivement c'est ce que l'on constate tout d'abord au niveau des prix à l'importation de tous les biens, qui baissent dans les mêmes proportions (-15%) ceci s'explique par le fait, qu'ils dépendent directement des prix mondiaux donc évoluent dans le même sens et les mêmes proportions. Les prix des biens importés ayant baissés, on s'attendrait donc à une augmentation en volume des importations, étant devenues relativement moins onéreuses. Cette augmentation est en moyenne autour de +19,6%. Cette augmentation n'est pas uniforme. En effet, elle est plus importante pour les biens agricoles vivriers (+43,3%), industriels (+36,04%), textiles (+33%) et ceux de l'industrie du bois (+43,4%). Tous les produits des secteurs à forte demande locale sont en grande expansion concernant les importations, ainsi et contrairement à ces derniers la plus faible augmentation est au niveau du secteur de l'industrie extractive (+2,5%) un secteur à faible demande locale.

Le déficit courant extérieur étant maintenu fixe, l'accroissement des importations ne peut être financé, compte tenu des paiements de revenus du capital au reste du monde qui baissent peu et les transferts des autres agents au reste du monde qui augmentent, que par une augmentation des exportations de +3,42% (car les transferts du reste du monde aux autres agents ne varient pas). L'augmentation des ventes à l'étranger (+3,42%) s'effectue au prix d'une baisse des ventes sur le marché intérieur (-0,6%). Car la baisse des prix locaux qui résulte de la baisse des prix à l'importation détourne la production vers les marchés d'exportation au détriment du marché local. Ainsi pour les matières premières, alors qu'on observe une augmentation de l'exportation de ces produits (+1,85%), les ventes locales de ces produits diminuent de -0,43%. Pour les biens manufacturés, dont l'élasticité prix de la demande à l'exportation est finie, la performance à l'exportation va dépendre de la baisse de prix offerte aux importateurs étrangers, c'est-à-dire le prix franco à bord. On observe une hausse de la demande de produits manufacturés exportés (+4,23%) et bien entendu qui découle d'une baisse du prix franco a bord (-1,78%). Cette baisse du prix FOB se répercute éventuellement sur le prix global reçu par les producteurs sur leurs ventes à l'étranger. Pour qu'il y ait un volume suffisant de produits offerts à l'exportation, compte tenu de la demande étrangère accrue, il a fallu que les prix reçus par les producteurs pour leurs ventes locales (sous la compétition des importations) baissent plus que ceux à l'exportation. En effet, les prix reçu par les producteurs pour leurs ventes locales de biens manufacturés baissent de -3,05% tandis que ceux reçu à l'exportation pour ces mêmes biens baissent de -1,78%. Ce qui a pour effet d'accroître le volume exporté de biens manufacturés (+1,84%).

Cette transformation d'une offre intérieure des matières premières en offre à l'exportation a été causée par une baisse en moyenne des prix reçus par les producteurs sur le marché locale (-3,06%). En outre, on constate cependant qu'une réorientation des matières

premières vers le marché extérieur s'accompagne également d'une hausse de leurs productions de l'ordre de +0,48%. Pour expliquer cela, nous allons analyser la demande intérieure de ces produits.

Tableau 1.1 : Sur les volumes et les prix.

Variation des volumes (en %) Variation des prix (en %)

Branches XS VA IM DD EX DS PC PD PVA PE Matières premières agricoles et extractives 0,48 -0,13 15,35 -0,41 1,85 -0,41 -4,97 -3,06 5,08 1

Biens manufacturés et services 0,57 0,18 20,52 -0,6 4.23 -0,6 -5,3 -3,03 5,69 -1,78

Administration publique -1,03 -1,03 -1,03 1,043 1,043 4,48

Total 0,42 -0,05 19,6 -0,61 3,42 -0,61 -4,79 -2,48 5,31 -1,16

Source : MCS

La demande intérieure des produits, nous le savons, a trois composantes : la consommation privée, l'investissement et la demande intermédiaire. Et on note un accroissement en volume, assez important de la consommation de chacun des ménages présents dans notre économie en moyenne autour de +10% (sauf pour les chômeurs qui voient leur consommation croître de seulement +1% attribuable à la baisse des transferts gouvernementaux qui constituent la source la plus important de leurs revenus) compte tenu essentiellement d'une baisse du prix composite des biens consommés et une hausse inexpliquée de leur revenu. La baisse générale de prix provoquée par la baisse des prix à l'importation accroit le pouvoir d'achat et stimule la consommation. Il est à noter aussi un accroissement en volume de l'investissement de +16,64% dû à principalement à une augmentation de l'épargne privée (celles des ménages de +3,49% et des firmes de +3,09%) et surtout de l'épargne gouvernementale (+32%). L'épargne gouvernementale a augmenté suite à une variation positive du revenu public (+2,38%) et à une baisse des transferts gouvernementaux de -5,23%. Le revenu du gouvernement quant à lui a augmenté principalement à cause d'une hausse des recettes douanières à l'importation malgré la baisse des prix (+2,97%). La baisse des prix à l'importation réduit l'assiette de la taxation des importations mais l'augmentation considérable du volume importé vient compenser largement cette réduction. Cet accroissement de l'investissement en volume plus forte que l'investissement en valeur est principalement dû à la baisse du prix index à l'investissement sous l'influence de la baisse du prix des importations toutes choses étant égale par ailleurs, d'environ -2,87%. Or comme nous le savons l'investissement est constitué principalement en biens d'élevage, en biens d'industrie du bois, en biens chimiques, en biens métallurgiques, et ceux de la construction et l'activité immobilières d'où une hausse des ventes locales de ces produits et donc de leur production (+1,8%). Cet accroissement de la production dans sa globalité (+0,42%) s'est, à son tour, répercuté sur la demande intermédiaire totale qui a augmenté de +0,95%.

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Tableau 1.2 : Sur les agents économiques.

Variation (en Pourcentage)

Revenu Consommation Épargne

Agriculteurs Café/Cacao 4,21 10.15 4.21

Agriculteurs autres produits de rentes 3,87 9,34 3,87

Agriculteurs de Féculents 4,55 10,30 4,55

Agriculteurs autres produits vivriers 4,62 10,33 4,62

Employés du public 4,53 10,33 4,53

Employés du privé 4,11 10,10 4,11

Indépendants 3,36 8,83 3.36

Ouvriers Agricoles 1,93 7.40 1,93

Chômeurs & inactifs -5,23 0,10 -5.23

Total 2,81 8,54 3,49

Firmes 3,69 3,09

Gouvernement 2,38 -1,03 32,18

Source : MCS

En ce qui concerne la rémunération des facteurs de production, la hausse généralisée de la production, traduite aussi par une hausse du prix de la valeur ajoutée, conjuguée à la faible variation négative de la demande de travail composite au sein de l'économie entraînent, citerus paribus, une augmentation de taux de salaire composite (+3,51%). La hausse du salaire est néanmoins plus importante au niveau du travail qualifié (+5,22%) qu'au niveau du travail non qualifié (+1,71%), ceci s'explique par le faite que ce dernier est moins productif (donc fournit moins de valeur ajoutée) que le premier. La hausse du salaire composite, est cependant plus faible que constatée pour le rendement de capital composite (+6,2%). Ce capital, étant spécifique, a nettement bénéficié de la hausse de la production au sein de notre économie.

Tableau 1.3 : Sur les coûts des facteurs de production et la demande de travail.

Variation (er i Pourcentage)

WC RC LDC W W LD LD

Branches Non Qualifié Qualifié Non Qualifié Qualifié

Matières premières agricoles et extractives 2,84 7,09 -0,35 1,7 5,22 0,17 -1,6

Biens manufacturés et services 3,76 5,18 -0,53 1,7 5,22 -0,08 1,08

Administration publique 5,22 3,76 -2,08 5,22 -2,08

Total 3,5 6,2 -8.40E-03 1,7 5,22 -1.2E-14 1.95E-14

Ces variations positives des coûts de production en intrants primaires étant plus importante que la baisse des revenus des transferts des ménages (-4,52%), expliquent, à leur tour, une hausse du revenu de ces derniers d'environ 2,8%. Il est cependant à noter, contrairement aux autres ménages, une baisse du revenu des chômeurs. En effet celui-ci ne dépendant que des revenus des transferts va suivre la tendance à la baisse de ce dernier et chuter du même pourcentage (-5,23%). Compte tenu de la baisse des prix des produits composites sur le marché, cela permet à la consommation en volume de tous les ménages de croître. En plus de la consommation, on remarque une hausse aussi de l'épargne de ces ménages (comme nous l'avons vu plus haut de +3,49%) sauf l'épargne des chômeurs qui est en baisse (- 5,22%) à cause de leur revenu qui varie négativement.

Enfin, on note un accroissement du PIB aux prix du marché vu de l'optique dépense (+3,82%) témoignant d'une activité économique en plein essor, principalement grâce au gain tiré d'un bond positif des échanges commerciaux et un accroissement de la demande intérieure finale.

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2. Baisse unilatérale de -15% des prix mondiaux à