Paul Sandrine
TER:
Etude asymptotique de fonctions
d´
efinies par des int´
egrales
Sommaire
• Introduction...3
• I.M´ethode de Laplace...4
• II. M´ethode de la phase stationnaire...12
• III.Exemples...35
• Conclusion...52
Introduction
Le comportement `a l’infini des fonctions d´efinies par une int´egrale a ´et´e un sujet de recherche pour de nombreux math´ematiciens. Nous allons ´etudier ces int´egrales grˆace `a deux m´ethodes :
Tout d’abord nous verrons la m´ethode de Laplace qui est l’´etude des int´egrales !b
ae
λϕ(x)f (x)dx o`u ϕ est une fonction deux fois d´erivable et λ est un grand
nombre r´eel. Cela consiste `a regarder la contribution du voisinage du maxi-mum unique dans le comportement asymptotique.
Nous d´efinissons les int´egrales oscillantes de premi`ere esp`ece comme les fonc-tions I(λ) =! eiλφ(x)ψ(x) dx qui ont une fonction ψ `a support compact. Nous
´etudierons ensuite le comportement de ces int´egrales grˆace `a la m´ethode de la phase stationnaire. Celle-ci est un d´eriv´e de la m´ethode de Laplace. Le comportement de l’int´egrale est alors approch´e par son comportement au voisinage des bornes d’int´egration mais aussi au voisinage du point o`u la phase λφ(x) est stationnaire, c’est-`a-dire lorsque la d´eriv´ee de φ est nulle, ou que sa d´eriv´ee k◦ soit nul.
En effet, les int´egrales oscillantes sont une partie essentielle de l’analyse har-monique. Nous avons besoin de ces int´egrales dans l’´etude des int´egrales de Bessel et l’´etude asymptotique des Transform´ees de Fouriers qui sont l’exemple de ces int´egrales. Elles ont ´et´e utilis´ees pour ´etudier le comporte-ment asymptotique de celle-ci par Airy, Stokcs, Lipschitz et Rieman. Nous aborderons donc deux exemples d’int´egrales oscillantes. Nous appliquerons la m´ethode de la phase stationnaire `a la fonction de Bessel et `a la fonction d’Airy.
I.M´
ethode de Laplace.
La m´ethode de Laplace doit son nom `a l’un des principaux scientifiques les plus influents de la p´eriode napol´eonienne, Pierre-Simon Laplace (1749-1827) qui est un math´ematicien, astronome et physicien fran¸cais. Laplace a apport´e des contributions fondamentales dans diff´erents champs des math´e-matiques, de l’astronomie et de la th´eorie des probabilit´es et joua un rˆole important dans l’affirmation du d´eterminisme (philosophique selon laquelle chaque ´ev`enement est d´etermin´e par un principe de causalit´e scientifique). Ainsi, la m´ethode de Laplace est une m´ethode pour l’´evaluation num´erique d’int´egrales de la forme !abeλϕ(x)f (x)dx o`u ϕ est une fonction deux fois
d´erivable, λ est un grand nombre r´eel et les bornes peuvent ´eventuellement ˆetre infinies.
Le principe de la m´ethode est que, pour λ > 0, si l’on suppose que la fonc-tion ϕ admet un unique maximum au point x0 alors pour λ grand, seuls
les points au voisinage de x0 contribuent de fa¸con significative `a l’int´egrale
!b ae
λϕ(x)f (x)dx. Si λ est n´egatif, en consid´erant −λ et −ϕ, on peut se
ramener `a consid´erer les maximums de −ϕ donc les minimums de ϕ.
A.Th´
eor`
eme fondamental de le m´
ethode de Laplace.
Nous allons tout d’abord observer le comportement des int´egrales :
F (t) =
" b a
etϕ(x)f (x) dx o`u ϕ est `a valeurs r´eelles (1) Th´eor`eme 1 Soit I =]a; b[ un intervalle born´e ou non. Soit ϕ ∈ C2(I,R)
et f ∈ C0(I,C). On suppose :
1. !abetϕ(x)|f(x)| dx < ∞ , ∀t > 0.
2. ϕ! s’annule en un seul point x0 de I et ϕ!!(x0) < 0 (donc x0 est un
point maximum absolu strict de ϕ). 3. f (x0)%= 0. Alors, F (t)∼ √ 2π # |ϕ!!(x0)|e tϕ(x0)f (x 0)t−1/2 lorsque t → ∞ (2)
Preuve: Nous avons suppos´e que ϕ est `a valeurs r´eelles. Nous pouvons appliquer la formule de Taylor avec reste int´egral en x0.
ϕ(x) = ϕ(x0) + ϕ!(x0)(x− x0) + " x x0 ϕ!!(t)(t− x)dt = ϕ(x0) + $ −ϕ!!(t)(x− t) 2 2 %x x0 + " x x0 ϕ!(t)(x− t)2 2 dt & '( ) =0 = ϕ(x0) + (x− x0)2 ϕ!!(x 0) 2 = ϕ(x) = ϕ(x0) + (x− x0)2 ψ(x)
o`u ψ est une fonction continue sur I et C2 sur I\ {x
0} et ψ(x0) = 1 2ϕ !!(x 0). Comme ϕ!!(x
0) < 0, il existe un δ1 > 0 tel que, sur l’ensemble
J1 =]x0− δ1; x0+ δ1[⊂]a; b[, ψ(x) < 0. On pose la fonction
u(x) = (x− x0)
#
−ψ(x). On peut ´egalement poser ψ(x) = ϕ(x)− ϕ(x0)
(x− x0)2 . Donc, u(x) = (x− x0) # −ψ(x) = (x − x0) * ϕ(x0)− ϕ(x) (x− x0)2 = x− x0 |x − x0| # ϕ(x0)− ϕ(x) = sgn(x− x0) # ϕ(x0)− ϕ(x) = + −##ϕ(x0)− ϕ(x) si x ≤ x0 ϕ(x0)− ϕ(x) si x ≥ x0
La fonction u est continue sur J1 car :
lim x→x+0 u(x) = lim x→x+0 # ϕ(x0)− ϕ(x) = lim x→x−0 −#ϕ(x0)− ϕ(x) = 0
Elle est ´egalement C2 sur J
1\ {x0}.
Montrons que u se prolonge en une fonction C1 sur J
1 telle que u!(x0) = , −1 2ϕ!!(x0) > 0. Calculons u!. Si x≥ x0, on a u!(x) = −ϕ !(x) 2#ϕ(x0)− ϕ(x) > 0 et si x ≤ x0, on a u!(x) = ϕ!(x)
2#ϕ(x )− ϕ(x) > 0. On peut ´ecrire la formule de Taylor `a ϕ
ϕ. On a alors si x≤ x0 : u!(x) = ϕ !(x 0) + ϕ!!(x0)(x− x0) + O((x− x0)2) 2 , ϕ(x0)− ϕ(x0)− (x − x0)ϕ!(x0)− (x− x0)2ϕ!!(x0) 2 + O((x− x0) 3) = # (ϕ!!(x 0))2(x− x0)2 2 , −ϕ!!(x0)(x− x0) 2 2 + O((x− x0) 3) + O((x− x0)2) = -. . . /−ϕ !!(x 0)2(x− x0)2 4ϕ !!(x 0)(x− x0)2 2 + O((x− x0)2) = , −ϕ!!(x 0) 2 + O((x− x0) 2) D’o`u limx→x0u!(x) = , −ϕ!!(x 0)
2 . On retrouve le mˆeme r´esultat si x≥ x0. On peut d´ecomposer F (t) en deux int´egrales:
F (t) = " b a etϕ(x)θ(x)f (x)dx & '( ) =F1(t) + " b a etϕ(x)(1− θ(x))f(x)dx & '( ) =F2(t)
Observons le comportement de F (t) en deux parties: Etude de F1(t):
Comme θ est nulle hors de ]a,b[, on peut ´ecrire,
F1(t) =
"
Re
tϕ(x0)−tu2(x)θ(x)f (x)dx
Posons z = u(x). Comme u est monotone, u−1 existe et x = u−1(z). On a
prouv´e pr´ecedemment que u est un diff´eomorphisme donc le changement de variable est licite. On a dz = u!(x)dx donc dx = dz
u!(u−1(z)). On a alors: F1(t) = " Re tϕ(x0)etz2 θ0u−1(z)1f (u−1(z)) 1 u!(u−1(z)) & '( ) =h(z) dz
On remarque que h(z) est continue et `a support compact dans R. Posons maintenant √tz = y avec dz = √1
tdy. On obtient alors: F1(t) = etϕ(x0) " Re −y2 t1/2h(√y t)dy
On applique le th´eor`eme de Lebesgue sur !R e−y2 h(√y
t). V´erifions les
hy-poth`eses: - A y fix´e, e−y2
h(√y
t) converge vers e−y
2
h(0) quand t tend vers ∞.
-222e−y2 h(√y t) 2 2 2 ≤ 2 2 2e−y2 2 2 2 2 2 2h(√y t) 2 2 2 ≤ e−y2supR |h| ∈ L1
Donc, d’apr`es le th´eor`eme de Lebesgue,
e−tϕ(x0) t1/2 F 1(t)→ h(0) " Re −y2 dy = h(0)√π Calculons h(0) = θ (u−1(0)) f (u−1(0)) 1 u!(u−1(0)). Or u−1(0) = x0. D’o`u h(0) = θ(x0)f (x0) 1 u!(x0) = f (x0) 3 −1 2 ϕ !!(x 0) 4−1/2 . Donc, F1(t) ∼ √ π√2f (x0)(−ϕ!!(x0))−1/2 e−tϕ(x0)t1/2 = √ 2π # |ϕ!!(x0)|e −tϕ(x0)f (x 0) t−1/2
On obtient bien le deuxi`eme terme de l’´equation du th´eor`eme. Etude de F2(t):
Par d´efinition de θ, on a 1− θ %= 0 si |x − x0| ≤ δ/2 c’est-`a-dire x − x0 ≤ δ/2
ou x− x0 ≥ δ/2.
Par hypoth`ese, ϕ! s’annule en un seul point x
0 et de plus x0 est un maximum
local donc on peut dire que ϕ! ≥ 0 lorsque x < x0 et ϕ! ≥ 0 quand x > x0.
On en d´eduit:
ϕ(x0)− ϕ(x) = ϕ(x0)− ϕ(x0− δ/2) + ϕ(x0− δ/2) − ϕ(x)
Si x < x0 − δ/2, on sait que ϕ! > 0 donc ϕ est croissante. On a donc
ϕ(x0− δ/2) − ϕ(x) > 0. On peut donc minorer,
Par ailleurs,
ϕ(x0)− ϕ(x) = ϕ(x0)− ϕ(x0+ δ/2) + ϕ(x0+ δ/2)− ϕ(x)
De mˆeme, si x > x0+ δ/2, on sait que ϕ! < 0 donc ϕ est d´ecroissante. On a
donc ϕ(x0+ δ/2)− ϕ(x) > 0. On peut donc minorer,
ϕ(x0)− ϕ(x) ≥ ϕ(x0)− ϕ(x0+ δ/2) > 0
On obtient que sur le support de 1− θ,
+
si x < x0− δ/2 ϕ(x) ≤ ϕ(x0− δ/2) ≤ ϕ(x0)− µ
si x > x0+ δ/2 ϕ(x)≤ ϕ(x0+ δ/2)≤ ϕ(x0)− µ
o`u µ = min (ϕ(x0)− ϕ(x0− δ/2), ϕ(x0) + ϕ(x0+ δ/2)). On a donc ϕ(x0)−
ϕ(x)≥ µ > 0. Alors pour tout t > 1,
tϕ(x) = ϕ(x) + (t− 1)ϕ(x) ≤ ϕ(x) + (t − 1)ϕ(x0)− (t − 1)µ
Ce qui nous permet d’´ecrire:
|F2(t)| ≤ " Re tϕ(x0)+ϕ(x)−ϕ(x0)−(t−1)µ|f(x)| dx = etϕ(x0) " Re ϕ(x)e−ϕ(x0)−(t−1)µ|f(x)| dx On a alors: |F2(t)|e−tϕ(x0) ≤ e−tµ " Re ϕ(x)e−ϕ(x0)+µ|f(x)| & '( ) =M dx ≤ Me−tµ
On a donc montr´e que F1(t)e−tϕ(x0)d´ecroit en t−1/2et F2(t)e−tϕ(x0)d´ecroit
ex-ponentiellement. On a donc que F (t) ∼ F1(t) et on a bien prouv´e le th´eor`eme.
Appliquons la m´ethode de Laplace pour prouver la formule de Stirling.
B.Application: formule de Stirling.
James Stirling (1692-1770) est un math´ematicien ´ecossais. Dans les ann´ees 1730, Stirling ´etait en correspondance avec De Moivre (math´ematicien
fran-cais, 1667-1754), Cramer (math´ematicien suisse, 1704-1752) et Euler (math´ematicien suisse, 1707-1783). La formule de Stirling, pour laquelle le math´ematicien
est le plus connu, apparaˆıt `a l’Exemple 2 de la Proposition 28 de ”Methodus Differentialis”. Un des principaux objectifs de cet ouvrage ´etait d’´etudier des m´ethodes pour acc´el´erer la convergence des s´eries.
La formule de Stirling donne un ´equivalent asymptotique de la factorielle au voisinage de l’infini r´eel (quand n tend vers l’infini) :
lim n→∞ n! √ 2πn0n e 1n = 1
On la retrouve souvent ´ecrit ainsi :
n! ∼√2πn5n
e
6n
La formule pr´ec´edente est un cas particulier, pour un argument entier, de la formule de Stirling pour la fonction Γ d’Euler.
La formule a d’abord ´et´e d´ecouverte par Abraham de Moivre sous la forme:
n!∼ C nn+1/2e−no`u C est une constante r´eelle (non nulle)
La contribution de Stirling fut de donner un d´eveloppement de ln(n!) `a tout ordre et d’attribuer la valeur `a la constante.
Nous utiliserons la fonction Γ(t) d’Euler pour retrouver cette constante. Pour cela, commen¸cons par retrouver une estimation de Γ(t+1) pour t grand. Cette fonction est d´efinie de la mani`ere suivante :
Γ(t + 1) = " +∞ 0 xte−x dx = " +∞ 0 et log x−x dx
On effectue le changement de variable x = ty avec dx = tdy. On obtient alors : Γ(t + 1) = " +∞ 0 et log ty−ty t dy = " +∞ 0
et log tet log ye−ty t dy
= tt+1 " +∞
0
et(log y−y)dy
V´erifions que l’on peut appliquer le th´eor`eme 1 `a!0+∞et(log y−y)dy en posant
i. !0+∞et log tet log ye−ty dy =!+∞
0 yte−ty dy <∞
ii. ϕ!(y) = 1
y − 1. On a alors: ϕ!(y) = 0⇔ y = 1 et ϕ!!(1) =−1.
Donc ϕ! s’annule une seule fois et ϕ!!(1) < 0. iii. f (1) = 1%= 0
On peut appliquer le th´eor`eme. " +∞ 0 et(log y−y)dy ∼ √ 2π # |ϕ!!(x0)|e tϕ(x0)f (x 0) t−1/2 Or ϕ(x0) = −1 et f(x0) = 1. D’o`u: " +∞ 0
et(log y−y)dy∼√2πe−tt−1/2
On peut en d´eduire: Γ(t + 1) = tt+1 " +∞ 0 et(log y−y)dy ∼ tt+1√2πe−tt−1/2 ∼ tt+1/2√2πe−t Explicitons Γ(n + 1) pour n entier.
Pour t > 0, on a : Γ(t + 1) = " +∞ 0 xte−xdx = 7−xte−x8∞ 0 & '( ) =0 + " +∞ 0 txt−1e−xdx = t " +∞ 0 xt−1e−xdx = t Γ(t) Donc, Γ(n + 1) = nΓ(n) = n(n− 1)Γ(n − 1) = n(n − 1)....Γ(1) = n! Γ(1) Or, Γ(1) = " +∞ 0 x0e−x dx =7−e−x8+0∞ = 1 On en conclut que : Γ(n + 1) = n! ∼√2πnn+1/2e−t pour n grand
La fonction Γ(t) est donc g´en´eralement per¸cue comme un prolongement com-plexe de la factorielle `a l’ensemble des nombres comcom-plexes except´es les entiers n´egatifs ou nuls.
II.M´
ethode de la phase stationnaire.
Cette m´ethode est une d´eriv´ee de la m´ethode de Laplace. Elle permet d’´etudier plus g´en´eralement le comportement de :
I(λ) =
"
eiλφ(x)ψ(x) dx (3) o`u l’on supposera souvent que ψ est `a support compact dans ]a; b[.
Le comportement de l’int´egrale est approch´e par son comportement au voisi-nage des bornes d’int´egration mais aussi au voisivoisi-nage du point o`u la phase
λφ(x) est stationnaire, c’est-`a-dire pour les points tels que la d´eriv´ee de φ
soit nulle, ou que ses d´eriv´ees k− 1`eme soient non nulles et la k`eme nulle. Quand il existe un ou plusieurs points stationnaires, la contribution prin-cipale de l’int´egrale sera donn´ee uniquement par l’expression approch´ee de l’int´egrale au voisinage de ces points, `a l’infini.
Nous pouvons remarquer tout d’abord que I est fini. En effet : 2 2 2 2 " eiλφ(x)ψ(x) dx 2 2 2 2 ≤ " 22eiλφ(x)22 |ψ(x)| dx ≤ "
|ψ(x)| dx < ∞ car ψ est `a support compact
A.Localisation.
Comme ψ est `a support compact dans ]a, b[, le comportement asympto-tique de I(λ) est d´etermin´e par les points v´erifiant φ!(x) = 0. Cela vient
de:
Proposition 2 Soit ψ une fonction `a support compact dans ]a, b[ et
φ!(x)%= 0 ∀x ∈ [a, b]. Alors:
I(λ) = O(λ−N) quand λ→ +∞ ∀N ≥ 0
Preuve:
Nous nous pla¸cons sur Cc∞(]a, b[), l’espace des fonctions de classe C∞ `a support compact dans ]a, b[. Soit D un op´erateur diff´erentiel d´efini par
Df (x) = (iλφ!(x))−1df
dx. Celui-ci est bien d´efini car nous sommes dans
En effet, nous avons D(eiλφ) = 1
iλφ!(x).
df dx(e
iλφ (x)) = eiλφ (x). D’o`u l’´egalit´e
pr´ec´edente.
L’espace C∞ est un sous-espace de L2([a, b]), nous pouvons donc utiliser le
produit scalaire sur L2([a, b]).On a alors par d´efinition de l’op´erateur,
< Df, h >L2=< f , tDh > L2= " b a Df (x)h(x) dx = " b a f!(x) iλφ!(x)h(x) dx
Nous int´egrons par parties en posant u(x) = h(x)
iλφ!(x) et v(x) = f (x). On obtient, < Df, h >L2= $ f (x) h(x) iλφ!(x) %b a − " b a f (x) 3 h(x) iλφ!(x) 4! dx.
Or si h ∈ C∞(]a, b[), alors h(n)(a) = h(n)(b) = 0∀ n ∈ N. Donc
$ h(x) iλφ!(x) %b a = 0 car dans notre cas h(x) = ψ(x),ψ(a) = ψ(b) = 0 et ψ!(a) = ψ!(b) = 0 car
ψ est `a support compact.
D’o`u, tDh(x) = − d dx 3 h iλφ!(x) 4 et < DN(eiλφ); ψ >=< eiλφ; (t D)N(ψ) > .
Nous retrouvons donc les ´egalit´es : " b a eiλφψ dx = " b a DN(eiλφ)ψ dx = " b a eiλφ(tD)N(ψ) dx (4)
Avec ces r´esultats, nous pouvons majorer I(λ).
|I(λ)| = 2 2 2 2 " b a eiλφ(x)tDN(ψ) dx 2 2 2 2 ≤ " b a 2 2eiλφ(x)22 & '( ) =1 2 2 2tDN(ψ)222 dx ≤ " b a 2 2 2tDN(ψ)222 dx Par ailleurs, montrons par r´ecurrence sur N qu’il existe une fonction C∞ sur
[a, b], PN telle que (tD)Nψ(x) =
1
λNPN(x) pour tout x ∈ [a, b]. - N = 0,
´evident. - Supposons que l’hypoth`ese de r´ecurrence soit vraie pour un certain rang N et montrons qu’elle l’est toujours au rang N + 1.
(tD)N +1ψ(x) =tD((tD)Nψ) =tD 3 1 λNPN(x) 4 = i λN +1 3 PN φ! 4! = PN +1 λN +1
o`u PN +1= i 3 PN φ! 4! . On en d´eduit que : sup [a,b]|( tD)Nψ(x)| ≤ 1 λN sup [a,b]|P N(x)| & '( ) =An
On a bien prouv´e que I(λ) est d’ordre λ−N.
Nous remarquons que si φ(x) = x, I(λ) devient une fonction C1, compact
qui n’est autre que la transform´ee de Fourier ˆψ(λ) =! eiλxψ(x) dx. Celle-ci
a pour propri´et´e d’ˆetre d´ecroissance rapide.
Remarque:
• Si ψ ne s’annule pas pr`es des extr´emit´es de [a, b] alors la formule (5)
est modifi´ee. Il faut lui ajouter les termes du crochet de l’int´egration par parties.
Dans ce cas,la d´ecroissance de I(λ) peut ˆetre seulement en O(λ−1) comme le montre l’exemple de I(λ) quand φ(x) = x :
" b a eiλxdx = $ eiλx iλ % = e iλb− eiλa iλ
Ce qui est bien d’ordre O(λ−1).
• On observe que les termes int´egr´es dans (5) sont absents dans l’exemple
pr´ec´edent. On retrouve la d´ecroissance rapide de I(λ) si on suppose que ψ et φ sont p´eriodiques. En effet, il suffit d’avoir φk(a) = φk(b) et
ψk(a) = ψk(b) pour tout k ≥ 0. Donc
$ eiλφ. ψ iλφ! %b a = 0 et on retrouve bien l’´egalit´e (5).
B.Changement d’´
echelle.
Supposons seulement que 2 2 2 2d kφ(x) dxk 2 2 2
2 ≥ 1 pour un k fix´e. Notre but sera d’estimer !abeiλφ(x)dx ind´ependamment de a et b. Tout d’abord, le
change-ment qui `a x associe λ−1/kx! nous montre que cette int´egrale est d’ordre
Le cas particulier φ(x) = x
k
k!, qui v´erifie bien
2 2 2 2d kφ(x) dxk 2 2 2 2 ≥ 1, montre que la d´ecroissance ne peut ˆetre meilleure que O(λ−1/k). En effet, nous avons que :
2 2 2 2d kφ(x) dxk 2 2 2 2 = k(k− 1)...1k! = 1 et !abeiλφ(x) =!b a e iλxk
k! dx. On effectue alors le changement de variable:
" b a eiλxkk! dx = " b a eiλ(λ−1/k x#) k k! .λ−1/kdx! = " b a e(iλλ−1x#k )k! .λ−1/kdx! = " b a eix# k k! .λ−1/kdx! Or, on a 222!abeiλxk k! dx 2 2 2 = λ−1/k 2 2 2!abe ixk k! dx 2 2 2. Si b > a > 1 et b≥ 2, on peut ´ecrire : " b a eixkk! dx = " b a i x k−1 (k− 1)!e ixkk! (k− 1)! ixk−1 dx = $ eixkk! (k− 1)! ixk−1 %b a + " b a ieixkk! (k− 1)(k − 1)! ixk dx Or, 2 2 2 2!abeix k(k− 1) ixk dx 2 2 2 2 ≤ !ab k− 1 xk dx = $ − 1 xk−1 %b a ≤ 1 ak−1 ≤ 1. De plus, 2 2 2 2 2 $ eixk k! (k− 1)! ixk−1 %b a 2 2 2 2 2 = 2 2 2 2ei bk k! (k− 1)! ibk−1 − e iak k! (k− 1)! iak−1 2 2 2 2 ≤ bk1−1 + 1 ak−1 ≤ 2. Donc 2 2 2!abe ixkk! dx222 ≤ 2(k − 1)
Par ailleurs, si 1 > b > a > 0, On a les mˆemes majorations et si 0 > b > a, on a : 2 2 2 2!abe ixk(k− 1) ixk dx 2 2 2 2 ≤ $ −xk−11 %b a ≤ bk−11 ≤ 1 et 2 2 2 2 2 $ eixkk! (k− 1)! ixk−1 %b a 2 2 2 2 2 ≤ 1 bk−1 + 1
ak−1 ≤ −2. On retrouve la mˆeme majoration au signe pr`es.
D’o`u, !abeiλφ(x)dx est d’ordre O(λ−1/k).
Cette estimation a ´et´e utilis´ee par Van Der Corput et est comprise dans la proposition suivante:
Proposition 3 Soit φ quelconque de ]a, b[ `a valeurs dans R et supposons que 2 2φk(x)22 ≥ 1 ∀ x ∈ ]a, b[. Alors: 2 2 2 2 " b a eiλφ(x)dx 2 2 2 2 ≤ Ckλ−1/k avec Ck ind´ependant de φ et λ (5) Lorsque l’on a: 1. k ≥ 2 2. k = 1 et φ!(x) est monotone. Remarque:
Pour k = 1, la minoration de|φ!| n’est pas suffisante, c’est-`a-dire la monotonie
est n´ecessaire. Construisons pour cela une fonction tel que φ! soit oscillante
et tel que l’ensemble o`u cos φ > 0 soit plus grande que celle o`u cos φ < 0 Prenons par exemple: φ tel que cos φ soit de la forme:
Prenons donc φ telle que sur les ensembles $ 3πk 4 ; 3πk 4 + π 2 % = Ik , la
pente soit plus petite que sur les ensembles $ 3πk 4 + π 2; 3π 4 (k + 1) % = Jk. On
aura ainsi {x tel que cos φ > 0} ≫ {x tel que cos φ < 0}. Posons: φ(x) = x si x∈=0;π 2 > = I0 2x− ck si x∈ $ 3kπ 4 ; π 2 + 3kπ 4 % = Ik 4x− dk si x∈ $ π 2 + 3kπ 4 ; 3π 4 (k + 1) % = Jk
Calculons les constantes ck et dk tel que φ soit continue. Notons φ+(x) =
2x− ck et φ−(x) = 4x− dk. Pour avoir la continuit´e de φ, on doit avoir
φ+ 3 3kπ 4 4 = φ− 3 3kπ 4 4 et φ+ 3 π 2 + 3kπ 4 4 = φ− 3 π 2 + 3kπ 4 4 . Posons c1 = 0. On a alors: 2.3π 4 k− ck= 4. 3kπ 4 − dk−1 (1) 2. 3 π 2 + 3kπ 4 4 − ck = 4. 3 π 2 + 3kπ 4 4 − dk (2) c1 = 0 ⇔ (2)− (1) = π = 2π − dk+ dk−1 π + 3kπ 2 − ck = 2π + 3kπ− dk c1 = 0 ⇔ dk= π + dk−1 dk= π + 3kπ 2 + ck c1 = 0 ⇒ d1 = 5π 2 d0 = 5π 2 − π = 3π 2 ⇒ dk = π + π... + d0 = kπ + 3π 2 ck= (k− 1)π + 3(1− k)π 2 =− kπ 2 + π 2
On obtient: φ(x) = x si x∈=0;π 2 > 2x + kπ 2 − π 2 si x∈ $ 3kπ 4 ; π 2 + 3kπ 4 % 4x− kπ − 3π 2 si x∈ $ π 2 + 3kπ 4 ; 3π 4 (k + 1) %
Remarquons que si x∈ Ik, φ(x)∈ [2kπ − π/2, 2kπ + π/2] donc cos φ(x) > 0
et " π/2+3kπ/4 3kπ/4 cos φ(x) dx = " π/2+3kπ/4 3kπ/4 cos(2x + kπ/2− π/2) dx = $ 1 2sin(2x + kπ/2− π/2) %π/2+3kπ/4 3kπ/4 = 1 2(sin(π/2)− sin(−π/2)) = 1 Si x ∈ Jk, φ(x)∈ [2kπ + π/2, 2kπ + 3π/2] donc cos φ(x) < 0 et " 3π/4(k+1) π/2+3kπ/4 cos φ(x) dx = " 3π/4(k+1) π/2+3kπ/4 cos(4x− kπ − 3π/2) dx = $ 1 4sin(4x− kπ − 3π/2) %3π/4(k+1) π/2+3kπ/4 = 1 4(sin(3π/2)− sin(π/2)) = −1/2
Maintenant que l’on a construit φ tel que l’on voulait, montrons qu’avec cette fonction, !abeiλφ n’est pas born´e. Utilisons λ = 1.
Calculons !abcos φ(x) dx et prenons a = 0 et b = 3π
4 (n + 1) avec n∈ N. " 3π 4 (n+1) 0 cos φ(x) dx = n−1 ? k=0 " Ik cos φ(x) dx + n ? k=0 " Jk cos φ(x) dx car 70,3π 4 (n + 1) 7 = 0∪nk=0−1Ik 1 ∪ (∪n k=0Jk). Comme ! Ikcos φ(x) dx = 1 et !
Jkcos φ(x) dx = −1/2 pour tout k ≥ 1,
! 3π 4 (n+1)
0 cos φ(x) dx = nn/2 =
n/2−→n→+∞ +∞ Donc!abcos φ(x) dx−→b→+∞+∞. On en d´eduit que !abeiφ = !b
a cos φ(x) dx + i
!b
a sin φ(x) dx n’est pas born´e.
On a bien construit un contre-exemple montrant que la minoration de φ! n’´etait pas suffisante.
Preuve:
Nous commencerons d’abord par prouver le deuxi`eme cas.
2. Reprenons l’op´erateur diff´erentiel v´erifiant (5). Nous avons alors: " b a eiλφdx = " b a D(eiλφ).1dx = $ eiλφ. 1 iλφ! %b a + " b a tD(1)eiλφdx
En prenant le module, on obtient: 2 2 2 2 " b a eiλφ tD(1) dx 2 2 2 2 = 2 2 2 2 " b a eiλφ(iλ)−1 d dx 1 φ! dx 2 2 2 2 ≤ " b a 2 2eiλφ(iλ)−122 2 2 2 2dxd φ1! 2 2 2 2 dx ≤ (λ)−1 " b a 2 2 2 2dxd φ1! 2 2 2 2 dx. Or φ! est monotone et ne s’annule pas donc 1
φ! est monotone et 3 1 φ! 4! est de signe constant. Donc on peut ´ecrire:
(λ)−1 " b a 2 2 2 2dxd φ1! 2 2 2 2 dx = (λ)−1 2 2 2 2 " b a d dx 1 φ! dx 2 2 2 2 ≤ (λ)−1 2 2 2[φ!(x)]ba222 = (λ)−1 2 2 2 2φ!1(b) − 1 φ!(a) 2 2 2 2 qui est major´e par 1
λ car d dxφ(x)≥ 1 donc 1 φ!(x) ≤ 1 et 2 2 2 2φ!1(b) − 1 φ!(a) 2 2 2 2 ≤ 1. On a donc obtenu la majoration:
2 2 2 2 " b a eiλφ(x) 2 2 2 2 ≤ (λ)−1+ 2 2 2 2 2 $ eiλφ(x) iλφ!(x) %b a 2 2 2 2 2≤ (λ)−1+ 2 2 2 2 e iλφ(b) iλφ!(b) 2 2 2 2 + 2 2 2 2 e iλφ(a) iλφ!(a) 2 2 2 2 = (λ)−1+ (λ)−1+ (λ)−1 = 3(λ)−1 D’o`u C1 = 3.
1. Prouvons le premier point par r´ecurrence, soit pour cela l’hypoth`ese que si 2 2 2 2d kφ(x) dxk 2 2 2 2 ≥ 1, alors ∀ x ∈ ]a; b[ 2 2 2 2 " b a eiλφ(x)dx 2 2 2 2 ≤ Ckλ−1/k Le cas k = 1 a ´et´e vu en 2.
Supposons que pour un certain k, l’hypoth`ese soit v´erifi´ee et supposons que
φ(k+1)(x)≥ 1 et montrons que 22 2!abe iλφ(x)dx22 2 ≤ ckλ −1 k+1.
Soit x = c, l’unique point dans [a; b] tel que 22φ(k)(x)22 soit le minimum.
Distinguons alors deux cas:
-Si φk(c) = 0, alors pour tout x n’appartenant pas `a ]c − δ; c + δ[, nous
avons que 22φ(k)(x)22 ≥ δ. En effet, si |x − c| ≥ δ alors φ(k)(x) = φ(k)(c) +
!ε c φ
(k+1)(t)
& '( )
≥1
dt ≥ x − δ ≥ δ. On obtient la mˆeme majoration si x ≤ c − δ.
Donc, 2 2 2 2φ k(x) δ 2 2 2
2 ≥ 1 et φ! est bien monotone.
D´ecomposons ]a, b[ en ]a, c− δ[, ]c − δ, c + δ[ et ]c + δ, b[. Sur ]a, c − δ[, on
pose λφ = λδ 3 φ δ 4 avec 2 2 2 2 2 3 φ δ 4(k)22 2 2 2≥ 1 . On a alors : 2 2 2 2 " c−δ a eiλφdx 2 2 2 2 = " c−δ a eiλδφdx ≤ Ck(λδ)−1/k De mˆeme, 2 2 2 2 " b c−δ eiλφdx 2 2 2 2 ≤ Ck(λδ)−1/k 2 2 2 2 " c+δ c−δ eiλφdx 2 2 2 2 ≤ " c+δ c−δ 2 2eiλφ22 dx = 2δ On obtient donc 2 2 2!abe iλφdx22 2 ≤ 2δ+Ck(λδ)−1/k+Ck(δλ)−1/k = 2δ+2Ck(λδ)−1/k = 2δ(δλ)−1/k+ 2C k (λδ)1/k .
-Si φ(k)(c)%= 0 alors c = a ou c = b pour tout x n’appartenant pas `a ]c−δ, c+δ[
et on a 2 2 2 2φ k(x) δ 2 2 2 2 ≥ 1.
φ(k)(b). Comme min|φ(k)(x)| = φ(k)(b), on a φ(k)(b) ≥ 0. Nous pouvons
couper ]a, b[ en deux intervalles, ]a, b − δ[ et ]b − δ, b[. On a φ(k)(x) =
!x b φ
(k+1)(t) + φ(k)(b)≥ x − b. Donc si x − b ≥ b + δ, on obtient φ(k)(x)≥ δ et
cela nous permet d’´ecrire : !ab−δeiλφ ≤ C
k(λδ)−1/k mais aussi,
!b
b−δeiλφ ≤ δ
D’o`u !abeiλφ ≤ C
k(λδ)−1/k + δ. Puis, nous pouvons aboutir au r´esultat
souhait´e en prenant δ = (λ)k+1−1 dans les deux cas.
Ce qui prouve la proposition avec Ck+1 = 2Ck+ 2 et C1 = 3
Ck+1 = 2(2Ck−1+ 2) + 2 = 23Ck−2+ 23+ 22+ 2 = 2kC1+ @ k ? i=1 2i A − 1 = 2kC1+ 3 1− 2k+1 1− 2 − 1 4 = 2kC1+ (−1 + 2k+1− 1) = 2k× 3 + 2k+1− 2 = 2k(3 + 2)− 2 = 5.2k− 2
Nous allons maintenant estimer notre int´egrale lorsque ψ ne s’annule pas aux extr´emit´es de [a, b].
Corollaire 4 Soit φ quelconque de ]a, b[ `a valeurs dans R et supposons que 2
2φk(x)22 ≥ 1 ∀ x ∈ ]a, b[, alors on peut conclure que:
2 2 2 2 " b a eiφλψ(x) dx 2 2 2 2 ≤ Ckλ−1/k 3 |ψ(b)| + " b a |ψ !(x)| dx 4 (6) Preuve: Soit F (x) = !axeiλφ(t)dt.On peut d´eriver F (x) par le th´eor`eme de
Lebesgue donc F!(x) = eiλφ(x) par d´efinition de la primitive. On a donc:
I(λ) =!abF!(x)ψ(x)dx.. On effectue une int´egration par partie en posant
u(x) = F (x) et v(x) = ψ(x). On retrouve alors:
I(λ) = [F (x)ψ(x)]ba− " b a F (x)ψ!(x)dx = F (b)ψ(b)− " b a F (x)ψ!(x)dx. En passant en valeur absolue,on obtient:
|I(λ)| ≤ |F (b)ψ(b)| + 2 2 2 2 " b a F (x)ψ!(x)dx 2 2 2 2 ≤ |F (b)ψ(b)| + " b a |F (x)| |ψ !(x)| dx ≤ |F (b)ψ(b)| + " b a 2 2 2 2 " x a eiλφ(t)dt 2 2 2 2 |ψ!(x)| dx ≤ Ckλ−1/k|ψ(b)| + " b a |ψ !(x)| dxC kλ−1/k = Ckλ−1/k 3 |ψ(b)| + " b a |ψ !(x)|dx 4 .
C.Comportement asymptotique
On sait d´ej`a que si ψ est `a support compact sur [a; b], le comportement de I(λ) est d´etermin´e par les points x0 o`u φ!(x0) = 0 qui sont les points
critiques de φ.
Supposons que le support de ψ soit tr`es petit et qu’il contienne un point critique de φ, le comportement de I(λ) d´epend du plus petit k ≥ 2 tel que
φ(k)(x
0)%= 0 et determinant la puissance du terme en λ.
La proposition suivante contient cette id´ee.
Proposition 5 Supposons k ≥ 2, φ(x0) = φ!(x0) = ... = φ(k−1)(x0) = 0 et
φ(k)(x
0)%= 0. Si le support de ψ est contenu dans un voisinage de x0
suffisamment petit, alors: I(λ) = " b a eiλφ(x)ψ(x)dx∼ λ−1/k ∞ ? j=0 ajλ−j/k (7) au sens o`u, ∀N ∈ N∗∀r 3 d dr 4r@ I(λ)− λ−1/k N ? j=0 ajλ−j/k A = O(λ−r−(N+1)/k) (8) quand λ→ ∞
Preuve: Prouvons la proposition pour k = 2, la d´emonstration pour k > 2 est similaire.
Tout d’abord, nous verrons le cas o`u φ(x) = x2 en trois ´etapes et nous
Etape 1: Prouvons que: " ∞ −∞ eiλx2xle−x2dx∼ λ−(l+1)2 ∞ ? j=0 Cj(l)λ−j (9)
pour tout l∈ N∗. Si l est impair, l’int´egrale s’annule.
En effet,!−∞∞ eiλx2
xle−x2
dx =!−∞∞ e−(1−iλ)x2
xldx.
Soit z = (1− iλ)1/2x, donc x = (1− iλ)−1/2z et dx = ((1− iλ)−1/2dz. Nous
utilisons la d´etermination principale de la racine carr´ee d´efinie dans le plan complexe priv´e de l’axe des r´eels strictement n´egatifs. Nous pouvons ainsi ´ecrire #(1− iλ) = (1 + λ2)1/4eiarctan λ2 . Donc le changement de variable est
possible. On obtient: " ∞ −∞ e−(1−iλ)x2xldx = " R√1−iλ e−z2zl(1− iλ)−(l+1)/2dz = (1− iλ)−(l+1)2 " R√1−iλ e−z2zldz = (1− iλ)−(l+1)2 2 " R+√1−iλ e−z2zldz Montrons que 2!R+√ 1−iλe−z 2 zldz = 2! R+e −z2 zldz.
Pour cela prenons le chemin Γ(t):
f (z) holomorphe et Γ(t) chemin ferm´e :!Γ(t)f (t)dt = 0. " Γ(t) f (z) dz = " −→ AB f (z) dz + " −−→ BC f (z) dz + " −→ CA f (z)dz D’o`u avec f (z) = e−z2zl, on a: " Γ(t) f (z) dz = " −→ AB e−z2zldz + " −−→ BC e−z2zldz + " −→ CA e−z2zldz = " r 0 e−z2zldz + " −−→ BC e−z2zldz + " −→ CA e−z2zldz.
Calculons!−−→BCe−z2zldz. Posons pour cela z = r +iy donc z2 = r2+2iry−y2.
On a alors: |f(z)| =222e−z2 2 2 2 |z|l = e−r2+y2|r + iy|l = e−r2+y2(#r2+ y2)l
On veut alors majorer cette int´egrale pour cela maximisons y. On peut observer que ymax = tan αr.On a alors:
" −−→ BC e−z2zldz ≤ 1 f 1 L(−−→BC) ≤ e−r2(1+tan2α) (r2(1 + tan2α))l/2L(−−→BC) Or e−r2(1+tan2α)
.(r2(1 + tan2α))l/2 → 0 quand r tend vers ∞.On en d´eduit
que !−−→ BCe−z 2 zldz tend vers 0. Or !−→CAe−z2zldz →!√ 1−IλR+e −z2 zldz.
Par le th´eor`eme des r´esidus, on peut donc ´ecrire: " r 0 e−z2zldz & '( ) −→!0∞e−z2zldz + " −−→ BC e−z2zldz & '( ) −→0 + " −→ CA e−z2zldz & '( ) −→!√1 −IλR+e−z2zldz = 0
Par unicit´e de la limite, on obtient bien l’´egalit´e: ! R+√1−iλe −z2 zldz =! R+e −z2 zldz.
Cela nous permet de simplifier le calcul de notre int´egrale de d´epart si λ > 0. (1− iλ)−l+12 " √ 1−IλR e−z2zldz = (1− iλ)−l+12 " Re −z2 zldz = λ−l+12 (λ−1− i)− l+1 2 " Re −z2 zldz
Nous pouvons poser w = λ−1. Comme |w| < 1, nous pouvons ´ecrire le
d´eveloppement en s´erie enti`ere: (w− i)−l+12 = (−i)−l+12 (1 + iw)−l+12 = (−i)−l+12 @ ∞ ? n=0 −l + 1 2 3 −l + 3 2 4 ... 3 −l + 2n + 1 2 4 (iw)n n! A Donc (w− i)−l+12 =B∞ j=0Cj w−j = B∞ j=0Cj λ−j.
Comme !Re−z2zldz est une constante, on peut d´eduire que:
" ∞ −∞ eiλx2xle−x2dx∼ λ−(l+1)2 ∞ ? j=0 Cj(l)λ−j
On a bien l’estimation cherch´ee. Etape 2: Prouvons que si η ∈ C∞
0 et l ∈ N∗ alors: 2 2 2 2 " ∞ −∞ eiλx2xlη(x) 2 2 2 2 ≤ Aλ− 1 2− l 2 (10)
Pour obtenir cette majoration, nous aurons un probl`eme en z´ero car cette int´egrale n’est pas int´egrable. Introduisons pour contourner ce point la fonc-tion α ∈ C∞ telle que:
α(x) = + 1 si|x| ≤ 1 0 si|x| ≥ 2 On a avec ε > 0 fix´e: " eiλx2xl η(x) dx = " eiλx2xl η(x) (α(x/ε) + 1− α(x/ε)) dx = " eiλx2xl η(x) α(x/ε) dx & '( ) (∗) + " eiλx2xl η(x) (1− α(x/ε)) dx & '( ) (∗∗)
Etudions tout d’abord (*), en effectuant le changement de variable x/ε = y et dx = εdy. (∗) = " Re iλx2 xl η(x) α(x/ε) dx = " Re iλε2y2 εl yl η(εy) α(y) ε dy = " Re iλε2y2 εl+1 yl η(εy) α(y) dy Or α(y) = 0 si |y| ≥ 2. D’o`u, (∗) = " 2 −2 eiλε2y2 εl+1 yl η(εy) dy = εl+1 " 2 −2 eiλε2y2yl η(εy) dy Or 2 2 2 2 " 2 −2 eiλε2y2yl η(εy) dy 2 2 2 2 ≤ " 2 −2|y l| dy ||η|| ∞ = 2l+2 l + 1 ||η||∞ = M
o`u M est une constante car η∈ C∞
0 .
D’o`u, "
Re
iλx2
xl η(x) α(x/ε) dx≤ εl+1M
Majorons maintenant (**) et pour cela, posons sur C0∞, φ(x) = x2 et
ψ(x) = η(x) (1− α(x/ε)). On a bien φ!(x) = 2x.
Nous pouvons r´eutiliser l’op´erateur diff´erentiel utilis´e pour la preuve du th´eor`eme 1. Rappelons que, Df (x) = (iλ2x)−1df
dx et tDf (x) = i 2λ 3 f x 4! . D’apr`es ce qui pr´ec`ede,
" b a eiλφ(x) ψ(x) dx = " b a eiλφ(tD)N(ψ) dx D’o`u, " eiλx2xlη(x) (1− α(x/ε)) dx = " eiλx2(tD)N0xlη(x) (1− α(x/ε))1 dx Or (1− α(x/ε)) = 0 si |x| ≤ ε. D’o`u: |(∗∗)| ≤ " |x|≥ε|e iλx2 (tD)N(xlη(x))|dx ≤ " |x|≥ε|( tD)N(xlη(x)) |dx
Or pour tout N , il existe ψN ∈ C0∞ tel que:
(tD)N(xlψ) = 1 λNx
l−2Nψ N(x)
Montrons le par r´ecurrence: Pour n=0, cela est ´evident. Supposons que la proposition est vraie `a un certain rang N et montrons la pour N + 1. On a,
(tD)N +1(xlψ) = tD((tD)N(xlψ)) = tD 3 1 λNx l−2Nψ N(x) 4 = 1 λN i 2λ(x l−2N−1ψ N)! = x l−2N−2 λN +1 3 i(l− 2N − 1 2 ψN + x 2ψ ! N 4 & '( ) =ψN +1
Donc, en rempla¸cant, on obtient,
|(∗∗)| ≤ " |x|≥ε|( tD)N(xlη(x))|dx = " |x|≥ε 2 2 2 2λ1Nx l−2Nη N(x) 2 2 2 2 dx
Or η est `a support compact, donc pour tout N , ηN ≤ CN. D’o`u,
|(∗∗)| ≤ " |x|≥ε CN 2 2 2 2λ1Nx l−2N 2 2 2 2 dx = λ−NCN 3" +∞ ε xl−2N dx + " ε +∞−x l−2N dx 4 = λ−NCN.2 " +∞ ε xl−2N dx = CN λN $ xl−2N+1 l− 2N + 1 %∞ ε = CN λN 3 − εl−2N+1 l− 2N + 1 4 = CN l− 2N + 1 & '( ) =C# N εl−2N+1 λN si l− 2N < −1
On obtient donc en prenant ε = √1 λ, " eiλx2xlη(x) dx≤ CNλ−Nεl−2N+1+ CNεl+1 = CN(λ−Nεl−2N+1+ εl+1) = CN(λ−l + 2N − 1 2 + λ −l−1 2 ) = C&'()N2 =A λ−l−12
On retrouve bien la majoration (11).
De mˆeme, on peut prendre g ∈ S et g s’annulant `a proximit´e de l’origine. On a, " Re iλx2 g(x) dx = " Rx e iλx2g(x) x dx = C eiλx2 2λi . g(x) x D+∞ −∞ − " R eiλx2 2λi 3 g(x) x 4! dx
Or 22g(x)(k)22 |x|m tend vers 0 quand x tend vers l’infini par d´efinition de
l’espace de Schwarz. On peut donc dire, d’apr`es le th´eor`eme 1,!Reiλx2
g(x)dx = O(λ−N).
Etape 3: Prouvons la proposition dans le cas o`u φ(x) = x2
! eiλx2 ψ(x)dx = ! eiλx2 e−x25 ex2 ψ(x)6ψ(x)dx˜ o`u ψ(x) =˜ + 1 si x∈ suppψ 0 sinon Pour tout N , ´ecrivons le d´eveloppement de Taylor en 0.
ex2 = 1 + x 2 1! + x4 2! + ... + x2n n! + ... ψ(x) = N ? j=0 ψj(0)xj+ RN(x)xN +1 ex2ψ(x) = N ? j=0 fj(0)xj + RN(x)xN +1 = P (x) + RN(x)xN +1o`u P (x) est un polynˆome. = N ? j=0 bjxj+ RN(x)xN +1
On obtient, " eiλx2ψ(x) dx = " eiλx2e−x20P (x) + RN(x) xN +11 ˜ψ(x) dx = " eiλx2e−x2P (x) ˜ψ(x) dx + " eiλx2e−x2RN(x) xN +1ψ(x) dx˜ = " eiλx2e−x2P (x)5ψ(x)˜ − 1 + 16 dx + " eiλx2 e−x2RN(x) xN +1ψ(x) dx˜ = " eiλx2e−x2P (x)5ψ(x)˜ − 16 dx & '( ) (∗) + " eiλx2e−x2P (x) dx & '( ) (∗∗) + " eiλx2e−x2RN(x) xN +1ψ(x) dx˜ & '( ) (∗∗∗)
Or d’apr`es la majoration trouv´ee dans l’´etape 1, on peut dire,
|(∗∗)| = N ? j=0 bj " eiλx2e−x2xj dx
Comme il s’agit d’une somme finie, nous pouvons intervertir l’int´egrale et la somme. |(∗∗)| = " ?N j=0 bjeiλx 2 e−x2xj dx
On peut appliquer l’´equation (10) et ´ecrire alors,
|(∗∗)| ∼ N ? j=0 bjλ− (j+1) 2 ∞ ? i=0 Ci(j)λ−i
D’apr`es la majoration vu `a l’´etape 2 en prenant η(x) = e−x2
RN(x) ˜ψ(x), on a: |(∗ ∗ ∗)| ≤ Aλ−12 − N +1 2 Enfin, posons g(x) = e−x2 P (x)( ˜ψ(x)− 1). On a que
|x|m|g(x)(k)| = |x|m|P (x)( ˜ψ(x)− 1)| pour tout (m, k) ∈ N qui tend vers 0
car ( ˜ψ(x)− 1)| tend vers 0 quand x tend vers l’infini. Par cons´equent, g ∈ S
On peut utiliser l’´etape 3 vu pr´ec´edemment et donner l’ordre:
On peut donc conclure que: " eiλx2ψ(x) dx ∼ N ? j=0 bjλ− (j+1) 2 + Aλ−12 − N +1 2 = N +1? j=0 bjλ− (j+1) 2 = λ−12 N ? j=0 bjλ− j 2
On retrouve bien la proposition 5 pour φ(x) = x2.
Montrons maintenant que la proposition est vraie pour n’importe quel φ tel que φ!!(x)%= 0.
Nous pouvons ´ecrire le d´eveloppement de Taylor en x0en sachant que φ(x0) =
φ!(x 0) = 0: φ(x) = φ(x0) + (x− x0)φ!(x0) + φ!!(x0) & '( ) =c (x− x0)2+ O(|x − x0|3) avec c%= 0 D’o`u, φ(x) = c(x− x0)2+ (x− x0)2ε(x) o`u ε(x)→ 0 et |ε(x)| < 1 quand x proche de x0 = c(x− x0)2(1 + ε(x)) De plus, φ!(x) = 2c(x− x 0)(1 + ε(x)) + ε!(x)c(x− x0)%= 0 quand x %= x0.
Fixons U voisinage de x0 donc ces ´egalit´es sont toujours vraies sur U et soit
y = (x− x0)(1 + ε(x))1/2.
Alors la fonction qui `a x associe y est un diff´eomorphisme de U dans un voisinage de y=0. En effet, elle est bijective C1 et d’inverse C1. Ainsi, on a
cy2 = φ(x) et, " eiλφ(x)ψ(x) dx = " eiλcy2ψ(y) dy˜ avec ˜ψ ∈ C∞ 0 si le support de ψ prolonge U.
Nous retrouvons donc le cas o`u φ(y) = y2 qui a ´et´e trait´e juste avant. Donc
la proposition est vraie pour k = 2.
Th´eor`eme 6 Supposons que sur le support de ψ, il n’existe qu’un unique
point x0 tel que φ!(x0) = 0 mais φ!!(x0) %= 0. Alors il existe une suite (An)
de C telle que pour tout N ∈ N I(λ) = N ? n=0 Anλ−n−1/2+ RN(λ) λ≥ 1 avec: A0 = eiλφ(x0) √ 2πeiελπ/4 # |φ!!(x 0)| ψ(x0) ε = signeφ!!(x0) |RN(t)| ≤ CNλ−N−3/2 En particulier: I(λ)∼ √A0
λ quand t tend vers l’infini et si ψ(x0)%= 0
Preuve: Comme pr´ec´edemment, il nous faut prouver le cas φ(x) = x2 pour
prouver le cas g´en´eral ensuite. Cas 1: φ(x) = x2
On consid`ere pour cela la fonction G(λ) = ! eiλx2
b(x)dx avec λ ∈ R∗ et b ∈
C∞
c (R). On veut ´ecrire la formule de Parseval pour cette int´egrale. Mais eiλx
2
n’est pas dans L2. On consid`ere donc ε > 0 et G
ε(λ) =
!
e−εx2+iλx2
b(x)dx.
On peut appliquer maintenant la formule de Parseval. Pour cela, nous avons besoin de F(e−εx2+iλx2
) qui est ´egale `a
√ π √ ε− iλexp 3 − ξ 2 4(ε− iλ) 4 quand F(g) =!Re−itxg(x)dx. On en d´eduit que: Gε(λ) = 1 2√π√ε− iλ " exp 3 − ξ 2 4(ε− iλ) 4 Eb(ξ) (11)
V´erifions que les conditions du th´eor`eme de Lebesgue sont v´erifi´ees: - limε→0exp 3 − ξ 2 4(ε− iλ) 4 = exp 3 −iξ 2 4λ 4 -2 2 2 2exp 3 − ξ 2 4(ε− iλ) 4 Eb(ξ)2222 = exp3− εξ2 4(ε2+ λ2) 4
|Eb(ξ)| ≤| Eb(ξ)| et Eb ∈ L1 car
b ∈ C∞
c . Par ailleurs, nous avons vu pr´ec´edemment que:
lim ε→0 √ ε− iλ = + eiπ/4#|λ| si λ < 0 e−iπ/4√λ si λ > 0
On en d´eduit en rempla¸cant ce que nous avons trouv´e dans (12) : G(λ) = 1 2#π|λ|e signλπ/4 " e−iξ24λEb(ξ)dξ
De plus, par la formule de Taylor, on sait que:
eiy = N ? n=0 (iy)n n! + (iy)N +1 N ! " 1 0 (1− u)Neiuydy On pose AN(y) = (iy)N +1 N ! !1 0(1− u) Neiuy dy et on a alors: |AN(y)| ≤ " 1 0 | (iy)N +1 N ! (1− u) Neiuy |dy ≤ N + 1!1 |y|N +1
Par cette majoration et par la valeur de limε→0
√
ε− iλ, on peut en d´eduire
que: G(λ) = e iπ/4sgnλ 2√λπ N ? n=0 (−i)n 4nn! λ−n " ξ2nEb(ξ)dξ + RN(λ) avec RN(λ) = 1 2√λπe iπ/4sgnλ! A N 3 −ξ 2 4λ 4 Eb(ξ)dξ.
Nous pouvons maintenant appliquer la formule d’inversion de Fourier d’autant plus que b ∈ C∞
c donc Eb est `a d´ecroissance rapide. Donc, b(x) =
1 2π
!
e−ixξEb(ξ)dξ.
Nous pouvons d´eriver sous le signe somme (2n) fois. On obtient alors:
b(2n)(0) = 1 2π " (−iξ)(2n)Eb(ξ)dξ On en conclut que: G(λ) = √ π # |λ|e iπ/4sgnλBN n=0 in 4nn!λ−nb (2n) (0) + RN(λ) |RN(t)≤ CNλ−N−3/2 ! |ξ|42N + 2|Eb(ξ)|dξ
On a donc prouv´e le th´eor`eme dans le cas particulier o`u φ(x) = x2.
Comme auparavant, pour montrer le cas g´en´eral, on utilise le d´eveloppement de Taylor. On a φ(x) = φ(x0) +
1
2(x− x0)
2 β(x) o`u β est `a support compact
et β(x0) = φ!!(x0). On obtient I(λ) = eiλφ(x0)
!
eiλy2θ(y)
c(y) dy en effectuant
le changement de variable y = x− x0 et avec θ(y) =
1 2β(y + x0) et c(y) = ψ(y + x0). Comme θ(0) = 1 2φ !!(x
0), on veut appliquer le changement de variable
z = #∓θ(y)y `a I. Pour le rendre licite, on doit avoir un δ tel que sur
l’intervalle ]x0− δ; x0+ δ[, on ait θ(y)%= 0 et que la fonction h(y) = y
#
εθ(y)
ait une d´eriv´ee non nul en tout point et o`u ε = signeφ!!(x
0).
On sait que θ(0) %= 0 donc il existe δ1 tel que θ(y)%= 0 si |y| ≤ δ1. La fonction
h est alors bien d´efinie et C1 si |y| ≤ δ1. Or h!(0) =
1 2
#
|φ!!(x
0)| %= 0. Il
existe bien δ≤ δ1 tel que h(y) %= 0. C’est donc un diff´eomorphisme. On peut
poser g sa fonction r´eciproque et soit alors χ ∈ C∞
c (R) telle que: χ(y) = + 1 si |y| ≤ δ/2 0 si |y| ≥ (3δ)/4 On a alors: I(λ) = eiλφ(x0) "
χ(y)eiλy2θ(y) c(y) dy
& '( )
=I1
+ "
(1− χ(y)) eiλy2θ(y)c(y) dy
& '( ) =I2 On est ramen´e comme dans la proposition pr´ec´edente `a l’´etude d’une somme de deux fonctions.
Comme 1− χ(y) est nulle pour |y| ≤ δ/2, la d´eriv´ee de y2θ(y) ne s’annule
pas sur le support de (1− χ(y)c(y). Donc I2(λ) = O(λ−N) pour tout N ∈ N
d’apr`es le th´eor`eme 1.
Effectuons le changement de variable z =#εθ(y) `a I1. On obtient:
I1(λ) =
"
eiελz2χ(g(z)) c(g(z)) g!(z))dz
On a alors, la fonction b = (χ◦ g).(c ◦ g).g! qui est C∞ et `a support compact
dans R. On peut donc appliquer le r´esultat obtenu dans le cas φ(x) = x2 vu
avec G(λ) avec pour λ ´egal `a λε , λ > 0. On trouve:
I1(λ) =√πeiεπ/4
N
?
Ce qui montre le cas g´en´eral. Calculons A0. Comme G(λ) = √ π # |λ|e iεπ/4BN n=0 in 4nn!λ−nb 2n
(0) + RN(λ), on peut dire que
A!N =√πeiεπ/4 i n
4nn!b
2n
(0) et donc que A!0 =√πeiπ/4sgnλb(0) pour I
1.
Il nous faut donc calculer b(0). Nous savons que
b(0) = χ(g(0)) c(g(0)) g!(0). Or χ(0) = 1, c(0) = ψ(x 0) et g!(0) = 1 h!(0) = √ 2 # |φ!!(x0)|.
On en conclut que dans I1, A!0 =
√
2πeiεπ/4#ψ(x0)
|φ!!(x0)|
Et donc pour I, A0 = eiλφ(x0)
√
2πeiεπ/4
#
|φ!!(x0)|ψ(x0). Nous avons donc fini de
prouver le th´eor`eme 6.
Appliquons maintenant ce que nous avons vu aux exemples de la fonction de Bessel et de la fonction d’Airy.
III.Exemples.
A.Fonction de Bessel
Cas 1: Etudions tout d’abord le cas o`u m∈ N La fonction de Bessel d’ordre m est d´efinie par:
Jm(r) = 1 2π " 2π 0 eir sin θe−imθdθ (12) C’est bien de la forme (4) d´efinie dans la partie II avec λ = r et φ(x) = sin(x). Notons que φ!(x) = 0 pour x = π
2 et x = 3π 2 sur [0; 2π]. On a aussi φ!!(x) = sin x et φ!!(π 2) = 1 et φ!!( 3π 2 ) =−1 Ecrivons 1 = ψ1+ ψ2+ ψ3 o`u ψ1 a un petit support pr`es de
π
2 et ψ1 = 1 pr`es de π
2. On d´efinit de mˆeme ψ2 mais pr`es de 3π
2 .
On ins`ere cette d´ecomposition dans l’´equation (12) qui nous permet d’´ecrire
Jm(r) comme une somme de trois termes. On obtient:
Jm(r) = 1 2π " 2π 0 eir sin θe−imθψ1 dθ & '( ) (∗) + " 2π 0 eir sin θe−imθψ2 dθ & '( ) (∗∗) + 1 2π " 2π 0 eir sin θe−imθψ3 dθ & '( ) (∗∗∗)
Nous pouvons observer que (∗) et (∗∗) v´erifient le corollaire 4avec k = 2. Donc, (∗) ≤ C2r− 1 2 322e−im2πψ1(2π)22 + " 2π 0 2 2−ime−imθψ 1(θ) + ψ!1(θ)e−imθ 2 2 dθ4≤ √C r (∗∗) ≤ C2r− 1 2 322e−im2πψ2(2π)22 + " 2π 0 2 2−ime−imθψ 2(θ) + ψ!2(θ)e−imθ 2 2 dθ4≤ √C r
Nous pouvons appliquer `a (∗ ∗ ∗) le corollaire 4 avec k = 1. D’o`u, (∗ ∗ ∗) ≤ C1λ−1.
Au final, nous avons: Jm(r) ≤ C2λ− 1 2 2 2 2 2 2 2ψ& '( )1=0(2π) 2 2 2 2 2 2+ " 2π 0 2 2−ime−imθψ 1(θ) + ψ!1(θ)e−imθ 2 2 dθ + C2λ− 1 2 2 2 2 2 2 2ψ& '( )2=0(2π) 2 2 2 2 2 2+ " 2π 0 2 2−ime−imθψ 2(θ) + ψ!2(θ)e−imθdθ 2 2 + C1λ−1 ≤ C2λ− 1 2 m. " 2π 0 |ψ 1(θ)| + |ψ1!(θ)| dθ & '( ) =Mpar d´efinition deψ1 + C2λ− 1 2 m. " 2π 0 |ψ 2(θ)| + |ψ2!(θ)| dθ & '( ) =M2par d´efinition deψ1 +C1λ− 1 2 ≤ λ−12.C
On en d´eduit que Jm(r) = O(λ−
1
2) = O(r− 1 2).
Cas 2: La fonction de Bessel peut ˆetre aussi d´efinie pour des valeurs r´eelles de m. Nous devons ici aussi s´eparer deux cas :
Quand m > 1 2, on ´ecrit : ˜ Jm(r) = (r/2)m Γ(m + 1/2)π12 " 1 −1 eirt(1− t2)m−12 dt (13)
Notons tout d’abord que cette nouvelle d´efinition co¨ıncide pour m = 0. En effet, ˜ J0(r) = 1 Γ(1/2)π12 " 1 −1 eirt(1− t2)−1 2 dt
Calculons Γ(1/2) par d´efinition de Γ. Γ(1/2) = " ∞ 0 e−tt−1/2 dt = " ∞ 0 e−t √ t dt
Γ(1/2) = " ∞ 0 e−X2 X .2X dt avec X 2 = t = " ∞ 0 2e−x2 dx = 2 " ∞ 0 e−x2 dx = √π Do`u, ˜ J0(r) = 1 √ ππ12 " 1 −1 eirt(1− t2)−12 dt = 1 π " 1 −1 eirt(1− t2)−12 dt = 1 π " 1 −1 eirt(1− t2)−1 2 dt
Or dans J0, si on effectue le changement de variable sin θ = t avec θ = arcsin t
et dθ = dt.√ 1 1− t2, on a: J0(r) = 1 2π " 1 −1 eirt(1− t2)−12 dt = J0!(r)
Nous pouvons observer que les deux d´efinitions v´erifient l’´egalit´e:
d dr 3 1 rmJm(r) 4 = −Jm+1(r) rm En effet, pour Jm(r), on a : d dr 3 1 rmJm(r) 4 = Jm! (r) rm − mJm(r) rm+1 = 1 rm+1 (rJ ! m(r)− mJm(r)) Par ailleurs, J! m(r) = 1 2π !2π 0 i sin θ e
ir sin θe−imθ dθ et donc,
rJm! (r)− mJm(r) =
1 2π
" 2π 0
eir sin θe−imθ(ir sin θ− m) dθ
Montrons que rJ ! m(r)− mJm(r) rm+1 = − 1 rmJm+1(r) soit que rJm! − mJm =
−rJm+1. Nous voulons montrer que
1 2π
" 2π
eir sin θe−imθ(ir sin θ− m) dθ = −r " 2π
Or J! m+ Jm+1 = 1 2π !2π 0 e
ir sin θe−imθ(i sin θ + e−iθ) dθ.
D’ apr`es la formule de Moivre, on sait que : sin θ = e
iθ− e−iθ
2i .
Donc i sin θ + e−iθ = eiθ− e−iθ
2 + e−iθ = eiθ+ e−iθ 2 = cos θ. On en d´eduit que : Jm! + Jm+1 = 1 2π " 2π 0
cos θeir sin θe−imθ dθ
= 1 2π $ eir sin θ ir e −imθ %2π 0 − 1 2π " 2π 0 eir sin θ ir (−im)e −imθ dθ = m r 1 2π " 2π 0 eir sin θ e −imθ dθ = m r Jm
On a bien le r´esultat souhait´e. Pour ˜Jm(r) d dr 3 1 rmJ˜m(r) 4 = d dr 3 rm rm. 2m Γ(m + 1/2) π1/2 " 1 −1 eirt(1− t2)m−1 2 dt 4 = 1 2mΓ(m + 1/2)π1/2 d dr 3" 1 −1 eirt(1− t2)m−12 dt 4!
On peut appliquer le th´eor`eme de d´erivation car: - eirt(1− t2)m−12 est int´egrable.
- d dr 5 eirt(1− t2)m−1 2 6 = iteirt(1− t2)m−1 2 existe. - 222iteirt(1− t2)m−12 2 2 2 = 2 2 2t(1 − t2)m−12 2 2 2 ∈ L1.
On obtient, d dr 3 1 rmJ˜m(r) 4 = 1 2m Γ(m + 1/2) π1/2. d dr 3" 1 −1 eirt(1− t2)m−12 dt 4 = 1 2m Γ(m + 1/2) π1/2 " 1 −1 d dr 5 eirt(1− t2)m−1 2 6 dt = 1 2m Γ(m + 1/2) π1/2 " 1 −1 iteirt(1− t2)m−1 2 dt = 1 2m Γ(m + 1/2) π1/2 C −ieirt(1− t2)m+12 2(m + 1/2) D1 1 & '( ) =0 − " 1 −1 reirt(1− t2)m+12 2m + 1 dt Or Γ(x + 1) = x Γ(x).D’o`u, d dr 3 1 rmJ˜m(r) 4 = − (m + 1/2) r (2m + 1) 2m Γ(m + 3/2) π1/2 " 1 −1 eirt(1− t2)m+12 dt = − 2 (m + 1/2) r 2. (2m + 1) 2m Γ(m + 3/2) π1/2 " 1 −1 eirt(1− t2)m+12 dt = − r rm+1 rm+1 2m+1 Γ(m + 3/2) π1/2 " 1 −1 eirt(1− t2)m+12 dt & '( ) =J# m+1(r) = −Jm+1˜ (r) rm En int´egrant m− 1
2 fois par partie, on obtient une fonction ´el´ementaire. En effet si m est un demi-entier. Les fonctions J1/2˜ =
(r/2)1/2 Γ(1)π12 !1 −1eirt dt = (r/2)1/2 Γ(1)π12 3 eir − e−ir ir 4 ou ˜J3/2 = (r/2)3/2 Γ(1)π12 !1
−1eirt(1− t2) dt sont des fonctions
calculables et le montrent bien.
B.Fonction d’Airy
Airy ´etait un math´ematicien anglais dont les ´etudes eurent un impact sur la physique.
On d´efinit la fonction d’Airy.
Ai(t) =
"
Re
itx+ix3/3