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Le cycle de l’eau : modélisation de l’hydrologie
continentale, étude de ses interactions avec le climat
Agnès Ducharne
To cite this version:
Agnès Ducharne. Le cycle de l’eau : modélisation de l’hydrologie continentale, étude de ses interactions
avec le climat. Climatologie. Université Pierre et Marie Curie - Paris VI, 1997. Français. �tel-00560615�
presentee par
Agnes DUCHARNE
pour obtenir le grade de Do teur de l'Universite Paris 6
Spe ialite :
ECOLOGIE
Sujet de these
Le y le de l'eau :
modelisation de l'hydrologie ontinentale,
etude de ses intera tions ave le limat.
Soutenue le 13juin 1997 devantle jury ompose de :
President : M. Ghislain de MARSILY
Rapporteurs : M. Serge PLANTON
M. Bernard SAUGIER
Examinateurs : Mme Katia LAVAL
M. Etienne LEBLOIS
M. Herve LE TREUT
Je tienstout d'abord aremer ier tres sin erement Katia Laval, qui m'a oert e sujetde these.
Elle a su diriger mon travail en me laissant une grande liberte, dont elle de me tromper, mais nos
dis ussions m'ont toujours permis de ne pas poursuivre trop loin dans des dire tions steriles. Je lui
suis tres re onnaissante de ette attitude, ar 'est ainsi que j'ai ompris, et appre ie, la re her he.
Je tiens egalement a remer ier haleureusement Jan Pol her. Il m'a ete d'une aide pre ieuse pour
omprendre le ode du Modele de Cir ulation Generale, et il a toujours repondu sans s'aga er a mes
questionsintempestives.Ilm'aegalement beau oupapprissurla reda tion s ientique.
Les deux dire teurs su essifs du Laboratoire de Meteorologie Dynamique, Robert Sadourny et
ClaudeBasdevant,m'onta ueillieaulaboratoire,etpermisdetravaillerdansd'ex ellentes onditions.
Jeleuren suistres re onnaissante.
Je tiens a exprimer ma profonde gratitude a tous les membre du jury : a Herve Le Treut et
Pedro Viterbo, e dernier n'ayant pas hesite a traverser le Channel pour assister a la soutenan e, a
SergePlanton et Bernard Saugier qui ont a epte la dure t^a he de rapporteur. Leurs ommentaires
a tous ont notablement ameliore e manus rit. Je tiens a remer ier tout parti ulierement Ghislain de
Marsily,quiasuivimontravaildepuisledebut,etdontlesoutienetles onseilsm'ontetepre ieuxpour
letravail de modelisation des debits. Ce travail n'aurait pasete possible sansEtienne Leblois, qui m'a
initieeal'utilisation d'unSysteme d'InformationGeographique, etm'a beau oupappris surl'hydrologie.
Ilm'a aussi a ueillie tres haleureusement aLyon, et je lui ensuis tres re onnaissante, ainsiqu'aGuy
Oberlain,ettouteslespersonnesduCemagref de Lyon.
Le travail de modelisation des debits expose dans la derniere partie de ette these n'aurait pas
davantage ete possible sans la ollaboration d'Emmanuel Ledoux et de Catherine Golaz-Cavazzi. Le
premier a fourni le modele hydrologique qui a base e travail, et la se onde, un travail important pour
l'adapteraux ontraintes lieesau Modele de Cir ulation Generale. Letravail ave Catherinefutun vrai
travail d'equipe, etautraversde nosnombreusesdis ussions s ientiquesestneeune amitiesin ere. Je
protede l'o asion pourremer ier mes autres oequipieres etamies, du lubde rugby RCP15, pourles
momentsfortsque nousavonspartages esdernieres annees.
Lesquatre anneesde mathesen'auraient paseteaussi enri hissantes etagreablessans
l'environ-nementstimulantet ordial del'ensembledespersonnesqui omposentleLMD.Jetiensaremer iertout
parti ulierement Marie-Christine Roos, pour son devouement et sa bonne humeur, ainsi que Gabriel
Rabreau,pour son devouementtout aussi grand, quoique sousdes dehors unpeu plus bougons. Mer i
a Frederi Hourdin, Sandrine Edouard, et en ore une fois a Jan Pol her, qui ont egaye de leur
presen e, etabondamment de ore, notre bureau. Mer i a Patri ia de Rosnay, aAli Harzallahet a
Fran oisLott.Mer i aussiaAugustinVintzileos,quis'estatta heamefairevisitertouslespubsdu
quartier, et a Emmanuelle Cohen-Solal, pour son a ueil haleureux a mon arrivee au LMD. Mer i
enn atouteslespersonnes duLMD,dynamiques outurbulentes,qui fontde e laboratoire e qu'ilest,
unendroito u ilfaitbontravailler.
J'ai assurequelques TDet TPa Paris6parallelement a mon travail de these, et je voudrais
ex-primer ma re onnaissan e a toutes les personnes qui m'ont rendu la t^a he plus fa ile : Anne-Yvonne
Jeantet,DanielleReis, CatherineBajon, lesindispensablesDominique,Ghislaine, Valerie et
Berna-dette,ainsi qu'AgatheSubtiletSandrine Levasseur.
J'adresse toutemon ae tion amesparents et monfrere, qui m'ont a ompagnee deloin toutau
longde mesetudesparisiennes.Ungrandmer iennaFrederi Menous. Ilm'aaideea omprendreles
mathematiques quej'aieues amanipulerau oursde ettethese,et sagrande aisan e enda tylographie
Cettetheseetudieunelargegammedepro essusliesau y ledel'eau.Lasensibilite
du y le hydrologiqueglobalalarepresentationdel'hydrologiedusolestanalyseea
l'aided'unModele deCir ulationGenerale(MCG).Troisdire tionssontexplorees:
l'in uen e d'un terme de drainage, elle de la apa iteen eau du sol, et elle de la
variabilite sous-maille de l'hydrologie ontinentale, a travers une parametrisation
distribuee du ruissellement. La sensibilite de la bran he atmospherique du y le
hydrologique depend de l'amplitude et du signedes variations d'evaporation
onti-nentale moyennes induites par les parametrisations etudiees. Elle depend aussi de
la distribution spatiale et temporelle de es variations. Cette distribution est
par-ti ulierement sensible a l'hydrologie du sol dans les tropiques, ou elle entra^ne des
modi ations importantes de la ir ulation de Hadley-Walker et de la mousson
in-dienneasso iee.Lesparametrisations del'hydrologie dusol n'ont ependantqu'une
in uen e tres faible sur la onvergen e d'humidite moyenne sur les ontinents, en
regarddelasurestimationsystematiquede ettegrandeurdansleMCG.Lase onde
partie de ette these presente le developpement d'un Modele de Transport Lateral
de l'eau dans les grands bassins versants, le MTL, et son appli ation pour simuler
le debit de 14 grands euves, a partir de l'e oulement total journalier simule par
un MCG. Le MTL permet de reproduire de maniere satisfaisante le retard entre
le maximum de l'e oulement total sur un bassin et le maximum du debit a l'aval
du bassin, si l'on tient ompte des dieren es entre les pre ipitations simulees et
observees, et des simpli ations de l'hydrologie du sol dans le MCG.
This thesisstudies a widespe trum of hydrologi al pro esses. Thesensitivity of the global water
y le to soil hydrology is analysed with a General Cir ulation Model (MCG). Three dire tions
are explored : the in uen e of a drainage term, of the soil water-holding apa ity, and of the
subgrid s ale variability of ontinental hydrology, through a distributed parameterization of
ru-no. Thesensitivity of the water y le depends on both the amplitude and the sign of the mean
variations of ontinental evaporation indu ed by the studied parameterizations. It also depends
on the spatial and time distribution of these variations. This distributionis espe ially sensitive
tosoil hydrology in the tropi s,andindu es important hangesof the Hadley-Walker ir ulation
and the asso iated indian monsoon ir ulation. Nevertheless, the dierent parameterizations of
soil hydrology haveaveryweakimpa t on meanmoisture onvergen eover land,inregardtothe
systemati overestimation of the latter in the GCM. These ond part of this thesis presents the
development of a Model of Lateral Transport (MLT) of water within large at hments, and its
appli ation to simulate the dis harge of 14largerivers, underthe for ing of daily out ow
simu-lated by a GCM. In regard to the dieren es between observed and simulated pre ipitation and
to the simpli ations of soil hydrology in the GCM, the MLT allows a satisfying representation
of the lag time between the maximum of mean out ow over a at hment and the maximum of
1 Le y le de l'eau : presentation generale 9
1.1 Le y le hydrologiqueglobal . . . 9
1.2 Labran he atmospherique du y le del'eau . . . 12
1.2.1 Couplage ave le y leenergetique . . . 12
1.2.2 Distributionde l'eaudans l'atmosphere . . . 13
1.2.3 Condensationetmouvements onve tifs . . . 16
1.2.4 Couplage ave la ir ulationgenerale . . . 18
1.3 Labran he ontinentaledu y le del'eau . . . 21
1.3.1 Presentationdespro essusimpliques . . . 21
1.3.2 Representationdans lesMCG . . . 23
1.3.3 Le modele SECHIBA . . . 27
1.3.4 L'hydrologie dusol . . . 28
2 Sensibilite du MCG a la repartition verti ale de l'eau dans le sol 31 2.1 Introdu tion. . . 31
2.2 SensibiliteduMCGa l'in lusiond'un termede drainage . . . 32
2.2.1 Un peu de theorie... . . 32
2.2.2 La parametrisationdu drainage . . . 34
2.2.3 Des riptiondesexperien esnumeriques . . . 36
2.2.4 Etudedesbilans annuels. . . 37
2.2.5 Convergen e d'humidite . . . 40
2.2.6 Con lusion . . . 46
2.3 SensibiliteduMCGa la apa ite utiledu sol . . . 49
2.3.1 Presentationdes apa ites utilesetudiees . . . 49
2.3.2 Des riptiondesexperien esnumeriques . . . 51
2.3.3 Resultats . . . 54
2.3.4 Resume . . . 60
3 Sensibilite du MCG a la variabilite sous-maille du ruissellement 63 3.1 Introdu tion. . . 63
3.2 Laparametrisationduruissellementdistribue . . . 64
3.2.1 Signi ationdu parametre b de lafon tionde repartition . . . 65
3.2.2 Expressionanalytiqueduruissellement. . . 67
3.4 Comparaisonde DRNetTOT . . . 74
3.4.1 Etude globale . . . 74
3.4.2 Etudesregionales . . . 77
3.4.3 Etude maillea mailledubassin duMississippi . . . 81
3.4.4 Agregationspatiale desmailles . . . 84
3.4.5 Con lusions . . . 87
3.5 In uen e duparametre b surlasensibilitedu MCGala parametrisation SSV . . 87
3.5.1 Bilanshydriques . . . 87
3.5.2 Etude regionale . . . 88
3.5.3 Etude du y le hydrologique global . . . 91
3.5.4 Resume et dis ussion. . . 99
4 Intera tions de la parametrisation SSV ave les autres pro essus hydrolo-giques 101 4.1 Intera tions ave ledrainage. . . 101
4.1.1 Methode . . . 102
4.1.2 Des ription dessimulations . . . 103
4.1.3 Resultats . . . 105
4.1.4 Resultats deStamm etal(1994) . . . 110
4.2 In uen e dela apa ite en eau du sol. . . 111
4.3 Con lusions . . . 114
5 Validation des parametrisations hydrologiques 115 5.1 Bilanhydriqueglobal. . . 115
5.1.1 Les estimations . . . 115
5.1.2 Resultats . . . 117
5.2 Grandsbassinsversants . . . 118
5.3 Bassin duMississippi. . . 122
5.4 Con lusions . . . 124
6 Transport lateral de l'eau dans les bassins versants 125 6.1 Introdu tion. . . 125
6.2 Le Modele Couple MC . . . 127
6.2.1 Dis retisation . . . 127
6.2.2 Parametrisationhydrologiquede surfa e . . . 128
6.2.3 E oulements laterauxde surfa e . . . 131
6.2.4 E oulements souterrainset ouplagenappe-riviere . . . 133
6.2.5 Re apitulation desinformationsne essairesau Modele Couple . . . 134
6.3 Le Modele de Transport Lateral MTL . . . 135
6.3.1 For age . . . 135
6.3.2 Dis retisation . . . 136
6.3.3 Simpli ations . . . 136
6.3.4 Le reseaude drainage . . . 137
TABLE DESMATIERES 3
6.4.1 Problematique . . . 141
6.4.2 Des riptiondessimulationsetdes donnees dedebit. . . 141
6.4.3 Methode d'ajustement . . . 143
6.5 Resultats . . . 148
6.5.1 Fleuves aforte omposante nivale . . . 148
6.5.2 Fleuves subtropi aux. . . 158
6.5.3 Fleuvesequatoriaux . . . 162
6.5.4 Fleuves desmoyennes latitudes . . . 165
6.6 Resume etdis ussion . . . 170
6.7 Con lusions . . . 174
A Le modele de ir ulation generale du LMD 181 B Les vingt bassins versants examines dans les etudes de sensibilite 185 C Autres parametrisations hydrologiques distribuees 189 C.1 Warrilowetal. (1986) . . . 189
C.2 Entekhabi etEagleson(1989) . . . 190
C.3 Comparaisonave laparametrisation SSV . . . 191
D Autres modeles de transport lateral de l'eau dans les bassins versants 195 E Liste des notations 197 E.1 Re apitulatifdes dierentes simulations . . . 197
E.1.1 Realiseesave leMCG duLMD . . . 197
E.1.2 Enmode for e . . . 197
E.2 A ronymes . . . 198
L'eau : ette mole ule fait la parti ularite de notre planete puisqu'ellea permislavie. Il
suÆt pour s'en onvain re de se rappeler que l'eau est le omposant tres majoritaire de tout
organisme vivant : elle represente 70 % de la masse de l'Homme, et jusqu'a 97 % de elle de
ertainsorganismes marins, omme laMeduse parexemple.
Maisl'eau estegalement au entre despro essusenergetiquesdu vivant.L'uniquesour e
d'energiedenombreuxorganismes,ditsheterotrophes,estladegradation,enpresen ed'oxygene,
desmole ules organiquesapportees parl'alimentation: 'estlarespiration.Cesmole ules
orga-niquessontquantaelles synthetiseespard'autres organismesvivants,ditsautotrophes,gr^a ea
l'energie ontenuedanslerayonnement solaire.Dansle asduglu ose(C 6 H 12 O 6 ),saprin ipale
voiedesyntheseestlaphotosynthese,dontl'equation bilanest oupleea elledelarespiration:
6CO 2 +6H 2 O+E * ) C 6 H 12 O 6 +6O 2
La photosynthesepermetdon de synthetiser desmole ules organiques (i idu glu ose)a
partirde arbone mineral(CO 2
),gr^a eadel'eauetde l'energiesolaire(E =2870 kJparmole
de glu ose). Au ontraire,en presen e d'oxygene, larespiration liberela quantite d'energie E
pourlemetabolisme ellulaire.
Ler^olede l'eaudanslespro essusenergetiquesdu vivantvaplusloinquesaparti ipation
a lasynthesedes mole ulesorganiques degradeespendant larespiration.En eet, l'atmosphere
primordiale etait depourvue d'oxygene, et 'est l'a tivite photosynthetique des premiers
orga-nismes uni ellulaires qui a enri hi l'atmosphere en O 2
, permettant le developpement des
pre-miers heterotrophes. Cet enri hissement en O 2
aegalement permisla synthesede l'ozone
stra-tospherique, qui, en ltrant le rayonnement ultraviolet mutagene, a permis la olonisation du
milieu aerien par les organismes vivants. Enn, sans l'eet de serre asso ie en grande part a
la vapeur d'eau atmospherique, la temperature moyenne de la surfa e de la Terre avoisinerait
-20 0
C, au lieudespluspropi es+15 0
Ca tuels.
L'eau exer eegalement un r^ole primordial pourmaintenirla stabilite du milieuinterieur
desorganismes vivants. Parexemple, lesmouvementsd'eauliesauphenomenede l'osmosesont
alabasedumaintiende l'equilibredes on entrationsdansl'organisme.Lesfortesvaleursdela
apa ite thermiqueetdela haleurlatentede vaporisationde l'eausontparailleursessentielles
pourprevenirde forteselevationsdetemperature, quiperturberaientlesrea tionsmetaboliques
etla stabilitedes onstituantsbio himiquesde l'organisme.
L'importan e de l'eau a tous les niveaux de la vie explique qu'elle soit un fa teur tres
sur-biogeographie).L'eau n'estevidemment unfa teurdeterminant dela biogeographie quesur les
ontinents, ou sadisponibiliteest profondement dependantedu limat. Celui- ideniten eet
dire tementleregimepluviometrique,etdon l'apportd'eaualasurfa e.Le limatestegalement
un determinant majeurde la pedogenese, etdon des proprietes dessols, qui in uen ent
forte-mentlepartagedespluiesentreinltrationdanslesol(oul'eauestdisponiblepourlesplanteset
leurtranspiration)etruissellementdanslesrivieres(qui onstituentunesour ed'eaudeboisson
pourles organismes animauxterrestres, etunmilieude viepourles organismesaquatiques).
Les dernieres de ennies ont souleve la question de l'in uen e re iproque de l'hydrologie
de surfa e sur le limat, qui futnotamment etudiee gr^a e aux modeles de ir ulation generale
(MCG). Ainsi, Shukla et Mintz (1982) ont montre, quoique dans des onditions extr^emes et
non realistes, l'importan ede l'evaporation ontinentale sur les pre ipitations et la ir ulation
generale de l'atmosphere. Cette sensibilite du limat a l'humidite du sol et a l'evaporation
ontinentale aete largement demontree, etdierentesetudessur e sujet sont re apitulees par
Mintz(1984) etplusre emment parGarratt(1993).
La sensibilite du limat simule a l'hydrologie ontinentale a motive le developpement de
modelesrealistes de l'hydrologie de surfa e. Dans les annees 80, es eorts ont beau oupporte
surla modelisation expli itedes dierentes resistan es a l'evapotranspiration(Deardor, 1978;
Di kinson, 1984; Sellers et al., 1986; Du oudre et al., 1993). Ces resistan es dependent de la
vegetation etde la disponibilite en eau dans lesol. Parallelement, des modelesde plusen plus
elaboresdel'hydrologiedusolontetedeveloppes,puisque elle- i onditionnelestresshydrique.
Deux dire tions prin ipales ont ete explorees : d'une part, on a her he a tenir ompte de la
repartitionverti aledel'eaudanslesol,gr^a eadesmodelesdesolaplusieurs ou hes,in luant
des pro essus de diusion et de drainage (Abramopouloset al., 1988; Di kinson, 1984; Sellers
et al., 1986); d'autre part, on a her he a omprendre les eets de l'heterogeneite a petite
e helle des pluies et des proprietes du sol sur l'inltrationet le ruissellement (Warrilow et al.,
1986;EntekhabiandEagleson,1989),etarepresenter ette heterogeneite auseindesmaillesde
MCG(Dumeniland Todini, 1992;Johnsonetal., 1993;Stamm et al.,1994).
Danslemodelede ir ulationgeneraleduLaboratoiredeMeteorologieDynamique(LMD),
les dierents pro essus hydrologiques ayant lieu a la surfa e des ontinents sont de rits par le
modele SECHIBA (Du oudre et al., 1993). Ce modele, qui est axe sur la representation des
pro essusevaporatifs,en parti ulierau niveau du ouvert vegetal, estassez sommaire du point
duvuedel'hydrologiedusol.Celle- iesteneet basee surunmodeledesol adeux ou hesqui
ne onsidere niledrainage,nilavariabilitea petitee helle despro essus hydrologiques.
Le modele SECHIBA est de rit dans le hapitre 1, a la suite d'une presentation du
y le de l'eau et de ses intera tions ave le limat et la ir ulation generale de l'atmosphere.
Les hapitres 2 et 3 sont onsa res a l'etude de la sensibilite du y le hydrologique simule
parleMCGdu LMDatrois modi ationsde l'hydrologiedu sol.L'introdu tiond'unterme de
drainage,etl'augmentationde la apa ite de sto kage del'eaudanslesol,sont examineesdans
le hapitre 2. Ces deux elements ont en ommun de modier la distribution verti ale de l'eau
danslesol.Le hapitre3introduitau ontraireunedistributionhorizontalede l'eaudanslesol,
de l'evaporation ontinentale, etlesmodi ationsdu y le hydrologique global.Les hapitres2
et 3 etudient les eets sur le y le hydrologique de haque parametrisation, independamment
desautres.Le hapitre 4 ompletel'etudedesensibiliteparuneetudedesintera tions,ausein
du sol,entre les dierentselements de l'hydrologiedu sol. Enn,le hapitre 5 on lutl'etude
de sensibilite en examinant l'impa t des dierentes parametrisations sur le realisme du y le
hydrologiquesimule parleMCGdu LMD.
Cette premierepartie montre les intera tions entre le y le hydrologique etle limat.En
parti ulier, 'est la ir ulation generale de l'atmosphere qui permet le transport d'eau depuis
les o eans versles ontinents, e qui onstituelabran he atmospherique du y le hydrologique.
Maispourque y leilyait,ilfautunretourdel'eaudes ontinentsversleso eans.Cetransport,
qui denitla bran he ontinentale du y le hydrologique, est assure par les euves etrivieres,
et n'esten ore que rarement prisen ompte dansles MCG. Pour obtenir un modele de limat
omplet, dans lequel l'atmosphere et les o eans interagissent, il est ependant ne essaire de
fermer le y le hydrologique global. Le hapitre 6 presente ledeveloppement d'un modele de
transport lateral de l'eau dans les rivieres, et les resultats de son appli ation pour simuler le
Chapitre 1
Le y le de l'eau : presentation
generale
Lebutde e hapitren'estpasdefournirunedes riptionexhaustivedu y ledel'eau,mais
d'introduireleselements quiserontetudiesdanslasuitede ette these. Apresunepresentation
globale du y le hydrologique, nous nous interesserons a sa bran he atmospherique, et a ses
intera tions ave le y le energetique et la ir ulation generale de l'atmosphere. Nous nous
atta herons ensuite a la presentation des pro essus hydrologiques ayant lieu a la surfa e des
ontinents, ave una ent tout parti uliersurleurrepresentationdansleMCGdu LMDparle
modelehydrologiquede surfa eSECHIBA(Du oudre etal., 1993).
1.1 Le y le hydrologique global
Si l'on a epte le prin ipe de onservation de l'eau dans l'ensemble des enveloppes
ter-restres, touttransportde l'eaudans e systemeparti ipeaun y le. La omplexitedu y lede
l'eauresulte delavariete desmilieuximpliques,quel'on peutsubdiviser,selonPeixotoetOort
(1992), enhydrosphere, ryosphere, atmosphere, biosphere et lithosphere. Le tableau1.1donne
uneestimationdes volumesd'eau ontenusdans ha une de esspheres.
Demultiplestransports d'eau,sous ses trois formes solide, liquideet vapeur, parti ipent
au y ledel'eau:delavapeurd'eauesttransfereedepuislasurfa eduglobeversl'atmosphere,
gr^a eal'evaporationdel'eaudeso eans,desla s,desrivieres,dusol,et .,gr^a ealatranspiration
des plantes (et des animaux), et gr^a e a la sublimation de la gla e et de la neige; l'eau est
transportee dansl'atmosphere soitsous formevapeur, soitsous formeliquideou solide au sein
des nuages; de l'eau est transferee de l'atmosphere vers la Terre par pre ipitation de l'eau
liquide ousolide desnuages,oupar ondensationdire te dela vapeurd'eau atmospherique sur
les surfa es terrestres; l'eauapportee par l'atmosphere est soit reevaporee, soit transportee, a
traversles rivieres etles aquiferes,jusqu'aux o eans;et le y le re ommen e.Notons i ique e
sont les hangements dephase quipermettent ladistillationde l'eaude mer en eau dou e.
Laresultantedesdierentstransportsdenitle y lehydrologiqueglobal, s hematise par
lagure 1.1. Les uxevaporatifs sont plusde deuxfois superieursdepuisleso eans quedepuis
Tab. 1.1 { Estimation du volume d'eau sur la Terre, sous ses trois formes solide, liquide et
vapeur. D'apres de Marsily(1995).
Sto k % Tempsde
(km 3
) du total residen e
O eans 1350 000 000 97. 410 2500 ans
Gla ierset alottes de gla e 27500 000 1.984 1600 a 9700 ans
Eaux souterraines 8200 000 0.592 1400 ans
Mers interieures 105 000 0.00758 in onnu
La s d'eaudou e 100 000 0.00722 17 ans
Humidite dessol 70000 0.00505 1 an
Atmosphere 13000 0.00094 8 jours
Rivieres 1700 0.00012 16 jours
Organismes vivants 1100 0.00008 quelquesheures
TOTAL 1395 990 800 100.
ontinentale, il faut noter que sur les o eans l'evaporation est superieure a la pre ipitation,
ontrairement aux ontinents. Ce i est asso ie a une importante adve tion de vapeur d'eau
dans l'atmosphere, qui presente un bilan positif depuis les o eans vers les ontinents, et qui
est equilibree par le transport d'un volume equivalent d'eau liquide depuis les ontinents vers
leso eans. Malgre lesrelativesin ertitudessurlesvolumes d'eaue hanges, qui serontdis utees
dansle hapitre5,onpeutdenirle y lehydrologiqueglobalpardeuxbran heshorizontales,la
bran heatmospheriqueetlabran he ontinentale,asso ieesadestransportsopposes,et ouplees
pardeuxbran hesverti ales,au seindesquelleslese hangesd'eau sont realisespar hangement
de phase.
Le y lehydrologiqueainside ritestextr^emements hematique. Enparti ulier, ette
des- riptiondu y lehydrologiqueglobalignorelestransfertsd'eauauseinde haquereservoir;qui
sont pourtant tres importantspour le limat. Nous ne dis uterons pas, nidans e hapitre,ni
ailleursdans ette these, destransfertsd'eau dansl'o ean. Cestransports,ou ourants, nesont
eneet pas onsideresdansleMCGdu LMDquiest unMCGatmospherique.Ce ine doitpas
faireoublierque etransportestfondamentalpourlesysteme limatique, arilestasso ieades
ux d'energie importants. Un exemple frappant de l'importan e de l'o ean pour le limat est
fourniparle ouplageentreos illationsatmospheriqueseto eaniquesdanslePa ique,reunies
sousle nomde ElNi~no SouthernOs illationENSO(Harzallah and Sadourny,1995;Vintzileos,
E
C
P
C
E
O
P
O
E - P
O
O
Y
Volumese hanges Flux Surfa e
(10 12 m 3 /an) (mm/an) (10 6 km 2 ) O eans P O 387 1066 363 E O 427 1176 E O -P O 40 110 Continents P C 111 746 149 E C 71 480 Y=P C -E C 40 266
Fig. 1.1 { S hematisation du y le hydrologique global. Le tableau indique les volumes d'eau
continents
Surface des
Sommet de
l’atmosphère
et océans
45
24
Atmosphère
16
5
5
25
100
IRnet
H
LE
IR
25
70
Fig.1.2{ S hematisationdu bilanradiatifdel'atmosphere. Simplied'apresS hneider(1992).
Les valeurs sont donnees en pour entage du rayonnement solaire in ident au sommet de
l'at-mosphere (environ340 W.m 2
).
1.2 La bran he atmospherique du y le de l'eau
1.2.1 Couplage ave le y leenergetique
Tous les aspe ts du limat de la Terre (pre ipitations, temperatures, vents, nuages...)
resultentdetransfertsetdetransformationsd'energieal'interieurdusystemeterre-atmosph
ere-o ean. Le rayonnement solaireestlasour ed'energiede tous lespro essus dynamiqueset
ther-modynamiques dans e systeme mais le rayonnement solaire est davantage absorbe dans les
tropiques que dans les extratropiques, du fait de la spheri ite de la Terre. Il en resulte un
ex edent d'energie aux basses latitudes et un de it aux hautes latitudes. La onservation de
l'energie dans le systeme ontraint la ir ulation des uidesterrestres (atmosphere et o eans),
quiestleve teurdutransportmeridiend'energie.L'energietotaledusystemeestlasommedes
energies inetiques,interne,potentielleetlatente.C'est ederniertermequi ouplela ir ulation
generalede l'atmosphere etle y le hydrologique.
Ler^oleenergetiquedel'eaudependaussidesonimportan edanslespro essusradiatifs
(-gure1.2).Lerayonnementsolairein identausommetdel'atmospherevautenviron340W.m 2
.
sorption.Lerayonnementsolairein identalasurfa edelaTerreestre e hidansuneproportion
quidenitl'albedoterrestre.Cetalbedoestdierentpourlaneige,l'eau,lavegetation,lesolse
etlesolhumide, equi onstitueen oreun ouplageentrele y ledel'eauetle limat(Charney,
1975; Charney et al., 1977). Finalement, 45% du rayonnement solaire in ident au sommet de
l'atmosphere est absorbe par la surfa e. La temperature de la surfa e etant equilibree dans le
longterme, etteenergieest restituee al'atmosphere.Elleestpourunepartreemise sousforme
de rayonnement infrarouge, en fon tion de satemperature, selon laloi de Stephan-Boltzmann.
Le rayonnement infrarougenet vers l'atmosphere represente16% du rayonnement solaire
in i-dentausommetdel'atmosphere.Cepour entageresulteenfaitdel'equilibreentreuneemission
importantede rayonnement infrarougeparlasurfa e(104% durayonnement solaireausommet
de l'atmosphere), etl'absorption-reemission d'une grande partiede e rayonnement infrarouge
vers lasurfa e, parles gaz aeet de serre, dont leprin ipalest lavapeurd'eau.
L'energiesolaireabsorbeeparlaTerreestegalementrestitueesousformede uxturbulents
atraversla ou helimitedesurfa e: uxde haleurlatenteetsensible.Le uxde haleursensible
dependdugradientdetemperatureentrelasurfa eetl'atmosphere, etle uxde haleurlatente
estasso ie al'evaporationdel'eaudepuislasurfa e,quidependdugradientd'humiditeentrela
surfa e etl'atmosphere (se tion 1.3.2.2). Le ux de haleurlatente permet d'eva uer la moitie
de l'energie re ue par la surfa e terrestre, et l'energie latente orrespondante (LE) represente
en moyennesur le globe un tiers de l'energie disponibledansl'atmosphere. Ce i onrme
l'im-portan edu ouplageentrele y lede l'eauetle y leenergetique del'atmosphere. Cependant,
l'importan erespe tivedesdeux uxturbulentsesttresvariable,etdependfortementdes
ondi-tions limatiquesetdes ara teristiquesdelasurfa e(o ean/ ontinent;vegetation/solnu;et .).
Dupoint de vued'unmodele de ir ulationgenerale atmospherique, 'estlapartitionentre es
deux uxturbulentsquifaitl'inter^et prin ipaldesmodelesd'hydrologiede surfa e.
Enn,lebilanradiatifdusystemeTerre-atmosphereneseraitpasequilibresanslareemission
par l'atmosphere sous forme de rayonnement infrarouge de la quantite d'energie re ue par le
systeme sousformede rayonnement solaire.
1.2.2 Distribution de l'eau dans l'atmosphere
Troisvariablessont ourammentutiliseespourquantierlavapeurd'eaudansl'atmosphere.
Lapremiereestlapressionpartielledevapeurd'eau,p v
quiestlimiteeparlapressiondevapeur
saturante. La pression de vapeur saturante d'un gaz depend de latemperature, selon la loi de
Clausius-Clapeyron dp sat dT = L T( v l ) (1.1) ou p sat
designe la pressionde vapeur saturante, T la temperature, ou L est la haleur latente
de vaporisation, et v
et l
sont les volumes spe iques des phases vapeur et liquide. Dans
les appli ations meteorologiques, v
l
, les gaz sont supposes parfaits, et l'on neglige les
variationsde L en fon tionde latemperature (Peixotoand Oort, 1992). Alors,
p sat 'Aexp 0:622 L R d T (1.2) ouR d
vapeurque peut ontenirl'air,augmenteexponentiellement ave latemperature.
La vapeurd'eaudans l'airestegalement quantiee parl'humiditespe iqueq :
q = m v m air = v air (1.3) oum v et m air
designentla massede lavapeurd'eau etde l'air dansunvolume donne,et v
et
air
sont lesdensites orrespondantes. En negligeant lamassede l'eauliquidedans l'air,
q'0:622 p v p air (1.4) ou p air
est la pression atmospherique. L'humidite relative U indique la proportion de vapeur
d'eaudans l'air,parrapport alaquantite maximalequ'ilpeut ontenir:
U = q q sat ' p v p sat (1.5) ouq sat
estl'humiditespe iquedel'airasaturation,etantdonneeslatemperatureetlapression.
Enn, il est ourant en meteorologie de denir l'eaupre ipitable W p
omme la masse de
vapeurd'eau integree verti alement surune olonneunitaired'air:
W p = Z zmax z 0 v dz= Z zmax z 0 air qdz (1.6) ouz 0 etz max
designent la ote de lasurfa eetdu sommet de l'atmosphererespe tivement.
La gure 1.3 montre la distribution de l'humidite spe ique q en fon tion de la latitude
et l'altitude. Cette distribution ressemble a elle de la temperature (gure 1.3), e qui resulte
de la relation 1.2. Ainsi les valeurs maximales d'humidite spe ique, autour de 20 g/kg, sont
lo alisees a l'equateur, a la surfa e, et l'humidite spe ique de ro^t vers les p^oles et vers le
sommet de l'atmosphere, suivant en ela les gradients meridiens et verti aux de temperature.
On peut onsiderer que la quasi-totalite de la vapeur d'eau est ontenue dans la troposphere,
dontlalimite,latropopause,estreveleesurlagure1.3parl'inversionduproldetemperature
auxalentoursde 100 mbdanslestropiques.Mais lavapeurest surtoutlo alisee danslesbasses
ou hes:90% sont en dessousde 500 mb,et50% sont on entres endessous de 850 mb.
Ladistributiondel'eaudansl'atmosphereestenfaittresvariable,tantdansletempsque
dans l'espa e. Dans les deserts subtropi aux par exemple, l'humidite de l'atmosphere est bien
plusfaiblequenelesuggerelamoyennezonalepresenteeengure1.3.L'humiditedel'airresulte
de l'equilibreentre les hangementsde phase etlaresultantedestransports d'eau.Integree sur
une olonneunitaired'air,l'equation de onservation delamasse d'eau donne:
W p t + W t =E P div ~ Q div ~ Q (1.7)
Dans etteequation,W p
estl'eaupre ipitable dansla olonne(equation1.6), W
est l'integrale
verti aledel'eauliquideetsolide,EetP sontles uxdevapeurd'eau,respe tivementevaporee
a la base de la olonne, et pre ipitee; enn, div ~
Q et div ~ Q
sont les resultantes du transport
lateraldel'eau,vapeuret ondenseerespe tivement,atraversleslimitesverti alesdela olonne:
~ Q= Z z max z0 m v ~vdz = Z z max z0 air q~vdz (1.8)
Fig. 1.3 { Distribution en latitude et altitude de l'humidite spe ique q (g.kg 1
) et de la
dT
dz
>
Γ
d
Γ
d
dT
dz
<
Γ
d
Température
Altitude
Fig. 1.4{ Conditionsde stabiliteet d'instabilite pourunemasse d'airse .
~ Q = Z zmax z 0 m ~vdz (1.9)
ou ~v est la vitesse horizontale du vent, et m
est la masse d'eau liquide ou solide dans
l'at-mosphere. Dansla grande majorite des appli ationsmeteorologiques, on peut negliger W =t devant W p =t, et ~ Q devant ~
Q. De plus, si l'on ex epte les as d'orages tres intenses, et les
ourtese hellesdetemps,letauxdevariationdel'eaupre ipitableW p
=testtresfaibleen
om-paraisonde P,E etdiv ~
Q(Peixoto and Oort, 1992). En onsequen e, dansle asde moyennes
adese helles detempssuperieuresouegalesaunmois, onpeutsimplierl'equation1.7sousla
forme
E P 'div
~
Q (1.10)
ou X designe la moyenne temporelle de la grandeur X. Par onsequent, sur des periodes de
tempssuÆsammentlongues, ilyadivergen edevapeurd'eaudansles regionsoul'evaporation
est superieure a la pre ipitation, et au ontraire onvergen e d'humidite dans les regions ou
lapre ipitationest superieure a l'evaporation. Pour ette raison,nous appellerons onvergen e
d'humiditeladieren eP E,quandnousl'etudieronsenmoyenne.La onvergen ed'humidite
onstitueuntermede ouplageimportantentrele y ledel'eauetla ir ulationdel'atmosphere.
1.2.3 Condensation et mouvements onve tifs
Lavapeurd'eauatmospheriquese ondensequandsapressionpartielledepasselapression
de la vapeur saturante. La ondensation dans l'atmosphere ne essite egalement la presen e de
nesparti ules,les\noyauxde ondensation"(TripletetRo he,1971),maisnousnedis uterons
pas et aspe t. Dierents me anismes entra^nent la ondensation selon que l'atmosphere est
stableou instable.
Les mouvements turbulents de l'atmosphere entra^nent onstamment de faibles
mouve-ments verti aux des parti ules d'air. Si la poussee d'Ar himede exer ee sur une parti ule a sa
nouvelle altitude est inferieure a son poids, alors l'air est stable ar la parti ule est ramenee
mouvementverti alsuÆsammentrapidepourqu'onpuissenegliger lese hanges de haleurave
le milieu exterieur (vitesse verti ale > 10 m.s 1
). Le mouvement verti al de la parti ule est
alorsasso ie aunetransformationadiabatique.Legradientadiabatiquese d
estdeni omme
le taux de variationde latemperatureen fon tionde l'altitudequi permet l'equilibredu poids
de laparti ule et de la poussee d'Ar himedequ'elle subit. Sous l'approximation hydrostatique
etl'approximation desgaz parfaits,etennegligeantl'energie inetiquedesparti ules,ontrouve
d = dT dz = g p ' 9:8 o C :km 1 (1.11) ou p
est la apa ite alorique de l'air. La omparaison du gradient thermique verti ald'une
masse d'airave d
permetde denirsi elleest stableou instable(gure 1.4):
{ sidT=dz > d
,unelegereas endan eadiabatiqueentra^neunetemperaturedelaparti ule
inferieure a latemperature du milieu exterieur a la nouvelle altitude,si bien quel'air est
stable,
{ si dT=dz < d
, 'estle ontraire etl'air est instable.
Si l'air, au lieu d'^etre se , est sature en vapeur, alors les mouvements verti aux d'une
parti ule d'air ne orrespondent plus a une transformation adiabatique. En eet, la vapeur
d'eau ontenue dansune parti ulesubissantune as endan e ondensedu fait de la diminution
delatemperature, equiliberedela haleur.Inversement,silaparti uledes end,l'e hauement
resultant de sa ompressionprovoqueuneevaporationde l'eau ondensee, don uneabsorption
de haleur.Par onsequent,sil'airestsature,letauxdevariationverti aledelatemperaturequi
permetd'equilibrer lapoussee d'Ar himedeetlepoidsd'uneparti uleanimeed'unmouvement
verti al, s
,est superieur a d
. Il dependde lapression et de la temperature, et vaut environ
-6 0
C.km 1
danslamoyennetroposphere.En onsequen e,l'airsatureestplusfa ilementinstable
quel'airse .Enn,sil'on onsideredel'airhumidemaisnonsature,ilfautdistinguertrois as:
{ si dT=dz < s
,alors l'airest instable,
{ si dT=dz > d
,alorsl'air eststable,
{ si s
<dT=dz < d
,l'airest dit onditionnellementinstable. Eneet, tant quel'air n'est
passature,ilse omporte ommedel'airse etestdon stable.Maissijamaislasaturation
est atteinte, alorsl'air devient instable.
L'air n'etant jamais ompletement se , la ondensation est souvent asso iee aux
instabi-lites.On regroupe lespre ipitationsasso ieessous lenom de pre ipitations onve tives. Sil'air
est instablede maniere absolue(dT=dz < s
), ilya ondensation. C'est le as desorages d'ete
parexemple,oul'instabiliteabsolueresulted'une hauementimportantdelasurfa e.Sil'airest
onditionnellementinstable,ilfautengeneral uneas endan e delamassed'airpourde len her
instabiliteet ondensation.C'est le asauniveaudesreliefsetdesfrontsdepressionnaires.Dans
lestropiques,lesinstabilitesnepeuventpas^etrede len heesaudessusde850mb(Holton,1972).
Si l'air est stable (de maniere absolue ou non), la ondensation est possible si la masse
d'air est refroidie, par adve tion sur des surfa es froides ou par refroidissement radiatif. La
ondensationd'unemassed'airstablepeutegalement^etre permiseparmelange ave unemasse
d'airplushumideou parbaisse dela pression.
1.2.4 Couplage ave la ir ulation generale
Le ouplageentrele y ledel'eauetla ir ulationgeneraledel'atmosphereadejaetemis
eneviden eau ours de e hapitre.La onvergen ed'humiditeest un exemplede e ouplage.
La ne essite frequente de mouvements, tout autant verti aux qu'horizontaux, pour de len her
la pre ipitation en est un autre. Le but de ette se tion est de mettre en eviden e les
a-ra teristiques spatiales de e ouplage. La gure 1.5 presente les moyennes zonales 1
annuelles
de la pre ipitation, de l'evaporation et de la onvergen e d'humidite P E sur le globe,
se-lon dierentes sour es. Toutes es valeurs orrespondent a des moyennes sur au moins une
dizained'annees,que l'onnommeusuellement limatologies. Lesdieren esentre es
limatolo-giestraduisentunerelativein ertitudedesmesuresetdeleuranalyse,quiseradis utee dansle
hapitre 5.
Les trois ourbes dela gure 1.5resument les ara teristiques hydrologiques desgrandes
zonesmeridiennes.L'evaporationaugmentedesp^olesversl'equateur,suivanten elalatemperature.
Cette orrelation dependde larelationentrelapressiondevapeursaturanteetlatemperature,
ommenous leverronsplusloin.
Les pre ipitations sont tres faiblesau niveau deshautes latitudes, ar tres peu de vapeur
d'eau est disponible pour la ondensation, du fait des faibles temperatures (gure 1.3). Aux
moyennes latitudes, les pre ipitations sont de l'ordrede 2 mm/j, soitenviron 700 mm/an. Ces
pre ipitationssontlieesauxfrontsdepressionnaires.Uneimportante omposantelo ales'ajoute
enete, quanddesinstabilites onve tivessont de len hees parl'e hauement du sol.
Lespre ipitationsmaximalesontlieual'equateur,ouellessontasso ieesaunmaximumde
onvergen ed'humidite.Lessubtropiquessontau ontraires ara teriseespardespre ipitations
relativementfaibles,etsurtoutparunedivergen ed'humidite.Ces ara teristiqueshydrologiques
re etent la dynamique tropi ale, dont la omposante meridienne majeure est la ir ulation en
ellules de Hadley. Ces ellules, qui onditionnent l'equilibre energetique entre les basses
lati-tudes (ex edentaires enenergie) etles hautes latitudes(de itaires), sont ara terisees par une
onvergen ed'air etd'humiditedansles basses ou hesau niveau de l'equateur,asso iee a une
as endan eetune onve tiontresintenses,etaunedivergen ed'airdanslahautetroposphere;
les ellulesde Hadleysont fermees paruneforte subsiden edansles subtropiques,quiexplique
la divergen edepuis es regions. Les as endan es onve tives permettent la transformation de
l'energielatenteetdel'enthalpie(asso ieeau uxde haleursensible)enenergiepotentielle,qui
est exportee vers les regions de itaires gr^a e a la divergen e des hautes ou hes (Sadourny,
1993). La onvergen e dans les basses ou hes joue un tres grand r^ole dans la ir ulation
meridienne de Hadley, a deux titres : la onvergen e d'air est asso iee a l'as endan e dans
les basses ou hes au niveau de l'equateur, et la onvergen e d'humidite (et d'enthalpie)
per-1
Fig. 1.5 { Moyennes zonales annuelles (mm/j) de l'evaporation, de la pre ipitation et de la
Janvier
Juillet
Fig. 1.7 { Representation s hematique de la ir ulation de Walker dans le plan equatorial.
D'apresSadourny(1993).
met l'entretien des instabilites onve tives, qui renfor ent l'as endan e vers le sommet de la
troposphere. La onve tion penetrante produit des systemes de umulo-nimbus qui traversent
toute l'atmosphere, etquilo alisent laZonede Convergen e Inter-Tropi ale(ZCIT).
Lagure1.6permetdepre iserles ara teristiqueszonalesetsaisonnieresdespre ipitations.
En parti ulier,elle montre dans les tropiques l'os illation saisonnierede la ZCIT. En eet, les
zones les plusex edentaires en energie sont, du fait de l'in linaison de l'axe de rotation de la
Terre, lo alisees au sud de l'equateur en janvier, et au nord de l'equateur en juillet. Les tres
fortespluies en IndeetenAsiedu Sud-Esten juillet orrespondenta lamousson indienne.
Les artesdepre ipitationenjanvieretjuilletmontrentegalement unmor ellementde la
ZCITdansladire tionzonale.Lesmaximalesplusintensessontlo alisessurles ontinents,qui
sont plus haudsetdon plusex edentaires enenergiequeleso eansauxm^emeslatitudes.Ala
ir ulationmeridiennedeHadleysesurimposedon une ir ulationzonale,egalementen ellules,
dite ir ulationde Walker (gure 1.7).Cette ir ulation ontribuebeau oupdans les tropiques
a l'adve tion de vapeurd'eau atmospheriquedepuisles o eans versles ontinents(gure 1.1).
1.3 La bran he ontinentale du y le de l'eau
1.3.1 Presentation des pro essus impliques
La gure 1.8 re apitule les dierents pro essus hydrologiques ayant lieua la surfa e des
ontinents. La sour e d'eau de tous es pro essus est la ondensation de la vapeur d'eau
at-mospherique,sousformedepluie,rosee,brouillard,neige,et .A l'ex eptiondel'eauinter eptee
parlefeuillageetreevaporee, lespre ipitationsarrivent ausol.Onpeutgrossierement denirle
sol ommelazonesuper iellede lalithospherequisubitl'in uen edesorganismesvivants,
no-tammentdesplantes. Eneet,unedesprin ipalesdieren esentrelesoletlazoned'alteration
E
sol
T
r
E
i
I
sol
I
sol
E
i
T
r
E
sol
R
P
D
Aquifère
d’altération
Zone
Sol
Substratum rocheux
P
précipitation
évaporation du sol nu
transpiration
évaporation de l’eau interceptée
infiltration
R
ruissellement
D
drainage
de son par ours. L'inltration augmente le sto k d'eau du sol, qui alimente de nombreux ux
hydriques:
{ l'evaporationdu sol nu,etla transpirationdesvegetaux,
{ desdrainagesversleszonessaturees(nappesaquiferesourivieres):nousdesignonsi ipar
drainage tout ux d'eau liquide dans le sol ou la zone d'alteration sous-ja ente, dont la
omposante verti aleestdirigeeverslebas.La resultantede es uxsurl'ensembledusol
etde lazone d'alteration alimentelesnappesaquiferes.
Outreles uxrepresentessurlagure1.8,ilexisteegalement des uxd'eauliquideentrerivieres
etaquiferes,ainsiquedes uxas endants,ouremontees apillaires,entrelesaquiferesetlazone
non saturee (zone d'alteration et sol).Enn, les surfa esd'eau libre a lasurfa edes ontinents
( ours d'eau,la s,mares, aques) ontribuent a l'evaporation totale.
1.3.2 Representation dans les MCG
1.3.2.1 Equation bilan
Dustri t pointde vued'un modele de ir ulationgenerale de l'atmosphere, lespro essus
hydrologiques ayant lieu a la surfa e des ontinents n'ont d'autre inter^et que de determiner
les onditions aux limites d'humidite pour l'atmosphere, 'est-a-dire les ux evaporatifs. Un
premierproblemequiseposeauxmodelisateursestlarepresentationdespro essusasso iesaux
aquiferes,dont ladistributiongeographique estmal onnue.Etantdonne letempsde residen e
important de l'eaudans e ompartiment (estime a 1400 ansen moyenne, tableau 1.1),il n'est
pasrepresente dans lesMCG, de m^eme quela zoned'alterationetles ours d'eau.
Finalement,lesseulspro essushydrologiquesde surfa e onsideresdanslesMCGsontles
pro essusasso iesau sol etala vegetation. L'evolution de laquantited'eau sto kee danslesol
traduit la onservation de ette quantite :
W t =P I l oss E sol T r R D+M F (1.12) ave I l oss =P T f = I t +E i (1.13)
Les symbolesde esequationsbilanssont denis omme suit:
{ W :la quantite d'eau sto kee danslesol,
{ P :les pre ipitationstotales,
{ I l oss
:perte parinter eption,
{ E sol
:l'evaporation dusol,
{ T r
:latranspiration desvegetaux,
{ M :lafonte de neige,
{ F :lapre ipitationsolidesous formedeneige,
{ T f
:\throughfall",pre ipitationnon inter eptee par lavegetation,
{ I :quantite d'eau sto kee parla anopee,
{ E
i
:evaporationde l'eausto kee parla anopee,
Nousn'evoqueronspasi ilespro essusliesalaneige.Lele teurinteressepeutserefereraNajm
Chalita(1992),Douvilleetal.(1995aetb),Lothetal.(1993)etVerseghy(1991), quiproposent
des parametrisations physiques de es pro essus, et a Cohen et Rind (1991) et Namias (1985)
quimontrentl'in uen e de laneige surle limat.
Les pro essus hydrologiques du sol, qui onstituent le sujet de ette these, ne seront pas
de ritsi i, maisdansle hapitre 2pourledrainage,etdansle hapitre 3pourleruissellement.
Enn,unmodele destransfertshydrologiques dansles oursd'eau et lesaquiferes serapresente
dansle hapitre 6.
1.3.2.2 Evaporation
Stri tosensu,l'evaporationdesignele hangementdephasedel'eauliquideeneauvapeur,
'est-a-dire la vaporisation de l'eau. En meteorologie, il est usuelde designer par evaporation
le ux de masse d'eau resultant de la vaporisation de l'eau a la surfa ede laTerre.Le ux de
haleur latentedesignele ux d'energie asso ie a e hangement dephase :
L
=LE (1.14)
ou L
estle uxde haleurlatente,Eestl'evaporationetLestla haleurlatentedevaporisation
de l'eau(L'2.4510 3
J/g atemperature ambiante).
Le voisinagede la surfa eterrestre provoque unediminution progressive, parfri tion, de
la vitesse du vent. Cette a tion s'exer e sur une hauteur variable selon la vitesse du vent, la
naturede lasurfa eetlastabilitede lamassed'air, et ette hauteurdenitla ou he limitede
surfa e. Dans ette ou he, dont la hauteurest omprise entre 50 et100 m, l'air est anime de
mouvementsturbulents,asso iesaunediusionturbulentebeau ouppluseÆ a equeladiusion
mole ulaire.Larepresentationdel'evaporationdanslesmodelesde ir ulationgeneraleestbasee
surl'hypothesede onservationdes uxturbulentsa travers ette ou he limite desurfa e. On
onsidere ainsi que le ux de vapeur d'eau a quelques metres du sol (au niveau de referen e)
represente le uxdevapeurd'eauau sommet de la ou he limitede surfa e(Peixotoand Oort,
1992). Selon la loi de Fi k de rivant la diusion,l'evaporation est proportionnelleau gradient
d'humiditeentrelasurfa e etle niveaude referen e. C'est le oeÆ ient deproportionnalite qui
rend omptede laturbulen e. Le oeÆ ientde diusionturbulenteest donneparleproduitdu
module du vent j~v j, de la densite de l'air , et d'un oeÆ ient de frottement C D
, qui depend
de larugosite de lasurfa e,de lastabilitede l'air,etde l'altitudedu niveau dereferen e.
Ainsi, l'evaporation d'une surfa e d'eau libre (in luant l'eau inter eptee par le ouvert
vegetal) est donnee par
ou T s
estlatemperature de lasurfa ed'eau libre,etouq air
est l'humiditespe ique auniveau
de referen e.
Si la surfa e evaporante n'est pas onstituee d'eau libre (sol nu ou ouvert vegetal), le
probleme est de determiner l'humidite spe ique de la surfa e. Ce probleme est generalement
resoluen onsiderantquel'eauliquiden'estpasalasurfa e,maisdanslesol pourl'evaporation
du sol nu, et dans les feuilles pour la transpiration. On admet alors que l'eau s'evapore dans
le sol ou la feuille, et que le ux resultant de vapeur d'eau est freine par des resistan es, en
analogie ave la loi d'Ohm. Dans e adre, on identie le oeÆ ient de diusion turbulentea
une ondu tan e, 'est-a-dire a l'inverse d'une resistan e, dite aerodynamique :
r a = 1 C D j~vj (1.16)
et l'on onsidere que les dierents ux evaporatifs sont limites par les dierentes resistan es
misesen serie. Alors
E sol = q sat (T s ) q air r a +r sol (1.17) ou T s
est latemperature de la surfa eetr sol
est laresistan e exer ee parle sol,quidependde
l'humidite du sol (Kondo et al., 1990). La transpiration d'un ouvert depend de la resistan e
exer eeparl'ensembledesstomatesdesfeuillesde e ouvert,quel'onintegredansuneresistan e
de ouvertr : T r = q sat (T s ) q air r a +r (1.18)
La resistan e d'un stomate depend du de it de l'air en vapeur d'eau Æq = q sat (T air ) q air ,
du rayonnement utile pour la photosynthese (PAR), de la temperature et de l'humidite du
sol (Jarvis, 1976), et la resistan e du ouvert r
depend de plusde l'indi e de surfa e foliaire
(LAI).Ilexiste de tresnombreusesformulationsdierentesde r sol
etr
(Shaoetal.,1994).
La ou helimiteturbulenteestegalement lesiegedu uxturbulentde haleursensibleH,
quiest engendre parladieren e de temperature entrele soletl'atmosphere :
H=C D j~vj(T s T air ) (1.19) ou T s
est la temperature de la surfa e et T air
la temperature de l'air au niveau de referen e.
Le ux de haleur sensible H et le ux de haleur latente LE sont ouples parl'intermediaire
du rayonnement net R n
, qui est la dieren e entre le rayonnement solaire net a la surfa e et
le rayonnement infrarouge net a la surfa e. A long terme, les variations de temperature de la
surfa eetdes ou hesprofondes dusol sont negligeables, sibien que
R n
W/W
max
0.75
1
β
1
Fig. 1.9 { Variations du oeÆ ient d'aridite du modele de Manabe (1969) en fon tion de
l'humidite dusol.
1.3.2.3 Tres ourt historique des parametrisations hydrologiques de surfa e dans
les MCG
De tres nombreux modeles sont utilises dans les MCG pour representer l'hydrologie de
surfa e. Le plusan ien, etleplussimple,est eluide Manabe (1969). Ce modele onsidereque
lesolestun reservoir de1 mde profondeur,dont la apa ite maximaleW max
vaut150kg.m 2
,
orrespondantaunehauteurmaximalede 150mmdanslereservoir.Cemodelenedistinguepas
les omposantesde l'evaporationliees ausol eta lavegetation. L'evaporation est donnee par
E =C D j~vj(q sat (T s ) q air ) (1.21)
SuivantBudyko(1956),Manabefaitdependrel'evaporationdel'humiditedusolW,selonla
fon -tionrepresenteeengure1.9.SilesolestsuÆsammenthumide(W 0:75W max
),l'evaporation
est equivalente a elle d'une surfa e d'eau libre. Alors =1, et l'on dit que la surfa e evapore
au taux potentiel. Si W <0:75W max
, l'evaporation est proportionnelle a l'humidite du sol. La
fon tion represente don un stress hydrique,eton designesouvent par leterme oeÆ ient
d'aridite.
Enn, l'evolution de l'humiditeest de ritepar uneequation bilantressimple:
W
t
=P E R+M F (1.22)
oule uxd'eau sousformede ruissellement,R ,vaut,pendantlepasde temps t:
R=max(P E+M F W max W t ;0) (1.23)
Cette denitiondu ruissellement orrespond au debordement du reservoir, omme le ferait un
seaualimenteparlasour eP E.Cetteanalogieavaluau modeledeManabesonetiquette de
\bu ketmodel".
Le modele deManabefutlepremierafermerle y lede l'eaualasurfa edes ontinents,
S hle-majeurs,quiont onduitaudeveloppementdemodelesplus omplexes.Lepremierin onvenient
du modele de Manabe est qu'il ne peut pas reproduirela variabilite temporelle a ourt terme
de l'evaporation, du fait de la profondeur importante de son reservoir de sol (Di kinson and
Henderson-Sellers,1988; Mahfoufetal.,1996). Ce iaentra^nele developpement de modelesde
sol a plusieurs ou hes, orrespondant ha une a un reservoir de profondeur inferieure a elle
du reservoir unique de Manabe (Deardor, 1977; Di kinson,1984; Abramopoulosetal., 1988).
Le se ond in onvenientdu modele de Manabe est qu'ilne rendpasexpli itement ompte de la
vegetation. Sont ainsinegliges les eetsde ertainesvariablesatmospheriques sur laresistan e
stomatique( omme latemperature etl'humiditede l'air,lerayonnementsolairein identsur la
vegetation, et .),ainsiquel'inter eptiondespre ipitationsparle ouvertvegetal,dont
l'impor-tan e est majeure (S ott et al., 1995). Parallelement a l'augmentation du nombre de ou hes
dans le sol, les modeles re ents in luent don , une representation expli ite de la vegetation, la
plus omplexeetant donnee par le\SimpleBiosphereModel" (SiB)de Sellersetal. (1986). De
plus amples informations sur les nombreux modeles hydrologiques de surfa e sont disponibles
dans lesrevues de Laval (1988)etGarratt (1993), ou dansShaoetal. (1994).
1.3.3 Le modele SECHIBA
Le modele SECHIBA (Du oudre, 1989; Du oudre et al., 1993) est utilise dans le MCG
du Laboratoire de Meteorologie Dynamiquepourrepresenter les pro essushydrologiquesayant
lieu a la surfa e des ontinents. Ce paragraphe est onsa re a la des ription de la version de
SECHIBA quiaservi de baseauxetudesde ette these.
1.3.3.1 Les ux evaporatifs
SECHIBA distingue dierents types de surfa e au seind'une m^eme maille du MCG : le
sol nu,etsept typesde vegetation, dont l'indi e de surfa efoliaireet les ara teristiques vis-
a-visdes resistan es a l'evaporation dierent. Les uxevaporatifssont al ules independamment
pour haque type de surfa e present sur une maille. La moyenne de es ux, ponderee par la
fra tion de maille asso iee a haque type de surfa e, onstitue l'evaporation totale transmise
a l'atmosphere au sommet de la ou he limite turbulente. La transpiration etl'evaporation de
l'eauinter eptee parun typedonnede vegetation, etl'evaporationdusol nu,sont donnespar:
T r = 1 I I max U s q sat (T s ) q air r a +r +r st (1.24) E i = I I max q sat (T s ) q air r a +r st (1.25) E sol =U s q sat (T s ) q air r a +r sol (1.26)
Latemperaturedesurfa eT s
estidentiquepourtouslestypesdesurfa e,etresultedubilan
ther-miquealasurfa edelamaille.Denouveauxtermesapparaissentparrapportauxequations1.17
et1.18 :
{ I max
estla apa ited'inter eption(enmm)del'eauparlefeuillagedu typedevegetation
sur la anopee, et le rapport I=I max
represente la surfa e du ouvert vegetal re ouverte
d'eau libre, alors que son omplementaire represente la surfa e des feuilles se hes qui
transpirent.
{ r st
est la resistan e ar hite turale (ou de stru ture), introduitepar Perrier (1975), pour
representer la resistan e exer ee sur le ux de vapeur d'eau a l'interieur de la anopee,
entre la surfa e des feuilles et le sommet du ouvert. La resistan e ar hite turale rend
egalement ompte de la limitationde latranspiration due a l'extin tiondu rayonnement
utilepourlaphotosynthese, entrele sommet etlabasedu ouvert (Du oudre,1989).
{ U s
est un oeÆ ient d'aridite, quidenit la for e de retention de l'eau dans le sol.Il est
relieaupotentielhydriquedusol(se tion2.2.1),etdon al'humiditedusol(se tion1.3.4).
Laresistan edusol r sol
depend ommeU s
de l'humiditedu sol.Cesrelationsseront examinees
dansleparagraphe suivant.La resistan e desurfa edu ouvertest donnee par:
r = 1 LAI S n +s 0 S n a+Æq k 0 (1.27)
Le premierquotient dans l'expressionder
representel'augmentationde laquantite transpiree
ave l'augmentation de lasurfa e transpirante. Le deuxieme quotient represente l'in uen e du
rayonnementsolairenetS n
surl'ouverturedesstomates.Eneet,lerayonnementsolaireexer e
un ontr^ole positif sur la photosynthese, et le ux de CO 2
dans les ellules photosynthetiques
est module parle diametre des poresstomatiques. Le troisieme quotient, qui relie r
au de it
de l'air en vapeur d'eau, permet de representer la fermeture des stomates en atmosphere tres
se he. Enn, la resistan e stomatique ne depend pas dansSECHIBA de l'humidite du sol, ar
ette dependan ede latranspiration estpriseen ompte parle oeÆ ient d'aridite U s
.
Les parametres s 0
, a, et k 0
dependent du type de ouvert vegetal, de m^eme que la
resistan e ar hite turale r st
. Les valeurs de es parametres sont donnes par Pol her et Laval
(1994).Les variations saisonnieres du LAI sont deniesdansl'appendi eA.
1.3.4 L'hydrologie du sol
Dans le modele SECHIBA, la profondeur du sol, assimilee a une profondeur ra inaire,
vaut1 metre. Le sol est represente par un reservoir d'eau a deux ou hes, dont la apa ite de
sto kage W max
orrespond a unehauteurd'eaude 150 mm. Cettevaleursera dis utee dans les
se tions2.1et2.3.
Lemodeledesoladeux ou hesestbasesurlesideesdeveloppeesparChoisnel(1974,1995).
L'originalite de e modele tient au fait que les transferts hydriques entre les deux ou hes de
sol ne sont pas representees de maniere expli ite pardes oeÆ ients de diusion, omme dans
le modele de Deardor (1977) par exemple. Ces transferts resultent de maniere impli ite de
l'algorithmederemplissage du sol(gure 1.10).
Cet algorithmereposesur le fait que lapartie super ielledu sol est la plusrea tive du
pointdevuedestransfertshydriques.Ilende oulequel'evaporationdusolnuetlatranspiration
dependent de l'humiditede la ou he super ielle.Onpose:
U s =exp h s h ! (1.28)
réservoir
profond
sol humide
sol sec
réservoir
superficiel
P-E<0
P-E>0
P-E<0
Evaporation
Précipitation
Evaporation
Fig. 1.10 { S hematisation du prin ipedu modele de sol de Choisnel. Pour les notations, voir
le texte. r sol =r t h s (1.29)
Dans es deux relations 2
, h s
designe la hauteurde sol se dans la ou he super ielle, dont la
hauteuresth sup
.Leparametre vaut0.8,etr t
,quirepresentelaresistan eexer eepar1metrede
solse al'en ontredel'evaporationdusolnu,vaut33000s.m 2
.Cettevaleurimpliquequem^eme
unehauteurde solse de 1 m exer euneresistan e onsequente. Dans es onditions en eet,
r sol
vaut330 s.m 1
, quiest du m^eme ordre de grandeurque les estimations par Rutter(1975)
de laresistan e stomatiquedes plantes herba ees (entre 100 et 300 s.m 1
) et des for^ets (entre
350 et850 s.m 1
).Parailleurs,sih s
=0, lesol nuevaporeau taux potentiel,et latranspiration
n'estpluslimitee parau unstress hydrique.
DansSECHIBA,l'evaporationdependdes onditionshydriquesdupasdetempspre edent,
et 'est la dieren e P E, ou E est l'evaporation totale, qui alimente le reservoir sol (nous
negligeons i i les variations de P E liees a la neige). La ou he super ielleest reee quand
P E >0 apres uneperiode se he, ou P E <0 (gure 1.10). Tant que P E reste positif,
la ou he super ielles'approfondit, e qui orrespond a laprogressionpar diusiond'unfront
d'hume tation. Pendant l'approfondissement de la ou he super ielle, elle- i reste saturee, si
bien que h s
=0, et que l'evaporation depuis le sol ( 'est-a-dire l'evapotranspiration), n'est pas
limitee parstress hydrique.L'evaporation(P E<0) estalimenteeparl'humiditedela ou he
super iellequand elleexiste,etpeutentra^nersadisparition.
La ou he super iellepermetde reproduireles variations a ourt termede l'evaporation
de maniere plus realiste que dans le modele de Manabe. L'evaporation a notamment lieu au
taux potentiel quand il il vient de pleuvoir apres une periode se he, e qui onstitue le
om-portement realiste dans une telle situation. Cependant,du moment que la ou he super ielle
n'est plussaturee, ellese omporte ommele reservoir de Manabe.En parti ulier,sila ou he
super ielleest a la fois epaisse et tres asse hee, m^eme un fort orage ne pourra saturer ette
ou he, et l'evaporation du sol nu sera limitee en fon tion de l'epaisseur de sol se . An de
renfor er le ara tere dynamique de la ou he super ielle vis-a-vis de l'evaporation,
notam-mentde l'evaporationdu solnu,laprofondeurmaximalede ette ou he aete limitee a10 m.
2
Lesrelations1.28et1.29sontenfaitdessimpli ationsdesrelationsin lusesdanslemodeleSECHIBA,mais ellessontrepresentativesdu omportementgeneralder etU .
Quand la profondeur de la ou he super ielle atteint ette limite, et que la ou he est
sa-turee,toute inltrationsupplementaireapportee parP E >0alimentedire tement la ou he
profonde(Du harne,1993).
Quand lesolestintegralement sature,les deux ou hessont reunies, et toutapportd'eau
P E>0 alasurfa eruisselle.Le ruissellementestdon denidansSECHIBA ommedansle
modele de Manabepar
R=max(P (E sol +T r +I l oss )+M F W max W t ;0) (1.30)
Le ruissellement est don nul tant que le sol n'est pas sature, alors qu'il est onstitue de la
totalite de l'eau disponiblea la surfa e quand le sol est sature et l'inltration par onsequent
impossible. Ce ruissellement, deni par le debordement du sol quand elui- i est sature, sera
Chapitre 2
Sensibilite du MCG a la repartition
verti ale de l'eau dans le sol
2.1 Introdu tion
La ir ulationetlesto kagedel'eaudanslesoldependentpourbeau oupdesaporosite.Il
importededistinguerdierentstypesdeporosite,quisontasso iesadespro essushydrologiques
dierents:
{ la porosite totale est denie omme le volume de sol qui n'est pas o upe par la phase
solide.Elledetermine la apa ite dusol a saturation, quandl'eauo upe l'integralite des
vides du sol. Le sol est ependant rarement sature ar l'eau ontenue dans ses pores les
plusgrossiers(diametresuperieura10m)estrapidementressuyeeapreslespluies,
'est-
a-direeva uee verti alement souslaseule a tionde lagravite. Onparlealorsde drainage
gravitationnel. Il est usuel de onsiderer qu'un sol sature par la pluie est ompletement
ressuye au boutdedeux a troisjours,en absen ede nappe(Du haufour,1991).
{ au terme du ressuyage,seuls les pores dont lediametre est inferieur a 10m sont en ore
remplis d'eau.La quantite d'eau orrespondanteestappelee apa ite au hamp.
{ lesporestresns(diametreinferieura0.2m)sontnormalemento upespardel'eauqui
estlieea laphasesolidepardesliaisonsele trostatiques. Cetteeau, diteeau liee,nepeut
^
etreretireedusolniparevaporation auxtemperatures normales,nipartranspiration.Par
onsequent,s'ilnerested'eauquedanslesporestresnsdusol,lesvegetaux nedisposent
plusd'au unesour ed'eau pourlatranspirationet etrissent :on parlealorsde point de
etrissement.
Finalement, lemaximum de l'eauutilisable a longterme (audela de trois jours)poursoutenir
l'evapotranspiration est determine par le volume des pores dont le diametre est ompris entre
0.2 et 10 m. Cette quantite maximale, nommee apa ite utile, est don la dieren e entre la
apa ite au hamp etlepoint de etrissement.
Dans le modele hydrologique SECHIBA, la apa ite du sol, ou quantite d'eau maximale
ar:
{ l'eauliee n'intervient pasdansles bilanshydriques,
{ l'eauen ex esdanslesol parrapportala apa ite au hampaun tempsde residen e tres
faibledanslesol,par rapportauxe helles de temps limatiques.
Cetteapproximation impliqueneanmoinsun ommentairevis-a-visde la signi ationphysique
duruissellementdansSECHIBA.Eneet, elui- i onstitueleseulmoyen,hormisl'evapotranspiration,
poureva uerdel'eauhorsdusol.Ilestditdetype\toutourien", ariln'yapasderuissellement
tantquelesoln'estpassature,alorsqu'asaturation,toutel'eaudisponiblealasurfa eruisselle
(se tion 1.3.3). Puisquela apa ite du sol esten fait une apa ite utile,la saturation du point
de vue de SECHIBA ne orrespond pas a une saturationreelle, mais a la saturationdes pores
dediametreinferieura10m, denissant la apa ite au hamp.De e faitunepartimportante
duruissellement\tout ou rien"peut^etre onsideree omme du drainagegravitationnel.
Dupointdevuedel'atmosphere,lavariable lefdel'hydrologiedesurfa eestl'evaporation
totale, soit la somme de l'evaporation de l'eau inter eptee par lefeuillage, de l'evaporation du
solnu,delatranspirationetde lasublimationdelagla e etdelaneige. Eneet,l'evaporation
totalealimentel'atmosphereenvapeurd'eau,etelleestau oeurdesbilansradiatifsdelasurfa e
et de l'atmosphere (se tion 1.2.1). Dans e ontexte atmospherique, le r^ole de l'hydrologie du
sol estde denir lesto k d'eaudans lesol quipermetd'alimenter l'evapotranspiration tout au
long de l'annee (Delworth and Manabe, 1988; Milly and Dunne, 1994). De maniere generale,
l'eauesta umulee danslesolpendant lesperiodesou lessour es d'eau(pluieetneige fondue)
sont superieures a l'evaporation (saison humide), et e sto k est progressivement utilise quand
l'evaporationdevientsuperieure alapre ipitation(saison se he).
Dans e hapitre, nous allons etudier l'in uen e sur le limat simule par le MCG du
LMD de deux elements de l'hydrologie du sol. Ces deux elements ont en ommun de ne pas
dependredire tementde lavegetation, etd'agirsurlarepartitionverti alede l'eaudanslesol.
Dansunpremiertemps,nousallonsetudierlasensibiliteduMCGal'introdu tiond'untermede
drainage.Cedrainage,quidependuniquementdel'humiditedusol,permetl'e oulementverti al
del'eauhorsdusol.Dansundeuxiemetemps,nousetudieronslasensibiliteduMCGalavaleur
de la apa ite en eau du sol. Cette grandeur, qui limite le sto k en eau, est onsideree par
Millyet Dunne (1994) omme un determinant majeurde la reponse hydrologique des surfa es
ontinentales.
2.2 Sensibilite du MCG a l'in lusion d'un terme de drainage
2.2.1 Un peu de theorie...
Historiquement,lapremiereloid'e oulement del'eau,danslemilieuporeux onstituepar
lesol,futetablie parDar y(1856), dansle asd'unsol sature etisotrope:
q = K
sat
z