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COURS 14 FONCTIONS DE PLUSIEURS VARIABLES 2020 2021

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Texte intégral

(1)

CHAPITRE 14

FONCTIONS DE PLUSIEURS VARIABLES

Ce chapitre est consacr´e `a l’´etude des fonctionsfde Rpdans R. On a parl´e de leur continuit´e dans le chapitre sur les espaces vectoriels norm´es et on va maintenant voir leur aspect “d´erivable”. Par contre, un taux d’accroissement f(x0+h)f(x0)

h n’a pas de sens en g´en´eral pour un vecteurh∈ R

pd`es quep>2. On va donc consid´erer des d´eriv´ees partielles (en cas d’existence) qui correspondent `a la d´eriv´ee d’une fonction vectorielle dans une direction donn´ee.

Ces notions de d´eriv´ees successives des fonctions vectorielles interviennent dans la d´etermination des extrema des fonctions vectorielles et dans les ´equations aux d´eriv´ees partielles.

Une ´equation aux d´eriv´ees partielles (abr´eg´e en EDP) est une ´equation diff´erentielle dont les solutions sont les fonctions inconnues d´ependant de plusieurs variables v´erifiant certaines conditions concernant leurs d´eriv´ees partielles. Elle a souvent de tr`es nombreuses solutions, les conditions ´etant moins strictes que dans le cas d’une ´equation diff´erentielle ordinaire `a une seule variable. Les probl`emes comportent souvent des conditions aux limites qui restreignent l’ensemble des solutions. Alors que les ensembles de solutions d’une ´

equation diff´erentielle ordinaire sont param´etr´ees par un ou plusieurs param`etres correspondant aux condi-tions suppl´ementaires, dans le cas des EDP, les conditions aux limites permettent de param´etrer les solutions par l’interm´ediaire de fonctions ; intuitivement cela signifie que l’ensemble des solutions est beaucoup plus grand (de dimension infinie dans le cas des ´equations lin´eaires), ce qui est vrai dans la quasi-totalit´e des probl`emes.

Les EDP sont omnipr´esentes dans les sciences puisqu’elles apparaissent aussi bien en dynamique des structures ou en m´ecanique des fluides que dans les th´eories de la gravitation, de l’´electromagn´etisme (´equations de Maxwell), ou des math´ematiques financi`eres (´equation de Black-Scholes). Elles sont primordiales dans des domaines tels que la simulation a´eronautique, la synth`ese d’images, ou la pr´evision m´et´eorologique. Enfin, les ´equations les plus importantes de la relativit´e g´en´erale et de la m´ecanique quan-tique sont ´egalement des EDP (´equation de champ d’Einstein et de Schr¨odinger).

L’un des sept probl`emes du prix du mill´enaire consiste `a montrer l’existence et la continuit´e par rapport aux donn´ees initiales d’un syst`eme d’EDP appel´e ´equations de Navier-Stokes.

 

TABLE DES MATI`

ERES

 

Partie 1 : fonctions de classeC1

- 1 : d´eriv´ees partielles. . . .page 194 - 2 : r`egle de la chaˆıne et gradient. . . .page 197 Partie 2 : fonctions de classeC2

- 1 : d´efinition et propri´et´es. . . .page 200 - 2 : Schwarz et changement de coordonn´ees. . . .page 201 Partie 3 : extrema

- 1 : d´efinitions et condition n´ecessaire. . . .page 202 - 2 : recherche pratique des extrema. . . .page 203 Partie 4 : applications g´eom´etriques

- 1 : courbes. . . .page 205 - 2 : surfaces. . . .page 206

(2)

REMARQUE 14.1 : Rappels, soitf:U→ R eta un point deU⊂ Rpest un ouvert :

fest continue enasi et seulement si∀ε > 0, α > 0, xU, ||xa||< α=⇒ |f(x)f(a)|< ε. • Cette d´efinition ne d´epend pas de la norme employ´ee dans Rpcar elles sont toutes ´equivalentes.

• Sifest lipschitzienne surB(a, r)U, pourr > 0alorsfest continue ena.

• Pourh∈ Rp, l’applicationφh:t∈ R 7→f(a+th) est d´efinie sur un intervalle ]−r;r[ et sifest

continue ena, l’applicationφhest continue en0pour touthE(continuit´e partielle selonh).

fpartiellement continue (selon toute direction) ena n’y est pas forc´ement continue.

EXEMPLE 14.1 : f1(x, y) = x 22y2 √

x2+y2

est prolongeable par continuit´e en (0, 0).

f2(x, y) = 2xy

|x| + |y| si (x, y)̸= (0, 0) etf(0, 0) =0est continue sur R 2.

f3(x, y) =x 2y2

x2+y2 n’est pas prolongeable par continuit´e en (0, 0).

f4(x, y) = xy 2

x2+y4 non plus en (0, 0) mˆeme si elle partiellement continue en (0, 0) et ceci dans toutes les directions (c’est-`a-dire t7→f4(ta, tb) tend vers0si (a, b)∈ R2est un vecteur non nul).

 

PARTIE 14.1 : FONCTIONS DE CLASSE C

1

 

REMARQUE 14.2 : On se donne un ouvertUde Rp(muni de n’importe quelle norme) :

• Ainsi, siaU, il existe un r´eelr > 0tel queB(a, r)U.

• Comme les vecteurs de la base canoniqueB= (e1,· · ·, en) de Rpsont unitaires pour les normes

utilis´ees en pratique (||.||1,||.||2 et||.||), on a : k∈ [[1;p]], t∈] −r;r[, a+tek U.

14.1.1 : D´

eriv´

ees partielles

REMARQUE 14.3 : Soitf:U→ R etaUavecr > 0tel que B(a, r)U.

Pour tout entierk∈ [[1;p]], on d´efinit la fonctionφk:]r;r[→ R par ∀t∈] −r;r[, φk(t) =f(a+tek).

D ´EFINITION 14.1 :

Soit f : U → R et a U, avec les notations pr´ec´edentes, on dit que f admet une d´eriv´ee partielle d’ordre 1 par rapport `a la k-i`eme variable si φk est d´erivable en 0 et on d´efinit alors cette d´eriv´ee

partielle par, not´ee∂kf(a) ou ∂x∂f

k(a) par∂kf(a) = ∂f ∂xk(a) =φ k(0) =tlim→0 f(a+tek)f(a) t .

REMARQUE 14.4 : Dans le cas d’une fonction de deux variables f: R2 → R souvent introduite dans

les exercices par f: (x, y)7→f(x, y), sia= (a1, a2)∈ R2 :1f(a) =∂1f(a1, a2) = ∂f ∂x1(a) = ∂f ∂x(a1, a2) =lim t→0 f(a1+t, a2)f(a1, a2) t . ∂2f(a) =∂2f(a1, a2) =∂x∂f 2(a) = ∂f ∂y(a1, a2) =lim t→0 f(a1, a2+t)f(a1, a2) t .

Par exemple, en dehors de tout point singulier (ou la fonction est prolong´ee par continuit´e par exemple), les d´eriv´ees partielles se calculent naturellement en “fixant” une des variables et en d´erivant par rapport `a l’autre : pour calculerδ1f(a), on fixea2et on d´erive par rapport `ax(en prenant la valeur finale en (a1, a2)).

(3)

  PROPOSITION OP ´ERATOIRE SUR LES D ´ERIV ´EES PARTIELLES 14.1 :

Soit a U et f, g : U→ R des fonctions qui admettent des d´eriv´ees partielles d’ordre 1 en a telles que g(a)̸=0. Soit φ:I→ R d´erivable en f(a) avecI intervalle ouvert :

f+g en admet aussi etk∈ [[1;p]], ∂(f+g) ∂xk (a) = ∂f ∂xk(a) + ∂g ∂xk(a). λf en admet aussi et k∈ [[1;p]], ∂∂x(λf) k (a) =λ ∂f∂xk(a). fgen admet aussi et k∈ [[1;p]], ∂∂x(fg) k (a) =g(a) ∂f ∂xk(a) +f(a) ∂g ∂xk(a). f g en admet aussi et k∈ [[1;p]], ∂(f/g) ∂xk (a) = 1 g(a)2 ( g(a) ∂f ∂xk(a)f(a) ∂g ∂xk(a) ) . φfen admet aussi et k∈ [[1;p]], ∂(φf) ∂xk (a) = ∂f ∂xk(a)×φ (f(a)).  

D´emonstration : Poura U,k ∈ [[1;p]], notons comme dans la d´efinition ci-dessus les deux fonctions

φk:]r;r[→ Retψk:]r;r[→ Rd´efinies parφk(t) =f(a+tek)etψk(t) =g(a+tek), elles sont, par

hypoth`ese, d´erivables en0avecφk(0) = ∂f

∂xk(a)etψ

k(0) = ∂g ∂xk(a).

Par rapport aux cinq points de la proposition, on en d´eduit par op´erations sur les fonctions d´erivables que les fonctions

t7→ (f+g)(a+tek),t7→ (λf)(a+tek),t7→ (fg)(a+tek),t7→ (f/g)(a+tek)ett7→ (φf)(a+tek)

sont d´erivables en 0 car elles sont d´efinies au moins sur ]r;r[ et qu’elles valent respectivement φkk,

λφk, φk ×ψk, φk ψk

et φφk. De plus, leurs d´eriv´ees en 0 valent bien, respectivement, φk(0) +ψk(0), λφk(0),φk(0)×ψk(0) +φk(0)×ψk(0),

φk(0)ψk(0)φk(0)ψk(0) (ψk(0))2

etφk(0)×φ(φk(0)), c’est-`a-dire,

puisqueφk(0) = f(a)etψk(0) = g(a) ̸=0, les valeurs attendues, `a savoir ∂x∂f k(a) + ∂g ∂xk(a),λ ∂f∂xk(a), g(a) ∂f ∂xk(a) +f(a) ∂g ∂xk(a), 1 g(a)2 ( g(a) ∂f ∂xk(a)f(a) ∂g ∂xk(a) ) et ∂f ∂xk(a)×φ (f(a)).

EXERCICE CLASSIQUE 14.2 : Soitf: R2→ R d´efinie parf(x, y) =xyx 2

y2

x2+y2si (x, y)̸= (0, 0) etf(0, 0) =0. Calculer en tout point (x, y)∈ R2les d´eriv´ees partielles d’ordre1def.

REMARQUE 14.5 : Sif: R3→ R est pr´esent´ee parf: (x, y, z)7→f(x, y, z), sia= (a

1, a2, a3)∈ R3:1f(a) =∂1f(a1, a2, a3) = ∂f ∂x1f(a) = ∂f ∂x(a1, a2, a3) =lim t→0 f(a1+t, a2, a3)f(a1, a2, a3) t . ∂2f(a) =∂2f(a1, a2, a3) =∂x∂f 2f(a) = ∂f ∂y(a1, a2, a3) =lim t→0 f(a1, a2+t, a3)f(a1, a2, a3) t . ∂3f(a) =∂3f(a1, a2, a3) =∂x∂f 3f(a) = ∂f ∂z(a1, a2, a3) =lim t→0 f(a1, a2, a3+t)f(a1, a2, a3) t . D ´EFINITION 14.2 :

Soitf:U→ R, on dit quef est de classe C1 sur U si ses d´eriv´ees partielles d’ordre 1 existent et sont continues sur U. On noteC1(U,R) l’ensemble des fonctions de classeC1sur U.

EXERCICE CLASSIQUE 14.3 : Montrer quefd´efinie ci-dessus est de classeC1 sur R2.

D ´EFINITION 14.3 :

f:U→ R admet enaUun d´eveloppement limit´e d’ordre1 s’il existeα1,· · ·, αp tels que :

f(a+h) =

0f(a) +α1h1+· · · +αphp+o (

||h||) sih= (h1,· · ·, hp)

(4)

TH ´EOR `EME SUR L’EXISTENCE D’UN D ´EVELOPPEMENT LIMIT ´E D’ORDRE1 POUR UNE FONCTION DE CLASSE C1 SUR UN OUVERT ( ´ENORME) 14.2 :

Soit f:U→ R de classe C1, alors f admet en tout pointaUun d´eveloppement limit´e : f(a+h) = 0f(a) +h1 ∂f ∂x1(a) +· · · +hp ∂f ∂xp(a) +o ( ||h||) si h= (h1,· · ·, hp).

D´emonstration : On va faire la d´emonstration avecp=2, le cas g´en´eral se fait avec les mˆemes arguments. SoitB= (e1, e2)la base canonique de R2,a=a1e1+a2e2. On choisit la norme 1 dans R2. Soitr > 0tel que B1(a, r)U, pourh= (h1, h2)∈ R2, si||h|| 1< ret∆ =|f(a+h)f(a)h1∂x∂f 1(a)h2 ∂f ∂x2(a)|: ∆6 f(a+h)f(a1+h1, a2)h2∂x∂f 2(a) + f(a1+h1, a2)f(a)h1∂x∂f 1(a)

par in´egalit´e triangulaire. Par le th´eor`eme des accroissements finis,c1]a1;^a1+h1[, f(a1+h1, a2)f(a1, a2) =h1∂x∂f

1(c1, a2) etc2 ]a2;^a2+h2[, f(a1+h1, a2+h2)f(a1+h1, a2) =h2∂x∂f 2(a1+h1, c2). Par continuit´e de ∂f ∂xj ena(j=1ou2) :ε > 0, αj> 0, kE, ||k||16αj= ∂f ∂xj(a+k) ∂f ∂xj(a) 6ε.

Pourε > 0 etα1 etα2 associ´es dans l’implication ci-dessus, si h ∈ R2 et||h||1 6 β = Min(r, α1, α2),

alors∆2= f(a+h)f(a1+h1, a2)h2 ∂f ∂x2(a) = h2 ∂f ∂x2(a1+h1, c2)h2 ∂f ∂x2(a) 6ε|h2|. On majore aussi∆1 = f(a1+h1, a2)f(a)h1∂x∂f 1(a) = h1∂x∂f 1(c1, a2)h1 ∂f ∂x1(a) 6 ε|h1|donc |f(a+h)f(a)h1∂x∂f 1(a)h2 ∂f

∂x2(a)| 6ε||h||1ce qui est la d´efinition du d´eveloppement limit´e attendu.

 

PROPOSITION SUR UNE CONDITION SUFFISANTE DE CONTINUIT ´E 14.3 : Une fonction de classe C1 sur Uest continue sur U.

 

D´emonstration : Revenons en dimensionpquelconque. SoitaU. L’applicationφ: Rp→ Refinie par φ(h) =h1 ∂f

∂x1(a) +· · · +hp ∂f

∂xp(a)est lin´eaire donc continue (dimension finie) : hlim→0φ(h) =φ(0) =0.

D’apr`es le d´eveloppement limit´e du th´eor`eme pr´ec´edent, lim h→0

(

f(a+h)f(a)φ(h))=0car, par exemple pouε = 1, on a f(a+h)f(a)φ(h) 6 ||h||d`es que ||h|| est assez petit. Ainsi, par somme, comme

f(a+h)f(a) =(f(a+h)f(a)φ(h))+φ(h), lim

h→0(f(a+h)f(a) )

=0:fest continue ena.

REMARQUE 14.6 : Attention : sifadmet en tout point deUdes d´eriv´ees partielles sans qu’elles soient continues, cela n’implique mˆeme pas la continuit´e defsurU.

TH ´EOR `EME OP ´ERATOIRE SUR LES FONCTIONS DE CLASSE C1 14.4 :

Soit f, g : U → R des fonctions de classe C1 sur U telles que g ne s’annule pas sur U. Soit φ:I→ R de classe C1 sur I intervalle ouvert avec f(U)I :

f+g est de classe C1 sur U etk∈ [[1;p]], ∂(f+g) ∂xk =

∂f ∂xk +

∂g ∂xk.

λf est de classe C1 sur Uetk∈ [[1;p]], ∂∂x(λf)

k =λ ∂f∂xk.

fg est de classe C1 sur Uet k∈ [[1;p]], ∂∂x(fg) k =g× ∂f ∂xk +f× ∂g ∂xk. f g est de classe C 1 sur Uetk∈ [[1;p]], ∂(f/g) ∂xk = 1 g2 ( g× ∂f ∂xk f× ∂g ∂xk ) .

φf est de classe C1 sur Uetk∈ [[1;p]], ∂(φf) ∂xk =

∂f ∂xk ×

( φ′◦f).

D´emonstration : D’apr`es la proposition 14.1, avec ces hypoth`eses, les d´eriv´ees partielles de ces fonctionsf+g,

λf,f×g,f/g,φfexistent et leurs expressions ponctuelles se traduisent globalement surUpar les relations ci-dessus. D’apr`es ces relations, lespd´eriv´ees partielles sont continues surUpar op´erations (somme, multiplication par une constante, produit, rapport, compos´ee). Ainsi, par d´efinition, ces cinq fonctions sont de classeC1surU.

(5)

REMARQUE 14.7 : C1(U,R) est donc une alg`ebre.

• Les fonctions polynomiales, les fonctions rationnelles (l`a o`u le d´enominateur ne s’annule pas) et les compos´ees par des fonctions usuelles sont de classe C1 par ces op´erations car les applications ´

el´ementairespk: (x1,· · ·, xp)7→xk sont clairement de classeC1sur Rp.

EXEMPLE 14.4 : f: R3→ R d´efinie parf(x, y, z) = x

2y+sin(x3z+y2x)

2 ch(x+y+z) +cos(xyz) est de classeC 1.

D´emonstration : (x, y, z) 7→ x,(x, y, z) 7→ yet(x, y, z) 7→ zsont continues sur R3 car lin´eaires (en dimension finie). De plus, les fonctionssin,ch,cossont continues sur R.fest donc continue surR3par compos´ee, somme, produit, rapport car pour(x, y, z)∈ R3, on a2 ch(x+y+z) +cos(xyz)>2 ch(0)1=1 > 0.

D ´EFINITION 14.4 :

Sif:U→ R est de classeC1etaU, on d´efinit la diff´erentielle defena, not´eedf(a), c’est l’application df(a) : Rp→ R v´erifiant ∀h= (h1,· · ·, hp)∈ Rp, df(a)(h) = p ∑ k=1 hk∂x∂f k(a).

REMARQUE 14.8 : • On note aussidf(a).h `a la place dedf(a)(h).

• La diff´erentielle defenaest donc une forme lin´eaire sur Rp.

14.1.2 : R`

egle de la chaˆıne et gradient

TH ´EOR `EME DIT R `EGLE DE LA CHAˆINE ( ´ENORME) 14.5 :

Soit f:U→ R de classe C1 etx1,· · ·, xp les coordonn´ees de f: tI, x(t) = (

x1(t),· · ·, xp(t) )

U. Alors la fonction g:I→ R d´efinie par g(t) =f(x1(t),· · ·, xp(t)

)

est de classe C1 sur I et on a :

tI, g(t) =x1(t) ∂f ∂x1 ( x(t))+· · · +xp(t) ∂f ∂xp ( x(t)).

D´emonstration : A nouveau, on ne le montre que pour` p = 2, on adapte si p < 2. Pourt0 I et tI\ {t0}, on ag(t)g(t0) =f ( x1(t), x2(t) ) f(x1(t), x2(t0) ) +f(x1(t), x2(t0) ) f(x1(t0), x2(t0) ) . `

A nouveau, on utilise le th´eor`eme des accroissements finis qui nous donne l’existence dec2 [x2(t^0);x2(t)]

tel quef(x1(t), x2(t))f(x1(t), x2(t0)) = (x2(t)x2(t0)) ∂f ∂x2 ( x1(t), c2) et dec1 [x1(t^0);x1(t)] tel quef(x1(t), x2(t0) ) f(x1(t0), x2(t0) ) = (x1(t)x1(t0) ) ∂f ∂x1 ( c1, x2(t0) )

(ceci fonctionne mˆeme si

x1(t0) =x1(t)ou six2(t0) =x2(t)grˆace aux segments qui ont remplac´e les intervalles ouverts).

Ainsi,g(t)g(t0) =(x2(t)x2(t0)) ∂f ∂x2 ( x1(t), c2)+(x1(t)x1(t0)) ∂f ∂x1 ( c1, x2(t0))ce qui donne `a nouveau avec le TAFg(t)g(t0) = (tt0)x2(t2)∂x∂f

2 ( x1(t), c2 ) + (tt0)x1(t1)∂x∂f 1 ( c1, x2(t0) ) avec

t1ett2dans]]t0;t[, qu’on a int´erˆet `a ´ecrire

g(t)g(t0) tt0 =x 2(t2)∂x∂f 2 ( x1(t), c2 ) +x1(t1)∂x∂f 1 ( c1, x2(t0) ) . Par continuit´e des fonctionsx1,x1etx2 surI et de ∂f

∂x1, ∂f

∂x2 surU, commetlim→t0

t1 = t0, lim t→t0 t2 =t0, lim t→t0 x1(t) =x1(t0), lim t→t0 c1=x1(t0), lim t→t0

c2=x2(t0), ce qui implique (par les coordonn´ees en dimension

finie) lim t→t0

(c1, x2(t0)) = (x1(t0), x2(t0)) =x(t0), lim t→t0

(x1(t), c2) = (x1(t0), x2(t0)) =x(t0), on a aussi

les limites lim a→x(t0)

∂f

∂x1(a) = ∂x∂f1(x(t0))et lim a→x(t0)

∂f

∂x2(a) = ∂x∂f2(x(t0)), on obtient finalement la d´eriv´ee

souhait´eeg(t0) = lim t→t0 g(t)g(t0) tt0 =x 1(t0)∂x∂f 1(x(t0)) +x 2(t0)∂x∂f 2(x(t0)).

EXEMPLE 14.5 : Soitx(t) =sin(t)cos(t),y(t) =cos2(t),z(t) =sin(t),f(x, y, z) =x2+y2+z2. Calculerg(t) sig(t) =f(x(t), y(t), z(t)). Quelle interpr´etation donner `a ce r´esultat ?

(6)

REMARQUE 14.9 : La r`egle de la chaˆıne permet la d´eriv´ee d’une quantit´e physique (temp´erature, altitude, pression, ...) le long d’une courbe param´etr´ee de classeC1donn´ee part7→(x1(t),· · ·, xp(t)

)

qui repr´esente un point en fonction du temps donc une “trajectoire” ponctuelle.

TH ´EOR `EME DE CHANGEMENT DE COORDONN ´EES ( ´ENORME) 14.6 :

SoitUetV des ouverts de R2etx, y:U→ R de classeC1,f:V → R de classeC1, le tout v´erifiant

∀(u, v)U, (x(u, v), y(u, v))V. Alors g:U→ R d´efinie par g(u, v) =f(x(u, v), y(u, v)) est de classe C1 sur U avec les relations :

∀(u, v)U, {∂g ∂u(u, v) = ∂x∂u(u, v)∂f∂x ( x(u, v), y(u, v))+∂y ∂u(u, v)∂y∂f ( x(u, v), y(u, v)) ∂g ∂v(u, v) = ∂x∂v(u, v)∂x∂f ( x(u, v), y(u, v))+∂y ∂v(u, v)∂y∂f ( x(u, v), y(u, v))

D´emonstration : D’abord,gest bien d´efinie avec les conditions impos´ees ci-dessus.

Par d´efinition,gest de classeC1 si et seulement sigadmet des d´eriv´ees partielles par rapport `a uet `a vet si celles-ci sont continues surU. gadmet une d´eriv´ee partielle d’ordre1par rapport `auen(u, v)si et seulement siφ1:t7→g(u+t, v) =f(x(u+t, v), y(u+t, v))est d´erivable en0et on aura alors ∂g

∂u(u, v) =φ1(0).

Posons doncp:t7→(x(u+t, v), y(u+t, v))= (p1(t), p2(t))de sorte queφ1=fp. D’apr`es la r`egle de

la chaˆıne, commef,p1etp2doncpsont de classeC1par hypoth`ese, la fonctionφ1est elle-mˆeme de classeC1

et on aφ1(t) =p1(t)∂f

∂x(p(t)) +p2(t)∂y∂f(p(t)) = ∂u∂x(u+t, v)∂f∂x(p(t)) + ∂y

∂u(u+t, v)∂y∂f(p(t)). On

prend maintenantt=0dans cette formule etφ(0) = ∂g

∂u(u, v) = ∂u∂x(u, v)∂x∂f(p(0)) + ∂y

∂u(u, v)∂y∂f(p(0))

ce qui est la relation attendue sachant quep(0) = (x(u, v), y(u, v)).

On fait de mˆeme pour la seconde d´eriv´ee partielle qui vaut, si elle existe, ∂g

∂v(u, v) = φ2(0) avec la fonction φ2:t7→g(u, v+t) =f

(

x(u, v+t), y(u, v+t))=fq(t)avecq:t7→(x(u, v+t), y(u, v+t)).

REMARQUE 14.10 :

• Comme on ´ecrit (mˆeme en math´ematique) rarement les points en lesquels on calcule les d´eriv´ees partielles, ces deux formules s’abr`egent en :

{∂g ∂u = ∂x∂u∂x∂f+ ∂y ∂u∂y∂f ∂g ∂v = ∂x∂v∂x∂f+ ∂y ∂v∂y∂f .

• En trois variables, si g : (u, v, w)7→f(x(u, v, w), y(u, v, w), z(u, v, w))(toutes les fonctions ´etant C1

sur des ouverts idoines), cela se transforme sans peine en

       ∂g ∂u = ∂x ∂u ∂f ∂x + ∂y ∂u ∂f ∂y+ ∂z ∂u ∂f ∂z ∂g ∂v = ∂x ∂v ∂f ∂x+ ∂y ∂v ∂f ∂y + ∂z ∂v ∂f ∂z ∂g ∂w = ∂x ∂w ∂f ∂x+ ∂y ∂w ∂f ∂y+ ∂z ∂w ∂f ∂z .

REMARQUE FONDAMENTALE 14.11 : Coordonn´ees polaires :

• Le passage en polaires correspond `a la fonctionφ: (r, θ)7→(r cos θ, r sin θ) d´efinie sur R2.

• Ainsiφ(r, θ) = (x(r, θ), y(r, θ)) avecx(r, θ) =r cos θety(r, θ) =r sin θ. φn’est pas du tout injective. • Si on se donnef: R2→ R, on poseg=fφce qui revient `a : g(r, θ) =f(r cos θ, r sin θ).

• Les fonctions f et g repr´esentent la mˆeme quantit´e physique (temp´erature, enthalpie, pression,...) mais pas avec les mˆemes coordonn´ees : f(1, 1) =g(√2, π

4 )

.

• Si f est de classe C1 sur R2, alors g est aussi de classe C1 sur R2 par le th´eor`eme pr´ec´edent, on

obtient les relations :

{∂g

∂r = cos θ ∂f∂x+sin θ ∂f∂y ∂g

∂θ = r sin θ ∂f∂x+r cos θ ∂f∂y

.

• Sir̸=0, on peut inverser le syst`eme :

     ∂f ∂x = cos θ ∂g ∂r sin θr ∂g ∂θ ∂f ∂y = sin θ ∂g ∂r +cos θr ∂g ∂θ .

(7)

emonstration : •On constate qu’en maths, a priori, on peut tol´erer des rayons n´egatifs pour les coordonn´ees polaires. On dit juste qu’un pointM = (x, y)∈ R2admet des coordonn´ees polaires(r, θ)six =r cos(θ)et

y=r sin(t), ce qui ´equivaut g´eom´etriquement au fait que−−→OM=r−→eren posant−→er= (cos(θ), sin(θ)).

φ n’est pas injective car φ(0, θ) = (0, 0) quel que soit l’angle θchoisi dans R. De plus, pour un point

M0 = (x0, y0)∈ R2\ {(0, 0)}, en notantr 0 =

x20+y20 > 0etθ0 l’argument dez0 =x0+iy0 dans

]π;π](par exemple), on ak∈ Z, φ(r0, θ0+2kπ) =φ(r0, θ0+2kπ+π) = (x0, y0).

Puisque toutes les fonctions sont de classeC1, on utilise la formule du changement de coordonn´ees du th´eor`eme 14.6 : ∂g ∂r = ∂x ∂r ∂f ∂x + ∂y ∂r ∂f

∂y =cos θ ∂f∂x+sin θ ∂f∂y et ∂g ∂θ = ∂x ∂θ ∂f ∂x+ ∂y ∂θ ∂f

∂y =r sin θ ∂f∂x +r cos θ ∂f∂y.

Sir̸=0, on remplacecos θ∂g∂rsin θ r

∂g

∂θ =cos θ (

cos θ ∂f∂x+sin θ ∂f∂y )

sin θ r

(

r sin θ ∂f∂x+r cos θ ∂f∂y )

qui se simplifie, ´etant donn´e quecos2θ+sin2θ=1, encos θ∂g∂rsin θ r

∂g

∂θ = ∂x∂f. On fait de mˆeme avec l’autre

formule etsin θ∂g∂r +cos θ r

∂g

∂θ =sin θ (

cos θ ∂f∂x+sin θ ∂f∂y )

+cos θ r

(

r sin θ ∂f∂x+r cos θ ∂f∂y )

= ∂f ∂y.

EXERCICE 14.6 : R´esoudre sur R2\{(0, 0)} l’´equation aux d´eriv´ees partielles (E) : x ∂f

∂yy ∂f∂x =x.

 

PROPOSITION SUR UNE CONDITION SUFFISANTE DE CONSTANCE 14.7 : Soitf:C→ R de classe C1 o`uC est un ouvert convexe.

Alors : f est constante sur C ⇐⇒ ( k∈ [[1;p]], ∂x∂f k =0sur C ) .  

emonstration : (=⇒) sifest nulle, ses d´eriv´ees partielles sont clairement nulles dans toutes les directions.

(⇐=) soit(a, b) C2, on cr´ee le cheminφ : t 7→ a+t(ba) qui est de classeC1 car affine, et v´erifie

φ(0) = a etφ(1) =b : on se d´eplace sur le segment[a;b] Ccar Cest convexe. Alors, on a la relation

f(b)f(a) = g(1)g(0)sig : t7→ f(φ(t)). Si on ´ecrita = (a1,· · ·, ap)etb = (b1,· · ·, bp), alors g(t) =f(a1+t(b1a1),· · ·, ap+t(bpap))donc, avec la r`egle de la chaˆıne, la fonctiongest d´erivable sur [0;1]etg(t) = (b1a1) ∂f

∂x1(φ(t)) +· · · + (bpap) ∂f

∂xp(φ(t)) =0doncgest constante sur cet intervalle [0;1]et on a bieng(0) =g(1)doncf(a) =f(b).

D ´EFINITION 14.5 :

Soitf:U→ R de classe C1, pour tout aUon d´efinit le gradient de f en a, not´e f(a) ou −−−→grad f(a),

par ses coordonn´ees dans la base canonique : f(a) = −−−→grad f(a) = p ∑ k=1

∂f ∂xk(a)ek.

REMARQUE HP 14.12 : Avec les notations de la remarque 14.10,

{∂g ∂u = ∂u∂x∂x∂f+ ∂y ∂u∂y∂f ∂g ∂v = ∂x ∂v ∂f ∂x+ ∂y ∂v ∂f ∂y . Si on noteY= (∂g ∂u ∂g ∂v )

le vecteur colonne des coordonn´ees de −−−→grad get X= (∂f

∂x ∂f ∂y

)

celles de −−−→grad f (en (u, v)

et en (x, y) = (x(u, v), y(u, v)) respectivement) alors on aY=JXen posantJ= ( ∂x ∂u ∂y ∂u ∂x ∂v ∂y ∂v ) la matrice

jacobienne du changement de variables (u, v)7→ (x(u, v), y(u, v)). Mˆeme chose en dimension3.

 

PROPOSITION SUR LA RELATION ENTRE GRADIENT ET DIFF ´ERENTIELLE 14.8 : Avec ces notations : h∈ Rp, aU, df(a).h=df(a)(h) =(−−−→grad f(a)|h).

 

D´emonstration : Avec la d´efinition 14.4, comme on travaille avec le produit scalaire canonique sur Rp, on a par pour tout vecteurh= (h1,· · ·, hp)∈ Rp,df(a)(h) =

p ∑ k=1 hk∂x∂f k(a) = (−−−→grad f(a)|h) .

(8)

REMARQUE 14.13 : Si on admet que pour a U et vde norme 1(qui repr´esente une direction dans l’espace Rp), la valeur dedf(a).vest la “vitesse de variation def`a partir deadans la direction du vecteur v”, alors dfa.v=(−−−→grad f(a) v

)

est maximal quandvet −−−→grad f(a) sont “positivement” colin´eaires. Ainsi, la direction de −−−→grad f(a) est la “ligne de plus grande pente”.

REMARQUE FONDAMENTALE 14.14 :

Soitf: R2\ {(0, 0)} → R une fonction de classeC1. On pose doncg=fφoug(r, θ) =f(r cos θ, r sin θ)

avecg: R+× R → R (on peut imposer le rayonr > 0ce qui permet d’avoir au moins unicit´e derdans les coordonn´ees polaires). On pose er =

(

cos θ, sin θ) et eθ = (

sin θ, cos θ) et alors la base (er, eθ)

est aussi une base orthonormale directe de R2. Alors, on peut exprimer le gradient −−−→grad f(x, y) (pour (x, y)∈ R2\ {(0, 0)}) en coordonn´ees polaires avec la relation classique : −−−→grad f=∂g

∂rer+1 r

∂g ∂θeθ. D´emonstration : Pour(x, y)∈ R2\{(0, 0)}avec(r, θ)∈ R∗+× Rtel quex=r cos(θ)ety=r sin(θ),

−−−→

grad f(x, y) = ∂f

∂x(x, y)e1+∂y∂f(x, y)e2par la d´efinition 14.5. Avecg(r, θ) =f (

r cos θ, r sin θ)=f(x, y), par changement de coordonn´ees, ∂f

∂x =cos θ ∂g ∂r sin θ r ∂g ∂θ et ∂f ∂y =sin θ ∂g ∂r+ cos θ

r . Ainsi, en rempla¸cant, on

a−−−→grad f(x, y) = ( cos θ∂g∂rsin θ r ∂g ∂θ ) e1+ ( sin θ∂g∂r+cos θ r )

e2ce qui devient en regroupant les termes :

−−−→

grad f= ∂g ∂r (

cos θe1+sin θe2 ) +1 r ∂g ∂θ (

sin θe1+cos θe2 )

.

 

PROPOSITION OP ´ERATOIRE SUR LE GRADIENT 14.9 :

Soitf, g:U→ R sont de classe C1 sur U,g ne s’annulant pas surU,φ:I→ R de classeC1 sur I intervalle ouvert avec f(U)I, alors :

• Si (λ, µ)∈ R2 alors −−−→grad(λf+µg) =λ−−−→grad f+µ−−−→grad g.

• −−−→grad(fg) =f× −−−→grad g+g× −−−→grad f.

• −−−→grad ( f g ) = 1 g2 ( g× −−−→grad ff× −−−→grad g). • −−−→grad(φf) =(φ′◦f)−−−→grad f.    

PARTIE 14.2 : FONCTIONS DE CLASSE C

2

 

14.2.1 : D´

efinition et propri´

et´

es

D ´EFINITION 14.6 :

Soit f:U→ R, a Uet (i, j)∈ [[1;p]]2, on dit que f admet ena une d´eriv´ee partielle d’ordre 2 par rapport aux variables xj puis xi si ∂f

∂xj existe sur un voisinage dea et ∂f

∂xj admet une d´eriv´ee partielle

d’ordre 1par rapport `axien a, on note alors∂2i,jf(a) ou ∂ 2f

∂xi∂xj(a) cette valeur.

REMARQUE 14.15 : • Il y a donc a priori p2d´eriv´ees partielles d’ordre2diff´erentes. • Sii=j, on note∂2if(a) ou ∂2f

∂xi2

(a) `a la place de∂2i,if(a) = ∂2f ∂xi∂xi(a).

(9)

D ´EFINITION 14.7 :

On dit que f est de classe C2 sur Usi toutes les d´eriv´ees partielles d’ordre 2 existent et sont continues sur

U. On noteC2(U,R) l’ensemble des fonctions de classeC2 deUdans R.

 

PROPOSITION SUR LA LUTTE DES CLASSES 14.10 : Une fonction de classe C2 est de classe C1.

 

D´emonstration : Soitfde classeC2surU, alors par d´efinition, toutes ses d´eriv´ees partielles d’ordre1existent en tout point deUet admettent elles-mˆemes des d´eriv´ees partielles qui sont elles aussi continues surU. Ainsi, pour

k∈ [[1;p]], la d´eriv´ee partielle ∂f

∂xk est de classeC

1surUdonc, d’apr`es la proposition 14.3, les fonctions ∂f ∂xk

sont continues surU. Mais cela est la d´efinition du fait quefest de classeC1surU

TH ´EOR `EME OP ´ERATOIRE SUR LES D ´ERIV ´EES PARTIELLES D’ORDRE 214.11 : Soit f, g : U → R des fonctions de classe C2 sur U telles que g ne s’annule pas sur U. Soit φ:I→ R de classe C2 sur I intervalle ouvert avec f(U)I :

f+g est C2 sur U et∀(i, j)∈ [[1;p]]2, ∂2(f+g) ∂xi∂xj = ∂2f ∂xi∂xj+ ∂2g ∂xi∂xj. λf est C2 sur U et∀(i, j)∈ [[1;p]]2, ∂ 2(λf) ∂xi∂xj =λ ∂ 2f ∂xi∂xj. fg est C2 sur Uet ∀(i, j)∈ [[1;p]]2, ∂2(fg) ∂xi∂xj = ( ∂g ∂xi )( ∂f ∂xj ) + ( ∂f ∂xi )( ∂g ∂xj ) +g ∂2f ∂xi∂xj +f ∂2g ∂xi∂xj. f

g et φf sont aussi de classe C

2 sur U.

REMARQUE 14.16 : C2(U,R) est donc une alg`ebre qui contient les fonctions polynomiales et les

fonctions rationnelles (l`a o`u elles sont d´efinies).

14.2.2 : Schwarz et changement de coordonn´

ees

TH ´EOR `EME DE SCHWARZ ( ´ENORME) 14.12 :

Si f:UFde classe C2 sur un ouvert U alors∀(i, j)∈ [[1;p]]2, ∂2f ∂xi∂xj =

∂2f ∂xj∂xi.

D´emonstration : hors programme.

EXERCICE CLASSIQUE 14.7 : fde l’exemple14.2est-elle de classeC2 sur R2?

REMARQUE 14.17 : Changement lin´eaire de coordonn´ees :

• On consid`eref: R2→ R de classeC2, φ: (u, v)→ (au+bv, cu+dv) o`u (a, b, c, d)∈ R4. On pose

alorsg: R2→ R d´efinie parg(u, v) =f(φ(u, v))=f(x, y) si on pose (x, y) =φ(u, v).

φGL(R2) si et seulement siadbc̸=0et alorsf=gφ−1 avec les mˆemes propri´et´es.

• Par exemple {∂g ∂u = a ∂f∂x+c ∂f∂y ∂g ∂v = b ∂f∂x+d ∂f∂y puis              ∂2g ∂u2 = a 2∂2f ∂x2+2ac ∂ 2f ∂x∂y+c2 ∂2f ∂y2 ∂2g ∂u∂v = ab ∂ 2f ∂x2+ (ad+bc) ∂2f ∂x∂y+cd ∂ 2f ∂y2 ∂2g ∂v2 = b 2∂2f ∂x2 +2bd ∂ 2f ∂x∂y+d2∂ 2f ∂y2 avec la

(10)

EXERCICE 14.8 : Avec le changement de variables

{

u = x

v = x+y, d´eterminer les fonctions f: R2→ R de classeC2solutions de l’´equation aux d´eriv´ees partielles (E) : ∂2f

∂x22 ∂ 2 f ∂x∂y+∂ 2 f ∂y2 =0.

REMARQUE 14.18 : Soitf:P→ R de classeC2o`u P= R2\ {(x, y)∈ R2| y=0etx60}.

• Soitφ:U= R+×] −π;π[Pd´efinie parφ(r, θ) =(r cos θ, r sin θ). Le passage en polaires est enfin bijectif. Si (x, y) = (r cos θ, r sin θ) pour (x, y)P : r=√x2+y2 etθ=2 Arctan

( y x+√x2+y2

)

.

• Soitg: (r, θ)U7→g(r, θ) =f(r cos θ, r sin θ) =f(x, y). Alors, {∂g

∂r = cos θ ∂f∂x+sin θ ∂f∂y ∂g

∂θ = r sin θ ∂f∂x+r cos θ ∂f∂y

• Encore :      ∂2g ∂r2 = cos 2θ ∂2f ∂x2 +2 sin θ cos θ ∂ 2f ∂x∂y+sin2θ ∂ 2f ∂y2 ∂2g

∂θ2 = r cos θ ∂f∂xr sin θ ∂f∂y+r

2sin2θ ∂2f ∂x2+r 2cos2θ ∂2f ∂y2 2r 2sin θ cos θ ∂2f ∂x∂y

REMARQUE HP 14.19 : On d´efinit le laplacien de fpar ∆f= ∂2f ∂x2+

∂2f ∂y2.

Ce qui donne en polaires : ∆f= ∂2g ∂r2 + 1 r ∂g ∂r + 1 r2 ∂2g ∂θ2.

D´emonstration : Avec les relations de la remarque pr´ec´edente,

∂2g ∂r2 + 1 r ∂g ∂r + 1 r2 ∂2g ∂θ2 = cos 2θ ∂2f ∂x2+2 sin θ cos θ ∂ 2f ∂x∂y+sin2θ ∂ 2f ∂y2+ cos θ r ∂f ∂x +sin θr ∂y∂f cos θ r ∂f

∂xsin θr ∂y∂f +sin2θ ∂ 2

f ∂x2+cos

2θ ∂2f

∂y22 sin θ cos θ ∂ 2 f ∂x∂y = ∂2f ∂x2+ ∂2f ∂y2 = ∆f.  

PARTIE 14.3 : EXTREMA

 

14.3.1 : D´

efinitions et condition n´

ecessaire

D ´EFINITION 14.8 :

Soitf:U→ R etaU, on dit quef admet ena :

(i) un maximum local s’il existe r > 0tel que∀xB(a, r), f(x)6f(a).

(ii) un minimum local s’il existe r > 0tel que∀xB(a, r), f(x)>f(a).

(iii) un extremum local si fposs`ede ena un maximum local ou un minimum local. (iv) un maximum global (ou absolu) sixU, f(x)6f(a).

(v) un minimum global (ou absolu) sixU, f(x)>f(a).

(vi) un extremum global (ou absolu) sif poss`ede en aun maximum global ou un minimum global.

 

PROPOSITION SUR UNE CONDITION N ´ECESSAIRE D’EXTREMUM LOCAL 14.13 : SoitUun ouvert de Rp,f:U→ R de classeC1 surUetaU, sif admet un extremum local en a alors −−−→grad f(a) =0, c’est-`a-dire k∈ [[1;p]], ∂f

∂xk(a) =0.

(11)

D´emonstration : On a vu avant que, pourk ∈ [[1;p]], commeUest un ouvert, il existe rk > 0tel que

t∈] −rk;rk[, a+tekU(si(e1,· · ·, ep)est la base canonique de Rp). Commefadmet enaun extremum

local (par exemple un maximum local), il existeα > 0tel quebU, ||ba||< α=f(b)6f(a). Ainsi, en notantαk =Min(rk, α)> 0, on at∈] −αk;αk[, b=a+tek Uetf(b)6f(a). Par cons´equent,

la fonctionfk :]αkk[→ Rd´efinie parfk(t) =f(a+tek)est de classeC1carfl’est et admet en0un maximum local. On sait alors, lemme pr´ec´edent le th´eor`eme deRolle, quefk(0) = ∂x∂f

k(a) = 0. En effet, fk(0) = lim t→0− fk(t)fk(0) t0 60cart∈] −αk;0[, fk(t)fk(0) t0 = f(a+tek)f(a) t0 60cart < 0et f(a+tek)6f(a)et on a aussifk(0) = lim t→0+ fk(t)fk(0) t0 >0cart∈]0;αk[,t > 0etf(a+tek)6f(a) donc fk(t)fk(0) t0 = f(a+tek)f(a) t0 >0. Comme06f k(0)60,fk(0) =∂x∂fk(a) =0.

REMARQUE 14.20 : Il y a des extrema locaux selon les axes canoniques `a partir dea.

D ´EFINITION 14.9 :

Sif:U→ R est de classeC1 sur U, on dit aUest un point critique def si −−−→grad f(a) =0. REMARQUE 14.21 : • Cette propri´et´e est fausse sur un ensemble non ouvert.

• Ainsi, avec ces conditions : (fadmet un extremum local en a)=(aest un point critique de f). • La r´eciproque de cette implication est fausse.

EXEMPLE 14.9 : Soitf: (x, y)7→x2y2d´efinie sur [0;1]2.

Quel est son maximum absolu ? son minimum absolu ? Son point critique ?

14.3.2 : Recherche pratique des extrema

EN PRATIQUE : Soitf:U→ R de classeC1o`uUest un ouvert de R2 :

• On calcule les points critiques, les extrema, s’ils existent, sont parmi ces points.

• Au voisinage de chacun de ces points critiques, on effectue un DL pour d´eterminer si c’est un extremum ou un point selle.

Soitf:K→ R de classeC1o`u Kest un compact de R2:

• On sait quefest born´ee et atteint ses bornes surK.

• On param`etre avec une seule variable le bord du compact et on ´etudie la fonction.

• On cherche les points critiques `a l’int´erieur du compact, le fait qu’on sache qu’un extremum existe peut nous ´eviter de faire unDLau voisinage de ces points.

EXERCICE 14.10 : Trouver les extrema sur R2def: (x, y)7→x2+xy+y2+2x2y.

EXERCICE CONCOURS 14.11 : Centrale PSI 2012

Dans le plan euclidien orient´e classique, on se donne un point O et deux cercles C et C tangents

ext´erieurement enOde rayons respectifsR > 0etR > 0.

a. On se donne deux pointsM C et M C, param´etrer ces points par deux angles θet θ dans [0;2π] de telle mani`ere que pour θ =0 ou θ =2π (resp. θ = 0 ou θ =2π) on ait M = O (resp. M=O) et exprimer l’aire du triangleOMM en fonction deθet θ.

(12)

REMARQUE HP 14.22 : Soit f:U→ R de classeC2o`u Uest un ouvert de Rp: fadmet unDL2(0) donn´e parf(a+v) =

0f(a) + p ∑ k=1 vk∂x∂f k(a) + 1 2 ( ∑ 16i,j6p vivj ∂ 2f ∂xi∂xj(a) ) +o(||v||2).

• Si on se restreint au d´eveloppement limit´e d’ordre 2en un point critiqueadef, alors on a :

f(a+v) = 0f(a) + 1 2 ∑ (i,j)∈[[1;p]]2 vivj ∂ 2f ∂xi∂xj(a) +o ( ||v||2).

• Ce qui donne avec Schwarz : f(a+v) = 0f(a) + 1 2 p ∑ i=1 v2i ∂2f ∂xi2(a) + ∑ 16i<j6p vivj ∂ 2f ∂xi∂xj (a) +o(||v||2). • Si on d´efinit la matrice H = ( ∂2f ∂xi∂xj(a) )

16i,j6p appel´ee la hessienne de f en a, qui est r´eelle

sym´etrique d’apr`es Schwarz, alors on a matriciellementf(a+v) = 0f(a) +

1 2

tVHV+o(||V||2).

• SiHest d´efinie positive,fadmet ena un minimum local. • SiHest d´efinie n´egative,fadmet ena un maximum local.

• SiHadmet des valeurs propres n´egatives et positives, fadmet ena un point col (ou point selle). • SiHn’est pas inversible, on ne peut pas conclure sans ´etudier les d´eriv´ees d’ordres sup´erieurs.

D´emonstration : Les quatre premiers points sont soit admis, soit d´ecoulent du th´eor`eme deSchwarz, soit se ram`enent `a du calcul matriciel simple en notant V la matrice colonne contenant les coordonn´ees du vecteurv

dans la base canonique de Rp; les d´eveloppement limit´es se calculent au voisinage du vecteur nul de Rp.

Supposons maintenant la matriceHsym´etrique d´efinie positive, alors son spectre est inclus dans R+, notonsλ

la plus petite des valeurs propres deHetλ1,· · ·, λn la liste des valeurs propres deH(´eventuellement r´ep´et´ees).

D’apr`es le d´eveloppement limit´e d’ordre 2 admis ci-dessus, pour ε ]

0;λ 2 [

, il existe r > 0 tel que l’on ait

vB2(0, r), |f(a+v)f(a)1 2 tVHV| 6ε||V||2ce qui impliquef(a+v)>f(a) +1 2 tVHVε||V||2. Or, siv= n ∑ k=1

vkeko`u(e1,· · ·, en)est une base orthonorm´ee de vecteurs propres deHassoci´es aux valeurs propres

λ1,· · ·, λnrespectivement, on aHV = n ∑ k=1 vkλkek ettVHV = (V|HV) = n ∑ k=1 λkv2k>λ n ∑ k=1 v2k||V||2. Ainsi, cela donnevB2(0, r), f(a+v)>f(a) +1

2

tVHVε||V||2>f(a) +λ 2||V||

2ε||V||2>f(a)

avec la minoration pr´ec´edente. Par cons´equent,fadmet enaun minimum local.

SiHest d´efinie n´egative, on applique ce qui pr´ec`ede `aHqui est d´efinie positive et on conclut.

S’il existe une valeur propreλ > 0deHetX ̸= 0tel queHX = λXet une valeur propreµ < 0deHet

Y ̸= 0 tel que HY = µY. On calculetXHX = λ||X||2 > 0et tYHY = µ||Y||2 < 0. En notantx et y

les vecteurs de Rp associ´es `a X etY, on ax ̸= 0ety ̸= 0et f(a+tx)f(a) = 0λt

2||x||2+o(t2) donc f(a+tx)f(a)

0λt

2||x||2 > 0doncf(a+tx)est localement strictement sup´erieur `a f(a)au voisinage de t=0. De mˆeme,f(a+ty)f(a) =

0µt

2||y||2+o(t2)doncf(a+ty)f(a) 0µt

2||y||2< 0doncf(a+ty)

est localement strictement inf´erieur `af(a)au voisinage det=0.f(a+h)f(a)change de signe localement au voisinage deh=0doncfadmet enaun point selle (ou un point col).

REMARQUE HP 14.23 : Supposons quef:U→ R (avecUouvert de R2) admette un point critique en aU, avec les notations de Monge : r= ∂2f

∂x2(a),s= ∂2f

∂x∂y(a),t= ∂2f ∂y2(a) :

(i) Sirts2> 0etr > 0,fadmet enaun minimum local, (ii) Sirts2> 0etr < 0,fadmet enaun maximum local, (iii) Sirts2< 0,fadmet enaun point selle (ou point col). (iv) Sirts2=0, on ne peut pas conclure.

(13)

D´emonstration : Comme f admet en a un point critique, on peut appliquer le r´esultat de la remarque pr´ec´edente. La matrice hessienne associ´ee `a fenavaut, commer= ∂2f

∂x2(a),s= ∂2f ∂x∂y(a),t = ∂ 2f ∂y2(a), la matriceH= ( r s s t )

. CommeHest sym´etrique r´eelle, elle admet deux valeurs propres r´eelles (´eventuellement

confondues)λ1etλ2. Son polynˆome caract´eristiqueχH=X2− (r+t)X+rts2vaut aussi, puisqu’il est scind´e

dans R:χH= (Xλ1)(Xλ2)doncdet(H) =λ1λ2=rts2ettr(H) =λ1+λ2=r+t.

sirts2> 0etr > 0(resp.t > 0), alorsλ1λ2> 0doncλ1etλ2ont mˆeme signe strict. Puisques260, on en d´eduit de rts2 > 0 le fait quert > 0donc quet > 0 (resp. r > 0) puisque r > 0(resp. t > 0). Ainsi,tr(H) = r+t =λ1+λ2 > 0doncλ1etλ2sont strictement positives et on aHd´efinie positive car Sp(H)⊂ R∗+. Par cons´equent,fadmet enaun minimum local.

sirts2> 0etr < 0(resp.t < 0), alorsλ1λ2> 0doncλ1etλ2ont mˆeme signe strict. Puisques260, on en d´eduit de rts2 > 0 le fait quert > 0donc quet < 0 (resp. r < 0) puisque r < 0(resp. t < 0). Ainsi,tr(H) =r+t=λ12 < 0doncλ1 etλ2sont strictement n´egatives et on aHd´efinie n´egative car

Sp(H)⊂ R∗. Par cons´equent,fadmet enaun maximum local.

sirts2< 0, alorsdet(H) =λ1λ2=rts2< 0doncλ1etλ2ont des signes stricts oppos´es donc, d’apr`es ce qui pr´ec`ede,fadmet enaun point selle (autrement appel´e un point col).

EXERCICE 14.12 : Trouver les extrema sur R2def: (x, y)7→x4+y44xy.

 

PARTIE 14.4 : APPLICATIONS G´

EOM´

ETRIQUES

 

14.4.1 : Courbes

D ´EFINITION 14.10 :

Soit Uun ouvert de R2, f:U→ R de classe C1, la courbe Γ d´efinie par : Γ ={(x, y)U | f(x, y) =0}

(´equation implicite), on dit qu’un point M0= (x0, y0) de Γ est un point r´egulier si −−−→grad f(M0)̸= −→0.

REMARQUE 14.24 : Avec ces notations, on admet l’existence d’un param´etrage local de classe C1 et r´egulier (voir chapitre suivant) de Γ au voisinage d’un point r´egulier ; sif(x0, y0) =0et −−−→grad f(x0, y0)̸= −→0

alors il existe r > 0tel queB(M0, r)U, un intervalle ouvertI contenant0, x:I→ R ety:I → R de

classeC1telles que(x(0), y(0))=M0et∀(x, y)B(M0, r), (x, y)∈ Γ ⇐⇒(tI, x=x(t) ety=y(t)). Il s’agit du th´eor`eme des fonctions implicites explicitement hors programme.

Ceci signifie, en voyant f comme une fonction altitude, que sif est de classe C1, les cˆotes (altitude 0) forment une ”gentille” courbe au voisinage des points qui ne sont pas des points critiques.

 

PROPOSITION SUR LE RAPPORT GRADIENT / LIGNES DE NIVEAUX 14.14 :

En un point M0 d’une ligne de niveau Nλ : f(x, y) = λ, si −−−→grad f(M0) ̸= −→0, ce vecteur est orthogonal `a(`a la tangente enM0`a) et orient´e dans le sens des valeurs croissantes def.

 

emonstration : •En un point r´egulierM0d’une courbe de niveauNλ : f(x, y) =λdont l’´equation peut ˆetre r´e´ecriteNλ : g(x, y) =0en posantg(x, y) =f(x, y)λ, on peut param´etrer localement au voisinage de

M0la courbeNλparx=x(t), y=y(t). PuisquetI, g(x(t), y(t)) =0, d’apr`es la r`egle de la chaˆıne, on a la relationtI,(g(x(t), y(t)))=0=x(t)∂f

∂x(x(t), y(t)) +y(t)∂y∂f(x(t), y(t)).

Il suffit de prendre maintenantt = 0dans cette relation pour avoir x(0)∂f

∂x(M0) +y(0)∂y∂f(M0) = 0 qui

traduit que(x(0), y(0))⊥ −−−→grad f(M0). Ainsi, −−−→grad f(M0)est orthogonal au vecteur d´eriv´e(x(0), y(0))

(14)

A partir du point` M0deNλ, ´evoluons dans la direction du vecteur−−−→grad f(M0)et regardons ce qui se passe localement au voisinage deM0. Posons doncφ:t7→f

(

M0+t−−−→grad f(M0) )

et ´etudions sa d´eriv´ee en0. Comme

tJ, φ(t) =f (

x0+t ∂f∂x(M0), y0+t ∂f∂y(M0) )

,φest d´erivable surJ(intervalle ouvert et0J) d’apr`es la r`egle de la chaˆıne ettJ, φ(t) = ∂f∂x(M0)∂f∂x ( M0+t−−−→grad f(M0) ) +∂y∂f(M0)∂y∂f ( M0+t−−−→grad f(M0) ) . On a doncφ(0) = ( ∂f ∂x(M0) )2 + ( ∂f ∂y(M0) )2 =||−−−→grad f(M0)||2> 0.

Ainsi,φest localement croissante (carφ est continue surJpuisquefest de classeC1par hypoth`ese) au voisinage de0ce qui signifie quefcroˆıt dans la direction−−−→grad f(M0)au d´epart deM0.

De plus, si on poseφu:t7→f(M0+tu)pour un vecteur unitaireu,|φu(0)| = |u1∂x∂f(M0) +u2∂y∂f(M0)|

donc, d’apr`es l’in´egalit´e deCauchy-Schwarz,|φu(0)| 6 √( ∂f ∂x(M0) )2 + ( ∂f ∂y(M0) )2 etφu(0)devient maximal si on prenducolin´eaire de mˆeme sens avec le vecteur gradient : `a partir deM0, si on voit la fonctionf

comme la fonction altitude, la direction−−−→grad f(M0)est la ligne de plus grande pente.

 

PROPOSITION SUR UNE ´EQUATION DE LA TANGENTE AVEC LE GRADIENT 14.15 : Le vecteur −−−→grad f(M0) ̸= −→0 est donc un vecteur normal `a la tangente `a Γ au point M0 ce qui fait que la tangente `a Γ enM0 a pour ´equation : (xx0)∂x∂f(x0, y0) + (yy0)∂y∂f(x0, y0) =0.

 

D´emonstration : M0 ∈ Γ est donc un point r´egulier de la courbe et on a vu `a la proposition pr´ec´edente (pourλ=0) que la vecteur d´eriv´e−→v0= (x(0), y(0))(qui est un vecteur directeur de la tangenteT0enM0`a

Γ =N0) est orthogonal `a−−−→grad f(M0). Ainsi, pour un pointM∈ R2, on a l’´equivalence suivante : M T0 ⇐⇒ (−−−→M0M,−→v0)est li´ee⇐⇒ −−−→M0M ⊥ −−−→grad f(M0) ⇐⇒

( xx0 yy0 ) . ( ∂f ∂x(x0, y0) ∂f ∂y(x0, y0) ) = 0. Il suffit de calculer ce produit scalaire pour avoirMT0⇐⇒ (xx0)∂x∂f(x0, y0) + (yy0)∂y∂f(x0, y0) =0.

EXERCICE 14.13 : Quels sont les points r´eguliers de la lemniscate de BernoulliL d’´equation implicite : (x2+y2)22(x2y2) =0?

En l’un de ces pointsM0, donner une ´equation cart´esienne de la tangente `aLenM0.

14.4.2 : Surfaces

D ´EFINITION 14.11 :

SoitU un ouvert de R3,f:U→ R de classeC1, la surface Stelle que : S={(x, y, z)U |f(x, y, z) =0}

(´equation implicite), on dit qu’un point M0= (x0, y0, z0) deSest un point r´egulier si −−−→grad f(M0)̸= −→0.

EXEMPLE 14.14 : SoitSd’´equationS : x2+y2+z2

4 1=0. Tous ses points sont r´eguliers.

D ´EFINITION 14.12 :

Soit une surface Sd’´equationf(x, y, z) =0avec f:U→ R de classe C1,I un intervalle,x, y, z:I→ R trois

fonctions de classeC1 telles que∀tI, (x(t), y(t), z(t))S.

(15)

EXEMPLE 14.15 : Soit la terre d’´equationx2+y2+z21=0(assimil´ee `a une sph`ere) :

• La courbe d’´equationx(t) =sin t, y(t) =cos t, z(t) =0repr´esente l’´equateur.

• La courbe d’´equationx(t) =sin t, y(t) =0, z(t) =cos trepr´esente le m´eridien de Greenwich.

REMARQUE 14.25 : Pour une surfaceSd’´equation explicitez=g(x, y) (le “graphe” d’une fonction de R2dans R), les courbes coordonn´ees sont les courbes d’´equation :

x(t) =x0, y(t) =t, z(t) =g(x0, t) (x=x0est fix´e et c’estyqui bouge).

x(t) =t, y(t) =y0, z(t) =g(t, y0) (y=y0est fix´e et c’estxqui bouge).

EXEMPLE 14.16 : Pour la surface d’´equation z=x2y2⇐⇒x2y2z=0(un parabolo¨ıde hyperbolique), les courbes coordonn´ees sont :

x(t) =x0, y(t) =t, z(t) =x0t2(c’est une parabole).

x(t) =t, y(t) =y0, z(t) =t2y0 (c’est une parabole). D’autres courbes sont trac´ees sur cette surface :

x(t) =ch(t), y(t) =sh(t), z(t) =1(c’est une hyperbole).

x(t) =t+1

2 , y(t) = t1

2 , z(t) =t(c’est une droite).

REMARQUE 14.26 : Soit une surfaceS : f(x, y, z) =0 avecf:U→ R de classe C1. Les tangentes en un pointM0 r´egulier de Saux courbes de classeC1trac´ees surSsont orthogonales `a −−−→grad f(M0).

D´emonstration : Soit une courbeΓ param´etr´ee parg : t I 7→ (x(t), y(t), z(t))de classe C1 trac´ee sur la surfaceS, ce qui signifie quet I, (x(t), y(t), z(t)) S⇐⇒ f(x(t), y(t), z(t)) =0par hypoth`ese puisqueSest d´efinie implicitement. On d´erive avec la r`egle de la chaˆıne carfest aussi de classeC1par hypoth`ese. Ainsi, t I, x(t)∂f

∂x(g(t)) +y(t)∂y∂f(g(t)) +z(t)∂f∂z(g(t)) = 0. SiM0 = g(t0), prenons t = t0

dans la relation pr´ec´edente : x(t0)∂x∂f(M0) +y(t0)∂y∂f(M0) +z(t0)∂f∂z(M0) = 0 (R). Le vecteur d´eriv´e

v0= (x(t0), y(t0), z(t0))(suppos´e non nul) engendre la tangenteT0`a la courbeΓenM0. Alors, la relation (R)montre que−→v0⊥ −−−→grad f(M0)donc la tangenteT0est orthogonales `a−−−→grad f(M0)comme attendu.

D ´EFINITION 14.13 :

Le plan tangent `a une surfaceSen un point r´egulierM0est le plan orthogonal `a −−−→grad f(M0) passant par le

point M0.

D´emonstration : La remarque pr´ec´edente montre que toutes les courbes “r´eguli`eres” trac´ees sur la surfaceS

ont enM0Sun vecteur d´eriv´e (donc une tangente) orthogonal(e) `a−−−→grad f(M0). Il est donc logique de d´efinir comme plan tangent enM0`a la surfaceSle plan contenant toutes ces tangentes, donc le plan contenant le point

M0et de vecteur normal−−−→grad f(M0).

REMARQUE 14.27 : Soit deux surfacesSet S d´efinies parS : f(x, y, z) =0etS : g(x, y, z) =0avec

f, g:U→ R de classeC1. Si un pointM0 appartient `aSS et que −−−→grad f(M0) et −−−→grad g(M0) ne sont

pas colin´eaires, alorsSS est localement (au voisinage deM0), une courbe Γ trac´ee `a la fois surSet sur

S′. La tangente `a cette courbe Γ enM0est alors engendr´ee par le vecteur −−−→grad f(M0)∧ −−−→grad g(M0). D´emonstration : La d´efinition pr´ec´edente montre les deux plans tangentsP0 (`aSenM0) etP0 (`aS en

M0) ont des vecteurs normaux non colin´eaires donc sont s´ecants (pas parall`eles) selon une droiteD =P0P0

qui est donc orthogonale aux deux vecteurs−−−→grad f(M0) et−−−→grad g(M0)non colin´eaires. On admet que ceci implique, localement au voisinage deM0, que l’ensembleΓ =SS est une courbe de classeC1 (commefet

g) : c’est une version du th´eor`eme des fonctions implicites. Cette courbeΓest donc trac´ee `a la fois surSet sur

S donc un vecteur tangent (non nul)−→v `aΓenM0est donc, d’apr`es la remarque pr´ec´edente, `a la fois orthogonal

`

a −−−→grad f(M0)et `a −−−→grad g(M0). D’apr`es les propri´et´es du produit vectoriel, on sait que −→v est colin´eaire `a

−−−→

(16)

  PROPOSITION SUR UNE ´EQUATION DU PLAN TANGENT `A UNE SURFACE 14.16 : Ce plan tangent `a S en M0 point r´egulier a pour ´equation :

(xx0)∂f∂x(x0, y0, z0) + (yy0)∂y∂f(x0, y0, z0) + (zz0)∂f∂z(x0, y0, z0) =0

 

D´emonstration : Par d´efinition, en notant P0ce plan tangent `aM0`a S, on a, pour un point M ∈ R3,

l’´equivalenceMP0⇐⇒ −−−→M0M⊥ −−−→grad f(M0)⇐⇒ (−−−→M0M|−−−→grad f(M0)) =0ce qui nous permet d’avoir

l’´equation : MP0⇐⇒ (xx0)∂x∂f(x0, y0, z0) + (yy0)∂y∂f(x0, y0, z0) + (zz0)∂f∂z(x0, y0, z0) =0.

EXEMPLE 14.17 : Trouver une ´equation d’un plan tangent `a la sph`ereS : x2+y2+z21=0. Comment l’obtenir autrement ?

 

COMP´

ETENCES

 

• ´Etablir l’existence des d´eriv´ees partielles et les calculer dans ce cas.

• Montrer qu’une fonction est de classeC1 en ´etudiant la continuit´e des d´eriv´ees partielles.

• Connaˆıtre les diff´erentes op´erations alg´ebriques sur les fonctions de classeC1.

• Savoir par cœur la r`egle de la chaˆıne et la formule de changement de coordonn´ees. • D´eterminer le gradient d’une fonction scalaire et sa diff´erentielle.

• Montrer qu’une fonction est de classeC2 en ´etudiant la continuit´e des d´eriv´ees secondes.

• Connaˆıtre les diff´erentes op´erations alg´ebriques sur les fonctions de classeC2.

• Utiliser le th´eor`eme de Schwarz pour prouver qu’une fonction n’est pas de classeC2.

• Maˆıtriser le passage en coordonn´ees polaires, les d´eriv´ees partielles, le gradient, le laplacien associ´es. • Connaˆıtre les diff´erentes notions d’extrema (locaux, absolus) de fonctions scalaires.

• Trouver avec le gradient les points critiques o`u on a ´eventuellement un extremum local sur un ouvert. • ´Etablir si on a bien un extrema en un point critique avec un d´eveloppement limit´e.

• Montrer l’existence d’un extrema defsur une partie compacte par la continuit´e def.

• Utiliser le gradient pour trouver les points r´eguliers d’une courbe d´efinie de mani`ere implicite.... • ... et d´eterminer une ´equation de la tangente `a cette courbe en un point r´egulier

• Utiliser le gradient pour trouver les points r´eguliers d’une surface d´efinie de mani`ere implicite.... • ... et d´eterminer une ´equation du plan tangent `a cette surface en un point r´egulier

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