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Notables nîmois. Sénateurs, chevaliers et magistrats
issus de la cité de Nîmes à l’époque romaine.
Céline Chulsky
To cite this version:
Céline Chulsky. Notables nîmois. Sénateurs, chevaliers et magistrats issus de la cité de Nîmes
à l’époque romaine.. Histoire. Université Panthéon-Sorbonne - Paris I, 2012. Français. �NNT :
2012PA010651�. �tel-00809825v2�
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Ecole doctorale d’histoire
Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne
UMR 8210 ANHIMA (2 rue Vivienne 75002 Paris)
Céline CHULSKY MONCEIX
Doctorat d’histoire ancienne
NOTABLES NÎMOIS.
Magistrats, chevaliers et sénateurs issus
de la cité de Nîmes à l’époque romaine.
Directeur de recherche : Michel CHRISTOL
Version comportant des corrections,
avril 2013.
Soutenance : 20 septembre 2012
Jury :
François CHAUSSON (président)
Michel CHRISTOL
François FAVORY
Patrick THOLLARD (rapporteur)
Nicolas TRAN (rapporteur)
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)
)
Je remercie le Professeur M. Christol, qui a accepté de diriger cettethèse et qui a su me conserver sa confiance pendant toutes ces années. Je souhaite également exprimer ma reconnaissance envers tous ceux qui ont aidé à la réalisation de ce travail, particulièrement D. Darde, conservatrice du Musée archéologique de Nîmes, ainsi que le Professeur F. Chausson. Merci enfin à ma famille pour son soutien indispensable.
SOMMAIRE
Index alphabétique des notables et des groupes familiaux ……….. p. 7 Introduction ……… p. 9
Limites de la cité de Nîmes Nîmes, colonie de droit latin Prosopographie des notables Limites chronologiques de l’étude Critères de datation
Nature des sources Base de données gentilices Fiabilité des résultats Copyright
Annexe : liste des notables retenus
PREMIÈRE PARTIE. Carrières nîmoises ……….. p. 23 Présentation des fiches prosopographiques
Les inscriptions non retenues Introduction
I/ Magistrats de rang inférieur p. 31
A. Les questeurs 1. L. Licinius [---]tus 2. D. Pompeius Homuncio 3. C. Valerius Lussor 4. Q. Iulius Varus 5. T. Caecilius Guttur 6. Q. Crassius Secundinus 7. L. Servilius Excingomarus
8. Tertius Sammius Karus 9. Antonius Secundius Vassedo 10. Sex. Bucculius Servandus 11. Anonyme CIL XII 3299 12. M. Senucius Servatus 13. C. Valerius Saturninus 14. Cn. Reuconius Sextinus Synthèse a. Nombre et fonctions b. Evolution c. Conditions et carrières
d. Types d’inscriptions et localisation e. Origines f. Familles g. Conclusion B. Les édiles 15. C. Pinarius Albus 16. T. Turpilius Capito 17. T. Iuventius Secundus 18. Cn. Ro[---] Niger 19. L. Messius Silvinus 20. [-] Antonius Paternus 21. Sex. Allius Nundinus 22. Sex. Allius Repentinus 23. T. Caecilius Optatus 24. Helvius Ecimarius Vitalis
25. Tertius Iulius Varus 26. Verus Indamius Servatus 27. L. Severius Severinus 28. T. Indedius Tertius 29. L. Iuventius Paternus 30. Q. Aemilius Firmus 31. T. Attius Quartio 32. Q. Iulius Bucca 33. M. Vernonius Virillio Synthèse a. Nombre et fonctions
b. Les formules et le problème de la distinction entre fonctions locales et coloniales c. Evolution et carrières
d. Types d’inscriptions e. Provenances des inscriptions f. Origines et familles
g. Conclusion 34. [---] Iulianus
Conclusion
II/ Magistrats de rang supérieur p. 101
A. La préture 35. Segomaros 36. T. Carisius
37. L. Domitius Axiounus Synthèse
B. Les magistrats de rang supérieur à partir de l’organisation en colonie 38. Anonyme CIL XII 3300
39. Anonyme CIL XII 3301 40. Anonyme ILGN 420 41. C. [---] Latr[---] 42. M. Valerius Severus 37. L. Domitius Axiounus 43. C. Marius Celsus 44. Anonyme CIL XII 3186 45. [-] Clodius Iunior 46. [---]s Varenus
47. P. Pusonius Peregrinus 48. Sex. Iulius Maximus 49. [-] Capito
20. [-] Antonius Paternus 50. C. Fulvius Lupus Servilianus 51. Anonyme CIL XII 3187 52. C. Aemilius Postumus 53. C. Cascellius Pompeianus 54. [-] Fabricius Montanus 55. Sex. Adgennius Macrinus 56. L. Gappius Secundus 57. Sex. Virillius Severinus 58. Publius
59. M. Tullius Paullinus
60. Anonyme CIL XII 3307 61. [-] Aemilius Acceptus 62. M. Cornelius Maximus
63. L. Iulius Niger Aurelius Servatus 64. A. Veratius Severus 65. [-] Annius Rusticus 66. Flavius 67. Valerius Servatus 68. M. Cominius Aemilianus 69. L. Lucretius Honoratus 70. M. Numerius Messor 71. Q. Frontonius Valerius 72. C. Sergius Respectus 73. C. Vireius Virilis 74. Aemilius [---] 75. Q. Frontonius Secundinus 76. T. Geminius Titianus 77. Sex. Sammius Aper 78. T. Iulius Dolabella 79. L. Caecilius Blaesus 80. Q. Soillius Valerianus 81. (T. Iulius) 82. Q. Solonius Severinus Synthèse a. Le quattuorvirat
b. Le cursus honorum nîmois
c. Le dépassement de l’horizon local
d. Origines des magistrats de rang supérieur
e. Supports et localisation des inscriptions f. Les familles des magistrats de rang supérieur
g. Conclusion
C. Annexe : notables dont la magistrature n’est pas certaine ou est honoraire 83. [---] Paetinus
84. C. Marius Iuventius Iulianus 85. [-] Baebius Virilis
86. P. Servilius Fronto 87. L. Trebonius Secundus 88. Sex. Trogius Severus
III/ Les flaminiques p. 249
89. Licinia Flavilla L.f. 90. Casuria Fulvia L.f. 91. Aemilia Titia L.f. 92. Domitia Graecina 93. Sammia Secundina L.f. 94. Sammia Severina Q.f. 95. [---]ia Tertia T.f. 96. Numeria Tertulla M.f. 97. Sammia Honorata 98. Valeria Sextina Q.f. 99. Hortensia Vitalis M.f. 100. Indelvia Valerilla T.f. Synthèse
a. Nombre et formule utilisée b. Origines familiales c. Familles
d. Types d’inscriptions e. Localisation des inscriptions f. Conclusion
IV/ Les chevaliers p. 275
44. Anonyme CIL XII 3186 101. L. Attius Lucanus 49. [---] Capito
48. Sex. Iulius Maximus 20. [-] Antonius Paternus
50. C. Fulvius Lupus Servilianus 51. Anonyme CIL XII 3187 52. C. Aemilius Postumus 53. C. Cascellius Pompeianus 54. [-] Fabricius Montanus
55. Sex. Adgennius Macrinus 102. Anonyme CIL XII 5899 68. M. Cominius Aemilianus 103. L. Sammius Aemilianus 104. M. Censorius Cornelianus 80. Q. Soillius Valerianus 82. Q. Solonius Severinus 105. Anonyme CIL XII 3185 106. Q. Solonius Fabius Severinus Synthèse
a. Formule, nombre et évolution b. Carrières c. Origines d. Familles e. Types d’inscriptions f. Conclusion V/ Les sénateurs p. 305
107. Anonyme CIL XII 5897 108. Cn. Domitius Afer 109. Anonyme ILGN 419
50. C. Fulvius Lupus Servilianus 110. T. Aurelius Fulvus
111. Anonyme CIL XII 3169 112. L. Aemilius Honoratus 113. T. Iulius Maximus 114. Pompeia Plotina 115. Anonyme CIL XII 3172 Synthèse a. Nombre et évolution b. Carrières c. Origines familiales d. Familles e. Types de sources f. Le rapport à Nîmes g. Conclusion
Conclusion de la première partie : évolution de l’élite nîmoise p. 369 a. Nombre et évolution
b. Familles des magistrats c. Les affranchis
d. La tribu Voltinia e. Le type d’inscriptions f. Provenance des inscriptions g. Conclusion
DEUXIÈME PARTIE. Familles nîmoises ………. p. 381 Présentation des fiches gentilices
I/ Les groupes familiaux issus des clientèles républicaines p. 385 a. Aemilii b. Antonii c. Aurelii d. Caecilii (e.) Cassii f. Clodii g. Cornelii h. Domitii (i.) Fabia j. Fulvii (k. Iulii) l. Licinii m. Marii n. Pompeii o. Servilii p. Trebonii q. Valerii Synthèse
A. Origine de ces groupes familiaux B. Nombre et évolution
C. Catégories de notables issus de ces groupes familiaux D. Ampleur des groupes familiaux indigènes
E. Localisation des familles F. Conclusion
II/ Les groupes familiaux indigènes n’appartenant pas aux clientèles p. 491 aa. Adgennii bb. Attii cc. Bucculii dd. Censorii ee. Cominii ff. Crassii gg. Ecimarii hh. Frontonii ii. Gappii jj. Indamii kk. Indedii (ll.) Indelvii mm. Messii nn. Pusonii oo. Reuconii pp. Sammii qq. Secundii rr. Senucii ss. Severii tt. Soillii uu. Solonii vv. Trogii ww. Vernonii xx. Vireii yy. Virillii Synthèse
B. Groupes familiaux indigènes dans la population nîmoise C. Ancienneté de la citoyenneté des groupes familiaux indigènes D. Catégories de notables issus de groupes familiaux indigènes E. Ampleur des groupes familiaux indigènes
F. Localisation des groupes familiaux indigènes G. Conclusion
III/ Les groupes familiaux descendant de migrants italiens p. 571 aaa. Allii bbb. Annii ccc. Baebii ddd. Carisii eee. Cascellii fff. Casurii ggg. Fabricii (hhh). Flavii iii. Geminii jjj. Hortensii kkk. Iuventii lll. Lucretii mmm. Numerii nnn. Pinarii ooo. Sergii ppp. Tullii qqq. Turpilii rrr. Veratii Synthèse A. Nombre et évolution
B. Ampleur des groupes familiaux d’origine italienne C. Localisation des groupes familiaux d’origine italienne D. Conclusion
IV/ Sources de richesse de ces familles p. 623
Conclusion de la deuxième partie p. 625
Ancrage territorial Conclusion générale
TROISIÈME PARTIE. Liaisons nîmoises ………. p. 627 I/ Les magistrats nîmois dans leur cité p. 629
A. Les dédicaces votives B. Les évergésies
C. Les patronats : la cité et la province
D. Les responsables des inscriptions honorifiques : qui honore les magistrats ? E. L’image des fonctions
F. L’Augusteum, lieu privilégié pour honorer les élites
II/ Mariages locaux : approche géographique p. 638 a. Marii et Vireii b. Crassii et Frontonii c. Antonii et Cascellii d. Aemilii et Secundii e. Antonii et Secundii f. Fulvii et Iulii g. Sammii et Terentii h. Conclusion
III/ L’onomastique, révélatrice de réseaux p. 645 A. Les polyonymes
B. Origine des cognomina des magistrats
C. Les surnoms des notables formés sur des gentilices D. Prénoms inhabituels portés par certains notables E. Le croisement avec la toponymie
IV/ Tableau des notables : approche chronologique p. 653 V/ Les sévirs augustaux, aux marges de la notabilité p. 655 VI/ Les affranchis : liens indirects p. 657 VII/ Liens avec d’autres cités : l’attractivité de Nîmes p. 657
a. Nîmois hors de Nîmes b. Etrangers à Nîmes c. Conclusion
Conclusion de la troisième partie p. 660
CONCLUSION GÉNÉRALE : de Rome à Nîmes ……… p. 661 Originalité de Nîmes
Approche chronologique Approche fonctionnelle Inscriptions
Familles et groupes familiaux Réseaux
La question de la romanisation La fin des notables ?
INDEX DES NOTABLES ET DES GROUPES FAMILIAUX
Les pages renvoient uniquement aux fiches prosopographiques ou gentilices. Les lettres ou
chiffres entre parenthèses indiquent le numéro de fiche.
[-] Capito (49)
p. 132
[---] Iulianus (34)
p. 98
C. [---] Latr[---] (41)
p. 115
[---] Paetinus (83)
p. 243
Publius [---] (58)
p. 165
[---]ia Tertia T.f. (95)
p. 259
[---]s Varenus (46)
p. 126
ADGENNII (aa)
p. 491
Sex. ADGENNIUS Macrinus (55) p. 152
AEMILII (a)
p. 386
AEMILIA Titia L.f. (91)
p. 252
AEMILIUS [---] (74)
p. 200
[-] AEMILIUS Acceptus (61)
p. 170
Q. AEMILIUS Firmus (30)
p. 85
L. AEMILIUS Honoratus (112)
p. 343
C. AEMILIUS Postumus (52)
p. 144
ALLII (aaa)
p. 571
Sex. ALLIUS Nundinus (21)
p. 70
Sex. ALLIUS Repentinus (22)
p. 72
ANNII (bbb)
p. 572
[-] ANNIUS Rusticus (65)
p. 179
Anonyme CIL XII 3169 (111)
p. 339
Anonyme CIL XII 3172 (115)
p. 360
Anonyme CIL XII 3185 (105)
p. 290
Anonyme CIL XII 3186 (44)
p. 122
Anonyme CIL XII 3187 (51)
p. 140
Anonyme CIL XII 3299 (11)
p. 49
Anonyme CIL XII 3300 (38)
p. 111
Anonyme CIL XII 3301 (39)
p. 113
Anonyme CIL XII 3307 (60)
p. 169
Anonyme CIL XII 5897 (107)
p. 305
Anonyme CIL XII 5899 (102)
p. 279
Anonyme ILGN 419 (109)
p. 325
Anonyme ILGN 420 (40)
p. 114
ANTONII (b)
p. 392
[-] ANTONIUS Paternus (20)
p. 68
ATTII (bb)
p. 492
L. ATTIUS Lucanus (101)
p. 275
T. ATTIUS Quartio (31)
p. 86
AURELII (c)
p. 396
T. AURELIUS Fulvus (110)
p. 327
BAEBII (ccc)
p. 576
[-] BAEBIUS Virilis (85)
p. 246
BUCCULII (cc)
p. 499
Sex. BUCCULIUS Servandus (10) p. 48
CAECILII (d)
p. 404
L. CAECILIUS Blaesus (79)
p. 213
T. CAECILIUS Guttur (5)
p. 38
T. CAECILIUS Optatus (23)
p. 72
CARISII (ddd)
p. 579
T. CARISIUS (36)
p. 103
CASCELLII (eee)
p. 582
C. CASCELLIUS Pompeianus (53) p. 146
CASSII (e)
p. 408
CASURII (fff)
p. 585
CASURIA Fulvia L.f. (90)
p. 250
CENSORII (dd)
p. 502
M. CENSORIUS Cornelianus (104) p. 288
CLODII (f)
p. 412
[-] CLODIUS Iunior (45)
p. 138
COMINII (ee)
p. 503
M. COMINIUS Aemilianus (68)
p. 183
CORNELII (g)
p. 414
M. CORNELIUS Maximus (62)
p. 171
CRASSII (ff)
p. 506
Q. CRASSIUS Secundinus (6)
p. 39
DOMITII (h)
p. 420
DOMITIA Graecina (92)
p. 253
Cn. DOMITIUS Afer (108)
p. 306
L. DOMITIUS Axiounus (37)
p. 106
ECIMARII (gg)
p. 510
Helvius ECIMARIUS Vitalis (24) p. 74
FABII (i)
p. 428
FABRICII (ggg)
p. 585
[-] FABRICIUS Montanus (54)
p. 150
FLAVII (hhh)
p. 589
FLAVIUS (66)
p. 180
FRONTONII (hh)
p. 513
Q. FRONTONIUS Secundinus (75) p. 202
Q. FRONTONIUS Valerius (71)
p. 195
FULVII (j)
p. 432
C. FULVIUS Lupus Servilianus (50)p. 135
GAPPII (ii)
p. 516
L. GAPPIUS Secundus (56)
p. 159
GEMINII (iii)
p. 591
T. GEMINIUS Titianus (76)
p. 204
HORTENSII (jjj)
p. 594
HORTENSIA Vitalis M.f. (99)
p. 266
INDAMII (jj)
p. 516
Verus INDAMIUS Servatus (27)
p. 80
T. INDEDIUS Tertius (28)
p. 82
INDELVII (ll)
p. 519
INDELVIA Valerilla T.f. (100)
p. 267
IULII (k)
p. 435
(T. IULIUS) (81)
p. 221
T. IULIUS Dolabella (78)
p. 208
Q. IULIUS Bucca (32)
p. 88
Sex. IULIUS Maximus (48)
p. 129
T. IULIUS Maximus (113)
p. 348
L. IULIUS Niger Aurelius Serv.(63) p. 173
Q. IULIUS Varus (4)
p. 36
Tertius IULIUS Varus (25)
p. 76
IUVENTII (kkk)
p. 597
L. IUVENTIUS Paternus (29)
p. 84
T. IUVENTIUS Secundus (17)
p. 63
LICINII (l)
p. 449
LICINIA Flavilla L.f. (89)
p. 249
L. LICINIUS [---]tus (1)
p. 31
LUCRETII (lll)
p. 600
L. LUCRETIUS Honoratus (69)
p. 189
MARII (m)
p. 455
C. MARIUS Celsus (43)
p. 120
C. MARIUS IUVENTIUS Iul. (84) p. 244
MESSII (mm)
p. 520
L. MESSIUS Silvinus (19)
p. 66
NUMERII (mmm)
p. 603
NUMERIA Tertulla M.f. (96)
p. 260
M. NUMERIUS Messor (70)
p. 192
PINARII (nnn)
p. 604
C. PINARIUS Albus (15)
p. 60
POMPEII (n)
p. 459
POMPEIA Plotina (114)
p. 356
D. POMPEIUS Homuncio (2)
p. 32
PUSONII (nn)
p. 524
P. PUSONIUS Peregrinus (47)
p. 126
REUCONII (oo)
p. 527
Cn. REUCONIUS Sextinus (14)
p. 54
Cn. RO[---] Niger (18)
p. 65
SAMMII (pp)
p. 528
SAMMIA Honorata (97)
p. 261
SAMMIA Secundina L.f. (93)
p. 255
SAMMIA Severina Q.f. (94)
p. 256
L. SAMMIUS Aemilianus (103)
p. 281
Sex. SAMMIUS Aper (77)
p. 206
Tertius SAMMIUS Karus (8)
p. 42
SECUNDII (qq)
p. 532
Antonius SECUNDIUS Vassedo (9) p. 45
SEGOMAROS (35)
p. 101
SENUCII (rr)
p. 537
M. SENUCIUS Servatus (12)
p. 50
SERGII (ooo)
p. 605
C. SERGIUS Respectus (72)
p. 199
SERVILII (o)
p. 466
L. SERVILIUS Excingomarus (7) p. 41
P. SERVILIUS Fronto (86)
p. 248
SEVERII (ss)
p. 539
L. SEVERIUS Severinus (26)
p. 77
SOILLII (tt)
p. 542
Q. SOILLIUS Valerianus (89)
p. 214
SOLONII (uu)
p. 545
Q. SOLONIUS Severinus (82)
p. 222
Q. SOLONIUS FABIUS Sev. (106) p. 292
TREBONII (p)
p. 470
L. TREBONIUS Secundus (87)
p. 248
TROGII (vv)
p. 548
Sex. TROGIUS Severus (88)
p. 248
TULLII (ppp)
p. 608
M. TULLIUS Paullinus (59)
p. 166
TURPILII (qqq)
p. 611
T. TURPILIUS Capito (16)
p. 61
VALERII (q)
p. 471
VALERIA Sextina Q.f. (98)
p. 262
C. VALERIUS Lussor (3)
p. 34
C. VALERIUS Saturninus (13)
p. 52
VALERIUS Servatus (67)
p. 182
M. VALERIUS Severus (42)
p. 116
VERATII (rrr)
p. 611
A. VERATIUS Severus (64)
p. 177
VERNONII (ww)
p. 549
M. VERNONIUS Virillio (33)
p. 90
VIREII (xx)
p. 550
C. VIREIUS Virilis (73)
p. 229
VIRILLII (yy)
p. 553
Sex. VIRILLIUS Severinus (57)
p. 161
*!
INTRODUCTION
Juillet 138. Les sénateurs nîmois apprennent la mort de l’empereur Hadrien, lointain
descendant de l’illustre orateur Cn. Domitius Afer, originaire de leur cité. Ils avaient déjà dû
pleurer l’impératrice Plotine, Nîmoise par l’un de ses parents, une quinzaine d’années plus tôt.
Le successeur désigné à l’Empire n’est autre que celui qu’on appellera Antonin le Pieux, dont
le grand-père paternel, T. Aurelius Fulvus, venait lui aussi de la cité. L’histoire de l’Empire
serait-elle Nîmoise ?
Nîmes était alors à son apogée territoriale. La Colonia Augusta Nemausus, colonie de
droit latin, contrôlait un territoire s’étendant du Rhône au Montpelliérais inclus, des Cévennes
à la Méditerranée. Elle comprenait plusieurs agglomérations qui avaient auparavant été
indépendantes, mais étaient passées sous sa domination politique. Son élite, désireuse
d’assurer sa gloire présente et éternelle, laissa de nombreux monuments dont quelques uns
parvinrent jusqu’à nous, peu dans leur forme originelle, beaucoup retaillés pour être
remployés dans des constructions ultérieures, certains connus seulement par des copies déjà
anciennes et parfois approximatives. Qui étaient ces notables qui dirigeaient l’une des plus
importantes cités de la province de Narbonnaise ? Seulement 115 parcours nous restent, ceux
de magistrats, de chevaliers et de membres de l’ordre sénatorial parfois restés anonymes. De
la fin de la République romaine à la dynastie sévérienne, ils s’expriment, selon les époques,
en gaulois, en grec ou en latin pour rapporter leur carrière, résumant ainsi leur vie à leur rôle
politique, que ce soit sur leur pierre tombale ou sur des inscriptions officielles élevées en leur
honneur. Quelques auteurs nous donnent parfois des précisions sur tel ou tel sénateur, nous
permettant de percevoir un peu mieux les parcours complexes des plus hauts personnages,
mais ces mentions sont très rares et partiales.
Un Nîmois n’est pas un Voconce ni un Arlésien, bien qu’étant son voisin. Nîmes avait
été une grande ville celtique, contrairement à des colonies romaines comme Narbonne ou
Fréjus. Les inscriptions ne nous parlent toutefois quasiment jamais de Gaulois mais bien de
citoyens romains, dont le vocabulaire, les habitudes épigraphiques et les carrières peuvent se
comparer à ceux des autres habitants de l’Empire et même de l’Urbs. Quelles étaient les
spécificités de ce corps civique ? La mise en série des témoignages, soutenue par les textes
littéraires, permet de dégager le caractère propre de cette cité, dont les origines celtiques ne se
laissent plus deviner qu’à travers l’onomastique.
"+!
(photo enlevée pour alléger le fichier internet)
Centre monumental de l’oppidum Saint-Vincent (Gaujac)
Limites de la cité de Nîmes
Nîmes est la capitale des Volques Arécomiques, mais son territoire est bien inférieur à
celui de ce peuple, amputé de tout le Sud-Ouest par les fondations des colonies romaines de
Narbonne puis de Béziers
1, et dont M. Py a même douté de l’existence à l’époque
préromaine
2. Toutefois, le territoire arécomique semble bien avoir une certaine unité malgré
les reconfigurations liées à la conquête romaine, le pouvoir romain ayant plutôt essayé de
maintenir en partie sa cohérence
3. Une période fait exception, celle de la répression de
Sertorius après la révolte des années 70 av.n.è., les Volques s’étant soulevés contre Rome et
ayant alors perdu une partie de leurs terres, confisquées et confiées à Marseille au moins
jusqu’à l’époque césarienne
4.
Les premiers indices pour reconstituer l’emprise spatiale de la cité sont littéraires :
Tite Live
5parle d’un territoire occupant les deux rives du Rhône mais, au moins à l’époque
qui nous intéresse, le territoire semble bien se limiter à l’ouest du fleuve, l’est étant cavare et
occupé par la cité d’Avignon, ce qui est confirmé par Strabon et Pomponius Mela
6. A l’ouest,
Strabon fait descendre le territoire des Volques jusqu’à Narbonne comprise, mais depuis peu
après la conquête, Narbonne est devenue une colonie romaine et la capitale provinciale. La
colonie de Béziers, créée en 36 av.n.è., occupe un territoire encore plus proche qui constitue
une limite claire à l’emprise nîmoise. Celle-ci s’arrête après Lattes, rattachée à Nîmes selon
un texte de Pline l’Ancien
7, la limite étant l’Hérault d’après Strabon
8. La frontière passerait en
réalité un peu avant, juste après Balaruc-les-Bains
9, du moins dans sa partie proche du littoral,
ne se calquant sur l’Hérault que plus au Nord.
La cité de Nîmes intègre en son sein de nombreuses agglomérations autrefois
indépendantes
10, ayant appartenu à une confédération du peuple des Volques Arécomiques,
ainsi que d’anciens établissements grecs (peut-être Rhodanousia et Heraklea, dont les
localisations précises sont encore discutées
11) ; J.-L. Fiches a d’ailleurs fait remarquer la
densité du réseau de villes préromain, qui continue à s’étoffer après la conquête, et ce jusqu’à
l’époque flavienne
12. La soumission politique de la plupart de ces communautés à Nîmes
daterait de la fin de la République
13, peut-être de 22 av.n.è.
14, mais d’autres purent être
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
1 Thollard, La Gaule, p. 172 et 185 ; Christol, Cités de droit latin, p. 329 et 331 avec réserves. 2
M. Py (L’oppidum, p. 338 et 340) pense à la création d’une nation autour de Nîmes par Rome à des fins politiques, notamment pour contrer la puissance de Marseille.
3 Christol, Formation, p. 77-78 ; Goudineau, Le statut, p. 112. 4
César, B.C., I, 35, 4 ; Clavel, Béziers, p. 155-156 ; Goudineau, Le statut, p. 109, César, p. 69 et 73 et La
conquête, p. 217 ; Goudineau et Christol, Nîmes et les Volques, p. 88 et 92.
5 Hist., 21,26.
6 Strabon, Géogr., IV, 1, 12 ; Pomponius Mela, Chor., II, 5,79-80 ; voir aussi Christol, Nîmes dans les sources
antiques, p. 58 et Raynaud, dans CAG 30/1, p. 81.
7
N.H., IX,9,1 : il parle de « l’étang de Lattes ». La géographie des lagunes était différente à l’époque romaine, mais la localisation de l’agglomération antique de Lattara est bien connue grâce aux fouilles mises en valeur dans la commune de Lattes.
8 Thollard, La Gaule, p. 188. 9
Christol, Nîmes dans les sources antiques, p. 58.
10 Pline l’Ancien, N.H., III, 5, 6.
11 Pour Rhodanousia : Roman Histoire p. 282-283, Goudineau, Monde clos p. 22, Fiches, Processus, p. 45. Pour
Heraklea : Rivet, Gallia, p. 175. Les deux : Arcelin, Prémices, p. 231.
12 Fiches, Les agglomérations, p.177-187. 13
""!
rattachées plus tard, alors que de nombreux sites déclinaient
15. Le choix de Nîmes par Rome
s’explique : c’est la ville la plus importante du Languedoc oriental depuis le second âge du
Fer, phénomène qui s’est encore accentué au premier siècle av.n.è.
16La centralisation y est
plus forte que dans d’autres cités, comme Vienne, où de nombreuses évergésies sont attestées
dans les agglomérations secondaires ; au contraire, à Nîmes, la plupart des dons se font pour
le chef-lieu
17. P. Ouzoulias a calculé, de façon plus générale, que les inscriptions découvertes
sur le territoire ne représentent que le tiers du total des inscriptions de la cité, alors qu’à
Vienne, plus de la moitié y ont été découvertes
18.
Les inscriptions permettent de confirmer et de préciser les limites. L’inscription dite
géographique semble donner les noms de certaines agglomérations du territoire nîmois
19. Un
poids de Brignon pourrait confirmer que cette agglomération faisait partie de Nîmes
20. Au
nord, une borne antonine trouvée entre Barjac et Vagnas donne une distance par rapport à
Alba, ce qui révèle que la limite entre les cités de Nîmes et d’Alba passait entre la Cèze et
l’Ardèche
21. Les limites des diocèses médiévaux donnent des indications encore plus précises,
si on accepte qu’ils se calquaient en grande partie sur les limites administratives romaines : la
cité de Nîmes aurait donné les diocèses de Nîmes, ainsi que ceux d’Uzès et de Maguelone,
détachés de celui de Nîmes peu après sa création
22. La mention de la tribu romaine Voltinia
dans les épitaphes permet de différencier Nîmes de Béziers et d’Arles, et de raccrocher
notamment Beaucaire, ayant appartenu plus tard au diocèse d’Arles, à la cité de Nîmes
23; cela
est confirmé par l’épitaphe du quattuorvir pour dire le droit C. Sergius Respectus découverte à
Beaucaire, cette dernière magistrature étant typiquement nîmoise. Les fouilles récentes
permettent de corriger quelques éléments sur les marges du territoire. Ainsi, l’oppidum du
Castellas de Murviel-lès-Montpellier semble bien être indépendant jusqu’au milieu du
premier siècle de n.è. d’après les fouilles dirigées par P. Thollard
24, et ses édiles ne peuvent
être considérés comme des magistrats nîmois. L’agglomération passa sous domination
politique nîmoise par la suite et put fournir des magistrats à la cité. Nous n’avons pas retenu
l’existence d’oppida indépendants dans le Nord du territoire, en dehors de Vié-Cioutat
25,
connue par un édile attesté dans l’exercice de ses fonctions, [-] Iulius Boudus, que nous avons
identifié à un édile local pour cette raison bien que le fait ne soit pas certain (voir dans la
présentation de la prosopographie). L’oppidum dut toutefois être rattaché à Nîmes au premier
siècle de n.è.
26. Plus à l’est, A. Roth Congès et J. Charmasson ont proposé de reconnaître un
oppidum Latinum indépendant et peut-être même plusieurs
27, en raison des particularités
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
14
Christol, Cités de droit latin, p. 329.
15 Raynaud, Campagnes, p. 208. 16 Monteil, La ville romaine, p. 153. 17 Fiches, Formes de l’héritage, p. 88. ")!,-./-01234!!"#$%&'(&)*"#+$5!6272897:;! 19 CIL XII 3362.
20
AE 1992 1219: Publicum Coloniae Augustae Nemausi Briginno V (appartenant à l'autorité publique de la Colonie Auguste de Nîmes, Briginno, 5 livres).
21 Rivet, Gallia, p. 167.
22 Contre cette théorie, Roth Congès et Charmasson (Entre Nemausus et Alba, p. 62), qui indiquent que le
diocèse d’Uzès est créé au plus tard en 442 et peut-être déjà avant 400 ; A. Roth Congès émet aussi l’hypothèse d’une indépendance de communautés ayant plus tard formé le diocèse de Maguelone (Le statut, p. 559-561). Pour, mais sans grande conviction : Beaujard, Les cités, p. 20 ; Raynaud, dans CAG 30/1, p. 81. Voir aussi Rivet,
Gallia pour une vision neutre sur la Notice des Gaules (p. 98-100).
23
Raynaud, dans CAG 30/1, p. 81.
24 Voir notamment l’intervention de P. Thollard du 12 octobre 2009 [ressource numérique], ainsi qu’un
compte-rendu des fouilles à publier dans les actes du colloque Signa et tituli sous la direction de E. Rosso et S. Boularot (Aix-en-Provence, 26-27 novembre 2009). Voir aussi Christol, Les cités de droit latin, p. 330 et Formation, p. 78, et Roth Congès, Le statut, p. 556-558.
25 La proposition est également soutenue par Christol, Formation, p. 78. 26 Christol, Formation, p. 79.
27
Charmasson et Roth Congès, Entre Nemausus et Alba, p. 49-67. Ils sont suivis par Christol, Formation, p. 78-79, qui pense toutefois que l’endroit fut rattaché à Nîmes après l’époque augustéenne. Contre : Thollard, La
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religieuses locales, du cadastre, de l’urbanisme imposant de Gaujac et de Laudun et des
carrières inhabituelles de [-] Antonius Paternus voire de M. Tullius Paullinus. Toutefois, le
quattuorvirat du trésor n’étant attesté qu’à Nîmes, comme le concèdent les mêmes auteurs, il
nous semble bien que le personnage exerça cette fonction dans la colonie ; sa promotion
extraordinaire de l’édilité au quattuorvirat, unique à Nîmes, doit être liée à son entrée dans
l’ordre équestre grâce à l’exercice de la préfecture des ouvriers. Si l’édilité avait été locale, on
aurait probablement indiqué qu’elle avait été exercée à Gaujac, pour la distinguer du reste du
cursus fait à Nîmes qui, de toutes façons, aurait été fermé à un habitant d’une cité
indépendante. Les autres particularités, religieuses et cadastrales, peuvent s’expliquer par
l’éloignement géographique par rapport à Nîmes. Enfin, la monumentalisation exprime
peut-être simplement la richesse de ces agglomérations d’où proviennent plusieurs magistrats ; on
la retrouve dans des agglomérations clairement rattachées à Nîmes comme Lattes ou
Beaucaire
28. A. Roth Congès propose aussi qu’Ambrussum ait été indépendante, en
l’identifiant avec l’oppidum des Umbranici dont la localisation est inconnue
29; la
démonstration est très intéressante, mais comme l’inscription du magistrat nîmois Q.
Frontonius Secundinus fut découverte dans la région, nous ne la retiendrons pas.
Nous avons adopté en grande partie les limites proposées par l’ouvrage dirigé par J.-L.
Fiches, Les agglomérations romaines en Languedoc-Roussillon
30. Il s’agit toutefois de la plus
grande extension de la cité au II
esiècle de n.è. Pour les siècles précédents, il faut retrancher
plusieurs espaces situés en périphérie, dont deux indiqués en pointillés.
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
28
Fiches, Formes de l’héritage, p. 86.
29 Roth Congès, Le statut, p. 553-561. 30
"$!
D’après J.-L. Fiches dir., Les agglomérations, p. 21.L’étendue du territoire invite à y reconnaître des rythmes de romanisation différents :
Nîmes fut touchée par le phénomène plus tôt que d’autres communautés, de même que
certains points du littoral où le commerce avec l’extérieur fut précoce comme à Lattes
31. La
condition sociale jouait aussi un rôle important dans la rapidité de la romanisation.
Nîmes, colonie de droit latin
L’organisation de Nîmes en cité constitue une rupture avec la structure politique
précédente
32. Le peuple des Volques Arécomiques semble avoir été réuni en une
confédération de communautés indépendantes au moins depuis la conquête romaine et
probablement depuis plus longtemps, ces confédérations étant typiques du monde celte
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
31
Pour Lattes, Demougeot, Stèles funéraires, p.112-116.
32 Tarpin, Territoires celtiques, p.34-35 considère que les civitates ne peuvent être vues comme les héritières
"%!
méditerranéen du deuxième âge du Fer
33. L’hypothèse est soutenue par l’existence plus
tardive d’un préteur des Volques, T. Carisius. Cette confédération pouvait être dominée par
Nîmes, dont le nom indigène était Namausos
34. De fait, nous connaissons un autre personnage
qui put agir pour tous les Volques et qui se présente comme « magistrat de Nîmes » selon
l’interprétation de C. Goudineau
35(!""#!$"#% &'µ'#('!$% dans une inscription en
gallo-grec) ; il pourrait toutefois s’agir d’un simple magistrat de Nîmes, comme nous en
connaissons, certes plus tard, dans les autres communautés.
Nîmes reçut le droit latin à l’époque césarienne
36, de même que les autres
agglomérations de la région
37; elles devinrent alors des oppida Latina selon des formes en
usage dans l’Italie unifiée à l’issue de la guerre sociale
38. Nîmes fut organisée en
colonie
39(Colonia Nemausus) et dut adopter une constitution de type romain selon le schéma
habituel
40. Le droit latin permettait aux magistrats de devenir citoyens romains
41, ce qui
accélérait la romanisation, notamment juridique
42. Les parents et enfants des magistrats
recevaient en même temps la citoyenneté
43. Strabon précise que c’étaient la questure et
l’édilité qui donnaient cet accès
44. M. Christol met en valeur le fait que l’émiettement de la
vie politique, avant le rattachement des agglomérations indépendantes volques à Nîmes, dut
favoriser la promotion de larges pans des groupes supérieurs pendant les premières décennies
après la concession du droit latin à la région arécomique
45, car toutes les agglomérations
volques indépendantes reçurent le droit latin. Ce sont des cités latines que proviennent la
plupart des sénateurs issus de Narbonnaise
46, preuve de leur richesse et de leur puissance
conservées ; Nîmes et Vienne sont prépondérantes
47.
Sous Auguste, Nîmes fut refondée : elle s’appelait alors Colonia Augusta Nemausus.
Cette formule est généralement utilisée abrégée, mais son dernier terme apparaît complet dans
deux inscriptions utilisant l’expression col Aug Nemausi
48. Cela nous permet de rectifier la
restitution habituelle de la formule, Colonia Augusta Nemausensium, utilisée par les éditeurs
à l’exception de M. Christol. C’est peut-être lors de cette réorganisation que Nîmes reçut le
gouvernement de la plupart des agglomérations de la région ; le déclassement, qui aurait eu
lieu plus précisément entre 22 et 15 av.n.è selon M. Christol
49, entraina aussi d’une certaine
façon celui des élites locales qui n’avaient pas le niveau suffisant pour s’imposer à Nîmes
50. Il
intervint dans un contexte où Auguste cherchait à limiter le nombre de cités possédant des
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
33 Garcia, La Celtique, p. 25 et Les Celtes, p. 73. 34 Christol, Nîmes dans les sources antiques, p.58.
35 Voir à la fiche du personnage pour un développement sur les différentes interprétations.
36 Christol, La municipalisation, p. 14-16 et 25, Les cités de droit latin, p. 321-323 et Composition, évolution, p.
190 ; Goudineau, Rome, p. 25 ; Christol et Goudineau, Nîmes et les Volques, p. 90-92 ; Kremer, Ius Latinum, p. 154.
37 Goudineau, Le statut, p. 106-108, suivi par Roth Congès, Le statut, p. 550 et Thollard, La Gaule, p. 173. A.
Chastagnol pense le contraire (A propos, p. 19).
38
Kremer, Ius Latinum, p. 154 notamment.
39 Christol, La municipalisation, p. 21 et Composition, évolution, p. 190. 40 Kremer, Ius Latinum, p. 149.
41
Appien, B.C., II, 26 ; Asconius, In Pison., 3 C ; Strabon, Géogr., IV, 1, 12. Voir la mise au point de Kremer,
Ius Latinum, p. 113-118.
42 Christol, Les colonies de Narbonnaise, p. 279 et Composition, évolution, p. 190. 43 Loi d’Irni (AE 1986 333).
44 Géogr., IV, 1, 12. 45
Les cités de droit latin, p. 335 et Formation, p. 81.
46 Rivet ,Gallia, p. 85. 47 Syme, More, p. 20.
48 CIL XII 3200 (M. Attius Paternus : la formule est au génitif) et CIL XII 3213 (la formule est au nominatif). 49
Christol, La municipalisation, p.20, Le droit latin, p.88, Nîmes dans les sources, p.59, Formation, p.76-77 et
Institutions, p.86-87 ; selon l’auteur, cette attribution s’accorde bien avec la volonté d’Auguste de voir apparaître
de grandes villes et de réorganiser la vie politique des provinces. C. Goudineau (Le statut, p.114) préfère pour cette mesure l’époque césarienne ou triumvirale, de même que Roth Congès, Le statut, p.552. Le processus aurait aussi pu être progressif (Hermon, Rome, p.200).
50
"&!
responsabilités politiques face à Rome dans le Sud de la Gaule
51; on passa ainsi d’un système
confédéral à un système centralisé autour de Nîmes
52. L’attribution est connue dans tout le
monde romain et serait même, selon J.-M. Bertrand, fréquente
53. L’accès à la citoyenneté par
les magistratures eut alors des effets plus lents sur la population
54, qui resta majoritairement
pérégrine jusqu’à l’édit de Caracalla de 212. D’autres communautés furent rattachées à Nîmes
aux premier et deuxième siècles de n.è. Ces reconfigurations montrent que la cité de Nîmes,
construite sur le mode romain et qui intègre un nombre différent de communautés en son sein,
n’est plus la continuité du peuple gaulois des Volques Arécomique, mais une réalité nouvelle.
Prosopographie des notables
Nous avons établi une prosopographie
55des notables fondée sur l’appartenance aux
deux ordres de l’Empire (sénatorial et équestre) ou l’accomplissement d’une magistrature ou
d’un sacerdoce de la colonie. Il ne s’agit donc pas de caractériser l’élite nîmoise dans son
ensemble, tel qu’a pu le faire S. Demongin à propos de l’Italie
56, mais de concentrer l’étude
sur la partie la plus élevée et la mieux définie de la notabilité, en soulignant le fait que
l’exercice des magistratures était le meilleur moyen de prouver son statut et de le maintenir à
son plus haut niveau
57. Nous avons retenu 115 notables
58. Plus de détails sont donnés dans la
présentation de la prosopographie. Une attention particulière a été accordée aux copies
anciennes et récentes pour l’établissement des textes.
Limites chronologiques de l’étude
Les limites chronologiques ont été fixées par les inscriptions elles-mêmes. La
première, celle de Segomaros, date de la première moitié du premier siècle av.n.è., et la
dernière, celle de Q. Solonius Fabius Severinus, du début du troisième siècle de n.è. Le début
est explicable : il s’agit du moment où les Nîmois adoptèrent les habitudes romaines de graver
des inscriptions dans le cadre de leurs fonctions et de les reproduire sur des monuments
funéraires personnels
59. Par contre, l’arrêt des inscriptions au début du troisième siècle pose
problème, alors qu’on en trouve dans le reste de l’Empire. Doit-on revoir les datations, ou les
magistrats ont-ils réellement arrêté de recevoir des hommages et de se faire construire des
monuments funéraires ? Il y a peut-être effectivement un problème de datation, mais
l’explication est insuffisante car aucune inscription n’est datée précisément du troisième
siècle, alors qu’il existe des cas bien datés pour la fin de la République, le premier siècle et le
deuxième siècle, mentionnant par exemple des empereurs. Il faut donc songer à un
changement très profond dans les mentalités et les habitudes, aussi brutal qu’au début, même
si nos critères de datation sont trop peu précis pour permettre de nuancer cette soudaineté. R.
MacMullen propose d’y voir un changement de lecteurs potentiels et de conception de leur
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
51 Lafon, Urbanisation, p. 71.
52 Christol et Goudineau, Nîmes et les Volques, p. 98. 53 Bertrand, Territoire donné, notamment p. 147-149.
54 Goudineau, La romanisation des institutions, p. 32 qui propose un calcul pour toute la Narbonnaise. 55
Pour une discussion sur la méthode prosopographique, voir notamment Nicolet, Prosopographie, p. 1209-1228.
56 A propos, p. 354-359. 57 Roman, Histoire, p. 616. 58
J.-L. Fiches ne retenait que 70 membres de l’élite ayant exercé des fonctions municipales officielles, mais il ne prenait pas en compte les sénateurs ni les chevaliers sans cursus local (Art et pratiques funéraires, p. 404). D’autre part, des inscriptions découvertes cette année n’ont pas été prises en compte.
59
La mode des mausolées atteint les campagnes dès l’époque augustéenne (Ferdière, Les transformations, p. 118).
"'!
civilisation
60; P. Le Roux perçoit un « glissement des valeurs » vers la famille, se traduisant
par un changement dans les codes et un repli sur sa cité
61.
Critères de datation
Trois études seulement s’attachent à la datation des inscriptions nîmoises : M. Christol
a travaillé sur la forme des monuments, G. Sauron s’est attaché au décor de rinceaux et E.
Demougeot a essayé de définir les stèles d’une nécropole de Lattes
62. L’étude de M. Christol
place les inscriptions larges, en bandeau, à l’époque augustéenne voire dans la première
moitié du premier siècle de n.è. Au milieu du premier siècle apparaissent les tympans arrondis
et les frontons triangulaires, alors les stèles avaient auparavant un sommet arrondi simple ; E.
Demougeot fait de ces tympans en demi-cercles détachés au-dessus du corps de la stèle un
héritage celto-ibérique qu’elle place un peu plus tôt à Lattes. Enfin, au deuxième siècle, le
cartouche s’allonge dans le sens vertical, et dans la deuxième moitié du deuxième siècle, les
stèles à fronton triangulaire ornées d’acrotères dominent. Concurremment, on utilise aussi les
autels funéraires, ornés de rinceaux chez les plus fortunés. E. Demougeot place l’apparition
du cartouche dans la première moitié du premier siècle. G. Sauron a fait une étude précise du
dessin de ces rinceaux, ce qui permet de les dater au règne près.
Pour le reste, il faut se rapporter à des études plus générales sur la Gaule ou sur
d’autres cités, ce qui pose des problèmes de possibles décalages ou imprécisions. Ainsi,
plusieurs critères proposés par M. Dondin-Payre et M.-T. Raepsaet-Charlier pour les Gaules
et les Germanies se révèlent inopérants pour Nîmes
63. Toutefois, ces travaux permettent une
première appréciation. Beaucoup de monuments funéraires ne sont datables que par le
formulaire en raison de leur brièveté.
Le nominatif, caractéristique du premier siècle de n.è. selon les auteurs précédents
64,
n’est utilisé que dans une seule inscription, mais la paléographie confirme cette datation
65et
permet de placer Nîmes dans le même mouvement que le reste des Gaules.
Manibus est connue au premier siècle de n.è. par deux inscriptions. Celle de [---]
Capito est nécessairement antérieure au milieu du premier siècle, tandis que celle d’Antonius
Secundius Vassedo ne peut être antérieure aux Flaviens. Cela place l’utilisation de la formule
au premier siècle de n.è.
La formule abrégée D(is) M(anibus) a été rapportée pour la Narbonnaise de l’époque
flavienne au deuxième siècle par J.-J. Hatt, dont les conclusions furent confirmées par les
études de E. Demougeot sur Lattes et de Y. Burnand pour toute la province
66. Parmi les
notables, cela est rendu certain par deux inscriptions datées précisément grâce à d’autres
critères : le monument de Sex. Adgennius Macrinus et de Licinia Flavilla ouvre la période
dans les années 80, et l’autel à rinceaux d’Hortensia Vitalis la ferme dans le troisième tiers du
deuxième siècle. D’autres inscriptions mal datées purent être quelque peu antérieures ou
postérieures. M. Christol a placé la formule semi-abrégée Dis Manib(us) dans la deuxième
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
60 Epigraphic Habit, p. 245-246. 61 Romains, p. 124-128.
62 Christol, L’épigraphie, p. 89-100 ; Sauron, Les cippes, p. 59-110 ; Demougeot, Stèles, p. 49-116. 63
Dondin-Payre et Raepsaet-Charlier, Critères de datation, p. IX-XIII : ainsi, les qualificatifs individuels au superlatif dans un contexte familial privé apparaîtraient, selon elles, sous Marc Aurèle, mais l’inscription nîmoise CIL XII 3200 concernant M. Attius Paternus et bien datée de l’époque flavienne en raison de son décor en utilise déjà.
64
Dondin-Payre et Raepsaet-Charlier, Critères de datation, p. IX ; c’est la datation retenue par CAG et par Lamoine, Survivance, p.62.
65 Christol et Daguet, Une famille p.72. 66
Hatt, La tombe gallo-romaine, p. 18-19 ; Demougeot, Stèles funéraires, p. 57 ; Burnand, La datation des
"(!
moitié du premier siècle
67, peu après l’introduction de l’expression non abrégée vers le milieu
du premier siècle
68.
L’absence de la formule et l’utilisation du datif avaient été attribuées au premier siècle
de n.è. par J.-J. Hatt
69, mais nous avons élargi jusqu’au début du deuxième siècle, selon
l’opinion de M. Dondin-Payre et M.-T. Raepsaet-Charlier
70en raison de l’inscription du
magistrat [-] Annius Rusticus, qui est datée grâce à son rinceau du début du deuxième siècle,.
Plusieurs inscriptions confirment l’utilisation du datif seul dès l’époque augustéenne
71.
L’absence du prénom des dédicants voire du défunt lui-même a été attribuée plutôt au
deuxième siècle voire à la fin du premier siècle (plus tôt pour les dédicants, un peu après pour
les défunts) grâce à l’inscription de Valerius Servatus, datant au plus tard du début du
deuxième siècle
72. La mise en page a pu également permettre quelques précisions ; ainsi, Y.
Burnand voit en l’usage de laisser un blanc important au bas de l’inscription une indication de
précocité (premiers siècles avant et de n.è.) sur les inscriptions de Narbonnaise
73.
Nous avons rarement retenu l’absence du nom d’une légion comme élément indiquant
une date haute, car des exceptions sont connues, s’expliquant par le manque de place et la
mise en page
74. Par contre, l’utilisation d’une épithète reçue par la légion à une occasion
précise pose un terminus post quem.
Enfin, nous avons eu recours à la paléographie pour confirmer les critères précédents
ou lorsque nous n’avions aucune autre indication
75. E. Demougeot a défini, pour les stèles de
Lattes, les indices suivants : lettres larges pour l’époque augustéenne avec des sillons larges et
profonds à section arrondie, lettres régulières et rondes avec un sillon à section triangulaire
étroit et aigu à partir du milieu du premier siècle
76; cela est toutefois très difficile à utiliser.
L’iconographie a apporté des précisions, dans certains cas rares, par exemple pour le
monument de Sex. Adgennius Macrinus et de Licinia Flavilla, la coiffure de cette dernière
pouvant renvoyer assez précisément aux années 80 de n.è.
Nature des sources
Nos sources sont très largement
épigraphiques. Nîmes est peut-être la cité
de Gaule ayant la plus large collection
d’inscriptions
77. Il s’agit généralement de
monuments
funéraires,
mais
les
inscriptions honorifiques voire votives
sont
également
importantes.
Les
monuments funéraires sont d’ordre privé,
certains pouvant être établis sur des
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
67
La collection Séguier, p. 53 et Formation, p. 83.
68 Alors que les études plus générale de J.-J. Hatt la plaçait sous les Flaviens (La tombe gallo-romaine, p. 18-19,
suivi par Demougeot, Stèles funéraires, p. 57, qui situe la première occurrence romaine de 58).
69
Hatt, La tombe gallo-romaine, p. 18-19.
70 Dondin-Payre et Raepsaet-Charlier, Critères de datation, p. IX. Elles sont suivies et confirmées par Christol,
L’épigraphie nîmoise, p. 89-100 et par Burnand, Primores, I, p. 94.
71 L. Domitius Axiounus, C. Marius Celsus, C. Pinarius Albus, D. Pompeius Homuncio, T. Turpilius Capito et
C. Valerius Lussor. L’inscription du chevalier L. Attius Lucanus est postérieure de peu.
72
L’inscription évoquant Vernonius Titus (fils de M. Vernonius Virillio) est datée plus largement du deuxième siècle. Cela confirme les études plus générales de Raepsaet-Charlier, Hic situs, p. 224. Burnand (Primores, I, p. 96) place les cas assez tardivement.
73 Burnand, La datation, p. 22. 74
Wierschowski, AE 1980, p. 292.
75 Y. Burnand propose des critères dans Primores, I, p. 96-97, tout en rappelant que nous avons des exemples où
datation et paléographie ne concordent pas.
76
Stèles funéraires, p. 58 ; il s’appuie sur A. Degrassi, dans Rivista di Filologie e Istruzione Classica, Turin, 1959, p.211-212.
77
")!
emplacements accordés par la municipalité, ce qui est quasiment inexistant à Nîmes
78. Les
inscriptions honorifiques sont, par nature, d’ordre public, mais elles ne sont pas
systématiquement le fait du sénat nîmois, d’autres cités ou des corporations en étant souvent
les instigatrices ; ainsi, l’ordo n’est pas le seul détenteur de la mémoire locale
79. M. Christol
80a fait remarquer que seuls les notables les plus importants en bénéficiaient, ce qui explique la
part restreinte de ce type de source. Les inscriptions votives sont soit individuelles, soit
établies pour le compte de la communauté. Elles contiennent les noms des magistrats, leur
carrière et parfois les noms de membres de leur famille. Quelques diplômes militaires,
fragments de fastes et même des tablettes de défixion complètent le tableau. Cela donne un
total de 146 témoignages épigraphiques, sans compter ceux de l’impératrice Plotine qui
déséquilibreraient le total alors qu’ils ne se rapportent pas à Nîmes.
Les inscriptions proviennent majoritairement de la ville de Nîmes voire du territoire de
la cité. Elles ont souvent connu de nombreux déplacements et remplois. Le phénomène
commença dans l’Antiquité : l’inscription avignonnaise de T. Carisius fut réutilisée à
l’époque tardive, et l’une de celles du sénateur L. Aemilius Honoratus fut regravée seulement
quelques années plus tard pour honorer le chevalier Q. Solonius Fabius Severinus. Nombre
d’entre elles furent retaillées pour mieux convenir à leur nouvel emploi, comme le bloc de T.
Turpilius Capito qui servit de linteau rue des Lombards du XVI
eau XIX
esiècle au moins. Les
collections, comme celle de M. Massip située à l’angle de la rue de l’Aspic et de l’impasse
des Quatre-Jambes à Nîmes, entrainèrent des déplacements et ne permettent plus de savoir
d’où provenaient les pierres
81. A partir du XVII
esiècle, des fouilles de grande ampleur se
firent plus précises sur les localisations des découvertes, grâce à l’intérêt que portaient
certains Nîmois pour les antiquités de leur ville. Les érudits locaux de grande renommée,
comme J.-F. Séguier ou E. Espérandieu, permirent à de nombreuses inscriptions d’être
conservées, dans leur intégralité ou par les copies qu’ils en firent ; ces personnages attirèrent
l’attention des antiquaires français et étrangers
82. Les pierres étaient fréquemment offertes à la
ville à partir de l’établissement d’un musée au début du XIX
esiècle.
Le deuxième foyer d’inscriptions concernant des Nîmois est la ville de Rome, où se
sont installés certains d’entre eux. Enfin, des témoignages se rencontrent dans plusieurs
provinces de l’Empire, en fonction des postes des chevaliers ou des sénateurs ; le limes
danubo-rhénan est le principal pourvoyeur, mais une inscription provient du limes de
Bretagne
83.
Quant aux témoignages littéraires,
ils ne concernent que deux sénateurs, Cn.
Domitius Afer et T. Aurelius Fulvus, ainsi
que l’impératrice Plotine, mais ils sont
d’une importance capitale lorsqu’il s’agit de
préciser
leur
origine
nîmoise.
Ils
proviennent d’une petite dizaine d’auteurs
d’époques différentes
84.
Base de données gentilices
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78 Remarque déjà faite pour la Narbonnaise par Christol et Janon, Epigraphie et espaces, p. 122. 79
Nous nous permettons ici de nuancer le propos de Christol, Elites, épigraphie, p. 237.
80 Elites, épigraphie, p. 242. 81 CAG 30/1, p. 357-358 n° 319. 82 Veyrac dans CAG 30/1, p. 62. 83
Pour une étude générale de la localisation des monuments funéraires romains et de leur signification, voir Lafon, La Localisation, p. 113-120.
84 Charisius (Artis grammaticae), Dion Cassius (Histoire romaine), Eutrope (Abrégé d'histoire romaine), Frontin
(Les aqueducs de la ville de Rome), Jérôme (Chronique et Lettre à Népotien), Pline le Jeune (Lettres), Quintilien (Institution oratoire), Tacite (Annales, Histoires et Dialogue des orateurs) et l’Histoire Auguste (Vie d’Hadrien et Vie d’Antonin).
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A partir des gentilices des notables, nous avons établi une base de données
rassemblant tous les porteurs de ces mêmes gentilices et s’élevant à plusieurs milliers
d’individus, en partant du présupposé que les porteurs des mêmes noms ont souvent des liens,
surtout si les groupes familiaux sont peu étendus. A partir de cette base, nous avons pu
essayer de cerner les familles gentilices (composées des porteurs du même gentilice). Le
croisement des informations récoltées nous a permis d’établir une synthèse concernant les
notables et leur environnement direct.
Fiabilité des résultats
La documentation est bien évidemment très lacunaire. Ainsi, nous connaissons
peut-être 3 à 5% des magistrats de rang inférieur. Les proportions sont encore plus faibles en ce qui
concerne les membres de leurs familles, et C. Nicolet a mis en avant la fausse apparence
d’exactitude donnée par les statistiques dans un cas où nous ne connaissons qu’une minorité
de situations
85. Toutefois, il est possible de cerner des constantes en fonction des types de
magistratures ou à l’intérieur des familles. La mise en série des inscriptions ne nous semble
donc pas vaine. Il faut garder ces vides à l’esprit et considérer les graphiques et pourcentages
uniquement comme des tendances relevant souvent de l’hypothèse. Les découvertes à venir
permettront de revoir le tableau que nous proposons.
Copyright
Nous avons bénéficié du programme Géocampus, qui nous a permis d’accéder au
logiciel Cartes&Données. L’Université de Caroline du Nord (Chapel Hill, Etats-Unis) nous a
également autorisé à utiliser une carte de l’Ancient World Mapping Center.
D’autre part, la bibliothèque Jacques Doucet de l’Institut National d’Histoire de l’Art
et la Médiathèque de Nîmes nous ont permis la reproduction de manuscrits et d’ouvrages
issus de leurs fonds.
Enfin, le Musée archéologique de Nîmes, le Musée Calvet d’Avignon et le Musée
Henri-Prades de Lattes nous ont laissé prendre des photos des collections afin de les diffuser
dans cet ouvrage.
Annexe : liste des notables retenus
prénom
gentilice
surnom
inscription
datation
type
CIL XII 3169
114-117
S
CIL XII 3172
160-200
S
CIL XII 3185
170-230
C
CIL XII 3186
50-70
C
CIL XII 3187
70-100
C
CIL XII 3299
100-165
MRI
CIL XII 3300
?
MRS
CIL XII 3301
?
MRS
[---]ellius
[---]tonianus
CIL XII 3307
70-250
MRS
CIL XII 5897
?
S
CIL XII 5899
106-115
C
ILGN 419
54-65
S
ILGN 420
?
MRS
P.
AE 1904 147
70-130
MRS
[---]
Capito
CIL XII 3207
24-45
C
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
85