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Titus Iuventius Secundus, de la tribu Voltinia, édile, a fait de son vivant pour lui et pour sa femme Cornelia, fille de Sammius.

Ligne 1 : Blanc lit mal le gentilice et indique Iuutntius, mais on voit très clairement un E en milieu de mot. Ligne 5 : CAG indique Samni, mais on voit clairement Sammi. Le nom peut être Sammus ou Sammius ; nous avons choisi cette dernière solution. Blanc ignore les points séparatifs et donne Sammi Iuxori, ce qui est évidemment incorrect.

Support : autel funéraire quadrangulaire avec moulures, cassé en quatre fragments ; 0,40 x 0,50 x 0,1 m369. Circonstances de la découverte: trouvé en 1879 ou 1880 près de la chapelle Saint-Martin à Aramon lors de travaux du chemin de fer370, dans ce qui pourrait être un site de nécropole371, et donné au musée de Nîmes dès 1880372.

Lieu actuel : musée de Nîmes (réserve).

*datation : l’utilisation du nominatif pour le nom du défunt est caractéristique du I

er

s. de

n.è.

373

; selon M. Christol et A. Daguet

374

, la paléographie renvoie à la première moitié de ce

siècle, datation que nous retenons. L’utilisation de vivos au lieu de vivus n’est pas

significative et se retrouve souvent à Nîmes.

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369 Michel, HGL, IAN, CAG, confirmés par nos mesures ; Allmer (Revue épigraphique) et CIL indiquent 0,55 x

0,34 m.

370

Allmer (Revue épigraphique), Michel, Hirschfeld, HGL, Espérandieu, Blanchet et Louis, CAG.

371 CAG. 372 HGL, IAN. 373

Dondin Payre et Raepsaet-Charlier, Critères de datation, p. IX ; c’est la datation retenue par CAG et par Lamoine, Survivance, p. 62.

374

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*cursus : édile. Il ne mentionne pas qu’il a exercé sa charge dans la colonie, ce qui est rare et

indiquerait généralement qu’il s’agit d’un édile local et non d’un édile de la colonie

375

. Cela

serait confirmé, selon J. Charmasson et A. Roth-Congès

376

, par le complexe monumental

protoaugustéen et julio-claudien d’Aramon, qui pourrait renvoyer à une cité indépendante de

droit latin. Toutefois, on peut invoquer la date pour expliquer le caractère incomplet de la

formule : de même qu’à cette époque, les formules concernant les quattuorvirs ne précisent

pas le type du quattuorvirat, l’édilité pourrait elle aussi être indiquée de façon simple, sans

précision, mais nous avons des exemples précoces d’utilisation de la formule complète

377

.

C’est également assez tôt, vers le milieu du I

er

siècle de n.è., et dans une région proche, que [-

] Antonius Paternus, qui fut très probablement édile de la colonie (voir à ce personnage pour

une démonstration), indique son cursus sans préciser que la fonction fut réalisée « dans la

colonie », ce que nous avons déduit de la suite de sa carrière. Un membre de la même gens

que notre questeur, L. Iuventius Paternus, a exercé cette même charge, en précisant qu’elle

l’était à titre colonial, mais plus tard, avec un décalage d’une ou deux générations au moins.

S’agirait-il du passage, pour la famille, du local à la colonie ? Il nous semble que la

documentation est insuffisante pour faire d’Aramon une cité indépendante de Nîmes, et qu’on

ne peut pour l’instant considérer le personnage comme un édile local. Pour appuyer cette

opinion, on peut insister sur le caractère quelque peu déséquilibré de la présentation, qui met

en avant des éléments peu importants (les lignes 2 et 4, où sont simplement indiqués la tribu

et sibi et), tandis que les noms et fonctions sont plus petits, sur des lignes longues.

*preuves de l'origine nîmoise : l’inscription a été trouvée sur le territoire supposé de la cité

de Nîmes.

*famille : le personnage ne mentionne pas de filiation et est peut-être un nouveau citoyen

378

.

Sa femme fut Cornelia, fille de Sammius

379

. Cette dénomination semble être celle d’une

pérégrine. M. Christol et A. Daguet

380

font remarquer que l’édile dispose théoriquement de la

citoyenneté pour lui et sa famille à sa sortie de charge, ce qui ne semble pas être le cas de son

épouse ; il peut donc s’agir d’un second mariage, car nous ne pensons pas que les dispositions

juridiques soient différentes en Narbonnaise, ce qui est la seconde hypothèse des auteurs.

Plusieurs membres de la gens Iuventia peuvent être mis en relation avec notre magistrat. Tout

d’abord, des Iuventii d’Aramon ; selon M. Christol et A. Daguet

381

, une autre inscription

382

de

même dimension et de mise en page et de date proches provient probablement du même

ensemble funéraire ; elle concerne T. Iuventius T. f. Martialis et C. Iuventius T. f. Saturninus ;

la similitude des prénoms confirme le rapprochement. On peut aussi mettre notre magistrat en

relation avec l’édile colonial L. Iuventius Paternus, connu certes seulement à partir des

Flaviens au plus tôt et peut-être seulement au II

e

siècle. Le lien est plus distant mais peut être

établi en raison de la relative rareté du gentilice et de l’appartenance des personnages à la

notabilité ; il n’est pas nécessairement direct.

*onomastique : selon M. Dondin-Payre

383

, Secundus est un nom d’origine italienne très

fréquent en Gaules et Germanies, utilisé comme traduction pour les noms celtiques en allo-,

!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

375

Rupprecht, Untersuchungen, p. 104, suivi par Y. Burnand, A. Roth-Congès et M. Christol. C’est probablement le cas de [-] Iulius Boudus à Vié-Cioutat, et c’est celui des édiles du Castellas de Murviel-lès- Montpellier (C. Pedo et Sex. Vetto de l’inscription CIL XII 4190, ainsi que Masclius Secundus d’une inscription inédite et un anonyme d’une inscription inédite mentionnant les Samnagenses).

376 Entre Nemausus, p. 57.

377 C. Pinarius Albus, et T. Turpilius Capito.

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379 A. Allmer appelle la femme Sammia Cornelia, mais cela ne nous semble pas suffisamment justifié. 380 Une famille, p. 77.

381

Une famille, p. 72-73 ; Christol et Janon, Epigraphie, p. 124 ; CAG.

382 CIL XII 2812. 383

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et absent parmi les esclaves qui ne sont pas numérotés ; il se rapproche aussi de l’élément

condo-, signifiant l’intelligence, fréquent dans les noms celtiques

384

. L’auteur note un pic

d’attestations à Nîmes, comme à Narbonne

385

.

*bibliographie éditions

Allmer, Revue épigraphique, I, fasc. 12, 1881, p. 188-189 n° 216 (Allmer et Aurès).

Michel A., « Notes archéologiques, découvertes faites à Nîmes pendant l’année 1881 », dans Mémoires de

l’Académie de Nîmes, année 1881, 1882, p. 79-81.

Blanc T., « Notes sur des tombeaux antiques découverts à Aramon », dans Mémoires de l’Académie de

Vaucluse, VI, 1887, p. 125.

HGL XV, p. 696 n° 281 (Aurès et Allmer). IAN, p. 337-338 n° 136 (Aurès et Allmer).

Espérandieu, Le musée, p. 74 n° 271. Blanchet et Louis, p. 146 n° 127-3.

Genty et Fiches, Aramo, p. 731.

Photo CCJ-CNRS n° 139457

commentaires

Burnand, Personnel municipal, p. 549 n. 19.

Burnand, Primores Galliarum, III, 2, p. 286 n° 25 (tab. IV). Christol et Daguet, Une famille, p. 71-77 et fig. 19. Christol, Composition, p. 192.

Christol, Institutions, p. 88. Christol, La formation, p. 82 n. 42.

Christol et Charmasson, Une inscription, p. 123. Christol et Janon, Epigraphie, p. 124.

Christol, Les cités, p. 336. Février, Villes,

Fiches, Art et pratiques, p. 408. Lamoine, Iconographie, p. 89 n. 84. Lamoine, La survivance, p. 62 n° 100.

Roth-Congès et Charmasson, Entre Nemausus, p. 57. Rupprecht, Untersuchungen, p. 99 et 104.

18. Cnaeus RO[---] NIGER

*inscription

CIL XII 5891 ; CAG 30/1 550-44

(photo enlevée pour alléger le fichier internet)

Cn(aeus) Ro[---]

Niger a[edil(is) col(oniae)]

Aug(ustae) Nem(ausi) V[---]

u(otum) s(oluit) [l(ibens) m(erito)].

Cnaeus Ro[---] Niger, édile de la colonie Augusta de Nîmes, à (la Victoire ?). Il a acquitté son