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Restitutions d’Hirschfeld, sauf indications contraires.

Ligne 1 : on distingue encore la courbe d’un O en première lettre de la ligne.

Deux hypothèses ont été formulées pour compléter cette ligne. Selon HGL et IAN, il s’agirait d’un cognomen. Y. Burnand932, qui suit cette opinion, propose Gratus ou Honoratus, tous deux attestés à Nîmes, mais les traces d’un O initial invalident la première proposition. Séguier, suivi par Hirschfeld puis M. Christol933, propose [equo publico hono]rato. Y. Burnand conteste cette interprétation, car selon lui, dans les inscriptions où le rang

équestre apparaît par les fonctions revêtues, une telle formule n’est pas utilisée. Cela n’est pas exact puisque nous en avons deux exemples à Nîmes : celui de Q. Soillius Severinus, qui indique le moment où il reçut le cheval public par l’expression equo publico, vers le début de son cursus, et L. Sammius Aemilianus, qui semble indiquer au contraire qu’il possédait le rang équestre de façon originelle, par la formule equo publico habenti placée en tête de cursus, permettant de ne pas se méprendre sur la qualité initiale, puisque son passage par les cinq décuries aurait pu lui conférer cet honneur. Toutefois, dans notre cas, nous ne comprenons pas ce qui, dans son cursus rédigé entre ordre direct (voir l’inscription suivante), avant la préfecture des ouvriers, aurait pu lui conférer cet honneur. Soit, si le cursus est bien rédigé de façon chronologique, il faut voir un cognomen, soit notre personnage a fait figurer en tête l’accès à l’ordre équestre.

Ligne 2 : Y. Burnand934 indique fabrum en entier, ce qui n’est pas exact actuellement mais a pu être vu à l’époque de Ménard qui donne également le mot en entier, tout comme Séguier et Vincens et Baumes.

Ligne 3 : on distingue une barre verticale en fin de ligne, pouvant correspondre à la barre du R. Y. Burnand935 indique omnibus en entier, mais il semble impossible qu’il ait pu voir le mot. Par contre, Ménard aurait vu le mot

honoribus en entier, et c’est également la copie de Vincens et Baumes, ce qui s’oppose à la restitution de M.

Christol936 limitant le mot à honorib(us). Nous privilégions la version de ceux qui ont pu voir l’inscription plus complète, bien que les erreurs de copies soient fréquentes.

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932 Sénateurs, p. 729. 933 La collection Séguier p. 50. 934 Sénateurs, p. 727. 935 Sénateurs, p. 727. 936 La collection Séguier p. 50.

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Ligne 4 : Herzog propose une restitution totalement différente : [---]rato[---]/collegium fabrum statuam poni/ decrevit is honore contentus statuam / impensa sua erexit. La dernière ligne est forcément inexacte car elle ne

permet pas de rendre compte des dernières lettres, FV. De plus, Ménard aurait vu functo en entier. Il nous semble, à la suite de M. Christol937, que l’interprétation doit être abandonnée, d’autant qu’elle ne rend compte que d’un seul côté de la pierre.

Il a pu exister une dernière ligne, comprenant peut-être d(ecreto) d(ecurionum), sur le modèle de l’inscription de l’autre face938.

Support : mince fragment de plaque opistographe de marbre blanc939 ayant recouvert un piédestal de statue ; 0,36 x 0,21 x 0,02 m940.

Circonstances de la découverte : trouvé près de la source en 1740941 et acquis par Séguier942, puis placé au temple de Diane et enfin, avant 1886, au musée archéologique de Nîmes943.

Lieu actuel : musée de Nîmes.

CIL XII 3187 b

(photos enlevées pour alléger le fichier internet)

[praefecto fabrum]

[omnibus honoribus]

[in coloni]a sua f[uncto]

[trib(uno) leg(ionis)] XIIII in G[erm(ania)]

et leg(ionis) III A]ug(ustae) in Af[rica]

[d(ecreto)] d(ecurionum).

(…) préfet des ouvriers, ayant accompli tous les honneurs dans sa colonie, tribun de la légion

XIIII en Germanie et de la légion III Auguste en Afrique. Par décret des décurions.

Ligne 3 : Y. Burnand944 indique qu’est visibile functo en entier, mais il s’agit d’une erreur. Vincens et Baumes indiquent fun[cto], mais Pelet945 n’en voit déjà plus une haste initiale, qu’il interprète comme un T.

Ligne 4 : Y. Burnand946 indique que trib(uno) leg(ionis) est visible, mais il s’agit d’une erreur, d’autant qu’il justifie sa restitution à cette place plus loin dans son article947. Il préfère en effet trib(uno) leg(ionis) proposé par

IAN à trib(uno) mil(itum) leg(ionis) pour des raisons de place, d’autant que la formule est attestée à Nîmes948. Plus loin, Ménard aurait vu Germ, et Vincens et Baumes indiquent Ger, ce qui confirme la restitution

G[ermania].

Ligne 5 : Ménard aurait vu Afric, et Vincens et Baumes, ainsi que Séguier et Pelet949 auraient vu Afr, ce qui confirme l’hypothèse d’une restitution Africa. On voit encore une barre verticale correspondant à la haste du F. Ligne 6 : Séguier, suivi par Hirschfeld puis M. Christol950, restitue [l(ocus) d(atus) d(ecurionum)] d(ecreto) ;

selon Y. Burnand951, pour des raisons de place, il vaut mieux se limiter à [d(ecreto)] d(ecurionum). Nous suivons

plutôt Y. Burnand en raison de l’étroitesse de l’inscription.

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937 La collection Séguier p. 50. 938 HGL ; Burnand, Sénateurs, p. 727. 939 Mazauric.

940

Christol, La collection Séguier, p. 50, ce que nous confirmons par nos propres mesures.

941 HGL ; Espérandieu ; Christol, La collection Séguier, p. 50. 942 Christol, La collection Séguier, p. 50.

943 Hirschfeld. 944 Sénateurs, p. 727. 945 Msc. 503. 946 Sénateurs, p. 727. 947 P. 729. 948

Trib(uno) leg(ionis) : Sex. Adgennius Maximus. Trib(uno) militum leg(ionis) (plus ou moins abrégé) : C. Aemilius Postumus, [-] Fabricius Montanus, T. Iulius Maximus, Q. Solonius Severinus.

949

Essai et Msc. 503.

950 La collection Séguier p. 50. 951

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Il s’agit de la même plaque pour les deux inscriptions, mais les textes sont en sens

inverse car la plaque fut retournée lors du remploi. C’est Séguier qui a rapporté les deux

textes au même personnage. Selon Y. Burnand

952

, la réutilisation est liée au fait que la

première inscription est devenue obsolète suite à l’exercice de tribunats militaires par le

personnage. Cela est possible, mais l’un des tribunats pouvait déjà être mentionné dans la

première inscription. La paléographie proche des deux inscriptions, notamment l’accentuation

de certaines lettres, confirme que l’inscription a été gravée à la même époque, peut-être par la

même personne selon l’interprétation de Séguier.

* datation : premier siècle de n.-è. Un débat oppose les partisans d’une datation dans la

première moitié du I

er

siècle, notamment R. Cagnat puis Y. Burnand, et ceux qui préfèrent