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CIL XII 3207 = CAG 30/1 439-2.

(photo enlevée pour alléger le fichier internet)

[Mani]bus

[--- Ca]piton[is]

[flam(inis) Roma]e et diui Au[g(usti) item Drusi]

[et Germa]nici Caesar[is]

"$$!

[IIIIuir(i) pon]tif(icis) praef(ecti) fab[rum]

[---] Messor fil(ius/io).

Aux Mânes de (…) Capito, flamine de Rome et du divin Auguste, ainsi que de Drusus et du

César Germanicus, quattuorvir (…), pontife, préfet des ouvriers. (…) Messor son fils /à son

fils.

Ligne 1 : seule la toute fin de la formule est conservée ; on ne peut savoir s’il s’agit de la formule complète Dis

Manibus858 ou de l’expression Manibus859 seule, mais la deuxième est plus probable étant donnée la datation

précoce du monument.860

Ligne 2 : il existe un débat sur ce mot, qui a la place habituelle du nom de la personne honorée par une inscription funéraire. Pour certains, il s’agirait d’un gentilice861 ; pour d’autres autour de M. Christol, il s’agirait d’un surnom862. Les seuls noms connus à Nîmes pouvant comprendre « -pito » sont le gentilice Capitonius et le surnom Capito863. La mise en page incertaine peut accepter les deux solutions. Il faut donc chercher d’autres

indices. Le cognomen du fils, Messor, a incité les premiers à l’identifier avec Q. Capitonius Messor864, connu par l’inscription CIL XII 3504 de l’époque flavienne ou du début du IIe siècle de n.è., et à voir dans notre chevalier un certain Capitonius. Toutefois, si l’hypothèse est très tentante, le surnom existe dans d’autres combinaisons à Nîmes, y compris parmi les notables865. L’hypothèse voyant dans le mot conservé un surnom peut quant à elle s’appuyer sur d’autres attestations du nom, y compris parmi les notables précoces866. La structure des noms n’aide pas vraiment, puisqu’on connaît de nombreux exemples du port du prénom et d’un gentilice sans surnom à Nîmes, particulièrement dans la première moitié du Ier siècle de n.è., mais encore au IIe siècle. L’élément pouvant nous faire pencher vers la solution d’un surnom réside dans le fait qu’il s’agit d’un chevalier ; aucun notable nîmois n’est connu pour porter un prénom et un gentilice sans surnom, même parmi les premières attestations, à l’exception d’un préteur de l’époque républicaine, qui n’est pas l’époque de notre inscription. Or, la mise en page laisse difficilement de la place à un surnom si le mot restant est un gentilice : le mot Manibus de la ligne supérieure serait autrement très décalé par rapport à la ligne suivante. Il faut rejeter en tout cas le nom que E. Demougeot867 attribue à notre personnage, Capito Messor, car il n’y a là aucun gentilice, et que Messor est le surnom de son fils.

Ligne 3 : La restitution de la formule [item Drusi et Germa]nici Caesar[is] est guidée par le texte de l’inscription

concernant Sex. Iulius Maximus (voir à ce personnage pour les justifications). A. Pelet868 pensait que divi

Augusti qualifiait Germanicus, mais la proximité du texte concernant Sex. Iulius Maximus nous permet de rejeter

cette proposition. HGL et IAN préfèrent un flaminat consacré uniquement à Germanicus, ce qui serait pensable sans l’exemple de Sex. Iulius Maximus. En ce qui concerne la restitution d’un flaminat « de Rome et du divin Auguste », nous calquons le modèle sur l’inscription de Sex. Iulius Maximus », comme la plupart des éditeurs. A. Pelet869 avait proposé « quaestor coloniae », ce qui est à rejeter car aucun questeur nîmois ne put accéder à un flaminat, fonction locale la plus prestigieuse.

Ligne 4 : plusieurs éditeurs restituent le quattuorvirat, mais pas tous870. Tous les flamines municipaux dont la carrière est bien connue sont effectivement passés par cette magistrature auparavant871. HGL et IAN restituent

d(ecreto) d(ecurionum), qui n’a pas sa place au milieu d’une inscription funéraire ; les auteurs la justifient en

!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

858

HGL, IAN, Herzog, Pflaum (Fastes p. 253), Demougin.

859 Pelet Catalogue, Hirschfeld, Burnand (Sénateurs p. 707).

860 Burnand, La datation des épitaphes, p. 23-24 note, en Narbonnaise comme ailleurs, une apparition d’abord de

Manibus, puis de Dis Manibus peu avant l’époque flavienne.

861

Peut-être Hirschfeld qui n’est pas clair, puis Y. Burnand (Sénateurs p. 706-707, Personnel municipal p. 570 et Primores, II, p. 170-173), S. Demougin et S. Acomoli (Il pontificato p. 213-218).

862 Hypothèse de A. Pelet (Procès-verbaux, p. 156-157 et Catalogue, qui fait le rapprochement avec le consul C.

Fonteius Capito de 12 de n.è., ce qu’il faut rejeter, la carrière de notre personnage étant équestre et non sénatoriale) et de IAN, reprise par H.-G. Pflaum (Fastes p. 253) et par M. Christol.

863

Le fait avait déjà été énoncé par Pelet (Procès-verbaux, p. 154), et il n’a pas été remis en cause par les découvertes ultérieures.

864 Le rapprochement a été initié par Hirschfeld; on pourrait y voir son fils, ou de façon plus éloignée, un

descendant (hypothèse de Pflaum, Fastes, p. 253).

865 Le magistrat de rang supérieur M. Numerius Messor (CIL XII 3259), C. Ocratius Messor (CIL XII 4206), M.

Octavius Messor (CIL XII 4158). C’est aussi un nom unique (CIL XII 3205, 4149 et ILGN 536).

866 Cornelius Capito (ILGN 458 et 514) et l’édile T. Turpilius Capito (CIL XII 3282). 867 Stèles funéraires, p. 57.

868

Procès-verbaux, p. 157-158.

869 Procès-verbaux, p. 155.

870 Avec restitution : IAN, Y. Burnand. Sans restitution : O. Hirshfeld et S. Demougin. 871

[-] Aemilius [---], M. Cominius Aemilianus, Sex. Iulius Maximus, C. Sergius Respectus, Q. Soillius Valerianus.

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disant qu’elle qualifierait le flaminat de Germanicus, qui serait exceptionnel, ce qui ne nous semble pas attesté ailleurs sous cette forme.

Ligne 5 : on peut restituer fabr(um) ou fabrum, mais pas fab(rum) comme le fait Y. Burnand872 car cette abréviation n’est pas attestée à Nîmes. A. Pelet aurait vu une partie de la lettre R, mais on peut douter de sa copie car la lettre dépasse largement la coupure actuelle et surtout que les autres éditeurs ne l’ont pas indiquée ; au contraire, sa copie ressemble à ce qu’il reste du B et on peut penser à une confusion de sa part. La qualification du type de quattuorvirat n’est pas nécessaire et n’apparaît que vers le milieu du Ier siècle dans les inscriptions, même si elle devait exister plus tôt873.

Ligne 6 : Y. Burnand874 indique qu’on peut hésiter entre fil(ius) et fil(io) ; il n’y a effectivement aucun moyen de trancher. A. Pelet, dans son Catalogue, indique Messori au lieu de Messor, mais il s’agit visiblement d’une erreur.

Support : grande plaque de marbre portant une épitaphe, avec moulures et reste de couronnement ; 1,15 x 0,75 x 0,23 m875.

Circonstances de la découverte : trouvé avant mai 1860876 sur le chemin de Beaucaire en remploi dans le mur extérieur d’une maison877. Elle fut offerte au maire par le propriétaire et transférée au musée.

Lieu actuel : musée de Nîmes.

* datation : la formule Manibus sans abréviation daterait du deuxième tiers du I

er

siècle à

Nîmes selon S. Acomoli

878

; M. Christol date généralement ces inscriptions du milieu du I

er

siècle voire de sa deuxième moitié. La paléographie confirme le I

er

siècle : Hirschfeld pensait

d’ailleurs au début du I

er

siècle. J.-M. Pailler

879

a démontré que la formule « flamine du divin

Auguste » devait être antérieure à la consécration de Claude en 54, voire à celle de Livie en

42 ; cela est confirmé par l’épigraphie nîmoise

880

. Y. Burnand

881

a fait valoir l’absence de