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La zone des hauts plateaux de l’Ouest est comprise entre 4°54” à 6°36” de latitude Nord et 9°18” à 11°24” de longitude Est et couvre l es hauts plateaux des régions de l’Ouest et du Nord-Ouest du pays. Cette zone a une superficie totale d’environ 3.1 millions d’hectares. Elle offre une grande diversité de reliefs: vers 1 240 m d’altitude pour le plateau Bamoun; 2 740 m pour le plateau Bamiléké qui va jusqu’au mont Bamboutos et vers 1 800 m pour les plateaux volcaniques de Bamenda.

Le climat est de type “camerounien d’altitude”, marqué par deux saisons d’inégales longueurs: une saison sèche, qui va de la mi-novembre à la mi-mars, et une saison des pluies qui dure de la mi-mars à la mi-novembre. Les températures moyennes sont basses (19° C), et les pluies abondantes (1500 - 2000 mm) tombent suivant une configuration monomodale. Le milieu naturel favorable aux activités agricoles (climat d’altitude et sols volcaniques fertiles), explique la très forte densité de population dont la moyenne est d’environ 114 habitants /Km².

Les paysages caractéristiques des moyennes montagnes, présentent par endroits une végétation de savane, des plateaux étagés, des bassins déprimés et des plaines traversées par des forêts galeries.

Dans cette région des hauts plateaux, on observe un degré de mise en valeur de plus de 86 % des terres exploitables. Les exploitations agricoles familiales, généralement aménagées en bocages, ont moins de 2 ha de superficie dans la plupart des cas. On y pratique une agriculture intensive en deux cycles annuels. Les parcelles portent des caféiers, bananiers et fruitiers (avocatiers et kolatiers essentiellement). Sur billons est pratiquée la polyculture du haricot, maïs, arachide, taro, pomme de terre, manioc et ignames, avec occupation maximum du sol.

Certaines localités ont développé des vocations spécialisées : Foumbot pour les cultures maraîchères, Ndop pour le riz, etc. On observe également un développement de l’aménagement des bas-fonds pour la pratique des cultures irriguées, et le maraîchage de contre-saison. Dans les zones les plus élevées est pratiqué l’élevage bovin sur des prairies de plus en plus envahies par les cultures.

En raison de la forte densité de population et des systèmes de production inappropriés, cette zone des hauts plateaux subit actuellement une forte dégradation de ses ressources agro-sylvo-pastorales.

L’organisation des producteurs agricoles dans cette zone agro-écologique est très ancienne et remonte dans les années 50 avec la création des premières coopératives agricoles de café. Le mouvement coopératif se développera plus rapidement dans le Nord-ouest, partie anglophone où sera pratiqué un modèle de coopération libéral caractérisé par l’absence d’implication de l’Etat dans la gestion directe des activités des coopératives. Dans la région du Nord-ouest, la forme coopérative est la plus répandue. Les agriculteurs se regroupent par domaine d’activités dont les principaux sont : la riziculture (haute vallée du Noun et Menthum), l’artisanat, l’élevage bovin, les vivres frais (secteur d’activité principale des femmes), le café arabica (réseau North west Cooperative Association - NWCA), la distribution d’huile de palme et les palmeraies coopératives, la gestion en commun des machines à égrener le maïs, le maraîchage, l’épargne et crédit (Cameroon Cooperative Credit Union League - CamCCUL). Il s’agit ici d’un tissu assez dense d’organisations paysannes, très stables, dont la dynamique a été entretenue et maintenue pendant plusieurs décennies. Le développement des coopératives dans la région du Nord-ouest a bénéficié dès le départ de l’accompagnement des missionnaires chrétiens68, de certaines ONG étrangères69 et de l’appui de l’Etat à travers le Centre National de Développement Coopératif (CENADEC), organisme public créée en 1974 pour accompagner les coopératives dans l’éducation des membres et la gestion comptable.

Dans la région de l’Ouest, on retrouve à côté des organisations coopératives du système de l’Union Centrale de Coopératives Agricoles de l’Ouest (UCCAO) qui bat de l’aile à cause de la chute des prix du café depuis une vingtaine d’années, une multitude d’organisations structurées en unions et fédérations d’organisations paysannes départementales pour la gestion de la production et la commercialisation des produits tels que le riz (cas de l’union des producteurs de Sanchou), les produits

68 Cas des mutuelles de crédit de Kom et des coopératives des femmes impliquées dans la commercialisation du riz à Nso ou la gestion des palmeraies à Widikum.

69 ONG hollandaises et américaines ayant œuvré pour la formation des coopérateurs l’esprit coopératif et l’appui à la gestion des coopératives.

maraîchers, le maïs, la pomme de terre, l’élevage des porcs et de la volaille. La plupart de ces organisations sont multifonctionnelles et sont davantage orientées vers la gestion économique de l’activité de production, plutôt que les solidarités entre les membres.

De manière globale, les chefferies traditionnelles fortement structurées, considérées comme de petits Royaumes agissant comme le prolongement de l’Etat avec un pouvoir centralisé autour de la personne du chef, assurent également le contrôle des coopératives grâce à la présence des chefs traditionnels au sein des conseils d’administration des coopératives. Sous le prétexte de protéger la population, ces chefs traditionnels exercent une sorte de pouvoir féodal en contrôlant à la fois les questions religieuses, judiciaires et foncières sur leur territoire. Avec la poussée de la démocratie et la naissance des nouvelles formes d’organisations à la faveur des réformes coopératives du début des années 90, les chefs traditionnels perdent progressivement la mainmise sur les organisations paysannes.

d) La zone de forêts denses humides à pluviométrie monomodale

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