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Vue d’ensemble

Dans le document POUVONS-NOUS NOUS PASSER (Page 109-112)

La liturgie nous est donnée : on ne la fait pas ; on la reçoit (pensons à l’épi-sode du veau d’or) : aussi faut-il une grande fidélité et un grand respect des normes données pour la liturgie si l’on veut en conserver l’esprit. « La gran-deur de la liturgie tient en ce qu’elle échappe à l’arbitraire ».6 Elle n’est pas une propriété privée. Soulignons le « droit des fidèles à bénéficier d’une véritable li-turgie. Tous les rites ont un sens profond ; il n’y a donc nul besoin de les chan-ger à sa guise »7. « Le trésor est trop grand et trop précieux pour qu’on risque de l’appauvrir par des expériences… indépendantes de l’autorité. »8

« Le sujet de la Liturgie, c’est le Christ » disait le Cardinal Ratzinger. Tout est essentiellement l’action de Dieu dont nous sommes participants. L’ac-tion « In Persona Christi » du prêtre est bien supérieure à une acL’ac-tion « au nom du Christ » ou même « à la place du Christ » : il s’agit d’une « identifica-tion spécifique, sacramentelle, au “grand prêtre de l’Alliance éternelle” qui est l’auteur et le sujet principal de son propre sacrifice, dans lequel il ne peut vraiment être remplacé par personne. »9 Le prêtre tient la place du Christ en personne, d’où le fait qu’il revient au prêtre seul de prononcer la prière eucharistique par exemple ! Il prie comme président, au nom de toute la communauté et aussi parfois en son nom propre afin d’accomplir son ministère avec attention et piété (prières à voix basse).10

La participation active, pleine et fructueuse du Peuple de Dieu tout entier11 est un droit et un devoir pour le peuple chrétien en vue de son baptême12. Tous accomplissent leur fonction, font tout ce qui leur revient, et cela seulement.13

« Tous ont leur part active dans la célébration, chacun à sa manière ».14 Pour les fidèles, la participation voulue par le concile réside en ceci : vivre l’action liturgique en pénétrant profondément le mystère rendu présent et en s’y

unis-6 J. RATZINGER, L’Esprit de la liturgie, p.134.

7 CONGRÉGATIONPOURLECULTEDIVINETLADISCIPLINEDESSACREMENTS, Instruction Redemptionis Sa-cramentum, 12.

8 Ecclesia de Eucharistia, 51.

9 Ibid., 29.

10 Présentation Générale du Missel Romain (PGMR), 30.

11 Sacramentum Caritatis, 14.

12 PGMR, 3.

13 PGMR, 58.

14 CEC 1348.

sant. Cela est favorisé par des réponses, des chants chantables. Ce n’est pas une activité extérieure tangible, discours, poignées de main, etc.

La « participation active doit être comprise […] à partir d’une plus grande conscience du mystère qui est célébré et de sa relation avec l’exis-tence quotidienne »15. Mère Marie-Augusta désirait ceci : « me pénétrer de la grandeur du Saint-Sacrifice, faire de ma vie une préparation et une ac-tion de grâces au sacrifice de l’autel. »

Participation par une préparation avant la Messe. Méditons les lectures en avance ; pensons à la communion à l’avance, la bienheureuse Dina a écrit une prière : « à mon hostie de demain ».

Préparons-nous en pensant à la présence de la Sainte Vierge, la femme eucharistique comme aimait l’appeler Jean-Paul II. En aucun autre endroit sur terre elle est plus présente que durant la Sainte Messe. Nous la trouve-rons toujours aux pieds de l’autel où on célèbre l’Eucharistie et elle nous apprend comment vivre ce moment où nous sommes rendus présents au sacrifice de la Croix.

On ne peut attendre une participation active à la liturgie eucharistique si l’on s’en approche de manière superficielle, sans s’interroger auparavant sur sa propre vie. Le recueillement et le silence, au moins quelques minutes avant le début de la liturgie, le jeûne et, lorsque cela est nécessaire, la Confession sacra-mentelle, favorisent, par exemple, cette disposition intérieure. Un cœur réconci-lié avec Dieu permet la vraie participation.16

Participation par le Signe de la Croix : rappel du baptême, recentre sur la Trinité, le sacrifice de Jésus et ouvre la prière. Il est le vêtement du chré-tien d’où l’importance qu’il soit ample pour nous envelopper comme s’il était notre vêtement. (Quand il est fait avec de l’eau bénite, il est le vête-ment qui nous purifie)

Dominus vobiscum : 5 fois tout au long de la Messe : on en trouve l’ori-gine dans le salut de Booz aux moissonneurs, ancêtre de David et du Christ et maître de la moisson à Bethléem, « la maison du pain ». (Jg 2,1-8)

— Participation par l’Amen : qui revient sans cesse comme un acquiesce-ment et une communion à tout ce que dit le prêtre au nom de tous. Amen = c’est vrai mais avec une nuance d’enthousiasme (= avoir Dieu en soi). Dans la

15 Sacramentum Caritatis, 52.

16 Ibid., 55.

liturgie céleste, les 4 êtres vivants (Ap 1,6) répondent Amen à la louange que toutes les créatures donnent à Dieu et à l’Agneau. Ap 3,14 : texte extraordi-naire sur l’Amen : « Voici ce que dit l’Amen, le témoin fidèle et véritable ». Il est en personne cette adhésion aimante et enthousiaste qui conclut et ré-sume l’action de grâce, qui ramène toute la création au Père. Il est le Oui éternel. Saint Augustin prêchait que nous passerions l’éternité à répéter Amen, Alléluia, ces deux mots étant seuls capables d’exprimer notre connaissance des grandeurs divines et l’allégresse que nous en ressentons. Après la consé-cration, nous disons l’Amen le plus solennel de toute la Messe : saint Jérôme dit que de son temps, à Rome, cet Amen retentissait comme le tonnerre du ciel.

Il ratifie toute l’action sacerdotale du Christ qui vient d’être renouvelé devant nous par les mains du prêtre. Le « Amen » final nous associe à toute la prière qui vient d’avoir lieu et s’achève en action de grâce, et monte vers le Père par la médiation du Christ, dans l’unité du Saint Esprit. C’est une acclamation qui nous fait participer, en tant que baptisés, à l’offrande du Saint Sacrifice, et doit donc faite avec cœur.

— Au cours de la Messe, le « Trois fois » revient souvent, en l’honneur de la Sainte Trinité comme pour Kyrie, Sanctus, trois coups d’encensoir.

— L’Encensement à trois significations possibles : vénération, repré-sente notre prière et la fait monter vers Dieu, purification.

Toutes les prières que disent le prêtre et l’assemblée sont tissées de réfé-rences bibliques. Le témoignage de Scott Hahn qui était protestant améri-cain, fin connaisseur de la Bible, est marquant : un jour, il assiste de loin à une messe dans une église ; il est frappé d’entendre que quasi toutes les prières viennent de la Bible et lorsque le prêtre, élevant l’hostie, eut dit

« Voici l’agneau de Dieu qui enlève le péché du monde », il entendit réson-ner dans sa tête toute l’Écriture, notamment l’Apocalypse (Ap 5,6 : « Alors je vis : au milieu du trône et des quatre animaux, au milieu des anciens, un agneau se dressait, qui semblait immolé. » ou encore Ap 14,1-4 et Jn 1,29-34 : « voyant Jésus venir vers lui, Jean déclara : « Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde » ». Il devint catholique et a écrit plusieurs ou-vrages dont Le Festin de l’Agneau : l’Eucharistie, le Ciel sur la terre et plus connu Rome sweet home, de la foi de Luther à la foi de Pierre.

Une de nos sœurs pour expliquer la Messe aux enfants aime dire qu’on y trouve la vie de Jésus : sa naissance (au Gloria, nous chantons avec les anges qui le chantaient la nuit de Noël) ; son baptême (lorsque le prêtre

nous montre Jésus-Hostie en disant comme saint Jean-Baptiste : « voici l’agneau de Dieu… ») ; sa vie publique (au Kyrie où nous sommes comme Bartimée aveugle au bord de la route qui crie « Seigneur prends pitié » ou lorsque nous disons avant la communion comme le centurion « Seigneur je ne suis pas digne… ») ; comme la foule accueillant Jésus au jour des Ra-meaux, nous disons au Sanctus « Béni soit Celui qui vient au nom du Sei-gneur, Hosanna au plus haut des Cieux » et bien sûr au sommet de tout, la Cène, la mort de Jésus et sa Résurrection sont rendus présents pendant la liturgie eucharistique.

Dans le document POUVONS-NOUS NOUS PASSER (Page 109-112)