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Transformation des espèces en chair et en sang

Dans le document POUVONS-NOUS NOUS PASSER (Page 83-86)

Les prodiges eucharistiques les plus étonnamment spectaculaires sont assurément ceux où les espèces du pain et du vin se sont transformées soudain en chair et en sang. Bien souvent, ces miracles surviennent au cours de la messe, à la suite d’un doute du prêtre sur le mystère célébré.

Le plus ancien que nous connaissons date de plus de 12 siècles ! C’est le célèbre miracle de Lanciano, qui eut lieu en l’an 700 ! Lanciano est une ville dans les Abruzzes, en Italie. Un moine célébrait la messe. Après la consé-cration, il se mit à douter de la présence réelle de Jésus. Il vit alors l’hostie se changer en chair et le vin se changer en sang. Ce sang, en se coagulant, forme actuellement cinq petits caillots de taille et de forme irrégulière. L’as-semblée assista au miracle et les fidèles proclamèrent le fait dans la ville.

Aujourd’hui, douze siècles après le miracle, les reliques sont restées prati-quement intactes. Le miracle fut l’objet de plusieurs vérifications de la part des autorités de l’Église, entre 1574 et 1886. En 1970, il fut soumis à un exa-men scientifique de la part des professeurs de l’Université de Sienne. Les conclusions du professeur Linoli sont les suivantes :

La chair est de la véritable chair humaine (composée par un tissu musculaire du cœur) ; le sang est du vrai sang (appartenant au même groupe sanguin AB que la chair) ; les substances sont celles du tissu humain, normales et fraîches : la conservation de la chair et du sang, laissés à l’état naturel pendant douze siècles et exposés à l’action des agents atmosphériques et biologiques, reste un phénomène extraordinaire.

En 1973, le conseil supérieur de l’Organisation Mondiale de la Santé nomma une commission scientifique pour vérifier les conclusions du pro-fesseur Linoli. Les travaux durèrent 15 mois et 500 examens furent effec-tués. Les recherches accomplies par le professeur Linoli amenèrent de nouveaux éléments. On découvrit que les fragments prélevés à Lanciano ne pouvaient être assimilés à des tissus momifiés. Quant au fragment de chair, la commission déclara qu’il s’agissait d’un tissu vivant répondant à toutes les réactions cliniques des êtres vivants. La chair et le sang de Lan-ciano sont conservés tels que s’ils avaient été prélevés le jour même sur un être vivant. Dans le résumé des travaux scientifiques de la commission mé-dicale de l’O.M.S. et de l’O.N.U. publié en décembre 1976 à New York et à Genève, il a été déclaré que la science, consciente de ses limites, s’arrête devant l’impossibilité de fournir une explication.

Soulignons encore ceci de prodigieux ! Dans le sang du miracle de Lan-ciano, on retrouve tous les composants présents dans le sang frais. Et, mi-racle dans le mimi-racle, chacun des cinq caillots de sang pèse séparément 15,85 grammes : ce qui est le poids exact de tous les cinq caillots pesés en-semble ! C’est le signe que Jésus est tout entier présent en chaque hostie ou parcelle d’hostie ou en chaque goutte de vin consacré.

600 ans après le miracle de Lanciano, un miracle similaire eut lieu en Es-pagne, dans l’église du couvent d’El Cebreiro. Ce miracle est connu des pè-lerins de St Jacques de Compostelle puisque ce petit village se trouve à en-viron neuf jours de marche de Compostelle. Par un hiver gelé de l’année 1300, un prêtre bénédictin allait célébrer la sainte messe dans une cha-pelle. Il pensait que ce jour-là, par le grand froid, la neige qui tombait abon-damment et le vent insupportable, personne ne viendrait assister à la messe. Il se trompait ! Un paysan monta jusqu’au couvent pour y participer.

Le prêtre qui ne croyait pas à la présence réelle du Christ dans le Saint-Sa-crement, méprisa dans son cœur le sacrifice et la bonne volonté du paysan.

Il se mit à dire la messe et dès qu’il prononça les paroles de la consécration, l’hostie se transforma en chair et le vin en sang qui sortit du calice et tacha le corporal. Il semblait aussi que la tête de la Vierge s’était inclinée en signe d’adoration au moment du miracle. Le peuple l’appelle aujourd’hui la « Ma-done du Saint Miracle ». Le Seigneur a voulu ouvrir les yeux du prêtre incré-dule qui avait douté et récompenser la dévotion du paysan. Durant presque deux cents ans l’hostie transformée en chair fut laissée sur la pa-tène jusqu’au jour où la reine Isabelle se rendit en pèlerinage à Saint Jacques de Compostelle. Elle passa par El Cebreiro et, prenant connais-sance du miracle, elle fit aussitôt construire un précieux reliquaire en cristal pour y mettre l’hostie miraculeuse.

Enfin, mentionnons un troisième miracle de ce genre : celui de Bolsena en Italie en 1263, car il eut un grand retentissement pour toute la chrétien-té. Pendant l’été 1263, un prêtre de Bohême, Pierre de Prague, vint en pèle-rinage à Rome. Il s’arrêta à Bolsena où il célébra la messe dans l’église consacrée à sainte Christine. Quand le prêtre prononça les paroles de la consécration, le miracle se produisit :

Tout à coup, toute l’hostie devient chair sanguinolente, excepté la partie tenue par ses doigts qui garde l’apparence du pain. Le sang coule sur le corporal et jusque sur 4 dalles de marbre. Ce fait est déjà en soi mystérieux. Mais toutes les personnes purent constater qu’il s’agissait véritablement de l’hostie posée sur le calice par les mains du célébrant lors de la messe.

Grâce à ce miracle, le Seigneur renforça la foi du prêtre, qui malgré sa grande piété et sa droite moralité, nourrissait souvent des doutes sur la présence réelle du Christ sous les espèces du pain et du vin. La nouvelle du miracle se répandit aussitôt. Le pape Urbain IV séjournait à Orvieto à 20 km environ. Accompagné de nombreux prélats et cardinaux, il put constater

lui-même le prodige. C’est précisément en raison de cette manifestation surnaturelle que le pape Urbain IV décida l’année suivante d’étendre à l’Église universelle la Fête-Dieu, qui jusqu’à ce moment-là n’était qu’une fête locale dans le diocèse de Liège en Belgique grâce à Sainte Julienne du Mont Cornillon. Il fixa la fête du Corpus Domini au jeudi après la solennité de la Sainte Trinité et il confia à saint Thomas d’Aquin la rédaction des textes li-turgiques pour cette solennité (le Pange Lingua dont les deux dernières strophes sont le Tantum ergo que nous chantons avant chaque bénédiction du Saint-Sacrement). Le corporal sur lequel advint le miracle est toujours conservé dans la cathédrale d’Orvieto.

Dans le document POUVONS-NOUS NOUS PASSER (Page 83-86)