• Aucun résultat trouvé

Les voyages de passage : l’espace alpin helvétique comme voie de transit L’évocation des dangers et des difficultés

Si tous les textes ne s’arrêtent pas longuement sur le franchissement des Alpes, bon nombre mentionnent les difficultés et les dangers liés au passage des cols. Comme on l’a observé, la place accordée au sujet et l’intensité du propos varient notablement, mais même s’il n’aborde pas la question dans le détail, Henri de Campion (1613-1663) fait état

366 John Evelyn, op. cit., p. 235. Louis Seylaz, op. cit. p. 351.

367 Etienne Bourdon rappelle que voyager coûte cher : Le voyage dans les Alpes, op. cit., p. 58. Fynes Moryson,

qui traverse les Grisons depuis le nord de l’Italie, détaille les coûts de son voyage qui comprennent la nourriture et le logement pour lui et son cheval ainsi que l’équipement nécessaire à sa monture pour franchir les passages enneigés : « […] I paid sixteene gagetti, that is, thirty two soldi for foure horse shooes. Being to passe from hence over the steep and snowy Alpes, I caused my horse to bee shod with eight sharpe and three blunt nailes, for which I paid sixe soldi, and for my supper twenty eight, and for three measures of oates twenty foure, and for the stable eighteene soldi ». Fynes Moryson, An Itinerary containing his ten yeers [sic] travell through the twelve dominions of Germany, Bohmerland, Sweitzerland, Netherland, Denmarke, Poland, Italy, Turky, France, England, Scotland & Ireland, Glasgow, James MacLehose and Sons, 1907, Vol. I, p. 383.

des difficultés globales du parcours. Son voyage, qui a pour but de rejoindre François de Bourbon Vendôme, duc de Beaufort (1616-1669), se développe en fonction des déplacements du duc. D’abord attendu à Genève, Campion constate à son arrivée que le duc ne s’y trouve plus. L’affaire se corse, puisqu’il faut dès lors traverser les Alpes pour prendre la direction de Venise, avant de se rendre finalement à Rome où Campion n’est pas reçu selon ses attentes. Parti de l’ouest de la France, Campion voit son but s’éloigner au fur et à mesure. La déception à Genève est palpable en raison des dangers prévisibles et des coûts occasionnés par la poursuite du voyage : il y aura « quantité de montagnes et de rivières fâcheuses à passer ».368 Si les Alpes sont évoquées dans les Mémoires de

Campion, ce n’est pas pour elles-mêmes, mais bien pour mettre en évidence les efforts entrepris par l’auteur tout en faisant comprendre au lecteur l’injustice qu’il ressent lorsqu’il constate que sa venue n’est plus souhaitée : « Je crus que le duc de Vendôme me recevroit bien, après tant de dangers et de dépenses pour obéir à ses ordres ».369 Si cette crainte

globale des Alpes s’observe dans des textes qui ont un caractère viatique limité, les récits qui laissent une place plus importante au voyage donnent des informations plus détaillées sur la question, ce qui permet de mettre en perspective la nature des informations rapportées.

Bien que le franchissement des Alpes soit abordé de manière synthétique par Francis Mortoft, son texte donne néanmoins des informations précises au sujet des difficultés rencontrées.370 Le voyage est entrepris dans une optique de Grand Tour. Le

récit débute à Calais, avant de relater la traversée de la France du nord au sud pour poursuivre en Italie par la côte Ligure, puis jusqu’à Rome où le narrateur s’arrête durant trois mois. Les Alpes n’apparaissent que marginalement à la fin du texte. Le parcours de Brescia à Coire, effectué entre le 24 avril et le 5 mai 1659 est relaté en deux pages : seuls les éléments les plus marquants des journées sont répertoriés. Cette concision met ainsi en évidence l’essentiel. Mortoft n’indiquant que peu de noms de lieu, il faut reconstituer son parcours en fonction des informations de nature géographique comprises dans le texte : parti de Brescia, il se dirige en direction du nord, passe le Lago d’Iseo et poursuit son

368 Henri de Campion, Mémoires de Henri de Campion, Paris, Chez P. Jannet, 1857, p. 215. Le trajet effectué

en compagnie d’un guide engagé à Genève pour le conduire jusqu’à Venise n’est pas détaillé. Campion mentionne le col du Splügen.

369 Idem, p. 217.

370 Francis Mortoft, His book being his travels through France and Italy 1658-1659, Malcolm Letts (éd.),

chemin pour arriver dans le Val Camonica. Il passe ensuite dans la Valteline par le Passo d’Aprica, redescend la vallée, parvient au Lac de Chiavenna, puis à la ville même. L’éditeur du récit de voyage de Mortoft pense qu’il a ensuite franchi le col du Septimer, mais il est plus probable qu’il ait continué sa route par le col du Splügen, chemin plus couru. Le voyage alpin se termine à Coire quelques jours plus tard. Indépendamment de l’identification assurée du second col utilisé, le récit du parcours laisse des informations sur le franchissement de ces passages alpins. Le Passo d’Aprica permet de mettre en évidence la première difficulté rencontrée dans ce type de chemin : « [...] wee rid some 30 mile this day, most of it being very bad and difficult way to passe, being constrained to walke a foote 4 mile downe a Mountain [...] ».371 Les voyageurs se déplaçant

communément à cheval, la mauvaise qualité ou l’étroitesse d’un chemin est ressentie bien plus rapidement que lorsque le parcours est effectué à pied. Contraint de descendre de sa monture, le voyageur perd une part non négligeable de son confort, puisqu’il doit fournir lui-même l’effort nécessaire à l’ascension. La présence de cette information dans un texte par ailleurs très succinct indique la rareté de la mesure, prise uniquement en cas de nécessité absolue, voire trop tardivement comme nous l’observerons ultérieurement. Le franchissement du deuxième col, situé à une altitude plus élevée que le Passo d’Aprica pose d’autres problèmes, notamment en raison de sa longueur :

May the Ist, wee rose about 3 a clocke in the Morning to passe this most dangerous Mountaine, being about 7 howers before wee could get to the topp of it, This mountaine being counted by all 9 mile up to it, and as many before one can get to the bottom of it againe. The way here was very Slippery and excesssive cold, soe that being at the topp of it, the wind was so excessive and the snow so thicke, that it made one feele a great extreamity of cold, but by 12 a clocke wee gott of from this horrible Mountaine, and soe enterd into the

Countrye of the Grisons [...].372

Si le Passo d’Aprica réservait des difficultés techniques dues à la nature du tracé, ce sont ici surtout les aspects météorologiques qui sont mis en avant, sans oublier la longueur du chemin. Ces trois paramètres – technique, météorologique et temporel – sont trois constantes dans les récits de voyage qui relatent une traversée de l’arc alpin : ils synthétisent l’ensemble des difficultés rencontrées lors de ce type de parcours.

371 Francis Mortoft, op. cit., p. 188. 372 Ibidem.

Bien qu’identifiés dans presque chaque récit de voyage373, ces trois facteurs de

difficulté sont exprimés de manière différente en fonction des auteurs. Sir John Reresby donne ainsi de plus amples informations que Mortoft lorsqu’il décrit les chemins glissants des cols grisons. Alors qu’il effectue l’ascension du col de l’Albula depuis le village de Bergün/Bravuogn, il doit faire face à des conditions difficiles au moment de la descente :

We were a great part of the next morning climbing of it ; when we arrived at the top we happily found not much snow, and better weather, but the descent very dangerous and slippery, having lately thawed and frozen the night before, so that the passage was a continual ice, steep withal, and not a yard broad in some places. [...]

Here Mr. Berry, of our company, not willing to light as the rest did, fell down, horse and all ; where he had certainly perished, had he not miraculously stopped upon a great stone ere he fell two yards, which saved them both from much

harm. In seven hours we passed this hill [...].374

On retrouve dans ce passage les difficultés d’ordre météorologique, technique et temporel, mais le texte est accompagné d’un plus grand nombre de détails, ce qui permet de considérer la position de l’auteur face à ces dangers. L’exagération ne semble pas de mise dans le cas présent : la satisfaction de l’auteur au sommet du col est certes déçue quelque temps plus tard en raison de la descente gelée et glissante, mais l’accident qui en sera la conséquence est mis sur le compte de l’imprudence. Si le téméraire qui n’a pas souhaité descendre de son cheval en est quitte pour la peur, l’heureuse issue de la glissade n’est pas due à une quelconque action de sa part, mais à la présence d’un rocher qui a arrêté la chute du cavalier et de sa monture. L’hostilité du milieu est donc relative : la présence de neige au sommet du col n'est pas présentée selon un point de vue négatif puisque la faible quantité surprend agréablement les voyageurs. Quant à la chute, si elle est bien due aux mauvaises conditions du chemin, un élément naturel permettra à l’imprudent de s’en tirer sans trop de mal. Ce ton nuancé est également observable dans la suite du parcours, le col de la Bernina étant qualifié de plus facile. La représentation distincte des différents passages, qui se révèlent plus ou moins difficiles, laisse supposer une description assez fidèle à la réalité. L’auteur ne présentant pas les Alpes comme un milieu universellement hostile, on ne peut pas identifier de surenchère dans l’évocation

373 Le cas de Jean Huguetan, mentionné plus haut, est une exception notable.

des dangers, chaque passage semblant être rendu en fonction des difficultés effectivement rencontrées au moment donné.

Cette perspective qui tend à décrire de façon nuancée et précise les difficultés liées au passage des Alpes est fréquente dans les récits de voyage, qui mentionnent souvent les particularités des chemins des cols sans pour autant en donner une vision dramatique. Thomas Coryate indique ainsi simplement que le Passo di San Marco est « a very high Alpe and difficult in ascent ».375 Le regard est dans l’ensemble très factuel et si

l’expression « horrible mountain » apparaît parfois dans les textes des voyageurs, le récit du parcours semble bien souvent moins critique que l’adjectif ne le laisserait initialement supposer. Coryate n’est ainsi pas plus prolixe sur le col du Splügen que sur le Passo di San Marco.376 Quant au chemin de la Viamala, il ne lui suggère aucun commentaire. Le

théologien écossais Gilbert Burnet (1643-1715) est lui aussi plutôt laconique dans ses notations. Parti de Coire pour faire l’ascension du Splügen, il doit franchir la Viamala : « De Coire nous allames à Toffane [Thusis], aprés quoy nous entrasmes dans ce chemin qu’on appelle avec Justice via mala, c’est-à-dire, méchant chemin. »377 Inversement, les

chemins sont qualifiés de beaux lorsqu’ils ne comportent pas de dangers :

Ayant quitté Splugen nous montâmes bien trois heures pour arriver au sommet d’une montagne ou il n’y a pour toute chose qu’une grande hôtellerie ; aprés quoy nous eûmes un chemin assés beau pendant deux heures, lequel aboutît à une descente qui est bien aussi de deux heures, & faite en sorte qu’on diroit, la

plûpart du temps, qu’on est sur des degrés.378

La représentation est donc dichotomique puisqu’elle oppose le « méchant chemin » au « chemin assés beau », mais le texte ne s’articule pas de manière à distinguer les chemins de plaine des chemins de montagne, le beau chemin de Splügen appartenant à la seconde catégorie. Ici également, la description des chemins des Alpes est nuancée : l’itinéraire de la Viamala, qui franchit des gorges impressionnantes, est jugé plus sévère que le chemin muletier qui descend du col du Splügen. Cette distinction entre les deux chemins peut

375 Thomas Coryate, Coryat’s crudities ; printed from the Edition of 1611..., London, Printed for w. Cater, 1776,

t. II, p. 161.

376 « After I was past Candolchin [Campodolcino], I did continually ascend for the space of eight miles till

I came tot the toppe of a certaine high mountaine called Splugen mountaine ». [...] « From the toppe of the Mountaine to the descent it is sixe miles. At the foot of the hill there is a town called by the name of the mountaine [...] ». Coryat’s crudities, op. cit., p. 169.

377 Gilbert Burnet, Voyage de Suisse, d’Italie, et de quelques endroits d’Allemagne & de France, fait és années 1685 &

1686, Rotterdam, Chez Abraham Acher, proche la Bourse, 1688, p. 166-167.

tout à fait correspondre à l’expérience de Burnet, qui a fort vraisemblablement traversé le col du Splügen dans de bonnes conditions, faute de quoi son commentaire aurait assurément été moins plaisant. Quant bien même Burnet ne semble pas avoir un intérêt particulier pour l'espace alpin, son regard reste neutre dans la mesure où la description de son parcours reflète de façon fidèle la nature des chemins rencontrés.

Le conseiller bâlois Hans Jakob Faesch (1638-1706) donne quelques détails supplémentaires en laissant un récit un peu plus circonstancié que Coryate et Burnet. Membre de la délégation des douze cantons envoyée à l’été 1682 dans les bailliages tessinois, il a franchi deux fois les Alpes à cette occasion en passant par le Gothard. La montée est brièvement abordée, Faesch mentionnant surtout les piquets placés le long du chemin, qui permettaient de le suivre également en présence de neige. Si le parcours de la Vallée d’Urseren au sommet du col, effectué à cheval, ne suscite pas grand commentaire, il n’en va pas de même au sujet de la descente, qui doit être entreprise en partie à pied :

In diessem Hospital haben wir zu Morgen gessen und von dannen die Stieffel abgezogen und per pedes in den Schuchen sammbt dem schwehren Mantel hienunter gegangen. Hab es aber kaum ein halbe Stund prosequiren können, dann, wegen grosser Mattigkeith und Schwehre des Mantels, hab jch mich wieder zu Pferd begeben und langsam, auch erbärmlich gnug, über die

gepflasterte Stein stotzig hienunter reithen müessen [...]. 379

Au-delà de l’environnement, ce sont bien les réalités très pratiques du voyage qui retiennent l’attention de l’auteur. La nécessité de mettre pied à terre est en effet l’évènement marquant de cette descente du Gothard, le récit soulignant bien le caractère exceptionnel et fâcheux de la mesure. Le fait que le voyageur remonte en selle en dépit des difficultés du chemin montre que le risque de chute est considéré comme moins important que la fatigue occasionnée par la marche. La témérité du voyageur évoquée ci- dessus dans le récit de John Reresby n’a donc rien d’exceptionnel. Avant d’être un passage dangereux, le franchissement du Gothard est surtout pour Faesch une étape pénible, qu’il convient de rendre aussi facile que possible, même en dépit des précautions usuelles. Le chemin du retour revient également sur la question de rester ou non en selle, attestant son caractère central :

379 Hans Jakob Faesch, Jenseiths Bürgischen Reiss Beschreibung, in Frühe Freunde des Tessins : sechs Reiseberichte aus

[...] nach eingenohmenem Mittagessen, haben wir den beschwehrlichen Gotthardtberg ascendiert und seindt mit starckhem Windt und Kälte endtlich auff dem Hospital kommen, haben alda herrlichen Wein, köstlichen Käss und übertrefflichen Butter genossen. Nach diesem seindt wir wiederumb den Berg hinunder geritten, Herr von Sollothurn und jch seindt zu Pferdt geblieben und

langsamm nachgeritten.380

Les difficultés communément présentes dans les Alpes sont bien évoquées, mais le texte ne fait pas pour autant de l’espace alpin un lieu horrible. Dans le récit de Faesch, le passage du Monte Ceneri, situé à une altitude bien moindre que le Gothard, est décrit comme bien plus difficile, ce qui montre, comme chez Coryate, que le texte donne une représentation des lieux conforme à l'expérience du voyageur. Dans les faits, l’évènement dramatique du voyage n'est pas survenu dans les Alpes, mais sur le Lac Majeur où Faesch doit faire face à une tempête, qui lui donne l’occasion de remercier la protection divine. On remarque néanmoins que l’incompétence des matelots est bien plus mise en cause que les éléments en eux-mêmes.381 Qu’il soit alpin ou lacustre, l’environnement n’est pas

diabolisé et ce ne sont pas les précipices du Gothard, mais le comportement indécent des bateliers du Lac Majeur qui fait dresser les cheveux sur la tête du voyageur.

Si les récits abordés ci-dessus relatent de manière factuelle les difficultés et les dangers alpins auxquels s’expose le voyageur, le texte de Francesco Belli (1577-1644), qui traverse le Gothard du sud au nord en 1626, s’écarte parfois de ce point de vue pour adopter une perspective plus poétique. Les dangers liés à l’ascension du Gothard sont évoqués alors que le voyageur se trouve à Airolo ; le point de vue semble au premier abord pratique.

E perche la terra stà a’ piedi dell’alpi [...] hoggi dette di S. Gottardo, col parere de’ paesani fù consigliato il passarle, e conchiuso sopratutto di non aspettar il sole per non incontrar’ lo disfacimento delle nevi. I pericoli nel valicare quel monte non sono nè pochi, nè picoli. Prima bisogna caminare finora la neve altissima, la quale, aprendo alcuna volta profonde voragini, rappresenta viva la morte. Di più quando vi si muove il vento, suole spiccar dal monte falde così smisurate di neve, chiamate vanduli da gli Svizzeri, e levine trà’ Grisoni, sotto le quali (se è vero, che noi viviamo di calore, si nutriamo di humido, e che il freddo

380 Idem, p. 49.

381 « Als wir mit grosser Mühe ein Stund von Locarno gewesen und den See zur Überfahrt passiren

müessen, hat sich einsmahls auss dem Vallmaggio, als wir gesehen, ein Wind erhebt, welcher uns in einer Vierthelstundt solche facienda (Schwierigkeiten) gemacht, dass wir anderst nicht vermeinten, als Schiffbruch zu leiden. Dannoch hat Gott Glückh und Gnad gegeben, und seind wir entlich auff dem Mittag zu Locarno gesund angelangt, haben aber so gottlose und leichtfertige Schiffleüth gehabt, welche wider Gott und alle Ehrbahrkeith in dem Schiff geschwohren und Sachen gegen einander aussgestossen, dass dennen, so solche anhören müssen, die Haar zu Berg gestanden sindt. » Idem, p. 48-49.

distrugga la vita) chi muore, si può ben dire, che muoia distrutto dal freddo. Di vantaggio le strade sono angustissime, con ascese spaventose per diritto, e con

discese horribilissime dalle parti.382

Mentionner la nécessité d’un départ matinal, qui permet d’éviter d’enfoncer dans de la neige molle, donne dans un premier temps l’impression d’une évocation factuelle des particularités du déplacement en milieu alpin que le voyageur s’apprête à effectuer. Les dangers évoqués par la suite se détachent cependant de la réalité du voyage pour atteindre un niveau d’information plus général, qui n’est pas spécifiquement rattaché au trajet du jour. En effet, même à l’époque, le chemin du Gothard ne franchissait pas de glacier : la mention des crevasses, que le texte lie pourtant – à l’aide d’un article défini – au franchissement de ce col en particulier, ne peut donc pas refléter l’expérience viatique de Belli. Le lien fait dans le texte entre ce danger et le trajet à venir n’est pas à prendre au