• Aucun résultat trouvé

Vote de classe et classes sociales

Dans le document Comprendre les mutations du vote des ouvriers (Page 149-157)

Le concept de vote de classe en débat

R. Alford et le vote de classe dans les démocraties anglo-américaines

2.3. Les définitions du vote de classe

2.3.1. Vote de classe et classes sociales

L’opérationnalisation de la classe sociale est un enjeu primordial dans les travaux sur le vote de classe. De prime abord, l’essentiel de la discussion porte sur le nombre de classes à considérer, l’opposition traditionnelle entre travailleurs manuels et travailleurs non manuels ne faisant plus consensus à partir des années 1980. La distinction conceptuelle entre « vote de classe traditionnel » et « vote de classe total », introduite par J. Manza, M. Hout et C. Brooks, renvoie d’ailleurs en partie à la manière d’opérationnaliser la classe sociale : une dichotomie pour le « vote de classe traditionnel », un schéma détaillé pour le « vote de classe total ».

Pour autant, les problèmes soulevés par la variable de classe ne se réduisent pas à la question pratique du nombre de classes à envisager : le choix d’un schéma de classe engage, de manière plus générale, une théorie des classes sociales. De ce point de vue, la mesure de la classe ne peut suffire pour distinguer les diverses définitions du vote de classe : la conception générale des classes sociales qu’elles mettent en jeu est tout aussi importante.

Vote de classe et conceptions des classes sociales

Le concept de vote de classe est, par définition, lié au concept de classe sociale : sans l’existence de classes sociales, il ne saurait être question de vote de classe. La remarque peut paraître de bon sens, mais elle n’est pas inutile : elle rappelle que le concept de vote de classe

doit être réservé aux phénomènes électoraux résultant de divisions de classe, sous peine de perdre toute portée analytique. Il n’en reste pas moins qu’elle signale de nouveaux écueils, le concept de classes sociales étant lui-même entouré de nombreuses incertitudes : la première concerne sa définition, la seconde sa pertinence face aux profondes mutations économiques et sociales résultant de la révolution post-industrielle.

Inégalités, classes sociales et vote de classe

A l’image du concept de vote de classe, dont on peut distinguer un usage politique et un usage scientifique, le concept de classe sociale renvoie, dans le contexte français, à la fois à une catégorie d’action politique et à une représentation sociologique. Une telle ambivalence n’est pas sans poser des problèmes de définition, de compréhension et parfois de traduction : bien que l’expression « classe sociale » existe virtuellement dans toutes les langues, elle n’est pas toujours aussi chargée symboliquement. D’un point de vue sociologique, il n’en reste pas moins que les différentes conceptions des classes sociales s’appuient sur des caractéristiques communes : quelles que soient les dynamiques sociales qu’elles mettent en avant, les classes sont des constructions savantes qui visent à comprendre les inégalités qui traversent chaque société, et à repérer les individus dans le système de positions sociales qui en résulte.

Pour autant, les classes ne sont pas la seule manière de représenter les inégalités ; les couches sociales ou les styles de vie décrivent également de manière abstraite l’existence de positions inégales dans une société. Les classes sociales se distinguent toutefois de ces autres représentations des inégalités par une conception hiérarchique et discontinue de la structure sociale. Elles supposent des groupes distincts aux frontières étanches, frontières qui peuvent d’ailleurs se transformer en fractures lorsque les oppositions sociales sont exacerbées. Et elles impliquent une hiérarchisation entre ces différents groupes, selon leur capacité respective à accéder à des ressources rares et socialement valorisées.

Classiquement, on oppose une conception marxiste et une conception wébérienne des classes sociales. Dans la tradition marxiste, les classes sociales se définissent par une position objective dans le système économique, qui résulte de leur rapport aux moyens de production (la « classe en soi »), et par une conscience de constituer un collectif, qui conduit à agir selon un intérêt commun (la « classe pour soi »). Les classes sociales ne peuvent donc être réduites aux individus qui les composent : elles forment un tout, qui existe au-delà de chacun de leurs membres. Dans la tradition wébérienne, en revanche, les classes sociales désignent d’abord des groupes d’individus partageant une situation similaire sur le marché du travail, situation qui ne suppose pas une action commune mais se manifeste par les mêmes « chances de vie » (Lebenschancen). Cette définition est, de toute évidence, moins exigeante : elle n’emporte rien de plus que la somme des individus partageant une condition de classe analogue. Quoi qu’il en soit, les deux approches ne doivent pas être opposées frontalement : elles s’accordent sur la nécessaire conjonction d’un élément objectif (une position hiérarchiquement située dans le système productif) et d’un élément subjectif (une identité commune) pour définir une classe.

De la sorte, les classes sociales ne doivent pas être confondues avec des strates ou des statuts sociaux : elles supposent un nombre limité de groupes organisés selon un schéma de dépendance et s’opposent donc aux représentations du social sous forme de continuum1. Ce point est capital et souligne une ambigüité importante de la littérature américaine sur le vote de classe, qui opérationnalise généralement la « classe » à partir du revenu2. Evidemment, la question ne se pose pas exactement dans les mêmes termes si le revenu est conservé sous sa forme continue ou transformé en variable ordinale. Mais le problème de fond demeure : une classe sociale ne peut en toute rigueur être définie à partir du seul revenu, dans la mesure où celui-ci renvoie à une conception gradualiste de la structure sociale.

Ces clarifications sont particulièrement utiles pour comprendre les controverses sur la mesure du vote de classe. D’emblée, elles lèvent une incertitude quant à la nature de l’indice de polarisation sociale (« status polarization ») utilisé par A. Campbell et ses associés dans The American Voter : en dépit d’un renvoi explicite au statut social plutôt qu’à la classe, cet indice constitue bien une mesure du lien entre classe et vote puisqu’il définit les groupes sociaux en fonction de leur position hiérarchique dans le système économique3. Mais là n’est pas le plus important : la confrontation des différentes mesures du vote de classe à la représentation de la structure sociale qu’elles mettent en jeu révèle d’abord la perte d’influence progressive de la conception marxiste des classes sociales et la généralisation d’une conception wébérienne4, mouvement dont témoigne l’abandon des schémas de classes basés sur une opposition entre les ouvriers et les non ouvriers. Or cette observation éclaire d’un nouveau jour les critiques adressées à l’indice d’Alford quant à l’opérationnalisation de la variable de classe : la remise

1 La distinction entre schémas de dépendance et schémas de gradation est présentée et discutée

dans LEMEL Yannick, Les classes sociales, Paris, Presses Universitaires de France, 2004, p. 6-9.

2 Cette tension est déjà sensible dans les premiers travaux de S.M. Lipset sur la question : en dépit

d’une conception marxiste de la compétition politique, celui-ci analyse le vote de classe comme une opposition entre groupes de revenu. L’assimilation de la classe au revenu est toujours aussi courante aujourd’hui : discutant l’analyse du basculement de l’Etat industriel du Kansas vers le

Parti républicain proposée par l’éditorialiste T. Frank dans What’s the Matter with Kansas? (2004),

L.M. Bartels définit spontanément la classe sociale à partir du niveau de revenu, ce qui lui vaut une critique acerbe de T. Frank, qui prétend raisonner en termes de niveau d’instruction. Sur ce

débat, on peut lire BARTELS Larry M., « What’s the Matter with What the Matter with Kansas? »,

Quarterly Journal of Political Science, 1 (2), 2006. Et FRANK Thomas, What’s the Matter with Kansas? How Conservatives Won the Heart of America, New York, Henry Holt & Company, 2004.

3 CAMPBELL Angus, CONVERSE Philip E., MILLER Warren E., STOKES Donald E., The American Voter, 1960, p. 344. Ce qui confirme, au passage, sa proximité avec l’indice d’Alford : les deux mesures sont statistiquement équivalentes et fondées sur la même lecture de la structure sociale. Pour

une discussion et une actualisation du concept de status polarization, on peut se reporter à LEWIS

-BECK Michael S., JACOBY William G., NORPOTH Helmut, WEISBERG Herbert F., The American Voter

Revisited, Ann Arbor, The University of Michigan Press, 2008, p. 337-338.

4 Une tension entre la conception marxiste et la conception wébérienne des classes sociales est déjà

sensible dans les premiers travaux de R.R. Alford : bien que ce dernier se réclame explicitement

d’un héritage wébérien (sur ce point, on peut lire ALFORD Robert R., « A Suggested Index of the

Association of Social Class and Voting », Public Opinion Quarterly, 1962, p. 420-421), ses travaux

en cause de la dichotomisation des classes sociales renvoie certes à la volonté de ne pas trop simplifier la diversité des positions sociales, mais elle tient également au rejet d’un primat de l’antagonisme entre la classe ouvrière détentrice de sa seule force de travail et la bourgeoisie propriétaire des moyens de production dans la dynamique des sociétés industrialisées. Transformation des classes sociales et vote de classe

Au-delà de ces questions de définition, qui renvoient fondamentalement à la manière de concevoir et de représenter les inégalités, le lien logique qui unit vote de classe et classes sociales interroge plus généralement l’utilité du concept de vote de classe. Depuis les années 1950, les profonds changements qui ont affecté la structure sociale des grandes démocraties occidentales ont poussé plus d’un sociologue à annoncer la « mort des classes sociales »1, et donc à dénier, au moins indirectement, toute portée analytique au concept de vote de classe. L’enjeu est d’autant plus important que parallèlement, sans remettre en cause la pertinence des analyses en termes de classes2, les travaux consacrés à la « nouvelle classe ouvrière » ou aux « nouvelles classes moyennes » ont également contribué à affaiblir la capacité du concept à éclairer le vote des électeurs en brouillant les schémas de classes qu’il peut mettre en jeu.

Paradoxalement, les débats sur la « fin des classes sociales » s’intéressent relativement peu aux phénomènes politiques. En fait, cette situation n’a rien de surprenant : la critique des approches en termes de classes s’est assez longtemps résumée à une position de principe face à l’hégémonie du paradigme marxiste dans l’analyse des faits sociaux. Et même si depuis les années 1980, des preuves empiriques viennent systématiquement appuyer les considérations théoriques, la remise en cause de toute capacité des classes sociales à rendre compte du réel passe essentiellement par des exemples touchant à la mobilité sociale, à la famille ou encore aux loisirs. Pour autant, le débat sur la « mort des classes sociales » permet indirectement de revenir sur une dimension cruciale du concept de vote de classe : il s’inscrit dans un système conceptuel. Parce qu’il est indissociablement lié au clivage de classe et aux classes sociales, le vote de classe désigne nécessairement un phénomène structurel, fondé sur des oppositions d’ordre économique. Ce qui n’est pas sans conséquences : en toute rigueur, il ne peut pas être utilisé pour décrire le vote de n’importe quel groupe socioprofessionnel.

Les travaux sur la transformation des classes sociales soulèvent des enjeux différents, mais pas moins importants : s’ils ne remettent pas en cause le recours au concept de vote de classe, puisqu’ils ne concluent pas à la disparition des classes, ils posent de manière régulière la question de sa mesure, et plus particulièrement celle de l’opérationnalisation de la variable de classe. Historiquement, les débats sur la mutation des classes sociales se sont cristallisés

1 Bien avant T.N. Clark et S.M. Lipset au début des années 1990, R.A. Nisbet est le premier à avoir

annoncé la perte de pertinence des classes sociales dans l’analyse des phénomènes inégalitaires. NISBET Robert A., « The Decline and Fall of Social Class », Pacific Sociological Review, 2 (1), 1959.

2 Pour un tour d’horizon complet des différentes positions sur l’utilité et l’avenir des analyses en

termes de classes sociales, on peut lire LEE David J., TURNER Bryan S. (dir.), Conflicts about Class:

en France, dès les années 1960, autour de l’émergence d’une « nouvelle classe ouvrière » plus individualisée et moins consciente d’elle-même1. Mais c’est avec l’expansion des « nouvelles classes moyennes » dans les années 1970 que le concept de vote de classe tel qu’il a été conçu par R.R. Alford est confronté à ses premières limites, tant dans sa dimension théorique que dans sa dimension empirique : par leur position intermédiaire (sinon indéterminée) dans le processus de production, ces « nouvelles classes moyennes » brouillent l’opposition de classe traditionnelle entre ouvriers et bourgeois2 ; et par leur diversité, elles contribuent à renforcer l’hétérogénéité de la catégorie des travailleurs non manuels, alors que celle-ci est un élément central dans le calcul de l’indice d’Alford. Au final, ce double constat débouche sur le rejet de toute dichotomisation de la structure sociale pour opérationnaliser la variable de classe, une position qui fait aujourd’hui consensus dans la littérature. Toutefois, cela ne signifie pas que tous les problèmes soient réglés : depuis que la spécificité des classes moyennes est reconnue, la question de leur homogénéité est posée. Car contrairement au mythe d’un groupe central uni, les nouvelles classes moyennes salariées qui se développent dans l’ensemble des sociétés occidentales au cours des années 1970 sont traversées par un puissant conflit économique et culturel entre les « socio-cultural professionnals », porteurs des aspirations de la gauche post-matérialiste, et les « managers », séduits par la droite libérale3.

Vote de classe et mesure de la classe sociale

L’opérationnalisation de la classe sociale est un enjeu central dans la littérature sur le vote de classe. De prime abord, la diversité des mesures utilisées peut d’ailleurs surprendre. En fait, elle témoigne simplement du caractère fondamentalement composite de la variable : bien qu’elle soit régulièrement considérée comme une donnée sociodémographique, la classe sociale se situe au carrefour de l’économique, du social et du culturel. Or, sur cette base, elle ne peut être appréhendée aussi directement que l’âge, le genre ou la nationalité : en toute rigueur, un seul critère ne peut pas suffire pour la mesurer.

Traditionnellement, la classe sociale est définie à partir de la profession en Europe et du niveau de revenu aux Etats-Unis. Compte tenu de leur ambition comparative, les travaux sur le vote de classe utilisent le plus souvent des mesures standardisées. Longtemps, ce fut la

1 Les deux ouvrages classiques sur ce thème sont MALLET Serge, La nouvelle classe ouvrière, Paris,

Seuil, 1963 ; et TOURAINE Alain, La conscience ouvrière, Paris, Seuil, 1966.

2 La catégorie des « professions intermédiaires », dont le nom est particulièrement évocateur de la

place qu’elles occupent dans le système économique, est emblématique de ces classes moyennes en expansion. Pour une synthèse des débats français sur ces « nouvelles classes moyennes », on

peut se reporter à LAVAU Georges, GRUNBERG Gérard, MAYER Nonna (dir.), L’univers politique

des classes moyennes, Paris, Presses de la Fondation Nationale des Sciences Politiques, 1983. 3 KRIESI Hanspeter, « The Transformation of Cleavage Politics: The 1997 Stein Rokkan Lecture »,

European Journal of Political Research, 33 (2), 1998. Sur cette division au sein des classes moyennes

on peut aussi lire GÜVELI Ayse, NEED Ariana, DE GRAAF Nan Dirk « The Rise of ‘New’ Social

Classes within the Service Class in the Netherlands: Political Orientation of Social and Cultural

principale force de la dichotomie entre travailleurs manuels et travailleurs non manuels : par sa simplicité, elle pouvait être utilisée dans tous les pays industrialisés. Depuis, des modèles plus complexes ont été proposés et un nouveau standard s’est imposé, le schéma « EGP », du nom de ses trois promoteurs originels : R. Erikson, J.H. Goldthorpe et L. Portocarero1.

Classe objective, classe subjective et profession

Par-delà les différentes traditions théoriques, l’opérationnalisation des classes sociales est généralement basée sur une dissociation entre leur dimension objective et leur dimension subjective. D’un point de vue conceptuel, cette séparation ne fait pas sens : les classes sociales sont des phénomènes de groupe associés à une place spécifique au sein du système productif et à des formes d’identification. Toutefois, d’un point de vue empirique, elle apparaît comme un impératif analytique : dans l’histoire des sociétés industrialisées, ces deux dimensions ont rarement été en conjonction2.

Les problèmes de mesure n’en sont pas pour autant résolus. L’opérationnalisation de la classe objective concentre l’essentiel des discussions : contrairement à la classe subjective, qui peut être réduite à un sentiment d’appartenance, la classe objective met en jeu plusieurs caractéristiques sociales dont l’articulation est incertaine. De manière générale, trois éléments doivent être combinés pour rendre compte de la dimension culturelle, économique et sociale des classes : le niveau d’instruction, le revenu et la profession. Des éléments supplémentaires peuvent également leur être associés, notamment la nature du contrat de travail et le secteur d’activité. Cependant, cette architecture de principe se heurte assez souvent à la qualité des données mobilisées, notamment à la disponibilité des variables, de sorte que la classe sociale objective est fréquemment approximée à partir d’un seul critère : la préférence va au revenu aux Etats-Unis, à la profession en Europe.

Pour un travail sur le vote des ouvriers, une focalisation sur la profession ne pose pas de problème a priori ; après tout, les ouvriers se caractérisent d’abord par leur métier manuel. Il n’en reste pas moins que le primat de la profession sur le revenu et sur l’instruction repose sur de très solides arguments théoriques. D’une part, le travail est un lieu primordial dans la construction de l’identité sociale des individus, l’instance de socialisation au sein de laquelle ils passent le plus de temps dans leur vie. D’autre part, la profession peut être conçue comme l’interface entre niveau d’instruction et niveau de revenu, et donc comme une synthèse de la condition de classe. Pour autant, il ne saurait être question de réduire les classes sociales à la profession, même si l’amalgame est parfois tentant. Les classes sociales ont trois dimensions

1 ERIKSON Robert, GOLDTHORPE John H., PORTOCARERO Lucienne, « Intergenerational Class

Mobility in three Western European Societies: England, France and Sweden », British Journal of

Sociology, 30 (4), 1979. Le schéma original a été révisé et actualisé à plusieurs reprises. Sa version

la plus courante est présentée dans ERIKSON Robert, GOLDTHORPE John H., The Constant Flux: A

Study of Class Mobility in Industrial Societies, Oxford, Clarendon, 1992. Ses appellations peuvent différer selon qu’il est fait référence au seul nom de J.H. Goldthorpe ou aux trois noms, mais il s’agit toujours du même schéma de classes.

constitutives, qui ne doivent pas être opposées. En revanche, selon la question de recherche, il peut être utile de les mettre en compétition, afin de déterminer quelle dimension prime1.

En France comme en Allemagne, des mesures spécifiques centrées sur l’appartenance à la classe ouvrière ont également été développées. Dans les deux cas, elles ne se limitent pas au fait d’être ou non ouvrier, mais reposent sur l’idée qu’on peut être plus ou moins ouvrier. En France, G. Michelat et M. Simon ont ainsi proposé un indicateur d’intégration objective à la classe ouvrière combinant la catégorie socioprofessionnelle de l’individu et de celle de son père2 ; en Allemagne, une mesure similaire a été forgée à partir de la profession de l’individu et de son appartenance ou non à un syndicat. Or, dans les deux pays, l’existence d’un vote de classe a longtemps été documentée à l’aide de ces variables, contribuant à entretenir le doute

Dans le document Comprendre les mutations du vote des ouvriers (Page 149-157)