2.5 Validation de l’implémentation de la description ALE dans le code
2.5.1 Invariance par translation du maillage
2.5.1.2 Vitesse de maillage avec un gradient uniforme dans
-α ˆ v= 0 m.s−1 ˆ v= 4 m.s−1 ˆ v= 40 m.s−1 ˆ v= 400 m.s−1
Figure2.36 – Taux de vide (α) au niveau de la bulle le long de l’axe de symétrie
àt = 748ns pour différentes vitesses de maillage.
avec le cas du maillage statique (bv = 0). Il n’y a donc aucun effet de diffusion des
interfaces de la bulle lié au mouvement du maillage Nous pouvons donc considérer
qu’un mouvement uniforme du maillage n’aura aucun effet sur le comportement de
la bulle.
2.5.1.2 Vitesse de maillage avec un gradient uniforme dans une
direction.
À présent, nous ne considérons plus une vitesse uniforme dans tout le domaine de
calcul mais uniquement au niveau de la futur interface fluide-structure (bord droit
du domaine) noté IFS dans la suite du chapitre. Le bord gauche du domaine sera
considéré comme fixe. La vitesse du maillage évoluera de manière linéaire par rapport
à la coordonnée spatialex, entre chacun des deux bords du domaine, de façon à avoir
la vitesse de maillage maximum sur l’IFS et une vitesse nulle sur le bord gauche du
domaine.
v
noeud= xnoeud
x
lim−x
0v
lim(2.71)
x
limet v
limcorrespondent à l’abscisse et à la vitesse d’un nœud de l’IFS. Nous
testerons aussi des vitesses du maillage au niveau de l’IFS de 400m.s
−1, 40m.s
−1et 4m.s
−1. Comme dans le paragraphe précédent, nous étudierons l’évolution de
l’interface de la bulle sur une durée de748ns. La figure 2.37 permet de visualiser la
position de la bulle en début puis en fin de calcul pour les trois vitesses de maillage.
De nouveau, nous conservons une bulle circulaire centrée à une abscisse de 0.4mm.
Cependant, nous remarquons qu’en fin de calcul la taille du domaine n’est pas la
Figure2.37 – Visualisation de la bulle d’air après déplacement du maillage.
même suivant le cas de calcul. En effet, il a augmenté de 60% pour la vitesse de
maillage de400m.s
−1, de 6% pour la vitesse de40m.s
−1et de 0.6% pour la vitesse de
4m.s
−1. Par contre, pour chaque vitesse respectives, toutes les mailles augmenteront
de la même taille. En effet, à même ordonnée, l’écart entre deux nœudsx
noeudi+1−
x
noeudisur un tempsdt vaut :
(x
noeudi+1−x
noeudi)
(t+dt)−(x
noeudi+1−x
noeudi)
(t)= 1
N b
maillev
IF Sdt (2.72)
L’augmentation de la distance entre deux nœuds voisins à même ordonnée est donc
indépendante de la positon des nœuds dans le maillage. Le tableau 2.6 présente à
l’issue du calcul, l’augmentation de la distance inter-nœuds et l’augmentation du
volume de chaque maille pour chaque vitesse de maillage.
V
maillage4 m.s
−140 m.s
−1400 m.s
−1Augmentation
5.84 nm 58.41nm 584.07nm
distance inter-nœuds
Augmentation
0.6% 6% 60%
volume maille
Table 2.6 – Évolution du maillage
Comme attendu, chaque maille s’étant allongée de manière uniforme, nous
retrou-vons bien les 60% d’augmentation à400m.s
−1, 6% d’augmentation à40m.s
−1et 0.6%
d’augmentation à 4m.s
−1. Ces chiffres sont indicatifs du grossissement du maillage
suivant le gradient de vitesse de maillage entre les deux bords (gauche et droit) du
domaine de calcul. En fonction des pics de vitesses de l’interface fluide-structure
ob-servés dans le calcul de déformation du solide du chapitre 3, nous pourrons estimer
la déformation du maillage du code fluide.
À présent, intéressons-nous à l’influence de ce grossissement du maillage sur la
position des interfaces de la bulle et donc le rayon de la bulle. De nouveau, nous
observons l’évolution du taux de vide le long de l’axe de symétrie à t = 748ns, en
figure 2.38.
0,30 0,34 0,38 0,42 0.46 0,5 0.2 0.4 0.6 0.8 1 x(mm) 1 -α ˆ v= 0 m.s−1 ˆ v= 4 m.s−1 ˆ v= 40 m.s−1 ˆ v= 400 m.s−1Figure2.38 – Taux de vide (α) au niveau de la bulle le long de l’axe de symétrie
àt = 748ns pour différentes vitesses de maillage en limite du domaine.
De nouveau, àt= 748ns, les courbes qui correspondent aux trois vitesses du maillage
se confondent. Le déplacement du maillage et l’augmentation relative des tailles de
maille n’influencent pas le comportement de la bulle. De même, en observant les
limites des interfaces de la bulle, définies pour α = 0.5, nous retrouvons bien un
rayon de bulle 0.05mm comme dans la situation initiale. En comparant avec le
cas du maillage statique (bv = 0), aucune différence de diffusion supplémentaire des
interfaces de la bulle n’est constatée. Nous venons donc de voir qu’un mouvement de
maillage possédant un gradient constant dans une direction de l’espace n’influence
donc pas le comportement de la bulle.
2.5.1.3 Vitesse de maillage avec un gradient uniforme dans chaque
direction.
Enfin dans ce dernier cas de validation du mouvement du maillage, nous avons un
mouvement de l’IFS qui ne sera plus uniforme, mais qui variera linéairement entre
4m.s
−1et 40m.s
−1suivant la position . Ce test permettra de voir l’influence des
ef-fets de déformation par cisaillement du maillage. Dans le cas d’implosion d’une bulle,
la pression la plus élevée s’exerce au niveau de la zone d’impact (en haut de l’IFS).
C’est donc à cet endroit que nous appliquons le maximum de vitesse de 40m.s
−1.
La vitesse décroît linéairement, le long de l’IFS, en s’éloignant de la zone d’impact
pour atteindre le minimum de 4m.s
−1, sur le bord de domaine opposé à la zone
d’impact. Nous conservons la même répartitions des vitesses de maillage à même
ordonnée que dans le paragraphe précédent. Nous simulons un temps physique de
748ns. Dans un premier temps, nous observons sur la figure 2.39 le comportement
de la bulle en début et en fin de calcul.
Figure2.39 – Visualisation de la bulle d’air après déplacement du maillage.
Malgré la déformation du maillage par cisaillement, la bulle reste bien centrée à une
abscisse de 0.4 mm, tout en conservant une forme circulaire. À présent, nous nous
intéressons à la déformation des mailles. La linéarité du profil de vitesse de maillage
suivant l’axe des abscisses et des ordonnées implique que toutes les mailles vont
avoir la même déformation. Sur le bas de la figure 2.39, nous avons un exemple de la
déformation au niveau de ce qui sera dans le futur, la zone d’impact de l’implosion
de bulle. Les interfaces de chaque maille ont subi une déformation de 5
◦par rapport
à la normale. Cette déformation ne semble pas négligeable, aussi pour évaluer son
influence, nous allons observer la position des deux interfaces de la bulle à différentes
ordonnées. Pour cela, nous observons l’évolution du taux de vide le long de l’axe de
symétrie, et à des distances correspondant à
12et
34de rayon de bulle de l’axe de
symétrie.
Sur la figure 2.40, l’évolution du taux de vide aux trois ordonnées choisies montre
que les effets du déplacement du maillage sont sans influence sur la diffusion de
l’interface de la bulle. L’analyse de l’évolution de la distance entre les interfaces de
la bulle, définie pourα= 0.5, montre que nous conservons une distance de 0.1 mm,
0.085 mm et 0.065 mm entre les interfaces situés respectivement au niveau de l’axe
0,30 0,34 0,38 0,42 0.46 0,5 0.2 0.4 0.6 0.8 1 x(mm) 1 -α Statique Mobile 0,3 0,34 0,38 0,42 0.46 0,5 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 x(mm) 1 -α Statique Mobile 0,3 0,34 0,38 0,42 0.46 0,5 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 x(mm) 1 -α Statique Mobile
Figure2.40 – Taux de vide (α) au niveau de la bulle le long de l’axe de symétrie
(en haut à gauche), à mi-rayon (en haut à droite) et à trois-quarts de rayon (en bas)
àt = 748ns pour le maillage statique et le maillage mobile.
de symétrie, à
12rayon de bulle et
34de rayon de bulle de celui-ci. À l’issue de ce
paragraphe nous pouvons conclure que la position des interfaces de la bulle n’est
pas modifiée lors d’un mouvement du maillage comportant un gradient de vitesse
dans les deux directions de l’espace.
Dans cette partie, nous avons étudié les effets de différents types de mouvement
du maillage sur le comportement d’une bulle. Nous nous sommes limités à des
simu-lations avec des maillages uniformes afin d’éviter d’avoir une interface de la bulle qui
arriverait dans la partie la moins raffinée du maillage. La complexité du mouvement
du maillage a été présentée de manière croissante : déplacement uniforme, gradient
de vitesse selon une direction de l’espace et gradient de vitesse dans les deux
di-rections de l’espace. Nous avons aussi utilisé différentes vitesses de déplacement du
maillage afin de s’assurer que les interfaces de la bulle n’était pas modifiées pour
des mouvements du maillage faibles comme des mouvements extrêmes. Au final,
l’ensemble de ces tests ont été concluant et ont montré une influence négligeable
du mouvement du maillage sur le comportement de la bulle. Nous pouvons donc
aborder la seconde partie des tests sur le mouvement du maillage qui vise à vérifier
le bon fonctionnement physique de celui-ci.
Dans le document
Interaction Fluide-Structure et Érosion de Cavitation
(Page 102-107)