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Réponse à un déplacement issu d’une onde de choc

2.5 Validation de l’implémentation de la description ALE dans le code

2.5.2 Réponse à un déplacement issu d’une onde de choc

Nous avons vérifié qu’un mouvement simple du maillage pour un système bulle

d’air-eau liquide au repos était sans conséquence sur la position de la bulle et la définition

de son interface. À présent, nous allons vérifier si un mouvement du maillage,

gé-nère une réponse physique cohérente dans un fluide sous pression. Pour cela, nous

allons nous intéresser au cas d’une onde de choc impactant une paroi se déplaçant

à différentes vitesses. En Annexe A, nous rappelons que le réponse analytique d’un

solide élastique à une onde de choc dépend du rapport des impédances acoustiques

des matériaux,α

ac

=

(ρc)s

(ρc)l

. Plus le matériau sera rigide, plus ce rapport sera fort et

plus la vitesse d’interface v

i

=

1+2α

ac

v

l

sera faible. Le cas d’une paroi rigide

corres-pond à une valeur infinie deα

ac

. Par contre, pour un matériau n’opposant que peu

de résistance, α

ac

se rapprochera de 1 et la vitesse de l’interface deviendra proche

de celle du fluide. Dans le cas d’une onde choc, la vitesse du fluide est directement

dépendante de la pression de l’onde de choc, par les conditions de Rankine-Hugoniot

(Annexe E). La pression qui sera générée dans le fluide dépendra directement de la

différence entre la vitesse d’impact du fluide et la vitesse de l’interface :

P

ref lechie

+P

incidente

= (ρcv)

l

+ (ρc)

l

(v

l

−v

i

) (2.73)

ρetccorrespondent respectivement à la masse volumique du liquide et à la célérité

du son dans le liquide dans lequel l’onde se propage. Cette équation est issue de

la théorie des ondes acoustiques qui sont des ondes à faible amplitude respectant :

Pl = (ρcv)

l

+P

0

.P

0

correspond à la pression au repos ici,P

0

= 1bar. Dans le cas de

notre relation de Rankine-Hugoniot, avec une équation gaz raides comme équation

d’état de l’eau (coefficients donnés par la tableau 2.1), la dépendance entre P

l

et

(ρcv)

l

est donnée en figure 2.41.

Cette approximation est parfaitement valable pour des ondes ayant une

ampli-tude inférieure à 290 MPa avec un écart inférieur à 1% entre P

l

et (ρcv)

l

. Dans le

cas de notre onde incidente de 1200 MPa, l’approximation reste correcte car l’écart

reste inférieur à 4%. Par contre si nous nous intéressons au pic de pression dû à

l’implosion de la bulle, l’écart s’approche des 20% donc il sera difficile de juger de

la bonne cohérence physique de la relaxation de pression proposée par l’ALE dans

cette gamme de pression, pour un cas d’onde de choc plane. Nous allons donc nous

intéresser à la réaction du fluide au mouvement de la paroi pour deux amplitudes

d’onde de choc : 1200 bar et 200 bar.

105 106 107 108 109 0.8 0.85 0.9 0.95 1 1.05 Pression (Pa) Pression/(rhocv) Ecart:−1% Ecart:+1%

Figure 2.41 – Validité à ±1% de la relation P

l

= (ρcv)

l

.

Pour chacun de ces deux cas, nous allons nous intéresser au terme de pression

lié à la réflexion de l’onde défini par (ρc)

l

(v

l

−v

i

). Dans chacune des simulations,

l’état initial est défini comme l’état juste avant réflexion, c’est-à-dire que le domaine

fluide incluant les cellules en proche paroi est uniformément rempli par un même

champ fluide. Cet état correspond à l’eau liquide subissant la perturbation de l’onde

de choc incidente. Le tableau 2.7 indique les paramètres de vitesse du fluide, vitesse

du son et masse volumique associés à chaque pression d’onde de choc.

P ression(bar) v

F luide

(m.s

1

) v

son

(m.s

1

) Masse Volumique kg.m

3

1200 75.91 1584.5 1049.8

200 13.04 1541.1 1009.5

Table 2.7 – Evolution du maillage

Pour chacune des deux amplitudes nous avons imposé une vitesse de la paroi qui

va de 0% à 100% de la vitesse du fluide. Ceci correspond à différentes rigidités du

solide, allant d’un matériau parfaitement rigide, à un matériau ayant la même

résis-tance à la perturbation de l’onde que l’eau. Dans chacun des cas, nous comparons la

surpression obtenue par la simulation à la valeur calculée analytiquement. La figure

2.42 présente cette comparaison pour les deux amplitudes : 1200 bars et 200 bars.

Pour chacune des deux amplitudes, les courbes d’évolution de la surpression,

calcu-lées analytiquement et numériquement sont très proches. Dans le cas d’une onde de

1200 bars, une écart de surpression de 24 bars est observée pour une vitesse

d’in-terface nulle, qui correspond à la paroi rigide et donc une onde totalement réfléchie.

Par contre, lorsque la vitesse de l’interface s’approche de la vitesse du fluide les deux

courbes se confondent. Pour l’onde de 200 bars, il n’y aucune équivoque et les

sur-pressions calculées, analytiquement comme numériquement, ont une évolution très

proche avec des écarts de surpression inférieurs à 0.6 bar.

0 20 40 60 80 0 2 4 6 8 10 12 14x 10 7

V

Interface

(m/s)

Surpression (Pa) Analytique Simulation 0 2 4 6 8 10 12 14 0 0.5 1 1.5 2 2.5x 10 7

V

Interface

(m/s)

Surpression (Pa)

Analytique Simulation

Figure2.42 – Comparaison numérique-analytique de l’évolution de la surpression

en fonction de la vitesse de l’interface : cas 1200 bar (gauche), cas 200 bar (droite).

Les résultats de simulations sont très proches des calculs analytiques. Néanmoins,

ils ne sont pas identiques : à vitesse d’interface égale, il reste un léger écart de

surpression générée en paroi entre solution analytique et solution numérique. Nous

allons quantifier la valeur de cet écart par rapport à la pression totale observée en

paroi. L’écart constaté permettra de juger si la différence entre la simulation ALE

et le résultat analytique a un réel impact sur la pression totale en paroi et donc, à

plus long terme, sur le chargement sur un matériau solide. La figure 2.43 montre

l’évolution de cet écart en fonction de la vitesse d’interface.

0 10 20 30 40 50 60 70 −0.5 0 0.5 1 1.5 2 V Interface (m/s) Surpression (Pa) 0 2 4 6 8 10 12 −0.4 −0.3 −0.2 −0.1 0 0.1 0.2 0.3 V Interface (m/s) Surpression (Pa)

Figure2.43 – Contribution de l’écart de surpression par rapport à la pression totale

Pour une amplitude de 1200 bars, l’écart maximum des surpressions atteint les 2%

de la pression totale du fluide, ceci dans le cadre d’une paroi rigide. Plus la paroi est

mobile, plus cette contribution diminue pour s’approcher des 0% pour une vitesse

d’interface proche de celle du fluide. À 200 bar, nous avons une évolution moins

monotone qui oscille entre 0.3% et -0.3% de la pression totale. Dans les deux cas, la

différence entre surpression analytique et surpression numérique est donc

suffisam-ment faible pour que son influence soit minime sur la pression en paroi et donc le

chargement du solide.

L’étude de la réflexion d’une onde de choc sur une interface nous permet de

vali-der la bonne précision des résultats de l’implémentation du mouvement du maillage

au sein de notre code. Les écarts obtenus en termes de surpression générée par la

réflexion de l’onde sur la paroi, entre le calcul analytique et la simulation, sont

suf-fisamment petits pour considérer que le code propose une représentation précise du

phénomène.