3.5 Conclusion sur le chapitre mécanique du solide
4.1.1 Principe de couplage
L’utilisation du couplage a pour but d’étudier le comportement d’une interface où
deux physiques différentes coexistent et qui sont résolues par deux codes ou deux
méthodes de résolutions différentes. Dans notre cas, nous avons d’un côté la
mé-canique des fluides approchée par une description ALE et résolue par la méthode
des volumes finis, et de l’autre la mécanique des solides approchée par une
descrip-tion lagrangienne et résolue par la méthode des éléments finis. Nous sommes donc
en présence de deux problèmes physiques et deux résolutions bien différentes qui
cherchent pourtant à décrire le même comportement de l’interface, chacun
appor-tant la contribution liée à sa propre physique.
La méthode de couplage la plus simple consiste à faire fonctionner les deux codes
séparément, avec un code fournissant les données d’entrée au second. Dans notre cas,
c’est l’implosion de la bulle qui va faire réagir la paroi solide, sans implosion pas
de mouvement de l’interface. La simulation en mécanique des fluides va donc être
réalisée en premier afin d’obtenir l’évolution de pression en paroi en fonction du
temps. Cette pression est donnée comme condition limite pour la simulation solide
qui va déterminer la déformation et la plastification éventuelle du matériau solide.
La figure 4.1 présente ce type de couplage qui est appelé couplage "one-way" ou
Figure 4.1 – Couplage "one-way" pour l’implosion de bulle.
couplage faible. Il n’y a pas de rétroaction entre les deux physiques. C’est la
mé-thode que nous avons utilisée en fin du chapitre 3 pour tester le logiciel CAST3M.
Dans notre cas, un couplage "one-way" consistera à modéliser le profil déformé
d’une paroi à partir de données de pression obtenues sur une paroi rigide. Cette
approche simplifiée est satisfaisante si le mouvement de la paroi est suffisamment
faible pour que cela n’atténue pas sensiblement l’impact hydrodynamique. Dans le
paragraphe 4.1.2, nous étudierons à partir des données "one-way", si la déformation
du solide est suffisamment faible pour que la paroi puissent être considérée comme
quasi-rigide dans le code fluide.
Une alternative au couplage faible est un couplage qui consiste à prendre en
compte la rétroaction du solide sur le fluide. Une première méthode consisterait à
faire un premier calcul fluide, en supposant une paroi rigide, de l’évolution
spatio-temporelle de la pression en paroi sur l’intégralité du temps de simulation souhaité.
La distribution spatio-temporelle de la pression serait alors appliquée comme
condi-tion limite dans le code solide afin de calculer une première distribucondi-tion
spatio-temporelle du déplacement de la paroi. La distribution spatio-spatio-temporelle du
dé-placement serait alors utilisée dans le code fluide en vue de calculer une seconde
estimation de la distribution de pression en paroi et ainsi de suite jusqu’à obtenir
une convergence des champs de pression et de déplacement à chaque instant du
calcul. Dans ce cas, chacun des codes fonctionne toujours séparément. Cependant,
nous n’avons pas retenu cette stratégie car en cas de grosses différences du champs
de pression en paroi entre chaque simulation, il faudrait effectuer un grand nombre
de simulations sans pour autant être assuré de la convergence des phénomènes en
pa-roi. Finalement, ce type d’approche est une répétition de couplages "one-way" entre
mécanique des fluides et mécanique des solides jusqu’à convergence des champs de
pression et de déplacement à l’interface.
Nous avons adopté une stratégie similaire, mais nous allons effectuer des échanges
de données non pas en fin de calcul mais à la fin de chaque pas de temps. Ce type
de couplage est appelé couplage fort. Les codes fonctionneront ainsi de manière
si-multanée, chacun effectuant son itération de calcul dès qu’il aura reçu l’information
nécessaire : la pression en paroi pour le code solide, le mouvement de la paroi pour
le code fluide. Le fonctionnement de ce type de couplage est présenté par la figure
4.2, en page suivante.
Figure4.2 – Couplage "two-way" à chaque pas de temps,pour simuler l’implosion
d’une bulle.
Ce type de couplage est appelé couplage "two-way" ou couplage fort, le
fonctionne-ment du couplage est détaillé dans la section suivante 4.2.
Enfin un dernier type de couplage peut exister, il s’agit d’une résolution des deux
physiques au sein d’une même outil numérique résolvant mutuellement, mécanique
des fluides et mécanique des solidessuivant les propriétés du nœud : fluide, solide
ou à l’interface. Ce type de couplage est appelé résolution monolithique. Les calculs
avec la méthode SPH présentés en introduction (paragraphe 1.3.3) relèvent de ce
type d’approche puisqu’un solveur unique est utilisé à la fois pour le fluide et pour
le solide.
Nous allons à présent revenir sur la nécessité du couplage "two-way". Pour cela,
nous allons effectuer une rapide application des résultats du calcul "one-way" solide
sur le maillage coté fluide et estimer quelle déformation de ce maillage elle générerait.
Ensuite, le modèle élastique présenté en Annexe A et basé sur la considération des
impédances acoustiques des deux milieux, liquide et solide, donnera une première
estimation de l’importance de l’interaction fluide/structure dans le cas élastique.
Dans le document
Interaction Fluide-Structure et Érosion de Cavitation
(Page 156-159)