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VIOLENCE DISCIPLINAIRE ET LA CATÉGORIE POLITIQUE DE LřEXCÈS

Il est temps de conclure cette recherche sur la violence politique disciplinaire chez Foucault. Comme nous lřavons vu, une des grandes thèses de Surveiller et punir est de montrer que lřinvestissement politique du spectacle et de la violence nřest plus «utile» ou

normatif dans l'économie du pouvoir disciplinaire. Cela permet à Foucault dřopérer une séparation radicale entre pouvoir (disciplinaire) et violence (suppliciante du souverain). On peut maintenant affirmer que la thèse foucaldienne dřune séparation radicale à lřintérieur du champ disciplinaire entre pouvoir et violence nřest pas tenable. Cela pour deux raisons principales. Dřabord, ce rapport a été soumis à une critique qui a montré la présence dřun certain essentialisme du pouvoir chez Foucault. Les éléments de notre analyse de la violence sont foucaldiens, et cřest cela même qui nous a conduit à critiquer les passages dans lesquels Foucault sřefforce trop de mettre la violence en-dehors des relations de pouvoir, ou bien dřexclure les fonctions du spectaculaire au profit de lřomnivalence de la surveillance, au nom dřune opposition trop rapide de lřessentiel et de lřaccidentel, de lřêtre et de lřapparence, du principe et du supplément, de lřutile et du coûteux. Pour Foucault la violence nřest sûrement pas souhaitable, mais, il faut le dire, elle joue de manière exemplaire dans lřéconomie du pouvoir et cřest en fonction de ses coûts quřelle est supposée rejetée à la marge de la discipline. Ce nřest quřà la condition de prendre en compte lřintégralité des constituants effectifs de la relation de pouvoir, lřensemble des stratégies éventuellement contradictoires quřelle noue, que lřon pourra reprendre efficacement et sur de nouveaux objets les instruments et les principes dřanalyse (qui en fait ne font quřun) que nous a transmis Foucault.

Cela nous amène à notre deuxième point. La violence a été analysée de manière positive, comme étant une pratique punitive « utile » qui renforce lřexercice stratégique du pouvoir. Autrement dit, notre position ne devra pas être comprise comme la restauration ou la réintégration de lřanalyse dřune violence souveraine dans la théorisation de la biopolitique à la manière dont G. Agamben procède dans son Homo sacer, Le pouvoir souverain et la vie nue. Il sřagit seulement pour nous de penser à partir des concepts et des analyses de

Foucault, les conditions dřexercice dřune violence disciplinaire à caractère politique. Dans ce sens, les analyses de lřespace de lřécole, de lřasile et de la prison nous ont montré que lřexercice de la violence disciplinaire prend la forme de lřexpression de lřexcès du pouvoir lui-même. Nous avons essayé de tracer deux axes principaux pour penser lřexcès ou, plus précisément, une tension entre deux niveaux dřinsertion de la violence dans le corps. Dřune part, avec la violence spectaculaire du pouvoir souverain, nous sommes en présence dřune violence conçue comme surcroît, dépense, excès visible de la violence elle-même, adossé à sa fonction de dissuasion et de réaffirmation de la grandeur du souverain. Dřautre part, avec le pouvoir disciplinaire, la violence immanente à la relation de pouvoir se constitue comme un acte correctif fonctionnel, à la fois thérapeutique et pédagogique101.

Dans lřexercice du pouvoir disciplinaire, la violence est donc la forme visible de lřexcès. La violence détruit et élimine, exclut, digère, plie les forces. Cependant, elle nřest pas seulement destruction, elle est aussi corrective, elle stimule, intensifie les corps et les relations de pouvoir, opère un réaménagement des forces corporelles, intensifie aussi la réceptivité des sujets aux sémiotiques complexes mises en circulation par les institutions, elle construit des rythmes auxquels les corps se synchronisent, tout en agençant une mémoire du corps, ou bien un assujettissement psychique et objectif. Elle ne se réduit pas, en outre, à une pure relation physique opposant un pôle actif à un pôle entièrement passif, mais enveloppe les corps par des moyens spectaculaires qui en diffusent lřefficace, et parle aux corps à travers une rhétorique qui lui est propre. Autrement dit, dans lřexercice du pouvoir disciplinaire, la violence est continuellement utile, elle intensifie les corps, les colonise dřune manière insidieuse, cherche à modifier les forces corporelles par des moyens mécaniques en les découpant en « morceaux » réceptifs. Elle constitue ou reconstitue les assujettissements, tandis que dans lřexercice du pouvoir souverain, même si elle est normative, elle nřest pas strictement « utile » au sens disciplinaire, parce que mobilisée par une pratique réglée de vengeance infinie envers lřennemi du souverain. Cependant, comme nous lřavons vu, la violence se soustrait à toute forme de calculabilité stricte, quřelle soit lřeffet d'un pouvoir souverain, de la toute-puissance carcérale ou du médecin producteur de

101 Pour plus dřanalyse au sujet de la violence pédagogique disciplinaire, nous nous permettons de citer notre

la réalité asilaire. Le pouvoir disciplinaire appelle lřexcès de son exercice de manière immanente, quasi-nécessaire. Il le fait, au-delà de toute utilité.

Parce quřelle nřest structurellement pensable que comme excès dans son exercice, elle ne peut être considérée comme un moyen de pouvoir réductible à un calcul optimisateur des dépenses et des résultats. Même à en rester au niveau positif de lřusage de la violence dans le cadre disciplinaire, on ne peut comprendre ce que Foucault appelle « pénalité de lřincorporel » sans avoir recours au spectaculaire. Seul ce dernier rend compte de la rhétorique de la violence102. Or, sur ce point nous divergeons de Foucault. La rhétorique de la violence dont il reconnaît la présence jusque dans le pouvoir disciplinaire, mais en quelque sorte à contre-cœur, est pour nous l'expression manifeste de lřexcès du pouvoir disciplinaire, excès qui introduit une irréductible tension entre utilité et désutilité. Si Foucault soutient que la violence n'est en principe plus utile dans l'économie du pouvoir disciplinaire, nous soutenons pour notre part que la violence lui est utile à double titre, à la fois comme violence thérapeutique et comme violence pédagogique. Mais, en même temps, cette violence que nous disons utile à lřexercice du pouvoir disciplinaire, présente un aspect inqualifiable. Réel, mais irreprésentable, lřexcès, ne peut se manifester que comme ce qui manque à être représenté, à savoir comme part incalculable de violence dans lřéconomie du pouvoir qui suppose pourtant sa spectacularité. Cřest cet excès qui fait en sorte que la violence disciplinaire ne peut pas être réduite à une rationalité instrumentale stricte. La violence disciplinaire a sa raison d'être dans le pouvoir disciplinaire lui-même en tant que le réel de ce dernier est aussi excès et que cet excès est une part du réel du pouvoir dans la généralité de son extension. Elle est non pas moyen, mais arché mineur qui joue la fonction de vecteur transitoire réactivé à partir de son propre exercice et par là, renforce indéfiniment lřexercice du pouvoir sur les corps.

102 « Faut-il infliger des peines réelles ? - Oui ; mais pourquoi ? Principalement pour lřexemple parce que la

réalité de la peine est nécessaire pour produire lřapparence. Lřapparence est lřobjet essentiel. Tout le mal qui ne paraît pas est en pure perte. Il faut donc que le mal réel soit aussi petit, et le mal apparent aussi grand que possible. Si pendre un homme en effigie pouvait produire la même impression de terreur, ce serait folie ou cruauté de le pendre en personne » (Bentham, 1840 : 11)

PARTIE II

CHAPITRE 4

Bios

Dans la première partie de la thèse, nous avons procédé à un traitement critique et systématique de la notion de pouvoir chez Foucault. La spécificité du concept de « réel du pouvoir » que nous avons forgé tient à sa normativité à la fois hétérogène, immédiatement inapparente et excessive. Il permet de distinguer la figure du pouvoir chez Foucault de la figure dřun pouvoir fort, ubiquitaire, omnipotent et omniscient, que les commentateurs attribuent et objectent assez souvent à Foucault. Le concept foucaldien de pouvoir a été soumis à un double traitement généalogique et comparatif. Dřabord, la généalogie nous a permis de dégager une polarité mouvante entre une figure technologique du pouvoir et une figure gouvernementale du pouvoir. Ensuite, la comparaison des traitements du pouvoir chez Arendt, Weber et Foucault nous a permis de penser le pouvoir au croisement des formes de coercition et des pratiques de liberté, un pouvoir qui engendre à la fois des modalités pratiques de coercition et des jeux de liberté ou des marges de manœuvre.

Notre propre conceptualisation du pouvoir a fait subir au concept foucaldien une série de modifications. La principale est la composition du pouvoir avec la violence comme pratique politique. Il sřagissait pour nous dřinsister dřabord sur le réinvestissement politique de la violence, qui sřopère bien chez Foucault dans les années 70ř, mais aussi de tenter de dépasser sa position sur cette question. On a vu que Foucault ne reconnaissait une fonction politique positive à la violence à lřintérieur des institutions du pouvoir disciplinaire - lřécole, la prison, lřasile - quřen subordonnant son exercice à un calcul des

coûts et des bénéfices dans lřéconomie des relations de pouvoir. Or, nous avons soutenu que si la violence disciplinaire est utile, cřest dans la mesure où elle trouve sa consistance à partir dřune réflexion sur une série de pratiques qui la mettent en forme et qui ouvrent les corps à une micro-spectacularité de type thérapeutique et pédagogique. Nous avons vu également que cette violence ne peut pas être réduite à une quantification stricte, quřelle est par nature excessive et quřelle appartient par là à une part dřincalculable. Cřest donc en abandonnant les présupposés classiques qui sont encore ceux de Foucault sur ce point que nous avons posé la violence comme manifestation de lřexcès et posé ce dernier comme part du réel du pouvoir, du pouvoir disciplinaire en particulier.

Dans la seconde partie de la thèse, nous allons procéder au traitement critique du concept foucaldien de biopouvoir. Nous le savons, Foucault définit le biopouvoir à partir dřun croisement des technologies disciplinaires et biopolitiques. Cřest moins la violence disciplinaire elle-même, que la notion dřexcès que nous avons privilégiée pour lřinterpréter qui va désormais pouvoir être intégrée à lřanalyse du concept de biopouvoir. Mais pour faire une juste place à cet acquis de nos précédentes analyses, il nous faudra dřabord passer par un certain nombre dřétapes préalables. Il nous faut dřabord clarifier et stabiliser le concept de biopouvoir chez Foucault à partir des formules célèbres du faire mourir et laisser vivre et du faire vivre et laisser mourir. Aussi, nous traiterons de la spécificité de la composante vitale du pouvoir et cette clarification nous permettra dřidentifier le concept spécifique de bios qui donne leur teneur propre aux concepts foucaldiens de biopolitique et de biopouvoir. Nous montrerons ensuite en quoi consiste la spécificité de la notion de biopolitique chez Foucault. Nous ferons alors une large place à la tension entre population et individu quřimplique le concept foucaldien de biopolitique. Une fois cette tension éclairée, nous présenterons lřanalyse dřun exemple de biopolitique contemporaine, analyse menée à partir de la problématique foucaldienne, mais surtout en décalage avec elle sur un certain nombre de points.

4.1 LA NOTION DE BIOPOUVOIR

Le concept foucaldien de biopouvoir nřest pas univoque, mais possède plusieurs sites dřémergence. Nous allons isoler deux dřentre eux, qui renvoient à deux types dřusage, possédant chacun une normativité propre, sans pourtant être totalement séparables lřun de lřautre. Le premier apparaît en 1976 avec la publication du cours Il faut défendre la société et celle de la Volonté de Savoir. Le second est proposé en 1978, avec la publication du cours au Collège de France, Sécurité Territoire Population. Ces deux moments dřapparition du concept de biopouvoir ont été choisis parce quřils appartiennent à deux contextes théoriques qui ont une relative autonomie lřun par rapport à lřautre et, surtout, parce que le concept de biopouvoir connaît alors une relative stabilisation.

Une notion claire de biopouvoir apparaît dans la dernière leçon du cours, Il faut défendre la société, le 17 mars 1976. La même année, Foucault en propose un traitement similaire dans le dernier chapitre Droit de mort et pouvoir sur la vie de La volonté de savoir. La notion avait un rôle plutôt diffus auparavant. Dans les deux contextes, le biopouvoir est défini comme lřémergence dans lřEurope de la fin du XVIIIe siècle dřune technologie politique qui prend pour objet la vie. Ce type de pouvoir a deux pôles, un pôle disciplinaire qui sřapplique sur le corps machine et un pôle biopolitique qui sřapplique sur une figure du corps compris en tant quřespèce. « Lřun des pôles, le premier semble-t-il à sřêtre formé, a été centré sur le corps comme machine: son dressage, la majoration de ses aptitudes, lřextorsion de ses forces, la croissance parallèle de son utilité et de sa docilité, son intégration à des systèmes de contrôle efficaces et économiques, tout cela a été assuré par des procédures de pouvoir qui caractérisent les disciplines: anatomo-politique du corps humain. Le second, qui sřest formé un peu plus tard, vers le milieu du XVIIIe siècle, est centré sur le corps-espèce, sur le corps traversé par la mécanique du vivant et servant de support aux processus biologiques: la prolifération, les naissances et la mortalité, la durée de vie, la longévité, avec toutes les conditions qui peuvent les faire varier; leur prise en charge sřopère par toute une série dřinterventions et de contrôles régulateurs: une biopolitique de la population. » (VS, 186). Autrement dit, le biopouvoir comprend une

anatomo-politique des corps et une biopolitique des populations. Nous avons déjà dégagé les grands traits de la technologie disciplinaire dans la première partie de la thèse consacrée à la problématique dřun pouvoir disciplinaire violent. Quřil nous suffise dřajouter maintenant que le biopouvoir, par son pôle technologique disciplinaire, sřapplique bien lui aussi à la fabrication de corps utiles et dociles à lřintérieur des institutions comme les casernes, les usines, les prisons et les écoles. Toutefois, à la différence des disciplines, pour Foucault, lřobjet de la biopolitique nřest pas la production dřun corps utile et docile, mais bien la vie des populations. La biopolitique sřexerce dans le corps social par des procédures de régularisation de la vie (contrôles dřhygiène, de natalité, de fécondité, de morbidité, surveillance des maladies, évaluations de lřhabitation, etc.). Cřest que le regard surveillant et disciplinaire qui sřapplique sur les corps individuels est alors remplacé par lřinvestissement des populations vivantes à travers des mesures statistiques. Ainsi, lřobjectif biopolitique est dřassurer une maximisation de la vie et la préservation de la santé du corps social.

La notion de biopolitique émerge pour la première fois dans le discours de Foucault en 1974, dans la conférence «La naissance de la médecine sociale». Dans ce contexte, elle est liée à ce que Foucault appelle la bio-histoire, la médicalisation, lřéconomie de la santé et la noso-politique. Ce dernier concept est défini comme «lřétat de santé dřune population comme objectif général. » (DEII, 15). Cela montre assez clairement que la corrélation entre biopolitique et population chez Foucault précède sa conceptualisation du biopouvoir de 1976. Par contre, cřest à partir de 1976 que la biopolitique devient une composante, ou bien un pôle de ce quřil appelle « biopouvoir », lřautre pôle étant celui des technologies disciplinaires103. Le point de jonction de la discipline et de la biopolitique est la qualification politique du sexe. Selon Foucault, quatre tactiques caractérisent le biopouvoir et elles sont pertinentes pour comprendre le biopouvoir comme technologie essentiellement

103 On note toutefois que le concept de biopouvoir demeure « problématique » dans la pensée de Foucault

jusquřà la fin de sa vie. Même si le biopouvoir est réfléchi pour la dernière fois de manière explicite dans la conférence brésilienne Malhas del poder (1981), sa notion reste toutefois ouverte à la transformation. On peut saisir cette préoccupation dans le fait quřen 1984, il espérait encore travailler avec dřautres sur cette problématique à lřintérieur de ses séminaires à UC Berkeley.

productive104 : la pédagogisation du sexe de lřenfant, lřhystérisation du corps de la femme, la socialisation des corps par un contrôle des naissances et la psychiatrisation des perversions. Nous pourrions avancer que la fonction stratégique de ces tactiques est de se déployer comme mécanismes pour produire le vivant.

La pédagogisation du sexe de lřenfant a, comme référent historique, la croisade contre la masturbation des enfants au XVIIIe siècle et elle est la réactivation dřun problème traité dans la pastorale anglicane au XVe siècle et dans lřÉglise catholique après le Concile de Trente (1545-1563). Proscrite dřun point de vue moral, la masturbation devient objet dřintervention médicale au XVIIIe siècle, plus précisément dans les familles bourgeoises. Ensuite, lřhystérisation du corps de la femme comme point focal dřune médecine des troubles nerveux entre en rapport de résonance avec la pratique de la possession des religieuses au XVIIe siècle à Loudun. La « simulation hystérique », comme on lřappelait, est en fait une tactique de résistance à un pouvoir qui colonise le corps et subsiste dans lřespace asilaire comme dans celui du couvent. De plus, il existe une stratégie biopolitique de contrôle étatique des naissances. Cette tactique sřinscrit dans la stratégie dřun pouvoir qui gère le rythme de la vie, par des politiques de croissance et de décroissance des populations. Cette question dřune régularisation par le biais dřun rythme biopolitique doit être comprise en rapport avec lřimpératif formulé à partir de la fin du XVIIIe siècle dřun corps social comme milieu sain. Enfin, la psychiatrisation du plaisir pervers, comme domaine autonome dřintervention, est rendue possible, selon Foucault, par la découverte de lřinstinct et du crime pathologique dans la rencontre de lřespace judiciaire et de la psychiatrie pénale autour du « crime sans motif ». Cette dernière procédure de pouvoir déplace en termes médicaux les catégories chrétiennes de lřexcès, développées à partir des analyses dřun corps concupiscent. La notion de perversité, synthèse juridico-morale (vice et délit), est alors produite comme catégorie psychiatrique, lřobjectivation scientifique et médicale devenant ainsi le moyen de la prise du pouvoir dřÉtat sur la normalisation des comportements. Ainsi, la notion de biopouvoir permet-elle de penser la prolifération des

104 « À partir des XVIIe et de XVIIIe siècles on a eu affaire à un pouvoir qui a commencé à sřexercer à travers

milieux qui peuvent faire lřobjet dřune médicalisation indéfinie sur toute la surface du corps social.

La notion de biopouvoir, nous lřavons dit, se stabilise en 1976, avec cette signification précise quřelle désigne une technologie de pouvoir qui incorpore la biopolitique et les disciplines. Dans le cours au Collège de France Sécurité Territoire Population (1977- 1978), Foucault infléchit sa conception du biopouvoir qui apparaît cette fois-ci comme dispositif de sécurité. Sřil tente alors de construire une unité problématique avec la reprise de la question du biopouvoir annoncée en 1976, il opère surtout une redéfinition de la problématique à lřintérieur de laquelle le concept de biopouvoir prend sens. Cřest ainsi quřil avance une théorie de la gouvernementalité, comprise comme histoire des modes et des pratiques de gouverner les hommes et quřil théorise lřémergence du pastorat, de la