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Diversité de composition et de packaging

LES VINS ROSÉS TRANQUILLES

Teneurs en sucres des vins rosés tranquilles

Dans le tableau 2, la classification pour la teneur en sucres apparaît un peu plus simple que pour les effervescent avec des vins secs inférieurs à 4 grammes par litre, des demi-secs inférieurs à 12 g, des demi-doux entre 12 et 45 g et des doux supérieurs à 45 g.

Une analyse statistique de la teneur en sucre des vins rosés français permet de séparer 2 catégories : des vins qui ont une teneur en sucre inférieure à 5 g en moyenne et qui proviennent plutôt des vignobles méridionaux et les vins des vignobles septentrionaux dont la teneur en sucre résiduel est plus importante. Cette recherche de douceur est susceptible de contrebalancer des acidités naturelles de ces vignobles et de trouver un autre équilibre et une harmonie pour ces vins.

La moyenne globale des sucres dans les vins tranquilles s’élève à 3,9 g/l. Ce vin rosé mondial « type » à 4 g par litre de sucre en moyenne cache une très grande diversité avec beaucoup de vins très secs et quelques vins particulièrement doux.

En ce qui concerne les vins secs, la moyenne est de 1,36 g de sucre par litre et deux tiers de ces vins ont à des teneurs très faibles, inférieures ou égales à 1 g de sucre par litre.

Couleurs des vins rosés tranquilles

En matière de couleur, la moitié des vins tranquilles sont jugés clairs (a* < 16) mais il y a plus de vins foncés dans les vins tranquilles que dans les effervescents. Les pays producteurs de vins rosés sont classés par couleur dans le tableau 3. En descendant dans le tableau, les couleurs sont de plus en plus intenses. La France occupe une position intermédiaire : elle produit des rosés moyennement colorés. Tous les vins qui sont au-dessus de la France dans le tableau proviennent de vignobles septentrionaux (Slovaquie, Allemagne, Suisse…). Dans le bas du tableau, il y a des vignobles plus méridionaux qui donnent des rosés plus colorés (Chypre, Espagne, Grèce…).

PAYS Effectif Moyenne Groupes homogènes Grande Bretagne 1 1,77 XXX Allemagne 13 2,89 X Suisse 20 3,31 X Uruguay 2 5,16 XXX Slovaquie 1 5,33 XXXXX Serbie 1 5,58 XXXXX Autriche 15 6,37 XX Japon 1 6,46 XXXXX Hongrie 8 6,58 XX Luxembourg 7 6,79 XX Etats-Unis 3 7,44 XXX Turquie 2 8,11 XXXXX Maroc 1 8,46 XXXXXX France 915 8,81 XX Liban 3 9,00 XXX X Tunisie 3 9,25 XXXXX Macédoine 1 9,83 XXXXXXX Canada 2 10,02 XXXXX Nouvelle Zélande 2 12,05 XXXXXX Chili 5 12,57 XXXX Afrique du sud 6 12,74 XXXX Portugal 13 13,41 XXX Bulgarie 2 13,81 XXXXXX Australie 9 15,05 XXX Italie 56 17,02 X Chypre 5 17,81 XXXX Espagne 78 20,03 XX Grèce 14 22,30 X

Tableau 3. Résultats de l’analyse de variance (test des étendues multiples, 95 % LSD) pour la couleur rouge (a*) des 1190 vins rosés du monde analysés en 2004 et 2005.

Il existe un véritable gradient de couleur au niveau mondial sur les vins rosés. Ceci est sans doute lié à la maturité : plus la maturité est importante et plus la couleur est prononcée. Pour les vins rosés français (tableau 4), les deux régions les plus « pâles » sont la Champagne et la Provence. A l’inverse, les couleurs les plus soutenues seront retrouvées dans des régions comme Bordeaux et le Sud Ouest. Lorsque l’on répartit la couleur de ces vins rosés français sur une carte de France (figure 4), on s’aperçoit qu’on suit un grand S avec une couleur croissante depuis le Nord Est, la Champagne en passant par le Val de Loire, le Centre, la Vallée du Rhône, le Languedoc, Bordeaux, le Sud Ouest pour finir par les Clairets de Bordeaux. La seule région qui échappe à cette progression de couleur est la Provence où, malgré des cépages et des conditions de maturité à peu près identiques à celles de la Vallée du Rhône et du Languedoc, existe une politique volontariste de couleur pâle avec notamment une maîtrise des extractions et des macérations.

REGION Effectif Moyenne Groupes homogènes

Nord Est 89 4,57 X Provence 296 4,66 X Pays de Loire 93 8,33 X Centre 13 8,39 XX Rhône 97 10,72 X Languedoc 171 11,04 X Bordeaux 46 14,56 X Sud Ouest 92 15,71 X Clairet 14 22,78 X

Tableau 4. Résultats de l’analyse de variance (test des étendues multiples, 95 % LSD) pour la couleur rouge (a*) des 911 vins rosés français analysés en 2004 et 2005.

Figure 4. Représentation géographique des principales couleurs de vins rosés français établie sur la base des données du tableau 3.

Exemples de vins rosés tranquilles

En croisant couleur et teneur en sucre, les vins rosés de diverses origines occupent toutes les cases du tableau 2. Quelques exemples des grands cas de figures de rosés tranquilles rencontrés peuvent être commentés.

Parmi les vins tranquilles, secset peu colorés on rencontre par exemple un Merlot rosé de Hongrie. Dans cette même catégorie, on trouve la plupart des vins de Provence et notamment des Côtes de Provence bien connus dans ce type de production. Ces vins issus de Grenache, Cinsaut et Syrah sont vinifiés très souvent avec des pressurages directs qui permettent d’obtenir des couleurs peu intenses.

La montée en gamme de couleur se retrouve dans les Tavel, vins aux belles couleurs, rubis et fraise qui sont obtenues grâce à des maturités particulièrement avancées et à des macérations pelliculaires souvent d’une nuit favorisant l’extraction de cette couleur plus soutenue.

Un des échantillons les plus colorés est un vin rosé de Merlot venant du « Penedes » en Espagne et qui, par à sa bouteille en verre blanc, revendique sa couleur intense.

Parmi les vins demi-secsà la teneur en sucre plus élevée, on trouve par exemple un rosé de « Kavaklidere » en Turquie, obtenu avec un cépage « le çalkarasi » qui est jugé peu coloré et qui nécessite une macération pelliculaire de 24 heures pour arriver à une couleur rosée suffisante. L’illustration d’un vin moyennement coloré et demi-sec se trouve en Australie méridionale avec une Syrah obtenue par des vendanges de nuit avec une macération pelliculaire de quelques heures. Pour des couleurs plus intenses, on retrouve une Syrah en Vin de Pays d’Oc qui affiche 6 g par litre de sucre après édulcoration et élaborée avec 70 % de saignée et 30 % de pressurage direct.

Encore plus sucré, le fameux Cabernet d’Anjou est obtenu à partir de Cabernet Sauvignon et de Cabernet Franc et doit présenter un sucre résiduel minimum de 10 g par litre. Le célèbre Mateus au Portugal est un demi-doux moyennement coloré, obtenu à partir de cépages

portugais qui sont vinifiés en blanc et qui titre 15 g de sucre par litre. Toujours au Portugal, on rencontre le vin le plus sucré de la collection, qui est le premier Porto rosé. Il est vinifié comme un Porto Rubis, avec des cépages traditionnels de Porto et affiche après mutage à l’alcool neutre 100 g par litre de sucre.