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La ville et sa structure 1.Structure de la ville1.Structure de la ville

VILLE ET URBANISATION

I.2. La ville et sa structure 1.Structure de la ville1.Structure de la ville

De nombreux auteurs, géographes, architectes, urbanistes, sociologues…etc., ont contribué à donner la définition de la notion de «ville». On peut évoquer la notion de la ville avec Fijalkow Yankel, la ville est un système organisé, doté d’une structure globale (le plan), subdivisée en parties (les quartiers) affectées à des fonctions spécifiques : l’habitat, le travail et les loisirs. L’ensemble de ces éléments de la vie urbaine résultent des interactions entre les différents acteurs et institutions qui concourent à leur mise en place et à leur utilisation.

Première partie Chapitre I

24 Reichert H.et Remond J.D. (1980) voient que la ville est un espace structuré qui possède

« une structure urbaine », comment les parties de la ville sont organisées entre elle. Ceci concerne la composition de la trame viaire des zones d’occupation de sols et d’activités à organiser. Claire et Michel Duplay (1982) soulignent que la ville est constituée par l’organisation d’un ou plusieurs tissus urbains, c’est un ensemble de systèmes urbains juxtaposés ou superposés, ces systèmes sont les supports des activités, des réseaux d’échanges et de relations, ils considèrent les systèmes morphologiques comme signifiants des signifiés que sont les fonctions et les réseaux. Pour Marcel Roncayolo (2010), la notion de ville implique l’agglomération d’une population, c’est- à- dire la concentration de l’habitat et des activités qui conduisent à la spécialisation des tâches et qui contribuent aux échanges, un mode de vie ou des formes de sociabilité, un aménagement des espaces et des objets urbains qui implique une organisation collective. Et pour Bailly, les voies, les limites, les nœuds, les repères et les quartiers. Les éléments constitutifs de l’image urbaine de la ville de Lynch (1969) permettent à l’individu de structurer le milieu urbain, de lui donner une identité et un sens. Ils peuvent être regroupés en trois éléments structurants dans l’espace urbain: les points (point de repère, place, nœuds), les lignes (voies, limites, éléments de liaison…etc.) et les surfaces (aires urbaines: quartier, centre-ville…etc.).

Malgré que la structure des villes se transforme sans cesse. Des personnes quittent la ville. D’autres s’y installent. La ville conserve toujours sa structure qui se compose d’une entité vivante (la population) et d’une autre fonctionnelle (l’espace). Les habitants communiquent entre eux et avec l’espace en utilisent des réseaux. La population, l’espace et les réseaux constituent alors les éléments constitutifs d’une ville. La population et son rapport à l’espace participent à définir les caractéristiques de la ville (sa taille et sa fonction). (Nguyen Q.S., 2014). Diverses conséquences du gonflement des populations contribuent à faire exploser la ville. Les activités économiques changent. De nouvelles entreprises s’y installent.

Les besoins des habitants au travail, au logement, au loisir…etc. augmentent. Ces conséquences agissent sur la structure de la ville par des extensions nouvelles qui s’étalent sur sa périphérie nécessitant d’offrir des logements, de prévoir des équipements, adduction des différents réseaux tel que : l’assainissement, l’eau potable, l’énergie et de nouvelles voies de communication.

Souvent, la ville a été perçue comme une combinaison d’espaces bâtis et non bâtis.

Aujourd’hui cette dissociation a perdu de son intérêt, car tous s’accordent pour dire que l’espace extérieur urbain n’est pas le négatif de l’espace bâti. C’est en fait un espace positif

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25 ayant des fonctions propres et fondamentales. D’après l’ouvrage de R. Auzelle intitulé:

«technique de l’urbanisme » on distingue différentes catégories de l’espace non bâti : espace libre, espace planté, espace ouvert…etc. Mais toutes ses définitions ne s’intéressent qu’au seul aspect matériel. À présent on leur confère une fonction de lien organique, de lieu de cohérence, de rencontre : c’est l’espace de vie, de représentation, qui peut favoriser l’épanouissement de ses utilisateurs. (Muret J.P., et al. 1977). L’espace de vie est l’ensemble des lieux et des itinéraires que parcourt chaque jour, l’homme entre son logis et son travail, entre celui-ci et les commerces où il se ravitaille, les centres de services et les espaces de loisirs qu’il fréquente (Di Méo Guy et al. 1996). L’individu n’habite pas uniquement son logement, mais aussi, son espace public urbain qui est un espace de vie, son quartier et sa ville. En outre le terme d’espace public renvoie à des espaces accessibles à tous.

(Zimmermann M. et al. 2001). Cet espace public urbain que nous allons l’aborder dans le troisième chapitre pour définir ses dimensions.

I.2.2.Le contenu de la ville

En 1908 René Maunier dans sa thèse sur «L’origine et la fonction économique des villes» établit la distinction entre la ville différenciée et la ville indifférenciée. La ville est un ensemble complexe, fait de parties; c’est un groupe social formé de groupes secondaires.

Lorsqu’ils sont localisés et non spécialisés, on est en présence de la ville appelée indifférenciée; lorsqu’ils sont localisés et spécialisés, on a alors la ville appelée différenciée.

(Pumain D., 2006). Depuis, des progrès ont été accomplis dans la connaissance des villes. La ville fait l’objet de plusieurs études pour, le géographe, le sociologue, le démographe, l’urbaniste, l’architecte, l’économiste…etc.

Elle est considérée comme un espace où l’homme pratique ses traditions et ses activités. Elle est le lieu de différentes ethnies et de groupes sociaux d’une hiérarchie sociale repartie spatialement dans les secteurs de la ville. La ville étant un lieu de concentration humaine, elle est aussi un lieu de concentration de groupes sociaux divers et à des intérêts multiples, voire contradictoires. (Saidouni M., 2000)

La ville désigne une concentration d’habitants et un espace géographiquement restreint. Elle repose sur deux critères à savoir : la taille et la densité. La population semble être l’indicateur pour définir une ville. La taille de l’agglomération qui est basée sur des normes données diffère d’un pays à un autre. (Saidouni M., 2000). Pour l’Institut National de Statistiques Economiques et Sociales Français, une ville est une commune dont la population

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26 agglomérée (les maisons ne doivent pas être distantes de plus de 100 mètres) dépasse 2000 habitants. Pour le cas des autres pays: la fourchette va de 1500 (aux Pays- Bas) à 5000 dans l’union indienne. (Pelletier et Delfante Ch., 1989)

Dans son ouvrage, Sociologie des villes, Fijalkow Yankel, (2007) observe que la ville, si elle est avant tout une agglomération de populations dans une étendue limitée, est aussi un espace formel (plan, bâtiments, transports) perçu et approprié par des habitants. Elle contient une série d'espaces différenciés selon les modes de vie ou les regroupements communautaires.

Il souligne que la proximité spatiale est déterminante pour décrire la ville, car c'est elle qui permet le déploiement des réseaux économiques et sociaux. La densité de la population n’est pas alors la condition pour la vie urbaine.

Cependant certains auteurs et chercheurs font souligner que cette définition statistique ou démographique de la ville reste insuffisante. Il faut d’autres critères, les plus importants sont ceux de la fonction. (Moriconi-Ebrard F., cité par Pumain D., 2006), (Pelletier et Delfante Ch., 1989), (Roncayolo M., 2010)...etc.

I.2.2.1.Les fonctions urbaines de la ville

Les fonctions urbaines sont les différents rôles joués par la ville. La ville produit de l’activité humaine qui est destinée à satisfaire un besoin et se caractérise par des échanges. La ville par essence, est un lieu d’échanges de toute nature, un lieu de services rendus, soit à sa population, soit à celle de l’extérieur. Ces fonctions sont celles du commerce de toutes dimensions, des activités de service aux particuliers et aux entreprises. Ces services peuvent exister à tous les niveaux selon le type, la taille de la ville. D’autres fonctions peuvent coexister avec celles-là, comme la présence d’industrie.

Roncayolo M., (2010) confirme l’importance accordée à ce concept: « C’est bien la fonction qui est la «raison d’être» (G.Chabot) de la ville». La ville appartient à un ensemble ou à un système et se définit par rapport à lui. Les fonctions urbaines paraissent déterminer le contenu social, le mode de vie de la ville; d’un autre côté, elles délimitent des aires d’influence, expliquant la place de la ville dans l’organisation spatiale.

La fonction est un attribut essentiel des villes, qui caractérise leur organisation en système. Elle s’intègre à une vision fonctionnaliste des réseaux urbains, mais peut aussi s’interpréter comme la résultante, involontaire, mais cohérente, des stratégies de localisation des entreprises et de décisions individuelles ou politiques. On distingue classiquement les fonctions centrales (par exemple administratives, commerciales), qui sont des activités de

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27 services destinées à des populations ou des entreprises situées dans la zone d’influence de la ville, et les fonctions spécialisées (par exemple industrielles, touristiques), dont l’aire de marché peut être bien plus étendue et discontinue (en réseau). L’identification des fonctions d’une ville s’effectue par comparaison entre son profil d’activités et celui des autres villes.

(Pumain D., 2006).

Avec l’avènement du fonctionnalisme et de l’automobile, la structure spatiale des villes et le cadre de la vie quotidienne urbaine sont radicalement changés. L’espace urbain moderne est né d’une volonté de rupture avec la ville traditionnelle qui est traduite, au nom de l’hygiénisme, de la séparation des fonctions de la ville (par le principe de zonage qui permet de répartir les espaces urbains selon quatre fonctions: habiter, travailler, se recréer et circuler), par la disparition de la rue, du parcellaire, de l’alignement des bâtiments, de la dialectique entre l’espace public et l’espace privé. Il a été pensé en termes de plan libre et aussi que l’organisation spatiale des espaces publics urbains leurs morphologies, leurs affectations, ainsi que leurs usages et leurs fréquentations sont également changés et transformés. (Femmam N., 2013).

La ville est un assemblage de fonctions. Selon la célèbre charte d’Athènes(1933), les fonctions de la ville sont l’habitat, la production, la culture et la circulation. (Pelletier J., et Delfante Ch., 1989)