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Intelligence économique

Section 4 : la veille stratégique.

1. La vigie est un système de pilotage de l’entreprise

“ Un navire peut partir à la découverte, il s’avance alors dans un univers inconnu, sa destination est floue. Pour piloter, le capitaine a besoin d’une vigie qui lui indique les obstacles à l’avance, et qui détecte les terres de destinations possibles.

A la guerre une flotte de bateaux lutte pour détruire l’ennemi. Pour vaincre, le commandant doit connaître en permanence les déplacements des différents bâtiments, il doit surveiller le ciel, la surface de l’océan et les fonds. Les vigies à disposition des navires s’appellent radars, sonars, satellites, services de renseignements… ”*

Le navire a besoin d’une vigie qui lui permette d’éclairer sa route et de préciser ses objectifs. Dans sa démarche compétitive avec les concurrents, l’entreprise doit détecter les menaces et les

opportunités.

D’après Humbert Lesca (1994) 1:

“ La veille stratégique est le processus informationnel par lequel l’entreprise se met à l’écoute anticipative des signaux faibles de son environnement dans le but créatif de découvrir des opportunités et de réduire son incertitude ”

Notre position est assez proche de cette définition bien que nous pensons qu’il n’est pas uniquement question de signaux faibles. En effet, nous préférons nous attacher à une recherche d’information plus générale, faible ou non,

“ La veille stratégique désigne la recherche de l’information grâce à une vigilance constante et une surveillance permanente de l’environnement pour des visées stratégiques ”.

Nous nous contenterons simplement de la compléter par la définition de la vigilance que nous apportent Henri

“ Surveillance aiguë, particulièrement active et efficace de l’environnement interne et externe de l’organisation pour en extraire des informations utiles au pilotage stratégique et opérationnel de l’organisation. Ce terme plus actif est préféré par la théorie socio-économique des entreprises et des organisations à celui de veille ”.

114 Nous ne souhaitons pas ici débattre des notions d’environnements interne et externe que nous trouvons dans cette définition, d’autres l’ayant fait avant nous. Nous nous contenterons d’aborder la veille externe et les systèmes d’information internes qui seront développés comme les bases du dispositif de veille dans les entreprises et les organisations.

Nous allons approfondir les différences entre la veille et la vigilance au travers de leur définition classique

D’abord la veille : du latin vigila, d’après l’encyclopédie Larousse et selon la définition qui nous intéresse “ exercer une garde, une surveillance. Porter son attention ; prendre garde à quelque chose, surveiller ” ;

Ensuite, la vigilance : du latin vigilancia, d’après l’encyclopédie Larousse : “ surveillance soutenue et attentive ” et vigilant : “ attentif, qui veille avec beaucoup de soin ”.

Au regard de ces définitions, la distinction n’est pas évidente, d’autant plus que de nombreux auteurs les emploient indistinctement. Prenons l’exemple de ces deux définitions de la vigilance : C’est la fonction de l’organisation qui gère le système d’information pour le management

stratégique de l’entreprise.

C’est la fonction d’observation de l’environnement dans une optique stratégique et prospective Bien que la différence soit infime, nous constatons qu’effectivement nous trouvons davantage d’actions et de mobilisation dans la définition du terme vigilance. Nous conviendrons que la veille est une base pour assurer les réflexes de vigilance, dont les concepts sont interdépendants et contiennent des principes d’action.

La veille stratégique propose ici une démarche qui s’attache inlassablement à déchiffrer indices et signes, à interpréter, à écouter et à comprendre.

Nous avons déjà défini le terme de veille stratégique lors de notre introduction. Nous reprenons ici ce concept au travers de la définition de Roland Calori et Tugrul Atamer (1993)2, pour lesquels la veille consiste à surveiller (généralement de façon sélective) les signaux annonciateurs de

changements majeurs dans l’environnement et les indicateurs de

115 Progrès de l’entreprise.

Surveiller : rechercher, collecter, interpréter et diffuser des informations pertinentes.

L’objet d’un tel système d’information est d’alerter le plus rapidement possible les décideurs sur les points sensibles, et d’engager des actions correctives ou de remettre en question les choix

stratégiques.

Nous vivons dans un monde en pleine mutation les informations sont de plus en plus nombreuses et leur vitesse de circulation s’accroît (ce qui les rend accessibles à tous). Les situations économiques, politiques, sociales et culturelles évoluent de façon tout aussi rapide, ce qui les rend difficilement appréhendables. Dès lors, il convient de guetter et de surveiller l’environnement de l’entreprise. De nombreux colloques et conférences s’organisent sur le thème de la veille stratégique et des systèmes d’information.

L’information dont l’entreprise a besoin existe : elle est accessible à partir du moment où un

réseau de relations se constitue, où les sources sont repérées et le traitement des données organisé rapidement. Une bonne information doit être “ fraîche ”, récurrente, mais également vérifiée, traitée, précise, relativement concise et ciblée dans sa distribution “ Les systèmes de traitement de

l’information de notre monde contemporain baignent dans une abondance excessive d’informations et de symboles. Dans un tel monde, la ressource rare n’est pas l’information, mais la capacité de traitement pour s’occuper de cette information ”.

Une fois l’information jugée utile, encore faut-il être capable de la communiquer. Cette idée est confirmée par des chefs d’entreprises