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Section 2 L’évolution des TIC

1. Tentative de définition des TIC

Avant de nous intéresser à l’essor des technologies de l’information et de la communication (TIC) et à leur rôle dans l’émergence de la « société globale de l’information », il est important de rappeler quelques définitions qui nous permettrons de mieux appréhender ce que l’on appelle TIC, produits des TIC, ou encore « secteur des TIC ». L’absence de définitions précises de ce secteur a empêché, jusqu’en 1998, d’en suivre le développement et d’établir des comparaisons à l’échelle internationale. Les pays de l’OCDE parviennent, en effet, à un accord sur une définition du secteur des TIC assise sur la liste des industries de la Classification Internationale Type par Industrie (CITI). Cette initiative est la première qui permet d’établir un cadre général d’étude sur l’évolution des TIC au niveau international. Elle précède la publication des premiers indicateurs de l’OCDE sur la « société de l’information ».

En France, Marc Aufrant et Jean-Marie Nivlet ont très largement contribué à rendre plus lisible les différents concepts qui se créent autour de ce que l’on a déjà défini comme étant la « société de l’information », parmi lesquels : le concept de convergence ; le concept de produit TIC ; le concept du secteur TIC ; le concept de produit de contenu ; le concept d’économie de l’information. La définition de l’ensemble de ces concepts nous permettra de mieux appréhender ce que l’on s’attache à appeler TIC au cours de cet exposé

1.1 La classification de l’OCDE

Plusieurs auteurs s’accordent à dire qu’il existe deux principales classification des TIC au niveau international parmi lesquels Aufrant et Nivlet1 ou encore, Kee2. La différence entre les deux classifications est décrite par Kee : « L'OCDE* insiste plus sur le fait que la technologie facilite le traitement et le transfert de l'information que sur l'information en tant que telle,

*ORGANISATION DE COOPERATION ET DE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUES. Canberra Manual. Paris : OCDE, 1995 01)AUFFRANT M., NIVLET J.M. Des concepts pour la mesure de l’économie de l’information : les secteurs TIC et du contenu. In : ACN, Insee, Eurostat. 19e colloque de l'Association de comptabilité nationale : Comptabilité nationale, mesure de la nouvelle économie. Paris, France : 21 et 22 novembre 2001

02)KEE P.H. Eléments nouveaux concernant les statistiques sur les TIC SINGAPOUR. In : ITU – International Telecommunication Union. World Telecommunication/ICT Indicators Meeting. Geneva, Switzerland : 15-17 January2003.

60 Alors que le NAICS (North American Industry Classification System) met l'accent sur le développement du contenu de l'information et sur sa transmission ».

Les principes de la classification des industries sont les suivants :

• Pour les industries de fabrication, les produits d’une industrie doivent avoir pour vocation de remplir une fonction de traitement et de communication de l’information (y compris sa transmission et son affichage), ou doivent utiliser un traitement électronique pour détecter, mesurer et/ou enregistrer des phénomènes physiques ou encore contrôler un processus physique ;

• Pour les industries de services, les produits doivent avoir pour vocation d’activer une fonction de traitement et de communication de l’information par le biais de l’électronique.

1.2 Des concepts prometteurs

L’avènement du numérique, dans les années 1980, fut un tournant technologique majeur autorisant le « mouvement de convergence » des TIC. En effet, la transformation de « tout type d’information » en « paquets standardisés » de signaux électriques binaires a permis au même moyen électronique d’être le vecteur de plusieurs types d’information, tels que le son, l’image, le texte, etc. ; rendant l’ouverture de passerelles entre différentes applications possibles. Ce « mouvement de convergence » est à l’origine du « concept de convergence » dont l’influence sur l’essor des TIC a été considérable.

Mais « pour comprendre la notion même de TIC, convergence est la clé »24. La numérisation a autorisé les différentes applications électroniques à être perçues comme les produits d’une « technologie unifiée », la « Technologie de l’Information et de la Communication ». Le

croisement du photocopieur et des télécommunications a donné naissance au télécopieur, au même titre, mais à plus grande échelle, que le croisement de l’informatique et des

télécommunications a donné naissance à Internet. Aussi, faut-il considérer les « produits TIC » comme des objets particulier capables de manier l’information. Aufrant et Nivelet ont donc choisi les définitions suivantes : « un produit TIC est un instrument permettant d’afficher, traiter, stocker ou transmettre de l’information par des moyens électroniques », ou encore « un

61 instrument (un produit) permettant de faire usage de l’électricité comme vecteur

d’information ».

Cette généralisation du numérique a, par la suite, déclenché un puissant mouvement de « convergence technologique » autour des secteurs de l’équipement électronique, de l’informatique et des télécommunications, secteurs de la production de « produits TIC », tels que nous les avons définis auparavant. Ces différents secteurs ont donc naturellement été assimilés au seul concept appelé « secteur TIC ». L’ « activité TIC » peut alors être définie comme celle qui « regroupe des entreprises qui produisent principalement des produits TIC » et le « secteur TIC » comme celui qui « regroupe les activités qui produisent ou commercialisent des produits TIC ».

Mais « la diffusion des TIC et de l’Internet a mis en lumière une catégorie particulière de produits, dont la valeur ne provient pas de leurs propriétés physiques tangibles mais de leur contenu informationnel, éducatif, culturel et récréatif ». Ces produits ne peuvent en aucun cas être assimilés à des « produits TIC » car ils ne permettent pas d’afficher, de traiter, de stocker ou de transmettre de l’information, ils sont « information » eux-mêmes. Ces produits, dont l’essor a largement été favorisé par le développement des « produits et secteur TIC » ont été appelés « produits de contenu ». Aussi, « la nature profonde d’un produit de contenu est avant tout déterminée par celle de son contenu, elle est relativement indépendante de celle du support sur lequel se trouve le contenu ». La distinction est faite entre « support de l’information » et « contenu ». Le « secteur de contenu » peut donc être, à son tour, défini comme celui des « activités de publication de contenu », à différencier, donc, du « secteur TIC ».

Enfin, les activités économiques concernées par l’essor des « secteurs TIC et de contenu » sont apparues de plus en plus influentes sur le développement de la société de l’information et ont finalement induit des transformations économiques et sociales majeures. Ces transformations ont amené l’OCDE à définir un secteur plus global, le « secteur de l’économie de l’information », regroupant le « secteur TIC » et le « secteur de contenu ».

Pour conclure, nous présentons ce qu’Aufrant et Nivelet ont appelé « le cadre général pour la description de l’offre dans l’économie de l’information » et qui servira de synthèse pour la définition des TIC, telle que nous la présentons :

 Secteur de l’économie de l’information = Secteur TIC + Secteur du contenu ;

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 Industrie TIC + services TIC + secteur du contenu = Secteur de l’économie de l’information ;

 Services TIC + secteur du contenu = secteur de l’information du NAICS.