• Aucun résultat trouvé

Section 3 : Intelligence économique

2. définition de l’Intelligence économique

L’intelligence économique est une démarche, un état d’esprit qui concerne tous les acteurs de l’économie. Trop souvent associée aux grands groupes, elle concerne toute personne à la tête d’une organisation publique ou privée, tout dirigeant d’entreprise, d’organisme de recherche, d’administration, quelles que soient leur taille et la nature de leur activité.

Le terme d’intelligence présente un double sens. Selon la signification anglo-saxonne, « Intelligence » signifie recherche d’information, activité de renseignement. On parle ainsi de « L’intelligence service », réseau constitué par les spécialistes du renseignement à des fins de militaires ou économiques. Mais l’intelligence c’est aussi la capacité pour une entreprise d’anticiper les changements, de s’adapter, d’être capable de répondre rapidement aux sollicitations qui lui sont faites.1

Il existe plusieurs définitions de l’Intelligence Economique, en voici quelques-unes :

1. Le rapport de la commission Martre : « L’ensemble des actions de recherche, de traitement et de diffusion en vue de son exploitation de l’information utile aux acteurs économiques. Ces diverses actions sont menées légalement avec toutes les garanties de protection nécessaires à la préservation du patrimoine de l'entreprise, dans les meilleures conditions de qualité, de délais et de coût. L'information utile est celle dont ont besoin les différents niveaux de décision de l'entreprise ou de la collectivité, pour élaborer et mettre en œuvre de façon cohérente la stratégie et les tactiques nécessaires

à l'atteinte des objectifs définis par l'entreprise dans le but d'améliorer sa position dans son environnement concurrentiel. Ces actions, au sein de l'entreprise, s'ordonnent en un cycle ininterrompu, générateur d'une vision partagée des objectifs à atteindre »1

Le rapport souligne que la notion de l’intelligence économique implique le dépassement des actions partielles de documentation, de veille (scientifique et technologique, concurrentielle, financière, juridique et réglementaire...), de protection du patrimoine concurrentiel, d’influence. Cette première définition nous permet de tirer les conclusions suivantes :

 L’intelligence économique est une approche globale qui concerne aussi bien l’entreprise que les acteurs économiques et les collectivités.

72

 La réussite d’un système d’intelligence économique nécessite une coordination entre ses différentes phases (recherche, traitement, diffusion et exploitation) ;

 L’intelligence économique est différente de l’espionnage, elle s’inscrit dans une démarche légale de recherche d’informations ;

 Ce processus doit être mené dans les meilleures conditions de qualité, de délai et de coût

 L’opération de recherche doit être orientée vers les informations de qualité, utiles pour prendre des décisions stratégiques ;

 La nécessité de protection et de sécurisation des informations contre les actions illégales

 L’intelligence économique est une pratique ayant pour objectif d’aider les décideurs à améliorer la position concurrentielle de l’entreprise ;

 L’intelligence économique dépasse la veille stratégique car il y a intention stratégique et tactique et d’interaction entre tous les niveaux de l’activité (rapport Martre).

2. Claude Revel : « L’intelligence économique, c’est la maîtrise de l’information, le but étant de connaître son environnement extérieur et par conséquent d’adapter par avance sa conduite. Elle permet d’identifier les opportunités et les déterminants du succès, d’anticiper les menaces, de prévenir les risques, de se sécuriser, d’agir et d’influencer

son monde extérieur dans une optique de compétitivité internationale. L’intelligence économique se compose de trois volets. Le premier concerne le traitement de l’information. Cela consiste à recueillir les informations nécessaires, à les trier et à les valider. En d’autres termes, ce premier volet consiste à avoir l’information pertinente sur ses concurrents, sur les règles et les normes et d’une manière générale sur tout son environnement extérieur international. Le deuxième volet consiste à se sécuriser au niveau matériel mais surtout au niveau immatériel, c’est-à-dire à avoir la capacité d’anticiper les risques et les problèmes qui se rattachent notamment à la propriété intellectuelle, aux attaques sur son image ou sur son capital. Ce deuxième volet accorde une grande importance à la sécurisation des actifs immatériels. Le troisième volet consiste à savoir influencer et argumenter, convaincre, négocier, faire du lobbying professionnel mais également à savoir exercer l’influence normative en anticipant les règles et les normes internationales et en participant éventuellement à leur élaboration. L’intelligence économique permet de mieux connaître ses concurrents, les donneurs d’ordre, les règles et les normes qui peuvent influencer son activité et donc d’agir sur son environnement

73 au lieu de le subir. Reste à noter que l’intelligence économique doit être déontologique et loin des pratiques d’espionnage, de vol et de trafic d’influence »1

3. Il s’agit d’un cycle d'informations dont la finalité est la production de renseignements stratégiques et tactiques à haute valeur ajoutée, destinée à éclairer la prise de décision d’un Etat ou d’une entreprise2

4. « L’intelligence économique consiste à collecter, analyser, valoriser, diffuser et protéger l’information économique stratégique, afin de renforcer la compétitivité d’un État, d’une entreprise ou d’un établissement de recherche. » C’est en ces termes Qu’est définie l’intelligence économique par une circulaire du Premier ministre en date du 15 septembre 2011 (No 5554/SG), qui précise sa nature, ses objectifs et les principales orientations de l’État en la matière, sous la responsabilité de la Délégation interministérielle à l’Intelligence économique (dite D2IE). Le texte indique aussi les trois principaux axes de l’action de l’État :

 Assurer une veille stratégique

 Soutenir la compétitivité des entreprises ;

 Garantir la sécurité économique des entreprises et des établissements de recherche. Aujourd’hui, l’Intelligence Economique englobe dans sa sphère plusieurs notions : sécurité économique, veille, renseignement, Knowledge Management, Lobbying, … (Figure 13), mais reste un concept autonome.

74 En somme, l’Intelligence Économique (IE) représente les yeux et les oreilles d’une entreprise ou d’un pays ; c’est ce qui lui permet de capter la moindre information utile qui assurera sa pérennité. Faire de l’Intelligence Économique, c’est :1

1. Faire de la Veille Stratégique : Surveiller en permanence (et non espionner) ses concurrents, ses clients, ses fournisseurs, son image, les technologies clés de son secteur... afin d’avoir une longueur d’avance sur les autres (position de leader).

2. Protéger ses informations stratégiques et sensibles pour éviter de se faire piller son patrimoine informationnel et ses connaissances, et garder sa position de leader sur son marché.

3. Faire du Lobbying, c’est à dire être actif dans les réseaux et savoir influencer les décideurs locaux, nationaux et/ou internationaux à prendre des décisions qui vous soient favorables. Nous retrouvons le triptyque suivant :

« Intelligence économique = veille + influence + protection »1 Nous illustrons ce triptyque de la manière suivante :

Figure 16Trois processus fondamentaux de l’IE

Donc l’intelligence économique ne s’arrête pas dans l’anticipation a travers la veille (Surveiller) mais elle inclue aussi la protection du patrimoine et plus loin que sa elle cherche a même influencer son environnement. Et c’est a partir de cela qu’on aperçoit pourquoi en utilise le terme « intelligence » qui indique ou inclus trois parties :

 Comment détenir et collecter l’information pertinente qui donne une valeur ajouté

 Comment protéger cette information pertinente

 Comment exploiter cette information pertinente de la meilleure façon

75 Enfin il faut bien préciser que l’Intelligence Economique :

 N’est pas de l’espionnage

 N’est pas du vol d’information

 N’est pas du trafic d’influence