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On avait fait pendant la vie de la servante de Dieu, l'examen de son esprit, que l'on peul

tanl examinés par cette voie, qui est la régulière, selon les sacrés canons, nous sussions après

13. On avait fait pendant la vie de la servante de Dieu, l'examen de son esprit, que l'on peul

régu-lièrement

faire par le

second de ces moyens dont

nous avons parlé. Cet examen se

fit l'espace de plus

de quarante-six ans qu'elle passa dans la religion,

y menant une vie spirituelle accompagnée de

plu-sieurs événements extraordinaires, el en opinion

d'une singulière vertu ,

y

nyant toujours

eu

des

confesseurs savants et expérimenlés qui prirent un

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soin particulier de sa conduite, pesant au poids du sanctuaire tout ce qui

s'y

passait; parmi lesquels elle eut le Père François-Atldré de la Torre, d'un mérite fort distingué, qui

fut

lecteur jubilé, qualificaleur du suprême tribunal de l'inquisition d'Espagne, trois fois provincial do la province de Burgos, et définiteur général de l'Ordre, homme d'une grande émdition, prudent, pieux, el religieux fort exact dans toutes ses obligations, qui la dirigea pendant pins de vingt ans, jusqu'à celui de 164 7, auqnel

il

mournt nvec des marques d'une grande et constante vertu, dans le couvent des Récollets de Saint-Julien d'Agréda de la même province. Et, il ne s'en est trouvé aucun qui ait douté de J.a bonté ni de la vérité de l'esprit de celte créature; au contraire, ils y trou-vèrent tons un so1itle fondement d'en faire une très-hante estime, comme ils le manifestèrent quand il follnt le déclarer. Les snp~rieurs en firent le même jugement: non-seulement les provinciaux, qui

exa-minèrent ces matières nYeC un p1ns grand soin, celte ohligalion les regardant' dê plu~ près, mais encore les généraux, (JHi, ~achant en quelle opinion de !minleté était celle religieuse, regardèrent l'exac-titude de l'examen de ,son esprit comme une affaire

puhliquc <le la religion. Et ceux qui sy appliquèrent

(l111ne 1nanière plus singulière, r11renl le .révércndis•

sime Père Bernanlin de Sienne, ministre gént!ral, ensuite évê(Jne de Visw; le révérendissime Piire

Jean de Naples, ministre général aussi; le révéren-dissime Père Jean de Palme , commissaire général de cctle .famille,, et confesseur de la reine Isabelle de Bourbon, d,heureuse mémoire; et le révérendis~

sime Père Pierre l\lanero, ministre général, ensuite évêque de Tarazone. Plusieurs princes de l'Église qui communiquèrent avec elle personnellement et avec une attention singulière, l'eurent en vénéra-tion comme une personne qui éclatait en sainteté.

Mgr l'éminentissime César l\fonti, nonce aposto-lique en Espagne, ensuite cardinal archevêque·

de Milan, en fit une estime particulière. Et le souverain pontife Clément IX, que nous venous mainte·nant de perdre avec une sensible douleur, ne la regarda pas avec une moindre vénération étant nonce dans ces royaumes; et elle ne fut point dimi·

nuée ni par !'absence ni par la pourpre, ce dont

je

puis rendre témoignage, par ce qu'il me fit l'honneur de m'en dire

à

Rome, l'an 1654. ll y eut aussi plu-sieurs religieux de di \'ers Ordres et savants spiri-tuels, qui, attirés par le bruit de sa sainteté, la visi-tèrent, et, après s'être entretenus avec

elle,

ils approuvèrent son esprit et en· conservèrent une ,islime perpétuelle.

Et, le

OOmoignage qu'en rendit

1e

révérendissime Père Jean de saint Thomas, de I1ordre des Prêcheurs, et confesseur <lu roi

Phi-lippe lV,

dont

je

parlerai dans

la

suite, est d'un grand poids. C'esl une chose digne d'admiratiou,

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qu'en une matière si sujette

à ln

diversité des senli-menls,

il n'y

eût aucun

de

ces savants Dll: spil'iluels qui communiquèr.enl avec celle servante

de

Dieu,

qui <loulàt de

I, bonté <le son esprit. Le saint tribu-nal de I1inquisition envoya ses ministres pour l'exa•

miner; cet examen

fut

fait san-s. qu'on y trouvât rien

à

redire; de sorte que l'estime que l'on avait pour la vénérable mère s'augmenta, el le bru.il de sa sainteté el de son ndmirable vertu s'étendit toujours

plus.

t

4. Des théologiens fort !lavants avaient aussi examiné et approuvé celte histoire du vivant de la vénérable mère, La chose arriva en celte manière :

Le roi Philippe IV, <le glorieuse mémoire, ayant vu

celte servante de Dien et communiqué avec elle, dans

les voynges qu'il fil

il

Saragosse par Agréda, en eut

une grande vénération. Et sachant qu'eUe avait écrit 1

par inspimtion du Ciel, l'histoire de la Mère de Dieu,

il souhaita o.vec passion d'en avoir une copie, excité par son ardente dévotion

à la lrès•so.intc Vierge. Les

supérieurs ne purent

se

di8pen5er

de

satisfaire son

l'oyal

désir; on

la

lui envoya.

Le très-pieux cl

lrès-calholique monarque lut l'histoire ; el s'il

fit

comme pieux une estime pnrliculière de la doctrine qu'elle renformait,

il

voulut comme catholique qu'on l'exa·

minàl, ou pour la sûreté

de

:!!a conscience en gar-tlanl les écrits, ou pour savoir s'il pouvo.il les com-muniquer. Il en remit l'examen nux personnes les

plus éclairées el les plus vertueuses qu'il y eût à la cour; et toutes ces personnes les approuvèrent avec admiration. J'ai en mon pouvoir une lettre qu'écri~

vil de Madrid, le 12 de septembre 1648, le révé-rendissime Père Jean de Naples, ministre gén't;ral de l'ordre de Saint-François, à la vénérable mère, où il lui marque cet examen et celte approbation en ces termes : Des personnes fort sa"antes, panni lesquelles il y en a qui ne sont pas de notre 0,·dre et d'autres qui en sont, ont

ici

lu. par m·d-re de

Sa.Majesté, les livres, et l'on n'y a rien trou.ué,

grâces à Dieu, à retrancher. C'est pourquoi nous

devons seconder sa diPine 91·âce, afin qu'il continue

les faoeu,·s pour sa gloire et pou,· celle de sa

très-sainte Mère.

J'ai encore en original la réponse que donna à Sa Majesté Catholique le révérendissime Père Jean de Palme, commissaire général de cette famille, qui fut un des théologiens à qui Sa Majesté remit l'examen de cet ouvrage : cette approbation est très- considérable; j'en mettrai la teneur dans la suite en son lieu.

15. Le

général que· nous avons maintenant, étant informé par des personnes d,un mérite distin-gué de ce que nous venons de dire, résolut de faire un nouvel examen immédiat de cette histoire, par le moyen de la doctrine. Il établit pour cela une assem-blée compo,ée des sujets les plus considérables, les plus savants el les plus exercés

à

la direction des

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il.mes, que ]es diverses provinces de cette famille eussent.

Et

Je même général-y présidant toujours, on y examina l'ouvrage avec toute l'exactitude que l'imrortancc de la matière deillandait, sans laisser passer ni phrases ni même aucun Lerme digne de réflexion, que l1on ne pm:ât avec une attention parti-culière. Cet examen ayant été achevé, l'ouvrage leur parut véritablement divin, et ils conclurent unani_-mement qu'il serait du service de Dieu, de la gloire Je sa Mère et de l'utilité de~ fidèles, de le donner bientôt au public

en

la forme que les décrets apos-loliques ordonnent.

16. Le général ne

fut

pas encore content de cet examen; mais considérant que l'on doit en ces sortes de matières avoir recours au jugement de messei-gneurs les évêques dans les diocèses desquels ont vécu et sont morts ceux qui ont reçu de semblables révélations; puisque ayant, outre la science, une supériorité si sacrée, l'on a sujet d'espérer que Dieu leur communiquera des lumières particulières, en des matières d'une si grande irnporlance qui re-gardent leurs propres ouailles; il se détermina à en Hnir à celle épreuve. Il trouva en la personne de

Mgr

dom Michel Escartin, évêque de Tarazone el conseiller d'État de

Sa

Majesté Catholique, toulfüi les sublimes qualités qu'il pouvait souhaiter pour cela; car, outre sa grande érudition, il avait l'inté-grité, le discernement, l'expérience, la piélé et la

prudence qu'il fallait, pour former un solide juge-ment. Or le général consulta sur la doctrine de ces écrits ce très-illustre prélat, qui fut le pasteur dio-césain de la vénérable mère, et qui en cette qualitfi!.

faisait, comme nous avons dit, les informations de sa vie. L'évêque n'avait alors lu que la première partie; c'est pourquoi il ne lui écrivit son sentiment que sur cette partie, qu'il approuvait, animant le général à faire imprimer l'ouvrage, si les autres parties répondaient à celle qu'il avait lue. Mais le général souhaitant d'av_oir le sentiment d'une si grande autorité sur tout le reste, et qu'il fût authen-tique I supplia messieurs du conseil royal d1Aragon de remettre l'examen, qui devait précéder Je privi-lége d'impression que cette couronne devait accor.

der, de le remettre, dis-je, au diocésain de la ser-vante de Dieu, dont le jugement, en ces sortes de matières, était d'un si grand poids. C'est ce que l'on fit; et Mgr I1évêque, sachant le motif que l'on avait en lui remettant l'examen de celte histoire, se déter-mina

à

le faire, avec un soin particulier. li choisil les heures et le lieu pour ·en faire la lecture dans son palais épiscopal, avec l'assisfance de quelques cha-noines savants et pieux de. son église, prétendant d'en considérer exactement tonte la doctrine, et de n'y laisser rien passer sans le peser au poids du sanctuaire.

cet

examen fut fait avec toutes ces pré-cautions, et on le termina en louant le Seigneur de ce

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qu'il était si admirable en ses œu'vres. Ensuite Mgr l'évêque eut la bonté de donner une

approba-tion authentique qui nons est très-avantageuse.

17. Ce sont là les épreuves qui précédèrent la résolution que. l'on prit de faire imprimer cette histoire, comme reçue par révélation divine; par où l'on voit, que cette résolution

fut

accompagnée de toute la prudence que demandait une entreprise si importante.

Et,

afin qu'on y trouvât l'examen né-cessaire,

il

ful ordonné que l'on mettrait au com-mencement de l'histoire un prologue, où l'on pro-poserait les principes et les connaissances dont on a besoin, pour juger sainement de l'ouvrage en com-mun; et que l'on ferait aussi des annotations aux endroits oil l'on pourrait faire quelques remarques, afin qu'il

n'y

eût aucun embarras dans les choses particulières.

§ IV

i8. Le révérendissime Père général me chargea de ce soin et d'assister

à

l'impression; cette province en fit de même, quoique je fusse le moins capable d'y réussir. Mais la force de l'obéissance, qui vient

à

bout de tout, me fit entreprendre une chose si difficile, nonobstant mon incapacité , me confiant que le secours divin, qui accompagne toujours cette vertu, ne me manquerait pas. Or, mettant la main

à l'œuvre, j'assemblerai ici les principes, par où l'on