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dimenl: Ego enim non in hoc privilegio finiri Mariœ laudes existimo, sed latare etiam plttra beal'is nota

spiritibus, et sua die 1·evelanda Ecclesiœ: ut quawis œtas suis atque novis gaudeat deeorata my.çtrriis.

Ce texte paraitrait une

prophétie,

si l'on n'en· tirait si clairement la résolution des doctrines des Pères, que nous avons citées. C'est là le charmant spectacle, qui sera sans doute fort agréable aux personnes sa-vantes et pieuses :

Gum

in

·revelatione veritatis hinc.

proced'il mani{estr(,.ratio; et ad confirmationem re-velationis illinc occurrit tam aperta , quam figurata locutio :

el c'est ce qu,il a fallu proposer, afin que l'on formât un jugement sur les révélations de cette histoire

à

l'égard de la inatière.

§ VII

39. Pour proposer les principes sur lesquels on doit faire réflexion à l'égard de la forme,

il

faut considérer la qualité <le ces révélations, tant en leur sujet formel, et en la manière avec laquelle les a reçues la personne qui les a écrites, que dans h!

style des paroles avec lesquelles elle les déclare. Le sujet formel de la révé~ation divine privée, qui dans c~t état est faite aux hommes, je l'ai déjà déclaré, llisant que c'était une manifestation surnaturelle de

tao quelque vérité cachée, que Dieu communique en particulier

à

quelque créature humaine. On voit par là qu'il renferme dans le formel action et passion, comme l'a remarqué Cajétan. L'action est divine, par laquelle Dieu, comme principal agent, découvre

à

l'entendement humain la vérité cachée, qu'il veut lui mani.fester; la passion, est la connaissance ou intelligence par laquelle l'entendement humain dé.

couvre la vérité qui est révélée. Et comme l'enten-dement humain a trois voies pour connaitre. le$

choses, l'une , commençant par quelque sens exté ...

rieur, passant de là au sens commun et à la fan-taisie, et d'ici à l'entendern~nt; l'autre, commen-çant par l'imaginat.ion, disposant les espèces qui sont dans la fantaisie, et passant de là

à

l'entende~

ment; et la troisième, commençant par le même entendement :

il

s,cns1!Ît, que Dieu peut se servir de ces trois manières de révéler à l'homme les vé-rités cachées, commençant son action extraordi.

naire , par laquelle

il

les veut manirester, ou par le changement du sens exMrieur, ou par celui de l'imagination, ou par celui de l'entendement. :Mais comme bien souvent ce que Djeu manifeste pnr le changement extraordinaire dn sens extérieur, ou de l'imagination, n'arrive point

à

l'intelligence de la personne, en laquelle ce changement se fait, el que la révélation renforme essentiellement l'intelligence de quelque vP.rité, que Dieu veut manifester, les

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docteurs mystiquea:, pour déclarer entièrement ces trois sortes de· voies, se servent d'un terme plus commun, qui les comprend et les égale, et c'est

uision.

40. Le nom de

vision

a été imposé en premier lieu pour signifier l'acte du sens de la vue; mais à cause de la dignité et de la certitude de ce sens, l'usage commun a prétendu par ce terme signifier l'acte de quelque puissance que ce fût, capable de connaître, soit le sens extérieur, soit le sens inté~

rieur, ·soit l'entendement, comme l'a remarqué le Docteur Angélique. Dans cette généralité, vision divine est toute sorte d'opérations capables de con-naître, soit l'opération du sens extérieur, ou du sens intérieur, ou de l'entenùement, que Dieu cause comme agent principal, ou par lui-même, ou par le ministère de ses anges, pour signifier ou manη

festcr quelque vérité cachée. Les Pères et Îes doc-teurs mystiques divisent cette vision divine en trois sortes, savoir : en corporelle, en imaginaire ( que saint Augustin appelle spirituelle), et en intellec-tuelle. Vision corporelle, est celle qui se fait pre-mièrement en quelqu'un des sens extérieurs, et se fait régulièrement en proposant, ou appliquant au sens les objets sensibles, véritables ou apparents, en manière qu'ils signifient ou représentent la chose cachée , que Dieu vent manifester. Vision imaginaire, est celle qui se forme premièrement

dans l'imaginative ou sens intérieur, commen~·ant par là sans avoir précédé dans quelque sens exté-rieur, et elle se fait régulièrement en disposant les espèce~, qui sont dans la fantaisie, acquises par la voie des sens-extérieurs, de sorte qu'elles forment la vision significati,·e, ou représentatire, de ce que Dieu veut découvrit·; et si ces espèces ne suffisent pas pour cette vision, Dieu en infuse d'autres de nouveau, comme l'a remarqué saint Thomas. Vision intellectuelle, est celle qui se forme premièrement dans l'entendement, où elle commence sans prendre son origine, ni de ce que les sens extérieurs ont découvert, ni de ce que l'imaginative a aperçu : et celle-ci se fait, lorsque Dieu élève l'entendement humain par quelque lumière infuse pour lui faire connaître ce qui est au-dessus de ses forces, et en y infusant de nouvelles espèces intellectuelles, si celles qui y étaient ne sont pas suffisantes pour le genre de vision, qu1il veut communiquer; ou en les disposant, si elles sont surtisantes, afin qu'elles causent cette vision avec le concours divin et mira-culeux. Cette vision peut être en deux manières, L'une si purement intellectuelle, que la fantaisie ne coopère point avec l'entendement, mais qu1il n'y ait que celui-ci qui connaisse, sans que la fantaisie ait alors aucune opération, ni à l'égard de ce qu'il connait, ni,_d'aucune chose qui regarde l'objet de sa connaissance. L1autre, accompagnée de

l'opéra-t36

tion

de la fantaisie, sans pourtant que celle-ci meuve l'entendement, ni que la· vision passe de la fantaisie à celui-ci ; car ce ne serait pas alors une vision intellectuelle, puisqu'elle n'aurait point son ori-gine dans l'entendement,

à

moins que la vision qui se forme premièrement dans l'entendement, nB fût dans le même instant réel suivie de l'opération de la fantaisie; à cause que celle-ci a· des espèces paur opérer à l'égard du même objet matériel, ou de quelque autre p110portionné qui regarde en quelque sorte la matière de la vision.

41 ~ On infere de là., que toute sorte de vision intellectuelle est proprement révélation; parce qu'on y trouve, non-seulement l'action de Dieu qui dé-couvre quelque vérité cachée, mais aus!IÎ l'inte1ii-gence de l'entendement humain qui l'aperçoit; maiii;,

les visii;ms

corporelles et imaginaires

ne

so·nt

pas:

toujours des révélations; parce que, bien que Di1!H les forme pour signifier des vérités c.achées, il peut arriver que œlui qui les reçoit, n'en ait pas l'intel-ligence; et sans celle

intelligence

il n'y a point tir.

révélaHoo, comme nous en~eigne saint Augustin.

l>'oi1 Théophylacte

dit : N o<·ri·iti., quod

1·evelati11

moj11s quidpiam ttit, qunm vi1;io : huic enim tantum videre dntur; re1.•elatio vero quod vùletur, denudnl.

Pour déclarer, comment ces visions corporelles 1it

imaginaires deviennent des révélatiè;ns, je dois faire remarquer, qne selon l'ordre naturel de nos

puis-sanccs, il

n'y

a àucune v1s10n

corporelle

qui ne passe du sens extérieur aux sens intérieurs, et de là

à

l'entendement, en ce qui regarde l'intelli-gence ( proportionnée

à

chacune de 'ces puissances) de la vjsion, et de

l1ohjet

m,dériel qu'elle repré-sente : de sorle que si la vision corporelle était, par exemple, d'une main qui écrivît,comme le

fut

celle du roi Balthazar ( 1), elle ne demeurerait point dans la puissance visuelle, mais au même instant la fan-taisie apercevrait la main qui écrirait, et l'entende-ment la connaitrait, et saurait que cette puissance la voyait sensiblement. C'est ce que la philosophie enseigne, et ce qu'a remarqué, entre les mysti-ques, l'auteur du livre de

Spiritu et Anima,

disant:

Quidqttid sens1,s percipit, imaginatio reprœsentat,