• Aucun résultat trouvé

pnr ces paroles : Cttm autem spiritus bonu., in hrrc vù;a humanum spiritum atJsr.tmit aut rapit, nullo

modo illm; imagine.If, signa rerum aliarum eRse, dttbitandum est, et earum, quas nos se tttile est ,·

Dei enim manus e.,t.

Ensuite

il

dit, que sans celte signification il n'y a point, de vision sensible qui soit du bon esprit :

/taque bono quidem

spi1'it11

twmmi spiritum homini.'l ad hm; vldendns imagine.,, ni.,i atiquùl s(gnifieent, non puto. Il

faut donc, afin que la vision corporelle ou

l'imaginaire

soit révélation, que celui qui ln reçoit, outre la con·

nai1:tsance du matériel qui se présente au sens, ait l'intelligence de quelque autre chose de celles que Dieu veut signifier par ces images. J'ai dit,

de quel·

rµ1,e

autre

r.lwsl!, pnrce que, comme l'a remarqué saint Thomos, parlant de la prophétie, Dieu peut cl veut ordinairement signifier diverses choses par les mêmes imagm1 ou signes; et pour que )a vision i,;ensible soit révélation,

il

n'est pns nécessaire que celui qui la reçoit nit l'intelligence de toutf?s, maÎ!l il suffit qu'il l'ait rie qnelqu,une, puisque la vérité ('nchée lui est manifestée.

43. On doit remarquer, pour un pins grand éclaircissement de cette doctrine , que la vision COI'·

porelle et l'imaginaire peuvent être, on par des paroles sensibles, ou par d'autres images destinées à signifier ce que Dieu veut. Si elles sont faites par des paroles, on ces paroles peuvent être en un

ilsO

langage que celui qui reçoit la VIS1on, ne sait point, ou en un langage qu'il entend. Et, étant en cette manière, ou Dieu peut vouloir signifier ce que les paroles signifient matériellement, ou non ce qu'elles signifient, mais un autre sens caché. Si elles sont faites par d'autres images, l'on doit seulement prendre garde

à

la diversité qu'il y a, en ce que ces images peuvent être plus ou moins expressément représentatives de ce que Dieu veut signifier. Si la vision sensible et divine est' faite par des paroles d'un langage, que celui qui la reçoit entende ; et si ce que Dieu y veut signifier est la même c.hose que ce que les paroles expriment clairement, alors la vision devient révélation, puisque celui qui la reçoit a l'intelligence de la vérité cachée que Dieu veut.

manifester par cette vision. Si elle est faite par des paroles d'un langage que celui qui la reçoit n'en-tende point, ce n'est pas pour lui une révélation 1 mais seulement une vision; ainsi la vision qu'èut le roi Balthazar de ce que la m<.1in écrivait sur la muraille <le sa salle ( l) , ne fut point pour lui une révélation. Si elle est faite par des paroles d'un lan-gage que celui qui la reçoit entende, de sorte que Dieu ne veuille point signifier ce que les paroles expriment matériellement, mais un autre sens caché, si Dieu ne manifeste point ce sens à celui

{1) Dau., v, a.

qui la reçoit, alors la vision ne devient pas révéla-tion :, ainsi ces paroles~ que Dieu dit à saint Pierre dans la vision qu'il eut du linceul : Occide, t•t

manduca (

1), Pierre les entendant alors matérielle-ment, comme on le voit par sa réponse , ne de-vinrent point révélation, jusqu'à ce qu'après avoir ouï l'ambassade de Corneille, le Saint-Esprit lui manifosL, (2) qu'il devait les entendre de la récep-tion des Gentil, dans l'Eglise. Si la vision est faite par des images, el que celui qui la reçoit reçoive aussi l'intelligence de ce que Dieu veut signifier par elles, elle est alors révélation: ainsi la vision qu'eut .Jérémie (3) de la chaudière honillante avec l'intel-ligerice de l'embrasement de la ville, que Dieu voulait signifier par cette image, fut une révéla-tion; el i1 en est de même des autres visions corpo-relles el imaginnires, que les saints prophètes ont eues.

Si

celui qui reçoit ces visions n'en reçoit point l'intelligence, elles ne sont pns des révélai.ions pour lui; de même .la vision qn1e11l Pharaon (4) des vaches et des épis, ne fut pas une révélation pour

lui,

ni celles qu'eurent se!! ministres clu cep ,le vi~ne et des corbeilles (5), ne le furent pas pour enx, non plus que celles de la statue (6) et d11 l'arbre qu'eut Nabuchodonosor, puisque aucun d'mt\"

(t) Actor., 1, U. - (2) /hirf., ~R. - (:lj ,forr.m., 1, 13.

-\\) GP.n"~-, u1, t, - (IS) If,;,/., .n, 8. - (6) Dan., 11 r.t n·.

J/J2

n'en reçut l'intelligence. Mais il faut aussi remar-quer que quand la vision est de Dieu, et que sa divine Majesté n'en donne pas l'intelligence à celui qui la reçoit, elle lui inspire ordinairement, qu'il y a en cette vision quelque signification cachée; et par celte inspiration , il est porté

à

en faire la re-cherche , comme on le voit dans tous les exemples que nous avons nllégués, et comme le marque saint Augustin; car c'est le moyen ordinaire par oil l'on reçoit 11intelligence de ce que Dieu vent mani-fester pal' la YÎsion , qui étant divine ne peul pas être inutile, comme l'a remarqué Pic de la .Miran-dole :

Quid prodessct l'idn·e imagines rerum, quid earum notas inflmdi, quiet in

a.Sb'Umplis

corporibu.~

m;lendi, vel separalas de{unctormn animas, vel angelos, quœ apparitio dicitur, nisi parite-r adessel eognitio, revelarelurque apparitionis si{Jnificantia?

Et saint Isidore

<lit,

que eans cette connaissance, les deux autres genres de visions,

vel infrucluosa :ru.nt, vel etiam in et·t·orem mittunt.

44. Sachant la qualité et ies différences des visions et des révélations en général, l 'homrne savant peut par ces principes juger avec prudence, de quel genre soul celles qui se communiquent en particulier, ou par la voix ou par écrit. Et

il

est sûr, que si elles sont communiquées avec une telle indé-pe,ulance de tout ce .qui est sensible, que celui qui les a reçues n'ait eu en les recevant aucune

opéra-tian de la fantaisie, supposé que l'on soil bien in-formé de la vérité, on les doil croire intellectuelles.

Si elles sont communiquées sans images el sans paroles sensibles , mais par une autre sorte d'intelli-gence plus relevée, étant de choses fort spirituelles et au-dessus cle )a capacité ordinaire de celui qui les reçoit, quoiqu'elles soient accompagnées de l'opé-ration de la fantaisie à l'égard de l'objet propor-tionné, l'on peut probablement les croire intellec-tuelles. Si elles sont communiquées par la voie des images ou des paroles sensibles I soit que celui qui les reçoit les aperçoive par quelque sens extérieur ou intérieur, quoiqu'elles soient accompagnées de l'intelligence de ce que Dien veut signifier par cei.

images on par ces paroles, on doit régulièrement les croire corporelles, ou imaginaires avec propor-tion. J'ai <lit nJgulièremeul, parce qu1

il

peul arriver qu'après avoir reçu la vision corporelle ou imagi-naire, Dieu communique Pintelligence de la vérité _cachée <Ju'il a voulu signifier par ceUe vision, et fasse cette communication par une vision purement intellectuelle, qui découvre cette même vérité, sans aucune dépendance de ces images; c1cst pour cela que saint Bonaventure parlant de la vision intellec-tuelle, dit : Alia visio est inlelleclualis, qua

illumi-na/us oculus luce

veritatis, pure ipsam veritatem in se contemplatu1·, vel intelligil in

uisionc

ima,<Ji-1w1·in.

11t•ritalem, quiu in illa s-(qnifiealtw. Et il

peut

144

arriver aussi que Dieu manifeste premièrement lt l'âme par une vision purement intellectuelle les vérités cachées qu'il veut lui révéler, el qu'il t-e Serv~ ensuite de celle des images, des symboles el

<les figures pour signifier ces vérités, ou parce qu'il -veut bien s'accommoder

à

la capacité de ceux aux-quels elles doivent être communiquées, lesaux-quels ne peuvent pas découvrir la vérité toute nue; ou afin que l'on traite les mystères révélés avec plus de révérence, étant communiqués sous ces voiles; c'est ce que le même Docteur Séraphique crut être arrivé dans les révélations qu'eut saint Jean de son Apoca-lypse :

Joannes EQangelista,

dil-il,

lieet sub figuris eorporearum rerum dm;cribal Apocalypsim, credi-tur ta men omnia pure vidisse, el intellexisse, quœ ibi figuraliter deseribit, vel propter capacitatem tiliorum, quibus ipsa pura. veritas prœ sui splendorP impereeptibilis fuit, vel mugis propte,· mysteriorum ,·evelationem, quœ non passim omnibus propalandn sunt, ut exerceantur

d(qni,

et 'l!xrludantur

indi,qni tr.

sacrorum my.'iterion,m intr.ll,:q,.,,,Ua.

R VI Il

45. Le jugement du genre de la vision ou révéla-tion ayan l été fait, pour savoir par re même juge~

ment el par la raison formelle qu'il renferme, s.i elle est divine, il faut examiner quels agents peu-vent causer les visions et les révélations

chacun

de ces genres. Pour ce qui regarde le premier, il est s1îr que les bons anges peuvent causer les visions et les révélations corporelles et imaginaires; car, bien qu'il y ait quelque difficulté de savoir comment ils le peuvent par leur vertu naturelle.

il n'y

en a néanmoins aucune d'être persuadé_qu'ils les peuvent causer, étant assistés de Dieu par une vertu surna-turelle, comme l'a remarqué le Père Suarez; et l'on voit par une infinité de textes de la sacrée Écriture, qu'ils les ont véritablement causées com_me mi-nistres de Dieu; l'ambassade de saint Gabriel à la très-sainte Vierge suffira pour la corporelle ( 1); et

à

l'égard de l'imaginaire, les apparitions de l'ange à saint Joseph, pendant que le saint dormait, suftl~

ront

(2);

et c'est même la commune opinion des Pères et des théologiens scolastiques que Dieu cause généralement les visions ou apparitions cor-porelles et imaginaires, par le ministère de ses anges.

Mais

quoique les· saints anges les causent i1nmé<liatement, elles ne laissent pourtant pas

d

1ètre proprement divines et d'en avoir toute l'infaillibilité;

car, comme le remarque le Docteur Angélique, les anges les causent comme ministres de Dieu, et le

(1) Luc,1,'iG. -('i)Malth.11,'i!Oj 11,tacttD.

146

ministre agit comme instrument, et l'effet de l'in-strument est attribué

à

la cause principale, en vertu de laquelle

il

opère :

Operatio i11strume11ti,

dit le

saint, attribuitut· principali agenti, in cujus virtute instmmentum a.git. Et quia minister estsicut instru·

mentum, idcirco prop/ietira rt1velatio, quœ fi.t.

miui-sterio angelorum, dicitur esse divina.

46. C'est aussi une doctrine reçue des Pères el des théologiens scolastiques el mystiques, que le démon peut représenter les visions et les révélations corporeUcs et imaginaires; car, puisque c'est un principe élabli, que la nature corporelle obéil natu-rellement

à

la nature angélique, il s'ensuit de là que le démon peul nalnrcllcmcnl faire à l ·égord du mouvement locnl, tout ce qui peul être disposé par ce mouvement; et il est certain que pnr cc m~me mouvement, les visions de ces deux genres peuvent être formées. Les corporelles le peuvent être par

trois moyens : ou pnr le changement <le l'objet, corn·

posant <le l1nir

et

d

1

autres matières, par dhcrs