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Jean-Marie Pelt

1.5 Les changements climatiques observés et l’influence des facteurs météorologiques Selon le GIEC (2007), le changement climatique s’entend d’une variation de l’état du climat

1.5.1 Les variations de températures

Les variations observées sur les quatre cent mille années connues par l’âge des couches les plus profondes, ont montré des variations de quelques degrés par rapport à la température actuelle. Il ‘y a un peu plus de cent mille ans, la température moyenne de la terre a été supérieure de 1 à 2°C par rapport à l’état actuel. Par ailleurs, entre cent mille et vingt mille ans c’est-à-dire lors de la dernière période glaciaire, la température moyenne de la terre a été moindre de 6°C par rapport à aujourd’hui (voir figure 2.6 ci-dessous). Une forte correspondance est remarquable entre la température et la concentration de CO2 dans l’atmosphère au cours des cycles glaciers de plusieurs centaines de milliers d’années. Une partie négligeable de la correspondance est dû à la relation entre la température et la solubilité du CO2 dans la surface de l’océan, mais la majeure partie de la correspondance est compatible avec une réaction entre le CO2 et la température. Le rythme da variation de la température n’a jamais été si rapide que celui constaté depuis un siècle et demi et surtout dans la période récente. Le maximum de variation de la température a été atteint depuis cent trente mille ans

environ étalée sur plusieurs dizaines de milliers d’années. Ce rythme de variation a été cent fois au moins plus lent que le rythme actuel.

Figure 2.6- Température et concentration de CO2 dans l’atmosphère au cours des quatre cents mille dernières années

Source : NOAA-National Climatic Data Center (2010)

L’année 1850 est fixée comme la date à laquelle est initiée la saisie instrumentale de la température à la surface du globe terrestre. Cette date ne correspond pas au début de la révolution industrielle mais plutôt à sa nouvelle configuration caractérisée par une production de masse, un transport en forte expansion (substitution du roulage par le chemin de fer et les navires à voile par les navires à vapeur). La période comprise entre (1995-2006) est considérée comme la période la plus chaude. La tendance linéaire au réchauffement établie pour la période (1906-2005) a atteint 0,74 °C (voir figure 2.7 ci-dessous), elle a été sous-estimée en comparaison avec la valeur prévue (0,6°C) selon le troisième rapport d’évaluation du GIEC. Les températures ont augmenté partout dans le monde et plus sensiblement aux latitudes élevées de l’hémisphère Nord. Les températures moyennes dans l’hémisphère Nord ont été plus élevées pendant la seconde moitié du 20ème siècle que durant n’importe quelle autre période au cours des cinq derniers siècles, elles sont les plus élevées depuis 1 300 ans au moins. Co nc en tr at io n de C O2 (p pm ) Ec ar t d e la te m ra tu re a ct ue lle e n C) Années passées

Figure 2.7-Variations de la température et du niveau de la mer à l’échelle du globe et de la couverture neigeuse dans l’hémisphère Nord.

Source : Changements climatiques - Rapport de synthèse du GIEC (2007).

En se référant au figure 2.8 ci-dessous, nous remarquons que les terres émergées54 se sont réchauffées plus rapidement que les océans et l’activité humaine à amplifié ce phénomène de réchauffement.

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Figure 2.8-Variation des températures à l’échelle du globe et des continents

Source : Changements climatiques - Rapport de synthèse du GIEC (2007).

Les statistiques ont affirmé que la température moyenne au niveau du sol a été assez stable jusqu’à l’entre-deux- guerres. Elle a commencé à augmenter à cette époque et son rythme s’est accélérée dans les années 1940 pour atteindre (+0,3°C) depuis 1860. Elle s’est stabilisée vers 1980 puis elle a augmenté à nouveau rapidement (+0,5°C) de 1980 jusqu’à aujourd’hui.

Les causes de ces fluctuations ainsi que les accidents climatiques (les inondations en Europe, la sécheresse du sahel, les tempêtes, les éruptions volcaniques) qui modifient la composition de l’atmosphère ne sont pas soulevés avec certitude, mais il reste évident qu’ils sont corrélés avec les modifications du flux solaire ainsi que la composition de l’atmosphère qui déstabilisent le phénomène du rayonnement solaire et sa réflexion par la terre. L’activité anthropique est imbriquée dans cette hausse des températures à cause des rejets plus importants de GES et surtout du CO2 suite à la dominance des énergies fossiles dans le bilan énergétique mondial. En effet, le réchauffement récent est plus important et plus rapide au moins cent fois que celui observé à l’échelle géologique. Actuellement, la fonte des glaciers et de la banquise autour du pôle Nord, la succession d’étés étouffants en Europe et aux Etats-Unis confirment avec certitude que la planète est entrée dans une phase de réchauffement qui ne peut guère être seulement la cause des seuls facteurs naturels mais plutôt expliquée par une activité humaine excessive. Merlin. P (2008) a confirmé l’idée selon laquelle l’augmentation des émissions de GES amplifie l’effet de serre et entraine en conséquence un réchauffement

1.5.2-L’élévation du niveau des océans

Sur l’ensemble de la planète, le niveau moyen de la mer s’est élevé de 1,8 mm/an depuis 1961 et de 3,1 mm/an depuis 1993, sous l’effet de la dilatation thermique et de la fonte des glaciers, des calottes glaciaires et des nappes glaciaires polaires. Depuis quelques années, nous assistons à une accélération assez sensible de la montée du niveau des océans qui peut être expliquée récemment par le glissement de plus en plus rapide d’une partie des masses de glace des grands inlandsis suite à la dispersion progressive de la banquise qui les empêche de se diriger vers la mer et la constitution sous ses masses de semelles d’eau liquide facilitant ce glissement. Ces masses chutent par la suite dans les océans et forment des icebergs qui finissent par fondre. Depuis l’année 1975, des élévations extrêmes du niveau de la mer ont dominé le monde entier. (Voir figure 2.9 ci-dessous)

Paskopff. R (2004) a indiqué que la plupart des climatologues ont estimé pour la fin de ce siècle, si nous continuons avec ce même comportement une élévation entre [0,20m-1m] avec une forte probabilité de 45 cm du niveau des océans suite à la dilation thermique des eaux des océans et la fonte des glaciers de montagne. Ce phénomène concerne les cent millions de personnes qui sont installées au bord de la mer à moins d’un mètre au-dessus du niveau des plus hautes marrées tel que Venise, la Hollande, Bangladesh, la côte orientale de la Chine, la Camargue au sud de France, le delta du Nil. Durand. B (2007) a stipulé que si le niveau des GES continue avec le même rythme au cours des siècles suivants, cette montée du niveau des océans va continuer, elle peut même atteindre une dizaine de mètres suite à la fonte des inlandsis du Groenland55 et de l’Antarctique-Ouest. En conséquence, beaucoup des grandes villes mondiales actuelles seraient alors submergées. En France cela engendre la disparition d’une surface de six à sept départements, la disparition presque totale de la Hollande et de Bangladesh et de presque d’un million de km2 en Chine. Par ailleurs ce phénomène est lent permettant ainsi une adaptation progressive s’il n’y aura pas une accélération avant la fin de

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Il est situé dans l’ile de l’Amérique du Nord, considéré comme la deuxième plus grande masse de glace sur terre après l’inlandsis de l’Antarctique.

ce siècle comme font craindre les observations les plus récentes. Ainsi, il demeure important de signaler que pendant ces derniers mois et précisément le 22 Juin 2012, le Conseil National de la Recherche aux Etats-Unis56 a revu à la hausse les précédentes estimations de la montée du niveau de la mer au cours du 21ème siècle qui ont été publiées par le CIEG dans son dernier rapport sur les changements climatiques en 2007. D'après ces déclarations, le niveau moyen des eaux à l'échelle mondiale devrait augmenter par rapport au niveau de 2000 de 8 à 23 cm d'ici 2030, de 18 à 48 cm d'ici 2050, et de 50 à 140 cm d'ici 2100.