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1.2 Les disparités au niveau de la distribution des réserves entre les continents et son impact sur la politique énergétique

1.2.1 La répartition des réserves énergétiques entre les pays .1 Le pétrole

1.2.1.2 Les réserves en gaz naturel

La prospection du gaz naturel diffère largement du celle du pétrole vue que les gisements visés sont plus profonds ainsi que les techniques utilisées sont plus spécifiques. Selon la figure 1.5 ci-dessous, le volume des réserves mondiales prouvées de gaz naturel est en augmentation continue plus intense que celle du pétrole surtout entre la période 1990-2000 (22% contre 10%). Les réserves sont actuellement de 187 trillion de mètres cubes (Tm3), Cela peut être expliqué en revanche par l’évolution de l’innovation technologique ainsi que le développement du marché du gaz naturel.

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Figure 1.5- Evolution des réserves mondiales prouvées de gaz naturel exprimées en Tm3

Source: Elaboration de l’auteur sur la base des données de CEDIGAZ (2011) et du secrétariat de l'OPEP (2010)

Pour la répartition de ces réserves, nous remarquons qu’elles sont plus au moins partagées que celles de pétrole même si que le Moyen Orient demeure la région la plus prometteuse de réserves en gaz naturel (l’Iran est le plus riche en gaz naturel avec une part proche de 40% suivie par Qatar avec un taux de 33% en 2010 contre 1,87% pour les réserves de pétrole). Toutefois, le continent de l’Europe et de l’Eurasie occupe le deuxième rang où la Fédération de la Russie est dotée de 25% des réserves de la région en gaz naturel suivie par la Turquie.

Figure 1.6- Les réserves prouvées du gaz naturel en 2010

Malgré que la zone du Moyen-Orient possède des réserves assez importantes en gaz naturel, la primauté reste toujours pour le pétrole. Selon le tableau 1.1 ci-dessous, la part du Moyen Orient dans les exportations par pipeline est très faible presque 4%, tandis qu’il occupe le 1/3 des exportations mondiales de GNL18. Le Qatar fait l’exception du Moyen-Orient dans la production du GNL, il est le premier pays exportateur avec 25% du total des exportations suivie de l’Indonésie (10,54%), de la Malaisie (10,26%) et du Nigéria (8,23%). L’Algérie occupe le sixième rang dans les exportations du GNL avec 6,5% des exportations.

Qatar qui ne représente que 1,87% des réserves prouvées de pétrole en 2010 compte énormément pour son avenir sur la production du gaz naturel surtout que ces réserves sont en hausse continue (elles étaient de 3,65% des réserves prouvées mondiales de gaz naturel en 1990 et elles ont atteint 13,52% en 2010). Qatar alimente l’Amérique du Nord à concurrence de 4%, certains pays de l’Europe tel que la France, l’Italie, l’Espagne et essentiellement le Royaume-Uni avec environ 20% de sa consommation et presque 40% des importations des pays de l’Asie tels que l’Inde, le Japon et la Corée du Sud. Parmi les compagnies multinationales qui sont implantées dans ce pays, nous citons Total et Exxon Mobil. ces dernières ont coordonné avec l’entreprise nationale du Qatar pour le projet Qatargas2 considéré parmi les projets les plus audacieux destinés au Royaume-Uni, à la France et aux Etats-Unis. La Russie quant à elle, a dominé la production mondiale de gaz naturel depuis 1986 et ce n’est qu’en 2010 que les Etats-Unis ont emporté le jeu. L’Algérie est considérée comme le premier pays Africain producteur de gaz naturel avec environ 40% suivie par l’Egypte 30%. En 2010, 98% des exportations en gaz naturel de l’Algérie sont destinées à l’UE et essentiellement la France, l’Espagne la Turquie et le Royaume-Uni, renforçant ainsi son poids dans le marché gazier Européen.

Tableau 1.1- Les exportations de gaz naturel et du GNL pour l’année 2010 exprimées en %

exportations par pipeline Exportations de GNL

Amérique du Nord 18.67 0.56

Sud et centre d’Amérique 3.1 7.46 18

Europe et Eurasie 63.15 6.28

Afrique et Egypte 8.04 37.94

Moyen-Orient 4.07 33.8

Asie pacifique 2.97 19.62

Source : Elaboration de l’auteur sur la base des données de Statistical Review of World Energy –full report 2011

En effet, le gaz peut être produit suite à l’exploitation d’un gisement de pétrole et il s’agit du « gaz associé ». Ce dernier représente à peu près le quart des réserves prouvées et il ne sera valorisé que lorsque la quantité produite est assez importante et que le lieu d’utilisation n’est pas trop loin, sinon il finit par être brulé en torchère. Ce dernier dégage le méthane (CH4) qui est un GES plus lourd que le CO2, ou bien il peut être réintroduit dans le puits dans le but de maintenir la pression nécessaire. Le gaz associé destiné à l’exploitation doit être comprimé et traité dans des usines bien spécifiques ce qui rend sa production assez complexe et couteuse. Toutefois, la production de gaz peut être faite isolement du pétrole, il s’agit de « gaz non associé » qui est nommé en tant que gaz sec s’il contient uniquement le CH4 et de gaz humide s’il renferme d’autres gaz plus lourds que le CH4. Il doit être dans ce cas soumis à un dégazolinage pour récupérer le méthane.

D’une manière générale, l’industrie de gaz naturel n’a pas cessé de se développer grâce aux avantages qu’elle requiert. A part son usage pour la génération de l’électricité et la production de la chaleur, cette ressource énergétique et surtout dans les pays riches a servi pour le développement de la pétrochimie. Cette dernière est considérée comme un secteur industriel fortement créateur d’emplois et de richesse. De plus, le gaz naturel est considéré comme le combustible fossile le plus propre qui favorise la convergence vers le protocole de Kyoto19.

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