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2. Contexte de la région de Sfax, données et analyse économétrique 1 Présentation du gouvernorat de Sfax

2.4 Résultats empiriques .1 Le test de stationnarité

2.4.3 Analyse de la causalité à court et à long termes

Après avoir détecté l’existence de deux relations de cointégration entre [lCE, lVA] dans les équations (1) et (2), l’étape suivante est de tester la causalité entre les variables à travers l’intégration du terme à correction d’erreur retardé dans les équations (7) et (8) respectivement. La causalité dans ce cas est examinée à travers la significativité du coefficient du terme à correction d’erreur retardé et la significativité des variables explicatives en différence retardées en se basant sur le test de Wald38. Les résultats de ce test de causalité est reporté au tableau 1.7 ci-dessous. Ils montrent qu’il existe une relation de causalité unidirectionnelle partant de la (CE) vers la (VA) à court terme et à long terme. La causalité de

long terme de la consommation d’électricité vers la croissance économique est soutenue par le coefficient du terme à correction d’erreur retardé (dans la fonction où lVA est la variable endogène) qui est négatif et statistiquement significatif. La causalité à court terme partant de la consommation d’électricité vers la croissance économique est interprétée par la F-statistique de la fonction de la croissance économique (dans le cas où lVA est la variable endogène) où elle est statistiquement significative. Toutefois la causalité inverse c’est-à-dire de la (VA) vers la (CE) est rejetée par le coefficient du terme à correction d’erreur retardé ainsi que la F-statistique de la fonction de la consommation d’électricité (dans le cas où lCE et la variable endogène) qui sont statistiquement non significatives. Un récapitulatif du test de la causalité entre les deux variables est présenté au tableau 1.8.

Tableau 1.7- Test de la causalité de Granger

Variable dépendante

Flux de causalité F-statistique t-statistique d’ ECM

R2

Consommation d’électricité et croissance économique Croissance

économique (VA)

Consommation d’électricité (CE) →croissance économique (VA)

2.8067 (0.0482)** -2.7041** (0.0123) 0.31 Consommation d’électricité (CE)

Croissance économique (VA) → Consommation d’électricité (CE)

0.7752 (0.5188)

0.0426 (0.9663)

0.41

** indiquent la significativité statistique au niveau de 5%.

Tableau 1.8- Récapitulatif du test de la causalité

Variables Causalité Conclusion

Croissance économique (ΔlVA) et consommation d’électricité (ΔlCE)

Il existe une relation de causalité unidirectionnelle de la consommation d’électricité vers la croissance économique à court et à long terme.

La consommation d’électricité Granger—cause la croissance économique.

Conclusion

L’étude empirique que nous avons menée au niveau de ce chapitre a permis de montrer la présence de relations inter-temporelles entre la consommation d’énergie et la croissance économique à Sfax. En utilisant la technique de cointégration ARDL, les résultats empiriques affirment qu’il existe une relation de causalité unidirectionnelle partant de la consommation

d’électricité vers la croissance économique à Sfax à court et à long terme. Ce constat permet d’apprécier le rôle de l’énergie électrique dans les mécanismes de croissance à Sfax. Le progrès de la consommation d’électricité permet de soutenir et de stimuler la croissance économique, cependant, la pénurie de la production de l’électricité peut dans certains cas freiner cette croissance. D’où l’électricité peut être considérée comme étant un facteur qui limite la performance économique en cas de perturbations qui peuvent toucher les différentes phases du processus de la production.

Ce résultat s’aligne avec l’hypothèse de croissance qui prévoit que l’augmentation de la consommation d’énergie entraine une amélioration de la situation économique. C’est-à-dire, l’énergie cause le PIB et l’économie est considérablement dépendante de l’énergie. En conséquence, les politiques adoptées dans le domaine énergétique doivent prendre en considération l’importance du secteur énergétique et le mettre en priorité tout au long de ses différentes phases et surtout en ce qui concerne sa capacité ainsi que la qualité des services rendus étant donné qu’il agit directement sur la croissance économique du gouvernorat et peut contribuer au développement soutenable de Sfax et de la Tunisie d’une façon plus générale. En conséquence, l’élaboration d’un mécanisme d’harmonisation entre le régulateur et la structure du marché de l’industrie électrique en Tunisie s’avère vitale afin de stimuler la croissance économique.

Nous pouvons également déduire que la relation entre la consommation de l’énergie et le développement économique à Sfax est en opposition avec l’école néoclassique qui ignore les facteurs naturels dans son analyse et elle est en dichotomie avec son milieu naturel.

Toutefois ce constat coïncide avec le modèle de Hotelling (1931) qui considère la ressource naturelle non-renouvelable comme un actif procurant un revenu au cours du temps.

En ce qui concerne les travaux déjà effectués à ce propos, notre analyse et en concordance avecChouaibi N et Abdessalem T (2011), qui ont affirmé l’existence d’une relation de causalité unidirectionnelle partant de la consommation d’électricité vers la croissance économique en Tunisie. Ils ont énoncé que l’augmentation de la consommation d’électricité peut être considérée comme un indicateur majeur pour soutenir la croissance économique, toutefois, le manque dans la production d’électricité peut freiner la performance économique. Ce résultat, selon eux, a des implications importantes sur la politique énergétique de la Tunisie. Une politique de gestion de l’énergie concernant la consommation d’électricité

politique de la croissance de la consommation d’électricité doit au moins stimuler la croissance économique par l’investissement, la création d’emploi, encourager les investissements directs étrangers, etc.

Mounir. B (2009) quant à lui, a indiqué qu’il existe, d’une part une relation de causalité à long terme bidirectionnelle entre la consommation d’énergie et le PIB en Tunisie et d’autres parts une causalité de court terme partant de la consommation d’énergie vers le PIB. En conséquence, l’énergie est un facteur limitant pour la croissance en Tunisie et les chocs qui touchent l’offre de l’énergie peuvent avoir un effet négatif sur la croissance.

Avant de clôturer ce chapitre, nous voulons mettre l’accent sur l’importance du secteur énergétique dans les mécanismes de développement à Sfax, considérée comme le deuxième pôle industriel de la Tunisie et parmi les villes les plus dynamiques économiquement, toutefois la consommation excessive de l’énergie entraine l’émission des GES et déclenche des effets pervers sur la qualité de l’environnement. Pour cet effet, le deuxième chapitre est consacré à l’analyse de l’impact de la consommation de l’énergie sur la dégradation de la qualité de l’environnement à Sfax.

VALIDATION EMPIRIQUE POUR LE CAS DU GOUVERNORAT DE