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IV- DISCUSSION

2- VALIDITE DE L’ETUDE

La principale force de notre étude a été le travail commun réalisé avec Raphaël Pecqueur

en amont des entretiens autour de l’offre de soins et des besoins des médecins généralistes de l’arrondissement. La recherche bibliographique et les réunions de préparation autour de la problématique, ont permis l’élaboration d’un questionnaire commun. Ce dernier, sur la base du travail concernant le 13ème arrondissement, a été adapté pour tenir compte de notre territoire d’étude, du thème de nos deux thèses, et de l’évolution de l’offre de soins et de son organisation.

La deuxième force principale est un taux de réponse ayant atteint 54% avec 47 praticiens

interrogés sur les 87 éligibles, soit comparable à la thèse le 13ème (53,6%) et supérieur à DEMOMED.

Nos entretiens ont été réalisés dans tous les quartiers de l’arrondissement, nous permettant une représentation de chaque secteur dans notre base de données, ce qui est d’autant plus intéressant que nous avons constaté les différences, nous avons obtenu un taux de réponse globalement satisfaisant avec plus de 40 % de réponse dans cinq des six quartiers de l’arrondissement, et plus de 50 % de réponse dans trois des six quartiers, atteignant jusqu’à 82,3% de répondants sur le secteur Mouton-Duvernet.

L’analyse fine des effectifs en vérifiant pour chaque médecin généraliste présent sur les listes

du CNOM et de l’Assurance Maladie leur activité par téléphone, voire dans certains cas en se déplaçant directement à l’adresse pour vérifier la présence d’une plaque, permet d’obtenir un chiffre précis de l’offre de soins en médecine générale libérale conforme aux définitions européennes.

Le format de questionnaire lors d’entretiens nous permettait de limiter le nombre de manque de données sur l’ensemble de notre étude, ou d’apporter des précisions à certaines questions, notre travail en commun ayant permis de délivrer les mêmes éléments d’information complémentaires.

Le recueil de données en face à face ne comprenait pas que des données quantitatives. Nous avons pu obtenir un complément qualitatif enrichissant, permettant des précisions et des nuances. De plus les deux principales questions ouvertes en fin de questionnaire concernaient les principales difficultés quotidiennes et leurs propositions d’amélioration : cela était un moyen plus direct de donner la parole aux médecins interrogés. Il ne s’agit néanmoins pas d’une étude qualitative.

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2.2 Points faibles

La principale limite de notre étude concerne les effectifs faibles malgré un taux de réponse dépassant 50%, ne nous permettant pas l’application de tests statistiques de significativité des résultats observés par manque de puissance.

De la même manière, les analyses en sous-groupe concernant donc des effectifs encore plus réduits, leur interprétation et leur pertinence sont limités, par exemple les analyses concernant les quartiers Jean Moulin- Porte d’Orléans et Montsouris-Dareau avec respectivement trois et deux entretiens.

La principale difficulté que nous avons rencontrée lors du recrutement a été la complexité à joindre les médecins généralistes. Nous avons souvent été amenés à interagir en premier lieu avec le secrétariat qui a pu constituer un barrage, ne nous laissant parfois pas terminer notre descriptif d’étude, évoquant une consigne reçue de ne pas recevoir les thésards. A l’image de nos résultats, le principal obstacle évoqué par les médecins a été le temps : beaucoup de médecins nous ont fait part de leur charge de travail importante ne leur permettant pas de nous accorder un entretien.

Le premier biais à évoquer est donc le biais de sélection : si nous n’avons pas pu tenir une

comptabilisation exhaustive des raisons des refus, nous avons pu constater de façon globale que les médecins les plus débordés n’étaient pas en mesure de nous recevoir : il s’agissait souvent de médecins plus âgés, qui nous précisaient d’ailleurs ne pas prendre de nouveaux patients. Nous avons également eu un cas de praticien classé « non répondant » car ne pouvant pas nous recevoir, mais qui nous avait proposé de nous répondre par mail, ce qui ne correspondait pas à notre protocole. Ces praticiens sont donc sous-représentés dans notre étude.

Les praticiens répondants étaient finalement répartis de façon hétérogène sur l’arrondissement, et si nous en avons évoqué les forces, nous avons un très faible taux de

réponse sur le secteur Montsouris-Dareau, avec seulement deux entretiens disponibles sur les sept praticiens éligibles. Il aurait pourtant été intéressant d’avoir plus de réponses sur ce secteur nettement déficitaire en offre de soin en médecine générale. A l’inverse, nous avons une sur- représentation du secteur Mouton Duvernet qui constitue près de 30% de nos entretiens (Tableau 2). Si nous avons en revanche obtenu un taux de réponse de 60% dans le secteur Jean Moulin-Porte d’Orléans, en termes d’effectifs nous raisonnons sur la base de seulement 3 entretiens, ce qui limite énormément l’interprétation des résultats.

La représentativité de notre échantillon par rapport à l’ensemble des médecins éligibles est donc difficile à établir: globale, elle l’est probablement, puisque nous avons plus de 50 %

de réponses. A l’échelle des conseils de quartiers, nous sous-estimons probablement Montsouris-Dareau, et surestimons Mouton Duvernet.

Nos informations concernant la population non répondantes sont néanmoins limitées ne permettant pas de plus développer cet aspect de notre étude.

Le deuxième biais possible est le biais de déclaration ou de mesure propre au format de

notre étude.

Les réponses que nous avons obtenues relevaient uniquement des déclarations des praticiens interrogés, avec une certaine subjectivité notamment dans l’évaluation du recours à certaines

100 ressources territoriales. Malgré le format d’hétéro-questionnaire, nous n’avons pas pu éviter quelques données manquantes, particulièrement lors de notre thématique sur la coordination avec les spécialistes libéraux, par exemple les praticiens ayant comme domaine de prédilection la gynécologie n’était pas en mesure de nous renseigner, puisqu’effectuant eux-mêmes ces consultations. Les praticiens ne pouvaient pas nous donner de réponse aux questions portant sur des situations jamais rencontrées, par exemple un avis urgent ophtalmologique.

Le troisième biais possible est un biais de confusion concernant certaines analyses en sous-

groupe, notamment concernant la question de la satisfaction de la prise en charge, évoquée par la suite.

Enfin, notre étude ne porte pas sur la médecine générale salariée, pour les raisons méthodologiques évoquées dans le paragraphe concerné.