• Aucun résultat trouvé

III- RESULTATS

3- EXERCICE GROUPE

3.1 Les arguments des médecins généralistes

3.1.1 Arguments en faveur

Les médecins généralistes s’orientant vers l’exercice pluriprofessionnelles évoquent le plus souvent comme argument le plaisir du travail en groupe et la meilleure qualité des soins, avec respectivement dix-neuf (79,2% des répondants) et dix-huit (75%) réponses (Tableau 8). Le partage des plages horaires et des vacances est également un argument pour plus de la moitié des médecins (52%). Le partage des tâches administratives et des charges est moins évoqué, mais concernent plus du tiers des réponses (respectivement 36 et 44%).

Lors des entretiens, certains médecins ont également évoqué comme points forts une plus grande facilité de communication entre les professionnels, dans le cadre de la coordination autour du patient, mais aussi d’une démarche réflexive, de partage de cas cliniques, de progression dans ses connaissances, et une mutualisation des moyens, l’intérêt pouvant être porté sur la forme de Maison de santé pluriprofessionnelle « classique » ou « hors les murs »

53 (« Pourquoi pas pour voir plus facilement, renforcer les liens avec les autres professionnels de santé »).

La possibilité d’une coopération entre médecins de générations différentes a également été évoquée, ainsi que la tendance actuelle de ce type de regroupement professionnel (« Je pense que c’est l’avenir, c’est dans l’air du temps comme on dit. »).

Variable n n(%) N

Plaisir du travail en groupe 19 76% 25

Meilleure qualité des soins 18 72%

Partage des plages horaires et vacances 13 52%

Partage des charges 11 44%

Nouveau mode de prise en charge du patient

9 36%

Partage des tâches administratives 9 36%

Sans objet pour cette question 21

Tableau 8 Arguments favorables orientant vers l’exercice pluriprofessionnel type

Maison de santé ou Maison de santé « hors les murs »

3.1.2 Argument en défaveur

Parmi les médecins généralistes ne souhaitant pas s’orienter vers un exercice pluriprofessionnel ou indécis, les contraintes de fonctionnement constituent le principal argument en défaveur, rassemblant près de 60% des réponses (Tableau 9).

Les autres propositions de notre questionnaire étaient moins reconnues par les médecins comme correspondant à leurs arguments de discrédit: le plus retrouvé est néanmoins la difficulté

d’entente entre les associés qui a été évoquée par dix médecins (37%).

La perte d’autonomie, ou salariat déguisé, est retrouvée chez neuf médecins (33,3%) («J’aime bien mon indépendance », « le vrai libéral », « on risque de perdre en autonomie, c’est sûr, parce que là on est libre (…) j’imagine que si on devient maison de santé, on sera obligé de rendre des comptes et on se sentira un peu plus bloqué, là on décide au jour le jour et les choses se mettent en place très rapidement quand on décide »).

L’augmentation des tâches administratives a été identifiée par six médecins (22,2%) (« On

n’est pas une maison de santé et on est aussi content de ne pas en avoir les contraintes administratives », « Ça serait très intéressant de travailler en pluriprofessionnel, mais le prix à payer en termes de tâches administratives, de risque de mauvaise équipe est trop grand »), de même pour les coûts de fonctionnement.

54 Un autre argument souvent retrouvé en entretien, mais absent de nos propositions, était tout simplement une installation actuelle satisfaisante sans souhait d’en changer. Cela pouvait concerner l’exercice seul, ou en cabinet de groupe, rejoignant cette crainte de ne pas s’entendre avec d’autres collègues en structure pluriprofessionnelle (« On est très attachés à notre façon de fonctionner », « On a la chance de s’entendre très bien »).

Parfois cette installation est surtout ancienne (« C’est une question d’individualisme , quand on travaille comme ça seul depuis 30 ans... On s’organise comme on veut ») et/ou avec un contexte de fin de carrière qui rendait moins enclin à une modification de leur mode d’exercice (« Je suis trop vieux pour ça », « Je suis en fin de carrière, je ne vais pas aller ailleurs »). Concernant ces médecins, certains n’étaient donc pas forcément opposés aux Maisons de santé pluriprofessionnelles, mais n’en voyaient pas une opportunité dans leurs dernières années d’exercice (« J’aurai très bien pu être dans ce partage-là », « Mais moi je suis en fin... Je finis ma carrière comme ça »).

En revanche, certains médecins généralistes étaient opposés à l’exercice pluriprofessionnel qui ne serait tout simplement pas compatible avec leur façon de travailler (« Ce n’est pas le même boulot que moi actuellement », «Mais avec le genre de médecine que je fais ce n’est pas possible »).

Même si certains sont opposés à ce mode d’exercice, les praticiens évoquent des modifications à venir dans le mode d’exercice de la médecine générale libérale, notamment du fait des nombreux départs à la retraite (« Dans 10 ou 15 ans, vu les dramatiques déserts médicaux qui se programment on va totalement vers un changement de structure de la médecine », « Vous allez voir que le 14ème ça va se dépeupler. »), et pour certains médecins si l’exercice pluriprofessionnel ne leur convient pas à titre personnel, ils comprennent qu’il puisse être adapté pour d’autres, notamment les jeunes praticiens (« Autant je suis contre pour les raisons qu’on a évoqué, mais je comprends pour votre génération (…) je comprends cette démarche- là, « Mais pour vous les jeunes (…) ça peut être une façon de travailler plus intelligente » « Ça peut permettre de mettre en place de la télémédecine par exemple (…)).

Variable n n(%) N

Contraintes de fonctionnement 16 59,26% 27

Difficultés d’entente entre les associés 10 37,04%

Perte d’autonomie, salariat déguisé 9 33,33%

Coût de fonctionnement 6 22,22%

Augmentation des tâches administratives 6 22,22%

Médecine moins personnalisée 5 18,52%

Sans objet pour cette question 20

Tableau 9 Arguments défavorables envers l’exercice pluriprofessionnel type maison de

55