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2.2 APPROCHE METHODOLOGIQUE

3.1.2 Vérification du niveau de mise en œuvre des mesures d’atténuation présentées par le PGES

3.1.2.1 Observations faites lors des visites des travaux et des carrières

La visite des travaux routiers a consisté au parcours des 16,5 km que font le tronçon à plusieurs reprises et nous a permis de faire certaines observations dans le sens de la mise en œuvre des mesures d’atténuation présentées dans le PGES. Nous avions également visité les carrières de FONSA et de NASSARA-CODJI en fin d’exploitation où a été prélevé le sable limoneux ayant servi aux travaux.

Les observations notées de ces visites sont résumées dans le tableau I :

TABLEAU I : OBSERVATIONS SUR LES PRINCIPALES MESURES VERIFIEES SUR LE TERRAIN Milieux Principales mesures vérifiées par la visite

sur le terrain

Indicateurs de vérification Observations

Milieu humain

Recrutement de la main d’œuvre locale pour les travaux non qualifiés.

-Constat visuel

-Copies des contrats reçues par la MDC

L’entreprise a recruté au total 286 travailleurs béninois contre 36 chinois. (Fin Juillet 2014)

Respect du port des EPI -Constat visuel Les ouvriers ne portent pas tous les EPI notamment le casque, le masque anti-poussière. (cf photo 1)

Equipe médicale à la base principale -Visite sur la base principale -contrat de l’infirmière

Une infirmerie existe et est fonctionnelle. Les soins de base y sont appliqués.

Une seule personne s’en occupe avec des moyens limités. (Photo 2 et 3) Signalisation des voies de transport et

déviations avec des panneaux

Constat visuel Les chantiers sont bien pourvus en panneaux de signalisation tous en bois. Mais il en manque à certains endroits. Certains ne sont pas bien fixés. Certains sont trop petits et peuvent être vus difficilement la nuit. (cf. Photo 4 et 5)

Air Arrosage des chantiers et déviations Constat visuel -Les chantiers et déviations sont peu arrosés en saison sèche. (cf photo 9) -Rejet d’épaisse fumée blanchâtre dans l’atmosphère constaté au niveau des centrales sol-ciment et bitume. (cf photo 6)

Couverture des camions de transport de matériaux avec les bâches

Constat visuel. Les camions disposent tous des bâches mais les matériaux ne sont pas toujours couverts. (cf photos 7 et 8)

Implantation de la centrale d’enrobé Constat visuel Des tonneaux contenants du bitume sont entreposés à l’air libre à la base entrainant l’émission de polluants atmosphériques. (cf. photos 13 et 14) Sols

Eaux souterraines

Gestion des polluants liquides et des déchets solides

Constat visuel -Epandage de résidus de bitume sur le trottoir, (cf photos 15 et 16)

-Fuites de bitumes de vannes de cuve à bitume à la base de l’entreprise. (cf photo 17).

-Perturbation du réseau d’assainissement pré-existant

et eaux de surface

Récupération des déchets solides et liquides au niveau des postes de travail et bases vies.

Constat visuel La base vie dispose de nombreuses poubelles. Mais ce n’est pas suffisant.

Couverture des caniveaux en agglomérations.

Constat visuel Les caniveaux sont construits mais ne sont pas jusqu’à ce jour couverts sur une grande portion.

Les gens ont des difficultés pour rentrer chez eux. Les écoliers et élèves ont du mal à accéder à leurs écoles.

Végétation et écosystème

Sauvegarde de la flore située en dehors de l’emprise des travaux.

Constat visuel La flore située en dehors de l’emprise des travaux est sauvegardée. (cf. photo 18)

Installation des rideaux d’arbres de part et d’autre de la route

Constat visuel Nous sommes en phase de fin des travaux. Aucun plant n’a été encore mis sous terre à la date du 10 Août 2014. La fin des travaux étant prévue pour Avril 2014 Reboisement de la carrière de FONSA Constat visuel La zone de carrière de FONSA exploitée par l’entreprise a été reboisée avec

près de 1500 plants d’Acacia auriculiformis. Cependant, les plants ne sont pas protégés et sont exposés à des dégâts dus au passage d’animaux d’élevage.

Egalement, les plants se retrouvent dans l’eau après la pluie car le sable a été prélevé jusqu’au niveau de la nappe phréatique. (cf.photo 19)

Reboisement de la carrière de NASSARA-CODJI

Constat visuel La zone de la carrière de NASSARA-CODJI exploitée par l’entreprise a été aussi reboisée avec environs 600 plants d’Acacia auriculiformis. Cependant, les plants sont trop serrés. Ce qui perturbe la croissance individuelle des plants.

(Voir photo 20)

*

3.1.2.2 Résultats de l’enquête

L’enquête nous a révélé les informations suivantes :

Concernant le premier groupe cible que sont les usagers du tronçon, nous retenons qu’ils empruntent ce tronçon pour notamment :

- s’occuper de leurs activités économiques vers Cotonou et vers Ouidah et le Togo - se rendre dans leurs habitations, centre de santé, diverses institutions et écoles en ce qui

concerne les élèves.

Le réaménagement de cette route facilitera donc les échanges commerciaux entre les villes d’Abomey-Calavi, Cotonou, et Ouidah de même que entre le Bénin et le Togo. Egalement, il diminuera de manière significative les peines qu’ils éprouvent pour se rendre d’un point à un autre dans les environs de la route.

100% des usagers se sont plaints de la poussière sur le tronçon depuis le début des travaux jusqu’à nos jours surtout en saison sèche. Ils se sont également plaints de la boue en période de pluie, des fosses sur la route, de la circulation difficile.

En ce qui concerne les ouvriers allochtones et autochtones :

75% des ouvriers allochtones semblent être au courant des us et coutumes et locales grâce aux communications qui leurs sont faites dès les premiers jours suivant leurs arrivées sur le sol béninois.

53 sur 92 ouvriers autochtones soit 57,60% ne portent pas tous les EPI parce qu’ils n’ont pas eu tous les EPI. Ils n’ont notamment pas reçus les casques de terrain, les masque anti-poussière, et des gants de protection.

12 sur les 92 ouvriers autochtones soit 13,04% des ouvriers ont dit ne pas avoir de contrats de travail. L’entreprise a d’ailleurs une mauvaise réputation internationale à cause des mauvaises conditions de travail des ouvriers. En 2010, en République Démocratique du Congo, l'Association africaine de défense des droits de l'Homme (Asadho) dénonce des conditions de travail « inacceptables » dans l'entreprise :

- « Absence de contrat de travail, » - « Non-respect des heures de travail, »

- « Paiement des salaires à un taux inférieur au taux officiel, » - « Licenciements abusifs, »

*

- « Absence de mesures de sécurité, »

- « Faible prise en charge médicale. » (source : wikipédia.org)

En ce qui concerne le troisième groupe cible que sont les sinistrés, nous n’avons noté aucun conflit non résolu. En effet, les biens perdus étaient essentiellement des extensions de commerce qui étaient illégalement installées sur l’emprise de la route. Ces extensions ont dans la plupart des cas été repoussées en arrière ou simplement supprimées.

Ces résultats nous ont permis de faire des observations suivantes à l’endroit de la mise en œuvre du PGES dans le tableau II.

TABLEAU II : OBSERVATIONS FAITES GRACE AUX DONNEES D’ENQUETE Milieux Principales mesures vérifiées

75% des ouvriers allochtones sont au courant des us et coutumes locales. Ils ont dit avoir assisté à des communications durant lesquelles on leur donne des informations sur les us et coutumes locales. Les anciens ouvriers informent également les nouveaux venus.

Dédommagement des sinistrés Pas de conflit non résolu.

Respect des normes de travail - 57,04% des ouvriers autochtones ne portent pas tous les EPI.

-13,04% des ouvriers allochtones questionnés n’ont pas de contrats de travail.

-Licenciements abusifs constatés, bas salaires.

Sensibiliser les ouvriers sur les IST, MST/VIH SIDA

L’ONG œil d’Aujourd’hui les sensibilise une fois tous les mois. Il y a de fréquentes distributions de préservatifs et des dépôts de préservatifs sont faits à divers auberges situés sur le tronçon.

Air Arrosage des chantiers et déviations

100% des usagers questionnés se sont plaints de la poussière existant sur l’ensemble du chantier. Ce qui vient confirmer le manque d’arrosage des chantiers et la couverture des camions restée insuffisante.

Couverture des caniveaux en agglomération

37,5% des usagers essentiellement piétons questionnés se sont plaints d’avoir eu beaucoup de difficultés pour traverser les caniveaux afin de rentrer chez eux ou pour accéder à leurs écoles en ce qui concerne les