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CHAPITRE I : CONTEXTE SCIENTIFIQUE

4. Les contaminants organohalogénés

4.2. Les Polychlorobiphényles (PCB)

4.2.3. Utilisations

nis. La production mondiale cumulée est estimée entre 1,2 et 1,5 millions de tonnes depuis cette date (Tanabe et Tatsukawa 1986)

En raison de leurs caractéristiques, les mélanges techniques de PCB ont été utilisés dans le cadre d’une multitude d’applications, lim

Les domaines d’application des PCB sont présentés ci-dessous en distinguant leur mode d’utilisation : systèmes fermés, partiellement fermés ou ouverts. Ces désignations se réfèr

facilité avec laquelle les PCB contenus dans un produit peuvent « s’échapper » dans l’environnement :

→ Les systèmes d’utilisation fermés sont ceux dans lesquels les huiles ou fluides chargés en PCB ne

happer.

• Transformateurs électriques • Condensateu

chage, la climatisation, les sèche-cheveux, etc), les condensateurs dans des équipements électroniques (y compris les postes de télévision et les fours micro-ondes)

• Moteurs électriques (utilisation mineure dans quelques moteurs utilisant le refroidissement par fluides)

→ Les systèmes d’utilisation partiellement fermés (Tableau 10) sont ceux dans lesquels les huiles PCB ne sont pas directement en contact avec l’environnement, mais sont suscept

EP, 1999).

Applications Lieux typiques

ibles de le devenir périodiquement pendant leur utilisation normale. Ces types d'utilisation peuvent conduire à des émissions de PCB dans l’air ou dans l’eau.

Tableau 10 : Utilisation des PCB dans des systèmes partiellement fermés (UN

Fluides caloporteurs Composés inorganiques, produits organiques, plastiques et matériaux de synthèse, ainsi que les raffineries de pétrole

Liquides hydrauliques Equipement pour les mines; industries de transformation de l'aluminium, du cuivre, de l'acier, et du fer

Pompes à vide ns de laboratoires, de

usées Usines de composants électroniques ; applicatio

recherche et d'instrumentation ; les sites de décharge des eaux Commutateurs1 Distribution électrique

Régulateurs de tension1 Distribution électrique Câbles électriques avec

ilitaires)

liquide1 Distribution électrique, et équipements de génération privée (par exemple, installations m Disjoncteur à liquide1 Distribution électrique

1 Au départ, ces applications contaminées l

été ors d'opérat ons d

ont les applications dans lesquels les PCB ont n contact direct avec l'environnement et, de ce fait, peuvent être aisément transférés dans cet environ

rifiantes

s ; asphalte ; gazoducs de gaz naturel)

pour joints de béton ; PVC (polychlorure de vinyle) ; joints en caoutchouc

esticides (utilisation de déchets de liquide de

tr formulations de pesticides)

n’étaient pas sensées contenir des PCB, mais elles ont par la suite pu avoir ’entretien et de service.

i

→ Les systèmes d’utilisation ouverts s u

nement :

• Lubrifiants : huiles d’immersion pour microscopes ; plaquettes de freins ; huiles de coupe ; huiles lub

• Traitements de surface : peintures ; textiles ; papier autocopiant ; agents ignifuges ; contrôle de poussière (liant

• Adhésifs

• Plastifiants : mastics pour joints d'étanchéité ; remplissage • Encres : teintures ; encres d’impression

• Autres applications : matériaux isolants ; p ansformateurs comme ingrédients dans des

Le tableau 11 présente l’évolution des domaines principaux d’utilisation des PCB en France de 1973 à 1984. Les agents diélectriques, systèmes d’utilisation fermés, restent les principales applications des PCB.

Tableau 11 : Utilisations des PCB en France de 1973 à 1984 (chiffres exprimés en tonnes). Source : OCDE (1973, 1982).

1973 1976 1981 1984

Agents diélectriques : - transformateurs - condensateurs 2940 1300 2286 429 989 327 732 34 Fluides caloporteurs et hydrauliques 150 5 0 0

Huiles de lubrification et de coupe 222 0 0 0

Plastifiants 557 0 0 0

Autres usages 115 0 0 0

TOTAL 5284 2720 1316 766

4.2.4. Toxicité

Toxicité aigue :

La toxicité aiguë des PCB est faible pour l'homme : une exposition accidentelle de courte durée aux PCB n'a pas de conséquence grave. Les doses létales pour 50% des individus (DL50) sont de l’ordre du gramme par kilogramme de poids (Millischer, 1987). Une exposition aigue à forte dose est associée à des irritations de la peau (chloracné) et plus rarement des infections hépatiques, neurologiques, des bronchites chroniques, des maux de tête, des vertiges, des dépressions, des troubles de la mémoire et du sommeil, de la nervosité et de la fatigue, et de l'impuissance (Environnement Canada, 1985). Ces troubles sont, pour certains, réversibles. De tels effets ont notamment été observés lors de l’accident de Yusho (Japon) en 1968.

Toxicité chronique :

Les PCB peuvent être divisés en deux catégories qui ont des caractères toxiques différents : les composés « coplanaires » présentant au maximum un atome de chlore en position ortho, et les composés « globulaires » possédant au minimum deux atomes de chlores en position ortho. L’étude des relations structure / activité (Boon et al., 1989) suggère que les composés coplanaires, dits PCB « dioxine-like » (PCB-DL) sont capables d’adopter une configuration plane et de se comporter de la même manière que le composé hautement toxique

2,3,7,8-récepteur Ah et induisent des effets toxiques comparables à ceux de la dioxine (cf Chapitre 2, paragraphe 4.1.4).

Figure 16 : Structures voisines des dioxines et des PCB « dioxine-like ».

Les congénères globulaires n’ont pas d’affinité pour le récepteur Ah mais se lient au récepteur CAR (Constitutive Androstane Receptor) impliqué dans l’induction du cytochrome P450 2B. Ces congénères peuvent avoir une affinité relative pour les mêmes récepteurs ou cibles que les congénères PCB-DL (à l’exception du récepteur Ah). Ils présentent néanmoins une certaine spécificité d’action, en particulier comme promoteurs de cancérogenèse et comme inducteurs d’effets neurotoxiques et neurocomportementaux (Ahlborg et al., 1994).

4.2.5. Réglementation

En Europe, l’utilisation des PCB dans les applications ouvertes telles que les encres d’imprimerie et les adhésifs a été interdite en 1979. La vente et l’acquisition de PCB ou d’appareils contenant des PCB ainsi que la mise sur le marché de tels appareils neufs sont interdites en France depuis le décret du 2 février 1987.

Le décret du 18 janvier 2001 (suite à la directive 96/99/CE) concernant l’élimination des PCB prévoit leur destruction de manière contrôlée par des entreprises agréées, d’ici 2010.

La voie d’exposition de l’homme aux PCB est à 90% d’origine alimentaire (Pompa et al., 2003). Pour cette raison et surtout pour le caractère toxique de ces composés, différentes normes ont été adoptées.

En 1998, l’OMS a inclus les PCB "dioxine-like" (CB77, 81, 105, 114, 118, 123, 126, 156, 157, 167, 169 et 189) dans la DJA concernant les dioxines et furannes fixée à 1-4 pg TEQ/kg p.c./j. En 2001, le JECFA (the FAO/WHO Joint Committee on Food Additives) a fixé une dose mensuelle admissible provisoire (DMAP) pour les dioxines et furanes et les PCB "dioxine-like" à 70 pg TEQ OMS /kg p.c./mois (soit une DJA de 2,33 pg TEQ/kg p.c./j). Enfin, en mai 2001, le Comité scientifique européen pour l'alimentation humaine a adopté un

avis dans lequel il fixait une dose hebdomadaire tolérable provisoire (DHTP) de 14 pg TEQ/kg p.c./sem pour les dioxines et furannes et les PCB "dioxine-like".

En 2002, l'OMS a proposé de fixer une DJA pour l'ensemble des PCB à 0,02 µg/kg p.c./j en équivalent Aroclor 1254, fondée sur des études chez le singe basé sur les effets neurocomportementaux et immunologiques. L’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments (AFSSA, 2003) a proposé une DJA de 0,01 µg/kg p.c./j pour la somme des 7 PCB indicateurs (CB 28, 52, 101, 118, 138, 153 ET 180), considérant que dans les aliments ces composés représentent au moins 50% des PCB totaux.