• Aucun résultat trouvé

UNITÉ 19: TRENCHE-PIERRICHE

Dans le document DE LA MAURICIE (Page 188-194)

5 ENJEUX ET STRATÉGIES DE DÉVELOPPEMENT

6.19 UNITÉ 19: TRENCHE-PIERRICHE

Cette unité, d’une superficie de 1247 km2 en terres publiques, est formée par la partie nord-ouest du TNO Kiskissink et la portion sud-est du TNO de la rivière Windigo, dans la MRC du Haut-St-Maurice. Selon les secteurs, la vocation du territoire est forestière ou récréoforestière.

L’affectation faunique est faible : une seule pourvoirie à droits exclusifs (Duplessis, 64 km2) occupe 5% du territoire. L’unité est située dans la zone de chasse et pêche 18. Les principaux lacs ou cours d’eau présents sur ce territoire sont les lacs Chaumonot et Rhéaume et les rivières Windigo et Pierriche.

6.19.1 Infrastructures d’accès et d’accueil

L’extrême sud-est de l’unité est accessible de La Tuque par la route forestière numéro 10 (50 km) ou de Rapide-Blanc par la route 25 (65 km). L’accessibilité à l’unité est moyenne à difficile. Elle est traversée par un sentier de motoneige Trans-Québec (0,6 km/10 km2), ce qui est considéré moyen à l’échelle régionale. À part quelques kilomètres de chemin pavé de Rapide-Blanc au lac de la Bouteille, le réseau routier dans l’unité reste carrossable à 55%, d’après des calculs basés sur des photographies aériennes datant de 1984 et 1996. Notons que le développement du réseau est moyen globalement (11 km de chemin par 10 km2), mais nettement déficient à l’ouest de la rivière Jolie.

En plus de la pourvoirie à droits exclusifs Duplessis, on recense cinq pourvoiries sans droits exclusifs dans l'unité: Relais 44, Association de chasse et pêche de la Mauricie inc., Pourvoirie Windigo (avec un petit lac aménagé), Relais 22 miles inc. et Pourvoirie Rothman. Ensemble, elles offrent 226 places en hébergement. La densité des chalets, dont plus de la moitié sont situés sur terres publiques, est d’environ 4,3/10 km2, ce qui est moyen à l’échelle régionale.

Leur répartition est assez uniforme sur le territoire; on ne remarque pas de site de concentration notable. Le nombre de nuitées dans les pourvoiries, au cours des cinq dernières années, est demeuré plutôt stable.

6.19.2 Portrait de la demande 6.19.2.1 Pêche

La pratique de la pêche dans cette unité se fait principalement en fonction de trois espèces. Il s’agit de l’omble de fontaine, du touladi et du grand brochet. Basée sur le nombre de chalets, la demande pour la pêche sportive est estimée à 18 000 jours, auxquels s’ajoutent environ 2 300 jours de pêche en pourvoiries. On note que depuis 1995, la fréquentation pour la pêche dans les pourvoiries est légèrement à la hausse (plus 12%). Située à une heure de La Tuque, on présume que la demande par les pêcheurs itinérants dans cette unité serait plus importante que prévue, de sorte que la pression totale de pêche serait forte (4,0 jours de pêche par hectare d’eau) à l’échelle de la Mauricie. Elle pourrait être excessive localement, car on observe plusieurs cas de surexploitation, notamment au lac Chaumonot.

6.19.2.2 Chasse

À l’intérieur du territoire de l’unité, les activités de chasse s’exercent principalement en fonction de l’orignal. La demande pour la chasse sportive, évaluée selon le nombre de chalets, serait de

Unité 19. Trenche-Pierriche

12 000 jours par année. La pression serait de 99 jours de chasse par 10km2 de territoire, une valeur moyenne à l’échelle de la Mauricie. Pour la chasse à l’ours dans la pourvoirie, la fréquentation est plutôt à la baisse depuis les cinq dernières années. La pression de chasse au petit gibier est forte.

6.19.2.3 Piégeage

Le territoire de l’unité fait principalement partie de l’UGAF 33 et couvre une toute petite portion de l’UGAF 50 (réserve à castor Roberval). On ne retrouve aucun terrain de piégeage enregistré sur cette unité.

6.19.3 Portrait de la ressource faunique et de son habitat 6.19.3.1 Le milieu biophysique

6.19.3.1.1 Habitats aquatiques

La superficie totale en eau de l’unité (rivières et lacs) est de 5500 ha, soit environ 4% de l’unité, ce qui est plutôt faible comparativement aux autres unités de la région. Toutefois, l’unité partage aussi 110 km de rives de la rivière Saint-Maurice avec les unités voisines, mais la superficie de la rivière (plus de 90 km2) n’est pas incluse ici. On dénombre un total de 1279 plans d’eau, dont 70% ont une superficie inférieure à 1 ha et n’offrent pas de potentiel piscicole. De plus, l’unité se distingue des autres par une plus faible proportion de lacs entre 20 et 500 ha.

Total 1 ha et

Les lacs du secteur nord sont considérés sensibles à l’acidification. Sur les sept lacs analysés, trois sont en voie d’acidification et quatre sont acides. Cette problématique n’affecte pas les grands plans d’eau.

6.19.3.1.2 Habitats terrestres

D’une superficie de 1151 km2, la forêt couvre presque entièrement la superficie terrestre de l’unité. Elle est de type mélangé, représentée par le domaine de la sapinière à bouleau jaune.

Les coupes prévues en 2001-2005 sont généralement concentrées à l’ouest de l’unité. Elles se retrouvent surtout au sud et au nord-ouest de la pourvoirie Duplessis. À l’intérieur de la pourvoirie, les coupes seront effectuées à la limite est de cette dernière.

Unité 19. Trenche-Pierriche

Figure 24 Carte de l’unité 19 : Trenche-Pierriche

Unité 19. Trenche-Pierriche

6.19.3.2 La faune

6.19.3.2.1 Faune aquatique

Les espèces aquatiques présentes dans cette unité sont mal connues, particulièrement en rivière. On présume que les lacs sont principalement colonisés par l’omble de fontaine (50%

des lacs étudiés) et que le touladi serait rare (10%). Les grandes rivières et les plans d’eau en communication directe avec elles seraient colonisées par les espèces d’eau fraîche comme le doré jaune et le grand brochet. Dans 80% des lacs où il est présent, l’omble de fontaine est associé à des cyprins et du meunier noir.

L’offre, estimée à 20 000 jours de pêche, est sensiblement du même ordre de grandeur que la demande. Toutefois, l’offre est modérée par rapport à la superficie en eau. L’efficacité de la gestion de la faune dans ce secteur est faible. Le niveau d’exploitation est excessif sur plusieurs plans d’eau, en particulier sur ceux qui sont accessibles par chemin. Aucun ensemencement de soutien n’a été réalisé par la Société dans cette unité. Par contre, il est possible que les clubs ou les villégiateurs en aient effectué.

6.19.3.2.2 Grande faune

La récolte d’orignaux de 1999 a été la plus élevée de la région avec 6,6 bêtes/100 km2. À part cette année exceptionnelle, la récolte des dernières années est stable à environ 4 orignaux/100 km2, soit le double de la zone 18 et 66% supérieure à la région. Le dernier inventaire aérien de la zone (réalisé en 1998) révèle trois strates de densité, l’unité 19 étant située dans la plus élevée. La densité hivernale serait de 1,8 orignal/10 km2, donnant un taux d’exploitation de 18,2%. En dehors des années où la récolte des femelles était contingentée, la proportion des mâles fluctuait entre 43% et 54%, alors qu’il était stable (autour de 54%) dans la zone 18. Pour ces mêmes années, le nombre corrigé de faons par 100 femelles a toujours été faible (de 15 à 27) et inférieur à celui de la zone (30). En 1999, alors que la chasse à la femelle n’était pas contingentée, le rapport des sexes était semblable à celui de la zone (53% de mâles), mais la productivité était encore inférieure (22 faons par 100 femelles, par rapport à 31 dans la zone).

On considère que l’offre de chasse est moyenne et ne permet pas une pression de beaucoup supérieure à celle actuellement exercée sur la population.

Dans le cas de l’ours noir, le taux d’exploitation par la chasse et le piégeage est passé de 19,4% (1990-1997) à 13,6% (1998-2000). Suite à la mise en application du plan de gestion de l’espèce, c’est surtout le piégeage qui a diminué, passant de plus 16 ours chaque année entre 1990 et 1997 à 4 ours par année de 1998 à 2000. Le piégeage était particulièrement important entre 1994 et 1997. En ce qui concerne la chasse, le nombre de bêtes abattues par 100 km² varie d’une année à l’autre. La proportion de mâles dans la récolte par la chasse et le piégeage entre 1998 et 2000 (68%) laisse croire que l'exploitation actuelle serait acceptable, puisque les mâles devraient composer au moins 65% de la récolte. À titre comparatif, la récolte dans la zone 15 pour la période de 1995-1999 comptait 69% de mâles. Entre 1998 et 2000, 12 ours ont été prélevés par le piégeage, contre 62 par la chasse. Le potentiel de récolte est d’environ 15 ours annuellement et depuis 1998, on en récolte en moyenne 25 par année. Le potentiel exploitable de cette espèce est donc dépassé. Par conséquent, le prélèvement d'ours noirs ne devrait pas être augmenté dans cette unité.

Unité 19. Trenche-Pierriche

6.19.3.2.3 Petite faune

La gélinotte huppée, le tétras du Canada et le lièvre d’Amérique sont présents sur le territoire de cette unité. Selon les statistiques des territoires voisins, on peut estimer que le cycle d’abondance de ces espèces connaissait un sommet en 1999 et que leurs densités déclineront au cours des années à venir.

6.19.3.2.4 Animaux à fourrure

Les espèces de milieux forestiers (belette, castor, loup, loutre, lynx du Canada, martre, mouffette rayée, pékan et vison) sont plus représentatives de l’unité que celles des milieux ouverts (coyote, ours noir, rat musqué, raton laveur et renard roux). Dans l’UGAF 33, les espèces vedettes sont la martre et le vison. En effet, l’UGAF 33 arrive au deuxième rang de toutes les UGAF de la région pour la récolte de ces espèces et en troisième position pour la récolte de la belette et de l’ours noir.

6.19.4 Enjeux et stratégies de développement

Les petits plans d’eau sont nombreux dans cette unité et ces lacs sont susceptibles à la surexploitation. La ressource faunique souffre d’un manque de contrôle. Les utilisateurs, dispersés et peu organisés, n’ont pas les moyens de corriger la situation.

6.19.4.1 Constats généraux

• Présence de nombreux petits lacs;

• Densité de villégiature élevée;

• Bonne accessibilité à l’est de la rivière Jolie (distance de La Tuque et densité du réseau routier).

• Offre de pêche semblable à la demande estimée.

6.19.4.2 Problématiques de l'unité

• Surexploitation des populations de poissons à proximité des chemins principaux;

• Surexploitation de l'ours noir;

• Taux d’exploitation maximal pour l’orignal;

• Utilisateurs du territoire peu organisés.

6.19.4.3 Axes de développement

La vocation du territoire devrait tenir compte davantage de la ressource faunique. Le développement de la villégiature devrait être limité aux secteurs peu développés.

• Favoriser le regroupement des utilisateurs de la partie est de l’unité pour la gestion de la faune et pour la restauration des populations de poissons.

6.19.4.4 Projet

• Créer une zec (traditionnelle ou de pêche) dans la partie est de l’unité.

Unité 20. Sud de Clova

Dans le document DE LA MAURICIE (Page 188-194)