• Aucun résultat trouvé

UNITÉ 5 : PÉRIURBAIN DE SAINT-TITE

Dans le document DE LA MAURICIE (Page 72-80)

5 ENJEUX ET STRATÉGIES DE DÉVELOPPEMENT

6.5 UNITÉ 5 : PÉRIURBAIN DE SAINT-TITE

Cette unité, composée de terres privées uniquement, est située sur le territoire de la MRC de Mékinac et couvre une superficie de 237 km². Sa principale vocation est récréoforestière, même si on y retrouve un peu d’agriculture concentrée autour des municipalités. Cette unité comprend les municipalités de Saint-Tite et de Sainte-Thècle. Le territoire est traversé par la rivière des Envies et la rivière Batiscan; les principaux plans d’eau sont les lacs Traverse, aux Chicots, Croche et Pierre-Paul. La réglementation est celle de la zone de chasse et pêche 15; pour les oiseaux migrateurs, l’unité est située dans le district fédéral "F".

6.5.1 Infrastructures d’accès et d’accueil

L’unité est jugée facilement accessible par le réseau routier provincial et régional. Elle se trouve à 45 minutes de route de Trois-Rivières. D’après des calculs basés sur des photographies aériennes datant de 1996 et 1998, le réseau routier dans l’unité est carrossable à 58% (pavé à 15,5%) et compte environ 29 km de route par 10 km², ce qui est le plus fort taux en région. On peut aussi accéder à l’unité par le train. L’hiver, l’unité est également accessible en motoneige par les sentiers locaux et régionaux qui totalisent environ 2 km de sentiers par 10 km², ce qui est fort à l'échelle régionale. Saint-Tite possède un aéroport.

La densité de villégiature est très forte, soit de 26,9 chalets par 10 km². Il y a trois terrains de camping sur le territoire et aucune pourvoirie. Avec la ville de Saint-Tite, l'unité est bien pourvue en infrastructures d'accueil en milieu naturel.

6.5.2 Portrait de la demande 6.5.2.1 Pêche

Les espèces sportives recherchées dans cette unité sont l’omble de fontaine et le maskinongé.

La pêche est considérée comme une activité importante pour l’unité étant donné la densité de la villégiature sur les plans d’eau. La demande de pêche est généralement associée à l'omble de fontaine, celle du maskinongé étant mal documentée. La pêche à l'éperlan arc-en-ciel au lac Croche a été récemment fermée en raison d'une diminution des géniteurs sur les frayères.

D’après des estimations faites à partir du nombre de chalets, on juge que la demande pour la pêche sportive dans cette unité est de 44 900 jours de pêche. Cette demande est extrapolée à partir de données d’enquêtes effectuées auprès de propriétaires de chalets situés sur des terres publiques, où l’intérêt pour les activités de pêche est plus grand. On estime que, étant donné la faible superficie en eau du territoire, seulement 4 500 jours de pêche sont effectivement réalisés dans l’unité. Il en résulte une pression de pêche très forte à l’échelle régionale (7,5 jours de pêche par hectare d’eau), quoique la pêche en rivière semble peu développée. L’effort de pêche déployé est vraisemblablement inférieur à la demande estimée. Une partie de la demande est probablement dirigée vers les plans d’eau des unités voisines.

6.5.2.2 Chasse

On présume que la demande est forte pour la chasse aux gros gibiers à proximité des concentrations humaines. Pour l’orignal, les résidents de l’unité achètent en moyenne 33 permis

Unité 5. Périurbain de Saint-Tite

de chasse/1000 habitants, dont la majorité pour la zone 15. Ce taux est le plus élevé des unités du sud de la région. La demande est plus faible pour le cerf, soit 4,7 permis/1000 habitants.

L’unité permet la chasse au lièvre d’Amérique et à la gélinotte huppée qui sont probablement exploités par les villégiateurs et les résidents de l’unité. La bécasse d'Amérique est surtout recherchée par les chasseurs non-résidents, lesquels transitent par des pourvoyeurs pour accéder aux terres privées.

Pour toutes les activités de chasse (petits et gros gibiers), d’après la densité de villégiature, on estime la demande à 20 800 jours de chasse dans l’unité. La tenure privée des terres et la rareté des gros gibiers limitent en grande partie cette demande, qui doit s’exprimer dans les unités voisines. Néanmoins, on juge que la pression de chasse est très forte (878 jours de chasse par 10 km2 de territoire) par rapport à la moyenne régionale.

6.5.2.3 Piégeage

Comme la tenure est privée, on présume que ce sont les résidents, et dans une moindre mesure les villégiateurs, qui exercent des activités de piégeage dans l’unité et aux alentours.

6.5.3 Portrait de la ressource faunique et de son habitat 6.5.3.1 Le milieu biophysique

6.5.3.1.1 Habitats aquatiques

La superficie totale en eau de cette unité est de 600 ha, comptant pour 2,5% du territoire, ce qui est faible par rapport aux autres unités de la Mauricie. De plus, près de la moitié de cette superficie est en rivières. Des 120 plans d’eau de l’unité, seulement 33 sont considérés comme des lacs ayant un potentiel pour la faune aquatique. Ils occupent une superficie lacustre de 402 hectares.

L'offre de pêche calculée sur la base de la superficie des plans d'eau est de 1 500 jours de pêche, soit une valeur nettement inférieure à la demande potentielle. L'unité présente donc un déséquilibre important entre l’offre et la demande, susceptible de favoriser une surexploitation locale de populations de poissons.

La qualité de l’eau de ce secteur est bonne en général, mais on dénote quelques problèmes dans certains plans d’eau. Les apports de phosphore, reliés à la villégiature et à l’agriculture riveraines, peuvent entraîner une prolifération d’algues et nuire aux poissons. Le lac Pierre-Paul subit un traitement périodique pour empêcher la prolifération d’algues bleues.

Unité 5. Périurbain de Saint-Tite

Figure 10 Carte de l’unité 5 : Périurbain de Saint-Tite

Unité 5. Périurbain de Saint-Tite

6.5.3.1.2 Habitats terrestres

Cette unité se trouve dans la zone tempérée nordique, dans la sous-zone de la forêt décidue, domaine de l’érablière à bouleau jaune. La superficie en forêt est de 140 km², soit 61% de la superficie terrestre, ce qui est moyen par rapport aux autres unités de la région. On se trouve ici dans la zone intermédiaire entre les basses-terres du Saint-Laurent et la forêt du bouclier canadien. Notons que les interventions forestières sont le fait de nombreux propriétaires indépendants et ne sont pas coordonnées. Les terres en friche peuvent offrir un bon habitat pour la bécasse d'Amérique, mais les boisés doivent être conservées jeunes pour cette espèce.

6.5.3.2 La faune

6.5.3.2.1 Faune aquatique

Aux lacs Croche, aux Chicots et Traverse, on retrouve en plus de l’omble de fontaine les espèces sportives suivantes : perchaude, barbotte brune, maskinongé et éperlan arc-en-ciel. Le lac Pierre-Paul contient de l’omble de fontaine, de la barbotte brune, de la perchaude, de l'achigan à petite bouche et de la truite arc-en-ciel. Dans les huit lacs étudiés, la barbotte brune, la perchaude et le meunier noir sont les espèces les plus fréquentes. La diversité des espèces de poissons est élevée dans ces milieux car on y retrouve plus d'une dizaine d'espèces. Les nombreuses espèces compétitrices associées à l'omble de fontaine limitent sa productivité et la qualité de sa pêche. Le maskinongé est de faible taille et ne semble pas intéresser les pêcheurs riverains des plans d'eau.

L'omble moulac (hybride entre l’omble de fontaine et le touladi), un poisson plus résistant à la compétition, a été introduit par la Société au lac Croche afin de soutenir la pêche. De l’omble de fontaine y a été ensemencé pour soutenir la pêche jusqu’en 1995.

6.5.3.2.2 Grande faune

Les données de récolte du gros gibier indiquent la présence de l’ours noir, de l’orignal et du cerf de Virginie. L’abattage d’un orignal est exceptionnel dans l’unité. En moyenne, un orignal est abattu tous les deux ans. Ces animaux proviendraient des unités adjacentes.

Dans le cas de l’ours noir, le taux d’exploitation est passé de 16,6% en 1990-1997 à 4,9% en 1998-2000. Le nombre d’ours récoltés par 100 km2 montre beaucoup de variations dans la dernière décennie et se situe au dessus de celui de la zone 15. Pour la période 1998 à 2000, seulement quatre ours ont été capturés par la chasse ou le piégeage, de sorte que la proportion de mâles dans la récolte (50%, indice d’une exploitation excessive) n’est pas fiable et ne peut servir à juger du niveau d’exploitation. Selon la densité d’ours dans la zone 15, et considérant que l’habitat forestier n’occupe que 60% de l’unité, on estime à trois les ours pouvant être récoltés annuellement. Le prélèvement d’ours noirs ne devrait pas être encouragé outre mesure dans cette unité.

6.5.3.2.3 Petite faune

La petite faune de cette unité est surtout représentée par le lièvre d’Amérique et la gélinotte huppée. Mentionnons que dans l’unité voisine, la zec Tawachiche, le cycle du lièvre est dans une phase décroissante. Au moins un pourvoyeur offre la chasse à la bécasse d'Amérique à une clientèle de non-résidents. Le succès de chasse est relativement élevé: 2,5 oiseaux par jour de chasse, pour une limite quotidienne de quatre.

Unité 5. Périurbain de Saint-Tite

6.5.3.2.4 Animaux à fourrure

Cette unité est dans la partie forestière de l’UGAF 37, laquelle est au premier rang régional pour les captures de renard et d’ours noir et au second rang pour les captures de coyotes, de ratons laveurs, de rats musqués, de castors et de mouffettes rayées. Les habitats de l’unité conviennent moins aux espèces aquatiques (rat musqué, castor) et aux espèces recherchant les forêts matures.

6.5.3.3 Principaux sites et activités d’intérêt récréofaunique ou écotouristique

La municipalité de Sainte-Thècle tient chaque été le Festival des lacs et des forêts, où diverses activités reliées à la nature sont offertes, et pendant lequel il est possible de pêcher sur le lac Croche. Situé en bordure de ce lac, le parc Saint-Jean possède une plage publique, des terrains de jeux et des tables de pique-nique. Les grands plans d’eau de l’unité permettent la pratique de plusieurs activités nautiques. Par ailleurs, on retrouve également dans l’unité plusieurs élevages d’espèces exotiques (wapiti, autruche) qui permettent des activités de visite ou même d’exploitation limitée.

6.5.4 Enjeux et stratégies de développement

De type agro-forestier, l’unité est petite et passablement peuplée. Environ la moitié des chalets de villégiature est concentrée sur cinq lacs, ce qui affecte la qualité de l’eau de certains d’entre eux. L’abattage de gros gibiers est rare, en deçà du potentiel que pourrait offrir la forêt. Le Festival western de Saint-Tite attire chaque année une clientèle de centaines de milliers de visiteurs, qui pourrait être récupérée en partie pour des activités liées à la faune.

6.5.4.1 Constats généraux

• Propriété des terres essentiellement privée;

• Unité rapidement et entièrement accessible par réseau routier intérieur très bien développé;

• Faible potentiel de pêche en lac pour l'omble de fontaine;

• Faible taille du maskinongé, ne semblant pas intéresser les pêcheurs riverains des plans d'eau;

• Pêche en rivière peu développée;

• Plusieurs élevages de gros gibiers exotiques dans l'unité.

6.5.4.2 Problématiques de l’unité

• Densité élevée de villégiature privée près des plans d’eau;

• Accord des propriétaires nécessaire pour toutes activités (exploitation et aménagement) en milieu terrestre ou riverain;

• Faible qualité de pêche nécessitant un soutien par ensemencement;

• Demande de pêche au maskinongé mal documentée;

• Qualité de l’eau dégradée par la villégiature et l’agriculture dans certains lacs.

Unité 5. Périurbain de Saint-Tite

6.5.4.3 Axes de développement

La villégiature est très importante. Elle contribue à la dégradation du milieu lacustre, ce qui en diminue l’attrait et le potentiel pour la pêche. L’omble de fontaine est en forte compétition avec des espèces d’intérêt secondaire (perchaude, barbotte) qui sont plus prolifiques. La tenure privée limite l’accès aux activités de chasse et de piégeage. Le développement de cette unité repose sur la diversification de l’offre de pêche, l’accès à la forêt privée et la récolte d’animaux d’élevage.

• Développer la pêche en rivière;

• Mettre en valeur les espèces d’intérêt secondaire (perchaude, barbotte);

• Maintenir l’offre de pêche par des ensemencements de soutien dans les lacs publics les plus fréquentés;

• Favoriser les activités cynégétiques en forêt privée;

• Favoriser l’aménagement des boisés privés pour le petit gibier;

• Augmenter l’attrait des étangs de pêche.

6.5.4.4 Projets

• Offrir la chasse en enclos d’espèces exotiques;

• Impliquer la municipalité de Sainte-Thècle dans l'amélioration de la pêche aux lacs aux Chicots, Croche et Traverse;

• Dresser une liste des associations locales de villégiateurs et de pêcheurs;

• Valider le rendement des ensemencements d'omble moulac par rapport à l’omble de fontaine en situation de compétition sévère;

• Naturaliser les abords des étangs de pêche (collaboration avec le MAPAQ);

• Ensemencer du doré jaune dans la rivière des Envies.

Unité 6. Réserve faunique Mastigouche

Dans le document DE LA MAURICIE (Page 72-80)