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Les infrastructures d’accès et d’accueil

Dans le document DE LA MAURICIE (Page 88-96)

5 ENJEUX ET STRATÉGIES DE DÉVELOPPEMENT

6.7.1 Les infrastructures d’accès et d’accueil

Cette unité est qualifiée de moyennement accessible à l’échelle régionale. On peut s’y rendre par le sud seulement, à partir de Trois-Rivières (60 km), de Québec (190 km) et de Montréal (200 km). Elle est isolée à l’est et au nord par les rivières Saint-Maurice et Matawin, et ne partage pas le réseau routier de la réserve Mastigouche à l’ouest. À l’intérieur du parc, le réseau accessible est limité à une route panoramique pavée qui relie, par une boucle d’environ 63 km, cinq pôles aménagés pour les activités récréatives et les deux entrées du parc. Le réseau routier secondaire est peu développé, au profit de sentiers de randonnée. À l’exception de deux gîtes offrant un total de 42 places et des bâtiments réservés au personnel, il n’y a pas de chalets de villégiature dans ce parc. On compte trois terrains de campings semi-aménagés (plus de 500 emplacements), un camping de groupe et environ 50 sites de camping rustique (plus de 200 emplacements), ce qui permet une forte capacité d’accueil.

6.7.2 Portrait de la demande 6.7.2.1 Pêche sportive

En vertu du principe de préservation de l’intégrité des écosystèmes, la pêche est la seule activité de prélèvement autorisée dans le parc national. L’omble de fontaine est l’espèce recherchée sur le territoire avec plus de 80% des prises. Depuis l’instauration d’un permis de pêche quotidien à prix unique en 1996, on a noté que huit lacs (30% du total) excellents pour la pêche mais difficiles d’accès (plusieurs de ces lacs exigent des portages et de la marche), n’atteignent plus leurs quotas, faute de demande. Le groupe actuel de pêcheurs recherche plutôt des lacs à fort potentiel, facilement à moyennement accessibles et exige un rapport qualité-prix plus élevé qu’auparavant. On remarque une augmentation de la sélection de la taille des prises (remise à l’eau des poissons jugés trop petits) et de la consommation de poissons non déclarés (activités illégales dans le parc). Il semble que cette situation ait entraîné une diminution de près de 3000 jours-pêche. Il n’y a cependant pas eu de baisse d’exploitation au sens strict, puisque la biomasse totale récoltée est demeurée la même.

Bien que la demande potentielle puisse atteindre 8000 jours de pêche dans cette unité, environ 5000 jours de pêche ont effectivement été réalisés au cours de l’année 2000. La pêche à la journée compte pour 65% de cet effort de pêche, le reste étant associé au canot-camping. La pression de pêche à l’hectare est faible à l’échelle régionale. Quant à la provenance des pêcheurs, elle était majoritairement locale au début de 1990 tandis qu’actuellement, elle

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provient surtout de l’extérieur de la Mauricie, sauf en tout début de saison. De plus, on a observé que la demande chute fortement après juin, phénomène relativement nouveau.

6.7.2.2 Activités récréatives en milieu naturel

Selon une enquête nationale menée en 1996 sur l’importance de la nature pour les Canadiens, on estime que 83,5% des résidents du Québec âgés de 15 ans et plus participent à une gamme étendue d’activités reliées à la faune, une proportion est plus faible que la moyenne canadienne. Cette proportion comprend cependant des activités de prélèvement qui ne sont pas pratiquées dans le parc. La fréquentation du parc de la Mauricie est principalement axée sur la promenade, le camping, le canotage, la plage, la baignade, etc. Plusieurs adeptes s’y rendent pour pratiquer la longue et la moyenne randonnée de même que le canot camping. En saison, les campings sont remplis à pleine capacité et on doit refuser des clients. L’accès aux autres infrastructures (plages principalement) est limité par la capacité des stationnements annexes Il arrive fréquemment que ces derniers soient complets et que la clientèle doive être redirigée ailleurs. La fréquentation du parc est considérée maximale en fonction de sa vocation de conservation ; on constate une dégradation des habitats. Pendant la saison hivernale, le parc est fréquenté pour ses sentiers de ski de randonnée.

6.7.2.3 Observation de la faune

L'enquête fédérale de 1996 révélait aussi que 20% des québécois de plus de 15 ans se déplaçaient pour des activités liées à la faune mais sans prélèvement, comme notamment l'observation. On considère que le seul fait de fréquenter le parc national de la Mauricie permet de poser l’hypothèse que les visiteurs du parc sont des gens qui ont une propension plus grande que la moyenne des Québécois à faire de l’observation de la nature.

6.7.3 Portrait de la ressource faunique et de son habitat 6.7.3.1 Le milieu biophysique

6.7.3.1.1 Habitats aquatiques

L’unité contient un total de 360 plans d’eau dont 162 lacs et 198 étangs de superficie trop faible (moins d’un hectare) pour offrir un potentiel piscicole. On trouve une proportion de lacs entre 20 et 100 ha plus élevée que dans la majorité des autres unités. La superficie totale en eau est de 4300 ha, ce qui représente 8% de la superficie totale de l’unité. Cette proportion d’eau est moyenne en comparaison avec les autres unités de la Mauricie.

Total 1 ha et Cette unité rencontre des problèmes d’acidité. Une étude réalisée au début des années 1980 montrait que sur 22 lacs analysés, 14 étaient acides et sept étaient en voie de l’être. Les plans

Unité 7. Parc national de la Mauricie

Figure 12 Carte de l’unité 7 : Parc national de la Mauricie

Unité 7. Parc national de la Mauricie

d’eau en voie d’acidification soutiennent une faible productivité biologique représentative des jeunes lacs aussi appelés oligotrophes.

6.7.3.1.3 Habitats terrestres

L’unité se trouve dans une zone tempérée nordique, où la forêt est décidue, dans le domaine de l’érablière à bouleau jaune. Le paysage forestier, d’une superficie de 457 km2, est omniprésent dans l’unité. Il compte 30 espèces d'arbres. On note un remplacement graduel des érablières par les sapinières du sud au nord. Des inventaires exhaustifs ont permis de recenser environ 70 espèces de plantes, mousses et lichens d’intérêt particulier, dont 15 sont considérées comme rares au Québec.

Depuis 1900, les feux de forêts non contrôlés ont affecté le couvert forestier sur plus de 38% de la superficie forestière du parc (18 000 ha). De plus, des coupes ont été effectuées entre 1933 et 1970, représentant environ 50% de la superficie du territoire. Depuis 1970, il n’y a plus de coupes forestières dans le parc. Un programme de brûlage par feux contrôlés a été mis en place afin de permettre aux forêts de pins blancs de se régénérer. Ces brûlages n’auraient cependant pas d’impacts perceptibles sur la faune, en raison des minimes superficies brûlées jusqu’à maintenant.

La mise en valeur du parc s’est articulée autour de cinq pôles d’aménagement intensif constitués principalement de terrains de camping et d’aires de pique-nique. Seulement 6% du territoire est consacré à des formes d’utilisation plus ou moins intensives. Le reste, soit 94%, est voué à la conservation et à la préservation des ressources naturelles.

6.7.3.2 La faune

6.7.3.2.1 Faune aquatique

Jusqu’à 28 espèces de poissons ont été recensées dans le parc national de la Mauricie.

L’omble de fontaine se trouve en allopatrie dans les quatre grands lacs du secteur du lac du Caribou. Dans les autres lacs, cette espèce est toujours l’espèce dominante, particulièrement dans la portion nord du parc. Les autres espèces capturées sont le touladi (espèce introduite), l’achigan à petite bouche et le brochet. Mentionnons que le lac Français renferme une population d’ombles chevaliers, une espèce exceptionnelle, unique et menacée qui est rare dans le Québec méridional.

Dans le parc, la pêche est considérée comme une activité de détente et de découverte du milieu. Aussi est-elle gérée de façon à ne pas hypothéquer la ressource. On trouve 30 lacs où cette activité est permise. La réglementation fédérale concernant cette activité est sévère et elle diffère grandement du Règlement de pêche du Québec en vigueur autour du parc. Les lacs ouverts à la pêche font l'objet d'un tirage au sort, tenu tous les matins à sept heures, dans les deux centres d'accueil. De plus, les canot-campeurs peuvent obtenir un droit de pêche s’ils campent aux abords d’un lac ouvert à la pêche.

6.7.3.2.2 Faune terrestre

L’unité compte près de 300 orignaux. En 2000, la densité de l’orignal a atteint 5,4 bêtes/10 km2 et semble plafonner, dû au vieillissement de l’habitat forestier et à la prédation par le loup. Dans les territoires libres adjacents au parc, la densité d’orignaux a diminué considérablement (0,7 orignal/10 km2 à l’hiver 1989). La forte densité favorise l'émigration des bêtes et le prélèvement

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par la chasse en périphérie du parc est élevé. Une moyenne de 32 orignaux (1,5 orignaux/10 km2) ont été abattus sur une bande de 3 km entourant le parc entre 1982 et 1990 (excluant les réserves fauniques Mastigouche et du Maurice ainsi que la rive est de la rivière Saint-Maurice). Cette récolte indirecte représentait, en 1989, 13% de la population hivernale du parc national. La chasse périphérique exerce une influence sur le troupeau en ralentissant et en limitant l'expansion de la population, ainsi qu'en rajeunissant artificiellement le cheptel, notamment dans les secteurs situés près des zones de chasse. Le vieillissement des forêts occasionné par la suppression des feux depuis près de 30 ans a retardé la régénération forestière. Les jeunes forêts fournissent de grandes quantités de nourriture de haute valeur nutritive. Cela a favorisé localement le déplacement des orignaux dans les aires de coupe limitrophes au parc, les rendant ainsi vulnérables à la chasse.

On trouve actuellement entre 100 et 125 ours noirs distribués sur l’ensemble du territoire, ce qui est comparable ou supérieur à la densité des ours dans la zone 15. En été, la majorité d'entre eux sortent du parc pour manger des petits fruits (framboises et bleuets) dans les coupes forestières adjacentes aux limites du parc. À l'occasion, ils parcourent de très grandes distances et rejoignent les champs de maïs situés plus au sud. Ces déplacements les rendent vulnérables à la chasse et au piégeage. Certaines bêtes sont aussi éliminées parce qu'elles causent des problèmes. Depuis 1990, entre 6% et 10% des ours étiquetés dans le parc ont été abattus annuellement en périphérie du parc.

Le parc national de la Mauricie est le parc national le plus à l'est du Canada qui abrite encore une meute de loups. La situation du loup dans le parc est très précaire. L'une des deux meutes qui fréquentait ce dernier depuis plusieurs années est disparue entre 1988 et 1993.

Les vieilles forêts de l’unité favorisent certaines espèces dont la martre, le pékan et le grand pic.

Quelque 50 autres espèces de mammifères sont présentes sur le territoire de l’unité, dont une population de castors de 600 individus, soit 11 castors par 10 km², ce qui est moyen. En comparaison, les réserves Saint-Maurice et Mastigouche comptent 10,4 et 13,8 castors par 10 km², respectivement.

6.7.3.2.3 Oiseaux, reptiles et amphibiens

Près de 110 espèces d’oiseaux nicheurs peuvent être observées dans le parc national, dont 11 à 20 couples de plongeons huards. Cet oiseau est un bon indicateur de la qualité des écosystèmes aquatiques. La population du parc, considérée comme fragile, est suivie de près dans le cadre d'un programme national de surveillance du plongeon huard. Notons également la présence de la tortue des bois, une espèce classée vulnérable au Canada.

6.7.3.3 Principaux sites et activités d’intérêt récréofaunique ou écotouristique

Une dizaine d'expositions d'interprétation, constituées principalement de panneaux illustrés, sont installées dans les haltes routières, dans les aires de pique-nique et sur certains sentiers.

Elles dévoilent entre autres quelques particularités de la flore et de la faune. Les expositions les plus importantes sont localisées sur les terrains de pique-nique du Lac-Édouard et Shewenegan, au belvédère du Passage et aux sentiers de la Tourbière et du lac Étienne.

Au centre d’accueil et d’interprétation de Saint-Jean-des-Piles, on trouve également une salle d’exposition, un observatoire et un diaporama. Dans le parc, il est aussi possible d’assister à des soirées causeries ou de participer à des activités organisées par les naturalistes, par exemple des croisières d'observation en collaboration avec Croisières des Piles.

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6.7.4 Enjeux et stratégies de développement

Ce territoire à vocation de conservation, rapidement accessible à partir des centres urbains, permet une expérience en milieu naturel. Bien que l’hébergement ne soit possible qu’en camping et dans les deux gîtes communautaires, la qualité des infrastructures d’accueil permet un séjour facile et agréable dans cet environnement naturel. La demande semble toujours très forte et soutenue pour le parc national. La provenance des pêcheurs est maintenant extérieure à la région pour la plupart, mais on ignore celle des autres visiteurs. Les activités pratiquées n’impliquent aucun prélèvement faunique, sauf pour la pêche, et sont surtout orientées sur l’observation et l’interprétation de la nature

6.7.4.1 Constats généraux

• Fréquentation très élevée;

• Parc national le plus près des grands centres (Montréal et Québec);

• Accessibilité facile mais à un territoire restreint (4% de la superficie du parc);

• Territoire protégé à vocation de conservation (96% du parc);

• Infrastructures de qualité.

6.7.4.2 Problématiques de l’unité

• Vocation de conservation plus ou moins compatible avec l’exploitation par la pêche;

• Fréquentation maximale (au niveau de toutes les activités) allant parfois au-delà de la capacité de support des infrastructures actuelles et engendrant un risque de dégradation du milieu;

• Vieillissement de l’habitat forestier causant un impact sur la faune (espèces et productivité);

• Perte de la clientèle de pêcheurs advenant l’abandon de l’activité de pêche dans le parc;

• Déplacements des loups et des ours noirs dépassant largement les limites du parc;

• Déficience en hébergements de qualité et diversifiés.

6.7.4.3 Axes de développement

• Maintenir l’offre de pêche sportive;

• Susciter un intérêt pour la pêche chez les non-pêcheurs ou assurer une relève qui pourra s’exprimer ailleurs dans la région;

• Développer et maintenir un partenariat étroit avec les autorités responsables de la gestion des territoires adjacents;

• Offrir de l'hébergement de qualité à proximité des points d'accueil (maillage avec des gîtes touristiques).

6.7.4.4 Projet

• Coupler à l’activité de pêche un volet éducatif et d’initiation.

Unité 8. Terres publiques de la Basse Mauricie

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