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U NITÉ 15: ZEC LA CROCHE

Dans le document DE LA MAURICIE (Page 156-164)

5 ENJEUX ET STRATÉGIES DE DÉVELOPPEMENT

6.15 U NITÉ 15: ZEC LA CROCHE

En raison des caractéristiques biophysiques et géographiques qui lui sont propres, cette unité est constituée uniquement de la zec La Croche. D’une superficie de 352 km2 principalement en terres publiques, elle comprend également une bande de terrains privés du côté est de la zec.

L’unité se trouve en grande partie dans la municipalité de canton Langelier mais une portion au nord se trouve dans le territoire non organisé de Kiskissink. L’unité fait partie de la MRC du Haut-Saint-Maurice et de la zone de chasse et pêche 15. Ses principaux lacs sont les lacs Minomaquam, Kennedy, Matte, Langelier, Clair et de L’Équerre. Les principales vocations du territoire sont récréoforestière et faunique.

6.15.1 Infrastructures d’accès et d’accueil

L’unité est jugée moyennement accessible. Située à une vingtaine de kilomètres de La Tuque, on peut y accéder par une route pavée, via La Croche ou en longeant la rivière Saint-Maurice.

Le réseau routier à l’intérieur n’est cependant pas pavé. D’après des calculs basés sur les feuillets cartographiques élaborés à partir de photos aériennes datant de 1996, le développement routier est classé moyen (14 km/10 km2), et 65% du réseau est non carrossable. L’hiver, l’unité est accessible en motoneige par le sentier Trans-Québec totalisant 1,4 km de sentier par 10 km² de territoire, ce qui est considéré élevé à l’échelle régionale. La zec possède quelques sites de camping sauvage. Un seul poste d’accueil, situé au sud de la zec sur la route 155, permet l’enregistrement des utilisateurs. Le territoire de l’unité compte 126 chalets, dont 39 sur les terres publiques et 87 sur des terrains privés, pour une densité 3,6 chalets/10 km2, ce qui est moyen à l’échelle régionale.

6.15.2 Portrait de la demande 6.15.2.1 Pêche

Les pêcheurs recherchent principalement de l’omble de fontaine. La pression de pêche est en diminution depuis 1996 mais s’est stabilisée en 1999 et 2000 (environ 1,7 jours de pêche par hectare d’eau). À l’échelle régionale, cette pression est moyenne. Elle pourrait toutefois être limitée localement par le potentiel du territoire dont 73% est exploité selon le plan de pêche.

Selon le nombre de chalets et les habitudes de leurs occupants, on estime que la demande pour la pêche est d’environ 3900 jours, alors qu’on en réalise près de 3400. Pour la pêche, les villégiateurs font donc une utilisation typique de ce type de territoire. L’importance respective de la demande des villégiateurs et des pêcheurs autonomes n’est pas connue.

6.15.2.2 Chasse

Les principales espèces chassées dans la zec La Croche sont l’orignal, la gélinotte huppée et le lièvre. La chasse à l’ours est négligeable, aucun ours n’a été abattu en 1999 et en 2000. La pression sur l’orignal montre une tendance à la baisse depuis 1994-1995, passant de 35 jours chasseurs/10 km2 à 28 jours-chasseurs/10 km2 en 1999-2000. Cette baisse de la demande ne serait pas attribuable à une diminution de la qualité de chasse.

Selon le nombre de chalets, on estime que l’effort de chasse possible (2800 jours de chasse) est plus élevé que ce qui se fait réellement (1800 jours de chasse). La demande pour la chasse est donc faible et présente moins d’intérêt pour les utilisateurs du territoire que la pêche.

Unité 15. ZEC La Croche

En ce qui concerne la chasse au lièvre et à la gélinotte huppée, on sait que cette activité est très populaire mais elle semble en diminution. La pression exercée par les chasseurs est plutôt faible (7,3 jours-chasseurs/10 km2 en 2000) comparativement aux autres zecs (moyenne de 10,4 jours-chasseurs/10 km2).

6.15.2.3 Piégeage

Dans cette unité, on note la présence de six territoires de piégeage qui recouvrent plus de 90%

de l’unité. Leur superficie varie de 38 à 74 km2 avec une moyenne de 54 km2. La demande est forte pour les terrains qui pourraient éventuellement se libérer. La pression sur l’ours exercée par le piégeage est très faible (aucune bête récoltée en 1999 et seulement deux en 2000).

6.15.3 Portrait de la ressource faunique et de son habitat 6.15.3.1 Le milieu biophysique

6.15.3.1.1 Habitats aquatiques

L’unité offre au public un total de 297 plans d’eau, dont 121 lacs et 176 étangs, ces derniers ayant une superficie trop faible (moins d’un hectare) pour offrir un potentiel piscicole.

Comparativement aux autres unités de la région, l’unité 15 compte une plus faible proportion de lacs entre 20 et 100 ha et une plus forte proportion de plans d’eau entre 100 et 500 ha. Les lacs et les rivières recouvrent une superficie totale de 2000 ha d’eau, soit environ 6% de la superficie totale de l’unité. Cette proportion d’eau est moyenne en comparaison avec les autres unités de la Mauricie. Les cinq lacs de plus de 100 ha représentent 46% de la superficie en eau de l’unité.

Total 1 ha et

On trouve plusieurs lacs acides ou en voie de l’être sur le territoire de l’unité. Parmi les 64 lacs dont le pH est connu, 44 ont un pH inférieur à 6,0. Rappelons que l’acidité des lacs peut parfois limiter le potentiel faunique.

6.15.3.1.2 Habitats terrestres

L’unité se trouve dans une zone tempérée nordique (sous-zone de la forêt mélangée), dans le domaine de la sapinière à bouleau jaune. Le couvert forestier, d’une superficie de 322 km2, recouvre presque entièrement la portion terrestre de l’unité. Aucune coupe intensive n’a été effectuée sur ce territoire entre 1990 et 1999.

Unité 15. ZEC La Croche

Figure 20 Carte de l’unité 15 : Zec La Croche

Unité 15. ZEC La Croche

6.15.3.2 La faune

6.15.3.2.1 Faune aquatique

L’omble de fontaine est généralement associé à plusieurs espèces non sportives (mulet perlé, mulet à cornes, meunier noir, ouitouche et meunier rouge), sauf dans de rares lacs de tête ou l’espèce se retrouve en population pure. On trouve également d’autres espèces sportives comme le grand brochet et le doré jaune (espèces introduites), ainsi que le touladi.

Des travaux de restauration de la biodiversité d’origine ont eu lieu sur certains plans d’eau. En effet, depuis l’automne 1998, quatre lacs (377 ha d’eau) ont fait l’objet d’ensemencement d’ombles de fontaine de lignée domestique et en 1999, 26% des poissons capturés provenaient de lacs ensemencés. Au cours de l’année 2000, suite à des travaux de restauration, le lac Voisin a aussi été ensemencé d’ombles de fontaine de souche indigène.

Le succès de pêche à l’omble de fontaine et au doré jaune est à la baisse depuis 1996. Les niveaux demeurent toutefois supérieurs à la moyenne des zecs de la région. En ce qui concerne le grand brochet, dont la présence est marginale, le succès est bon et stable. En 2000, le pourcentage d’utilisation des lacs exploités était élevé (73%), mais ce taux d’exploitation descend à 66% si l’on tient compte du potentiel de l’ensemble des lacs. Les 38 lacs exploités (30% des lacs de l'unité) occupent une superficie de 1360 ha, soit plus de 68% de la superficie en eau. La pression de pêche pourrait être augmentée dans l’unité.

6.15.3.2.2 Grande faune

Le prélèvement d’orignaux est très variable dans cette unité, et montre des écarts importants, surtout avant 1994. La proportion des mâles dans la récolte est passée de 36% à 67% pendant cette période. Si la récolte des faons la première année du plan de gestion (alors que la chasse à la femelle était interdite) était semblable aux années antérieures, elle a augmenté régulièrement par la suite jusqu’en 1997-1998, atteignant deux faons/100 km2. Ce prélèvement, rarement atteint dans la région, représentait une partie importante de la récolte, soit 44% en moyenne pour les années 1995 à 1998. La situation s’est complètement transformée en 1999, la proportion de faons abattus chutant à 16% de la récolte, une valeur comparable aux années antérieures à 1994. De 1994 à 2000, le succès de chasse montre une augmentation de 7% à 11%, alors que l’effort nécessaire pour prélever un orignal est passé de 96 jours/orignal en 1994-1995 à 55 jours/orignal en 1999-2000. Depuis l’instauration du plan de gestion, les paramètres de chasse liés à la densité indiquent une hausse probable de cet indice d’au moins 40%. On croit que la population est très jeune et que le niveau d’exploitation est fort.

Dans le cas de l’ours noir, le taux d’exploitation par la chasse et le piégeage est passé de 11%

(1990-1997) à 3% (1998-2000) suite à l’instauration du plan de gestion, dû surtout à une baisse importante de la récolte par le piégeage. En effet, 41 ours ont ainsi été récoltés entre 1994 et 1997 (environ 10 ours par année), et quatre seulement pour la période 1998-2000 (près de 1 ours annuellement). Les chasseurs n’abattaient que trois ours en moyenne par année, un ou deux depuis 1998. À l'exception de l'année 1994, le nombre d’ours abattus par 100 km2 est demeuré près de zéro, ce qui est inférieur à la zone 15. Il est à noter que le sommet de 1994 correspond à un creux pour les unités avoisinantes au sud (12 et 13). Seulement 7 ours ont été capturés par la chasse ou le piégeage pour la période 1998 à 2000, de sorte que la proportion de mâles dans la récolte (60%) n’est pas fiable et ne peut servir à juger du niveau d’exploitation.

La récolte potentielle est de six ours annuellement. Le prélèvement d’ours noirs pourrait être

Unité 15. ZEC La Croche

augmenté dans cette unité, mais avec prudence, puisque le potentiel de cette espèce est limité dans la zec La Croche.

6.15.3.2.3 Petite faune

Parmi la petite faune présente sur le territoire de la zec La Croche, on trouve la gélinotte huppée, le tétras du Canada, quelques espèces de canards, de même que le lièvre d’Amérique.

Mentionnons que dans cette unité, le lièvre a connu récemment un sommet dans son cycle d’abondance et amorce maintenant une descente. En 2000, le succès de chasse pour la gélinotte huppée et le tétras du Canada (de 1,3 oiseau/jour), était légèrement inférieur à la moyenne des zecs (1,6 oiseau/jour) alors que celui du lièvre (0,14 lièvre/jour) était semblable à la moyenne des zecs (0,15 lièvre/jour).Tout comme dans les autres zecs, le petit gibier est nettement sous-exploité dans cette unité.

6.15.3.2.4 Animaux à fourrure

L’unité fait partie, avec les unités 13 et 17, de l’UGAF 34, où la récolte est la plus élevée de la région pour les espèces de milieux forestiers, particulièrement pour la belette, le castor, l’écureuil, le loup, la loutre, le lynx du Canada, l’ours noir, le pékan et le vison. Lorsque la récolte est pondérée en fonction de la superficie de l’unité, elle se distingue des autres unités de l’UGAF par ses captures élevées de belettes, d'écureuils roux, de pékans et de renards roux.

Le niveau d’exploitation des animaux à fourrure est plus important sur ce territoire que dans les unités voisines. Il est modéré au niveau de l’UGAF.

6.15.4 Enjeux et stratégies de développement

La pratique des activités consommatrices est limitée par l’accessibilité difficile à plusieurs secteurs et par le petit nombre de lacs de bonne superficie, ce qui a pour effet de concentrer la pression dans les mêmes secteurs. Le potentiel faunique étant relativement limité, le développement devra être orienté vers des activités non consommatrices ou vers une meilleure répartition de la pression de pêche et de chasse via l’amélioration du réseau routier. Cela aura pour effet de permettre l’augmentation de la villégiature.

6.15.4.1 Constats généraux

• Densité de villégiature moyenne à l’échelle régionale;

• Petite taille pour la plupart des lacs. Les six plus grands lacs occupant 65% de la superficie en eau;

• Accessibilité difficile à l’intérieur de l'unité;

• Augmentation possible du taux d’exploitation des plans d’eau pour la pêche.

6.15.4.2 Problématiques de l’unité

• Chemins peu entretenus et difficilement praticables limitant le développement du territoire;

• Forte exploitation de certains lacs;

• Potentiel de l’omble de fontaine limité par des espèces compétitrices dans plusieurs lacs;

• Orignal fortement exploité;

• Ours noir sous exploité mais présentant un potentiel limité;

• Petit gibier nettement sous exploité.

Unité 15. ZEC La Croche

6.15.4.3 Axes de développement

• Favoriser le développement de la villégiature;

• Augmenter le potentiel piscicole dans les secteurs les plus exploités de la zec.

6.15.4.4 Projets

• Restaurer la biodiversité d’origine dans 5 sites : lac Laroche, lac du Rocher, bassin du lac Lawrence, bassin du lac Kennedy et bassin du lac Clair. Ces projets pourraient engendrer un gain faunique de près de 1510 kg/année, soit 1410 jours-pêche avec un investissement de 534 000 $.

Unité 16. Lac Édouard

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