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Portait de la demande

Dans le document DE LA MAURICIE (Page 130-138)

5 ENJEUX ET STRATÉGIES DE DÉVELOPPEMENT

6.12 UNITÉ 12 : PÉRIURBAIN DE LA TUQUE

6.12.2 Portait de la demande

La pêche sportive est une activité importante dans cette unité. En raison de l’accessibilité du territoire, de la forte densité de villégiature et de la proximité des zones habitées, la demande y est très élevée. Estimée à partir du nombre de chalets, cette demande atteindrait 27 200 jours de pêche et serait uniformément répartie sur le territoire. À l’échelle régionale, la pression de pêche exercée (3,3 jours de pêche par hectare d’eau) est considérée comme forte. Les espèces les plus recherchées sont l’omble de fontaine et le touladi. Sur la rivière Saint-Maurice,

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certains secteurs sont particulièrement fréquentés pour la pêche à la barbotte, au doré jaune et au grand brochet. Il y a aussi une demande pour la pêche hivernale sur certains plans d’eau.

L'implication des intervenants sur les grands plans d’eau pour l’aménagement et la gestion de la faune aquatique traduit leur intérêt pour la pêche.

6.12.2.2 Chasse

La chasse au gros gibier, principalement pour l’orignal, est une activité prisée par les résidents et les villégiateurs du territoire. En effet, les résidents de cette unité achètent en moyenne 94 permis de chasse à l’orignal par 1000 habitants. De plus, ils se procurent autant de permis de chasse au cerf de Virginie (six par 1000 habitants) que les villes du sud de la région et ce, malgré l’importante distance à parcourir pour atteindre les zones où cette chasse est permise.

Les résidents achètent également 2,6 permis par 1000 habitants pour l’ours noir, ce qui est élevé par rapport aux autres municipalités de la région et place l’unité au second rang pour l’intérêt de ses résidents pour cette chasse.

Au niveau du petit gibier, l’unité permet la chasse au lièvre d’Amérique et à la gélinotte huppée.

On suppose que la demande pour ce type de gibier est forte, étant donné la présence d’utilisateurs potentiels dans l’unité. D’après le nombre de chalets, on estime que 19 200 jours de chasse (petits et gros gibiers) seraient effectués dans l’unité et que la pression de chasse devrait être moyenne (137 jours de chasse par 10 km2 de territoire) à l’échelle de la Mauricie.

6.12.2.3 Piégeage

Il n’y a pas de terrain de piégeage enregistré dans cette unité. On note la présence de beaucoup de trappeurs dans le région immédiate de La Tuque qui sont regroupés en association.

6.12.3 Portrait de la ressource faunique et de son habitat 6.12.3.1 Le milieu biophysique

6.12.3.1.1 Habitats aquatiques

La superficie totale en eau de cette unité est de 83 km² et occupe 6% du territoire, une proportion moyenne comparativement aux autres unités de la Mauricie. La superficie des 1777 plans d’eau totalise 55 km², la différence (28 km²) étant en rivières. Parmi ces plans d’eau, 1335 sont des étangs qui ont une superficie trop faible (moins d’un hectare) pour offrir un potentiel piscicole. Comparativement aux autres unités, on constate une plus faible proportion de lacs entre 20 et 100 hectares.

Unité 12. Périurbain de La Tuque

Figure 17 Carte de l’unité 12: Périurbain de La Tuque

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Selon le ministère de l’Environnement, l’unité est sensible à l’acidification des eaux de surface.

Le niveau du pH de quatre des cinq lacs analysés sur le territoire indiquait une tendance à l’acidification. Il semble que cette problématique concerne davantage les petits plans d’eau en tête de bassin que les grands lacs et les rivières.

La qualité de l’eau des lacs de ce territoire est jugée bonne. Le bassin de la rivière Saint-Maurice, en amont du barrage La Tuque, a fait l’objet d’un nettoyage partiel des billes de bois suite à l’arrêt du flottage, en 1996. La nécessité de traiter les larves de mouches noires en aval de ce barrage est un indice que la qualité de l’eau augmente dans la rivière. En raison des rejets des eaux usées de la ville et des papetières, la qualité de l’eau est jugée douteuse aux environs immédiats de la centrale de La Tuque, et la contamination de la chair des poissons par le mercure demeure préoccupante en amont de la centrale. On note cependant une nette amélioration depuis la mise en fonction des systèmes de traitement des eaux usées.

6.12.3.1.2 Habitats terrestres

L’unité se trouve dans la zone tempérée nordique, et en majeure partie dans la sous-zone de la forêt décidue, dans le domaine de l’érablière à bouleau jaune. Au nord et à l’ouest toutefois, l’unité chevauche la sous-zone de la forêt mélangée, et le domaine de la sapinière à bouleau jaune. Sur les 1406 km² de cette unité, 1252 km² sont boisés, ce qui représente presque toute la superficie terrestre de l’unité. L’agriculture y est peu développée, en raison du climat et des sols peu propices.

6.12.3.1.3 Milieux humides

Dans cette unité, on retrouve plusieurs zones marécageuses d’importance. Elles sont pour la plupart situées sur la rivière Saint-Maurice, dans les secteurs de la rivière au Lait, de la gare de Fitzpatrick, de Carignan et de la rivière Petite Bostonnais.

6.12.3.2 La faune

6.12.3.2.1 Faune aquatique

La grande majorité des lacs et des cours d’eau abritent des espèces d’eau froide. La diversité est faible, en général six espèces ou moins par lac. Sur les 34 lacs étudiés, 23 contenaient de l’omble de fontaine, 4 du grand brochet (dont un avec du doré) et 3 du touladi. La perchaude, le plus souvent associée au grand brochet et au touladi, était présente dans six lacs. Cinq lacs ne comportaient aucune population de poissons. L’omble de fontaine est généralement associé aux cyprins (75% des cas) plutôt qu’au meunier noir (22%); il constitue l’unique espèce dans quatre lacs. Certains lacs sont reconnus pour le touladi : Parker, petit lac Carignan et Carignan, ce dernier étant le meilleur lac à touladi de la région. Des lacs de grande superficie, comme les lacs La Tuque et Bourgeois offrent un très bon rendement pour l’omble de fontaine.

Les rivières Saint-Maurice, La Croche et La Bostonnais contiennent des espèces d'eau fraîches. Dans ce tronçon de la Saint-Maurice, on retrouve différentes espèces comme l’achigan à petite bouche, la barbotte brune, le crapet-soleil, le doré jaune, le grand brochet, les meuniers noir et rouge, la ouitouche, la perchaude et bien d’autres espèces sans intérêt sportif.

Globalement, pour les lacs et les rivières, l’offre est évaluée à 25 000 jours de pêche, soit du même ordre de grandeur que la demande. L’accessibilité facile permet de répartir la pression

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de pêche et de prévenir la surexploitation. De grands plans d’eau offrent une qualité de pêche soutenue.

Le lac Parker a fait l’objet d’un ensemencement pour restaurer sa population de touladi. On ensemence de l’omble de fontaine dans la Petite rivière Bostonnais, à La Tuque, dans le cadre du programme de pêche en ville. Historiquement, de nombreux petits plans d’eau ont été ensemencés pour soutenir la pêche dans l’unité.

6.12.3.2.2 Grande faune

L’orignal et l’ours noir sont les principales espèces de gros gibier de l’unité. On rapporte l’existence d’un ravage de cerfs de Virginie dans les milieux forestiers de la zone de la rivière au Lait. La densité est faible et les possibilités de chasse sont limitées.

L’abattage de l’orignal est supérieur à la zone mais a connu une baisse importante en 1994 et 1995, alors que la chasse à la femelle n’était pas permise. Avant ces années, la proportion de mâles dans la récolte était inférieure à 50%, soit un des plus bas de la région, indiquant probablement une faible densité. Toutefois, le nombre de faons par 100 femelles était dans les moyennes régionales, indiquant une productivité de moyenne à faible. On présume que la pression de chasse est très élevée dans cette unité qui est elle-même entourée de territoires où l’exploitation est généralement forte. La population d’orignaux doit donc se suffire à elle-même et le taux d’exploitation actuel est jugé maximal.

Dans le cas de l’ours noir, le taux d’exploitation par la chasse et le piégeage est passé de 13,9% (1990-1997) à 5,2% (1998-2000) lors de la mise en application du plan de gestion de l’espèce. C’est surtout le piégeage qui a diminué, passant de 28 ours en moyenne par année entre 1990 et 1997 à moins de 4 ours par année de 1998 à 2000. Le piégeage était donc particulièrement important entre 1994 et 1997. En ce qui concerne la chasse, le nombre de bêtes abattues par 100 km² présente des valeurs plus élevées que la zone de 1992 à 1998, atteint un sommet en 1993-95, puis baisse pour descendre sous les valeurs de la zone en 1999. La densité d’abattage dans l’unité (par 100 km²) est moyenne à élevée par rapport aux autres unités. La proportion élevée de mâles dans la récolte par la chasse et le piégeage entre 1998 et 2000 (81%) laisse croire que l'exploitation actuelle est acceptable puisqu’ils devraient composer au moins 65% de la récolte (ce qui correspond à la proportion de mâles pour la zone 15). Entre 1998 et 2000, 11 ours ont été prélevés par le piégeage contre 31 par la chasse. Le potentiel de récolte est d’environ 22 ours annuellement. Depuis 1998, on en enregistre 14 par année en moyenne, ce qui indique que le prélèvement pourrait être augmenté.

6.12.3.2.3 Petite faune

Parmi la petite faune présente sur le territoire de l’unité, on trouve la gélinotte huppée et le lièvre d’Amérique. L’état des populations n’est pas connu; les données de récolte dans les zecs avoisinantes ne montrent pas de tendance particulière. Régionalement, on peut estimer que les populations seront en hausse dans les prochaines années. On considère que le petit gibier est fortement exploité par les résidents et les villégiateurs du territoire.

6.12.3.2.4 Animaux à fourrure

L’unité fait partie de l’UGAF 33, dont l’habitat est en majorité forestier. Parmi les UGAF de la région, elle vient au second rang pour les captures de martres et de visons, et en troisième position pour celles de l’ours noir et de la belette.

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6.12.3.3 Principaux sites et activités d’intérêt récréofaunique ou écotouristique

Une partie du sanctuaire de pêche des rivières aux Brochets et du Milieu, deux tributaires du lac Mékinac où se reproduit la ouananiche, est dans l’unité. Le parc des Chutes de la Petite rivière Bostonnais possède un centre d’interprétation de la nature, des sentiers de promenade et des guides-interprètes pendant la saison estivale.

La ville de La Tuque organise un festival de pêche sur la petite rivière Bostonnais dans le cadre du programme Pêche en ville. À La Tuque, on note la présence de deux parcs municipaux : le parc Montcalm et le parc La flèche. Le lac Saint-Louis, au cœur de la ville, permet la pratique d’activités comme la promenade et les pique-niques. En outre, le sentier pédestre Rivière-aux-Rats à La Tuque longe la rivière Saint-Maurice. Un transporteur aérien offre également des envolées en hydravion pour observer les paysages environnants. Sa base est située dans le secteur des étangs Fitzpatrick. Huit sites de canot-camping et une entreprise spécialisée dans la descente en rabaska sont présents sur ce tronçon de la Saint-Maurice. Le parcours canotable sur la rivière Bostonnais, dans la municipalité de La Bostonnais, est reconnu par la Fédération québécoise du canot et du kayak. L’unité comprend plusieurs circuits de VTT, dont un sur la rive ouest du Saint-Maurice près de La Tuque.

6.12.4 Enjeux et stratégies de développement

Considérée comme le terrain de jeux des Latuquois, une bonne proportion des villégiateurs de cette unité vient cependant d’ailleurs. L’offre faunique est de qualité sur les grands plans d’eau, détériorée sur les petits, mais toujours accessible. La rivière Saint-Maurice offre un potentiel intéressant, tant par sa proximité que par sa productivité, mais conserve une image négative dans l’esprit de la population.

6.12.4.1 Constats généraux

• Accessibilité facile: route 155 de l’extérieur, réseau routier interne bien développé;

• Point stratégique (La Tuque) pour l’accès au territoire de la Haute-Mauricie;

• Pollution limitant la consommation des prises dans la rivière Saint-Maurice en amont du barrage de La Tuque (mercure);

• Bonne qualité de pêche sur les grands lacs malgré une forte occupation du territoire;

équilibre entre la demande et l’offre de pêche;

• Niveau de récolte maximal pour l’orignal;

• Territoire libre considéré le terrain de jeux des latuquois, auxquels s’ajoutent des résidents permanents sur les grands plans d’eau;

• Associations locales d’utilisateurs dynamiques et intéressées à la gestion de la faune aquatique;

• Demande pour la pêche hivernale.

6.12.4.2 Problématiques de l’unité

• Surexploitation de la faune aquatique sur les petits plans d’eau;

• Détérioration de l’habitat de l’omble de fontaine et présence d’espèces compétitrices;

• Restauration partielle seulement de l’habitat du poisson dans le bassin de la Saint-Maurice en amont du barrage de La Tuque;

• Offre limitante dans les lacs.pour la pêche hivernale.

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6.12.4.3 Axes de développement

La vocation faunique du territoire doit être reconnue. Le potentiel de développement doit être orienté vers la restauration des milieux aquatiques et l’utilisation du potentiel récréatif de la rivière Saint-Maurice.

• Améliorer la qualité de la pêche en milieu péri-urbain;

• Favoriser l’engagement des intervenants locaux dans la conservation et la mise en valeur de la faune;

• Mettre en valeur la rivière Saint-Maurice.

6.12.4.4 Projets

• Ententes particulières de gestion avec les intervenants locaux sur les grands plans d’eau;

• Restauration des milieux humides propices aux aménagements pour la sauvagine et pour des frayères situées entre le barrage Beaumont et La Tuque (projet provenant de l’écosommet de 1996);

• Rivière Saint-Maurice :

• Développer un circuit de randonnée sur la Saint-Maurice, de La Tuque à Shawinigan (canot-camping, gites, etc.);

• Développer des activités d’observation et de récréation dans le bassin amont du barrage La Tuque

• Ensemencer les petits plans d’eau pour soutenir la pêche à l’omble de fontaine dans les environs de La Tuque;

• Évaluer la possibilité d’offrir la pêche d’hiver au réservoir Beaumont.

Unité 13. ZECs du TNO de Wayagamac

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