• Aucun résultat trouvé

6 Z ONAGE RÉGIONAL

6.2 UNITÉ 2 : FLEUVE SAINT-LAURENT

Cette unité, d’une superficie de 445 km2 (dont 199 km2 en Mauricie et 246 km2 dans la région administrative du Centre-du-Québec), est constituée de la portion du fleuve Saint-Laurent en aval du lac Saint-Pierre et de ses terres avoisinantes. Elle se partage entre la ville de Trois-Rivières et la MRC Les Chenaux pour la partie nord, et la MRC Bécancour, pour la section sud.

La tenure est principalement privée, à l’exception de l’eau, et à vocation résidentielle et agricole sur la rive nord de même qu’à vocation agricole et industrielle (parc industriel et portuaire de Bécancour) sur la rive sud. L’unité comprend le cours inférieur de cinq rivières importantes : les rivières Saint-Maurice, Batiscan et Sainte-Anne sur la rive nord ainsi que Bécancour et Gentilly sur la rive sud. Cette unité fait partie de la zone de chasse et pêche 7, ce qui correspond au district fédéral « G » pour la chasse aux oiseaux migrateurs. L’unité correspond également aux limites de la zone d’intervention prioritaire (ZIP) « Les Deux Rives » du Plan d’action Saint-Laurent.

6.2.1 Infrastructures d’accès et d’accueil

L’unité est rapidement accessible de Québec en moins d’une heure, de Montréal en une heure trente, par l’autoroute 40 (rive nord) ou par les routes 132 et 138 qui longent le fleuve sur les rives sud et nord, respectivement. D’après des calculs basés sur des photographies aériennes datant de 1995 et 1998, le réseau routier est fortement développé. On compte environ 22 kilomètres de chemins (excluant les rues) par 10 km² de territoire (excluant l’eau), ce qui est élevé à l’échelle régionale. Le réseau est carrossable à 84 % et pavé à 50 %. On trouve des marinas et des rampes de mise à l’eau qui permettent l’accès aux rivières ou directement au fleuve. Cette accessibilité est toutefois limitée par la forte privatisation des rives. Le transport aérien est aussi possible (hydravions). On compte de nombreux sentiers locaux, régionaux et Trans-Québec de motoneige totalisant 1,7 km de sentiers/10 km2 (1,4 km/10 km2 en Mauricie et 1,8 km/10 km2 au Centre-du-Québec), ce qui est élevé à l’échelle régionale. Mentionnons également qu’un circuit cyclable sillonne le territoire, tant du côté sud que du côté nord du fleuve.

La villégiature est exclusivement privée et localisée en bordure du fleuve. Par rapport à la Mauricie, les 336 chalets de la rive nord représentent une très forte densité de villégiature, alors que sur la rive sud, les 188 chalets représentent une densité forte à l’échelle du Centre-du-Québec. Les deux pourvoiries sans droits exclusifs Club de Golf Bécancour et Safari Loisirs Québec inc. offrent, en collaboration avec l’auberge Godefroy, un total de 207 places d’hébergement. On trouve plusieurs complexes hôteliers, motels, campings et gîtes. Des entreprises de services liées à la pratique d’activités sont présentes sur le territoire, dont plusieurs exploitants de pêche blanche (au poulamon) regroupés à Sainte-Anne-de-la-Pérade et, dans une moindre mesure, à Batiscan et à Sainte-Geneviève-de-Batiscan.

6.2.2 Portrait de la demande

6.2.2.1 Pêche sportive

Unité 2. Fleuve Saint-Laurent

Plan de développement régional associé aux ressources fauniques du Centre-du-Québec 38 La pêche sportive en eau libre est pratiquée à bord de petites embarcations et sur les quais. On estime que la demande atteignait en 1999 un total de 90 000 jours de pêche. La pression de pêche y est élevée à l’échelle régionale, soit 45,2 jours de pêche par 10 km² de territoire ou 11,7 jours de pêche/ha. Le doré jaune, la perchaude, le grand brochet, l’achigan à petite bouche et le poulamon atlantique sont les espèces les plus recherchées sur le territoire.

Pendant la saison hivernale, les pêcheurs sportifs recherchent surtout le poulamon atlantique et le doré jaune. La pêche aux « petits poissons des chenaux » (poulamons) connaît une grande popularité. Le canal de rejet des eaux chaudes de la centrale nucléaire de Gentilly attire aussi plusieurs pêcheurs en hiver et au début du printemps, alors qu’il est libre de glace et que les carpes et les barbues de rivière y sont concentrées.

6.2.2.2 Pêche commerciale

En 2000, on comptait 26 permis de pêche commerciale. On note une baisse des détenteurs de permis depuis 1990-1991 mais l’effort de pêche global demeure le même. Les débarquements annuels représentent en moyenne 225 tonnes de poissons (1986 à 1996). Les espèces recherchées sont l’esturgeon jaune, l’anguille d’Amérique, la perchaude, la barbotte brune, les dorés (jaune et noir) et la carpe. La pêche commerciale tend à se concentrer et à se spécialiser.

6.2.2.3 Chasse

La demande pour la chasse dans cette unité est surtout fonction de la sauvagine. La pression est considérée faible pour les gros gibiers.

6.2.2.4 Piégeage

Au cours des dernières années, on note une diminution de la demande pour le piégeage attribuable à la baisse du prix des peaux. Ainsi, le nombre de trappeurs résidents dans l’unité est passé de 296 à 105 entre 1986 et 1996.

6.2.2.5 Observation de la faune et activités en milieu naturel

Ces activités sont populaires dans l’unité en raison de sa proximité avec les pôles urbains ; en plus du parc de l’île Saint-Quentin et du parc écologique de la rivière Godefroy qui sont propices à l’observation d’oiseaux, plusieurs sites non aménagés sont fréquentés par les ornithologues.

La présence du fleuve et des rivières permet la pratique d’activités nautiques. La qualité de l’eau et l’accessibilité au fleuve sont les deux préoccupations majeures des citoyens en ce qui concerne la pratique d’activités nautiques et aquatiques.

6.2.3 Portrait de la ressource faunique et de son habitat

6.2.3.1 Le milieu biophysique

6.2.3.1.1 Habitats aquatiques

En plus du fleuve Saint-Laurent, l’unité comprend plus d’une centaine de marais et d’étangs, dont plus des deux tiers se trouvent sur la rive sud du fleuve. Le fleuve comprend un chenal navigable dragué de 11,3 m de profondeur et de 240 m de largeur. En dehors du chenal, le fleuve est caractérisé par des zones d'eau peu profonde (moins de 3 m). La superficie en eau

Unité 2. Fleuve Saint-Laurent

de l’unité est très importante. Elle atteint 16 000 ha, ce qui représente environ 36 % de la superficie totale de l’unité

.

Unité 2. Fleuve Saint-Laurent

Figure 7 Carte de l’unité 2 : Fleuve Saint-Laurent

Unité 2. Fleuve Saint-Laurent

La qualité de l’eau dans les tributaires du fleuve Saint-Laurent et dans le fleuve lui même est passable mais va en s’améliorant. La baignade à l’embouchure de la rivière Saint-Maurice (plage de l’île Saint-Quentin) est même à nouveau autorisée. Les rivières Sainte-Anne et Batiscan sont affectées par les eaux usées de l’activité agricole en amont du secteur.

Certaines embouchures de rivières (Sainte-Anne et Bécancour) sont très ensablées, ce qui peut parfois rendre l’accessibilité difficile pour les poissons en migration lorsque les niveaux d’eau sont trop bas. Dans la rivière Sainte-Anne, des études ont montré que la reproduction est meilleure lorsque le débit de la rivière est élevé et le niveau d’eau du fleuve en décembre et janvier (période de migration des géniteurs) est haut.

Notons que le régime thermique de ce secteur du fleuve Saint-Laurent est localement modifié par les eaux de refroidissement de la centrale nucléaire Gentilly II, qui sont rejetées dans le fleuve par un canal localisé à quelques centaines de mètres en aval de la centrale. Le réchauffement de l’eau constitue une modification physique importante de l’habitat du poisson.

6.2.3.1.2 Milieux humides

Cette unité d’aménagement se distingue par la présence de 3832 ha de milieux humides (herbiers aquatiques, marais, prairies humides et marécages), dont certains sont soumis à l’influence des inondations printanières. Ces habitats sont principalement utilisés comme halte migratoire par la bernache du Canada, les canards plongeurs et les canards barboteurs. Ils jouent également un rôle important au niveau de la reproduction et de l’alimentation des poissons, particulièrement au printemps.

De manière générale, la pente des rives est douce, sauf sur la rive sud, dans la partie aval du tronçon où la berge est davantage escarpée. Sur la rive nord, 44 % des berges sont artificielles alors que sur la rive sud, cette proportion est de 24 %. L’érosion affecte environ le quart des rives naturelles restantes.

6.2.3.1.3 Habitats terrestres

La forêt recouvre 74 km² (20 km² sur la rive nord et 54 km² sur la rive sud), soit 26 % de la superficie terrestre de l’unité. L’unité se trouve dans une zone tempérée nordique, où la forêt est décidue, dans le domaine de l’érablière à tilleul.

6.2.3.2 La faune

6.2.3.2.1 Faune aquatique

Dans cette unité d’aménagement, on retrouve surtout des espèces d’eau fraîche. Mentionnons le doré jaune, le doré noir, le grand brochet, la perchaude, l’achigan à petite bouche, l’esturgeon jaune, l’anguille d’Amérique, la barbotte brune, la barbue de rivière, la carpe, la lotte, les catostomidés (meuniers, chevaliers) et les crapets. Pendant la saison hivernale, le poulamon atlantique utilise les rivières Sainte-Anne et Batiscan pour la fraye. Mentionnons que, dans le secteur de Gentilly II, l’élévation de température attire certaines espèces de poissons du fleuve, notamment l’achigan à petite bouche et la barbue de rivière.

Bien que la majorité des pêcheurs sportifs consomment leurs prises sans être particulièrement préoccupés par la contamination de la chair des poissons, il est important de préciser que le niveau de la contamination par le mercure et les BPC a significativement diminué depuis une

Unité 2. Fleuve Saint-Laurent

Plan de développement régional associé aux ressources fauniques du Centre-du-Québec 44 dizaine d’années. Les principales contraintes à l’exploitation par la pêche sportive sont le manque d’accessibilité et la pratique de la pêche commerciale. En ce qui a trait à la commercialisation d’espèces locales (lotte, meunier, carpe), on note plusieurs contraintes dont l’esthétique des poissons, les difficultés de conservation et la concentration des intermédiaires de distribution.

6.2.3.2.2 Grande faune

Pour l'orignal, le potentiel de cette unité est considéré comme étant faible et aucun développement visant une augmentation de la récolte de cette espèce n’y est envisageable.

Très peu d’orignaux ont été récoltés dans cette unité entre 1991 et 2000. La faible superficie d’habitat propice à la présence de cette espèce explique en partie ce faible potentiel.

L’ours noir fréquente peu le territoire de l’unité. Seulement cinq ours y ont été abattus par la chasse depuis 1990, dont trois en Mauricie. Ils ne s’aventurent dans l’unité que lorsque la nourriture se fait rare, ce qui les rend alors plus susceptibles à l'exploitation.

Le potentiel pour le cerf de Virginie se situe surtout sur la rive sud du fleuve, dans la région du Centre du Québec. Dans cette région, la récolte sportive de cerfs de Virginie a progressé en moyenne de 15 % par année entre 1991 et 2000 pour atteindre une récolte totale de 51 cerfs lors de la dernière saison de chasse. Plus de 60 % de la récolte sportive de cette unité s’effectue à l’ouest et dans le parc industriel de Bécancour. On estime que la densité de population de cette unité se situe à environ 2,5 cerfs/km2 d’habitat. La densité de récolte sportive de cette unité est d’environ 90 cerfs/100 km2 alors que pour l’ensemble de la zone de chasse 7, la densité de récolte s’établit à 41 cerfs/100 km2 d’habitat. Cette forte densité de récolte (comparativement à la zone de chasse 7) est attribuable à la très faible proportion de milieux forestiers retrouvés dans cette unité et possiblement à la forte pression de chasse qui y est exercée. Le grand nombre d’accidents routiers se produisant à proximité du parc industriel de Bécancour suggère que des mesures pourraient être envisagées afin d’augmenter la récolte sportive dans cette unité à proximité du parc industriel afin de remédier à cette problématique.

Aucun ravage d’importance n’a été répertorié jusqu’à ce jour dans cette unité.

6.2.3.2.3 Petite faune

Parmi la petite faune présente sur le territoire de l’unité, on trouve la sauvagine (bernache du canada, oie des neiges, canards barboteurs, canards plongeurs) dont la présence est cependant moins marquée qu’au lac Saint-Pierre. Au printemps, les rassemblements de sauvagine les plus importants sont constitués de bernaches du Canada, en amont du pont Laviolette, où sont présents environ 7000 individus. Notons que l’oie des neiges est une espèce en expansion dans ce secteur.

À l’automne, les battures de Gentilly et les marais riverains de Gentilly accueillent les contingents les plus importants de canards barboteurs (environ 6000). Le groupe des canards plongeurs est davantage représenté par les garrots, que l’on retrouve l’automne sur les battures de Gentilly (1500 oiseaux) et sur la rive sud, entre Gentilly et Deschaillons (2500 individus). Les fuligules se rencontrent en aval de la rivière aux Orignaux, laquelle se trouve entre Gentilly et Saint-Pierre-Les-Becquets (environ 2000 fuligules) et en aval de la rivière Sainte-Anne (1500 individus). Le secteur du lac Saint-Paul offre probablement un bon potentiel pour la sauvagine, puisqu’on y retrouve un habitat faunique reconnu (aire de concentration d’oiseaux aquatiques).

Unité 2. Fleuve Saint-Laurent

On trouve également la gélinotte huppée et le lièvre d’Amérique. La bécasse d’Amérique est présente dans certains boisés. On peut observer des oiseaux de rivage (limicoles) sur les plages près de Gentilly et de Bécancour. On peut également pratiquer cette activité à l’embouchure de la Petite rivière du Chêne et de la rivière Bécancour sur la rive sud, et à l’embouchure des rivières Sainte-Anne et Batiscan sur la rive nord.

6.2.3.1.7 Animaux à fourrure

L’unité fait partie des UGAF 37 et 82. La principale espèce recherchée sur cette unité est le rat musqué. Le piégeage de cette espèce s’effectue principalement aux embouchures des rivières Bécancour et Gentilly, ainsi que dans les marais en bordure de l’île Saint-Quentin. Ces marais accueillent également le vison. L’unité permet aussi la capture de renards, de coyotes, de ratons laveurs ainsi que de mouffettes.

6.2.3.3 Principaux sites et activités d’intérêt récréofaunique ou écotouristique

· Canal de rejet des eaux de refroidissement de la centrale nucléaire de Gentilly.

· Site de la rivière Marguerite sur la rive sud du fleuve, près du pont Laviolette (aménagé pour la sauvagine).

· Site du parc industriel de Bécancour (aménagé pour la sauvagine).

· Parc écologique de la rivière Godefroy, caractérisé par la présence de marais favorisant la diversité de la faune et de la flore et d’une forêt de feuillus typiques. On y accède par une halte routière aménagée sur la route 132, où se situe le départ pour les sentiers de randonnée pédestre et d’auto-interprétation.

· Centre de la diversité biologique du Québec. Sentiers pédestres, expositions, projections, visites commentées et autoguidées.

6.2.4 Enjeux et stratégies de développement

Le fleuve est omniprésent dans le paysage, mais peu accessible surtout en aval de Gentilly où les quais fédéraux ont été enrochés. Milieu moins productif et moins fréquenté par la faune que le lac Saint-Pierre, la présence de battures et de zones inondables permet quand même de fortes concentrations d'oiseaux aquatiques et une pêcherie commerciale. Malgré le peu de boisés, le cerf de Virginie est présent sur la rive sud et cause des accidents routiers par endroits, en particulier dans le secteur du parc industriel de Bécancour.

6.2.3.4 Constats généraux

· Accessibilité facile à l’unité;

· Sous-utilisation de plusieurs espèces de poissons rejetés par les pêcheurs commerciaux.

6.2.3.5 Problématiques de l’unité

· Peu d’infrastructures d’observation aux sites de concentrations fauniques;

· Difficultés d’accès à l’eau;

· Manque d’entretien des rampes de mise à l’eau en aval du pont Laviolette;

· Nécessité d’utiliser de lourds équipements de pêche sur le fleuve;

· Pêche commerciale diminuant le potentiel de la pêche sportive;

Unité 2. Fleuve Saint-Laurent

Plan de développement régional associé aux ressources fauniques du Centre-du-Québec 46

· Nombreux accidents routiers imputables aux cerfs de Virginie dans le secteur du parc industriel de Bécancour.

6.2.3.6 Axes de développement

· Favoriser l’observation et l’interprétation de la faune;

· Augmenter les points de vue sur le fleuve et améliorer ceux déjà existants;

· Favoriser l’accès au fleuve;

· Favoriser le développement de mets préparés à partir d’espèces de poissons sous exploitées;

· Promouvoir la concertation et la recherche de financement pour réaliser le creusage des embouchures de rivières trop ensablées;

· Augmenter le prélèvement du cerf de Virginie dans le secteur du parc industriel de Bécancour.

6.2.3.7 Projets

· Instaurer un programme d’interprétation et de mise en valeur écologique;

· Le gouvernement fédéral prévoit céder des petites installations (ex. quai) aux municipalités pour la mise en valeur dans le cadre de projets axés sur le récréotourisme. Il faudrait s’assurer que le quai demeure un quai d’accostage où la pêche est possible, et non un remblai enroché qui limite les possibilités;

· Réaliser des cartes des sites de mise à l’eau, des potentiels pour la pêche sportive, des pourvoyeurs offrant des services liés à la pêche, en collaboration avec les associations de pêcheurs, les municipalités, le comité ZIP Les Deux Rives, etc.;

· Créer un site web ou des CD-Rom aux mêmes fins;

· Publiciser l’existence du canal de rejet de Gentilly II et les possibilités de pêche hivernale en eau libre qui en découlent. Démystifier l’aspect « contamination » engendré par la proximité de la centrale nucléaire;

· Développer des excursions de pêche sur le fleuve.

Unité 3. Basses-terres du Centre-du-Québec