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6 Z ONAGE RÉGIONAL

6.1 UNITÉ 1. LAC SAINT-PIERRE

6.1.3 Portrait de la ressource faunique et de son habitat

6.1.3.1.1 Habitats aquatiques

La masse d’eau qui constitue le lac Saint-Pierre est traversée par un chenal navigable dragué de 11,3 m de profondeur et de 240 m de largeur. En dehors du chenal, le lac est caractérisé par des zones d'eau peu profonde (moins de 3 m) à caractéristiques lacustres. Le débit moyen annuel du fleuve est de 9 725 m3/s à l'entrée du lac et de 10 500 m3/s à sa sortie.

En plus du lac Saint-Pierre lui-même et des six cours d’eau principaux, l’unité comprend plus de 200 étangs et marais répartis sur les deux rives du lac. La superficie en eau de l’unité est très importante. Elle atteint un total de 333 km2 (dont 159 km2 en Mauricie et 174 km2 dans la région du Centre-du-Québec), soit plus de 50 % de la superficie totale de l’unité. L’embouchure de plusieurs rivières (Du Loup, Saint-François, Chenal Tardif, etc.) est fortement ensablée, ce qui nuit au passage des embarcations et limite les échanges entre le lac et les rivières pour les poissons pendant la saison estivale.

6.1.3.1.2 Milieux humides

Les milieux humides du lac Saint-Pierre représentent à eux seuls 20 % des milieux humides encore présents le long du Saint-Laurent. L’une des principales et des plus importantes caractéristiques du lac Saint-Pierre demeure la vaste étendue de sa plaine d’inondation. Au printemps, les eaux débordent du lit du fleuve et submergent 7000 ha de prairies naturelles, d’arbustaies, de forêts riveraines et de terres cultivées. Ces milieux constituent les frayères de la plupart des espèces de poissons du lac Saint-Pierre.

Dans cette vaste plaine d’inondation, on compte 4000 ha de terres agricoles qui sont principalement utilisées par les oiseaux lors de leur arrêt migratoire. Dans l’unité, on trouve quatre types d'habitats humides. Les herbiers aquatiques et les marais se retrouvent dans le lac, alors que les prairies humides et les marécages se rencontrent dans la plaine d'inondation.

6.1.3.1.3 Habitats terrestres

L’unité se trouve dans une zone tempérée nordique, où la forêt est décidue, dans le domaine de l’érablière à tilleul. L’érablière argentée s’y trouve à la limite nord de sa distribution. Les habitats terrestres se composent d’herbaçaies, d’arbustaies, de terres agricoles et de forêts. Les forêts ne recouvrent que 50 km2 (13 km2 sur la rive nord et 37 km2 sur la rive sud), soit 15 % de la superficie terrestre de l’unité. Les terres sont principalement à vocation agricole. Certaines terres sur le pourtour du lac bénéficient d’une protection par acquisition pour fins de

Unité 1. Lac Saint-Pierre

Plan de développement régional associé aux ressources fauniques du Centre-du-Québec 32 conservation (site RAMSAR) qui n’empêche toutefois pas la villégiature, l’agriculture, la chasse et le piégeage.

6.1.3.2 La faune

6.1.3.1.4 Faune aquatique

Près de 80 espèces de poissons sont présentes sur le territoire. En termes d’abondance, les principales espèces d’intérêt récréatif sont : la perchaude, les dorés (jaune et noir), le grand brochet et la barbotte brune. On trouve également l’esturgeon jaune, l’anguille d’Amérique, les crapets, la barbue de rivière, le meunier noir et le méné jaune. Bien que la majorité des pêcheurs sportifs consomment leurs prises sans être particulièrement préoccupés par la contamination de la chair des poissons, il est important de préciser que le niveau de contamination par le mercure et les BPC a significativement diminué depuis une dizaine d’années.

La pêche commerciale prélève annuellement environ 1000 tonnes de poissons au lac Saint-Pierre. Cette exploitation a un impact significatif sur la ressource (l’esturgeon jaune et la perchaude sont surexploités) et diminue la qualité de la pêche sportive. Au milieu des années 1980, on estimait que la pêche commerciale prélevait environ 75 % de la récolte totale de perchaudes.

Plusieurs pistes permettent d’entrevoir une augmentation des bénéfices socio-économiques et la création d’emplois liés à l’exploitation de la ressource faunique :

- Une diminution de la pression de pêche commerciale favoriserait une amélioration de l’offre de pêche sportive et permettrait le développement du secteur de la fourniture de services de pourvoirie reliés à la pêche. Cela pourrait se manifester dans l’ensemble du lac Saint-Pierre ou encore, préférentiellement, dans une partie du lac où la pêche sportive serait privilégiée.

- La structure actuelle de la mise en marché de la perchaude pêchée commercialement fait en sorte que la majorité de la récolte est exportée en dehors de la région : cela cause une augmentation du prix au détail et une rareté de la ressource, ce qui nuit à l’authenticité d’événements comme le festival de la Gibelotte de Sainte-Anne-de-Sorel et limite l’approvisionnement local.

- Certaines ressources aquatiques abondantes comme la barbotte brune, les meuniers et les écrevisses sont rejetées à l’eau en grande quantité, faute de marchés.

6.1.3.1.5 Grande faune

Dans cette unité, le potentiel d’exploitation de l’orignal est considéré comme étant très faible et aucun développement visant une augmentation de la récolte de cette espèce n’y est envisageable. Très peu d’orignaux ont été récoltés dans cette unité entre 1991 et 2000. La faible superficie d’habitat propice à la présence de cette espèce explique en partie ce faible potentiel.

L’ours noir est une espèce qui fréquente rarement le territoire de l’unité. Un seul ours, un mâle, a été abattu par la chasse depuis 1990. Ce fut en 1995, lors d’une année de disette. La rareté

Unité 1. Lac Saint-Pierre

de la nourriture obligeait alors les ours à devenir davantage mobiles et à s’aventurer plus au sud, ce qui les rendait plus susceptibles à l'exploitation.

Le cerf de Virginie se retrouve sur la rive sud principalement. La récolte sportive de cerfs dans cette unité affiche une progression annuelle moyenne de 27 % depuis 1991. Cette dernière est passée de 3 à 26 cerfs entre 1991 et 2000. La récolte sportive se concentre davantage dans la portion ouest de l’unité, là où se retrouvent la majorité des blocs forestiers. On estime que la densité de population dans cette unité se situe à environ 2,5 cerfs/km2 d’habitat. La densité de récolte sportive se chiffre à 55 cerfs/100 km2 d’habitat, alors que pour l’ensemble de la zone de chasse 7, elle est de 41 cerfs/100 km2. Cette forte densité de récolte comparativement à la zone de chasse 7 est attribuable à la très faible proportion de milieux forestiers retrouvés dans cette unité (50 km²) et possiblement à la forte pression de chasse qui y est exercée. Aucun ravage d’importance n’a été répertorié jusqu’à ce jour dans cette unité. Le potentiel de récolte pour cette espèce est faible.

6.1.3.1.6 Petite faune

On trouve au lac Saint-Pierre treize espèces d’amphibiens et quatre espèces de reptiles La grenouille léopard est omniprésente sur le territoire. En outre, cette région permet l’observation de 288 espèces d’oiseaux, dont 167 nichent au lac Saint-Pierre.

La sauvagine (bernache du Canada, grande oie des neiges, canards barboteurs et plongeurs) constitue un élément important de la ressource faunique de l’unité. Le lac est situé en plein centre d’un couloir majeur de migration printanière qui est utilisé chaque année par plus de 800 000 oiseaux, dont 700 000 oies des neiges, 85 000 bernaches du Canada et 7 000 canards barboteurs. Il constitue la plus importante halte migratoire printanière de tout le fleuve Saint-Laurent. Le lac Saint-Pierre représente aussi un site de nidification très important pour de nombreuses espèces d’oiseaux. À l’automne, le nombre de canards est encore plus important (environ 20 000 plongeurs et 20 000 barboteurs). Plusieurs secteurs riverains ont été aménagés pour la sauvagine et le poisson. Notons que la population de fuligules a connu une diminution de 73 % en 10 ans, causée par le dérangement lié aux activités nautiques et de chasse.

Dans cette unité, les petits gibiers sont représentés par le lièvre d’Amérique, la gélinotte huppée et la perdrix grise (rive sud). On trouve aussi la bécasse d’Amérique dans certains boisés.

6.1.3.1.7 Animaux à fourrure

Cette unité fait partie des unités de gestion des animaux à fourrure (UGAF) 37 sur la rive nord et 82 sur la rive sud. La principale espèce recherchée sur cette unité est le rat musqué.

Certaines zones au lac Saint-Pierre, particulièrement la baie Yamachiche, la baie de Maskinongé et la baie Saint-François montrent un potentiel élevé pour cette espèce. On capture aussi dans l’unité des renards, des coyotes, des ratons laveurs ainsi que des mouffettes.

6.1.3.3 Principaux sites et activités d’intérêt récréofaunique ou écotouristique

Le lac Saint-Pierre permet la pratique d’activités aussi variées que la pêche, la chasse, l’observation des oiseaux, l’interprétation de la nature, la visite et l'interprétation de sites historiques, le nautisme et la randonnée pédestre ou cycliste :

· Notre-Dame-de-Pierreville (surnommée « le village des pêcheurs ») : pêche blanche Centre de pêche André Boisvert

Unité 1. Lac Saint-Pierre

Plan de développement régional associé aux ressources fauniques du Centre-du-Québec 34 Centre de pêche Raymond Paulhus

Pourvoirie La Cabane du Pêcheur

· Baie-du-Febvre

Centre d'interprétation de Baie-du-Febvre

Sites aménagés dans le cadre du Plan nord-américain de gestion de la sauvagine, pour la sauvagine et le poisson, dont un refuge d’oiseaux migrateurs sur le territoire de la Défense nationale

Chasse contrôlée (SARCEL)

Observation de la sauvagine et du gibier Chasse et pêche blanche

· Parc écologique de l'Anse du Port près de Saint-Jean-Baptiste-de-Nicolet : aménagements fauniques, sentiers sur pilotis (passerelles) et tour d'observation de 9 m pour l’observation de la faune

· Port Saint-François : quai permettant la pêche au bord du fleuve