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6 Z ONAGE RÉGIONAL

6.4 UNITÉ 4 : BOIS-FRANCS

Cette unité, d’une superficie de 2354 km², est presque exclusivement de tenure privée. Elle couvre partiellement les MRC de l’Érable et d’Arthabaska. Les municipalités de Victoriaville et de Plessisville sont les plus peuplées de l’unité. Les principaux cours d'eau des Bois-Francs sont les rivières Nicolet, Bécancour, Bulstrode et Bourbon. Les plans d’eau les plus importants sont les lacs William, Joseph et Nicolet. L’affectation principale de cette unité est agricole, à l’exception d’une section récréo-forestière située dans la pointe sud-est. Le territoire est en majeure partie (90 % environ) compris dans la zone de chasse et pêche 7, le reste étant dans la zone 4. Ce secteur du Centre-du-Québec chevauche deux bassins versants : ceux des rivières Nicolet et Bécancour.

6.4.1 Infrastructures d’accès et d’accueil

L’unité est jugée facilement accessible par le réseau routier québécois et régional. On peut s’y rendre par l’autoroute 20 et l’autoroute 55 ainsi que par plusieurs routes régionales. Le réseau routier dans l’unité est bien développé, comptant environ 20,5 km de chemin par 10 km² de territoire. Ces routes sont carrossables à 85 % et pavées à 30 %, ce qui est moyen à l’échelle régionale.

En hiver, l’unité est accessible en motoneige par des sentiers locaux, régionaux et Trans-Québec, qui totalisent 1,6 km de sentiers par 10 km², ce qui est moyen par rapport aux autres unités de la région. Le transport aérien est aussi possible ; on retrouve un aéroport à Victoriaville. La piste cyclable la Route Verte passe au niveau de Victoriaville.

La densité de chalets est de 9,3 chalets par 10 km², une densité moyenne à l’échelle régionale.

Avec 511 chalets en bordure des lacs William et Joseph, 165 sur la rive nord des Trois lacs et autant au lac Nicolet, ces quatre grands plans d'eau supportent 38% de la villégiature privée de l'unité. On y retrouve également une pourvoirie sans droits exclusifs, la Corporation de gestion des rivières des Bois-Francs, qui offre 74 places en hébergement. De plus, on note la présence d’au moins huit terrains de camping dans l’unité.

6.4.2 Portrait de la demande

Nous considérons que les activités fauniques sont pratiquées presque exclusivement par les résidents.

6.4.2.1 Pêche

Les espèces recherchées dans cette unité sont l’omble de fontaine, le doré jaune, le maskinongé et le grand brochet. Cette unité compte les trois plus grands lacs de la région du Centre-du-Québec, soit les lac William, Joseph et Nicolet. On estime que la pression de pêche est moyenne à l'échelle régionale (exception faite du fleuve), principalement en raison de ces grands plans d'eau.

Unité 4. Bois-Francs

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6.4.2.2 Chasse

D'après la pression de chasse observée à l'échelle régionale, la demande serait modérée pour le cerf de Virginie et l'orignal, et forte pour l'ours noir. Les activités de chasse au lièvre d’Amérique et à la gélinotte huppée pratiquées dans les Bois-Francs ne sont pas documentées.

6.4.3 Portrait de la ressource faunique et de son habitat

6.4.3.1 Le milieu biophysique

6.4.3.1.1 Habitats aquatiques

Dans les Bois-Francs, la superficie en eau est de 22 km², soit 1 % de la superficie totale de l’unité. Cette unité compte 54 plans d’eau d'une superficie de plus d’un hectare. La plupart de ces lacs sont de petite dimension, couvrant moins de 5 hectares chacun.

Total 1 à 5 ha 5 à 20 ha 20 à 100 ha 100 ha et

La qualité de l’eau des rivières Nicolet et Bulstrode est jugée douteuse pour le secteur situé plus en aval dans l’unité. De 1979 à 1992, la qualité de l’eau de ces rivières s’est améliorée de façon significative pour certains paramètres (phosphore, azote ammoniacal et turbidité) sur lesquels les travaux d’assainissement urbain et industriel ont habituellement un impact positif.

Les tronçons de ces rivières, en amont de Victoriaville et d'Arthabaska, présentent une eau de bonne qualité.

Lors d’une étude de la qualité de l’eau en période estivale réalisée dans le bassin de la rivière Bécancour, les échantillons prélevés à la station de Lyster indiquaient, en 1988 et 1989, une qualité de l’eau douteuse pour la vie aquatique (dépassement des critères dans 25 à 50 % des échantillons) mais satisfaisante pour l’alimentation et les activités récréatives (dépassement des critères dans moins de 25 % des échantillons). La station située en aval du lac William a révélé une mauvaise qualité de l’eau pour la vie aquatique (dépassement des critères dans plus de 50 % des cas) mais une qualité de l’eau satisfaisante pour l’alimentation, la baignade et les activités récréatives. Dans le ruisseau Golden près du lac Joseph, la qualité de l’eau s’est avérée satisfaisante pour la vie aquatique, l’alimentation et les activités récréatives mais mauvaise pour la baignade.

Depuis cette période, les efforts additionnels d’assainissement urbain, industriel et agricole consentis ont sans doute contribué à améliorer la salubrité de la rivière Bécancour. Des intervenants locaux ont remarqué une diminution de la qualité de l'eau de plusieurs plans d'eau (rivière Bécancour, lacs à la Truite, Willliam et Joseph) en 2001. Un comité de riverains travaille en collaboration avec les différents ministères concernés afin de trouver des solutions à long terme pour résoudre ce problème.

Unité 4. Bois-Francs

Figure 9 Carte de l’unité 4 : Bois-Francs

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6.4.3.1.2 Milieux humides

On retrouve environ une dizaine de tourbières, de superficies variables, à l’ouest de l’unité, toutes situées en bordure de l’autoroute 20. Ce type de milieu couvre moins de 1 % de la superficie terrestre de l’unité, ce qui est comparable aux autres unités du Centre-du-Québec.

Les tourbières sont recherchées pour leur transformation en atocatières. En tant qu'habitats fauniques, ils présentent de contraintes fortes et une faible productivité.

6.4.3.1.3 Habitats terrestres

Ce territoire se trouve dans la zone tempérée nordique (sous-zone de la forêt décidue), principalement dans le domaine de l’érablière à tilleul, avec à l’est, une partie se trouvant dans le domaine de l’érablière à bouleau jaune. Le couvert forestier occupe une superficie de 1214 km², soit 52 % de la superficie terrestre de l’unité. Le territoire est aussi occupé par l’agriculture avec 1042 km² comptant pour 45 % de la superficie totale.

6.4.3.2 La faune

6.4.3.2.1 Faune aquatique

Dans la rivière Nicolet, la faune aquatique est composée de l’omble de fontaine et de la truite brune. Au lac Nicolet, il y a un long historique d’ensemencements de salmonidés qui ont principalement eu lieu entre 1954 et 1994. L'espèce la plus abondante dans ce lac est naturellement la perchaude. Le lac Nicolet est un lac de tête, profond, sans tributaire et dépourvu de frayère en ruisseau. Il est peu productif et possède donc un faible potentiel piscicole pour les salmonidés dont la croissance est lente; le lac dépend entièrement des ensemencements.

À l’est du territoire, les ressources ichtyologiques sont surtout concentrées dans la rivière Bécancour et son bassin hydrographique. Les espèces y sont relativement diversifiées mais leur abondance est limitée par certains facteurs négatifs : détérioration des frayères, pollution des eaux, dégradation des berges, etc. Les espèces les plus fréquentes dans les lacs Joseph et William, qui sont des élargissements de la rivière Bécancour, sont le doré jaune, le grand brochet et le maskinongé.

Ces lacs abritaient, dans les années 30, des populations de salmonidés. Aujourd’hui, ils sont peuplés par une multitude d’espèces compétitrices et la détérioration de la qualité de l’eau et des habitats qu’ils ont subie au cours des années a entraîné des conditions écologiques favorisant davantage les espèces d’eau fraîche, plus tolérantes. La forte pression de pêche, couplée à une pauvreté des habitats, a entraîné une diminution de la qualité de pêche sur les lacs William et Joseph, non seulement en ce qui a trait aux salmonidés, mais également au doré jaune et au grand brochet.

6.4.3.2.2 Grande faune

La forêt de cette unité offre plusieurs secteurs propices aux cerfs de Virginie et aux orignaux en raison des conditions climatiques favorables et de l’abondance de nourriture.

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Plan de développement régional associé aux ressources fauniques du Centre-du-Québec 60 La récolte sportive de cerfs de Virginie affiche une croissance constante depuis 1991 et cette dernière est passée de 177 à 890 cerfs entre 1991 et 2000. Cela correspond à un taux d’accroissement annuel moyen de 20 % comparativement à 16 % pour l’ensemble de la région du Centre-du-Québec. La récolte se distribue de façon relativement uniforme sur l’ensemble du territoire des Bois-Francs, sauf à l’extrême sud, située dans la zone de chasse 4, d'où provient 17 % de la récolte. La chasse à l’arme à feu est permise dans cette zone, favorisant l’exploitation par la chasse.

On estime que la densité de population dans l'unité se situe à environ 4,6 cerfs/km2 d’habitat.

La densité de récolte sportive se chiffre à 59 cerfs/100 km2 d’habitat alors que pour l’ensemble de la zone de chasse 7, elle est de 41 cerfs/100 km2. La forte proportion boisée dans cette unité étant (plus de 50 %) permet un potentiel élevé pour le cerf. On estime qu’à ce jour, la superficie ravagée dans cette unité serait d’environ 286 km2 répartis dans plus de 60 ravages et pochettes. Le potentiel cerf de cette unité est donc fort et pourrait soutenir une exploitation plus importante sans que cela n’affecte la taille actuelle de la population. L'aménagement des ravages pourrait réduire les problèmes de déprédation.

Avant 1998, le prélèvement d’ours noirs se faisait surtout par le piégeage. Cette activité était particulièrement importante entre 1990 et 1993, mais a diminué à partir de 1994. Entre 1998 et 2000, 11 ours ont été prélevés par le piégeage, contre 28 par la chasse. La faible proportion de mâles dans la récolte par la chasse et le piégeage entre 1998 et 2000 (59 %) laisse croire que l'exploitation actuelle est encore élevée puisque les mâles devraient composer au moins 65 % de la récolte. Ce calcul est toutefois basé sur un faible effectif de 39 ours. L’objectif de récolte est d’environ 17 ours annuellement, selon l’étendue de l’habitat forestier. La récolte fut acceptable en 1998 et 1999 (11 bêtes en moyenne chaque année) mais elle a atteint 17 ours en 2000. Cette variabilité laisse peu de place au développement.

En ce qui concerne l’orignal, le potentiel de cette unité est considéré comme étant faible (0,5 orignal/10km2 d’habitat) pour presque toute l’unité. On retrouve cependant de petits secteurs où le potentiel est considéré comme étant moyen (2,3 orignaux/10km2 d’habitat). La récolte totale de cette unité est passée de 16 à 53 orignaux entre 1991 et 1999, la récolte moyenne s’établissant à 33 orignaux par année. La récolte se concentre dans la portion nord est de l’unité de même que dans la portion de zone de chasse 4 retrouvée au sud de l’unité. La pression de chasse exercée à l’échelle régionale fait en sorte qu’aucun développement visant une augmentation de la récolte de cette espèce n’est envisageable pour cette unité.

6.4.3.2.3 Petite faune

Parmi la petite faune présente sur le territoire, on trouve la gélinotte huppée, le lièvre d’Amérique et la bécasse d’Amérique. Les meilleurs habitats pour cette dernière espèce se situent sur les anciennes terres agricoles laissées à l’abandon dont les sols sont humides, relativement bien drainés et riches en vers de terre. La végétation arborescente, composée d’essences comme le peuplier faux-tremble et l’aulne, colonise rapidement ces sites et procure couvert et nourriture à la bécasse.

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6.4.3.3 Principaux sites et activités d’intérêt récréofaunique ou écotouristique

Cette unité offre certaines opportunités pour des activités en milieu naturel sans prélèvement faunique, entre autres l’observation de la faune, la randonnée pédestre, le ski de randonnée, la motoneige, le vélo, le canot et plusieurs autres activités nautiques.

· Réservoir Beaudet (Victoriaville) : site permettant l’observation d’environ 200 espèces d’oiseaux, principalement lors des périodes de migration.

· Notre-Dame-de-Ham : parcours aménagé pour la pêche à la truite sur la rivière Nicolet comportant fosses et rapides pour la pêche à la mouche et au lancer léger. Qualité de l’eau exceptionnelle et décor naturel magnifique.

· Centre aquatique du lac Le Mirage (Princeville) : site récréatif offrant des activités variées (la baignade, par exemple) ainsi que la location d’équipements (pédalo, kayak, etc.).

· Parc de la rivière Bourbon (Plessisville) : parc offrant des aires de pique-nique le long de la rivière. Des aménagements pour les salmonidés y ont été réalisés.

· Lacs Joseph et William : activités nautiques.

6.4.4 Enjeux et stratégies de développement

Le relief de plus en plus prononcé, de l'autoroute 20 vers le sud-est, désavantage l'agriculture au profit de la forêt et des paysages. Le potentiel du milieu en termes d'habitats fauniques est élevé dans la partie montagneuse au sud-est: milieu forestier diversifié et cours d'eau aux eaux rapides, parfois impétueuses. Les populations humaines sont concentrées dans les agglomérations et autour des rivières et plans d'eau importants, où la faune et les habitats sont affectés par leurs activités. Malgré que sa densité soit considérée optimale, le cerf de Virginie est la cause de nombreux accidents routiers par endroits.

6.4.4.1 Constats généraux

· Réseau routier bien développé;

· Proximité de grandes concentrations humaines (Victoriaville et Plessisville);

· Forêt peu fragmentée (surtout à l’est) recouvrant 52 % de l’unité;

· Grande proportion du territoire utilisée pour l’agriculture;

· Densité moyenne de villégiature, concentrée autour des plans d'eau;

· Présence de lacs importants : William, Joseph et Nicolet;

· Sous-exploitation du cerf de Virginie.

6.4.4.2 Problématiques de l’unité

· Insatisfaction des pêcheurs quant à la qualité des prises de dorés sur les grands lacs;

· Détérioration de l’habitat propice aux salmonidés par la déforestation, l’agriculture et le drainage, ce qui a entraîné une disparition ou une forte baisse de ces populations;

· Beaucoup d’accidents routiers impliquant des cerfs de Virginie.

Unité 4. Bois-Francs

Plan de développement régional associé aux ressources fauniques du Centre-du-Québec 62

6.4.4.3 Axes de développement

· Augmenter la qualité de pêche au doré jaune sur les grands lacs;

· Restaurer l’habitat des salmonidés;

· Aménager l'habitat du cerf pour réduire les risques de déprédation;

· Augmenter la récolte de cerfs de Virginie;

· Favoriser la chasse sur les terres privées.

6.4.4.4 Projets

· Produire un plan de restauration du doré jaune aux lacs William et Joseph (associations de riverains ou de pêcheurs).

· Créer une association regroupant propriétaires privés et regroupement de chasseurs par secteur pour faciliter l'exploitation des gros gibiers.

· Encourager la promotion du Programme d'aide à l'aménagement de ravages (P.A.A.R.) par les groupements forestiers.

· Accorder un statut particulier au bloc intramunicipal de Plessisville (853 hectares) pour une utilisation multi-ressources.

Unité 5. Boisé de Bécancour