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6 Z ONAGE RÉGIONAL

6.3 UNITÉ 3 : BASSES-TERRES DU CENTRE-DU-QUÉBEC

Cette unité chevauche quatre des cinq MRC de la région Centre-du-Québec et couvre une superficie de 2228 km². La plupart des municipalités comme Bécancour, Saint-Germain-de-Grantham, Sainte-Perpétue et Saint-Wenceslas sont rurales, avec une population dispersée.

Environ 85 % de l’unité fait partie de la zone de chasse et pêche 7, le reste étant situé dans la zone 8. La vocation première de cette unité est agricole bien qu’il y ait quelques boisés disséminés sur le territoire. Les basses-terres du Centre-du-Québec sont presque exclusivement de tenure privée. Les cours d’eau les plus importants sont les rivières Saint-François, Nicolet, Nicolet sud-ouest et Bécancour. Le lac Saint-Paul constitue le principal plan d’eau. L’unité se trouve sur le territoire de quatre bassins versants : Saint-François, Bécancour, Nicolet et Petite rivière du Chêne. La communauté autochtone abénaquise de Wôlinak est établie dans la MRC Bécancour.

6.3.1 Infrastructures d’accès et d’accueil

L’unité est jugée facilement accessible via le réseau routier québécois et régional. On peut s’y rendre par les autoroutes 20 et 55, ou par bon nombre de routes régionales. Le réseau routier interne s'avère assez bien développé, comptant environ 19 km de chemins par 10 km² de territoire. Ces routes sont carrossables à 89 % et pavées à 36 %, ce qui est moyen à l’échelle régionale. La voie ferrée traverse le territoire dans l’axe est-ouest, juste au nord de l’autoroute 20.

En hiver, on peut accéder aux basses terres de la rive sud par des sentiers locaux, régionaux et Trans-Québec de motoneige qui totalisent près de 2,3 km de sentiers par 10 km² de territoire, ce qui est fort par rapport aux autres unités de la région. Cette unité comprend également plusieurs kilomètres de pistes cyclables urbaines, dont un tronçon de la Route Verte.

La densité de villégiature est faible dans l'unité, soit 5,3 chalets par 10 km². On y retrouve une pourvoirie sans droits exclusifs, Safari loisirs Québec Inc., laquelle offre sept places d'hébergement. De plus, on note la présence d’au moins huit terrains de camping dans l’unité.

La principale contrainte est reliée à l’accessibilité à la ressource, en raison de la tenure privée des terres.

6.3.2 Portrait de la demande

6.3.2.1 Pêche

Les espèces sportives recherchées dans cette unité sont le doré jaune, l’achigan à petite bouche et l’omble de fontaine. On estime que la pression de pêche est forte dans les grandes rivières. La demande pour la pêche dans ce secteur est concentrée au printemps, alors que les rivières sont en période de hautes eaux. À cette période, il y a abondance de poissons. L’été, les eaux sont très basses et l’habitat est peu propice aux poissons, rendant les rivières peu attrayantes pour la pêche.

Unité 3. Basses-terres du Centre-du-Québec

Plan de développement régional associé aux ressources fauniques du Centre-du-Québec 48

6.3.2.2 Chasse

En ce qui concerne les activités de chasse, la demande serait modérée pour le cerf de Virginie, et faible pour l'orignal et l'ours noir. Le lièvre d’Amérique, la gélinotte huppée et la bécasse d’Amérique sont aussi recherchés comme petit gibier.

6.3.3 Portrait de la ressource faunique et de son habitat

6.3.3.1 Milieu biophysique

6.3.3.1.1 Habitats aquatiques

Cette unité présente une superficie en eau de 18 km² (lacs et rivières), ce qui représente moins de 1 % de la superficie totale du territoire. Le nombre de plans d’eau offrant un potentiel piscicole (mesurant plus d'un hectare) est de 31. La majorité d'entre eux occupe une superficie de moins de 5 hectares, les plans d'eau supérieurs à 20 hectares étant pratiquement inexistant dans cette unité.

Selon une étude de la qualité de l’eau en période estivale réalisée dans le bassin de la rivière Bécancour en 1988 et 1989, quelques stations d’échantillonnage ont démontré une mauvaise qualité de l’eau pour la vie aquatique (dépassement des critères dans plus de 50 % des cas).

Ces secteurs sont situés entre Saint-Louis-de-Blandford et la rivière Blanche (Saint-Rosaire) et près des embouchures sur la rivière Blanche, au niveau de Rosaire et de Saint-Wenceslas. Or, depuis cette période, les efforts additionnels d’assainissement urbain, industriel et agricole consentis ont sans doute contribué à améliorer la salubrité de la rivière Bécancour.

La qualité de l’eau des rivières Nicolet et Nicolet Sud-Ouest est jugée douteuse pour tout le secteur compris dans l’unité. La qualité de l’eau de la rivière Nicolet Sud-Ouest, relativement aux paramètres conventionnels (phosphore, azote, coliformes fécaux, etc.), se dégraderait de l’amont vers l’aval, alors que celle de la rivière Nicolet s’améliorerait en suivant son cours. De 1979 à 1992, la qualité de l’eau de ces rivières s’est améliorée de façon significative pour certains paramètres (phosphore, azote ammoniacal et turbidité) sur lesquels les travaux d’assainissement urbain et industriel ont habituellement un impact positif.

Le tronçon de la rivière Saint-François compris dans l'unité est relativement en bon état (données de 1991 à 1995), puisque les espèces sensibles à la pollution sont présentes, que les groupes trophiques sont équilibrés et que la proportion des poissons avec anomalies est souvent inférieure à 2 % et ne dépasse jamais 5 %.

Unité 3. Basses-terres du Centre-du-Québec

Figure 8 Carte de l’unité 3 : Basses-terres du Saint-Laurent

Unité 3. Basses-terres du Centre-du-Québec

6.3.3.1.2 Milieux humides

On note la présence de plusieurs tourbières le long de l’autoroute 20 qui constitue la limite sud de l’unité. On en retrouve également dans la municipalité de Saint-Sylvère (MRC de Bécancour), ainsi qu'au sud-ouest de l’unité (quelques-unes dispersées). Les milieux humides représentent 1,5 % de la superficie des basses-terres, ce qui est comparable aux autres unités de la région.

6.3.3.1.3 Habitats terrestres

Cette unité se trouve en zone tempérée nordique (sous-zone de la forêt décidue), principalement dans le domaine de l’érablière à tilleul. Le couvert forestier occupe une superficie de 822 km², soit 37 % de la superficie terrestre de l’unité. Le territoire est surtout utilisé à des fins agricoles, avec 1331 km² de terres cultivées comptant pour 60 % de la superficie totale. L’unité est située dans la partie la moins propice de la zone 7 en termes d’habitat forestier pour les gros gibiers, en raison de la petite taille des blocs forestiers.

6.3.3.2 La faune

6.3.3.2.1 Faune aquatique

Dans les rivières et les affluents du territoire, on retrouve le doré jaune, le grand brochet, le brochet maillé, la perchaude, l’achigan à petite bouche, la barbotte brune, le maskinongé, l’esturgeon jaune et des salmonidés comme l’omble de fontaine, la truite brune et la truite arc-en-ciel. L’esturgeon jaune a longtemps été une espèce abondante dans la rivière Saint-François et ses affluents. De nos jours, cette espèce est surexploitée et depuis quelques années, certains organismes gouvernementaux et non gouvernementaux déploient des efforts pour redresser cette situation. Dans le lac Saint-Paul, la perchaude est l’espèce la plus abondante, mais le grand brochet, le crapet-soleil, la barbotte brune, le poisson-castor et la marigane noire sont aussi présents.

6.3.3.2.2 Grande faune

Chez la grande faune, la principale espèce retrouvée dans cette unité est le cerf de Virginie, mais les données d’abattage révèlent également la présence de l’orignal et de l’ours noir.

Le potentiel de cette unité pour l'orignal est considéré comme étant très faible dans sa majeure partie. Il n’y a que la portion est de l’unité qui possède un potentiel variant de faible à moyen, où la densité de population varie entre 0,5 et 2,3 orignaux/10 km2 d’habitat. La récolte moyenne annuelle de cette unité entre 1991 et 1999 est de 8 orignaux par année et se concentre dans la portion est de l’unité. La pression de chasse exercée à l’échelle régionale fait en sorte qu’aucun développement visant une augmentation de la récolte de cette espèce n’est envisageable pour cette unité.

Dans le cas de l'ours noir, les activités de chasse et de piégeage sont peu importantes dans cette unité. Entre 1998 et 2000, seulement 6 ours ont été prélevés par le piégeage et 7 par la chasse. La fragmentation de l’habitat dans cette unité et la faible superficie boisée limitent fortement le potentiel pour cette espèce, et il est difficile d’estimer la quantité qui pourrait être récoltée de manière soutenue. On l'évalue à 10 ours annuellement.

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Plan de développement régional associé aux ressources fauniques du Centre-du-Québec 52 La récolte sportive de cerfs de Virginie est en constante progression depuis 1991. Elle est passée de 88 à 593 cerfs entre 1991 et 2000. Ce prélèvement correspond à un taux d’accroissement annuel moyen de 24 % comparativement à 16 % pour l’ensemble de la région du Centre-du-Québec. Plus de 50 % de la récolte sportive provient de la portion de la zone de chasse 8 retrouvée à l’ouest de l’unité 3, où la chasse à l'arme à feu est permise. Notons que seul l’arc est autorisé dans la zone de chasse 7. Le reste de la récolte se situe autour de Drummondville et au nord-est de l’unité.

On estime que la densité de population, dans cette unité, se situe à un peu plus de 2,5 cerfs/km2 d’habitat. La densité de récolte sportive se chiffre à 72 cerfs/100 km2 d’habitat alors que pour l’ensemble de la zone de chasse 7, elle est de 41 cerfs/100 km2. On estime qu’à ce jour, la superficie ravagée dans cette unité serait d’environ 144 km2 répartis dans plus de 50 ravages et pochettes. Le potentiel du cerf de cette unité est considéré comme étant fort et pourrait soutenir une exploitation plus importante, sans que cela n’affecte la taille actuelle de la population.

6.3.3.2.3 Petite faune

La gélinotte huppée et le lièvre d’Amérique fréquentent les basses terres et on suppose que les résidents de l’unité exploitent la ressource dans les boisés environnant les municipalités. La bécasse d’Amérique, qui démontre une préférence pour les jeunes boisés en régénération, est également chassée sur le territoire. Les meilleurs habitats pour la bécasse se situent sur les anciennes terres agricoles laissées à l’abandon dont les sols sont humides, relativement bien drainés et riches en vers de terre. Le secteur du lac Saint-Paul offre un bon potentiel pour la sauvagine. En 1987, on y a dénombré 125 canards barboteurs et 554 bernaches du Canada en migration printanière.

6.3.3.3 Principaux sites et activités d’intérêt récréofaunique ou écotouristique

Cette unité offre beaucoup d’opportunités pour des activités de plein air. Citons comme exemples l’observation de la faune, la randonnée pédestre, le camping, la randonnée équestre, le ski de fond, la raquette, la motoneige, le vélo de route ou de montagne, le canot et plusieurs autres activités nautiques. En outre, la Route Verte traverse l’unité au sud, dans son axe est-ouest.

¨ La réserve écologique Léon-Provencher, située en bordure du lac Saint-Paul et d’une superficie d’environ 486 ha, vise la protection intégrale d’habitats exceptionnels ;

¨ Le lac Saint-Paul, reconnu comme habitat faunique (aire de concentration d'oiseaux aquatiques);

¨ Le Parc linéaire « Le Petit Deschaillons » à Parisville est aménagé sur l’emprise d’une ancienne voie ferrée et offre 3,7 km de pistes cyclables et sentiers pédestres ;

¨ Les jardins d’Ô de Sainte-Sophie (Sainte-Sophie-de-Lévrard) proposent des aménagements de faune et flore aquatique, des ensemencements de lacs et de rivières et des activités de pêche récréo-éducative de truites saumonées (sous abris) ;

¨ Les chutes de la rivière des Saults (Sainte-Brigitte-des-Saults) sont réputées pour la qualité du paysage ;

¨ Les rapides Spicer (Saint-Joachim-de-Courval) renommés pour la qualité du paysage et les espèces de poissons présentes ;

Unité 3. Basses-terres du Centre-du-Québec

¨ Le centre écologique forestier La Plaine (Saint-Majorique-de-Grantham), où la qualité du paysage et la richesse de la faune sont dignes d’intérêt ;

¨ Le Sanctuaire de Drummondville est un territoire d’intérêt pour sa valeur écologique (Saint-Joachim-de-Courval, Saint-Majorique-de-Grantham) ;

¨ La vallée de la rivière Saint-François.

¨ La ville de Saint-Eugène-de-Grantham présente chaque année deux courses de traîneaux à chien dans les rues de la municipalité.

6.3.4 Enjeux et stratégies de développement

Il y a peu de villégiature dans cette unité à vocation agricole. La faible qualité de l'eau et les importantes variations de débit dans les rivières en limitent l'attrait tant pour la pêche que pour les activités nautiques. La fragmentation des boisés est une contrainte pour les gros gibiers, sauf pour le cerf de Virginie dont la population actuelle a beaucoup profité de la clémence des derniers hivers.

6.3.4.1 Constats généraux

· Population humaine dispersée et en faible densité ;

· Activités agricoles occupant les deux tiers de la superficie de l’unité ;

· Qualité des eaux affectée par les activités agricoles ;

· Potentiel de récolte pour le cerf sous-exploité ;

· Couvert forestier très fragmenté couvrant une faible superficie.

6.3.4.2 Problématiques de l’unité

· Peu d’habitats aquatiques de qualité sont disponibles dans cette unité, surtout après la décrue des eaux en été ;

· Qualité de l’eau pouvant nuire à la pêche sportive dans certains tronçons de rivière;

· Potentiel de pêche sportive limité par la décrue estivale des eaux et par l’impact sur la ressource de la pêche commerciale dans le fleuve Saint-Laurent et le lac Saint-Pierre ;

· Accès public déficient au lac Saint-Paul ;

· Accès aux sites de pêches très limité en raison de la tenure privée des terres.

6.3.4.3 Axes de développement

· Augmenter la qualité des habitats terrestres sur ce territoire ;

· Diversifier l’offre faunique ;

· Favoriser la chasse au cerf de Virginie ;

· Améliorer l’accès à la pêche en période de forte demande au printemps ;

· Favoriser la protection des bandes riveraines.

6.3.4.4 Projets

· Concevoir et distribuer un répertoire des bons sites de pêche ;

· Promouvoir l'aménagement des boisés privés pour la petite faune auprès des propriétaires ;

· Développer les ressources naturelles du bassin versant de la rivière Gentilly (Écosommet).

Unité 4. Bois-Francs