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2. L'éthique arguédienne: une réponse à la problématique du Pérou

2.2. Le refus de rupture

2.2.2 Une herméneutique nouvelle de la réalité dynamique

Quand on considère don Bruno, on est surpris par l'intensité de ses émotions et la confusion de son action, celle-ci due aux tensions contradictoires qui se succèdent en lui rapidement, sans qu'il ait une idée claire des projets des autres personnages, à l'inverse de don Fermín, par exemple. Néanmoins son père don Andrés, qui le connaît, dit à son fidèle serviteur, Anto:

"Él, Bruno puede salvarse todavía. Al amanecer de cada fiesta que vaya Bruno a mi tumba y que me hable".233

Ainsi l'évolution possible du second fils, don Bruno, semble préservée et annoncée par la réplique du vieillard. Ce n'est pas le cas de don Fermín qui ne considère "l'autre" que sur le mode de la domination ou de la possession, ce qui fait de lui un maudit. Gladys C.Marín a analysé les trois grands propriétaires terriens qui incarnent la classe des nantis, des possesseurs des biens naturels: don Bruno, don Fermín et don Lucas:

"Don Lucas, el otro gran terrateniente, se atiene a las formas más antiguas de explotación y humillación del indio y mestizo que le pertenecen. Su antigua estirpe no le enaltece sino que lo convierte en un déspota dominador y arbitrario sin más voluntad que su deseo de poder en el área de sus campos. La libertad es una realidad totalmente desconocida aún como posibilidad en el mundo de don Lucas. Este personaje reproduce en su hacienda las más nefastas tradiciones del misti expoliador que José María Arguedas se ocupó de pintar desde sus primeros relatos en Agua. Ninguna virtud aparece en él, es el continuador del don Braulio Felix de Agua y don Ciprián de Los escoleros. Pertenecen al mundo de lo demoníaco, de las formas de muerte. De allí que sea necesario que su antítesis, don Bruno, aparezca como un ángel exterminador, quien al matarlo devuelve el orden de justicia quebrado. Don Lucas obra como la contrafigura de Don Bruno a lo largo del relato: ambos pertenecen a una rancia estirpe, son grandes señores, son hacendados poderosos, tienen colonos pero uno es diablo y el otro ángel, uno es el exterminado y el otro el exterminador, uno el que se condena y otro el que se purifica y salva".234

Don Bruno représenterait donc la possibilité d'un grand propriétaire terrien marginalisé, notamment par ses abus sexuels, qui s'acheminerait vers une conscience progressive de "l'autre", à travers le service rendu et assumé et à travers l'innocence d'un amour exempt de tout interêt. Nous ne sommes plus loin de la théologie de la libération.

Il se présente d’ailleurs comme responsable des âmes de ses indiens, car il les a pris en charge et répond d'eux devant le Seigneur: leur obéissance contre sa responsabilité. La spirale du sexe, du péché et du châtiment, n'a plus d'emprise sur lui, d'autant que don Bruno a rencontré en la personne de Vicenta l'amour maternel et naïf, plein de foi et qui porte son enfant et le sauve du sexe insatiable par l'appel d'un amour total et désintéressé.

Nous sommes face au débat connu, discuté encore aujourd'hui : Y-a-t-il eu dans l'histoire du “Pacte colonial”, des êtres qui ont incarné historiquement cette prise de conscience du grand propriétaire terrien face aux Indiens dont il avait la charge?

En tout état de cause, don Bruno incarne un tel ange rédempteur, "l'hidalgo" espagnol à l'ancienne, qui revendique son attachement à ses Indiens, à l'encontre de son père qui, tardivement, reconnaît en lui l'empreinte indienne qu'il déplore. De plus don Bruno estime se condamner sur le plan éthique car il assume de plus, les péchés de ses Indiens.

233José María Arguedas: Todas las sangres, p. 19. 234Gladys C. Marín : Op. cit., p. 199.

Ceux-ci répondent à la situation de commandement du patron, don Bruno, par leur obéissance aveugle. Le “pacte” est clair, sur le plan moral: le pouvoir salit du fait que le détenteur endosse le poids du péché de ceux sur lesquels il s’exerce et du fait de l'usure du commandement lui-même, mais il est racheté du fait de l'obéissance totale des indigènes de leur dévouement qui reconnaît la solitude du pouvoir avec le devoir de décision du grand propriétaire, qui répond de chacun de ses vassaux.

La confiance, une confiance en quelque sorte mutuelle, est lourde pour les deux parties, à moins que l'amour de la culture de "l'autre" ne permette le saut et le miracle de compréhension en profondeur et d'estime de la différence, précisément.

Cependant, le risque d'aimer la culture de "l'autre", au point de vouloir s'assimiler subsiste, et c'est bien le cas de don Bruno. Seul l'amour du grand patron, dans son oeuvre rédemptrice des valeurs reconnues de la culture dont il est responsable, peut le sauver de sa position de grand propriétaire terrien.

L'affirmation éthique de responsabilité maximale, va entraîner le personnage jusque dans ses ultimes conséquences -caractéristique arguédienne comme nous commençons à l'appréhender plus clairement.

Selon Antonio Cornejo Polar, la situation de don Bruno cache deux impossibilités: la tradition dont parle don Bruno, selon Mathilde, la femme de Fermín, n'est que l'habitude de ses propres privilèges, sans plus de racines que celles alimentées par le catholicisme; l'autre impossibilité, réside dans la totale absence historique de l'existence d'un grand propriétaire terrien préoccupé du bien-être des âmes dont il est responsable.

Historiquement, nous pensons que El Padre Las Casas pourrait incarner ce courant intrahistorique de prise de conscience par l'Espagnol d'un échange équitable, où l'Indien et sa culture posent des problèmes éthiques au niveau existentiel.

Le rejet initial de Rendón, car Indien contaminé par la vie à Lima, reste la réaction première de don Bruno. Ce n'est qu'après que Rendón a fait ses preuves de chef des Indiens auprès de don Fermín, après surtout, qu'il a reconnu l'existence de Dieu, "para qué anda cuerpo sin alma"235, que don Bruno

contractera une alliance avec Rendón contre don Fermín et le Consortium, en pressentant la force historique de Rendón, ainsi que l'avenir qu'il représente sur le plan social.

Le sens historique a en effet toujours fait défaut à don Bruno, en raison peut-être du fait de sa position de commandement, qui bride l'intuition historique, de

même qu'il manque au moraliste, épris d'éthique et de réponse divine, hanté par les problèmes du bien et du mal, une claire notion du devenir pragmatique de son pays à travers la qualité des forces politiques en présence.

Don Bruno est un homme habité par des contradictions, à la recherche d'une situation nouvelle, d'un statut neuf, à la fois pour lui et pour ceux dont il s'estime responsable.

La cohabitation de deux visages historiques antagoniques se poursuit d'une manière archaïque, parallèlement, au sein de la même personne. Le rôle de Rendón, sera de comprendre ces frontières, et de les pacifier, à travers la justice envers les plus défavorisés qui, quant à eux, possèdent une incroyable capacité de création sur le plan artistique, ce qui précisément préserve leur identité culturelle originelle.

Nous voyons plus clairement que la référence à Dieu constitue le centre de réflexion qui sépare les deux idéologies affleurant dans le discours et les comportementsrespectifs de don Bruno et de don Fermín. Mais quelle est la conception de Dieu, dans Todas las sangres?

La différence de l'appréhension de Dieu entre Los ríos profundos et Todas las sangres est significative. Six ans séparent les deux publications, et en ce qui concerne la présence de Dieu il y a une différence radicale.

En effet le Christ, qui apparaît au jeune héros Ernesto de Los ríos profundos, est totalement extérieur, voire étranger à son monde; de plus, il est menaçant du fait de sa capacité à créer et propager l'inquiétude et la peur. Sans compter que la dimension dont il est porteur s'éloigne de l'ordre naturel de l'homme qui est la joie de vivre, et elle semble même s'opposer à lui.

Dans Todas las sangres, Dieu est intériorisé dans le vécu du héros principal qu'est don Bruno. Il participe à sa vie et à son espérance, sous la forme d'une injonction éthique. Il y a des héros qui l'ignorent; cependant les personnages doués de conscience et du sens éthique leur permettant de dépasser leur égo et leurs passions le reconnaîssent en l'assimilant, il est vrai, à la Nature, dont il est le Créateur. Chez Arguedas, l'approche du Christ évolue très progressivement. Néanmoins, si nous avons le sentiment d'un panthéisme diffus, assimilé à Dieu, le Christ se mêle concrètement à l'histoire et à l'existence des héros, qui le recherchent plus ou moins activement, selon leur degré de prise de conscience. Le mélange de sentiments existentiels et panthéistes, caractéristiques d'une approche de Dieu, dans une perspective syncrétique mouvante, semble être celui de l'auteur de Todas las sangres, lequel préserve la part d'obscurité de ses personnages. Dans cet ouvrage Dieu apparaît au travers d’un mélange de sentiments existentiels, panthéistes à forte connotation syncrétique. Rappelons- nous le Dieu de don Lucas : "Dios cambia", qui nous montre l'appréhension floue de Dieu des personnages entièrement enfouis dans leurs émotions et leurs

actes, sans atteindre un niveau de spiritualité incluant le discernement. Mais en opposition avec la vision évanescente et encore imprécise de Dieu, la constante de la Vierge Marie, médiatrice sans failles de l'enfant et de l'homme, dénote l'attachement et la certitude d'Arguedas face à l'image maternelle de Marie, reflétée par la terre andine, et se confondant sans doute au culte de la Pacha- Mama.

Dans Los ríos profundos, le jeune héros ayant oublié le portrait de la Vierge Marie retraverse la montagne pour aller le décrocher et l'emporter avec lui, afin de pouvoir affronter la vie.

Revenons à l'alliance sacrée contractée tardivement entre don Bruno et Rendón, devenu héritier par la loi de tous les biens de don Bruno: la Mère de Dieu semble protéger les deux hommes. Le ciel descend sur la terre, à travers une vue idyllique de la paix de Dieu, réalisée ici-bas, l'espace d'un bref instant. Nous sommes parvenus au moment d'une réconciliation éthique entre le grand propriétaire terrien, à la violence mystique, et Rendón, l'Indien lettré, de retour chez lui, après un séjour infernal à Lima et l'immersion dans la réalité urbaine de la capitale du Pérou.

Ouvrons une parenthèse dans la suite de l'intrigue pour insister sur la dimension spirituelle du personnage de don Bruno.

Nous avons à faire avec lui à un héros exemplaire à plus d'un titre. En effet, le héros adulte don Bruno, qui représente le pécheur consommé par son appêtit de luxure, va accomplir un chemin de rédemption grâce à l'amour désintéressé d'une métisse, Vicenta. Non seulement il va approfondir la charité envers ses Indiens dont il revendique la responsabilité spirituelle, mais il va s'appuyer sur le sens de la solidarité andine à travers la personne de Rendón.

Pour la première fois Arguedas a réussi à réconcilier les valeurs des deux monothéismes andin et chrétien selon la vision de Garcilaso el Inca. Ajoutons que Arguedas lui-même insiste sur le syncrétisme des croyances entremêlées à un animisme certain. Même si les cas de don Bruno et de Rendón restent des cas isolés, voire hypothétiques sur la plan historique, il n'empêche que l'écrivain a enfin réussi un métissage culturel fondé sur le métissage spirituel dont la portée est spectaculaire en son exemplarité.

L'alliance entre les deux héros sera fondée sur la confiance retrouvée, et aussi sur le sens du sacré, tous deux étant liés par "un syncrétisme instable", entre les croyances catholique et quechua, selon l'analyse d'Antonio Cornejo Polar:

"Rendón Wilka contemplaba a su patrón, como si éste le hubiera entregado en las manos el mundo, triste y con sangre por fuera, llorando poderosamente, y con la salvación, la gloria, debajo de esta cáscara sucia".236

Il y a une compréhension exceptionnelle entre les deux hommes, à partir des bases d'une même sensibilité andine et de la réponse éthique de Rendón qui,

ayant saisi l'univers mouvementé de son patron, va combler l'attente de ce dernier. Il s'agit bien là d'une espérance féconde, doublée d'une réponse bienfaisante de la part de "l'autre", dans le sens levinassien:

"José María Arguedas logra con esta alianza entre el gran señor y el indio que aprendió en su comunidad y en Lima, que puede leer y conocer el alma de los hombres, en quien operan misteriosamente siglos de historia, la posibilidad de solución al conflicto que enfrenta el Perú. En Todas las sangres un grupo solo, aislado, no logrará nada. Es necesario la unión de esfuerzos, de tradición, de sabiduría, de visión y de creencias para liberar el país y llevar así a América, a Latinoamérica, a ocupar el lugar que le corresponde".237

S'ébauchent ici, la croyance syncrétique en un Dieu que l'on ne parvient pas à définir ni à comprendre tout à fait, mais qui intègre la peur ancestrale du conquistador, liée à l'apport étranger, aux contours mal définis, mais redouté. Don Bruno, le maudit, le corrompu par les différents viols qu'il a perpétrés, reste cependant le seul à pouvoir défendre et incarner le catholicisme, et sa position de chef va le pousser à hâter la réconciliation éthique qu'il représentera en restaurant les valeurs communautaires. Il scelle ainsi la rédemption à laquelle il aspire. Son pacte avec Rendón Wilka, achève son automarginalisation d'avec la classe des "grandes señores" dont il procède.

Nous nous rendons compte à quel point don Bruno, sortant des chemins tracés par la coutume et la tradition, se trouve en porte à faux, plongé dans l'angoisse quand il doit improviser face à une situation qui le prend de court par son degré d'imprévisibilité. Il retrouvera son calme devant les réactions rassurantes de Demetrio Rendón Wilka, après l'incident du "gamonal" Cisneros, dénudé dans les hauteurs andines, en châtiment pour son inhumanité envers les Indiens.

A mesure que la confiance s'approfondit entre les deux représentants de classes opposées par l'histoire, don Bruno se préoccupe de la conscience morale et des connaissances bibliques de Rendón. En éclairant le sens historico-spirituel des deux hommes, le dialogue dévoile ainsi les motivations éthiques qui sous- tendent la réflexion tourmentée et exaltée de don Bruno en quête d'une vision exemplaire de l'histoire:

"¿Leíste esa historia sagrada? le preguntó don Bruno.

- Sí, patrón. Nuestro Señor Jesucristo, de verdad, tenía corazón para los huérfanos".238

Mais le nouvel équilibre instable que don Bruno essaie d'instaurer, sans assises historiques et sociales confirmées, le poussera à nouveau dans des réactions extrêmes de violence, quand il cherche à assumer sa vision éthique malgré la conjuration négative des forces en présence. Dans cette perspective, il châtie don Lucas et le tuera, afin de l'empêcher d'exercer son iniquité contre les Indiens. Ensuite, dans un accés de justice punitive, il veut également tuer son frère et ne fait que le blesser légèrement, mais son indignation contre ce dernier, gagné à la modernisation accélérée du Pérou, est à son comble. Sa mission de rédempteur

237Gladys C. Marín: Op. cit., p. 201.

s'inscrit à contre - courant de tous les interêts partisans, et les Indiens le sentent ou le pressentent puisqu'ils l'appellent "l'Archange"!

L'affection des Indiens et leur admiration l'accompagnent dans la mission hasardeuse qu'il s'est tracée. Cependant, la mission dessinée par don Bruno ne pourra être achevée que par le principal artisan des revendications des plus deshérités: Rendón Wilka. Nous nous approchons déjà des fondements de la théologie de la libération, que nous retrouverons dans Los zorros, notamment à travers la recherche pratique et concrète de la dignité pour les plus marginalisés. Quelle est finalement la voie dans laquelle s'inscrit la personne de don Bruno? Cet esprit aiguisé, à travers la signification du bien et du mal, à la recherche de salut, tant pour lui que pour les Indiens dont il répond, plie sous le poids de la responsabilité et de ses conséquences, la liberté qu'il souhaite leur offrir.

En leur proposant de partager les responsabilités, il sait qu'il les expose l'incapacité de se laisser contaminer par l'appêtit du pouvoir, et il craint pour l'âme innocente de "ses" Indiens, car jusqu'ici ils restent protégés par l'absence de responsabilités. Néanmoins, il sait et il espère que dans une société plus équitable quant au partage du pouvoir, rien ne pourra être aussi figé que par le passé hérité de la colonie. Mais la vie demeure sombre pour cette conscience tourmentée et lucide.

On relèvera la dévotion avec laquelle don Bruno s'attache à "sauver" des âmes qu'il a sous sa responsabilité, et tout spécialement les plus deshéritées d'entre elles. Le missionnaire se double d’un rédempteur. Parallèlement au sens du mystère de la rédemption qui hante don Bruno, nous assistons à la prise de conscience réelle d'un monde qu'il découvre au travers de l'amour pur et tendre de Vicenta, la métisse, monde qui le comble, grâce à cette touche de douceur qui semble faire tant défaut à l'univers arguédien, régi par des forces souterraines si puissantes qu'elles dépassent les héros qui l'incarnent.

Arguedas était heureux - a-t-il confié à Sara Castro Klaren - d'avoir créé, dans le personnage de don Bruno, un être vivant. En effet, au travers du roman, nous assistons au revirement psychologique, spirituel et éthique de don Bruno, conscient du chemin parcouru, dans le domaine de sa vie affective, depuis sa rencontre avec Vicenta qui lui a fait délaisser les extravagences sexuelles qui l'avaient d'abord donné à voir, comme un pervers à la recherche de sensations interdites. L'écrivain dessine magistralement le personnage de don Bruno dans toute son épaisseur et son tempérament excessif et il lui confère la capacité de se régénérer et de s'acheminer même vers la sainteté en entraînant derrière lui ses Indiens qui l'aiment sans restrictions.

Le tournant est pris par l'intéréssé en toute connaissance de cause. Désormais, ce seront les valeurs de régénération des communautés sous sa responsabilité, ou

d'autres encore plus pauvres qu'il les adoptera, comme la communauté de Paraybamba, qui soutiendront ses efforts de salut communautaire.

Son projet de vie se clarifie donc, même s'il ne voit pas aisément son destin personnel, pas plus qu'il n'arrive à deviner quel va être le sort qui sera réservé aux grands propriétaires terriens.

Son sens politique se fraie, malgré tout, difficilement un chemin, au milieu du fracas de sa conscience éthique, en perpétuelle discussion avec Dieu. Cette relation métaphysique avec le Divin l'amènera à s'appuyer d'une part, sur le dialogue intense avec le dit Seigneur sur d'autre part ses rapports avec Rendón Wilka qui, lui, possède un sens historique aigu ainsi que le sens inné de l'organisation et du commandement. Don Bruno s'en ouvrira franchement au sous-préfet, malgré les reproches qu'il encourt de ce dernier:

"Don Bruno examinó detenidamente al subprefecto.

- El catolicismo es el enemigo mayor y más consciente del comunismo. Yo soy el