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Le voyage initiatique et la réalité pluridimensionnelle

1. La vie source de l'oeuvre

1.1. La conscience ontologique de José María Arguedas

1.1.2 Le voyage initiatique et la réalité pluridimensionnelle

La double absence maternelle et paternelle va laisser l'enfant en tête à tête avec la nature, et les Indiens, comme substituts, et finalement substrats parentaux; elle obligera le futur écrivain à un effort de dialogue avec l'extérieur, lui donnant la capacité prématurément mûrie, de se prendre en charge avant l'heure.

Dès 1923, le père entraînera son fils encore enfant, dans des pérégrinations à travers un paysage grandiose, où le dialogue entre père et fils se concrétise. C'est à ce moment que commence l'intégration d'Arguedas, avec l'apprentissage tardif du castillan:

"Este itinerario marca también el comienzo de su integración a la vida del Perú mestizo y el aprendizaje tardío del castellano. “Yo recién a los diez años aprendía a hablar español, pues en mi niñez sólo hablaba quechua.” La falta de residencia fija, esta situación de permanente movilidad, de inestabilidad, afectará al espíritu del joven. Ya en sus primeros años, durante la ausencia de su padre, se habían sembrado en su corazón las semillas de esa angustiosa soledad que reaparecerá periódicamente durante su vida: estaba solo entre los domésticos indios, frente a las inmensas montañas y abismos de los Andes, donde los árboles y flores lastiman con una belleza en que la soledad y el silencio del mundo se concentran".34

Cette expérience se reflète dans l'image que l'enfant Ernesto, dans Los ríos profundos, se forge de son père. Pour lui, le père est un éternel pélerin en quête d'un enracinement réel et concret dans un village, où il projette de s'ancrer avec son fils, et de construire un foyer stable, chose dont il est tout simplement incapable, alors que par son absence répétée il réitère l'absence basique de la mère:

"Me quedaré en Chalhuanca, hijo. ¡Seré por fin vecino de un pueblo! Y te esperaré en las vacaciones, como dice el señor, con un caballo brioso en que puedas subir los cerros y pasar los ríos al galope. Compraré una chacra junto al río, y construiremos un molino de piedra. ¡Quién sabe podamos traer a don Pablo Maywa para que lo arme! Es necesario afincarse, no seguir andando así, como un Judío errante".35

Mais la sérénité du père ne se manifeste jamais plus aisément que lorsqu'il recommence à voyager, et à vivre avec son fils cadet, en éternel forastero, en quête d'aventures inédites jalonnées de joies simples et concrètes. La relation

33Alfred Métraux: Les Incas, Ed. du Seuil, Paris, 1962, 1968, p.182. 34Antonio Urello: Op. cit., pp.55-6.

entre le père et le fils est alors très proche, fondée sur le voyage partagé et le même pojet de se fixer sans toutefois y parvenir:

"Mi padre iba tranquilo. En sus ojos azules reinaba el regocijo que sentía al iniciar cada viaje largo. Su gran proyecto se había frustrado, pero estábamos trotando. El olor de los caballos nos daba alegría".36

C'est ainsi que les voyages incessants, isolent l'enfant, et l'insécurisent de par le perpétuel arrachement à l'espace connu, à peine l'installation faite, et dès que la prise de conscience avec l'accoutumance à l'environnement réalisée. Cependant la prouesse réussie l'identifie encore plus vigoureusement à son père sur les bases d'une rupture incessante avec l'espace brièvement reconnu et identifié:

"Viajamos a Ayacucho, ida y vuelta, 12 días a caballo; a Coracora, tres días a caballo; del Cuzco volvimos a caballo hasta Puquio, 12 días a caballo; luego a Cangallo y Huacapi, diez días a caballo, luego a Huaytara, 5 días a caballo, y uno en camión, luego a Huancayo seis días a caballo; de allí a Pampas, en camión, de allí a Yauyos, cuatro días a caballo".37

Néanmoins la relation père-fils devait inévitablement aboutir au départ du père sans le fils, au moment de l'entrée de celui-ci au Collège d'Abancay. Ici nulle révolte contre le père; seul un impuissant désir de le rejoindre à nouveau. Pathétique relation sans cesse interrompue, où l'enfant mime patiemment le retour du guide initiateur et protecteur tout puissant, à travers le rite magique du zumbayllu, qu'il fait tourner autour de son centre, le coeur mordu par la certitude de l'obscure relation entre le jouet symbolique et le père évanescent:

"Dile a mi padre que estoy resistiendo bien -dije- ; aunque mi corazón se asusta, estoy resistiendo. Y le darás tu aire en la frente. Le cantarás para su alma".38

La relation avec le père sera par ailleurs réaffirmée devant le Père Linares, qu'il soupçonne d'injustice, après la révolte des "chicheras" commandée par doña Felipa:

"Y después me iré. Usted me soltará. Preguntando de pueblo en pueblo llegaré hasta donde está mi padre. Como un angel llorará, cuando, de repente, me aparezca en su delante. ¿Está muy lejos del Pachachaca ese pueblo? ¿Muy lejos, muy a un lado de su corriente?"39

La quête du père, une fois atteint ce niveau d'incompréhension chez le protagoniste Ernesto avec son représentant au Collège, le père Linares, semble rejoidre une quête de justice, de rétablissement d'un ordre qui restituerait à l'intérieur du Collège la condition originaire de paix et d'équilibre, qui semble à l'enfant interrompue, ou du moins fort précaire car ambiguë.

Désormais Ernesto va percevoir le père Linares sous un jour différent: la méfiance et la crainte le dissocient totalement de l'instructeur à qui son père l'avait pourtant confié, d'où le sentiment d'emprisonnement à l'intérieur du Collège:

"En el Colegio, viéndome entrar en el patio, así cubierto de polvo, el Padre Director me llamaba loco y tonto vagabundo. Durante muchos días no podía jugar ni retener lo

36Ibidem, p. 27.

37 Antonio Urello, Op. cit., p. 55. 38 Los ríos profundos, p.131. 39 Ibidem, p.150.

que estudiaba. En las noches me levantaba y decidía irme, hacer un atado de mi ropa, y cruzar de noche el Pachachaca; alcanzar la otra cumbre y caminar libremente en la puna hasta llegar a Chahaunca. Pero supe respetar la decision de mi padre, y esperé respetándolo todo, fijándolo en la memoria".40

La décision d'Ernesto de rester au Collège s'appuie dès lors seulement sur la promesse qu'il a faite à son père de rester et de poursuivre son instruction, et en aucun cas sur le respect de l'ordre imposé par le Père Linares. D'autre part, la réaction de l'enfant atteste la longue patience d'un être habitué à souffrir seul, et sa capacité à emmagasiner les expériences et les images pour pouvoir les partager ensuite avec son père, à son retour. La confiance et le lien affectif, bien que fragilisés par le départ, sont cependant renforcés par le désir de respecter l'ordre paternel.

Nous assistons à une double décision face aux variations du père, décision qui accentue le processus de différenciation entre lui et son fils, ainsi que l'affirmation du lien par le fils, lequel de ce fait, exclut le père Linares:

"¡Que venga ahora el Padrecito Director! -le dije a Antero- ¡Me ha azotado! ¡Me ha empujado! ¡Ha hecho sanku del corazón de los colonos de Patibamba! ¡Pero que venga ahora! Mi padre está conmigo. ¿Qué dices Markask'a?".41

Nous comprenons mieux comment en fait, c'est bien le fils qui conduit la relation qui l'unit à son père, en ce sens qu'il projette constamment sa pensée vers ce que celui-ci penserait de chacun de ses actes. Cette relation d'exception des deux "fugitifs", des deux "exclus", père et fils solidaires de leur situation hors du commun, au sein de la société réductrice, ne les reconnaissant en aucune manière pour ce qu'ils sont, en fait: un pont jeté résolument entre deux cultures.

Sur le plan socio-culturel, nous pouvons souligner d'ores et déjà que la société que José María Arguedas crée dans sa fiction est nettement hierarchisée sur le mode patriarcal. Nous aurons l'occasion de revenir sur cette structure quand nous analyserons l'aspect spitrituel dans son premier grand roman, Los ríos profundos, où Dieu apparaît sous la forme du Père tout puissant qu'il faut craindre et non point à travers la dimension du Fils accessible à la miséricorde et proche des plus démunis.

Nous verrons peu après que, lorsque le mal le cernera de trop près, le seul fait d'invoquer la présence paternelle suffira à rasséréner l'enfant.

La scène qui suit, traite du moment où Ernesto regarde "la opa"42, détacher le

châle de doña Felipa du haut de la croix, au pied du pont, où cette dernière l'avait abandonné:

"Aturdido, permanecí un instante más. Creía que cometía una maldad con verla. Una maldad muy grande que debería expiar. Sólo los ojos azules de mi padre me habrían calmado, me habrían liberado aquella noche de tanta maldad que vi durante el día".43

40 Los ríos profundos, p. 47-8. 41 Ibidem, p.131.

Le prix à payer pour témoigner à la fois des deux réalités qui s'affrontent au sein de la société va se révèler nécessairement à travers le fait de l'exclusion: c'est le thème du "forasterismo", que cerne Gladys Marín chez Arguedas:

"El tema del forasterismo lo encontramos en el origen mismo de la producción de José María Arguedas. Los planteos iniciales están ya en los cuentos de Agua y, concretamente, en el primero Warma kuyay. Es evidente que la preocupación por esa realidad fue permanente y obsesiva en José María Arguedas alcanzando su punto final en el cuento El forastero. Este, apareció en el diario Marcha de Montevideo, el 31 de diciembre de 1964 y, en cierto sentido, cierra el círculo que podríamos llamar del forasterismo. No quiere decir esto que en sus cuentos posteriores y su última novela no se reitere, pero en verdad no agrega nada nuevo".44

La quête commune au père et au fils d'une terre d'accueil véritable, c’est - à -dire une terre non déchirée par la haine, sera résolue par le fils à travers la musique et les chants des indiens, qu'Arguedas assimile dans Los ríos profundos à Prométhée qui parvient à rompre ses chaines avec la vie contreignante de la société, à la recherche d'un absolu éthique inaccessible.

Mais il existe d'autres personnages marqués par le destin, et par un signe extérieur distinctif qui les isole aussi du lot commun des mortels tout en leur conférant à travers l'aura de mystère et de misère qui les entoure une force symbolique décuplée. Ils traversent la vie, enveloppés par l'incompréhension générale, et sans jamais être considérés comme des êtres humains, ils portent le signe de leur différence au sein même de leurs actes, souvent surnaturels, qui éclairent le côté mythique de leur être.

Nous ne prendrons qu'un exemple dans Los ríos profundos: Marcelina, une démente, qui provoque le désir sexuel chez tous les collégiens, pâtissant de la solitude, et qui ne sera jamais décrite occupée à une tâche de la vie normale. Ce sera d'ailleurs souvent le cas de femmes marquées par le signe de la singularité, la folie ou la perversion qui souligneront l'anormalité comme ferment à la fois de démesure et de sagesse divine. Nous avons rejoint le mythe au travers d'une clairvoyance qui restera, la plupart du temps, méconnue et incomprise par le commun des mortels. Nous assistons ainsi au destin de la démente enlevée par la peste et transcendant son sort à l'heure de la mort. Ecoutons donc, l'explication donnée par la cuisinière à propos de la "opa" Marcelina; mieux qu'aucun commentaire, elle présente la situation de l'être infortuné:

"- La pueden patear pues. Cualquier cosa pueden hacerle: es opa. La opa es distinto; si quiere también puede irse de este mundo, tranquila, saltando a un kijllu de los precipicios o entrando a las sombras de las cuevas. Pero tiene que sufrir todavía dicen. A eso ha venido".45

43Los ríos profundos, p. 207.

44Gladys C. Marín : La experiencia Americana de José María Arguedas, Ed. Fernando García Cambeiro, Buenos Aires, 1973, p. 213.

Giuseppe Bellini insiste sur les personnages humbles et malheureux, qui remplissent une fonction de révélateur de la dimension spirituelle, ainsi que des notions de bien et de mal:

"Son también los personajes humildes y desgraciados: el jesuita padre Miguel, negro y humillado injustamente, la opa Marcelina -doña Marcelina, para Ernesto, después de su muerte debida a la peste- víctima de la lujuria de los colegiales más grandes, la opa es una criatura inocente, según lo entiende el niño, y, en su cielo, ¡Dios no puede dejar de premiarla; es lo que le pide el muchacho: Ha sufrido, ha sufrido!".46

Il y aura aussi les animaux, pour témoigner de leur différence. C'est le cas du chien Singu dans le conte Hijo solo : il marquera son maître et compagnon du sceau de la distinction, car il comprend et connaît les hommes dans leur méchanceté native, et il aidera son patron à éviter les écueils de la haine et de la violence extérieure.

De même nous retrouvons dans La muerte de Rasu Ñiti, le héros, danseur qui, à travers les remarques de sa femme et de ses filles, ayant la prémonition du destin qui va s'accomplir sous les yeux de sa famille, va au-devant de la mort entouré par les deux aspects du visible et de l'invisible:

"Sólo unos cuantos saben que el bailarín ha recibido el mensaje de la muerte. Y sólo ellos perciben la presencia del dios Wamani aleteando en la cabeza del moribundo. El mundo a veces guarda un silencio cuyo sentido sólo alguien percibe". (I. p.209).47

Revenons un instant à "l'upa" Mariano, de Diamantes y pedernales. Le harpiste assume les deux versants de sa différence: d'une part, le fait d'être simplet: d'autre part, son don unique de musicien - qui l'éloigneront des autres, et favoriseront son attachement à son patron, auquel il se consacrera entièrement. C'est d'ailleurs cela, qui lui sera fatal, car pour protéger Irma, la maîtresse de son maître, il désobéira au patron, et provoquera le courroux et la violence de ce dernier à son égard.

Entre Diamantes y pedernales, publié en 1954, et Amor Mundo, publié en 1967, nous constatons l'obsession dans laquelle sombre totalement l'écrivain: le monde de la passion sans freins, et de la violence sexuelle qu'elle entraîne, plongeant par là même, dans les sombres abîmes, mus par les pulsions incontrôlées de la vie, qui poussent les êtres humains à des actes quasi incontrôlés, malgré une aspiration ardente à la justice et à la rédemption. Une fois de plus, l'homme est en proie aux deux forces antagoniques, et cependant complémentaires, du bien et du mal. La nature de ces êtres, marqués par la différence et la souffrance, consiste en l'absence même de la faute, car ils sont plongés le plus souvent dans la dépendance, ils sont les premiers à souffrir des excés du mal et sont dépouillés d'intention mauvaise.

Ainsi donc les êtres marqués par le sceau du destin parcourent toute l'oeuvre de José María Arguedas. On retrouve en effet dans Todas las sangres, une naine

46Giuseppe Bellini: "Función del símbolo en Los ríos profundos de José María Arguedas", in

Anthropos, n° 128, enero 1992, Barcelona, p. 55.

difforme, Gertrudis, qui reste celle que don Bruno a violée sans qu'elle songe à se défendre contre la violence de ce dernier, pour se métamorphoser ensuite, durant l'ascension vers une église des hauteurs andines, et accéder à une rédemption, grâce au chant, qui représentera sa pureté reconquise, dont le symbolisme des sommets sera la marque distinctive d’un itinéraire spirituel. Plus que tout autre, l'être marqué d'un signe distinctif, est porteur du mystère de la vie, qui s'accomplit en son double versant de destruction et de résurrection, ainsi que de rédemption, traversant toutes les affres de la malédiction, de la souffrance, de l'abandon et du mépris de la société.

Dans Todas las sangres, le héros en qui s'incarnent le bien et le mal, héros d'exception s'il en fut, qui, par son double mouvement d'approche des Indiens et d’un amour véritable qu’il voue à la métisse Vicenta – nous parlons bien sûr de don Bruno - va réaliser sa rédemption en entraînant dans son sillage tous ceux qu'il a sous sa responsabilité. C'est la première fois qu'Arguedas traite des sujets qui l'obsèdent à travers un héros adulte, capable d'évoluer spirituellement, et d'incarner le sentiment éthique, comme levier de la rédemption, qu'il réalisera petit à petit dans le roman.

Parallèlement, l'indien Rendón Wilka recherche pour lui et les siens, non seulement la reconnaissance en tant que groupe social, mais le salut spirituel au sein même de la société, cette même rédemption qui hante son patron, don Bruno:

"Demetrio expresa, pues, una tenaz insistencia en la peculiaridad del hombre indio, peculiaridad que impone la necesidad de ser salvado por sí mismo".48

C'est ainsi que le salut de Rendón, comme nous venons de le voir, passera exclusivement par l'esprit de sa race en communion avec la Nature, à laquelle il se sent appartenir :

"Por esto es que Todas las sangres, aunque presentando una realidad regida por copiosas interacciones, termina por postular la vigencia del proyecto de Demetrio Rendón Wilka, que obviamente tiene la simpatía del narrador, y que se caracteriza por su espíritu excluyentemente indio. El nuevo mundo que se imagina brotando de la muerte del comunero es, básicamente, el mundo indio de la fraternidad entre los hombres y con la naturaleza".49

La quête de salut du héros, s'inscrit dans l'espace valorisé, qui, par la certitude esthétique et spirituelle qu'il offre, prend une dimension considérable. En fait, la Nature a revêtu les aspects maternels, doublés d'une ambivalence vie-mort dès Agua, pour progresser avec Diamantes y pedernales vers une accentuation des éléments symboliques, une lente intériorisation de ces éléments que nous retrouvons dans Los ríos profundos, et qui indiquent, tant l'interêt poétique de l'écrivain, que son souci ethnologique du penseur. Tomás Escajadillo souligne le

48Antonio Cornejo Polar: Los universos narrativos de José María Arguedas, Editorial Losada, Buenos Aires, 1973, p. 242.

lyrisme et l'usage de la dimension symbolique, à travers la connaissance des plantes, des oiseaux, et des animaux, en général.50

Au début du roman Los ríos profundos, Arguedas nous offre l'inventaire complet des oiseaux peuplant les villages des vallées incrustées sur les hauts plateaux andins, et nous décrit leurs moeurs à la manière d'un ornithologue.51

En effet, Los ríos profundos, sont une célébration de l'espace andin, comme l'a noté Rouillon, dans l'accentuation et la survalorisation de la notion même d'espace, s'orientant vers une connaissance et une sagesse profuse pour ceux qui vivent la Nature assez intimement pour en déchiffrer son langage propre. L'écrivain, s'est ainsi délibérément orienté vers une "gnose andine".

De plus, la récurrence de la description des fleuves, que ce soit l'Apurimac, ou le Pachachaca, ainsi que de l'élément de l'eau en mouvement, comme espace purificateur et régénérateur, est une constante, dans la thématique arguédienne, parabole de la vie qui s'élance dans son élan irrépressible, tout en suivant son cours. Selon ses états d'âme, Ernesto s'identifie au fleuve en y percevant l'élément vivificateur ou l'élément destructeur.

Pour apprivoiser et célébrer l'espace grandiose, avec cette note d'effroi qui y est incluse, le péruvien en général a créé une musique qui lui ressemble, avec cette